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Rockefeller : un symbole de l’emprise des lobbies sur les politiques de santé publique

L’histoire de ce que l’on peut nommer le cartel pharmaceutique est fort instructive pour comprendre comment se décident certaines des politiques publiques des gouvernements. Nous suivrons pour illustrer cela, la famille Rockefeller en particulier, la plus emblématique des représentantes du capitalisme pétrochimique et pharmaceutique,

Les élites économiques sont souvent au-dessus des lois. Le 15 mai 1911, la Cour suprême des Etats-Unis déclare John Rockefeller et son trust coupables de corruption, de pratiques illégales et de racket et condamne donc cette entreprise à disparaître [1]. Mais Rockefeller, confiant dans ses appuis politiques, n’en tient pas compte, ne dissout pas son entreprise et n’est jamais inquiété. Nous pouvons voir à travers cet exemple que les élites politiques sont souvent au-dessus des lois que le peuple doit, lui, appliquer à la lettre.

Créer une fondation philanthropique permet d’influencer indirectement les politiques de santé. Afin de restaurer son crédit auprès de l’opinion publique, Rockefeller créé alors une fondation à son nom en 1913. Grâce aux fondations, sous couvert d’un généreux mécénat et de politique altruiste, les entreprises peuvent financer des recherches privées et publiques, ainsi que des programmes nouveaux, en matière de santé notamment. Ceci contribue à orienter les développements de la médecine, dans la direction qui est bénéfique à leurs propres productions de médicaments et au développement de leur propre technologie médicale. La fondation Rockefeller subventionne des écoles médicales et des hôpitaux et parvient ainsi à développer et à écouler ses médicaments issus de l’industrie pétrochimique et qu’elle a brevetés. Quelques exemples parmi d’autres illustrent ces stratégies. La Fondation Rockefeller a contribué au financement de l’Initiative internationale pour le vaccin contre le SIDA (IAVI en1996) [2], de la Force d’intervention pour la Survie de l’Enfant [3], du Population Council en 1952 [4]. Ce dernier programme influencera jusqu’à aujourd’hui les programmes démographiques de l’ONU. «  L’université de Harvard, avec sa toile de fond aristocratique et son école de médecine tant vantée, a reçu plus de 8 millions de USD des fonds du trust de la pharmacie. Il en va de même pour les universités de Yale, de Jones Hopkins, pour l’université de Stanford, celle de Washington de Saint Louis,celle de Columbia de New-York…. » [5].

A travers le financement de lobbyistes et leur fondation Carnegie, les Rockefeller vont aussi réussi à influer sur diverses instances de normalisation de la santé, telle que l’AMA (Association Médicale Américaine), le codex alimentarius, afin de créer des règlements visant à limiter le développement de la médecine alternative comme l’homéopathie, la phytothérapie, l’acupuncture qui sont susceptible de limiter les profits de l’industrie chimico-pharmaceutique…. De plus, à travers ces réglementations sanitaires tel celui du Codex alimentarius, ils sont en mesure d’abaisser les maximums autorisés, concernant par exemple les agents cancérigènes, tel l’aflatoxine dans les aliments ou dans les médicaments. Ainsi, un règlement sanitaire, tel le Codex, permet de renforcer le commerce au détriment de la santé des consommateurs, comme on a pu le voir dans les différents commerciaux, à l’OMC, autour du boeuf aux hormones.

S’organiser en cartel permet de limiter la concurrence, or c’est souvent illégal. Au sein du complexe pétrochimique, la lutte entre les industriels est forte, même s’ils s’allient lorsque leurs intérêts de classe sont en jeu. Ainsi, en 1925, les transnationales allemandes Bayer, Basf, Hoechst et IG Farben créent un cartel pour limiter la croissance du trust Rockefeller. Mais plutôt que de se concurrencer, ils décident finalement de créer un cartel entre eux, en 1929. L’organisation en cartel permet aux industriels de limiter la concurrence entre eux, d’accroître leur position de monopole et donc d’améliorer leurs profits. Certains pouvoirs publics, telle l’Union Européenne, pénalisent les cartels en leur infligeant de lourdes amendes, afin de préserver une concurrence utile pour faire baisser les prix pour les consommateurs.

