RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Caucase

Sans retour.

Donc Dmitri Medvedev a décidé de ne pas prendre du temps, en rendant immédiatement opérative la reconnaissance de l’indépendance des deux régions sécessionnistes géorgiennes, Abkhazie et Ossétie du Sud, et en suscitant une énorme vague de scandale et de fureur en Occident. Attention, cependant : la décision du Kremlin n’est pas la cause de la gravissime tension internationale à laquelle nous assistons, mais bien sa conséquence. C’est prendre acte qu’aucune négociation, aucune solution politique ne sera possible - pas du moins dans des temps prévisibles de façon réaliste - étant donné que l’Occident n’a pas la moindre intention de reconsidérer sa propre prétention à dicter sa loi au reste du monde, comme il est en train de le faire depuis ce fatidique 1989, avec des conséquences catastrophiques.

Medvedev n’aurait eu aucun besoin de franchir ce pas si la flotte de guerre de l’OTAN ne s’était pas précipitée à se poster devant les côtes russes de la Mer Noire, si on n’avait pas lancé la course au réarmement immédiat d’un régime agressif et irresponsable comme celui de Tbilissi, si les gouvernements des USA et de l’Union européenne n’avaient pas continué à asséner des condamnations et des ultimatums à Moscou, en ignorant totalement la part grossière de responsabilité de leur allié géorgien. Si, en un mot, s’était trouvée en Occident la moindre disponibilité pour discuter sérieusement des faits qui se sont produits dans le Caucase, et pour chercher une solution commune au lieu d’une revanche.

Mais cela ne s’est pas produit. Ce qui a empêché tout dialogue c’est un choix idéologique précis des gouvernements, incapables de concevoir l’idée de ne pas toujours avoir raison et même de se rendre compte de leur propre faiblesse et de la distance croissante qui les sépare de leurs propres citoyens. En Russie et en Chine, aujourd’hui, le consensus autour des gouvernements « autocratiques » respectifs est probablement beaucoup plus élevé que celui que recueillent les gouvernements occidentaux « démocrates », USA en tête ; on le perçoit aussi en épluchant les « commentaires des lecteurs » sur les grands sites d’information - BBC, New York Times et autres - qui, dans une très nette majorité, sont plus réalistes et plus ouverts aux raisons d’autrui que ne le sont les gouvernements de Londres et de Washington, que leurs lecteurs accusent par contre d’hypocrisie et de fausseté, et de faire deux poids et deux mesures.

Et maintenant ? Le geste de Medvedev a tracé une ligne à partir de laquelle il sera difficile de faire marche arrière. Du reste, il était apparu clairement ces derniers jours que le Kremlin n’a aucune crainte face à des réactions politiques occidentales, parce que c’est l’Occident (et l’Europe en particulier) qui a plus à perdre d’un retour à une situation de guerre froide, bien plus que Moscou. La série de mèches allumées que les Usa et l’Europe ont dans les mains est assez longue : l’Afghanistan, le nucléaire iranien, l’énergie et l’Ukraine (qui ne pourra pas survivre comme Etat unitaire, dans une Europe lacérée).
La balle est ainsi dans « notre » camp. Ce sont nos gouvernements qui doivent commencer enfin à raisonner, en mettant de côté les hystéries, les frustrations et les a priori idéologiques pour comprendre comment sortir de l’impasse où ils sont allés se fourrer durant ces vingt années, avec présomption et arrogance. La sortie de scène de Georges Bush pourrait être l’occasion d’un tournant ; mais ce qu’Obama (sans parler de son rival McCain) est en train de dire en ce moment ne laisse pas de place à l’optimisme.

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Edition de mercredi 27 août 2008 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/27-Agosto-2008/art1.html

URL de cet article 7050
  

Le Joueur. Jérôme Kerviel seul contre tous
Paul-Eric BLANRUE
Chris Laffaille, journaliste à Paris-Match, et moi venons d’écrire un livre consacré à Jérôme Kerviel : Le Joueur, Jérôme Kerviel seul contre tous (Scali, 2008). Il s’agit de la première enquête de l’intérieur sur cette incroyable gabegie, qui coûté 5 milliards d’euros à la Société générale (Socgen). Pourquoi un livre sur cette affaire ? Parce que les grands médias ne sont pas parvenus à faire leur job, et notamment à interviewer certaines personnes dont nous avons réussi à obtenir le témoignage. Qui donc ? Des (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.