auteur Vincent PRESUMEY

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Il faut rompre avec le "dialogue social". C’est tous ensemble qu’il faut faire grève et se rassembler contre le MEDEF et Sarkozy-Fillon.

Vincent PRESUMEY

Ce qui s’est passé à partir de la "position commune" élaborée et signée par le MEDEF, la CGPE, la CGT et la CFDT est éloquent : ce texte a servi de base à l’attaque frontale par Sarkozy de la réglementation du temps de travail, en faisant primer les accords d’entreprise contre les conventions collectives et le droit du travail.

Vendredi 27 juin Vers le Tous ensemble et en même temps. En France, grande est l'interrogation des militants aprés la "journée" du 17 juin dont on ose à peine rappeler que Bernard Thibault lui avait fixé l'objectif d' "un million de manifestants". C'était impossible, non pas tant parce que notamment FO, ainsi que l'UNSA, la CGC et la CFTC, refusaient d'y appeler (et que l'unité CGT-CFDT, décidémment, ce n'est pas l'unité syndicale ! ), mais parce que de toute façon, on ne réussit pas une journée de grèves et de manifestations pour défendre le "dialogue social" avec en prime le soutien de Madame Parisot ! D'ailleurs les manifestants qui étaient là , essentiellement de la CGT, n'étaient pas là pour le "dialogue social", mais pour les retraites et la limitation légale du temps de travail. Tous ensemble et en même temps : voila le besoin qui est ressenti en profondeur par de trés larges couches sociales, qui ont pris part ou ont observé, depuis des mois, les combats massifs mais (…)

De la crise financière à la crise de l’humanité.

Vincent PRESUMEY

La terre promise de la nouvelle jeunesse du capital est désormais gangrenée par les contradictions du capital. Les Etats-Unis n’arrivent plus à être ce qu’ils sont, le coeur du système mondial, et celui-ci ne présente pas d’alternative. La fin de l’URSS les avait privés de leur partenaire-adversaire. Pour arriver à être seuls la "superpuissance", il leur a fallu le terrorisme, Ben Laden et la "guerre sans fin". Celle-ci ne leur a pas rendu leurs capacités : ils ne sont plus le principal foyer de développement de la productivité du capital et le gendarme du monde s’est affirmé comme premier foyer de désordre mondial, craint et méprisé par les chefs des puissances capitalistes secondaires. La crise des subprimes et sa combinaison présente avec la crise politique du leadership US et du leadership mondial montre qu’ils sont en train d’arriver dans le mur annoncé. Allumer de nouvelles guerres peut être une tentation pour en sortir mais ni une attaque en Iran, ni une attaque de la Colombie contre ses voisins, ni un éclatement de la Bolivie, ni une réoccupation de Gaza par l’armée israélienne, ni une java humanitaire au Darfour, ni une apocalypse dans les zones tribales du Pakistan, ni ... , n’offrent les moyens réels de réaffirmer le leadership, tout au contraire -à moins d’envisager des guerres de bien plus grand calibre à l’issue totalement incertaine !

Du mardi 11 au vendredi 14 mars : répétition aggravée d'un scénario rebattu. Il y a quelques semaines, G.W. Bush avait annoncé un "plan de relance" de l'économie nord-américaine qui, aprés avoir été salué par Sarkozy, faisait flop. Ce plan ne faisait que répéter les recettes appliquées depuis des années (baisses d'impôts et hausses des dépenses militaires) qui ont précisément construit toutes les conditions techniques de la crise financière et bancaire actuelle en Amérique et en Europe. Une forte baisse des taux d'intérêts de la Fed (la Banque centrale US) le complétait pourtant. Il n'empéche, c'était le flop, les "marchés" ne retrouvaient pas la "confiance". Ces messieurs réunissant leur forum de Davos au même moment, un cri unanime en émanait, qui pourrait passer pour original de la part de financiers "libéraux" : " De l'Etat ! de l'intervention ! de la protection ! de la régulation ! de la gouvernance ! et même de la morale, s'il-vous-plaît ! ". "Les marchés ont besoin d'une (…)

Bling-bling. Pourquoi Sarkozy se guignolise-t’il ?

