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Thème : Dardenne (les frères)

Deux Jours, une nuit, ou le prix d’un être humain.

Rosa LLORENS

Les responsables du Festival de Cannes, conscients de la débilité de leur sélection (voire son caractère provoquant, dans le cas du film de propagande anti-russe de Hazanavicius, The Search), ont, semble-t-il, demandé un brevet de vertu cinéphilique à trois réalisateurs indiscutables, icônes aussi bien du cinéma esthète (Godard) que du cinéma social (Ken Loach et les frères Dardenne).

Aussi pouvait-on aborder Deux Jours, une nuit avec une pointe de scepticisme, corroborée par 3 observations. Les Dardenne, connus pour choisir des actrices non-professionnelles, ou peu connues, ou du moins belges, comme Cécile de France pour Le Gamin au vélo, sont cette fois allés chercher une actrice oscarisée, à laquelle il fallait d'abord, disent-ils, faire perdre son "accent parisien". L'intrigue du film (une femme menacée de licenciement doit convaincre ses collègues de voter pour sa réintégration) semble un remake de Douze Hommes en colère, de Sidney Lumet, archétype du film progressiste américain ; dans ce cadre, les institutions ne sont jamais remises en cause, on ne parle que d'individus : si ceux-ci sont intègres (s'ils ne trompent pas leur femme, ne disent pas de mensonges, font leur prière avant d'aller se coucher), alors les lois seront bonnes ; si les jurés sont intègres, la peine de mort ne sera jamais appliquée qu'à bon escient. Enfin, Deux Jours, une nuit repose ainsi sur un (...) Lire la suite »