47 

La décroissance, une théorie économique bien trop sage.

photo : Raventhird

La décroissance est une théorie attrayante et qui peut paraître censée, et qui même pour certains semble devoir lutter contre le capitalisme. Mais dans la réalité, et malgré la bonne volonté évidente de ses défenseurs, cette théorie sert moins les idées qu’elle défend que celles qu’elle attaque. Partant du principe que les ressources planétaires sont limitées et mis en rapport avec la soif infinie de consommation des êtres humains, certains penseurs philanthropes et raisonnables ont imaginé qu’il fallait que l’homme se restreigne dans ses mouvements naturels, afin de protéger les futures générations du mal qui ronge notre planète, et qui finira par nous engloutir ensuite. Mais si cette idée est fortement teintée d’humanisme, et qu’elle semble parée des meilleures intentions du monde, il ne faut tout de même pas oublier qu’elle prône clairement une baisse de la consommation maintenant, pour ne pas à avoir à faire face à une brutale pénurie, plus tard.

Mais s’il ne fait aucun doute que je considère la surconsommation comme un mal à combattre, et que pour moi aussi le fait de rechercher à tout prix la croissance est cause de notre surproduction et de la surexploitation des ressources, je ne peux me satisfaire d’une théorie qui frustre les désirs et les espoirs d’un monde meilleur, sans lesquels il est vain de vouloir perpétuer l’espèce humaine.

Car il faut discuter de ce que l’on appelle « croissance », à savoir si elle n’est qu’économique ou s’il faut prendre d’autres facteurs en compte. Et si il est assez aisé de définir ce qu’est la croissance économique (augmentation du PIB, c’est à dire de la production dans un temps donné), il est beaucoup plus délicat d’expliquer ce qu’est la croissance « pure », qui n’est en quelque sorte qu’une augmentation sans objet précis, ou une simple vue de l’esprit. Il faut pour qu’il y ait croissance un qualificatif à y ajouter (la croissance « de quelque chose »). C’est ainsi que la théorie de la décroissance se trouve devenir soit une décroissance « économique », soit une décroissance sans objet. Et une décroissance économique, c’est encore du capitalisme, calculé selon des facteurs économiques, à l’intérieur du système que cette théorie dénonce.

Que veulent donc les « décroissants » ? Le retour à une vie plus censée, moins tournée vers la rentabilité et le profit, vers moins de consommation, moins de pollution et plus de morale, de raison ? Faut-il alors dénoncer la technologie et ses avancées pour retourner en arrière, se passer de la machine à vapeur et de ses mines de charbon pour partager notre misère avec les autres misérables ? Faut-il réapprendre à vivre dans des cabanes en bois insalubres, avec des chevaux pour moyen de locomotion et la bougie pour éclairage ?

Non, personne ne peut vouloir cela, car en quittant le monde de la consommation et de la production ce n’est pas seulement la croissance économique et le capitalisme que nous renverserions, mais aussi et surtout l’idée de progrès, idée sans laquelle l’homme ne peut avancer. C’est nier l’homme en même temps que ses désirs, et faire preuve d’obscurantisme, car nous ne réglerons pas le problème des inégalités et de l’injustice sociale en retournant en arrière, ni en abaissant nos prétentions au point de vouloir devenir tous pauvres. L’égalité, la justice ne sont pas des concepts minimums, orientés selon des critères revus à la baisse pour satisfaire au plus grand nombre, mais au contraire l’expression de la volonté des êtres humains d’accéder tous à "plus" d’une part, et à "mieux" d’une autre.

Consommer moins c’est produire moins, c’est travailler moins, c’est gagner moins. On ne brisera ni le capitalisme ni les inégalités par la décroissance, on ne fera que satisfaire aux désirs de ceux qui veulent licencier sans peine. Et si il est effectivement possible que les riches, à terme, soient contraints à moins de consommation par manque de ressources, ce ne sera pas le signe d’une plus grande justice, mais plutôt le constat d’échec de l’humanité qui ne sera pas parvenu à faire profiter des bienfaits de la civilisation à tous. La décroissance ne peut pas renverser le capitalisme pour sauver l’humanité, mais l’humanité doit renverser le capitalisme pour parvenir à une croissance juste. Ce n’est qu’une fois le capitalisme supprimé qu’une sorte de décroissance pour certains (ou une croissance pour d’autres) pourra être instituée. Elle doit être le résultat de l’éducation à l’inutilité du superflu, de l’inutile et du jetable, comme une philosophie ou une religion dans laquelle la planète serait le Dieu à honorer. Ce n’est pas la croissance qu’il faut donc supprimer, mais sa définition qu’il faut revoir. Une croissance économique est un contresens, alors qu’une croissance « humaniste » exclut la croissance économique. Ce sont les règles du capitalisme qui impliquent la première définition, et pour en sortir c’est le capitalisme qu’il faut détruire, pas l’humain.

Cette erreur d’interprétation sur la conception décroissante provient en effet d’un diagnostic erroné, que l’on peut résumer par la phrase d’un certain Kenneth Boulding, « celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ». Car aujourd’hui nous savons que le monde n’est pas fini. La croissance infinie n’est pas une croissance économique détruisant les ressources, mais la potentialité d’un univers dont on ne connaît pas le quart du millième, et qui peut nous offrir les ressources infinies dont « l’aventure humaine » a besoin pour son développement. Nous savons comment produire beaucoup et propre, renouvelable et durable, juste et équitable. Nous avons la capacité de nourrir et de loger plus et mieux, sans nuire ni à la planète ni à l’être humain.