Vincent PRESUMEY

"Lorsque je suis allé chez mon kiné pour me faire masser, il m’a dit que j’avais les muscles bien détendu. Et il m’a expliqué pourquoi : c’est l’effet de ne plus avoir le stress de celui du dessous. Quand on a quelqu’un au dessus de soi, c’est stressant, ça tend les muscles. Mais il m’a dit que maintenant que je n’ai plus personne au dessus de moi je suis tout à fait détendu et je peux donc continuer à être présent partout." (paroles historiques de Nicolas Sarkozy à la garden party élyséenne du 23 janvier, rapportées par le Canard Enchaîné du 30 janvier 2008).

La stature intellectuelle des représentants politiques de la bourgeoisie n'est plus ce qu'elle était. Il est loin le temps des Gladstone, des Disraeli, des Gambetta ! ... De puissantes personnalités, on en trouve encore là où la lutte pour monter aux sommets est une lutte pour la vie entre requins et peut mettre en jeu l'appel à des clientèles, voire à des bases sociales, de millions de femmes et d'hommes : ainsi, la stature des dirigeants chinois ou indiens, comme ce "clan Bhutto" -mafia de propriétaires fonciers, pourtant- mis récemment à nouveau sous les projecteurs par l'assassinat de Benazir Bhutto, est infiniment supérieure à celle des dirigeants occidentaux d'aujourd'hui. Grands requins, petits crocodiles : mais ces derniers ne s'en sont même pas aperçus et ils continuent à faire leur cirque sous l'oeil agacé et méprisant de leurs homologues bridés ou basanés. C'est ainsi que Sarkozy est allé faire le pitre en Inde : ainsi les choses ont-elles été perçues là -bas, ainsi en a (…)

Subprime, bigouden boy, ou capitalisme ?

Vincent PRESUMEY
Dessin : Allan Mcdonald www.allanmcdonald.com Vendredi 1er février 2008. Une chose est d'ores et déjà sûre à propos de la crise actuelle du capitalisme : ses péripéties seront étudiées et commentées, elles sont passionnantes, dans leur grandeur comme dans leur petitesse. La spirale de la crise prend des allures de feuilleton, et la place de l'impérialisme bling-bling français est particulièrement croquignolesque dans le déroulement de la tragédie. Quand les choses ont vraiment commencé, à l'été 2007 (bien que les signes annonciateurs et les premiers toussotements dataient déjà de plusieurs mois), on nous a expliqué que tout venait des crédits subprimes. Techniquement, ce n'est pas faux, effectivement ce sont ces créances douteuses massivement refilées aux ménages nord-américains pauvres pour se loger (mais aussi espagnols, australiens et anglais) et leur dissémination par le biais de la "titrisation" censée "mutualiser les risques" aux dires des gourous de la finance, qui (…)

Krach boursier et récession.

Vincent PRESUMEY
Christine Lagarde, Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, 7 août 2007. Photo postée sur Bulle Immobilière par Maxime. Mercredi 23 janvier 2008, 11 heures. On dirait bien que cette fois-ci, ça y est. Georges Soros le dit : "La crise actuelle est le point culminant d'un super boom qui a duré plus de soixante ans" (Financial Times du 23 janvier). La formule du grand financier est remarquable : pour lui il est clair que le boom du capitalisme culmine dans la crise, et cette crise il l'envisage comme l'aboutissement fatal de l'expansion commencée depuis 1945, carrément. A l'époque le capitalisme renaissait, grace aux accords de Yalta, des cendres de la civilisation européenne labourée par Hitler, la précédente catastrophe qu'il avait provoquée. Soixante ans aprés, six milliards d'hommes et la planète en danger, l'expansion capitaliste aboutit à nouveau à la catastrophe. En pire. N'empèche que voila déjà six mois que tous les matins experts et ministres nous répètent (…)