51 % pour le "non" : Salariés, militants de gauche, préparez vous, par Gérard Filoche.



La plus grande fierté des français et de la France, ce serait de sauver l’Europe de cette constitution antisociale !





51 % pour le "non", c’est un premier indice, encore fragile mais encourageant
Il faut, on peut, on doit consolider cette montée du "non"

Si le non" gagne, il faudra entendre notre volonté d’Europe sociale !

Des dizaines de millions de salariés européens nous diront "bravo les salariés français !" Vous nous sauvez de ce texte archi libéral
sur lequel on n’a pas été consultés


Tous les libéraux tremblent et c’est bon signe ! Chirac a peur du "non" et du mouvement du 10 mars : il a ouvert les discussions pour les salaires.
Il n’a ouvert la discussion qu’à 1 %. Dans le privé, il ne propose qu’un lointain et aléatoire "intéressement" . Il va falloir plus !

Mais si on veut 2 % et plus, dans le privé comme dans le public, il faut continuer : pas de meilleur moyen que de donner plus de force au "non" et au mouvement social

Devant la possibilité de victoire du "non" appuyé sur des mouvements comme le 10 mars, les cries d’orfraie jaillissent de partout :

La droite crie au cataclysme, Barroso ment en affirmant que la directive Bolkestein et la Constitution n’ont "rien à voir".

Seilliére défend Bolkestein, et trouve que le Smic français est trop élevé.

Les commentateurs "en cour" de la pensée unique se désespèrent sur toutes les chaînes.

Sarkozy reconnaît que cela va être "dur".

Raffarin trouve même quelques mots d’anglais pour défendre le "oui" "who need débate with the no" , tiens donc, il faut débattre ?

Hier Chirac se contentait de dire que le "non" était "une connerie" , (sic) ... et ce n’est donc sûrement "en appelant Chirac à s’engager davantage pour le oui" que ça va s’arranger : les Français ont envie de dire "non" a Chirac avant 2007 et ils ont raison, pourquoi attendre puisque la politique de Chirac, c’est la constitution ?

Ils hurlent tous au loup dans tous les médias : "En Europe, le "non" ouvrira une crise très grave qui freinera la construction européenne et cela, aux dépens des intérêts français".

La propagande va se déchaîner  : les "oui" vont occuper les médias encore plus qu’ils ne le font déjà .

Salariés, militants de gauche, préparez vous, ça va être du chantage au chaos, du chantage à la crise, du chantage à la légitimité des élites.


La directrice de la rédaction de France inter radio dite de "service public" qui fait causer à 90 % des partisans du "oui" annonce ce matin une offensive "européenne" tout azimut.

Tous les directeurs de rédactions s’agitent pour préparer le bourrage de crâne !

Ne vivez pas au rythme des sondages, ils vont les manipuler.

On va même nous faire du "chantage à la gauche" alors que la gauche, le socialisme peuvent être sauvée de la constitution Giscard, du blairisme, de Bolkestein et de l’opt out, par le "non" !

On va nous faire du chantage à l’Europe alors que nous sommes les meilleurs défenseurs de l’Europe !


Si le "non" gagne, on forcera la re-discussion d’une négociation sur la constitution !

La France est au coeur de l’Europe : il sera impossible de ne pas entendre sa voix.

L’Europe entendra les motifs de notre "non" et des dizaines de millions de salariés européens diront : "bravo les français" vous nous sauvez de cette constitution libérale réactionnaire.

Ils diront grâce à notre "non" : l’Europe c’est pas foutu, c’est pas seulement la banque et la finance, l’Europe ca peut aussi être l’Europe sociale.

On ne veut pas de la constitution-Bolkestein, on ne veut pas d’une constitution qui "interdise l’harmonisation sociale et fiscale" .

On ne veut pas d’une constitution qui impose "l’opt out" et ouvre la voie à des semaines de travail de 65 h.

On ne veut pas de la "concurrence libre et non faussée" : (affirmée 68 fois dans la constitution ! )

On veut réguler la concurrence, défendre notre droit du travail :
tout progrès humain commence quand on régule la concurrence,
même le socialisme le plus modéré commence en s’opposant à la "concurrence libre et non faussée" !

La "concurrence libre et non faussée" , c’est la guerre en Europe, c’est la guerre de l’ouvrier letton contre l’ouvrier suedois, c’est la guerre entre le salarié polonais et le salarié francais, c’est la guerre de tous contre tous. Pour éviter la guerre, il faut empêcher absolument la concurrence libre et non faussée !