Mais nous n’y arriverons pas sans devenir un peu fous, c’est à dire en se donnant la possibilité de devenir sages. Pour parvenir à une croissance infinie en symbiose avec la nature (elle-même infinie), il nous faut avoir suffisamment de rêves et d’imagination pour se séparer des concepts négatifs tels que la croissance (ou la décroissance) économique, pour nous projeter dans autre monde, sans économie, c’est à dire sans argent.

La rareté supposée des ressources sur laquelle s’appuie les décroissants est une illusion capitaliste permettant de rendre "vendable" ce qui appartient en commun à l’humanité, car en réalité les énergies comme l’air, le soleil et l’eau sont quasiment inépuisables, pour peu qu’on passe d’une réflexion économique à une réflexion en accord avec l’être humain. Ce n’est donc pas en utilisant moins sa voiture qu’on sauvera la planète, mais en supprimant le pouvoir de ceux qui nous empêchent d’accéder à une ressource gratuite, afin de pouvoir rouler en voitures solaires tout notre saoul. Cela implique donc de remplacer la rareté par l’opulence http://calebirri.unblog.fr/2008/10/..., de remplacer l’argent par la gratuité http://calebirri.unblog.fr/2010/03/...

Alors à tout prendre, je préfère être considéré comme fou, et appeler de mes voeux non pas la décroissance, non pas la croissance, mais à l’abolition pure et simple de l’argent http://calebirri.unblog.fr/2009/05/..., seul responsable de tous les maux qui nous accablent, et qui détruisent la planète. La gratuité est le seul moyen d’y parvenir http://calebirri.unblog.fr/2010/02/..., car elle allierait à la fois croissance infinie et justice, et tout cela sans nuire aux ressources offertes par la Nature.

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

COMMENTAIRES  

29/07/2010 11:34 par BerCalva14

Pas d’accord avec ce texte, la décroissance n’implique pas le cheval et la bougie, et quand bien même, serait-ce catastrophique ? Des millions de gens ont vécu et vivent toujours dans ces conditions, et j’en connais de très heureux...
La décroissance milite pour un retour à la simplicité de vie, et la simplicité n’exclu pas le bonheur... Vous êtes en dehors de la plaque avec cet article...
Les technologies n’apportent bien souvent que des besoins factices. Nos pays technologiquement avancés sont-ils plus heureux que les Berbères du Haut Atlas ? Certainement pas.
Revenons à la simplicité, la frugalité, gardons de la technocratie ce qui est bon (hygiène, soins de santé, éducation) et rejettons le reste.

29/07/2010 11:58 par Lou Florian

C’est tellement vrai ! Commencer la journée avec un article comme ça, c’est génial. Je suis allé voir ton blog. Je l’ai mis dans mes favoris. Merci d’écrire encore...

29/07/2010 13:32 par Néo-Résistant

Le mot décroissance est une imbécilité digne d’un BAC + 25 !

A mon avis il eût été un peu plus intelligent d’opter pour une appellation du genre "croissance raisonnable" ou "respectueuse des valeurs humaines et écologiques" ... enfin, une expression qui soit positive et qui soit réellement représentative de ce concept qui n’a rien à voir avec un retour à l’âge des cavernes !

Visiblement, l’auteur de cet article est resté sur l’impression négative du mot "décroissance" et c’est dommage mais malheureusement classique !

Or, lorsque l’on regarde d’un peu plus près ce que contiennent les indices IDH ou d’autres encore plus complets, l’on voit bien que l’on est plus dans le domaine seulement économique, mais que l’on y fait intervenir le développement de l’Homme ainsi que l’impact des activités humaines sur l’environnement... ce qui change tout !

S’ils ne s’attaquent pas au système de production et d’échange du libéralisme, les partis politiques qui nous promettent le respect de l’environnement et le développement social ne sont que de vulgaires opportunistes !

Je voterai certainement Front de Gauche en 2012 !

http://www.everyoneweb.fr/marredelagauchecaviar/

29/07/2010 13:36 par legrandsoir

Vous êtes sûr d’avoir bien lu l’article ?

29/07/2010 13:58 par We're screwed

Vous nous servez l’argument habituel : "Pas de panique, le progrès (technique et social) va tout résoudre."
C’est à mon avis faire preuve d’aveuglement. Le progrès nous a amenés ou nous sommes : dans une société de gaspillage, dans un monde ravagé par la pollution. Comment allez vous produire 600 millions de véhicules électriques pour remplacer ceux d’aujourd’hui ? Avec quel
lihitum ? Quel cuivre ? Quelle source d’énergie électrique pour les charger ?
N’est ce pas plutôt notre mode de vie qu’il faudrait changer, en réservant "le progrès" à ce qui est réèllement fondamental ?

Jusqu’ici, le progrès tous azimuths n’a jamais résolu plus de déboire qu’il n’en créait. Bien sûr, certaines maladies sont éradiquées, on vit plus longtemps. Mais cela n’est valable que pour les pays riches, et avec le coût écologique (et donc indirectement humain et social) que l’on connait (et bien sûr, ce coût est essentiellement supporté par les plus pauvres).

La question n’est pas de savoir si l’on veut vivre ou pas à la bougie. La question est plutôt : ne devrions nous mettre debout sur les freins de suite au lieu de continuer à accelerer dans le mur ? Parce qu’en continuant de la sorte, la bougie nous guette tous. Si on a de la chance, on trouvera peut-être encore de la parafine pour en fabriquer. Quand je vois la barbarie qui règne dans une société opulente comme la nôtre, j’ose à peine imaginer ce qui se passera quand le pétrole sera (plus ou moins brutalement) inaccessible.

