RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Grève générale historique au Nigéria

Le Nigeria est le cinquième plus gros producteur de pétrole de l’OPEP. Son PIB est le deuxième plus important d’Afrique. Il exportait 34 milliards d’euros de pétrole en 2006. En avril de la même année, il devenait le premier pays africain à rembourser intégralement sa dette, estimée à 30 millions de dollars. Quel beau modèle de développement économique pour le FMI et la Banque Mondiale ! Il faut aussi préciser que 70 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté, que 5 000 enfants de 1 à 5 ans meurent chaque année, que l’espérance de vie est de 45 ans ou encore qu’il produit moins de 3500 mégawatts d’électricité sur les 75 000 nécessaires. En 2012, le pays le plus peuplé d’Afrique possède à nouveau une dette de 37 millions de dollars. Cet endettement n’a en rien servi à développer les infrastructures routières, de santé, d’éducation... Moins de 6 % des clients des banques possèdent 88 % des dépôts et le revenu par habitant est plus bas que dans les années 60 ! Cet endettement n’a servi qu’à enrichir l’élite nigériane corrompue.

Mais ce n’était pas suffisant : début janvier, 3 semaines après une visite de Christine Lagarde, le gouvernement de Goodluck Jonathan -"ˆarrivé au pouvoir avec l’aide des puissances occidentales en 2010"ˆ- a supprimé la subvention au secteur pétrolier, faisant passer du jour au lendemain le prix à la pompe de 0,31"ˆà 0,68 euro.

Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. La réaction ne s’est pas fait attendre. Dès le 3 janvier, des manifestations massives eurent lieu dans plusieurs villes du pays. Le 9 janvier, à l’appel des deux grandes confédérations syndicales, une grève générale illimitée débuta. 200"ˆ000 personnes manifestèrent à Lagos, la capitale économique. La grève générale fut suivie dans les 36 états du pays. Jour après jour, les manifestations étaient de plus en plus importantes. Après une semaine de grève, les dirigeants syndicaux ont signé avec le gouvernement un soi-disant compromis fixant le prix du pétrole à 0,47 cent d’euro le litre - ce qui représente encore une augmentation de plus de 50 % - et ont appelé à cesser la grève.

Nos camarades nigérians, réunis autour du journal The workers’alternative, nous font part d’un changement profond dans la mentalité des jeunes. Inspirés par les révolutions tunisiennes et égyptiennes, ils sont décidés à occuper les places et à ne plus se laisser diviser. En effet, depuis des années, les élites corrompues du Nigeria jouent sur l’opposition entre le nord musulman et le sud chrétien pour diviser le peuple. Mais lors de ces manifestations, dans de nombreuses villes du Nigeria, des chrétiens ont protégé des musulmans lors de leurs prières. Inversement, des musulmans ont monté la garde devant les églises pendant la messe (en particulier à Minna où la secte Boko Haram avait fait exploser une bombe à Noël, tuant de nombreux chrétiens).

Même si la victoire est très relative, plus rien ne sera comme avant. La conscience des Nigérians a fait un bond. Le peuple est entré dans l’arène politique. Il est déterminé à se faire entendre. Cette grande grève n’est que le début d’une intensification de la lutte des classes.

Le député travailliste britannique John Robertson, président d’une mission parlementaire sur la région, y a mené une visite en août 2005. Il expliquait : « Le peuple du delta sait que le pétrole génère une énorme richesse dont il ne profite pas. [...] [Cette situation] crée aussi des ressentiments, tant à l’égard des entreprises qui produisent cette richesse (principalement étrangères"ˆ : 40"ˆ% du pétrole nigérian est raffiné par la compagnie Shell) qu’à l’encontre des chefs de communauté, accusés de collusion avec celles-ci ». Et M. Robertson s’interrogeait : « Si une révolution survient au Nigeria, quelles en seront les conséquences pour l’Afrique ? » Une chose est sûre : tôt ou tard, une révolution éclatera au Nigeria. Si le peuple en sort victorieux et parvient à exproprier son élite corrompue et les vampires du FMI et de la Banque Mondiale, d’autres pays africains se soulèveront.

Romain Kosellek (PCF Paris 18e)

SOURCE : La Riposte

URL de cet article 16072
  

L’Affaire Assange, histoire d’une persécution politique
Nils MELZER
L’affaire Assange, c’est l’histoire d’un homme persécuté et maltraité pour avoir révélé les sordides secrets des puissants, notamment les crimes de guerre, la torture et la corruption. C’est l’histoire d’un arbitraire judiciaire délibéré dans des démocraties occidentales qui tiennent par ailleurs à se présenter comme exemplaires en matière de droits de l’homme. C’est l’histoire d’une collusion délibérée des services de renseignement dans le dos des parlements nationaux et du grand public. C’est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le cynisme particulier des États-Unis est que durant toute l’existence de Cuba révolutionnaire, ils ont délibérément cherché une stratégie pour étrangler le pays, discriminer son peuple et détruire l’économie.

Maria Zarajova
porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères de Russie

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.