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Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.

Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité.

Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies.

Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. A l’époque, tous les délocalisés (souvent des couples) étaient volontaires en raison d’avantages palpables : primes de mobilité, autre qualité de vie, de transport, de logement.

Cette direction nationale comptait environ 800 personnes à Blagnac et 6000 dans ses directions « régionales » dont les sièges étaient à Lyon, Metz, Nantes, Paris, Toulouse.

A Paris, la DG (direction générale), sous l’impulsion d’un DRH éclairé et de quelques collaborateurs convaincus, avait mis en place un service national comptant une centaine d’ergonomes ou assimilés pour 150 000 agents.

* * *

A quoi sert un ergonome ? En résumé, c’est un analyste du travail dont la tâche est de créer des situations où les opérateurs sont placés dans de meilleures conditions de confort, de sécurité et d’efficacité. Confort, on voit là le profit pour les agents. Efficacité, on voit celui de l’entreprise. L’intérêt commun est dans la sécurité, la diminution des accidents de travail.

En ces lieux de coopération et d’antagonisme que sont les entreprises, les ergonomes développent des opérations gagnant-gagnant, en collaboration avec les directeurs d’établissements, les cadres, les agents, les syndicats et les CHSCT.

Pour arriver à leurs résultats, ils pratiquent de minutieuses observations du travail, dialoguent avec les opérateurs, avec les cadres, étudient les locaux, les documents de travail, les matériels, les notes de service, les modes opératoires, etc. Ils interviennent sur les ambiances thermique, lumineuse, sonore, l’agencement des postes de travail, le contenu du travail, son rythme et son organisation même.

Leur formation emprunte entre autres à la psychologie, à la sociologie, à la physiologie. Dans le jargon des directeurs de France Télécom (essentiellement issus de l’école Polytechnique) adeptes des « sciences dures », il s’agissait là de « sciences molles », donc de théories fumeuses.

A l’époque (je doute que cela ait beaucoup changé depuis), un diplômé d’une grande école, pouvait entrer dans le monde du travail à moins de 30 ans et gérer illico des dizaines, voire des centaines de salariés, sans avoir reçu une seule heure de formation sur ces sciences méprisées. Le fait qu’elles ne soient pas enseignées à Polytechnique suffisait d’ailleurs à prouver qu’elles servaient tout juste à sodomiser les diptères.

Le DRH, fondateur de l’équipe d’ergonomie, parti (ou débarqué), France Télécom n’eut de cesse que de résorber cette niche de plaisantins dont l’activité faisait obstacle au management intuitif, ou dépoussiéré en surface par des bonimenteurs en costars croisés et cravates rayées, pseudos experts de cabinets de consultants dont les attachés-cases étaient bourrés de recettes magiques pour améliorer en un temps record la gestion des « ressources humaines », réduire les coûts du travail, améliorer la productivité.

Le ramage de ces individus faisait ouvrir un large bec à nos décideurs qui, ignorants du fonctionnement des hommes et surtout des groupes, gobaient les théories les plus débiles et les plus coûteuses (donc excellentes, sinon elles seraient bon marché).

J’ai vécu l’époque où les ergonomes de France Télécom, en rangs de plus en plus clairsemés, essayaient, non sans risque pour leur carrière, d’alerter les dirigeants de leur entreprise sur la dangerosité des solutions qui leur étaient vendues. L’une d’elle, je ne saurais l’oublier tant elle nous faisait hurler, était que pour améliorer la productivité, il fallait « introduire une dose de stress dans l’entreprise ». Quiconque doute de la véracité de cette information devrait consulter la presse de l’époque qui promouvait avec ravissement cette méthode de management.

La liste des futurs suicides s’est ouverte ainsi.

Les ergonomes savaient, parce qu’ils l’avaient étudié et que des expériences l’avaient scientifiquement démontré, que le stress inhibe une partie des capacités du cerveau, favorise les erreurs et les accidents. Ils savaient aussi qu’il provoque des maladies physiques et atteint la santé psychique.

En face d’eux, des docteurs Diafoirus prétendaient avoir inventé la pipette pour instiller le poison à doses millimétrées. Leur geste médical n’étant pas sûr à 100%, des agents overdosés commencèrent à se jeter par les fenêtres.

L’actuel patron de France Télécom a sans doute sa part de responsabilité dans la vague de suicides, mais il n’est pas le seul. Il est celui qu’on peut attraper quand les autres, ayant dirigé une entreprise nationale naguère prospère, sont partis en laissant derrière eux une machine commerciale cotée en bourse, endettée jusqu’au cou, avec un personnel désemparé. Il a suivi la voie mortifère où les salariés sont vus comme des citrons ou des fourmis à affoler à coups de pieds pour qu’elles s’agitent. Les personnels, sans qui l’entreprise n’est rien (pardonnez cette banalité, écrite au cas où un directeur général me lirait), figuraient et figurent dans des dossiers noirs étiquetés : « sureffectifs », « coûts à résorber », « postes à supprimer », « mutations d’office », « commercial ».

Quand, il y a une quinzaine d’années, un Ingénieur en Chef, chef d’un service où je travaillais s’est jeté du haut de l’escalier de la direction de Blagnac au sortir d’une réunion où il avait appris que son service était délocalisé à Nantes, ordre fut donné de nettoyer le sol de marbre rose où il s’était écrasé et de ne pas alerter la presse, de ne pas écrire un mot dans le journal d’entreprise.

Casser le thermomètre…. Feu vert pour les suicides à venir.

Puis, débarquèrent les marchands de « Cercles de qualités » attrape-nigauds qui nous vinrent du Japon après avoir été validés aux States. Une autre fumisterie abêtissante devant laquelle les ergonomes tordirent le nez mais qui s’imposa à raison de dizaines de milliers d’exemplaires dans l’entreprise. Coûteuses bulles de savon qui éclatèrent toutes à la vitesse de la lumière. Il n’en subsiste plus aucune.

Plus durable fut l’infantilisation manoeuvrière par les pin’s dont l’accrochage au revers de la veste des sans-grades et des décideurs donnant l’exemple, était preuve d’intégration dans la grande famille de France Télécom, donc de sa cohésion sociale. Et de la supposée capacité des bons sauvages du bas, à qui on allait voler leur Statut, à se laisser éblouir par de la bimbeloterie.

Vinrent aussi les promoteurs de séminaires sans cravate, voire en short. Et en avant pour les jeux de rôles, les brainstormings, les papers-boards savamment constellés de gommettes de couleurs variées, les tableaux blancs égayés de cercles, de carrés, de flèches, de post-its, d’arbres d’Ishikawa, de diagrammes de Pareto, autant de méthodes dont la possible valeur intrinsèque était instrumentalisée pour avaliser l’idée erronée qu’il n’est pas besoin d’un savoir sur l’homme pour résoudre les problèmes de l’homme au travail. Le « bon sens » dont mon maître en ergonomie disait crûment qu’il est « la connerie unanimement partagée par un groupe homogène » suffisait. Les médias ne juraient-ils pas qu’en d’autres lieux, des « chirurgiens aux mains nues » opéraient de l’appendicite sans ouvrir les ventres et sans avoir fréquenté l’Académie de médecine ?

Des escrocs enjoués promettaient la lune, les décideurs naïfs regardaient le ciel, les ergonomes essayaient de mordre le doigt. Nous avons échappé de peu aux sauts à l’élastique et aux marches pieds nus sur les braises. J’ai quitté cette maison quand le triomphe des charlatans planétaires était si patent qu’il me fallait partir ou me compromettre. D’autres ont dû rester qui ont étouffé leur spleen dans un noeud coulant.

J’extrais de mes archives un numéro spécial du journal « L’Autan » que le syndicat CGT des télécommunications de la Haute-Garonne avait édité pour dénoncer ces dérives en octobre 1990 (19 ans, déjà  !). On y lit que la direction sise à Blagnac venait de signer un contrat qui lui coûta de 2 millions de francs (304 898 euros) avec deux joyeux drilles, beaux parleurs qui se faisaient fort de modifier l’état d’esprit de 6000 agents en deux jours de stage. En fait, les malins allaient former 20 animateurs de France Télécom qui auraient ensuite à appliquer la méthode aux autres avec les documents fournis (vendus !) : cassettes vidéo, transparents, stylo spécial (sic), un livre écrit par les deux génies et un test permettant en quelques réponses de se classer soi-même dans un des 4 types de personnalités existants (4, pas un de plus). Un syndicaliste curieux découvrit que cette merveille d’introspection moderne était déjà utilisée dans l’armée états-unienne en 1928. Pour France Télécom, elle avait été rajeunie par l’adjonction d’un procédé de grattage, style « Tac au tac ».

Le contrat comportait une règle idiote à laquelle il était pourtant impossible de déroger, le directeur national, ayant grade d’Ingénieur Général, y veillant personnellement : les formations devaient avoir lieu hors de la région d’affectation des personnels. Des milliers d’agents, souvent « volontaires-désignés-d’office », parcoururent la France en tout sens, les Marseillais visitant Brest, les Bordelais fonçant à Strasbourg, les Lillois découvrant Bayonne. Le chassé-croisé entraîna la perte de dizaines de milliers d’heures de travail et des millions de francs de dépenses supplémentaires, nullement inutiles pourtant, auraient dit ceux qui pensaient que la mobilité forcée doit s’apprendre assez tôt afin que chacun accepte demain une mutation tous les trois ans avec un minimum de pendaison sur les lieux de travail.

Pendant ce temps, les ergonomes reculaient, toujours moins nombreux, toujours moins écoutés, toujours moins promis à une belle carrière.

Le management camouflait sa brutalité croissante sous des gadgets clinquants, ruineux et superflus. Puis, le plus gros de l’opération de décervelage étant fait, on managea sans masque. A la hussarde.

Il me souvient de ce jeune chef d’un service d’une cinquantaine d’agents et de cadres, bardé de diplômes, qui ne comprit pas qu’à son pot de début d’année, seules trois personnes étaient présentes : sa secrétaire et deux fayots (ou pétochards). Il alla pleurer dans le bureau de la psychologue affectée au management qui découvrit en l’interrogeant qu’il ne lui venait jamais à l’idée de saluer son personnel le matin. Il apprit par elle que cette perte de temps était malheureusement d’usage, ailleurs.

Je tiens de source sûre cette histoire d’un jeune cadre sup, arrivant en retard, essoufflé mais radieux dans la grande salle où se tenait un conseil de direction. Il s’excusa en annonçant qu’il rentrait de la maternité où sa femme venait d’accoucher. Un ingénieur, éleveur de chevaux à ses heures perdues, lui rétorqua : « Et alors ? Quand une de mes juments met bas, je n’arrive pas en retard. ». La réplique était assez vile pour que le directeur national lui lance un «  Je vous en prie ! » outré.

Mais personne ne lui a sauté au collet pour le sortir de la pièce. Les futurs suicides s’alimentent de ces arrogances impunies et donc répétées.