Je serai probablement là pour le voir. Pas de bol.

29/07/2010 15:35 par Lulu

La croissance est une notion quantitative (la mesure de ce que l’on possède)et le progrés est une notion qualitative (la mesure de ce que l’on est). Dans le référentiel capitaliste qui nous est imposé, proner la décroissance revient à s’accomoder d’une concentration privatisée de toutes les richesses, et donc, de nous priver des moyens techniques de notre émancipation.

La décroissance est donc le contraire du progrés ; elle peut cependant en être le catalyseur si l’on considère que le mouvement du progrés ne s’accomplit que dans la lutte des classes entre ceux qui possèdent et ceux qui sont.

29/07/2010 16:14 par jules

Le progrès engendre plus de problèmes, qu’ils n’en résout ...

29/07/2010 17:09 par Camille Loty MALEBRANCHE

La décroissance ne paraît pas sensée - (veuillez corriger censée car avec cette orthographe, le mot signifie supposée ) - elle l’est. C’est une question d’étapes à franchir dans un monde gavé de consommations excentriques. La disparition de l’argent à laquelle tout esprit équilibré souscrit, demeure une utopie dont la marche vers la réalisation risque d’être très longue. Car pour échanger, il faudra quand même un moyen. Il va falloir créer ce nouveau moyen, car l’argent, tel qu’il est, est réellement le mamon infect qui fait de l’homme un monstre pour l’homme. C’est la forme de l’échange qu’il faudra réinventer. La gratuité en tant que telle, n’existera jamais, car tout service implique un travail, des sacrifices qu’il faut rémunérer.

Toutefois, moi qui suis fortement attaché à l’utopie, en tant que projet de création d’avenir à la différence du rêve qui est simple projection non créatrice sur le futur, je crois que cet article a le mérite de nous rappeler les possibles.

Je suis néanmoins d’accord que la décroissance peut être utilisée par les salauds des compagnies et banques qui demandent aux peuples de ne pas gaspiller ou polluer alors qu’eux comme Bp sont les véritables destructeurs de la planète, qui ne font rien pour améliorer même un peu la situation catastrophique où ils ont mis l’Humanité et la Terre.

La décroissance authentique est avant tout une vision rationnelle du mode de production et de consommation invité à être plus respectueux de l’environnement.

29/07/2010 18:22 par ZONGO

juste à dire pareil...l’auteur ne connait manifestement pas le sujet...qu’il lise Serge Latouche ou Hervé KEMPF, pour ne citer que les plus accessibles...ça me conforte dans l’apréciation du métier de journaliste à notre époque...dommage.

29/07/2010 21:47 par aurore

La décroissance peut être un arme redoutable , car il scie à la base le capitalisme galopant . En même temps on pourrait utiliser
des miettes de technique existent pour améliorer ca .
Voiture magnétique ( à regarder les documentations sur le net )
techniques photovoltaiques , etc . *
En désirant un peu moins , c’est faisable . en même temps on
nique un peu partout les grands concentrations de capital ,
bien entendu on travail black , et on paye beaucoup de moins impôts , car c’est aussi les impôts qui font vivre les armées ,comme ça on casse le hégémonie de l’argent tout puissant , qui est le source de tous les conneries .
C’est les tribus qui doivent remplacer les pays , tout en gardent le conscience mondial , net . etc !!!

29/07/2010 22:52 par Sandra

Bonsoir,

Merci pour votre article. Il y a du "pour" et du "contre" :) en ce qui votre interprétation du mot "décroissance". Mais si je vous dis "objecteurs de croissance", celà serait peut-être un peu plus parlant...
Je vous invite à consulter le www.objecteursdecroissance.be où leur manifeste vous donnera un peu plus de réponses. Le retour à la bougie ni est absolument pas fait allusion. En revanche, votre dernière phrase sur la gratuité est souvent nommé dans leur combat.
Bien à vous,
Sandra - Bruxelles
objectrice de croissance
mpOC

29/07/2010 23:17 par Caleb Irri

@ BerCalva14

dans cet article je ne dis pas qu’un retour à une certaine simplicité, voire une certaine frugalité, soit mauvais, mais qu’il faut d’abord sortir du système capitaliste pour pouvoir établir ce qui est (ou pas) raisonnable de désirer posséder.

on ne peut pas nier que le fait d’appuyer sur un bouton pour avoir la lumière est une avancée technique bien pratique, mais on peut critiquer le fait que dans de nombreux pays cette avancée ne soit pas généralisée, alors que nos banques et nos grands magasins sont plus illuminés que des arbres de noël, jour et nuit, tous les jours de l’année. ce n’est pas une question de bonheur ressenti, mais une possibilité pratique qui devrait être offerte à tous au lieu de l’être à quelques uns seulement. après, ceux qui la refusent, je n’y vois pas d’inconvénient !

