Thème Culture/Société/Sports

Festival du film russe à Paris ou URSS bashing ?

Rosa LLORENS
Comme nous sommes privés de films russes (autant que submergés de films étasuniens, notamment sur l’URSS, comme le prochainement en salles L’Ombre de Staline), le Festival du film russe (du 2 au 9 mars) semble une aubaine, une chance unique de savoir quels films on fait en Russie, pour les Russes. Mais parler de Russes ne suffit pas : quels Russes, faudrait-il se demander, sont aux commandes de ce festival ? Il suffit de se rendre au cinéma Balzac, sur les Champs-Elysées, et de regarder (…)

Le cas Richard Jewell : Clint Eastwood, le héros ordinaire américain et le libertarisme

Rosa LLORENS
Après des films comme American Sniper, le cas Clint Eastwood semblait définitivement réglé. Mais l’octogénaire ne cesse de se renouveler, réalisant deux films sympathiques et séduisants, Sully (2016) et The Mule (2018), auxquels on peut ajouter, pour une trilogie du héros ordinaire américain, Le cas Richard Jewell. A vrai dire, même si on peut lire de bonnes critiques (voir Critikat), ce dernier film, simpliste et gonflé de pathos, à l’image de son héros, est raté. Mais ce groupe de films (…)

Jeune pape, nouveau pape : bis repetita non placent.

Rosa LLORENS
Dans Youth, Paolo Sorrentino mettait dans la bouche de Jane Fonda, refusant un rôle dans le film en projet d’un des héros, une apologie des séries : les films, c’est ringard, et les séries télé payent beaucoup mieux. C’était un plaidoyer pro domo, puisque le cinéaste devait déjà négocier, ou avoir signé, avec Canal Plus. Si Sorrentino y a sans doute économiquement gagné, le spectateur peut-il se féliciter de cette nouvelle donne ? Y a-t-il quelque chose à attendre des séries ? The Young (…)

Les Misérables : un film formellement réussi mais idéologiquement décevant.

Rosa LLORENS
On avait beau y aller plein d’a priori (encore un film de banlieue, un remake de La Haine vingt ans après...), Les Misérables se révèle comme un excellent film, justifiant bien son prix à Cannes. Cependant, on est troublé, dans son enthousiasme, par le chœur de louanges des médias. On prend alors conscience que, malgré la violence, caractéristique des films de banlieue, celui-ci comme les autres, Les Misérables n’a rien de subversif : c’est sur ce plan, idéologique, qu’on peut faire des (…)
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Pétition pour la défense de la langue française

« A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ». Antonio Gramsci, Cahiers de prison. « Il ne restait de ce pays que son langage. Un beau langage qui servait à tout. (…)

De sable et de feu : sous le péplum, la propagande

Rosa LLORENS
De sable et de feu, de Souheïl ben Barka, est un objet étonnant : film maroco-italien à gros budget (le plus gros investissement de l’histoire du cinéma marocain), il raconte l’histoire d’un Catalan, officier de la Couronne d’Espagne, Domingo Badia, chargé, vers 1800, de gagner la confiance de l’anglophile Sultan Moulay Slimane, sous le pseudonyme d’Ali Bey, de façon à fomenter, en sous-main, une révolte des tribus, et à le remplacer par un sultan acquis aux intérêts espagnols. Pourquoi (…)

Bad Gones et Free Tibet

André LACROIX
Lors du match de football entre l’Olympique Lyonnais (OL) et le Football Club de Nantes du dimanche 24 septembre 2019, les Bad Gones, club de supporters de l’équipe locale, ont réalisé un « tifo » géant représentant le « drapeau tibétain ». Ils voulaient ainsi protester contre la programmation de ce match à 13 h 30, décidée par la Ligue de Football Professionnel (LFP) afin de le mettre en valeur en Chine où le championnat français est assez prisé. Comme on pouvait s’y attendre, France-Tibet (…)

Bacurau ou la révolte du peuple

Rosa LLORENS
Les films récompensés ces dernières années à Cannes laissent souvent peu de souvenirs, difficile surtout de se rappeler de quoi ils parlent. On devrait donc accueillir avec enthousiasme un film présentant un enjeu clair et actuel (non, pas le climat, ou indirectement) comme Bacurau, de Kleber Mendonça Filho. Mais les critiques négatives ont l’avantage de mettre l’accent justement sur les points forts du film, son ancrage historique et culturel brésilien, et la réalité politique et économique (…)

Le sport sans le pouvoir : faire la révolution de la tête aux pieds

Yannis YOULOUNTAS
Le sport plonge ses racines dans l’enfance, jusqu’à nos origines animales. Tous les jeux enfantins, à commencer par les activités sportives, sont une reproduction des schémas animaliers qui visent, dans toutes les espèces, l’apprentissage de la vie d’adulte par l’amusement et la mise en situation fictive. L’essentiel est que le jeu sans enjeu de l’enfance humaine ou animale prépare aux enjeux de l’existence postérieure et permette l’entrée progressive dans le monde des « grands », découvrant (…)
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Langue française : « moderniser » la loi Toubon, ou la renforcer et l’appliquer enfin avec rigueur ?

Collectif
Par Georges Gastaud, philosophe, président de l’association CO.U.R.R.I.E.L., Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine (Paris VII), Jany Sanfelieu, certifiée de lettres classiques (89), Bernard Colovray, militant ouvrier du Livre (69), Aurélien Djament, mathématicien, militant CGT du CNRS (59), Thierry Saladin, médecin (34), Jean-Claude Houseaux, médecin (84), Vincent Flament, professeur agrégé de Lettres classiques (59), Dominique Mutel, professeur agrégé d’anglais (…)

Le cirque, une tradition vouée à disparaître

Jérôme HENRIQUES
Mowgli (désignant un bâton muni d'un crochet) : "Ca sert à quoi ça ?" Baghera : "Ca a été conçu par les humains pour s'enfoncer dans la tête des éléphants ..." Mowgli : "Mais, pourquoi veulent-ils quelque chose qui s'enfonce dans la tête des éléphants" Baghera : "Pour leur apprendre leurs règles ... les humains font ces choses, et même pire ..." Le Livre de la Jungle (Rudyard Kipling, 1894). Un spectacle grand public En Europe, on (…)

Alice Guy, la première vraie cinéaste au monde

Bernard GENSANE
C’est en voulant me documenter de nouveau sur Louis Le Prince, chimiste français émigré en Grande-Bretagne et auteur du premier film cinématographique que je suis tombé sur la Française Alice Guy, réalisatrice (pardon : réalisateure) du second film de fiction de l’histoire du cinéma. Je connaissais l’existence de Le Prince depuis très longtemps car cet inventeur de génie s’était installé dans le West Riding du Yorkshire, à deux pas d’un endroit où j’ai beaucoup séjourné. Le 14 octobre (…)