Un temps, regrettant mes anciens collègues, j’allais déjeuner avec eux au restaurant d’entreprise. Je n’entendais que lamentations, annonce de mutations non voulues, obligations de performances, tableaux d’activités à remplir, fiches d’évaluation individuelles, objectifs chiffrés, affectations de techniciens supérieurs à la vente de téléphones portables, craintes pour leurs primes, bon vouloir du N+1 pour l’avancement, détestation des décideurs. Accablement et rêve de retraite.

Il me souvient aussi de ces cadres sup se croyant intouchables, jamais une grève, pas syndiqués, très impliqués, à qui la direction annonçait un beau jour que leur poste était supprimé, qu’ils devaient se trouver un « point de chute » et qui vivaient alors des mois entiers d’inactivité sur le lieu de travail, niés, humiliés. Chacun d’eux s’employait fébrilement à « se vendre », tremblant qu’on lui impose un poste à Hazebrouck ou à Triffouilly-Lez-Engelure, charmante localité qui n’offrirait pas d’emploi à son épouse et de lycée à ses enfants. Partir ? Mourir ?

J’ai connu un cadre supérieur de 55 ans, chargé de famille, bien décidé à travailler encore 5 ans, acharné à donner satisfaction jusqu’à sacrifier des soirées et des week-ends, qui accompagna tous les changements sans lever un sourcil, qui ne broncha pas quand les premières victimes se plaignirent et que son chef convoqua un vendredi pour lui dire qu’il avait le droit de partir en préretraite et que ça serait bien qu’il le fasse. Sur l’air de : « Me suis-je bien fait comprendre ? ». Viré ! Fissa ! Car son allégeance ne suffisait pas à effacer l’essentiel : sur un listing, il était un pion sans visage, sans famille, sans âme et sans chair, une « unité » gonflant un total.

France Télécom aujourd’hui, c’est vingt ans d’incompétence hautaine, sûre d’elle et dominatrice, de cruauté, de morgue, d’ignorance crasse et revendiquée dans la gestion de femmes et d’hommes qui étaient fiers d’oeuvrer pour le public. Pour le pays.

Au bonheur de préserver le tissu rural en s’enfonçant dans la montagne pour aller installer un téléphone à « la petite mémé de l’Ariège » qui enlève la housse protégeant l’appareil quand les enfants pensent à l’appeler de la ville, s’est substituée la tâche roublarde de fourguer des contrats incompréhensibles, des forfaits téléphoniques non souhaités à de pauvres gens dont le pouvoir d’achat est en chute libre.

Parfois, des agents de France Télécom se lavent de ces souillures en se jetant dans un torrent.

Didier Lombard, le PDG, peut bloquer quelques-uns des engrenages meurtriers, embaucher des psychologues, dire à tous qu’il les aime. De son vivant, il ne réparera pas les dégâts.

Par effet d’hystérésis, le paquebot dont les machines sont stoppées continue sur sa lancée. Pour l’empêcher d’échouer, pour éviter le choc qui jettera des poignées de passagers par-dessus le bastingage, il faudrait faire machines arrière, toutes.

Et cela ne se fera pas, foi de Nicolas Sarkozy ! Foi de Martine Aubry ! Foi de privatiseurs ! Foi d’Union européenne ! Foi de Traité de Lisbonne ! Foi de Concurrence libre et non faussée ! Foi de CAC 40 ! Foi de FMI !

Ah ! qu’accède aux commandes une vraie gauche décidée à tenir tête aux susnommés, une gauche ayant dans son programme le respect de chacun, la reconnaissance des services rendus à la population et un chouïa d’amour, si le mot n’est pas devenu choquant dans les conseils d’administration et dans les ministères.

Maxime VIVAS

Ex cadre de France Télécom, ex ergonome européen®, Maxime Vivas a été concepteur de formations en ergonomie et sécurité.

COMMENTAIRES  

02/10/2009 12:35 par Anonyme

Bravo et merci pour cet article vraiment très éclairant.
Quand on imagine que cela se fait probablement dans de nombreuses autres entreprises, mais qu’on n’en entend pas (encore ?) parler, cela fait froid dans le dos.

02/10/2009 13:54 par Carlos FERNANDEZ

Bravo Maxi je reconnais la ton courage et la rage qu’avait la CGT pour defendre les acquis sociaux.
Que font les syndicats maintenant ?
Tout le monde veut être reformiste maintenant ?
Quid de la revolution ?

02/10/2009 14:03 par alain girard

le plus bouleversant dans ce qui est décrit tient à ce qu’il suffise de remplacer France Télécom par n’importe quel nom et ça marche.
J’ai vécu depuis 85 une vague de gourous, faiseurs de siestes flashisées, de lecture rapide, de stress motivant,ces nouveaux apôtres avaient pour mission de mettre un terme à la dégradation des résultats, à faire porter le poids de la, déjà , crise par les salariés.
le taux de profit s’effondrant le taux de vacheries augmentant, mutations, sanctions, humiliations terribles et répétitives....en 1994 cela a explosé, une première grève lancée par la CGT après le licenciement d’un ouvrier malade.
Une grève comme jamais,la première et en tête les agents de maîtrise, l’incroyable.
Pendant 15 jours de folie, la sono installée devant le siège social déversait les témoignages en directs des salariées, femmes immigrées pour l’essentiel.
Tout est sorti et pas une plainte en diffamation, les noms, les lieux,les comportement tout traversait les murs et atteignait le Conseil d’Administration.
L’ouvrier fut réintégré, les ouvriers promus, is y gagnèrent leur 13 mois et 600fr d’augmentation mensuelle et toutes les sanctions furent annulées sur 5 ans.
en 1995 75salariés avaient connu des entretiens préalables soit 1 sur 4.
Grève de la dignité et le Maire d’Ivry sur Seine doit intervenir pour dégager les vigiles et leurs molosses qui nous agressaient dans la rue. Le Parisien, lui-même, titrera "des chiens contre les grévistes", 6 grévistes seront blessés lors des premières heures de la grève.
Le système reprenait la main.
Aujourd’hui les choses ont plus diffuses, le harcèlement s’est affiné mais le prétexte est toujours le même : le sacré profit.
Une collègue explose en vol lors d’une réunion et raconte publiquement son entretien d’évaluation, le mot licenciement lui avait été jeté 3 fois au visage. nous étions 3 élus CGT dans la salle et nous avons exigé une réunion immédiate du CHSCT, rejetée par la direction bien sur.
Depuis les séminaires s’enchaînent, aucun syndiqué connu de la CGT n’y est convié, il s’agit de traiter le vieillissement des salariés, de la motivation individuelle, de fiches de fonctions individualisées, d’horaires personnalisés, de salaire personnalisé, de frais de déplacements personnalisé.
il s’agit non seulement d’en rajouter à l’exploitation du salarié,de casser le moule collectif, ses conventions, ses usages, ses solidarités.
Mon fils travaillait au noir, au fleurs, à Rungis.Un de ses potes de boulot se prend de bec avec le patron, il veut être déclaré ce sagouin.
La réponse fuse naturellement "toi le bougnoule remonte dans ton arbre" lorsque mon fils m’a raconté cela je me suis dit : mais mon fils a laissé passer une chose pareille !? je lui ai donc posé la question, sa réponse était confondante : au lieu d’un viré, il y en aurait eu deux !
Les solidarités peuvent naître, encore est il indispensable d’en créer les conditions, cela exige la protection du salarié, des inspecteurs en nombre avec un Code du Travail, cela exige des syndicats actifs et qui ne s’habituent pas à la crise, qui n’en jouent pas le jeu en faisant du salarié la variable d’ajustement.
M Vivas nous parle de cette époque et cela nous révèle bien que la crise du capitalisme ne date pas de l’an dernier et que ce système qui fut de progrès a atteint ses limites et doit être désormais relégué à sa place, de nouvelles relations au travail oui bien sur mais tant qu’elles se fairont dans le cadre de l’exploitation d’hommes par d’autres hommes, cela ne sera que conquêtes provisoires et guerre de classe continue, comme quoi le socialisme est bien une idée neuve....en France et ailleurs.

02/10/2009 14:15 par Jojo

Excellent article. Merci.

02/10/2009 14:55 par Julien

Bonjour,

Article excellent qui replace dans le cadre de la réalité une mondialisation qui pour ceux qui nous la vantent et nous la vendent, est hors de leur réalité quotidienne. Merci aussi de souligner en fin d’article le rôle des barons de la gauche socialiste qui, sortis des mêmes écuries, sont également hors de la réalité sordide qu’ils imposent aux autres ....

A plus.

02/10/2009 15:21 par CN46400

Quand, il y a une quinzaine d’années, un Ingénieur en Chef, chef d’un service où je travaillais s’est jeté du haut de l’escalier de la direction de Blagnac au sortir d’une réunion où il avait appris que son service était délocalisé à Nantes, ordre fut donné de nettoyer le sol de marbre rose où il s’était écrasé et de ne pas alerter la presse, de ne pas écrire un mot dans le journal d’entreprise.

Le pire c’est que c’est vrai ! Cela s’est passé quelques temps avant que la DTRN, recemment décentralisée, à grands frais, sur Toulouse (super cathédrale construite pour l’occase prés de l’aéroport de Blagnac), ne soit, purement et simplement démantelée. Les agents, auquels, depuis des générations, on expliquait qu’ils étaient l’aristocratie des télécoms, étant invité à aller "se vendre" dans les services adjacents.....

02/10/2009 17:23 par maxime vivas

Comment "Le pire est que c’est vrai" ? Seriez-vous surpris ? :-)))

Tout est vrai et je vois que vous le savez.

Précision, puisque vous parlez de la DTRN (je ne voulais pas être plus explicite, mais pourquoi pas ?) il s’agissait de la "Direction des Télécoms du Réseau National". Elle était chargée, entre autres, de l’achemeinement des communications interurbaines et de l’entretien du réseau téléphonique.

Quand vous téléphoniez de Nice à votre fiancée Strasbourgeoise, c’était la DTRN qui acheminait vos soupirs amoureux.

Merci en tout cas de corroborer mes informations.

02/10/2009 17:34 par Armand

Je te reconnais bien là , mon ami !

Mais ici, il ne s’agit plus de roman, mais bien d’un brillant témoignage authentique et fidèle qui aide à la prise de conscience de ce cancer des temps "modernes" dont hélas ! certains pensent guérir en se suicidant, car la mort, pour eux, est plus douce que leur souffrance au travail !!!

Dénoncer cette monstruosité est utile et nécessaire.

Toutefois, il faudrait aussi, à mon sens, réfléchir, ensemble, c’est-à -dire, toutes celles et tous ceux qui veulent en finir une bonne fois pour toutes avec ce système qui, comme aurait dit un grand révolutionnaire, porte l’abominable comme "la nuée porte l’orage".

Alors quand s’y met-on tous ensemble pour en finir ?
ça urge, non ?

02/10/2009 17:50 par Michele
02/10/2009 17:57 par Vivas Le Marmot

Malheureusement France Télécom ne représente qu’une partie de la fournaise, bien d’autres suicides couvent encore, l’explosion sera terrible mais l’information passe,la réaction de tous les responsables à cet état de fait est maintenant obligatoire.

02/10/2009 18:22 par Anonyme

Etant dans la place, je confirme.

02/10/2009 19:13 par Anonyme

chapeau pour ce témoignage , ce n est que pure vérité ils va nous falloir du courage .car ce n est que le début .