29/07/2010 23:30 par Caleb Irri

@ We’re screwed

je n’ai pas l’impression d’avoir vanté outre mesure les avancées technologiques, ni réclamé le remplacement des voitures à essence par celles électriques... seulement je crois (c’est une opinion personnelle) qu’en s’écartant du principe de rentabilité, les personnes qui travaillent en recherche et développement pourraient s’atteler à la mise en place de nouvelles technologies, ou utilisations de technologies existantes, permettant de régler les problèmes autrement qu’en remplaçant un mal par un autre. développer des transports en commun propres, rendre obsolète l’utilisation de certains produits polluants...

pour moi, c’est le capitalisme qui pousse à la recherche de solutions économiquement viables, c’est à dire l’utilisation de matières suffisamment rares pour qu’elles soient chères.
c’est le capitalisme encore qui, au lieu de supprimer des emplois difficiles comme celui des caissières et de les remplacer par des automates, se doit de les garder en poste pour des raisons non pas altruistes ou humanistes, mais parce qu’avec leur salaire elles continuent de consommer. dans un monde "différent", personne ne souhaiterait voir bon nombre de métiers pénibles perdurer, à partir du moment où une technologie serait capable de les remplacer.

29/07/2010 23:39 par Lulu

La décroissance, pas besoin d’en être partisan pour comprendre que c’est ce que les tenants du systeme ont choisi pour nous : les coupures de gaz sont passées de 10.000 en 2008 à 100.000 en 2009. Et du 1er janvier au 31 mai, il y en a déja eu 110.000.

On va bien voir jusqu’ou la logique des décroissants va tenir.

Tant qu’à ceux qui considèrent que le progrés apporte plus de problèmes qu’il n’en résout, ils ne se sont probablement jamais retrouvés au chômage du jour au lendemain avec 2 gamins à nourrir et un crédit pour la barraque.

Prôner la décroissance dans un monde dominé par des capitalistes, c’est militer pour un retour des féodalités.

29/07/2010 23:49 par Caleb Irri

@ Camille Loty MALEBRANCHE

tout d’abord pardon pour la grosse faute, censée passer inaperçue, mais que les personnes sensées ont corrigé d’elles-mêmes !

ensuite, et pour ce qui est de l’utopie, désolé que les liens ne vous aient pas convaincue, mais je ne désespère pas. je suis convaincu que l’oisiveté et l’absence de sacrifice n’est pas tenable pour l’homme, avec ou sans argent. seulement avec le sacrifice est contraint, alors que sans il devient volontaire. regardez les grands chefs d’entreprises, qui pour certains ont la possibilité de faire vivre leur famille et leurs descendants sur plusieurs générations, et vous constaterez que pour la plupart ils ne cessent pas pour autant de travailler. ils changent d’activité, se lancent de nouveaux défis, et pour certains finissent par gagner encore plus : car ils ont le loisir de choisir leur activité, celui d’en changer, de s’arrêter ou de recommencer...

si tout le monde rêve aujourd’hui de vacances, c’est que pour la plupart ils n’ont ni passion ni possibilité de faire des choix autres que ceux qu’entraine la nécessité de gagner de l’argent pour vivre. mais au bout de quelque temps, personne n’aime à ne rien faire, j’en suis convaincu. et ce n’est que sorti de cette nécessité vitale (par la suppression de l’argent) que nous pourrons enfin penser à créer l’opulence, (ce qui est déjà un défi passionnant, et un sacrifice plus motivant), pour dans un dernier temps nous préoccuper de nos véritables désirs de vie.

avec l’argent nous n’avons pas le choix, et sans nous redevenons maîtres de notre destin.

29/07/2010 23:58 par nina

((Alors à tout prendre, je préfère être considéré comme fou, et appeler de mes voeux non pas la décroissance, non pas la croissance, mais à l’abolition pure et simple de l’argent ))

Très belle phrase Caleb !! mais plutot qu’ être considéré comme fou... il vaudrait mieux être utopique et revendiquer cette qualité haut et fort car seule l’utopie regarde au dela de l’horizon, elle est une force dévastatrice, historique parce qu’elle fait l’histoire. C’est ce que disait Saint Just ( 1794 place de la révolution ) à la veille de monter sur l’échafaud !! vous pouvez tout faire, tout me faire, mais je défie qu’on m’arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siecles à venir
Ils furent nombreux nos heros porteurs d’utopie, tous ou presque passés par le bûcher, mais sans eux, toutes espérances auraient depuis longtemps disparue de notre planète. Il faur relire et encore relire l’empire de la honte, toujours plus vrai de jours en jours.

30/07/2010 02:00 par Camille Loty MALEBRANCHE

@Caleb,

Je suis contre l’argent, peut-être plus que toi. Je suis également contre l’ignoble contrainte de travailler pour manger alors qu’il fallait ravailler pour se plaire, pour créer si l’on est un créateur (artiste, philosophe etc..) ou pour découvrir inventer si l’on est savant, techn(icien)(ologue). Maintenant, la décroissance, si elle est bien menée et concertée par une bonne frange de la société, si elle refuse consciemment comme il convient, l’ordre de production de biens inutiles de luxe extrême et de remplacement par snobisme d’objets en bon état de fonctionnement mis au rancard, freinera la croissance exponentielle qui surexploite la nature et sert l’ordre actuel qui fait sans cesse consommer pour consommer. La véritable décroissance affaiblirait le système de consommation et pourrait commencer à paver la voie à un autre système qui ne s’appuierait par sur le mode bancaire actuel mené uniquement par le crédit et les excès de la finance par l’argent-dette.

Nb. Pour la faute d’orthographe, on en commet tous, sauf que lorsqu’il y a deux homonymes en question, cela peut induire en erreur certains lecteurs.

Bien à toi.

