Thème Culture/Société/Sports

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Les JO, "évidemment, bien sûr"

Bernard GENSANE
Après trois semaines de Tour de France, les commentateurs sportifs ont pu s’exprimer tout à loisir pendant la quinzaine des Jeux Olympiques. Et là, tous les poncifs langagiers nous ont pollué les oreilles. Il n’y a pas encore si longtemps, Patrick Montel était le champion hors catégorie avec ses « ce coureur est fréquent, il est présent dès qu’il y a un challenge. » Avec ses « départs canons » qui débouchaient sur des « performances stratosphériques ». Mais le pauvre Patrick a été viré par (…)

Juin 1961 : Fidel Castro s’adresse aux intellectuels

Fidel CASTRO
Allocution de conclusion aux trois réunions tenues avec des intellectuels cubains (16, 23 et 30 juin 1961) à la Bibliothèque nationale José Martí, de La Havane, le 30 juin 1961. Décadence : en France, 60 ans plus tard, notre président a réfléchi à ce qu’est une tenue vestimentaire « décente » et il a un avis sur le « crop top » (haut court). LGS Compagnes et compagnons À la fin des trois séances où vous avez discuté ce problème, où vous avez soulevé beaucoup de choses intéressantes, (…)
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The Last Hilbilly : on achève bien les hilbillies.

Rosa LLORENS
Les critiques de The Last Hilbilly, unanimement positives, semblaient promettre une nouvelle vision de l’Amérique profonde, non plus la vision, moraliste, méprisante et haineuse, qu’en donnent les opinion-makers citadins des deux côtes, mais le péquenot vu par lui-même. Mais au lieu de l’anti-Easy Rider qu’on pouvait espérer, on a un Easy Rider aggravé, où c’est le hilbilly qui se condamne lui-même. Easy Rider, film culte de 1969, est présenté comme une ode à la liberté, symbolisée par les (…)

200 mètres : le train-train en Palestine occupée.

Rosa LLORENS
Pour leur réouverture, les cinémas semblent nous avoir préparé une pochette-surprise de feel-good movies , dont le fleuron est l’hagiographique L’oubli que nous serons, avec l’inévitable Javier Cámara, spécialiste, avec le don qu’il a de se faire rougir le bout du nez pour exprimer des émotions intenses, du mélo. Que pouvait-on attendre de 200 mètres, d’Amine Nayfeh, co-production qataro-italo-suédo-jordanienne ? Mustafa habite chez sa mère, à 200 mètres de sa femme et leurs trois (…)

Les artistes sont aussi des travailleurs - Convergence des luths

Rémy CARDINALE
"La période post-crise verra (et on le voit déjà) le secteur musical se concentrer encore plus sur les stars ultras médiatisées. Les artistes des deuxième et troisième cercles connaîtront une sévère précarité, avec une baisse non négligeable de la valeur de leurs cachets, sans compter qu’un grand nombre d’entre eux seront exclus du régime de l’intermittence du spectacle. Le moment peut-être pour eux d’enfin réfléchir à un autre mode de production. " « La culture est en danger », (…)
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Compliqué

Bernard GENSANE
Un des mots les plus utilisés par les médias neuneux et les politiques médiocres est “ compliqué ”. Il s’agit là d’une de ces nombreuses simplifications qui appauvrit la langue française dans son sémantisme, et donc la pensée qui va avec. Ce type de phénomène est toujours, pour partie, idéologique. Ces assassins de notre langue utilisent “ compliqué ” en lieu et place, selon les contextes, de : complexe, alambiqué, recherché, ardu, nébuleux, difficile (je vous passe difficultueux), délicat, (…)
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La culture générale pour tous, une ambition scolaire dépassée ?

Olivier MOTTINT
Pour l’Aped, l’acquisition par tous les jeunes d’une « culture classique » constitue l’un des éléments constitutifs d’une Ecole véritablement démocratique. Pourtant bon nombre de discours, dont certains tenus par des voix se réclamant du progressisme, tendent à mettre en cause — ou du moins à relativiser — l’opportunité d’un tel objectif. La culture générale est ainsi suspectée d’être un simple instrument de domination, de reproduction ou de distinction sociale. Ou encore un encombrant (…)
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La Culture est une première nécessité

Guy CHAPOUILLIE
La mise à l’arrêt des remonte-pentes ne m’a pas remonté le moral. Je fais grise mine car j’ai la conviction d’être gouverné par une férocité bourgeoise, comme l’écrivit Pasolini dans « La rabia », avide de rentes et prête à sacrifier le peuple pour l’Unité d’une Europe libérale alignée sur les lois du marché peu soucieuses des communs qui font la cohésion et l’identité d’un peuple. Or, Emmanuel Macron, fiévreux ou non, ce qui ne change rien, ne cesse de nous abreuver, jusqu’à la nausée, (…)

Now, Voyager

Rosa LLORENS
La Révolution a eu lieu, la société a changé de base : il y a dix ans, cinq ans, un an, fêtes et tourisme étaient ses mamelles, on circulait à la queue leu leu à Venise, on allait enterrer sa vie de jeune fille à Barcelone et, tout en calculant son empreinte écologique, on passait le week-end à Marrakech ; aujourd’hui, fêtes et tourisme sont criminalisés, et on arrête des teufeurs qui s’amusaient dans un pavillon de banlieue, entre Tontons flingueurs (voir la fête où, des salons à la (…)

Macron, Fidel et la culture

Michel TAUPIN
« Au peuple, nous n’allons pas lui dire de croire, nous allons lui dire de lire » (Fidel). Avez-vous remarqué qu’après son incroyable cadeau aux géants de la grande distribution, et face à la colère justifiée des libraires, Macron n’a pas choisi de reculer en laissant les librairies ouvertes, ce dont elles se seraient contentées, non, il a pris la décision la plus honteuse qui soit : interdire partout, y compris dans les grandes surfaces et les plateformes numériques, la vente de livres ! (…)
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Que peut-on espérer d’une humanité domestiquée ?

Dominique MUSELET
Je ne sais pas si c’est le coup des masques, inutiles puis obligatoires, qui m’a donné le coup de grâce, ou la lecture du dernier livre de James C. Scott, Homo domesticus, ou encore le film Thelma et Louise que je viens de revoir, ou les trois, ou quelque chose de plus profond, de plus viscéral, mais plus le temps passe, plus je me demande si l’humanité retrouvera jamais la liberté. La décadence ouvre les yeux Les périodes de décadence, comme celle que l’Occident vit en ce moment, ont (…)

Carte postale pour Michel Piccoli

Serge PEY
Il fallait aussi un poète. De notre ami Serge Pey, qui a bien connu Michel Piccoli, cette carte postale, cet adieu poétique saupoudré de souvenirs. Lira-t-on plus bel hommage ? LGS Michel Piccoli est descendu de chez lui. Il a cassé son miroir, s’est mis un pansement sur ses doigts coupés. Puis il a dévalé l’escalier. En bas un fiacre peint en rose l’attend qui le porte directement sur la plage. Devant les pêcheurs, la bourgeoisie vomit sa grande bouffe et s’étouffe avec du sable (…)