02/10/2009 22:27 par Jacques POTIER

Cher Maxime,

J’ai été un collègue qui a commencé à travailler lorsque cette activité était encore une administration gérée sous l’égide des PTT.

J’ai été intégré dans cette administration et j’ai rencontré des personnels qui étaient très très motivés et largement syndiqués. Le téléphone était leur affaire et ces personnels se faisaient un honneur de faire fonctionner 24h/24h les dinosaures électromécaniques qui commutaient les communications, les câbles et leurs répéteurs, les relais radios,... J’ai vu leur engagement sans faille lorsque les innovations uniques au monde ont été introduites tels le minitel, la commutation temporelle, la visiophonie, la fibre optique, et comment encore, des managers "pragmatiques" ont brisés ces avancées sous couvert de profits immédiats.

J’ai vu s’immiscer la gangrène du soudoiement permanent de la carotte et du bâton et du discours de pilotage par les résultats financiers. J’ai vu les pertes progressives de repère des personnels qui ont vu se transformer leur conscience professionnelle motivante pour offrir au service public le meilleur d’eux même, par cette crainte sourde et constante qui infantilise ces mêmes personnels dans un travail qui les révulsent par le contenu de court terme et de mise en cause de l’égalité des droits des usagers.

Cette crainte lancinante que les personnels ont ressenti, a affaibli les syndicats combattifs qui se sont retrouvés désertés bien que l’immense majorité votait et vote régulièrement aux élections professionnels pour la CGT.

Voilà des graines qui expliquent ces désarrois quand arrive les décisions stupides et fatidiques de fermetures de site et de redéploiement de personnel sans concertation, à la gueule du client, et toujours fait à partir d’une rapport perverse et déséquilibré entre l’entreprise et l’individu.

02/10/2009 23:11 par Frédérique M

Cher Maxime,

Que dire ? Je ne connais pas la réalité de ces grandes boites et la complexité à l’oeuvre dans les rapports patrons/employés à cette échelle. Mais j’ai eu à subir le harcèlement d’un employeur qui a fini par me licencier après m’avoir essorée comme un citron. Je sais l’écrasement dans lequel on peut se retrouver. Il faut être au bout de tout pour en arriver aux extrémités dont nous parlons ici. Et c’est une tragédie honteusement ordinaire qui se joue sous nos yeux.

02/10/2009 23:42 par Anonyme

Maxime Vivas était mon chef ergonome à France Télécom avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler tant qu’on nous en a laissé les moyens (cf son article). Eh oui, on peut prendre du plaisir à travailler avec des responsables éclairés et surtout humains !

Lorsque Maxime a réussi à partir en pré-retraite, j’ai bien galéré, surtout que je ne voulais pas incorporer le service du Management qui avait remplacé le service Conditions de Travail et Ergonomie. Mon dernier chef (allergique aux fonctionnaires syndiqués surtout à Sud PTT) n’a jamais daigné me recevoir en 4 ans pour que je lui explique les apports de l’ergonomie dans la conception des logiciels.

Chaque matin, une dizaine de mails pour inciter les fonctionnaires à postuler dans d’autres administrations. Bonus variables et primes d’intéressement à 0 euro.

Heureusement que j’ai pu continuer à encadrer des stagiaires en DESS de Psycho du travail, semant ainsi des petites graines...

A la fin, je me suis sauvée de cette boîte * mortifère en passant et réussissant le concours de prof d’école.

* (à Blagnac, le temps où j’y étais, de 1990 à 2003, il y a eu un Directeur qui a sauté du 5è étage de l’escalier intérieur car il allait être "placardisé" ; un magasinier s’est pendu dans son atelier car France Télécom voulait fermer ce service ; un jeune ingénieur en informatique
s’est défenestré à cause de la pression que lui mettait la boîte).

Myriam

03/10/2009 00:49 par Paulo, Le Mégot

Salut, Myriam, salut Maxime,

Depuis ce stage auprès de vous, en ces lieux,
Je n’avais pas mesuré à quel point "La Machine" y avaient détruit tout ce que vous et collègues essayaient de faire avancer, en tout cas prendre en compte …

A l’autre bout, l’usager, oh pardon le "client", souffre également … il y a j’en suis persuadé des victimes du côté des abonnés … j’en ai fait l’expérience par ma ténacité suite à plusieurs désaccords avec FranceTelecom … Ma seule arme ? mon refus de payer et mes courriers ! et de ce que génère cette organisation, j’ai pu en percevoir par mon bout de la lorniette … rouleau compresseur, intimidation, restriction de ligne, menace judiciaire, menace de coupure, lettre de réponse ne répondant pas à mes courriers mais poursuivant le rouleau compresseur, expéditeur impalpable digne de Georges Kaplan de "la mort aux trousses", courrier venant toujours du même expéditeur mais venant d’Albi, de Nancy, etc j’en passe … on voyage beaucoup !

Jusqu’à ce que … et c’est ceux-là que je veux saluer ici,… par deux fois quelques humains m’appellent … pour régler le litige par téléphone … et de façon très humaine.
Sans doute en reste-t-il quelques-uns, tout au bout de LA Machine, admis par elle, pour s’adresser à la tenacité de quelque humain récalcitrant et enrayer le tout automatique ! Mais, l’avais mal à ce moment-là , pour tous ceux pour qui La Machine n’admettait pas qu’ils soient Humains.

Tout çà pour dire que la déshumanisation du travail passe aussi par le fait que les clients eux mêmes sont déshumanisés au point de rénoncer la plupart du temps face à La MAchine. Que la plupart acceptent tout, automatique, … cèdent devant les menaces, s’en vont ailleurs plutôt que de lutter pour un service Humain et obliger les organisations à rester humaines …

Mais qui de la poule ou de l’oeuf ? c’est une autre question …

Plaisir de vous lire

Paulo, le mégot

03/10/2009 06:59 par Sam telam

Bravo Maxime !!
voilà des infos que j’ ignorai. A diffuser egalement pour ta plaidoirie pour l’ empathie en relations humaines.
Ayant eu et devant diriger des groupes, j’ ai trés vite compris que les méthodes autoritaires étaient inefficaces pour obtenir le meilleur de chacun.
Pour ce faire, il convient de faire confiance dans les talents des autres et dans leurs désirs de coopération.

La vérité est plurielle, les chemins sont donc infinis. Celui (celle) qui n’ est pas capable de s’ émerveiller de cette surprenante capacité humaine d’ adaptation à trouver une solution à un problème donné ; celle, celui qui va prendre ombrage qu’ une autre solution que celle qu’ il préconise ait été choisie, a tout simplement l’ ego surdimensionné.

Il a beau se considérer comme un "adulte", il n’ est encore que dans le bac à sable de la maternelle existentielle.

je publie ton post sur dazibaoueb
http://www.dazibaoueb.fr/blog.php?profil=18#6785

Mon respect citoyen
Sam Telam

03/10/2009 09:46 par Humaniste

Merci M. Vivas de rappeler les dégâts découlants du système capitaliste.

Les responsables sont depuis des décennies les Français eux-mêmes qui dans les débuts de 1983 ont cru les "sirènes" de la "Sociale démocratie" et ont accepté à dose ’homéopathique" les dérives qui au fil du temps ont créé la situation actuelle qui ne pourra que s’aggraver si comme vous le dites si bien les citoyens ne se ressaisissent pas dans un grand mouvement "HUMANISTE".

Le PDG de france-télécom ne changera rien même en démissionnant (ce que lui a interdit le Ministre M. Lagarde).
Il faut que leur politique de liquidation continue et fasse de notre pays (qui était l’un des 4 phares du monde) un pays dépendant et qu’il disparaisse dans le lot des petits tant il était un danger pour le libéralisme.

Les politiques qui se sont succédées endossent la totale responsabilité de ces évènements. A quand le renouveau d’une vrai "GAUCHE HUMANISTE" sans tous ceux qui nous ont trahis et qui persistent encore à vouloir nous convaincre de leurs bons sentiments ?

Ils n’ont même pas la décence de faire leur auto-critique et "pavanent" comme si rien ne s’était passé sous leur responsabilité.

03/10/2009 14:18 par maxime Vivas

A "Humaniste" qui écrit :

Les responsables sont depuis des décennies les Français eux-mêmes qui dans les débuts de 1983 ont cru les "sirènes" de la "Sociale démocratie" et ont accepté à dose ’homéopathique" les dérives qui au fil du temps ont créé la situation actuelle

Certes, les victimes sont toujours coupables par naïveté, laxisme, fatigue, crédulité, incapacité à alerter, choix du moindre mal, etc.

Mais elles sont victimes.

Pensez aussi que "les Français", dans leur majorité, n’ont jamais voté UMP ou PS. Ce sont toujours les plus fortes minorités qui gouvernent. Sarkozy n’a pas obtenu la majorité des voix des électeurs inscrits.

J’ai trop vu le dévouement de militants de terrain devant les rouleaux compresseurs de la propagande interne et externe, j’ai trop vu leur courage aussi (on a ici le témoignage de Myriam) pour croire que les généralisations sont justes.

Mais je suis sûr qu’au fond, on est d’accord.

03/10/2009 15:13 par Armand

Sous le titre "RETABLIR LA VERITE", voici ce que l’UMP a eu le toupet de diffuser, sous forme de tract, à proximité des points de CONSULTATION NATIONALE, à propos de la Poste :

"En 1997, au vu de la Directive Européenne 97/67/CE, Lionel Jospin a acté la "libéralisation des services postaux" jugeant qu’elle était nécessaire.

La mise en concurrence avec des sociétés étrangères sur notre sol national nous impose de renforcer l’entité "La Poste". Notre Gouvernement a décidé d’injecter 2,7 Milliards d’Euros destinés à moderniser et adapter La Poste pour affronter nos concurrents. Pour cela il était nécessaire de transformer La Poste en Société Anonyme.

Mais le capital de cette S.A. restera la propriété de l’Etat Français à 100%.

Mais La Poste continuera à remplir ses missions de Service Public (l’UMP y est très attachéée) ...

...La présence territoriale de La Poste est garantie !
Les 17.000 points de postes seront conservés dans nos villes et nos villages.

LA CONSULTATION ORGANISEE PAR LES DIFFERENTS PARTIS OU SYNDICATS DE GAUCHE N’ONT POUR BUT QUE DE FAIRE DU BRUIT ET RISQUE D’ENTRAINER A TERME LA DISPARITION DE NOTRE OUTIL PUBLIC."

VONT-ILS BOURRER LES URNES COMME AU CONGRES DE REIMS OU DANS LES FACS ?

SI VOUS TENEZ A VOTRE POSTE VOTEZ OUI A LA TRANSFORMATION EN SOCIETE ANONYME." Fin de citation.

Mise à part la première phrase qui, hélas ! n’en est pas un, tout le reste n’est qu’un tissu de mensonges des plus grossier, ou de contre-vérités sarkozistes, avec, en prime, quelques accents pétainistes.

Mais là n’est pas l’essentiel.

Il est dans le fait qu’il s’agit là d’une argumentation qui reprend point par point celle qui avait était mise officiellement en avant, pour justifier le changement de statut de France Télécom.