Voici un lien où j’ai parlé du travail sur ce site :

http://www.legrandsoir.info/Le-travail-cette-expropriation-systemique-du-temps-humain.html

30/07/2010 02:25 par legrandsoir

RAPPEL : A tous les lecteurs du Grand Soir qui sont contre l’argent et qui désirent se débarrasser du leur, il existe un bouton en haut à droite sur lequel on peut cliquer pour faire un don en espèces sonnantes et trébuchantes. (Pour les grosses sommes encombrantes, nous pouvons nous déplacer.)

30/07/2010 08:27 par Lulu

Etre contre l’argent ne signifie strictement rien si on ne parle pas du processus par lequel il acquiert sa valeur. Et ce processus, c’est le marché et la spéculation qui lui est inhérent.

Même dans les pays qui ont une croissance voisine de 0, les multinationales agro alimentaires se font de l’argent en stockant le plus longtemps possible les denrées alimentaires. La décroissance n’est donc pas la solution.

Pour limiter, réduire puis abolir l’énergie destructrice de la croissance capitaliste, il suffit de dériver son flux vers le progrès social.

Redonner à l’argent son rôle premier de serviteur de l’humanité, ça n’a rien d’utopiste : c’est la socialisation totale du PIB c’est-à -dire l’abolition des marchés et donc du droit de propriété lucrative et spéculative.

Tout le reste, c’est du pipeau de gratte papier baby boomer qui après avoir bien profité du système, invite la nouvelle cohorte à se serrer la ceinture.

30/07/2010 13:09 par miha

Monsieur, la plupart de vos propos sont sensés.
Mais, avant de parler des idées de la décroissance (mot mal choisi, je vous l’accorde), vous êtes censé les connaître.

Les objecteurs de croissance (mots mal choisis aussi) ne sont pas contre le progrès quand il a des retombées positives. (comme, par exemple et enfin, utiliser de façon intelligente et non polluante les énergies inépuisables comme l’air, le soleil, etc...)

Les objecteurs de croissance sont pour que l’intelligence, le bon sens, l’équité, l’éthique, la capacité de réflexion, la responsabilisation individuelle et collective progressent.

Et, oui, cela doit passer obligatoirement par l’euthanasie du capitalisme, déjà bien malade de ses propres excès.

Mais, d’abord, susciter une prise de conscience.

30/07/2010 14:27 par Danvhv

Ce nouveau papier de Caleb Irri me paraît être de la teneur des précédents : un méli-mélo d’approximations faciles... qui a pour résultat, des commentaires de la même teneur, pour la plupart.
Ceux qui pensent que les Berbères de l’Atlas sont heureux avec leur bougie, feraient bien d’aller y voir ! Je les côtoie de temps à autre, et peux vous dire que leur objectif (sinon leur obsession) est d’être enfin reliés au réseau électrique et à l’eau courante, comme dans les villes... Lire de telles énormités en dit long sur l’esprit qui anime de tels commentaires, mais c’est-là un autre débat.

Ainsi, il ne suffit pas "d’être convaincu" de quelque chose (et si c’est le cas, pourquoi donc le répéter à plusieurs reprises en quelques lignes !?), que pour faire vérité. Ils étaient nombreux ceux qui étaient "convaincus" même au plus profond d’eux-mêmes, que le projet de la grande Allemagne valait de suivre le führer... on connaît les suites de ces pathétiques convictions !

Gaspiller son énergie et son temps à écrire de tels papiers, prôner des utopies infantiles (l’Histoire nous indique que la plupart d’entre elles se muent en idéologies dont on peut voir les résultats également) en idéalisant un monde qui tournerait mieux "sans l’argent" relève au minimum d’un manque de réflexion et surtout, d’un manque de réalisme patent. Quel adolescent n’a pas rêvé de telles chimères ?... mais un jour, il faut bien devenir adulte !

Certes, les dérives de "l’argent" sont multiples. Mais au lieu d’en préconiser la suppression, il conviendrait peut-être de se demander si le travail qui nous revient à chacun mais aussi collectivement, ne serait pas plutôt de lui redonner la place qui lui convient, à savoir, un formidable et bien utile moyen d’échange. Si vous êtes boulanger, combien de pains devrez-vous échanger pour vous payer votre four ou votre maison !? Absurde ! Ce n’est donc pas l’argent qu’il faut supprimer, c’est ce que certains en font, et c’est donc les mentalités qu’il convient de ré-éduquer... tâche longue assez que pour nous concerner pendant quelques décennies sans doute ! Mais c’est évidemment beaucoup plus complexe et difficile que d’écrire n’importe quoi...

Rien n’est plus difficile, plus exigeant que la réalité. Raison pour laquelle il convient de s’y tenir en lieu et place de perdre son énergie dans des divagations... même ponctuées de "bons sentiments"...

30/07/2010 16:46 par Christian Delarue

La décroissance est le nom donné à une sphère intellectuelle et militante qui avance des revendications variées, des plus réactionnaires aux plus acceptables, notamment avec la décroissance autogestionnaire. Mais ici on n’évite pas le gauchisme puisque la question de l’Etat reste absente .

Le plus souvent c’est le volet austérité qui fait souci comme chez les écologistes car les revenus des prolétaires ceux à moins 3000 euros par mois ne sont pas protégés. On sombre sous couvert de sobriété à du misérabilisme qui protège les pauvres et attaquent les couches moyennes inférieures (entre le salaire médian et 3000 euros par mois).

