auteur Pierre PICCININ
17 septembre 2011
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Libye - La guerre civile a commencé
Pierre PICCININ
Dès après l'adoption de la résolution 1973, en mars dernier, par le Conseil de Sécurité de l'ONU, qui permettait l'intervention militaire des appareils de l'OTAN dans l'espace aérien de l'État libyen, d'aucuns avaient prophétisé la fin rapide du chef de facto du gouvernement de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, le colonel Mouammar Kadhafi.
Tout portait d'ailleurs à le prévoir, puisque, non seulement, l'Alliance atlantique avait anéanti la force aérienne du gouvernement libyen, mais appuyait en outre la progression de la rébellion armée qui s'était déclarée dans l'est du pays, lui assurant la maîtrise de l'air, par le déploiement des avions et bâtiments de guerre des six pays membres de l'OTAN engagés dans cette entreprise. Or, depuis l'avènement de la guerre moderne, sans couverture aérienne, aucune offensive terrestre n'a la moindre chance d'aboutir, à fortiori si l'ennemi seul occupe le ciel.
On rappellera ainsi, à titre d'exemple, comment la puissante (…)
30 août 2011
L’OTAN aurait-il oublié l’objet de sa mission en Libye ?
Pierre PICCININ
La résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies, votée le 17 mars 2011, autorise les États membres « à prendre toutes mesures nécessaires (…) pour protéger les populations et les zones civiles menacées d'attaque en Jamahiriya arabe libyenne, tout en excluant le déploiement d'une force d'occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n'importe quelle partie du territoire libyen (…), et pour faire respecter l'interdiction de vol et faire en sorte que des aéronefs ne puissent être utilisés pour des attaques aériennes contre la population civile ».
Cette résolution, promue par la France, avait été adoptée alors que le gouvernement libyen de Mouammar Kadhafi bombardait les villes de l'est du pays, dont les clans et tribus s'étaient soulevés contre son autorité et où se développait une rébellion armée (en cela, la résolution 1973 pourrait constituer un précédent lourd de conséquence, dans la mesure où un gouvernement est légitimement fondé -et seul dans ce cas- (…)
2 août 2011
SYRIE - Mensonges et manipulations
Pierre PICCININ
Durant ce mois de juillet 2011, je me suis rendu en Syrie, dans le but d'y vérifier une hypothèse relative aux origines de la contestation.
J'ai pu circuler en toute liberté et indépendance dans tout le pays, de Deraa à Damas et de Damas à Alep, en croisant tout le Djebel druze, au sud, en passant par Homs, Hama, Maarat-an-Nouman, Jisr-al-Shugur, en longeant la frontière turque et en inspectant les points de passage vers la Turquie, par lesquels, comme on sait, les réfugiés ont quitté la Syrie, puis de Alep à Deir-ez-Zor, tout à l'est du pays, en traversant le désert syrien suivant plusieurs itinéraires…
J'ai ainsi pu vérifier que, d'une part, le mouvement issu de la société civile aspirant à la démocratisation du régime s'essouffle et que, d'autre part, il existe d'autres mouvances d'opposition, parfois violentes et dont les objectifs ne sont pas identiques à ceux des démocrates pacifiques.
C'est notamment le cas de la fraction islamiste de la communauté sunnite, organisée (…)
Deux ans après le « Discours du Caire » : Barak Obama, champion du monde arabe ?
Pierre PICCININ
Le célèbre « Discours du Caire », prononcé le 4 juin 2009, augurait d'une nouvelle ère dans les rapports entre les États-Unis et, non seulement, les gouvernements arabes mais, aussi, les peuples de ces pays, souvent en désaccord avec leurs dirigeants, lesquels se montrent favorables aux intérêts états-uniens et passifs à l'égard de l'État d'Israël et de la question palestinienne.
Dès son entrée à la Maison blanche, le président Obama repositionnait ainsi les Etats-Unis sur la scène proche et moyen-orientale, en prononçant au Caire ce discours, qui a renversé dans cette région du monde l'image désastreuse que la politique de son prédécesseur, George W. Bush, avait forgé de l'Amérique.
Au Caire, Barak Obama a dénoncé ceux qui, dans les deux camps, ont opposé l'Occident et l'Islam. Il a regretté que de dangereux extrémistes, « une toute petite minorité », essaient d'instrumentaliser l'Islam, au risque de le faire passer pour « une religion hostile ». Quant à l'Occident, a-t-il (…)
4 mai 2011
De Saddam Hussein à Oussama Ben Laden : du bon usage de l’assassinat politique en terre arabe.
Pierre PICCININ
L'annonce faite par l'administration Obama, ce lundi 2 mai 2011, de la mort du fondateur d'al-Qaïda, Oussama Ben Laden, vient ajouter un nom supplémentaire à la liste déjà longue des leaders arabes qui, après avoir étroitement collaboré avec Washington et ses alliés européens, étaient, à la suite d'événements et de retournements de situation divers, devenus gênants pour leurs anciens alliés.
Il ne s'agit pas, ici, de polémiquer sur les circonstances particulières qui ont entouré l'exécution d'Oussama Ben Laden, ni non plus sur la manière non moins étrange dont les autorités états-uniennes, après avoir enlevé son corps sur un de leur bateau de guerre, l'ont fait disparaître illico presto en l'ensevelissant dans les profondeurs de la Mer d'Oman, mais bien de s'interroger sur la série de décès et accidents cérébraux ou vasculaires qui touche l'élite arabe, autant de personnalités de premier plan ayant eu d'étroites relations avec l'hyper-puissance américaine et qui, certainement, (…)