On voit aujourd’hui de manière édifiante ce qui a pu en résulter.

Gageons qu’il y aura quand même 15 à 20% de gogos pour avaler ça ! Mais c’est l’arête de la privatisation qui va leur rester en travers de la gorge...si toutefois ils parviennent à leurs fins, ce qui est loin d’être fait.

Merci encore pour ton article, Max !

03/10/2009 22:31 par Dédé,Maïthé.

Anciens agents de France Télécom, nous avons lu en même temps, et avec beaucoup d’émotion l’article de Maxime Vivas.
Tout au long de la lecture, nous avions en tête la phrase
d’Elsa Triolet : " Il n’y a pas de suicides, il n’y a que des meurtres."
Merci de nous démontrer le mécanisme de cette semence de graines de....
Merci Maxime.

04/10/2009 01:07 par loubi5519

FRANCE TELECOM ORANGE est une boîte de nuls. çà craintIls se la jouent à l’américaine,alors qu’ils sont aussi nuls que les américains. Pauvre FRANCE

04/10/2009 09:49 par maxime vivas

A LOUBI5519 qui écrit :

FRANCE TELECOM ORANGE est une boîte de nuls. çà craint. Ils se la jouent à l’américaine,alors qu’ils sont aussi nuls que les américains. Pauvre FRANCE

"Pauvre, France", OK. "Ils se la jouent à l’américaine", OK.

"Boîte de nuls" ? Non, elle est bourrée de talents et de gens désireux de bien faire pour le public (public, pas client). Leurs concurrents sont allé chercher leur formation, leur savoir-faire chez FT en débauchant des cadres et des techniciens, voire quelques-uns de leurs principaux dirigeants qui sont passés avec armes et bagage dans le privé où il pleuvait des billets de banques pour eux.

Savez-vous que FT a été obligé de laisser ses concurrents installer leurs paraboles sur ses tours hertziennes ? Savez-vous que ses concurrents ont assigné FT en Justice parce que certains de ces prix, trop bas, constituaient une "concurrence déloyale" ?

FT n’est pas une boîte de nuls : ils se battent, un peu seuls, pour préserver un service dont vous avez besoin.

Savez-vous que, au plus fort de la vague des suicides, alors que les personnels n’en peuvent plus, Didier Lombard a déclaré, lors d’une vidéoconférence qu’il fallait en finir avec "la pêche aux moules", à FT ?

Demain, si tout va mal, quand nous aurons plusieurs Postes et plusieurs facteurs différenciés par les couleurs des voitures ou des casquettes, on nous dira que les facteurs, ceux de la Poste, sont des nuls. Et on aura tort.

Quant à la fameuse "mémé de l’Ariège", privée de téléphone (trop cher à installer) et de courrier (trop cher à distribuer),elle n’aura plus qu’à se trouver un mouroir en ville.

04/10/2009 17:17 par Anonyme

salut

un salarié de Cegelec a envoyé une lettre aux inspections du travail dans laquelle il annonce vouloir mettre fin à ses jours, car la direction vient de dénoncer un accord sur ses frais de déplacements qui lui fait perdre 400 euro par mois, une situation qu’il juge ingérable car il doit payer sa maison, son crédit de voiture et les études de ses enfants avec un salaire inférieur à 10 euro de l’heure...alors que cette entreprise est une multinationale milliardaire ! ..à suivre mais le Chsct est sur les dents !

05/10/2009 01:27 par UsagerPs54

C’est le lien de Rue 89 qui m’a amené sur cet article.
M. Vivas, merci de ce témoignage.

Retraité depuis 2005, j’ai vu arriver depuis les années 80 ces gourous.
Je suis très en colère car la gauche est effectivement aussi responsable de cet évolution du capitalisme, je suis aussi en colère quand les citoyens descendent à plusieurs millions dans les rues en début d’année (dont j’ai chaque fois fait partie) et qu’ensuite ils "oublient" d’aller voter aux européennes, donnant au pouvoir en place une légitimité usurpée.
La démocratie citoyenne devenant inopérante, face à la dictature du pouvoir financier,une période de violence devra s’ouvrir car les financiers ne sont pas prêt de lâcher leur os.
Le suicide c’est le résultat d’une lutte de combattants qui tombent pour avoir combattu seuls dans leur tête. Les gourous étant là pour détricoter toutes les solidarités.

05/10/2009 16:36 par christine

Bonjour,
Je suis béate d’admiration à la lecture de votre article.... une prose merveilleuse, et française comme je n’en avais pas lue depuis longtemps, pour dépeindre une réalité "comme si vous y étiez", on ne peut plus réelle... de la grande oeuvre, vraiment, et que j’utiliserai volontiers en "citation" pour défense des humains "salariés" lors des CHSCT, DP et autres réunions qui permettent de faire entendre la voix de ceux qui font France Télécom au quotidien et qui ont à coeur de satisfaire réellement nos clients.
Merci encore.
Christine

05/10/2009 16:47 par christophe

salut Maxime,
Ancien ergonome moi-même, je suis bien sûr totalement d’accord. ton analyse est pertinente et ta conclusion inévitable : quand allons-nous travailler politiquement à de nouvelles alternatives, à une autre manière de penser le travail, avec l’ensemble des travailleurs, pas des opérateurs, mais des travailleurs, bottant le cul de tous ces manageurs issus de nos grandes écoles ? Seule une vraie gauche peut le faire, une gauche inscrite dans la transformation radicale du système, pas dans une régulation évanescente.
à très bientôt camarade

05/10/2009 17:28 par LyRiC

Rien que le début m’énerve profondément :

"A l’époque, tous les délocalisés (souvent des couples) étaient volontaires en raison d’avantages palpables : primes de mobilité, autre qualité de vie, de transport, de logement."

Toutes ces personnes (on parle d’il y a 15 ans, donc de fonctionnaires) ont vécu dans l’oppulence, alors que notre génération est la plus à plaindre : pas de boulot, mais tu vas travailler jusqu’à 70 ans. De plus, le mec qui se suicide parcequ’on le mute de Blagnac à Nantes (donc avec toutes les avantages mentionnés ci-dessus) me semble avoir un pb autre qu’un pb de boulot et ce geste est complètement démesuré…comment exprimerait-il son « désespoir » aujourd’hui aujourd’hui si on lui disait d’aller bosser au Nigeria ou en Inde ? il porterait une ceinture d’explosifs et se ferait péter à la cantine ?

"Au bonheur de préserver le tissu rural en s’enfonçant dans la montagne pour aller installer un téléphone à « la petite mémé de l’Ariège » qui enlève la housse protégeant l’appareil quand les enfants pensent à l’appeler de la ville, s’est substituée la tâche roublarde de fourguer des contrats incompréhensibles, des forfaits téléphoniques non souhaités à de pauvres gens dont le pouvoir d’achat est en chute libre"

Ah ok ! Donc, si on avait muté le type qui s’est suicidé de Blagnac à Saint-Lizier (dans l’Ariege donc), il ne se serait pas suicidé…et s’il avait fourgué des contrats incompréhensibles (c’est vrai qu’Orange est franchement nul en marketing) depuis Blagnac, il ne se serait pas non plus suicidé…super analyse !

Et là on touche le fond :

"Ah ! qu’accède aux commandes une vraie gauche décidée à tenir tête aux susnommés, une gauche ayant dans son programme le respect de chacun, la reconnaissance des services rendus à la population et un chouïa d’amour, si le mot n’est pas devenu choquant dans les conseils d’administration et dans les ministères."

06/09/1997 : « le Premier ministre s’est félicité de la « démarche » préconisée, avec notamment « une stratégie internationale qui, par une ouverture du capital, lui permettra de rester l’un des tous premiers opérateurs mondiaux ». Ce premier ministre, champion du monde de la privatisation, s’appelait Lionel Jospin…

Orange est une boîte comme les autres, avec des employés comme les autres…la seule différence est que la plupart de ceux-ci ne regardent qu’en arrière (l’introduction de l’article le démontre une fois de plus) et que leurs managers ne leur ont pas appris à regarder différemment….quant au laïus sur la gauche paladine !

05/10/2009 21:39 par jeff

merci c’est exactement ça

06/10/2009 00:37 par HELEU ROBERT

Maxime
Bravo.
Tu le sait bien, nous avons vécu tout cela ensemble
à la DTRN.

J’étais à l’époque Radioélectricien, je venais de la DTRE.
Quant je suis arrivé dans cette machine infernale,je me
suis dit que j’avais fait la plus grosse connerie de ma vie en 1980.

J’ai vécu aussi le suicide de Mr Lamy de la Chapelle

En 1998 j’ai assisté indirectement au suicide de Michel
notre magasinier du CER.(Centre d’Essais Réparations)
Il s’est pendu à coté de mon bureau.
Son corps était à peine froid,que l’on ma demandé de le
remplacer pour faire partir les colis techniques.
Le responsable ? qui ma demandé de faire cela à pris
ma main dans la figure, je l’ai traité de tous les noms les plus grossiers et les choses en sont resté là .
Quant à moi,j’ai bien pleuré.

J’approuve sur toute la ligne ce que tu décris.
Enfin voilà du vrai analysé et parlé.

Robert Heleu
Ancien technicien à la retraite maintenant et
soulagé pour lui et sa famille d’avoir quitté cette foutue boite.
Bon courage Maxime de la part d’un de tes anciens collègues

06/10/2009 15:07 par CN46400

Pour Lyric

Le "type" qui s’est suicidé à Blagnac en 94 ou 95 n’était pas un N1 ou un N2, mais un ingénieur en chef, c’est à dire dans la hierarchie de l’époque, bien plus prés du haut de l’échelle que du bas, et de la fin de carrière que du début, qui s’était très investi dans le transfert de la DTRN de la région parisienne à Blagnac. Une fois l’opération terminée, on le remercie en jetant le joli outil à la poubelle et on lui propose un poste de préparation à la retraite, sans doute avec "un coup de chapeau" (Rien à voir avec les parachutes dorés du privé actuel.....) sur Nantes. Et c’est vrai que quelqu’un qui travaille pour des patrons, ou des actionnaires, ne peut comprendre qu’un employé du service public tienne, à ce point, au produit de son travail !

De là à interpréter son geste à un refus de mobilité géographique, il y a autant de distance qu’entre le mépris et la bonne foi. D’autant que si la proximité de l’aéroport de Blagnac avait été choisi c’était bien pour faciliter la mobilité interurbaine des cadres du service

06/10/2009 16:57 par Anonyme

Précision :

M.Lamy de la Chapelle n’était pas ingénieur en chef ,mais ingénieur général, c’est le plus haut grade des télécommunications.Il était de plus No 2 de la DTRN après une carriére variée surtout dans les réseaux longues distances.Il a vécu l’aventure des télécommunications.