Christian D

30/07/2010 19:00 par le moine obscur

Je pense que le but de tout humain sensé devrait être de militer pour un monde où les progrès technologiques viseraient le bien-être du maximum de personnes et non à l’enrichissement de certains vampires à l’appétit insatiable. Mais personnellement je ne me fais pas d’illusion car je ne sais pas si le but des humains est le bien-être du plus grand nombre. J’ai plutôt l’impression que beaucoup veulent le "bonheur" à tout prix, y compris en sacrifiant les autres. Et je sais que certains feraient la même chose que les affreux milliardaires qu’ils dénoncent s’ils en avaient l’occasion, autrement dit ce sont de grands hypocrites. Chacun a sa manière de rechercher le paradis et c’est un des problèmes sinon le gros problème auquel nous devons faire face. Certains croient que c’est en accumulant le maximum de richesses qu’ils auront un paradis (terrestre) fait de grosses voitures, grosses maisons et de toute sorte de biens matériels. En quête de ce paradis ils sèment chaos et destructions dans le monde. Ils sont égoïstes et débiles, lutter contre cela n’est pas évident. Peut-être me dis-je faudra-t-il une catastrophe de grande envergure pour nous remettre les idées en place et imprimer dans nos têtes les mots compassion, solidarité, amour, intelligence et responsabilité. Il est quand même effarant que certains ne se rendent pas compte qu’être milliardaire n’apporte pas le bonheur mais vous fait rentrer dans un cercle vicieux de fuite en avant. Je sais que ce que je dis n’est que mon point de vue mais en tant qu’enfant de famille aisée je crois savoir ce dont je parle. Si accumuler toute sorte de biens rendait heureux ça se saurait. Par contre la richesse comme la pauvreté extrême peut rendre fou.
Concernant la croissance économique en ce qui me concerne elle n’est pas utile au plus grand nombre. On se rend bien compte que peu de gens deviennent de plus en plus puissants (financièrement) au détriment du plus grand nombre. Tout le système me semble être une gigantesque arnaque permettant aux plus rusés et insensibles de s’enrichir sans limite. Ils trouveront toujours les astuces pour berner les autres (affaire Maddoff) en leur promettant le paradis (travailler plus pour gagner plus). Je ne suis pas contre le progrès technologique mais je pense qu’il faut lui donner un sens. Trouver des moyens de produire sans polluer et surtout réfléchir à comment satisfaire nos besoins primaires en priorité. Une fois que nous aurons atteint l’autosuffisance alimentaire et que nous pourrons apporter la santé au plus grand nombre alors nous pourrons rêver à autre chose. Si nous n’établissons pas des prioritaires claires et mûrement réfléchies nous courrons à la catastrophe. Je pense donc qu’il faut investir grandement en recherche et développement, notamment pour résoudre des problèmes actuels comme la pollution. Mais que constate-t-on ? On dépense des milliers de milliards de dollars en armement ce qui est encore et toujours la voie de la facilité. Certains privilégient la loi du plus fort et montrent ou essaient de montrer aux autres que c’est la seule idéologie qui a droit de citer. Que voulez-vous que l’on fasse ? Je vous le dis seule une catastrophe majeure nous remettra sans aucun doute (il est permis de rêver) les idées en place. Autrement nous disparaitrons et ce ne sera pas une grande perte pour notre chère planète.

30/07/2010 20:16 par Lulu

Les objecteurs de croissance sont pour que l’intelligence, le bon sens, l’équité, l’éthique, la capacité de réflexion, la responsabilisation individuelle et collective progressent.

C’est le cadre d’ensemble qui défini la particularité, et pas le contraire : Combien faut - il de décroissants pour compenser le bilan carbone des yatchs qui se multiplient au large de St Tropez ?

30/07/2010 20:24 par Ignatius

Merci pour ce texte "globalement caricatural" sur "la décroissance" . Là où les objecteurs de croissance multiplent les interrogations, les expérimentations concrètes pour essayer de voir ce qui permet de résister réellement, vous substituez ce qui est exactement à l’opposé de leur/notre démarche : une pensée fermée, dogmatique et péremptoire et surtout coupée de toute réalité.

* Une première piste : quand bien même nous saurions "comment produire beaucoup et propre, renouvelable et durable, juste et équitable" , cela aurait-il un sens de "produire" ? Les objecteurs de croissance sont d’abord des anti-productivistes.

* Une seconde piste : qu’appelez-vous "plaisir" ? Ne confondez-vous pas avec "jouissance" et excitation" , ces désirs toujours accouplés à la frustration ? Epicure, le grec, n’avait pas besoin d’un monde de croissance pour prop-oser déjà  une véritable sagesse : celle des limites.

Nous vous invitons néanmoins à venir apporter votre contradiction lors de nos rencontres d’été que nous appelons cette années les (F)Estives. Elles auront lieu à Marlhes, les 27, 28 et 29 août.

Tous les renseignements pratiques sur le site du Mouvement des objecteurs de croissance.

30/07/2010 22:49 par Caleb Irri

@ nina

m’autoriserez vous à être les deux à la fois ?

