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Lettre ouverte à tous ceux et celles qui veulent protéger la liberté de la presse et le droit à l’information.

Journée mondiale de la liberté de la presse.

En 2023, environ 800 journalistes ont connu la prison et environ 540 d’entre eux y sont encore depuis le début de 2024.

Parmi eux, deux en Europe occidentale, Pablo Gonzales en Pologne et Julian Assange au Royaume-Uni.

Il n’y a pas d’autre mot que génocide pour décrire la guerre meurtrière en Palestine et particulièrement à Gaza. Et qui peut rendre compte de ce génocide, des journalistes dont le gilet pare balle devient une cible.

Beaucoup d’autres cas d’enfermements et d’assassinats.

Dans le monde d’aujourd’hui, on se demande si l’on ne devrait pas passer cette journée de la liberté de la presse comme on veille auprès d’un ami gravement malade.

Mais nous ne voulons pas commémorer la fin de notre droit à l’information, nous voulons le défendre !

Depuis 5 ans que Julian Assange a été arrêté à l’ambassade d’Équateur à Londres, chaque année, nous pensons que le 3 mai devrait donner aux médias une occasion de parler de la poursuite par les États-Unis du fondateur de WikiLeaks.

Une occasion de rappeler qu’ il y a 14 ans que cette poursuite à commencer.
On peut dater sa privation de liberté de façon précise, il a été arrêté le 10 décembre 2010.

Cependant, surveillés depuis 2007, WikiLeaks et Assange sont devenus pour les États-Unis des ennemis à abattre aussitôt après la publication de « Collateral Murder » en avril 2010. La différence de traitement par les différentes administrations étasuniennes qui se sont succédé n’est pas qualitative, seulement plus dure, plus ouvertement agressive dans certains cas.

Au début de ce mois de mai, nous sommes à un moment qui peut être décisif car la « justice » britannique pourrait décider d’extrader, ou plutôt de confirmer l’extradition de Julian Assange déjà signée par la ministre de l’Intérieur de l’époque, Priti Patel en juin 2021.

La liberté de la presse est une des libertés fondamentales inscrites dans la constitution de nombreux pays du monde. Mais il y a toujours de bons moyens de détourner les libertés et de nier les droits fondamentaux.

Dans le cas d’Assange, une des demandes des juges portait sur la discrimination dont Assange pourrait être l’objet en tant que citoyen australien. Effectivement, on se souvient de Mike Pompeo expliquant que certains étrangers croient pouvoir bénéficier de la protection du Premier Amendement mais qu’ils se trompent parce que celui-ci ne s’applique qu’aux citoyens des États-Unis.

Mais sans même se référer à cette affirmation du directeur de la CIA de l’époque, l’acte d’accusation des États-Unis lui-même, dont 17 des chefs d’inculpation relèvent de l’Espionage Act, ne rend-il pas impossible la protection du Premier Amendement pour Assange ?

Il semble acquis que pour l’administration étasunienne, Assange n’est pas un journaliste, il n’est pas un lanceur d’alerte, il est un espion.

Une autre demande portait sur la peine de mort. Elle a reçu une réponse qualifiée de « standard » par Stella Assange ; une condamnation à mort ne sera ni demandée ni prononcée à l’encontre d’Assange. Les États-Unis sont en mesure de fournir cette assurance car Julian Assange n’est pas accusé d’une infraction passible de la peine de mort et les États-Unis assurent qu’il ne sera pas jugé pour une infraction passible de la peine de mort.

Cependant, la demande de garantie en elle-même a de quoi surprendre.
D’abord parce que l’extradition Act de 2003 interdit toute extradition en cas de risque de condamnation à la peine de mort ! Les États-Unis n’ont certes pas « oublié » ce détail en rédigeant leurs actes d’accusation.

Mais aussi parce qu’on sait que depuis de nombreuses années, les États-Unis condamnent moins à la peine de mort et beaucoup plus à des peines à perpétuité. Cette situation est liée à des questions de politique carcérale internes aux États-Unis et est peut-être aussi en partie une conséquence des traités d’extradition interdisant celle-ci lorsque la peine de mort peut être demandée.

Ces condamnations à perpétuité dépassent – sans état d’âme – souvent la durée de vie des êtres humains. De ce fait, il me semble que cette question n’est pas posée dans l’intérêt du prévenu mais revêt un caractère purement théorique, une forme de curiosité...

Une condamnation à la peine capitale pourrait-elle être prononcée à l’encontre d’Assange ?

L’ambassade des États-Unis à Londres fournit bien sûr la réponse : non. Mais humainement, qu’est-ce qu’une peine à perpétuité en attente de la mort dans une zone de non vie, parfois soumis à des tortures, sinon une forme de peine de mort.

On peut être certain que si Assange est extradé, ce sera son sort.

Les garanties des États-Unis, outre le fait qu’on sait par de nombreux témoignages (dont certains ont été entendus lors des audiences de septembre 2020) qu’elles ne sont pas respectées, ne sont que des mots qui masquent et travestissent une réalité qui doit rester cachée.

Le fait que la Haute Cour britannique, avant de décider de la recevabilité de l’appel de la défense d’Assange portant sur le fond politique de l’affaire, ait demandé des « garanties » aux États-Unis, ce fait seul fait douter de ce que cette Cour représente ce que l’on appelle la justice.

Si l’extradition devait être confirmée, il restera un recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) à Strasbourg mais encore faudra-t-il qu’elle se charge de ce cas, puis qu’elle tranche en faveur d’Assange et dans ce cas que le Royaume-Uni respecte sa décision.

Penser que la CEDH puisse refuser le cas semble une telle injustice par rapport aux Droits fondamentaux défendus par le Conseil de l’Europe à Strasbourg et la Cour Européenne elle-même qu’on ne pense même pas que cela puisse arriver.
Comme on n’imagine pas qu’elle puisse ne pas trancher en faveur d’Assange.
Dans une conférence en septembre 2023, le Professeur Julien Pieret de l’Université Libre de Bruxelles disait qu’une telle situation serait un recul historique de cette Cour d’au moins 30 ans. Mais cela ne veut pas dire que ce soit impossible !

Ce 3 mai 2024, pour la sixième fois depuis le 11 avril 2019, la presse, les médias ont l’occasion de parler du fait que les États-Unis accusent un journaliste qui a fait un travail de journaliste, fidèle aux chartes éthiques de cette profession, d’être un espion qu’ils veulent condamner à 175 années de prison.

Une occasion de rappeler que cette accusation constitue une menace pour l’ensemble des journalistes.

Une occasion de se lever pour condamner la demande d’extradition de Julian Assange aux États-Unis.

Une occasion de se lever pour réclamer de pouvoir faire le travail de journalisme librement, sans pression, sans menace.

Qu’ils parlent des crimes de guerre des États-Unis, des crimes de guerre d’Israël en Palestine, les journalistes devraient pouvoir nous informer sans risques.

Nous continuerons de défendre notre droit d’être informés.

3 mai 2024

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