C’était un homme sympathique.La première fois que je l’ai vu,sans me connaître,il s’est présenté spontanément à moi.C’est rare pour un ingénieur général

Je n’en revenais pas

06/10/2009 17:09 par Jéjé

Bonjour à tous,
J’ai bien connu certains d’entres vous à Blagnac et vos témoignages que j’ai lu sont tristement fondés..
Je ne rajouterai rien à ce qui a été dit, le principal y est..
Je pousserai juste un petit coup de gueule sur le pseudo" LYRIC".....au bout d’une 1/2 de lecture, je me demandais si ce débat était uniquement ouvert aux salariés de FT quand je suis tombé sur l’intervention de "Lyric"...
"Monsieur Lyric, ayez l’obligeance d’aller prendre l’air en bas de chez vous, cet échange de discussion ne vous regarde certainement pas. Ces échanges d’opinions et ces témoignages sont le moyen de décompresser et d’évacuer toute la rancoeur accumulée, une façon de se confier car il devient essentiel de dénoncer un système digne de la police de Vichy en "40"..!!! Certe, FT n’est pas la seule entreprise qui engendre du stress et des conditions de travail alarmantes mais ce forum n’a pas pour but d’ouvrir un débat sur les salariés du privé et les fonctionnaires...Quand je travaillais à Paris ( il faut rappeler à Monsieur Lyric qu’une personne passant le concours de la fonction publique ( FT, La Poste...etc....) débutait immanquablement à Paris ( 1ère délocalisation) et bon nombre d’entres eux y ont passé leur vie....) bref, quand je travaillais à Paris, j’ai largement cotoyé des gens du privé ( car FT fait travailler beaucoup de privés...!!!!) et paradoxe, c’est moi le petit fonctionnaire avec la sécurité de l’emploi qui badait sur eux et leurs avantages ( voitures de fonction, salaires gras, primes, intéressement et participations débordant....le nom de la boite ? soit : Rank Xérox...
Et la société Bull, regorgeant de salariés du privé gavés de billets de 100 francs à l’heure de la paye au frais de France Telecom, car faut-il le rappeler Monsieur Lyric, France Telecom a sauvé de la noyade pendant 20/30 ans la société Bull et ses SALARIES DU PRIVE, les mêmes qui vous crachent à la gueule en vous traitant de fainéants....Monsieur "Lyric", j’ai souvent attendu mes techniciens de chez Rank Xérox plusieurs heures car ils n’avaient pas terminé les vidanges de leur hord-bord et autre Ford Mustang et pendant ce temps là , notre production prenait du retard (dont il fallait rendre compte des 2 côtés et nos chers collègues du privés n’ont jamais été inquiétés du reste....!!!!!)...alors, Monsieur "Lyric", faites nous grâce des fonctionnaires "nantis", des "chouchoutés de l’état et autres "vivre dans l’opulence", c’est largement perdu d’avance.....Si vos idées sont de casser du fonctionnaires et d’enterrer la "Gauche", courrez donc coller les affiches de l’UMP et cirer les pompes de Sarkosy, vous ne m’intéressez guère....jérôme

06/10/2009 17:50 par Ancien de France Telecom

Effectivement,

Ayant travaillé à France Telecom R&D Lannion pour ne pas les citer, il y a 2 ans il y avait déjà des suicides : les employés souvent d’une trentaine d’années qui venait de s’installer dans la région, forçant plus ou moins leur femme à trouver un travail dans une région faible en embauche en dehors de France Telecom, venant d’acheter une maison avec un crédit sur plusieurs vingtaine d’années et ayant leurs premiers enfants se retrouvait avec une lettre sur leur bureau le lundi matin.

Le contenu de la lettre était simple, vous êtes muté en région parisienne : soit vous y allez soit vous refusez et perdez votre emploi.

De toute façon le résultat est le même dans les 2 cas, des efforts pour s’installer et se poser et maintenant vous devez partir, vous avez le choix entre la honte par rapport à votre famille ou la mort financière en partant sur Paris, revente de la maison, remboursement du prêt avec la vente de la maison ...

On comprend pourquoi des employés se sont suicidés. Quand aux 23 suicides, le chiffre est bas, la presse est corrompue et lorsque l’on dépasse un seuil trop important on commence à comptabiliser pour ne pas trop affoler.

07/10/2009 14:45 par Brigitte ex DGT/Spel/Conditions de Travail/Ergonomie

Je suis encore aujourd’hui, fière d’avoir pu apporter ma pierre à l’édifice de la mise en place de l’ergonomie au sein de la DGT dans les années 80 ! Nos meilleures années avant la descente aux enfers ! On se souciait alors du bien être du personnel, aujourd’hui ne subsite plus qu’un mal être qui ronge y compris les jeunes, qui n’ont pas connu cette culture d’entreprise quasi unique. En souvenir de cette période.......

07/10/2009 22:51 par kakine

Article de Maxime Vivas remarquable qui mériterait d’être étudié de près par les responsables de France Télécom !

08/10/2009 08:38 par Anonyme

Excellente analyse
Une modeste employée de FRANCE TELECOM depuis 30 ans

08/10/2009 10:18 par Tiletchi

Ce qui se passait il y a 17 ans à France Telecom est en train de se faire à La Poste.... Au secours !

08/10/2009 13:15 par LoloCadSup

Voilà . Je crois qu’avec tout ce qu’on dit en ce moment sur FT, c’est l’article qui résume parfaitement la situation. Etant moi meme cadre supérieur de cette entreprise que je vois changer depuis pres de 20 ans, je peux garantir que tout ça, c’est que du vrai. FT hérite et innove dans des méthodes de ’management (?)’ issus des rois du pétrole outre-atlantique.
J’ai hélas bien peur que tout çela ne change jamais ...

08/10/2009 21:34 par aicirtap2

Eh oui les fonctionnaires n’avaient, dans le temps, besoin ni de pression ni de couche(s) de stress pour être consciencieux, autonomes et compétents ; ils aimaient prendre soin de l’abonné quelque soit le chiffre d’affaire que cet abonné rapportait… . Maintenant l’abonné est devenu un « client », ce qui n’est pas une preuve de respect puisqu’il est traité et classifié en fonction de l’argent qu’il rapporte à l’entreprise.
Les patrons de FT ont voulu déshumaniser leurs employés, les séparer pour mieux régner ; ils ont confondu stress et motivation, ce, en ne pensant qu’au seul profit des actionnaires et au dépens de leurs clients ainsi que de leurs employés.
L’infantilisation, la suppression de l’autonomie, le cloisonnement inter-services, un rendement impossible à assurer si on n’accepte pas de travailler comme des sagoins, de bâcler, de tout survoler avec des menaces si les objectifs individuels ne sont pas tenus, font qu’il faut une sacrée dose de remise en question pour ces fonctionnaires sur leur façon de penser et de travailler … Autrefois être perfectionniste était une qualité, c’est devenu un gros défaut…FT les a obligés à accepter une Part Variable Vendeur (carotte) pour vendre plus, malheureusement au détriment de la satisfaction du client alors que les employés sont abreuvés chaque jour de stats sur cet indice de satisfaction client, qui, s’il n’est pas bon va diminuer leur prime !..
Ces fonctionnaires-là ne sont plus trop fiers de travailler pour cette Société qu’ils aimaient et respectaient autrefois….il ne faut pas s’étonner qu’ils viennent travailler à reculons…..
Et quand, en plus, avec les restructurations continuelles et les fermetures de sites, on les oblige à allonger leur temps de transport où à déménager sans que leur famille puisse suivre voire même de les obliger à changer de métier (un technicien des lignes qui se retrouve au commercial ne se sent forcément pas à sa place) c’est d’autant plus stressant….
Je comprends ces gestes désespérés, malheureusement irréversibles et j’exprime mes condoléances aux familles concernées par les suicides de leurs proches……..
Malheureusement, je pense qu’évidemment FT n’est pas la seule Société où il se passe de telles abominations………. C’est certain que les temps sont très durs pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, à qui on demande d’êtres nomades, qui sont payés à coups de lance-pierres et qui sont sceptiques sur le fait de toucher une retraite un jour….
Mais ne n’est pas une raison pour accepter, il faut lutter contre cette société capitaliste qui considère les travailleurs comme des citrons que l’on presse et que l’on jette dès lors qu’il n’y a plus de jus., Restons solidaires !

09/10/2009 10:03 par fonctionnaire

Très bien écrit, un immense gaspillage humain,des méthodes inhumaines et stupides, j’ai quitté FT au bon moment en 94, au début des "entretiens de progrès".
Avant la séparation La Poste-FT, il y eu un grand débat, chacun était content de s’exprimer, et puis le résultat qui sort d’un chapeau, comme s’il était la suite logique du débat.

09/10/2009 11:13 par Anonyme

Un article très intéressant. Je ne travaille pas à France Telecom, mais dans une SSII, et j’ai été le témoin ces dernières années des mêmes aberrations.

09/10/2009 13:35 par Anonyme

Edifiant !
Merci Monsieur Maxime de nous conforter dans les luttes que nous menons chaque jours.
Je suis employée des PTT et syndicaliste SUD PTT et parfois je me demande comment on peut manipuler à ce point l’âme humaine. Il est si facile d’aller dans le sens du vent que nous qui bravons les vents contraires sommes parfois jugés comme d’un autre monde. Et pourtant d’autres mondes sont possibles et nous devrions cesser d’attendre et changer les choses. Merci d’écrire, merci de dire.
E.L.

10/10/2009 15:26 par André Lemaréchal

Retraité de France Télécom depuis 13 ans,ancien chef de centre des T.R.N.,ton exposé me rappelle bien des souvenirs.Comme je n’ai jamais apprécié les courriers anonymes ni les pseudonymes,je décline ma véritable identité.

10/10/2009 17:32 par MARYGOLOTE

JE CONFIRME : LA POSTE PREND LE RELAI , TOUT EST PASSE SOUS SILENCE MAIS, ACTANT DANS LE SECTEUR MEDICAL, je vois de plus en plus de dossiers liés directement au stress ds le milieu professionnel. FAUT IL ENCORE DES VICTIMES pour ouvrir les yeux de ceux qui nous gouvernent ???

13/10/2009 00:09 par Bernard Sady

Article très intéressant qui m’a été transmis par un lecteur de mon blog.

Je ne travaille pas chez FT, mais j’y ai de très bons amis. Développant un blog préconisant un management factuel et humain, je me suis permis de commenter les évènements chez FT qui interpellent tous les managers dignes de ce nom...

J’ai trois points de désaccord avec Maxime :

1. Le stress n’est pas toujours négatif : il y a un bon et un mauvais stress. Le bon stress vient de nous-même, est de courte durée et nous permet de nous surpasser lors d’un examen par exemple. Le mauvais stress vient de pressions extérieur et s’étend en général dans la durée. Pour plus de détails, voir l’article que j’ai écrit à ce sujet.

2. Les Cercles de Qualité ont eu des résultats très intéressants, non seulement en matière de réduction de coûts, mais aussi (et surtout) en matière d’amélioration des conditions de travail. Je les ai connus dans les années 80. S’ils ont échoué, c’est parce que les directions n’y ont pas cru. Mais les salariés y étaient attachés.