On ne veut pas de "l’interdiction de toute entrave à la liberté d’établissement" comme l’exige la constitution : on veut des entraves, des lois contre le dumping social !

On veut un Smic européen harmonisé vers le haut, et pour cela on doit forcément voter "non" à cette constitution qui "exclut" explicitement toute harmonisation salariale !

On ne veut pas du "principe du pays d’origine" , car il apporte le bas salaire dans le pays ou les salariés ont réussi a gagner plus, car au lieu d’exporter les machines, il se propose de déporter les humains, de faire venir le salarié polonais a prix polonais ou tchèque en France, ce qui nuit a tous les salariés, francais, polonais ou tcheques !

Nous, on veut l’inverse : on veut que le salaire du polonais monte, sans que descende le salaire du francais !

Quand ils disent qu’ils veulent remettre à plat la directive Bolkestein : ils mentent, ce sont eux qui l’ont élaboré, lancée, votée, Chirac était pour, Barnier était pour, Lamy etait pour,
Et s’ils changent c’est par peur du "non" !

Seul le "Non" peut continuer a leur faire peut et barrer la route à Bolkestein.

Car ils espèrent, si nous avons dit "oui" , qu’ils pourront imposer Bolkestein sous la présidence britannique dés le 1er juillet car, Blair est pour, Schrôder est pour...

Ne les croyez pas, ils mentent !

Au moins 80 % des syndiqués en France sont pour le "non" , et au moins 60 % de la gauche politique dont 59 % des électeurs socialistes : ils ont raison ! Nous avons raison !


A ceux qui hésitent, il suffit d’écouter, de regarder ceux qui veulent majoritairement voter "non" , pour deviner le "meilleur camp" ,
ceux qui produisent les richesses de ce pays et qui n’en reçoivent pas leur part, et qui sont menacés par cette constitution archio libérale sont dans le "meilleur des deux camps"
le camp du "non" .


Gérard Filoche, 18 mars 2005, pour Démocratie & Socialisme www.democratie-socialisme.org, édito de D&S n° 123.


Campagne du NON au Référendum : calendrier des réunions publiques avec Marc DOLEZ, Gérard FILOCHE et Jacques GENEREUX

- Voir ici le calendrier : www.democratie-socialisme.org/article


Mais comment peut-on prétendre que la directive Bolkestein n’est pas fondée dans le projet de constitution ? G. Filoche et J.J. Chavigné.


Dix bonnes raisons de voter NON... par A-J Holbecq.


- Illustration : www.bap.propagande.org

COMMENTAIRES  

18/03/2005 21:52 par Jean Gautier

Rien n’est gagné, mais cette nouvelle ravit évidemment tous ceux qui se sont battus pour faire entendre leur exigence d’une Europe recentrée sur l’homme.
La période qui s’ouvre maintenant est la plus difficile à gérer, la bête est blessée elle n’en est donc que plus dangereuse, nous ne devons pas la laisser reprendre l’initiative, nous devons plus que jamais la mettre en face de ses mensonges et ses contradictions, laissons lui les armes de la désinformation et des contrevérités, les citoyens viennent de nous prouver qu’ils ne se laissaient plus abuser, continuons à les inciter à lire ce texte car c’est une bonne arme et poursuivons l’offensive.
Voici une lettre qui ne devrait pas faire plaisir à nos supers - menteurs.

Lettre ouverte aux partisans du OUI

j’aimerais que l’on me dise si le mécanisme économique très simple que je vais vous décrire ci-dessous est correct ; si c’est le cas, vous, les partisans du OUI, vous serez les responsables d’un désastre social sans précédent ! ceci étant posé, je souhaite, de toutes mes forces, que je me trompe ! !

Le traité sur lequel les citoyens européens doivent se prononcer prévoit, sur le plan économique et financier un certain nombre de choix économiques :
- Un marché unique où la concurrence est libre et non faussée (Article I - 3 - 2)
- La libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux, ainsi que la liberté d’établissement, sont garanties par l’Union et à l’intérieur de celle-ci, conformément à la Constitution. (Article I - 4 - 1).
Ces dispositions, lorsqu’elles s’appliquent à des pays où les fiscalités, les salaires, les législations du travail et les protections sociales sont relativement proches aboutissent à un grand dynamisme économique et ne provoquent aucun drame social.
Sachant, contrairement à ce qu’il s’est passé lors du précédent élargissement, qu’aucune enveloppe financière n’est prévue pour aider l’économie des nouveaux pays de l’Union et qu’aucune mesure régulatrice n’est possible compte tenu des règles, très strictes, contenues dans ce nouveau texte, la situation qui prévaudra alors, si ce traité est accepté, est fondamentalement différente, car ces nouveaux pays ont des niveaux extrêmement bas, aussi bien en matière de fiscalité, de salaires, de législation du travail et de protection sociale.

