Djamel LABIDI
Les massacres à Gaza sont sans fin. Il n'y a pas dans l'Histoire un tel précédent. Avec ces massacres, Israël et les Etats Unis ont inscrit à jamais leur condamnation morale dans l'histoire de l'humanité. Netanyahou, monstre parmi les monstres, ne sera pas repu du sang palestinien. Il ne s'arrêtera pas si personne ne l'arrête. Il compte sur la lassitude de l'opinion mondiale, pire sur sa résignation.
Il faut le dire, il n'y a jusqu'à présent que “ les gens ” qui se sont dressés dans d'immenses manifestations d'indignation et de compassion douloureuse dans le monde. Pas leurs Etats. Qu'ont fait ceux-ci qui ne soient pas seulement verbal, politique, au mieux diplomatique ? Qu'ont-ils fait de matériel, de tangible, d’efficace sur Israël. Ils n'ont rien fait de ce genre. Ils se sont indignés comme “ les gens ”. A quoi donc servent les Etats s'ils ne font que s'indigner, dénoncer, condamner comme de simples citoyens. N'est-ce pas eux qui détiennent la puissance matérielle, la force d'agir ? Seuls l'ont fait, le Yémen des Houtis, et aussi le Hezbollah au Liban. Honneur à eux. Ils n'ont pas eu peur des conséquences dont d'autres disent avoir si peur pour leurs pays, en réalité pour eux-mêmes. Qui disait que "“ e courage est de faire ce qui est juste ” ?
Certes, on peut faire observer que des pays comme l'Afrique du Sud, la Turquie, l'Algérie ont mené un combat d'une valeur (…)
Prabhat PATNAIK
Il existe des problèmes bien connus liés au concept de produit intérieur brut ainsi qu'à sa mesure. Adam Smith se serait opposé à l'inclusion du secteur des services dans le PIB au motif que les personnes employées dans ce secteur constituent des "travailleurs improductifs". Dans l'ex-Union soviétique et les pays socialistes d'Europe de l'Est, ce n'est certainement pas le PIB, mais le produit matériel brut, à l'exclusion du secteur des services, qui est considéré comme la mesure pertinente.
Même si le secteur des services est inclus dans le PIB, la mesure de sa production pose un problème conceptuel, car il est difficile de distinguer ce qui constitue une prestation de service de ce qui constitue un simple paiement de transfert : après tout, on peut tirer satisfaction d'un paiement de transfert exactement comme on tire satisfaction de la prestation d'un musicien ; comment alors inclure l'un et pas l'autre dans le cadre du PIB ? Mais outre ces problèmes conceptuels, il existe également des problèmes liés à la mesure du PIB, problèmes qui découlent notamment du vaste secteur de la petite production pour lequel nous ne disposons pas de données fiables, régulières et opportunes. En Inde, par exemple, plusieurs économistes ont suggéré, bien que pour des raisons différentes, que la mesure du taux de croissance du PIB était surestimée.
Il est également évident que le PIB n'est pas un indice du bien-être national ; la raison la plus évidente en est que la distribution du (…)
Yorgos MITRALIAS
Le déclencheur de ce qui suit a été le très important texte de la jeune Ukrainienne Hanna Perekhoda "Si au nom de la "paix" nous trahissons les Ukrainiens, comme les Palestiniens..."(1), dans lequel - comme elle le dit - elle essaie de voir "les structures qui permettent non pas d’« exotiser » la Palestine mais de la rendre potentiellement comparable à d’autres situations d’oppression coloniale et de résistance légitime menées néanmoins par des organisations d’extrême-droite ultra-réactionnaires”. Et en effet, tout Grec et tout Chypriote ne pourrait voir rien d'"exotique" dans le cas du Hamas palestinien car à Chypre aussi, au temps de l'"oppression coloniale" britannique, à la tête de la "résistance légitime" se trouvait pendant au moins cinq ans (1954-1959), "l'organisation d'extrême droite ultra-réactionnaire" qu'était l'EOKA du tristement célèbre général -collabo et massacreur des résistants communistes- Georgios Grivas.
Il n'y a donc rien de nouveau sous le soleil, puisque, (…)
Vijay PRASHAD
Lorsqu’une pandémie mondiale frappe, le modèle d’austérité du secteur privé s’effondre tout simplement
Il est difficile de se rappeler qu'il y a quelques semaines à peine, la planète était en mouvement. Il y a eu des protestations à Delhi (Inde) et à Quito (Équateur), des éruptions contre l'ordre ancien qui allaient de la colère contre les politiques économiques d'austérité et le néolibéralisme à la frustration contre les politiques culturelles misogynes et racistes. Ingénieusement, à Santiago (Chili), lors de sa vague de protestations successives, quelqu'un a projeté un puissant slogan sur le côté d'un bâtiment : 'nous ne reviendrons pas à la normale, car c'est la normale qui était le problème'. Aujourd'hui, au milieu du nouveau coronavirus, il semble impossible d'imaginer un retour à l'ancien monde, celui qui nous a laissé si impuissants devant l'arrivée de ces particules microscopiques mortelles. Des vagues d'anxiété prévalent, la mort continue de nous traquer. S'il y a un avenir, nous nous disons qu'il ne peut pas imiter le passé.
Certes, le coronavirus est une affaire (…)
Moon of Alabama
Un changement de politique étrangère de l'Inde la semaine dernière a désintégré la stratégie de l'administration Trump contre la Russie et la Chine. Le traitement de l’Inde par les médias américains va changer. Le gouvernement indien de Narendra Modi va essuyer un feu nourri d’attaques propagandistes.
Il y a deux semaines, la Revue hebdomadaire du MoA s’intéressait à l'accord véreux que Modi, le fondamentaliste hindou qui est président de l'Inde, a conclu sur l'avion de combat Rafale :
En résumé : Le gouvernement précédent avait signé un contrat avec la société française Dassault pour l'achat de 126 Rafales pour 10,6 milliards de dollars. 30% du prix devait être rétrocédé par Dassault à l'avionneur d'État indien HAL pour assembler la plus grande partie des avions.
Modi s'est envolé pour Paris et a changé l'accord à l'insu de son cabinet et de l'armée de son pays. L'Inde n’aura plus que 36 Rafales mais ils lui coûteront 8,7 milliards de dollars. 30% de l'argent sera rétrocédé (…)