Bruno GUIGUE
A l’occasion de la célébration de ses 90 ans, le dirigeant séparatiste en exil vient de jeter un pavé dans la mare. Évoquant sa succession, le Dalai Lama a affirmé que seule l’organisation dont il est le chef de file est “habilitée à reconnaître la future réincarnation” et que “personne d’autre n’a le pouvoir d’interférer dans cette affaire”. Autrement dit, la personnalité qui prétend exercer la direction du bouddhisme tibétain depuis l’étranger veut garder la main sur la désignation de son héritier. Mais cette prétention est-elle fondée ? De quelle légitimité peut-il se prévaloir, aussi bien du point de vue de la législation chinoise et du droit international que de la tradition ancestrale qui régit depuis des siècles la succession des titulaires de cette fonction sacerdotale ?
Examinons d’abord le fond de l’affaire d’un point de vue juridique, c’est-à-dire du point de vue des institutions de la République populaire de Chine. Le Dalaï-Lama a beau se réclamer d’une légitimité (…)
André LACROIX
L’ONG Avaaz.org, spécialisée dans le « cyber-militantisme », n’est pas avare de pétitions tous azimuts. La dernière en date, destinée au Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, est intitulée « Stop à l’endoctrinement des enfants tibétains ! » (1)
C’est quoi Avaaz ?
C’est une organisation non gouvernementale internationale de cyber-militantisme, fondée en 2007. Se présentant comme un « mouvement démocratique supranational », elle déclare donner les moyens aux citoyens du monde entier de se mobiliser sur diverses questions internationales, comme le changement climatique, les droits de l'homme, la corruption ou la pauvreté.
Son nom, nous dit Wikipédia, vient de la romanisation du mot signifiant « voix » dans un grand nombre de langues, notamment : hindi « आवाज़ » et urdu « آواز ».
Comment rester sourd à ces voix ? Comment ne pas souscrire à des campagnes consensuelles sur la protection des forêts équatoriales et des sites archéologiques, sur l’aide aux régions touchées par une catastrophe naturelle, sur le respect des femmes, etc. ?
Mais, première critique, ce type de militantisme en pantoufles ne risque-t-il pas, en donnant bonne conscience aux signataires de pétitions, de prendre la place des engagements concrets et (…)
Albert ETTINGER
Dans un « rapport » publié le 5 décembre, l’ « International Campaign for Tibet » (ICT) basée à Washington dénonce une énième fois une prétendue « menace pour la culture, la communauté et l'environnement du Tibet ». Cette fois-ci, la « menace » viendrait des barrages hydroélectriques chinois.
Le chef lève sa baguette à Washington, et instantanément le chœur bien rodé de nos grands médias atlantistes entonne la rengaine des « violations persistantes et flagrantes des droits humains du peuple tibétain ». (1) C’est ce de quoi les lecteurs des quotidiens belges Le Soir (2) et La Libre Belgique ont à nouveau pu se rendre compte le 5 décembre, quand leurs journaux leur ont servi à chaud les allégations tirées d’un « rapport » publié le jour même à Washington par l’ONG antichinoise ICT.
Les médias bruxellois sont aux premières loges en ce qui concerne ce genre d’agissements, puisque la capitale belge a le double « honneur » d’être à la fois le siège de l’OTAN et d’abriter, au même titre qu’Amsterdam, la branche européenne de l’ICT.
Ceci pourrait expliquer le fait que Radio France a réagi avec un petit retard. Son article, signé Nathanaël Charbonnier, qui dénonce « une catastrophe humaine qui nous attend » à cause du « vertigineux projet de construction de barrages par la (…)
Albert ETTINGER
Le 12 juin, la Chambre des représentants des États-Unis a voté un projet de loi appelé « Resolve Tibet Act ». Une délégation étasunienne, dirigée par Nancy Pelosi et le président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, le Républicain Michael McCaul, s’est ensuite rendue en Inde pour remettre une copie du texte au dalaï-lama. Après Hong Kong, le Xinjiang, Taïwan et la Mer de Chine du Sud, les États-Unis viennent donc de ressortir la « question du Tibet » de leur boîte à outils de propagande contre la Chine, et ils vont plus loin que jamais dans la provocation.
Le "Promoting a Resolution to the Tibet-China Dispute Act" (1) – c’est son appellation officielle – est une de ces “ lois ” à portée universelle dont les États-Unis ont fait leur spécialité. Car il n’y a que le “ God’s own country ” (le pays des dieux) qui s’arroge le droit de s’immiscer dans les affaires intérieures de n’importe quel pays au monde et de sanctionner des citoyens, des entreprises et des gouvernements étrangers sous prétexte qu’ils auraient violé une loi étasunienne.
Du point de vue du droit international qui est bâti autour du principe de la souveraineté des États, de la non-ingérence et de l’inviolabilité des frontières, la nouvelle “ loi ” qui demande à la Chine de négocier avec le dalaï-lama et son pseudo-gouvernement en exil financé par Washington est donc complètement illégale.
Il s’agit en plus d’une sinistre farce qui restera sans conséquences sur le terrain. Tout cela n’est que du vent qui ne servira qu’à produire quelques articles mensongers dans les (…)
André LACROIX
On nous annonce la diffusion sur Arte, le mardi 5 mars 2024, d’un documentaire d’1 h 30, déjà visible sur Youtube, intitulé « le Tibet face à la Chine, le dernier souffle ? », réalisé par François Reinhardt (1), qui ne cache même pas son intention de refléter le point de vue revanchard des exilés tibétains, sans la moindre considération pour les 6 millions de Tibétains restés au Tibet qui voient leurs conditions de vie s’améliorer d’année en année.
Pourquoi cette diffusion en mars 2024 ?
Le 27 septembre 2023, en préouverture du Festival des Écrans de Chine à Paris, le réalisateur Jean-Michel Carré, auteur d’une quarantaine de films et couronné par une vingtaine de prix (dont Cannes, Berlin, ainsi qu’une nomination aux Emmy Awards), y projetait son dernier opus : « Tibet, un autre regard », fruit de nombreux contacts sur le terrain et d’une impressionnante collection d’archives. (2)
La RTBF avait programmé pour le 11 novembre 2023 la diffusion de ce documentaire (en version raccourcie). Mais cette diffusion n’a jamais eu lieu.
Arte non plus n’a jamais diffusé le documentaire.
Pourquoi ce silence ? Comment expliquer la déprogrammation de la RTBF et la non-diffusion d’Arte ? Seule explication possible : des pressions auxquelles Arte, et par ricochet la RTBF, n’ont pas eu le cran de résister.
Jean-Michel Carré s’était déjà plaint de pressions subies en cours de réalisation de son film. Il faut écouter – ça ne dure que 3 (…)