3. On peut toujours rêvé d’un grand soir... Mais je suis étonné du fait que les syndicats qui étaient tout puissants chez FT n’aient pas réussi à endiguer le phénomène du mal être au travail. Comme l’explique un article des Echos du 09 octobre, n’est-ce pas parce qu’elles se sont "parfois trop focalisées sur l’emploi et les salaires, elles n’ont pas assez su - hormis la CGC, précurseur - tirer la sonnette d’alarme sur le stress. La signature unanime, à l’automne 2008, d’un accord interprofessionnel très peu contraignant pour les employeurs aura symbolisé ce manque d’ambition." ?

Au plaisir d’en débattre

13/10/2009 10:33 par maxime vivas

A Bernard Sady qui écrit :

1. Le stress n’est pas toujours négatif

Le stress volontairement insufflé de l’extérieur est TOUJOURS négatif. C’est de lui que j’ai parlé. Des expériences de laboratoire ont montré comment il pouvait provoquer des maladies chez de cobayes, puis leur mort.

2. Les Cercles de Qualité ont eu des résultats très intéressants, non seulement en matière de réduction de coûts, mais aussi (et surtout) en matière d’amélioration des conditions de travail. Je les ai connus dans les années 80. S’ils ont échoué, c’est parce que les directions n’y ont pas cru. Mais les salariés y étaient attachés.

Je suis en total désaccord avec ce qui précède. Les Cercles de qualité n’ont jamais amélioré les conditions de travail (parfois, en faisant croire qu’elles le pouvaient, ils les ont détériorées). Les directions y ont cru à fond. Des directives gouvernementales (à mon avis internationales si on en juge par le déferlement violent de la propagande en leur faveur dans le monde) les ont imposées à des agents et cadres qui étaient sidérés par la bêtise de ces engins et par le temps qu’on y perdait. Les problèmes à résoudre par les cercles de qualité étaient toujours dérisoires, ne touchant jamais les méthodes de management, les effectifs, les salaires, les primes, les formations, les congés, les horaires de travail, l’avancement, les rapports avec la hiérarchie, etc. Sujets tabous !

Les cercles de qualité étaient des joujoux pour bac à sable, pas pour grandes personnes. On pouvait s’y réunir dix fois, remplir des paper-boards pour résoudre le problème de la mauvaise qualité des cafés servis à la machine du bout du couloir, ou celui de fils et de câbles jonchant l’atelier. Puis les solutions surgissaient du génie d’Ishikawa et de Pareto : changeons de marque de café, achetons une armoire de rangement. Ces deux exemples sont réels !

3. On peut toujours rêvé d’un grand soir... Mais je suis étonné du fait que les syndicats qui étaient tout puissants chez FT n’aient pas réussi à endiguer le phénomène du mal être au travail. Comme l’explique un article des Echos du 09 octobre, n’est-ce pas parce qu’elles se sont "parfois trop focalisées sur l’emploi et les salaires,

Le titre LGS est un clin d’oeil, faut-il le redire ?

Je me réfère rarement à la pertinence des Echos pour analyser les erreurs syndicales. J’étais à FT à l’époque, j’ai vu que, comme toujours, les rapports de force ne se décrètent pas et qu’un contexte extérieur peut décider du sort d’une entreprise.

Que les Echos suggère que les syndicats s’occupent trop des salaires et de l’emploi est assez dans sa logique.

14/10/2009 10:28 par emcee

Bonjour,

Cet excellent billet et tous ces témoignages émouvants sur FT montrent bien ce que représentaient les services publics naguère pour ceux qui y travaillaient - et la raison de l’amertume, voire du désespoir, de ceux qui ont vu la situation se détériorer à cause de la voracité d’une poignée d’oligarques qui n’ont pas hésité pour cela à tourner en dérision et à diffamer les agents de l’état - qu’ils étaient censés protéger.

Que ce soit les Télécoms, la Poste, la SNCF, l’EN ou d’autres, ceux qui y entraient savaient que : 1) ils seraient mal payés, bien moins que dans le secteur privé 2) ils auraient des compensations (ce qu’on a appelé des "privilèges" pour casser les services publics avec l’aval de la population, y compris ceux qui y travaillaient) - électricité ou téléphone gratuits, vente de calendriers, sécurité de l’emploi, retraite, etc. Compensations dont certaines - et non des moindres - profitaient également aux employés du privé ou semi-privé, comme ils bénéficiaient des luttes du secteur public.

Mais malgré les conditions peu attrayantes qu’offrait le secteur public à ses agents (la majorité percevait des petits salaires, louait son logement ou arrivait à peine à se payer un "sam’suffit au prix de sacrifices importants et roulait en voiture bas de gamme), il y avait la fierté d’être utile à la population. Cette notion de solidarité, c’était l’âme du service public.
Et si les grèves et autres actions étaient menées, c’était, certes, pour des améliorations des conditions des travailleurs (ou, souvent, contre leur dégradation) mais il y avait toujours derrière ces actions le souci de ne pas léser le public.

Mais il fallait démanteler tout cela pour récupérer les services marchands qui seraient donnés aux copains.
Et d’abord, saper la bonne image que la population avait de ses services publics.

Et pour faire cela, on n’a pas hésité à briser des hommes et des femmes, à piétiner leur fierté, à les traiter de vauriens et de tire-au-flanc, à remplacer les chefs, issus du service public, et qui avaient souvent gravi les échelons au sein de l’entreprise, par des gestionnaires insensibles, des DRH et autres.

Qu’en est-il d’FT maintenant ? Il a recours à la sous-traitance, avec ce que cela implique : des employés précaires, mal payés, contraints de travailler vite pour ne pas dépasser leurs horaires. Et qui n’ont pas ce statut de fonctionnaire qui implique qu’on travaille pour servir l’usager.

Naguère, quand il y avait une panne, on avait au bout du fil un technicien de proximité qui réparait parfois immédiatement ou avec qui on prenait rendez-vous directement. Et le service était gratuit.

Aujourd’hui, non seulement on a affaire à un-e standardiste, quelque part en France, ou peut-être à l’étranger, qui nous dit : "nous avons bien enregistré votre réclamation, nous allons faire le nécessaire". Mais non seulement aucune date n’est avancée, mais si on rappelle, on s’entend dire la même chose. Par quelqu’un d’autre.

Avec la libéralisation bancale des télécoms, plus personne n’est responsable de rien et les installations sont dans un état lamentable. Je ne compte plus dans mon quartierle nombre de boitiers béants, avec des fils détachés, dénudés ou qui, inutiles, sont laissés sur place, pendouillant lamentablement le long des façades. Plus le temps de faire du travail propre, par manque de personnel et parce que les responsabilités sont mal définies, ce qui arrange les rapaces.

Il y aurait des exemples à l’infini de ces ravages, que ce soit à FT ou ailleurs.

Le référendum sur la Poste est, en cela, significatif : les Français sont toujours attachés à leurs services publics. Mais que sommes-nous, pauvres manants, à côté de l’intérêt de quelques-uns.

Merci à Maxime Vivas (et au GS) d’avoir occasionné ce débat de grande qualité qui a vu s’exprimer des gens de terrain passionnés par leur métier et qui parlent vrai - et non pas les habituels perroquets du capital.

Et à tous ceux qui ont connu le bon temps - pas si lointain - des services publics et qui se trouvent dans cette gabegie, courage !

(Désolée pour la longueur du commentaire. On ne peut pas, toutefois, balayer le sujet en quelques mots).

17/10/2009 10:27 par Chantalquinycroitplus

Merci Maxime pour cette excellente analyse : j’imprime ton article, je le glisse dans mon cahier de travail (parmi d’autres), et je le sors sous le nez du premier responsable qui viendra encore m’emmerder : les chiffres, les stats : ras-le-bol !
Le souci a commencé avec les reclassifications où l’on a vu nos alter-ego devenir encadrants, manager, responsables d’équipe : aucune aptitude d’encadrement, aucun sens des relations humaines, juste des kapos, et je crains le pire (qui est déjà là d’ailleurs) sachant qu’ils vont suivre des formations de détection des RPS.(ça me fait sourire !)
Ex-gestionnaire des Marchés Publics, ex-assistante de direction, emplois supprimés, harcèlement, commerciale au 1014, pression, dévalorisation, perte de l’estime de soi, désocialisation..... aujourd’hui je relève la tête, je pratique comme l’a dit un collègue sur un forum : le présentéisme passif. Je suis dans le détachement, acteur de mon travail (je viens d’être encore une fois mutée d’office chez Orange) et spectateur de la stratégie meurtrière.
Il m’aura fallu hélas cette vague de suicides pour comprendre que je n’étais pas seule à souffrir. Je n’ai plus honte. NE PLUS JAMAIS ACCEPTER L’INACCEPTABLE : la vie est belle en dehors de FT.
Merci Maxime

20/10/2009 22:16 par ROBERT HELEU

Bonsoir à tous

Pour répondre également à Bernard Sady

Non, cher monsieur les cercles de qualité, n’ont rien résolu.
Ils ont permis à certains ignares, de faire
du ""nombrilisme"" et du fort vent.
Seules les éoliennes en ont tiré profit.

Merci Maxime, pour la réponse faite à Bernard Sady.

Cordialement

22/10/2009 03:24 par fidèleà luimême

bravo maxime, on a pas souvent l’occasion de lire des choses aussi vraies et si bien écrites...

je suis entré aux ptt en 1983 et je me retrouve complètement dans tout ce qui est écrit ci-dessus ;

j’ai changé trois fois de métier depuis cette époque pour finir à la vente...
je crois,sans parler de ce qui est déjà dit sur le management et qui est très réaliste, que je peux dire qu’on y voit ce qu’il y a de pire en matière d’enterrement du service public, le client n’est plus qu’un portefeuille qu’il faut vider au maximum quelqu’en soit la richesse ou l’indigence...
on n’hésite pas à encourager le placement systématique d’options pas forcément souhaitées, de soit-disant packages tout compris où par exemple la tv serait obligatoire alors qu’elle ne l’est pas,etc...

tout cela menant bien évidemment à une situation où la plupart des collègues : ex techniciens ou autres agents du défunt service public, ne se reconnaissent plus,subissent quotidiennement des pressions et des critiques souvent humiliantes qui rendent certains "malades" de cette négation d’eux-mêmes et de leurs convictions.

mais certains l’ont dit plus haut, la vie est belle en dehors de notre entreprise, restons nous-mêmes, honnêtes et respectueux de nos clients.

et moi j’ai bien envie de dire, en réponse au titre de ton post,semons des grains de sable dans cet engrenage malsain qui broie les âmes de ceux qui croient en sa légitimité et la vie de ceux qui ont du mal à suivre sa turbulente course...

et môssieur lombard qui ose dire que ces suicides sont un phénomène de mode...

tous ensemble...

08/01/2010 00:35 par Anonyme

Je suis très affecté par l’ambience générale a france telecom.
je suis ancien contract de qualif (24 mois) chez eu et vous m’avez "ouvert les yeux" sur tout ce qui est silencieux chez FT.
Je suis maintenant concient du mal-etre chez FT.

Nous ne pouvons qu’etre affecté par ce desastre économique et moral.

Et losque les anciens me parle de l’époque de FT service publique....
Je vous félicite pour votre perpicacité et votre recherche d’info bravo bonne continuation.

Je ne peu dire qu’une chose en résumé sur 40 ans quand on tire trop sur la corde elle casse.

