Oleg NESTERENKO
Le zugzwang est une situation dans le jeu d’échecs dans laquelle le joueur n'a aucun mouvement favorable possible - toute action qu'il fera entraînera une détérioration imminente de sa position sur le plateau de jeu. Dans le cadre des actuelles négociations officieuses de l’accord de paix entre l’Ukraine et la Fédération de Russie ou, pour être plus précis, entre le bloc de l’OTAN et Moscou, la question du nombre du contingent de l’armée ukrainienne de la période post-guerre est présentée comme un des points clés du désaccord entre les Russes et les Ukrainiens, avec les « va-t-en-guerre » européens derrière. Sans présenter l’analyse de l’ensemble des clauses d'un éventuel accord de paix, je m’arrêterai sur la question quantitative de la future armée ukrainienne, dont l'importance, singulièrement sous-estimée, transcende les narrations propagandistes des grands médias occidentaux.
Le récit dominant oppose la volonté de Moscou de minimiser le nombre de militaires dans l'armée ukrainienne à la position du camp ukraino-européen, réticent à toute réduction d'effectifs.
Le plan de paix proposé par l'administration Trump préconise une réduction de l'armée ukrainienne à 600 000 militaires actifs, tandis que les exigences de l'Union Européenne oscillent autour de 800 000 individus.
Cela étant, il est à souligner que la focalisation sur l'aspect sécuritaire de cette question s'avère non seulement fallacieuse, mais aussi déconnectée des impératifs socio-économiques de la réalité que l’Ukraine connaîtra dans un avenir proche. L'équation est considérablement plus complexe.
Les effectifs de l’armée
Aujourd’hui, le nombre exact de soldats et d'officiers servant dans l'armée ukrainienne reste indéterminé. Les estimations, issues de sources officielles et non officielles, suggèrent une fourchette de 800 à 950 mille individus, incluant un nombre significatif de (…)
Ultrahang - Sergueï Lavrov
Entretien du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec la chaîne YouTube Ultrahang (Hongrie), Moscou, 26 octobre 2025
Question : Merci, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, merci de nous avoir accordé de votre temps.
Sergey Lavrov : C'est un plaisir.
Question : Nous sommes donc ici à Moscou. Et je viens de Hongrie, de Budapest, il y a quelques jours seulement. Et Moscou est magnifique. C'est la première fois que je viens à Moscou. Et lorsque nous avons planifié cet entretien, il était prévu que vous veniez à Budapest avec Marco Rubio, le Secrétaire d'État américain. Vous alliez aider à organiser une négociation entre le Président Poutine et le Président Trump. Mais finalement, vous n'êtes pas venu. Nous avons entendu de nombreuses versions différentes sur les raisons. Que s'est-il vraiment passé ? Tout va bien entre vous et M. Rubio et entre la Russie et les États-Unis ?
Sergey Lavrov : Eh bien, c'est à vous de voir parce que vous êtes journaliste. Et votre travail, votre profession, est d'analyser ce qui se passe.
Ce n'est pas très difficile car ces jours-ci, par exemple, la (…)
Julie JAUFFRINEAU
Ces dernières semaines, les paroles bellicistes des dirigeants européens contre la Russie se multiplient. Elles laissent même entendre qu’une confrontation directe de l’Europe avec la Russie se prépare. On se souvient de l’appel aux hôpitaux français à se tenir prêts à recevoir des soldats blessés, d’ici mars 2026. Depuis, tout vient confirmer ce discours. En septembre, la Première ministre danoise plaidait pour « une réponse très forte » de l’Europe. Mi-Septembre, alors qu’elle annonçait le 19ème train de sanctions à l’encontre de la Russie, la Présidente de la Commission européenne accusait Poutine de « pratiquer l’escalade ». Début octobre, le Président français expliquait que « Outre le terrorisme, la Russie est la plus grande menace structurelle pour les Européens ».
Comment expliquer le déploiement d’une telle dynamique belliciste ? Pourquoi l’Europe fonce-t-elle vers la guerre ?
Outre les terribles nouvelles du champ de bataille, trois événements récents et concomitants (…)
André LACROIX
Monsieur le Président,
Cher Paul Magnette,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre newsletter intitulée « L’été 2025 aura été, pour l’Europe, celui d’une triple capitulation. » Votre constat est sans appel. Vous y dénoncez clairement : la capitulation militaire européenne devant la sommation faite par les États-Unis aux pays de l’OTAN de consacrer 5% de leur PIB à l’armement, la capitulation commerciale d’Ursula von der Leyen devant Trump lui imposant des droits de douane de 15%, l’achat d’énergie fossile pour 750 milliards d’euros et l’investissement de 600 milliards dans les secteurs stratégiques étasuniens, la capitulation morale face au génocide en cours à Gaza.
Grande absente de votre analyse : la capitulation de la réflexion géopolitique. Pas un mot chez vous sur le conflit ukrainien. Tout ce que vous déplorez, c’est que la hausse brutale des dépenses militaires se soit décidée « sans aucune réflexion stratégique sur la manière dont de nouveaux investissements peuvent (…)
André LACROIX
L’article que j’ai écrit avec Vladimir Caller, publié par Le Grand Soir du 27 mai 2025, a suscité de nombreux commentaires en sens divers, dont celui, particulièrement sévère émanant de Monsieur G. Vous le trouverez ci-dessous ainsi que les réflexions qu’il m’a inspirées.
1) CRITIQUES DE MONSIEUR G
Pour ce qui est du texte de André Lacroix et Vladimir Celler : Arte est une chaîne sérieuse qui présente des points de vue nuancé, ce n’est pas LCI la chaîne internationale de TF1 qui est délibérément pro ukrainienne !!
Si on lit leur texte on sent tout de suite l’apriori de ces deux auteurs, dès les premières lignes :
1. pays victime des « crimes massifs de la Russie » : pourquoi utiliser les « » : comment encore mettre en doute qu’il y a des crimes massifs : Boutcha, Marioupol, etc. Ces auteurs nient l’évidence
2. reportage hagiographique : pour ce que j’en ai vu (je n’ai pas tout regardé), c’est un reportage documenté, précis, qui n’a rien de religieux
3. refus du port du foulard rouge : cela n’a rien d’extraordinaire : il est clair que dans la période soviétique et surtout à la fin de celle-ci (zelensky est né en 1978 : il avait 12 ans au moment de la chute du mur : à cette époque on n’était plus dans l’endoctrinement)
4. tous ces essais (…)