30/07/2010 22:56 par josé diaz

Caleb Irri dans cet article sur la théorie de la décroissance aurait raison si on appliquait cette théorie dans un système capitaliste, voir même communiste (qui n est autre qu un autre modèle de capitalisme).
Croire que la décroissance peut s appliquer dans un système capitaliste, entrainerait nombreux des problèmes annoncés ici.
La décroissance, qui arrivera, on le veuille ou pas, car comme le reprend son postulat, les ressources ne sont pas infini dans un monde fini, est une théorie qui devra s appliquer dans un modèle de société diffèrent de l actuel et qui prennent en considération la décroissance.
Ce système, comme l économie distributive, devrait se fournir d une constitution pour l économie comme cadre régulateur de l objectif de l économie (qui ne peut être la spéculation ou le consumérisme) oú le prix de la trace écologique soit reporté sur les articles.
Il ne s agit pas de revenir en arrière, a la bougie ou la lampe a huile, bien au contraire. C est mettre les moyens disponibles pour rendre plus efficace notre science et technologie qui aujourd hui est freinée par le système pour des raisons économiques, comme un moteur qui consomme moins, comme un moteur magnétique qui ne consomme pas (ça existe déjà ) pour produire l électricité, comme des normes aux fabricants pour éviter de changer par exemple un ordinateur quand la seule pièce nouvelle est est le processeur, comme éviter des transports inutiles simplement en échangeant les recettes, ou produire et consommer local et bien sur le recyclage.
Il y a de nombreuses façon de décroitre sans revenir en arrière, mais c est impossible dans un système capitaliste.
pepe diaz

30/07/2010 23:23 par Caleb Irri

@ danvhv

je vous trouve bien pessimiste ! à mon avis vous confondez le résultat du conditionnement et de la propagande avec l’utopie, qui elle a permis de grandes avancées sociales et humaines.

je vous rejoins quant à l’éducation, mais étant donné que c’est l’argent qui domine l’orientation de celle-ci, nous sommes plutôt mal engagés... la réalité actuelle en est la preuve.

et quant à la suppression de l’argent, il n’est pas question de le remplacer par le troc, mais de sortir totalement de ce mode de fonctionnement. pour ma part, je suis même sans doute encore moins adulte que vous le prétendez, si toutefois adulte signifie pour vous l’abandon des rêves et des espoirs, car mon idée est de le remplacer carrément par "le don gratuit", sans échange ni commerce. si vous en voulez un exemple, l’"open source" en est un, et j’en reparlerai sans doute dans un prochain article, ou un "méli-mélo d’approximations faciles" si vous préférez...rien que le temps dépensé, gratuitement, par tous les participants à ce genre de site, et dont vous faites du coup partie, prouve à quel point nombreux sont ceux qui pratiquent la gratuité sans rien obtenir en retour (malheureusement pour Legrandsoir).

pour le reste, je préfère pour ma part rester jeune et continuer à rêver que de m’enfermer dans un mode de pensée justement inculqué à partir de "techniques éducatives" héritées de gens comme Goebbels, et qui consiste à croire aveuglément à tout mensonge répété si fort qu’il finit par entrer dans notre esprit, en nous ôtant à terme la faculté de croire en notre capacité à nous libérer de l’oppression.

30/07/2010 23:32 par Caleb Irri

@ moine obscur

je suis pour l’essentiel d’accord avec votre commentaire, sauf à propos de la "grande catastrophe"... notre monde est dans un tel état que si une catastrophe comme celle qui s’est abattue dans le golfe du Mexique ne suffit pas, alors je crains ce qui pourrait en être une... avec les moyens de destruction que nous possédons aujourd’hui, la grande catastrophe pourrait s’apparenter au déluge mythique, ce que je préférerais ne pas attendre pour commencer à établir de nouvelles bases...

et à propos du bonheur et de l’argent, si cela vous intéresse, j’avais fait un article à ce sujet :

31/07/2010 01:23 par Danvhv

@caleb irri : malheureusement, votre réponse n’arrange rien à l’affaire et me paraît tout aussi affligeante que vos papiers... je crains fort que vous ne confondiez les plans : il ne s’agit pas d’être optimiste ou pessimiste, et de réduire ainsi les gens à de telles catégories. Je vous parle de "réalisme" et vous dis que vous divaguez dans ce que vous pensez être des "analyses" de la société, à travers vos papiers réguliers...

Quand vous déclarez que ce sont "les utopies qui sont à l’origine des avancées sociales et humaines", c’est ignorer les luttes opiniâtres, le travail acharné et les sacrifices douloureux que des générations entières ont consenti pour atteindre leurs objectifs... qui n’avaient rien à voir avec des utopies de papier comme vous les collectionnez. Vous me faites penser à tous ceux qui saluent le "génie" de tel musicien, peintre, sculpteur,... comme si ce génie leur tombait du ciel sans se rendre compte, sans "réaliser" qu’il est le résultat d’un travail de forcené... (je ne parle évidemment pas de ces pseudo-stars fabriquées de ttes pièces par les émissions-télés débiles dont on nous abreuve ad nauseam et qui seront oubliées aussi vite qu’elles auront connu leur moment de gloriole - et tant mieux ! -)...

Quand vous prenez l’exemple de la participation gratuite des internautes à de tels forums pour étayer votre projet d’un monde
où la gratuité ferait loi, c’est omettre l’essentiel : que ces internautes doivent gagner leur salaire pour pouvoir se permettre qqs moments de gratuité sur internet... c’est une fois encore, confondre les plans.

Quand vous souhaitez "rester jeune et continuer à rêver" en opposant ce choix (décidément bien immature !) à un "enfermement dans un mode de pensée... hérité de gens comme Goebbels" vous êtes dans une dichotomie sommaire que l’on ne rencontre même plus à l’âge du bac, et c’est avoir une bien piètre image de l’âge adulte qui selon vous ne rêverait donc plus !?... A vous lire, il n’y aurait donc que "rester jeune et rêver" ou "s’enfermer dans l’âge adulte"... Quand on écrit des papiers où l’on veut sauver l’humanité, il serait temps d’élargir qq peu votre vision des choses, et d’apprendre ttes les richesses que le mot "nuance" peut contenir...