11/07/2010 01:18 par brickrennes

bonjour ;

mon père a bien connu la DTRN, (commandant mouchotte) puis les DOTRN....il travaillais dans le privé (INDUSTRELEC Auxerre) pour installer l’énergie dans les infrastructures (CDM, SH, ...)et constructeur de matériel...en effet à l’époque 80-82, il commençait dejà à y avoir un malaise ; j’entendais parler de suicides d’agents (un chef de centre au CDM de Montbard, d’autres agents aussi....

c’est vraiment triste, comment cette administration a pû passer du côté "obscur" au niveau management ; pourtant, les syndicats étaients omniprésents et très influents ; je me souviens que mon père a dû modifier une porte d’armoire électrique sous pretexte qu’un agent "syndiqué" s’était blessé avec.....

bien dommage ce climat développé ; mais à cette époque les agents avaient en effet le souci d’appartenir à une administration , et le mot rentabilité n’existait pas encore.....

07/07/2012 07:32 par Anonyme

Vous venez en un magnifique article de décrire tout ce que nous vivons d’imbécile et de criminel dans les administrations publiques et privées gagnées par le virus du "management par le stress" et la mode des con-sultans Diafoirus & C°.

Le nombre de commentaires dit assez que vous avez touché juste et fort. Merci et bravo !

07/07/2012 13:36 par guevara

Merci Maxime pour ton article sur FT c’est un therapie

je pense aux familles écrasées dans la chagrin et la colère

la trame de ton article est à lire et à relire , c’est le comte de Montécristo Edmond Dantes c’est toi Maxime !

je me suis déchiré avec des délégués CGT sur ce sujet

il faut que tu continue une suite à ton article Maxime , si tu peux envoyé ton article à Christophe Dejours le spy
la CGT elle non plus ne voulait pas entendre parler de harcèlement moral qui c’est généralisé dans les entreprises

si tu avais pu écrire ton article il y a une dizaine d’année avant

07/07/2012 20:33 par ventorillera

Votre article est particulièrement intéressant pour moi à plusieurs titres. Durant quelques années j’ai été ergonome (formation universitaire réservée aux infirmière du travail à Paul Sabatier Toulouse) Mon dernier poste était à la Poste. 1992/1997. les commentaires sur les collègues qui avaient choisi télécom étaient déjà alarmantes.. les conditions de travail se détérioraient et la médecine du travail ignorée .Les petits chefs agissaient comme vous le décrivez.... quel gâchis ! J’ai appris mon licenciement économique dans un couloir par la jeune DRH qui n’a pas pris la peine de me faire entrer dans son bureau ....j’avais 54 et six mois ans. Il me restait 6mois pour partir en pré retraite ! REFUS. Je ne me suis pas jetée par la fenêtre, je suis partie à l’étranger lécher mes plaies à l’abri des regards, honteuse meurtrie d’une telle attitude.Ce fut très dur de se reconstruire.
Le système néoliberal n’a pas fini de faire des victimes.

08/07/2012 02:44 par utopiste59

Maxime Vivas a écrit un texte salué par la majorité des réactions, tant la qualité de l’analyse est particulièrement pertinente. Ce texte est simplement excellent.
Les techniques du management libéral utilisent effectivement le harcèlement moral, le stress, la mise en concurrence des salariés, les procédures d’évaluation comme instruments de l’organisation du travail. Ces techniques ne sont pas nouvelles, mais elles ont été développées et généralisées dans toutes les organisations du travail autour des années 1980. La domination capitaliste a réussi à imposer l’idéologie libérale comme seule réalité possible, en détruisant les formes d’action collectives et instituant la précarisation du travail sous la dictature de la compétitivité, de la concurrence, désormais les seul moteurs de l’économie. Précarité pour les classes dominées, profit maximum pour les classes dominantes qui utilisent aujourd’hui l’arme de la dette des Etats pour soumettre totalement les peuples à la logique libérale. Il n’est pas utile d’en dire davantage, tant il me semble que Le Grand Soir au fil de ses pages développe largement l’analyse des conséquences de la domination bourgeoise sur les peuples.
Travaillant dans la formation de ce qu’il est convenu d’appeler du « travail social », je constate que cette emprise libérale s’est complètement déployée de la conception du travail jusque dans les contenus de la formation, et quelque soit la taille de l’organisme.
« Merci » à Lionel Jospin pour sa loi de modernisation sociale qui a inauguré l’instauration des techniques de management libéral dans le travail social !
Le mépris, le placard, la dépossession, la manipulation, les pressions, l’humiliation etc... sont autant de moyens dont jouent les dirigeants pour arriver à leurs fins.
Le courriel est même une technique employée pour porter des « remarques sur le travail », quand le salarié occupe un bureau voisin de son supérieur hiérarchique...
Si la description et l’analyse de l’organisation du travail montrent les conséquences de la souffrance au travail (voir à ce sujet le film « De bon matin » de Jean-Marc Moutout), il reste que les citoyens pris dans ce système se retrouvent seuls pour faire face à cette diabolique machine à broyer. L’impossible action collective (le harcèlement moral se pratique avec le consentement des collègues, chacun tente d’éviter d’être la prochaine cible...) conduit vers le traitement médical, psychologique, qui, s’il peut aider, ne s’attaque pas aux véritables enjeux collectifs. J’ai quelques exemples de situations dramatiques qui se déroulent dans un contexte où sont pourtant présents délégués du personnels, délégués syndicaux, CE, CHSCT... La fréquence des arrêts de travail est bien le signe du malaise mais la construction de rapports de forces semble très difficile. L’analyse permet de saisir le problème, mais les pistes d’action sont encore à inventer.
La lutte syndicale engagée contre l’ex-PDG de France Télécom devant la justice sera j’espère, gagnante.

08/07/2012 17:57 par guevara

la chasse aux sorcières contre le mouvement syndicale , à amener peu à peu à une désyndicalisation des salariés dans les entreprises , les militants vivant une mise au placard assurée , ça veut dire pas d’augmentation individuelle , baisse du salaire dans le temps , baisse des cotisations et de la retraite par conséquence

à partir de 1981 c’est produit une accélération de ce mouvement , dans le secteur tertiaire le nombre de cadre augmentant graduellement le nombre de militant diminuait à vue d’oeil ,

moins les salariés sont syndiqués plus ces organisations du travail détruisent psychologiquement les salariés

25/07/2012 19:16 par AGLAE

Aglae

Bravo Maxime,
je viens de découvrir ton article criant de vérité. Il me rappelle des situations vécues personnellement dans cette ex -belle et formidable entreprise au sein de laquelle j’officie toujours mais totalement écoeurée par les méthodes de management, de gestion des ressources humaines. Aucun respect de la personne, c’est marche ou crève. J’ai été très fière de faire partie de cette entreprise avant qu’elle ne soit privatisée et que ne surviennent tous ces changements pour en faire une société de profit aux dépens de ces clients et de son personnel (je suis vendeuse (comme ils disent) en boutique, à présent nous marchons à marche forcée pour un chiffre d’affaire mensuel par vendeur, récompensée par une PVV (part variable) à condition d’atteindre tes objectifs innateignables !

J’ai également vécu l’épisode pression pour changer d’administration car j’ai le tort d’être fonctionnaire.
Je vais bientôt tirer ma révérence mais, après + de 40 ans de service, non sans avoir règlé un dernier problème qui touche ton domaine d’ergonome : j’ai été victime d’un accident de service il y a 3 ans car la sécurité du travail n’avait pas été et ne l’est toujours pas dans mon établissement. L’entreprise, d’une mauvaise foi évidente ne veut pas reconnaître ses négligences.

05/08/2012 15:19 par MP

Si FT n’avais pas autant profité et abusé de leur statut spécial aux frais des contribuables français on n’en serait pas là ..

05/08/2012 15:45 par legrandsoir

vous voulez dire que depuis que France Télécom (anciennement PTT qui fut un des fleurons mondiaux des entreprises au service impeccable - ah nostalgie) est devenu Orange, les choses se sont améliorées ?

30/05/2013 15:57 par laurcamargue

Bonjour
Merci pour ce site que je découvre, impressionnant ! cela fait du bien de voir enfin quelque part des personnes qui réfléchissent et qui parlent sans crainte, en vue de révéler la vérité en toute indépendance ! voilà la vraie liberté et la vraie noblesse ! merci !
Sur le sujet du travail à france telecom, je suis touchée de constater tant de souffrances humaines et tant de pertes financières inutiles...notre beau pays est en train d’être ruiné par des comportements inacceptables, et on laisse certains dévaster les autres (cf votre excellent article sur les psychopathes non violents) sans que personne ne les reprenne. Que ceux qui lisent recoivent vraiment mes pensées les plus solidaires ! courage ! partez !
Je vois qu’à la poste aussi cela devient inhumain ; sachez aussi qu’à l’Education Nationale, c’est pas mal non plus. J’y suis et je peux vous dire qu’il faut faire face à beaucoup d’agressivité, d’égoismes, de méchanceté, de non assistance, de la part de la hiérarchie et des collègues. Je pourrais écrire un roman en 6 ans sur mon lieu de travail actuel ; et par le truchement des systèmes de mouvements je n’arrive pas à changer d’endroit. Aucune aide, aucune autorité, c’est un navire sans capitaine qui lui aussi va à la dérive !

29/07/2013 06:46 par Maxime Vivas

@ MP

Si FT n’avais pas autant profité et abusé de leur statut spécial aux frais des contribuables français on n’en serait pas là ..

La propagande anti-fonctionnaire surfe sur des crêtes d’évidences qui sont des contre-vérités.
Les employés de France Télécom n’ont jamais été payés avec nos impôts (contrairement aux militaires, enseignants, policiers, juges, etc.) mais par FT. Quand FT appartenait à la nation et non à des actionnaires, elle dégageait des bénéfices qui servaient à payer les salaires et les investissements. En application des règles de la comptabilité publique, le surplus, qui représentait des sommes considérables, était reversé dans les caisses de l’Etat. Ainsi, les bénéfices dégagés par des personnels accomplissant un service public allégeaient la part de nos impôts.

Par ailleurs, les agents de FT ne bénéficiaient pas d’un "Statut spécial", mais du statut des fonctionnaires qui leur garantissait l’emploi et des modes de promotion transparents (essentiellement par concours).

19/02/2014 13:31 par Philippe

pour info (pas pour commentaire).

Rien a voir avec France Telecom mais une vague de suicides chez les requins de la finance.

Je ne sais pas si c est utile de relater cela mais on n en parle pas et je ne suis pas sûr que cela releve du fait divers ni du fait de l hiver.

l article (c’est un copier coller) :

La vague de suicides de banquiers qui a commencé à la fin de du mois de janvier s’est transformée en épidémie, et il semble que cela se concentre principalement sur une banque : la JP Morgan. sic…

Il ya quelques instants un troisième banquier de la JPMorgan s’est suicidé, cette fois au siège de la JPMorgan Charter House Asie dans le centre de Hong Kong, où un homme de 33 ans qui a était un trader FX pour la JPM a fait le grand saut.Peu de choses sont encore connues sur les circonstances du suicide, mais selon les premiers rapports , l’homme était âgé de 33 ans, surnommé Lee, et était considéré comme un cambiste pour JP Morgan.

