Thème Indonésie

Le renoncement à l’éthique et à l’esprit du capitalisme (ou l’extermination des communistes du tiers-monde par les États-Unis)

Patrizio PAOLINELLI
Est-ce à cause du climat culturel qui règne aujourd’hui en Italie (1) ? En tout cas, on a pratiquement passé sous silence un livre humainement et politiquement bouleversant : La méthode Jakarta. La croisade anticommuniste de Washington et le programme d’assassinats de masse qui ont modelé notre monde [traduit et publié en italien en 2021]. L’auteur en est Vincent Bevins, un courageux journaliste étasunien très bien inséré dans le circuit de la presse mainstream nord-américaine. Le livre consiste en une enquête qui a duré dix ans, et qui s’appuie sur des documents officiels, des informations déclassifiées, des opinions d’historiens, des témoignages directs. Il ressort de cette enquête que, dans 23 pays du tiers-monde, la Guerre froide fut en réalité et sans l’ombre d’un doute tout à fait chaude, causant la mort de millions de femmes et d’hommes de gauche, par l’œuvre directe et indirecte des États-Unis. Les communistes étaient évidemment la cible principale, et la méthode Jakarta (…)
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Massacre en Indonésie : la guerre de propagande secrète de la Grande-Bretagne (The Guardian)

Dr Paul Lashmar, Nicholas Gilby, James Oliver

Des documents déclassifiés révèlent comment, en 1965, un service clandestin du Foreign Office [Ministère des Affaires Etrangères - NdT] a incité à des massacres anticommunistes qui ont fait des centaines de milliers de morts [entre 5 cent mille et 3 millions selon les estimations - NdT].

Au début de l'année 1965, Ed Wynne, un fonctionnaire du Foreign Office de Londres âgé d'une quarantaine d'années, se présente à la porte d'une villa de deux étages située dans le calme discret d'un lotissement chic du Singapour colonial. Mais Wynne n'est pas un fonctionnaire ordinaire. Spécialiste de la propagande de guerre froide du Foreign Office, l'Information Research Department (IRD), il est chargé de diriger une petite équipe. Un fonctionnaire junior, quatre personnes locales et deux "dames de l'IRD", détachées de Londres, se joignent à lui. L'arrivée de Wynne et de ses collègues dans le cul-de-sac de Winchester Road marque le début de ce qui sera plus tard considéré, par ceux qui l'ont mené, comme l'une des opérations de propagande les plus réussies de l'histoire britannique d'après-guerre. Une opération top secrète qui a aidé à renverser le dirigeant du quatrième pays le plus peuplé du monde et contribué au meurtre en masse de plus d'un demi-million de ses citoyens. (…)

L’Archipel du génocide

Geoffrey B. Robinson
Les événements atroces survenus en Indonésie à l’automne 1965 restent encore aujourd’hui largement méconnus du grand public et jamais évoqués par les grands médias. En octobre 1965 débute pourtant l’un des pires massacres de masse du XXe siècle, de communistes ou assimilés, avec l’appui des États-Unis, de la Grande- Bretagne, et d’autres puissances comme l’Australie, les Pays-Bas et la Malaisie. Les estimations varient entre 500 000 et trois millions de personnes exterminées, sans compter les incarcérés, les déportés, les torturés et les victimes de viols. La cible principale était le PKI, le Parti communiste indonésien, fort de ses trois millions d’adhérents, troisième parti communiste du monde à l’époque et allié de Sukarno, initiateur du mouvement des Non-Alignés lors de la conférence de Bandung. Les crimes ont été condamnés en 2016 comme génocide par le « Tribunal international des peuples 1965 ». En Indonésie, la chape de plomb demeure cependant totale, les criminels n’ayant (…)

Indonésie : le génocide anticommuniste reconnu par le Tribunal International des Peuples

JBC
Le quotidien Koran Tempo brave toutes les menaces et les tabous de l’histoire officielle indonésienne en titrant à la une : “La tragédie de 1965 reconnue comme un génocide”. Tel est le jugement prononcé mercredi 20 juillet, dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, par le président du Tribunal international populaire (IPT), Zakaria Yacoub. Jugement qui aura donc reçu un écho jusqu’en Indonésie. Rappelons que le communisme, le marxisme sont toujours interdit et sévèrement réprimés en Indonésie. La réforme du code pénal conduite par le nouveau président réformateur Jokowi n’a d’ailleurs par supprimé ces dispositions violemment anti démocratique. Ce tribunal, constitué de militants des droits de l’homme et des familles des victimes des massacres anticommunistes de 1965 en Indonésie, s’était réuni à La Hague en novembre 2015 (lire ici) Dix crimes contre l’humanité ont été reconnus, dont le massacre de 400 000 à 500 000 personnes, des violences sexuelles, des tortures, des (…)

Tribunal Populaire sur les crimes contre l’humanité en Indonésie en 1965 : acte d’accusation

Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)

Il y a 50 ans, en Indonésie, le capitalisme récidive et génocide des communistes en Indonésie. Tuant 1 à 3 millions de personnes, en déportant des millions. Pour installer une dictature fasciste, au service des impérialismes occidentaux, du néocolonialisme. du 10 au 13 novembre 2015 à la Haye se tient un tribunal populaire sur les crimes contre l’humanité en Indonésie en 1965. www.initiative-communiste.fr site web du PRCF a traduit et vous propose la traduction de l’acte d’accusation qui y sera notamment débattu.

Acte d’accusation du Tribunal Populaire sur les crimes contre l’humanité en Indonésie en 1965 Tribunal International du Peuple sur les crimes contre l’humanité en Indonésie en 1965 ACTE D’ACCUSATION Le Procureur du Tribunal International du Peuple sur les crimes contre l’humanité en Indonésie en 1965 accuse : l’État de l’Indonésie d’avoir commis des crimes contre l’humanité et violations des dispositions de droit international coutumier, tel que défini ci-dessous : L’accusé : L’État de l’Indonésie, en particulier les forces armées sous le commandement du général et plus tard président Suharto, ainsi que des gouvernements successifs et les milices sous son contrôle. Après l’assassinat des 6 généraux et 1 lieutenant dans la nuit du 30 Septembre – 1 Octobre 1965 par le Mouvement ’30 Septembre ‘(« G30S »), une campagne d’anéantissement des personnes et des organisations associées avec le Parti communiste indonésien (« PKI ») a été menée. Cette campagne a consisté en une (…)