Jaimerais bien savoir par quel mécanisme inconnu et miraculeux vous allez éviter les délocalisations massives vers ces pays ! !

Vu la gravité du problème posé, je ne me contenterai pas de réponses dilatoires, polémiques ni de manoeuvres de désinformation qui semblent être la spécialité de certains médias et hommes politiques ; ce raisonnement simple et clair exige une réponse aussi simple et aussi claire ; sinon les français seront amenés à en tirer les conséquences qui s’imposent :
- 1) Soit, ce traité a été élaboré en dépit du bon sens (étonnant tout de même ! !).
- 2) Soit, ce traité, avec le retour quasi certain de la directive Bolkestein, répond à une stratégie économique et sociale implacable et inhumaine m’amenant à poser une question de la plus extrême gravité : existerait-il une sorte de contrat caché qui consisterait à financer la mise à niveau des économies des nouveaux pays par les délocalisations et par la même occasion tirerait vers le bas la fiscalité, les salaire, la législation du travail et la protection sociale des pays socialement plus avancés ?

Vite, démontrez-moi, par des arguments valides et référencés, que je me trompe... j’en serai soulagé ! ! !

Il est certain que pour les fanatiques de la compétitivité à outrance, la stratégie citée dans la deuxième proposition serait un plus pour l’économie européenne, mais à quel prix social ? or, ce qui m’horrifie le plus, c’est que cette manière d’agir froide et calculatrice correspond bien à la manière méprisante et désinvolte des « libéraux » qui nous gouvernent vis à vis des populations modestes, car pour eux, la valeur d’un homme ne se mesure qu’à l’épaisseur de son portefeuille d’actions et l’importance de son compte en banque !

Jean Gautier

20/03/2005 22:09 par Actustragicus

« car pour eux, la valeur d’un homme ne se mesure qu’à l’épaisseur de son portefeuille d’actions et l’importance de son compte en banque ! »

Exact. Je me souviens très bien qu’il y a une dizaine d’années, un homme politique français (je ne me souviens malheureusement plus lequel) avait déclaré qu’une assemblée générale des actionnaires représentait pour lui le summum de la démocratie...

Bon, à propos de démocratie, je pense que pour transformer l’essai après ces heureux sondages, il faut élargir le débat au caractère non démocratique de la construction européenne, meilleur moyen de convaincre au centre et surtout dans les autres pays européens.

Une piste : creuser l’ambiguité "traité / constitution".
Un traité international, c’est comme un contrat : il doit avoir un objet précis, et aussi concerner prioritairement la politique étrangère. Or, de plus en plus, les institutions européennes légifèrent sur tous les aspects de la vie publique, autant nationale qu’européenne (il ne s’agit plus d’organiser tel ou tel service, par ex., mais l’ensemble des services).
Cet universalisme n’est clairement plus de la compétence d’un traité intergouvernemental : la méthode qui était valable pour organiser le marché du Charbon et de l’Acier entre quelques pays est obsolète pour organiser l’ensemble de notre vie publique.

Cet universalisme législatif est un saut qualitatif. Nous avons donc absolument besoin d’une constitution pour organiser cet espace politique qui légifère dorénavant pour nous. Or une constitution, c’est avant tout une règle d’attribution des pouvoirs.
Deux options s’offrent à nous :
- confier le pouvoir à des experts, à des administrations "indépendantes", des élites en un mot. C’est ce qu’on nous propose, et qui a un nom : aristocratie, le gouvernement des "meilleurs". Le gouvernement des élites, par les élites, pour les élites.
- confier le pouvoir au peuple européen souverain, via une assemblée parlementaire représentative des différents courants d’opinion (ce qui implique un autre mode d’élection que le mode nationaliste actuel), élue au suffrage universel direct, ayant la pleine capacité législative et le plein contrôle du pouvoir exécutif...c’est ce qu’on appelle la démocratie, le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Si le peuple désire majoritairement mener une politique libérale, il le peut...à condition de pouvoir changer d’avis à l’élection suivante.

Si nous arrivons à convaincre le(s) peuple(s) européen(s) que là est le véritable enjeu, je serai en effet très fier que ce soit la France qui ait amorcé un processus politique fondamental.
Courage à tous !

(Commentaires désactivés)