Petit rappel des derniers rappel de banquiers auprès de Dieu :

Dimanche 26 janvier : La police de Londres trouvés William Broeksmit, un ancien cadre supérieur de 58 ans à la Deutsche Bank AG, mort à son domicile après un suicide apparent.

Lundi 27 janvier : Le directeur général Karl Slym de Tata Motors est mort après être tombé d’une chambre d’hôtel à Bangkok suivant ce qu’a indiqué la police, cela pourrait être un suicide. Slym, 51 ans, a assisté à une réunion du conseil d’administration de l’unité thaïlandaise de Tata Motors dans la capitale et est resté ensuite avec sa femme dans une chambre au 22ème étage de l’hôtel Shangri-La. Le personnel de l’hôtel a retrouvé son corps dimanche 18 étage plus bas, sur le toit du 4ème étage.

Mardi 28 janvier : un employé de la JPMorgan de 39 ans . est mort après une chute du toit du siège européen de la JPMorgan à Londres L’homme, Gabriel Magee, était vice-président dans le département technologique de la banque d’investissement, a déclaré une source WSJ .

Mercredi 29 Janvier : Mike Dueker de la Russell Investments . économiste en chef retrouvé mort dans un suicide apparent suivant ce qu’a déclaré la police. il se serait suicidé en sautant d’une rampe près du Tacoma Narrows Bridge à Tacoma, état de Washington. Selon Bloomberg, Mike Dueker, 50 ans, avait été déclaré disparu le 29 janvier et ses amis ainsi que les forces de police étaient parti à sa recherche.

La semaine précédente, un directeur de la communication du Royaume-Uni à là Swiss Re AG est mort. La cause du décès n’a pas été rendue publique.

Lundi 3 Février : Un directeur général de JPMorgan Chase & Co de 37 ans est mort de causes inconnues le 3 février. Ryan Crane, employé de la JPMorgan Chase & Co. est décédé après avoir suivit une carrière durant 14 ans à la banque basée à New York dans laquelle il a fini directeur général d’une unité qui négocie des stocks pour les clients, il est décédé dans sa maison du Connecticut, à Stamford.

Mardi 18 Février : Le cambiste de 33 ans de la JPMorgan est la dernière d’une série de suicides.

lien vers l article :
http://reseauinternational.net/2014/02/19/epidemie-de-suicides-chez-les-banquiers-un-de-plus/

d autres faisant référence aux même faits :
http://www.parismatch.com/Actu/International/Un-banquier-fait-le-grand-saut-un-autre-se-pend-546024
http://www.geopolintel.fr/article799.html
http://nypost.com/2014/02/18/jpmorgan-bankers-suicide-is-3rd-mysterious-death-for-company/
http://www.bloomberg.com/news/2014-02-18/man-falls-to-death-from-roof-of-jpmorgan-building-in-hong-kong.html
http://www.zerohedge.com/news/2014-02-18/third-jpmorgan-banker-jumps-his-death-hong-kong-said-be-33-year-old-fx-trader
http://www.dailymail.co.uk/news/article-2547684/TWO-senior-American-bankers-working-London-commit-suicide-just-two-days-one-jumped-500ft-death-JP-Morgan-skyscraper.html

ps : n y voyez aucun souci pour la santé des banquiers de haut vol

ps 2 : fausse piste : le Président (de qui de quoi ?), un temps soupçonné sur les ondes de France Intox, a été disculpé par son alibi : exercice de culbuto dans un cirque.

01/08/2015 10:51 par Delacour

Bonjour,
Je découvre avec beaucoup de retard cet article fort bien écrit, qui décrit très bien la descente aux enfers, sous la houlette des diplômés de Sup de Co, de ce joyau de savoir-faire technique et scientifique qu’était France Télécom,..

J’ai travaillé à la DTRN avant de migrer vers le CNET où j’ai fait la majeure partie de ma carrière comme cadsup (IV.2) et j’ai vécu les péripéties de cette descente aux enfers avec la même indignation (hélas parfaitement stérile contre la loi du plus fort...)

Malheureusement, plusieurs années après, je ne vois aucune solution politique, ni à gauche ni à droite. La privatisation, Longuet en avait rêvé, Jospin en a donné le premier coup de pioche (en appelant cela "ouverture du capital" et en jurant la main sur le cœur que ce n’était pas une privatisation) six mois après avoir promis le contraire avant les élections. Nous nous sentions pris entre le marteau de la cupidité ultra-libérale et l’enclume de la fourberie sociale-démocrate. Et ce ne sont pas les "frondeurs" qui apportent de solution en faisant croire qu’on peut résoudre tous les problèmes par une augmentation continue des impôts (ciblant les cadres en particulier).

Les camarades de la CGT et de SUD étaient sympa mais leur efficacité proche de zéro... et leur impuissance à peu près totale, il est vrai. Quant aux types de la CFDT, ils servaient de courroie de transmission à un PS résolu à faire passer en force la privatisation. Et les cadsups étaient pour la plupart à différents stades (plus ou moins graves) de schizophrénie, leur sens de la discipline leur faisant dire exactement le contraire de ce que leur entendement leur dictait.

Peu de temps après être parti en CFC, j’ai vu un documentaire sur la privatisation de Deutsche Telekom qui montrait cette différence cruciale : chez Deutsche Telekom, on a fait attention à ce que les salariés puissent partir la tête haute, tandis qu’à FT, on nous a fait savoir qu’on était désormais périmés. C’est peut-être une nuance, mais elle a été de taille.

27/12/2016 05:51 par Collet Francois

Bonjour , je vous remercie M Vivas de ce témoignsge.
J’ai vécu cette période de l intérieur et ça fait un bien fou de lire sous une plume
Indépendante une si belle analyse de la situation d’alors.
Ça ne règle probablement rien car tant que les "diafoirus" peuvent continurr à expérimenter
Sous la houlette ultralibérale préconisée par l’europe et soutenue par nos gouvernants
Il y aura d’autres entreprises concernées , d’autres drames qui pour la plupart resteront dans l’ombre
Dans laquelle les journaux , les Pujadas,acquis à ce systeme les maintiendront.
Mais pierre après pierre ces témoignages restent comme autant d’éléments à charge de ces politiques
Mortifères.

24/09/2017 16:42 par Cassandra

Incroyable ! et pourtant, dans ma boite, on y vient. De jeunes cadres dynamiques, motivés et qui ont a coeur d’avoir les resultats attendus ;... Ils sont pret a tout ! tous les moyens, toutes les tactiques sont bonnes. Chez nous, on voit une augmentation significative des arrets maladies, depressions et burn out n’etonne plus personne. Les capitalistes pensent qu’ils peuvent obtenir des resultas sans perdre de temps avec le "bien etre" de l’entreprise. Ils partent du principe que tu as un salaire, tu dois etre rentable.... Avec les nouvelles lois Macron, nous serons tous sur la sellette, donc plus enclin a accepter tout et n’importe quoi. Mais lorsqu’on y perd sa santé, son morale... sa vie.... cela vaut il la peine de s’accrocher encore ?

26/01/2021 00:18 par alain harrison

Bonjour.

Toujours d’actualité, le nouveau management.
Depuis son inauguration *, il c’est bonifié avec l’âge, même rajeuni dans quelques pays (Macron, une tentative : Guaido, Trudeau) mais ne perdant pas le nord avec Bolsonaro, maintenant Biden (commence à être vieux) plus sage.
2021, ne sera pas tellement différent que l’autre, les effets collatéraux de l’autre siècle sont tels, que ce siècle-ci sera sous ses effets secondaires. Changer la médication ou arrêter toute médication pour redonner au Corps, ses moyens de régénération ?

La Naissance sans Violence (décédé) : Comme si l’on voulait savoir (les premières page) du livre la Connaissance Interdite par Alice Miller (décédée).

Notre conscience suit les progrès de la Connaissance (époque oblige). Aussi, la reconnaissance de la Femme comme étant l’égale de l’Homme a prit plusieurs générations pour s’inscrire comme allant de soi, naturelle pour un vaste pan de l’Humanité. Mais, les irréductibles ne cessent de nier la Connaissance (voir la vérité d’une chose__ Krishnamurti).
Les croyants sont dans la cartographie des mots symboles (la carte n’est pas le territoire __ Korzybski).
Le capitalisme (Marx) ne fait que se "multiplier" ( de la multinational-oligopole à l’individu-entrepreneur et ses nombreux sous-traitants passés, présents et à venir : compétitivité, contrat __ soumission la plus basse __, précarité), change sans changer et ne rien changer.

Arriver à voir clairement que le système économique est une fabrication, est l’un des défis les plus important (sur population, course en avant, aberrations des interprétations des mythes,......) La Crise dans laquelle nous sommes entrés est multidimensionnelle et touche l’ensemble du Monde, peu importe que nous la vivions directement ou à distance (effets retardés__ pays riches).

Par quelle voie concrète pouvons-nous, nous relier ?
Nous avons des outils (politique,..... ), mais qui sont pervertis (le non respecte des consensus : l’ONU). Et c’est l’État de Droit qui en est le premier responsable. Alors, que nous reste-t’il ? Les révolutions violentes n’ont pas marché, à moins d’éradiquer l’autre ?
La Révolution Française a épargné la bourgeoisie qui menait le jeu (les faux semblants), on a vue la suite, qui se réactualise paradoxalement avec Macron, qui reprend à son compte (par ci par là, selon la conjecture**) quelques idéaux de la Révolution.
Même, l’image de Jeanne d’Arc. Ça c’est fort, très fort de sa part, il est fin ce bonhomme, très fin (Trump est vraiment un homme des cavernes comparativement, celui qui traîne sa chérie par la crinière d’une main et portant la massue traditionnelle), mais tout se passe comme en publicités subliminales***. Ou bien, je suis dans le champ des complotistes.
Voyons : (durée 8 min.)
https://cdn.lbryplayer.xyz/api/v3/streams/free/Macronisme-Luciferien-720P/7ab6df2d3b5611a0fac780cc43e8a5d99949434f/1f2290

* Le tournant libéral des années 80 - Major-Prépamajor-prepa.com › le-tournant-liberal-des-annees-80
21 nov. 2016 — Le tournant libéral des années 80 ... Ces idées ont été mises en œuvre au cours des années 80 par R. Reagan aux Etats-Unis, par M. Thatcher en ... large politique de libéralisation, de privatisation et de déréglementation.
Termes manquants : management ‎| Doit inclure : management

** Emmanuel Macron détaille son « grand débat national » avec ...ici.radio-canada.ca › ... › Politique internationale
13 janv. 2019 — Emmanuel Macron propose un « nouveau contrat pour la Nation » et promet ... 2019, désire un débat national serein et dénonce les violences contre les journalistes. ... Promis par le chef de l’État en pleine crise des gilets jaunes, qui ont ... ouverts à la discussion sauf le rôle du Président de la République.

*** La technique de la publicité subliminale affirmait manipuler le consommateur de façon inconsciente, et sans que celui-ci sache même que le produit lui avait été présenté. L’histoire de la publicité subliminale remonte à 1956,....

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