Maurice Bealle explique que : «  Le grand trust allemand, l’IG Farbenindustrie, bénéficiait d’un monopole absolu sur tous les produits chimiques fabriqués en Allemagne. L’I.G allemande fit alliance avec la Standard Oil américaine (dont Rockefeller avait des actions) pour contrôler les brevets importants (…). L’I.G américaine était née. La Standard Oil prit une participation de 15% dans le nouveau Trust germano-américain d’IG Farben. Parmi les directeurs de cette compagnie servant de couverture figuraient Walter Teagle (Président de la Standard Oil), Paul Warburg (homme de paille de Roosevelt et Rockefeller) et Edsel Ford … ». Après Pearl Harbor et le début de l’entrée en guerre des Etats-Unis, «  l’I.G Farben américaine décida de camoufler, avec l’aide de la Standard Oil, son origine allemande et ses sympathies pour ce pays. Elle changea sa raison sociale pour devenir la General Aniline and Film Corporation » [6].

Les transnationales rechignent rarement à s’allier aux régimes fascistes. Le Zyklon B, est un gaz mortel crée par la société Degesch, une filiale à 42,5% de IG Farben. IG Farben naquit en 1925, et restera le numéro un mondial de la chimie, jusqu’en 1945. Cette transnationale à été soutenu le régime nazi dans leur politique d’extermination des juifs, en gérant directement le camp d’Auschwitz. Après la guerre, les Alliés décidèrent de démembrer le groupe ». «  Auschwitz III, ouvert en 1942, était constitué des usines IG-Farben de caoutchouc synthétique (usines Buna) (…). La collaboration entre les SS et IG-Farben fut totale. Les détenus travaillaient sous l’autorité de contremaîtres civils, appelés Meister. 10 000 détenus vivaient et travaillaient à la Buna. 25 000 au moins des 35 000 détenus qui passèrent par Buna moururent. L’espérance de vie d’un détenu y était de trois à quatre mois » [7].

Les élites économiques appuient les élites politiques dans le cadre d’alliance de classe. Dès 1932, IG Farben va rapidement s’associer à la politique fasciste d’Hitler. Lorsque ce dernier partira en guerre en 1939, il pillera les ressources et les recherches des industriels des pays nouvellement conquis, au profit d’IG Farben. «  En 1999, les Laboratoires Roche (Hoffman-LaRoche) ont été reconnus coupables de malversations en ce qui concerne la fourniture de vitamines sur le marché mondial. Roche appartient à un cartel pétrochimique et pharmaceutique issu de l’I.G. Farben, l’un des piliers industriels de l’Allemagne Nazie. L’un des partenaires industriels de Sanofi-Aventis est la Société Merck. Cette entreprise avait reçu la part du lion, lors de la distribution des dépouilles de l’économie nazie, à la fin de la deuxième guerre mondiale » [8]. Par ailleurs BASF, ainsi que Bayer et Hoesch, sont-elles aussi des anciennes "filiales" d’IG Farben et figurent toujours parmi les géants de l’industrie chimique. Comme le disait Homer T. Bone, le sénateur US au cours d’une rencontre de la commission sénatoriale chargée des affaires militaires le 4 juin 1943. : « IG Farben était Hitler et Hitler était IG Farben ». En effet, l’appui d’Hitler par l’IG Farben lui a assuré un appui financier considérable. Comme l’a analysé Marx, on observe donc que cette alliance entre les entreprises capitalistes et les dirigeants politiques est une des constantes du capitalisme. Ceci a atteint un point culminant, dans ce régime fasciste, en portant au pouvoir des capitalistes au sein de l’Etat (national socialiste). En soutenant le nazisme, Rockefeller espérait aussi participer à la conquête de l’URSS, récupérer une partie de ses ressources minérales et énergétiques et lutter contre le communisme.

David Rockefeller (un des descendants de John Rockefeller) et le prince Bernard des Pays Bas ont créé le groupe Bilderberg, en 1954. Ce dernier est un ancien officier SS et un espion allemand pour le compte du département d’espionnage NW7 opérant au sein de l’entreprise IG Farben qui participait au fonctionnement d’Auschwitz (Sutton, 1980 : 182) [9]. Le prince Bernard créera ensuite le WWF en 1961 [10]. «  John D. Rockefeller avait créé, en 1882, la Standard Oil Company, le prédécesseur juridique de l’actuel Exxon Mobil » [11]. Elle se nomme, en France, Esso et figure parmi les plus puissantes entreprises mondiales et elle est, avec leurs banques, un des pivots de l’empire industriel des Rockefeller, qui couvre bien d’autres secteurs que le pétrole. On voit, à travers cet exemple, ce que signifie le terme de capitalisme pétrochimique et pharmaceutique. Un producteur de pétrole va utiliser une grande partie cette matière première, pour réaliser les produits issus de l’industrie chimique, tels que les produits pharmaceutiques, mais aussi les engrais, les pesticides…

