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Thème : Agroalimentaire

La "suicide food"

Jérôme HENRIQUES

Vache qui rit, poulets qui dansent le french cancan, cochon qui se découpe lui-même en rondelles tout en s'esclaffant ... Dans certaines publicités, les animaux sont présentés comme s'ils étaient heureux d'être mangés. Une stratégie marketing dénoncée par le blogueur nord-américain Ben Grossblatt qui lui a donné le nom de "suicide food".

Sur son site, le blogueur référence logiquement des publicités étasuniennes. Mais chez nous, les exemples ne manquent pas non plus (cf. les liens en fin d'article). Le but d'une publicité est de vendre du rêve. Dès lors, on peut aisément deviner la difficulté quand le produit à vendre est un morceau d'animal mort. Pour autant, la stratégie habituelle est plutôt celle de l'évitement : faire en sorte que le consommateur ne fasse pas le lien entre l'animal vivant et le morceau de cadavre présent dans son assiette. Une notion théorisée par l'essayiste nord-américaine Carol J. Adams sous l'expression de "référent absent" (cf. La politique sexuelle de la viande, 1990). Ainsi le patron du groupe Bigard, Jean-Paul Bigard, numéro 1 de la viande en France (qui possède Bigard, Charal et Socopa), reconnaissait-il lui-même en ces termes : "L’acte de mort est totalement verrouillé. nous n’avons aucun intérêt à mettre en scène et à ouvrir le début d’une chaîne d’abattage ... Avec les 'Hachés de nos régions', on voit (...) Lire la suite »
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Le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires : à l’ombre des lobbies de l’agrobusiness ?

Laurent DELCOURT
La persistance de la faim et l’ampleur des inégalités sociales, couplées aux urgences écologiques et aux prévisions de croissance démographique dans les pays les plus pauvres, rendent plus que jamais nécessaire et urgente une révision en profondeur de nos modèles agroalimentaires. Le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires qui devrait se tenir en octobre prochain s’est précisément donné cet objectif. Débouchera-t-il sur un changement de cap ? Rien n’est moins sûr. Septembre 2015. La communauté internationale adopte « l’Agenda 2030 ». Elle s’engage solennellement, entre autres objectifs, à éradiquer la faim dans le monde en l’espace de quinze ans. Une demi-décennie plus tard, le bilan n’est pas particulièrement flatteur. Dans son dernier rapport (2020), la FAO estime qu’environ 690 millions de personnes souffraient de la faim en 2019. Soit, plusieurs dizaines de millions de « ventres creux » en plus par rapport à 2014. Entre dix et quinze millions de plus chaque année environ. Au point que, si (...) Lire la suite »

L’enfer des poules pondeuses

Jérôme HENRIQUES

Chaque année, 45 à 50 millions de poules pondeuses sont élevées en France. La plupart d'entre elles sont issues de systèmes intensifs ...

Des machines à pondre Alors que les poules vivent un peu plus de 10 ans dans la nature, leur durée de vie moyenne en élevage n'est que de 484 jours. Après une période de croissance d'environ 124 jours (1), elles sont mises en production intensive pendant à peu près un an, période au bout de laquelle devenant moins rentables, elles sont généralement envoyées à l'abattoir (2)(3). En élevage, le taux de ponte est généralement très élevé : 300 œufs par poule et par an en moyenne, soit cinq fois plus que dans la nature et deux fois plus qu'il y a 50 ans. En cause, la mise en place de programmes de sélection génétique poussés (on sélectionne les meilleures pondeuses pour la reproduction), et un résultat obtenu sur plusieurs décennies de croisements. Le broyage des poussins mâles Si les poulets de chair et les poules pondeuses appartiennent bien à la même espèce, Gallus gallus domesticus, ils ne proviennent pas des mêmes souches. Les premiers sont issus de souches sélectionnées pour une prise de poids rapide (...) Lire la suite »
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