Les journalistes carpettes, ceux de LCI par exemple, nous bassinent régulièrement avec les compétences formidables en anglais de Christine Lagarde. Si celle-ci s’exprimait parfaitement en italien ou en norvégien, si elle avait des connaissances approfondies en grec ancien, nous n’en saurions rien.
Si certains s’esbaudissent devant l’anglais de The Guard, c’est parce que c’est la langue du CAC 40, des banques, des bourses, du Financial Times, accessoirement de la CIA, ou de Barroso quand il s’exprime sur un sujet sérieux.
Je viens d’entendre notre ancien ministre des finances durant une quinzaine de secondes, à l’occasion d’une de ses premières prises de parole à Washington. Elle a parlé de "criterias".
Aïe ! Pour dire "critère", les Britanniques ont adopté le mot grec dans son intégrité, au singulier, comme au pluriel : cela a donné criterion, criteria.
C’est comme si un homme politique anglais, parlant "parfaitement" le français, disait "les chevals".
Bernard Gensane