Les élites qui cumulent le pouvoir économique et politique mettent en péril la démocratie. Pour obtenir le pouvoir politique, en plus du pouvoir financier, Nelson Rockefeller va s’introduire au sein du gouvernement des Etats Unis à partir de 1940. La loi ne l’interdit pas, mais cette accumulation des pouvoirs nuit à la démocratie. Il existe des lois contre les cartels qui nuisent à la concurrence. Il en est de même du va et vient entre le secteur économique et les pouvoirs publics qui pose des conflits d’intérêts. Ainsi, Nelson Rockefeller (1908-1979) qui «  prit diverses responsabilités sous les présidences de Franklin D. Roosevelt, Harry Truman et Dwight D. Eisenhower. De 1940 à 1977, Nelson Rockefeller prit diverses responsabilités au sein des pouvoirs publics des Etats-Unis. En 1954, il se retrouvera notamment à la tête de l’Operation Coordinating Board (OCB), comité du National Security Council (NSC chargé, entre autres, de superviser les opérations secrètes de la CIA). En 1959, il est élu gouverneur républicain de New York et sera réélu constamment à ce poste jusqu’en 1974, puis il deviendra le 41e Vice-Président des États-Unis de 1974 à 1977. Mais le pouvoir politique de la dynastie Rockefeller ne s’arrête pas. Son grand-père maternel Nelson W. Aldrich a été sénateur, son frère Winthrop Rockefeller fut gouverneur républicain de l’Arkansas et son neveu John Davison Rockefeller IV devint gouverneur et sénateur démocrate de Virginie-Occidentale.

Dans les autres pays du monde fondé sur un système capitaliste, il est inévitable qu’il en soit autrement, puisque cela fait parti des principes même du capitalisme. C’est-à -dire qu’on accepte que le pouvoir issu de la propriété privée ne soit que très partiellement limité par quelques taxes, ce qui permet aux plus riches d’acquérir une situation de pouvoir économique et ensuite leur donne des facilités pour obtenir aussi le pouvoir politique. Par exemple, en Italie, Silvio Berlusconi dirige le pays en tant qu’élu et possède plusieurs entreprises privées, il y a donc aussi un conflit d’intérêt. C’est la même situation, lorsque des PDG, tel Nelson Rockefeller, deviennent ministre, qu’ils ont pour mandat de défendre l’intérêt général, puis retrouvent leur poste de dirigeant d’entreprises privées, où leurs actionnaires exigent qu’ils défendent cette fois leurs intérêts et donc ceux du capitalisme. «  Thierry Breton a été ministre de l’économie entre 2005 et 2007, mais auparavant, il était «  PDG de France Télécom et était en même temps administrateur de trois autres grandes sociétés : la banque franco-belge Dexia, de Thomson ainsi que de Schneider Electric. Il était, de plus, membre du conseil de surveillance d’Axa ». Depuis le 17 nov. 2008, il est retourné défendre les intérêts d’un groupe privé Atos Origin, comme PDG.

Le 2 juin 2005, Christine Lagarde qui l’a remplacé est nommée ministre délégué au commerce extérieur, puis devient ministre de l’économie de la France en 2007. «  Au début des années 1980 elle rejoint le cabinet d’affaires américain Baker et Mackenzie. En 1999, elle est devenue la présidente du comité de direction de ce cabinet américain - le second cabinet d’affaires mondial (…) présent dans 66 pays. Elle est également, depuis avril 2005, présidente du comité stratégique mondial de ce cabinet jusqu’à 2009 (…). Christine Lagarde a été désignée en 2004 par le magazine Forbes comme l’une des femmes les plus influentes du monde (…). En avril 2005, Madame Lagarde est également entrée au conseil de surveillance de la banque néerlandaise ING group (…). Elle est aussi membre active du Center for Startegic & International Studies (CSIS) (…) en tant que vice-présidente de US-UE-Poland Action Commission (président Zbigniew Brzezinski) où elle représentait les intérêts américains (…) . Elle a prêté également assistance à des programmes d’entraînement, en coopération avec Lockeed Martin (un des premiers industriels de l’armement des USA). Elle a « défendu les intérêts de la firme Boeing ». Les intérêts français et européens peuvent donc être mis en péril par sa nomination comme ministre du commerce puis de l’économie. Pour l’OCDE, « la description générale des situations de conflits d’intérêts doit s’appuyer, sur l’idée fondamentale, qu’il existe des situations où les intérêts et liens privés d’un agent public créent ou peuvent créer un conflit, avec la bonne exécution de tâches officielles ». L’article 23 de la Constitution française pose des incompatibilités claires. Il stipule que « les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle ». Le 11 juillet 2005, le député JC Lefort a donc proposé une loi organique «  visant à rendre incompatible la nomination au poste de ministre de tout citoyen, n’ayant pas cessé depuis trois ans auparavant, une activité professionnelle, marquée par des objectifs et des missions portant atteinte aux intérêts fondamentaux du pays ». En effet, l’article L. 231 du code électoral stipule que les préfets ne peuvent pas obtenir de mandat électif pendant une période de trois ans, afin de préserver l’indépendance du législatif, vis-à -vis de l’exécutif [12].

Le financement et l’aide en nature des futurs élus permettent de servir les intérêts des transnationales. Aux Etats-Unis, les industriels financent légalement, depuis des années, les campagnes des hommes politiques. Pour arriver au pouvoir, la famille Rockefeller finança les campagnes présidentielles de Théodore Roosevelt, puis de Franklin Roosevelt. Le premier fit 3 mandats présidentiels, entre septembre 1901 et mars 1909, et le second a obtenu 4 mandats présidentiels, de 1933 à 1945. En retour, ceux-ci furent sans doute plus conciliants avec les demandes des Rockefeller et de l’industrie pharmaceutique.

Les partis majoritaires (RPR, PS), qui ont obtenu le pouvoir, ont été eux aussi financés par les élites économiques, mais souvent de manière illégale ou à la limite de la légalité. Ce fut par exemple le cas de l’affaire des marchés publics d’àŽle-de-France où Michel Roussin était au centre du dispositif de financement du RPR.

Pour obtenir l’écoute bienveillante des dirigeants politiques, les dons en nature sont aussi bien utiles. «  Le yacht Nourmahl, appartenant à Vincent Astor de la Chase Manhattan Bank et associé de Rockefeller, se trouva immédiatement mis à la disposition de Roosevelt, pour des petites fêtes de week-end. Alors que les invités se divertissaient, les chefs discutaient en privé de la politique commerciale. Il n’est donc pas surprenant que la protection à grande échelle, accordée par l’Administration Roosevelt fut pour les trusts germano-américain (I.G Farben - Rockefeller) » [13]. Cette forme de lobbying n’est pas sans rappeler le prêt du Yacht de l’industriel Bolloré à Nicolas Sarkosy, juste après son élection comme président de la république, en mai 2007.

Les élites économiques se considèrent souvent comme les dirigeants les plus légitimes du monde et des médias. La clef de voûte du gigantesque empire industriel des Rockefeller «  est la Chase National Bank, avec ses 27 filiales de New-York City et ses 21 autres installées à l’étranger » [14]. A présent, elle a changé de dénomination et s’appelle la Chase Manhattan Bank. La part principale de la Chase Manhattan Bank appartenant aux Rockefeller avec 32,35% des actions. Ces deux banques privées contrôlent donc, à elles, seules la FED qui est aux Etats-Unis, l’équivalent de notre banque centrale et qui est censée être un bien public [15]. Les Rockefeller sont aussi propriétaires de certains médias, tel CNN, la Warner et financent les médias via la publicité, comme de nombreux autres puissants industriels. Aussi est-il assez difficile de critiquer leur main mise sur la société, l’économie et la politique et sur l’appareil d’Etat qui s’avère finalement anti-démocratique. le groupe Bilderberg fut créé en 1954, grâce à un cofinancement de Unilever et de la CIA. Selon un ancien délégué du groupe, le consensus, élaboré au sein de ce forum, sert de base à l’évolution des politiques internationales. Le banquier David Rockefeller fut le fondateur du groupe de Bilderberg, puis de la Commission Trilatérale. ’Ces deux lobbies sont les véritables architectes de la mondialisation néo-libérale" selon M. R. Jennar (2005) [16]. Lowry Mark, de l’American Chronicle, Gordon Laxer, le Directeur de l’institut Parkland de l’université d’Alberta et Marc Jennar [17], rapportent qu’en 1991, devant la Trilatérale, David Rockefeller a déclaré : «  Nous sommes reconnaissants envers le Washington Post, le New York Times, Time Magazine et d’autres grands journaux, leurs directeurs ayant participé à nos rencontres et ayant respecté la promesse de discrétion pendant près de 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer notre plan pour le monde, toutes ces années durant, si les projecteurs avaient été braqués sur nos activités. Le monde est maintenant plus sophistiqué et plus préparé à accepter un gouvernement mondial. La souveraineté supra-nationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe d’autodétermination nationale des peuples, pratiquée tout au long de ces derniers siècles » [18].

L’histoire du capitalisme et des Rockefeller, sous l’angle du secteur pétrochimique et pharmaceutique, nous révèle certains des mécanismes majeurs qui leur permettent d’asseoir leur pouvoir. La propriété privée des moyens de productions, qui est un des principes fondateurs du capitalisme, nous montre que cela confère le pouvoir économique. Le capitalisme libéral, qui contribue à privatiser les services publics, renforce encore leur pouvoir, en permettant d’introduire les intérêts privés notamment au sein des politiques de santé publique. Le lobbying et les actions illégales sont une des conséquences logiques de ce système qui met la priorité sur le pouvoir individuel et qui se développe souvent au détriment de l’intérêt général et de la population. Mais cette histoire du capitalisme des Rockefeller n’est pas finie, puisque ceux-ci continuent de régner sur les Etats-Unis et sur le monde, notamment avec leurs banques (Chase Manhattan Bank) et leur pétrole (Exxon), comme le font les autres grandes transnationales.

Thierry Brugvin

Sociologue

[1{}PICARD Jean-François, La fondation Rockefeller et la recherche médicale, Presses universitaires de France, Paris, 1999.

[2K. BUSER ET G. WALTZ, « Partenariats mondiaux public-prive’ : partie II -Enjeux d’une gestion mondiale » ; Bulletin of the World Health Organization, 2000, 78 (5) : 699-709.

[3LANCTOT Guylaine, 2002, La Mafia Médicale, Editions Voici la clef, Coaticook Québec.

[4POPULATION CONCIL, La mission du Population Council, http://www.popcouncil.org/francais/apropos.html, 2008.

[5BEALLE Morris A, The Drug Story, Columbia Pub. Co ; 1949.

[6BEALLE Morris A, The Drug Story, Columbia Pub. Co ; 1949.

[7SCEREN CNDP, Document 3A : l’usine IG-Farben, Collection pour mémoire, SCEREN CNDP.

[8HOROWITZ LG. Death in the Air : Globalism, Terrorism and Toxic Warfare.Sandpoint, ID : Tetrahedron Publishing Group, printemps 2001.

[9SUTTON Antony C. 1980, Trilateralism, the Trilateral Commission and the Elite Planning for World Management, sous la dir. Holly Skar, South End Press, Boston, 1982.

[10LA GAZETTE DU SNCC n°21, 2ème trimestre 2006.

[12LEFORT Jean-Claude (Député), Proposition de loi organique N° 2463, Assemblée nationale, 11 juillet 2005.

[13BEALLE Morris A, The Drug Story, Columbia Pub. Co ; 1949.

[14BEALLE Morris A, The Drug Story, Columbia Pub. Co ; 1949.

[15CARMACK Patrick S. J. , The Money Masters : How International Bankers Gained Control of America, 2007.

[16JENNAR Marc Raoul, ’Le gouvernement des lobbies : la gouvernance contre la démocratie’, in BALANYA Belen, DOHERTY Ann, HOEDEMAN Olivier, MA’ANIT Adam, WESSELIUS Erik, Europe Inc., Comment les multinationales construisent l’Europe et l’économie mondiale, Agone, Elements, Marseille, 2003, p. 17.

[17JENNAR (2003 : 17).

[18LAXER Gordon (Directeur de the University of Alberta Parkland Institute), In praise of FTAA-Quebec City protestors, ExpressNews, 2002. LOWRY Mark, American Sovereignty can only be preserved if illegal aliens are removed, American Chronicle, January 29, 2007.


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Thomas Frank. Pourquoi les pauvres votent à droite ? Marseille : Agone, 2008.
Bernard GENSANE
Rien que pour la préface de Serge Halimi (quel mec, cet Halimi !), ce livre vaut le déplacement. Le titre d’origine est " Qu’est-ce qui cloche avec le Kansas ? Comment les Conservateurs ont gagné le coeur de l’Amérique. " Ceci pour dire que nous sommes en présence d’un fort volume qui dissèque les réflexes politiques, non pas des pauvres en général, mais uniquement de ceux du Kansas, dont l’auteur est originaire. Cela dit, dans sa préface, Halimi a eu pleinement raison d’élargir (…)
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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