Franchement, quand on prétend comme vous le faites, à écrire régulièrement des papiers sur tel ou tel sujet, je pense que le minimum à observer par respect pour ceux qui vous liront est :
1/ de savoir de quoi l’on parle et donc de travailler son sujet en profondeur au lieu d’émettre des approximations insanes ;
2/ de ne pas confondre les plans et tout mélanger ;
3/ et surtout, de ne pas croire qu’il faut systématiquement en produire des kilos et d’avoir son avis sur tout !

Et comme déjà exprimé, il ne suffit pas d’avoir des bons sentiments pour avoir une pensée correcte et prétendre à la vérité...

31/07/2010 02:30 par legrandsoir

"ces internautes doivent gagner leur salaire pour pouvoir se permettre qqs moments de gratuité sur internet"

Gratuité offerte d’ailleurs inconsidérément par des hurluberlus qui se demandent combien de temps tout ça va durer et qui placent discrètement un bouton en haut à droite de la page mus par on ne sait quelle foi inébranlable que les lecteurs finiront par cliquer dessus ne serait-ce que par curiosité dans un premier temps puis par conviction dans un second (merci au passage à ceux qui l’ont fait) et qui se demandent si leur disparition finalement ne passerait pas inaperçue et du coup tombent dans une sorte de procrastination le temps pour Israel ou les Etats-Unis ou Sarkozy de leur fournir une nouvelle colère et hop c’est reparti comme en 14 en se disant que sombrer pour sombrer autant partir la tête haute tout en reconnaissant que le Grand Soir est tellement pauvre qu’il n’a même pas les moyens d’offrir au modérateur quelques signes de ponctuation pour ses interventions impromptues mais toujours appréciées dans les forums.

L’ai-je bien défendu ?

31/07/2010 01:32 par Fethi GHARBI

Parmi tous ces critiques et ces défenseurs de la décroissance aucun ne semble contester l’idée du "progrès". Pourtant cette idéologie constitue la pierre angulaire de "la modernité". L’occident capitaliste, en dotant l’histoire d’une finalité matérielle nommée "le progrès" relègue le passé dans la barbarie, méprise le présent, établit à la lumière de cette vision du monde une hiérarchie des peuples et des races et se lance dans une fuite en avant productiviste rimant avec une boulimie consumériste inassouvissable.

Il s’agit d’abord de remettre en question le non sens d’une telle vision du monde avant de parler de l’aspect quantitatif de la production qui n’en est que la conséquence.

Cependant, si les 2,3 milliards de chinois et d’indiens veulent rejoindre le club des nantis occidentaux, ils sont bien dans leurs droits, non !

Malheureusement, la pauvre Terre n’est pas en mesure de rassasier tout ce beau monde !

Attendons-nous donc à une belle bagarre !

N’a-t-elle pas déjà commencé !...

http://www.legrandsoir.info/L-occident-ou-la-fixation-narcissique.html

31/07/2010 11:36 par sam

Avez vous remarqué le manque de l’oeil de la photo de l’article, ca vous dit quelque chose, borgne de l’oeil gauche..............
a vous de voir

31/07/2010 15:36 par Caleb Irri

@ danvhv

tout d’abord je voudrais que vous m’accordiez le droit vous trouver pessimiste, au même titre que je vous accorde celui de trouver mes papiers affligeants. d’une part vous n’êtes pas en mesure de m’empêcher de les écrire, et d’une autre d’empêcher ceux qui le souhaitent de les lire. de plus, ce que vous nommez mes "analyses" ne sont que le reflet de mes opinions, et si elles sont affligeantes pour vous je le regrette mais c’est ainsi. je ne prétend pas avoir de solution parfaite, j’essaie juste de réfléchir à des sujets qui m’intéressent, et de partager mes réflexions avec les autres. il y en a qui les trouvent intéressantes, d’autres non. mais à mon avis, vous ne pouvez pas prétendre être le seul à faire du réalisme, tandis que les autres ne font que du "méli-mélo". d’ailleurs, si vous avez des solutions, je serai ravi de vous les entendre dire...

ensuite, et au sujet des utopies, elles sont à l’origine des luttes dont vous parlez, car lutter sans objectif n’est tout simplement pas humain. et même si dans l’histoire les utopies ont dévié, ou n’ont pas été réalisées, cela ne remet pas en cause la volonté originelle de ceux qui les ont désiré.

à propos maintenant de la participation des internautes, je voudrais vous dire que ce n’est pas le salaire qui permet ce loisir, mais plutôt la faiblesse de celui-ci qui empêche d’en faire plus.

sur les nuances à apporter au discours, je crois que vous devriez tout d’abord appliquer vos principes à vous-même, car c’est bien vous qui, dans le premier commentaire, avez mis en relation les convictions avec l’Allemagne nazie...
et quant à la jeunesse, je dois dire que c’est plus une question d’état d’esprit que d’âge, et c’est bien vous qui avez l’air d’avoir un problème avec cette distinction : on peut effectivement rester jeune et rêver à l’âge adulte, mais il ne faut pas considérer que tout rêve soit l’apanage de la jeunesse ou de l’adolescence...

pour finir, je voudrais vous dire que je revendique le droit d’avoir un avis sur tout, et que j’écris mes papiers comme bon me semble, c’est bien le minimum. quant aux respects des lecteurs et la nuance, j’ai bien l’impression que votre agressivité à mon égard prouve que vous n’en faites vous-même que peu de cas : les mots que vous employez sont bien loin d’être innocents.
et je ne prétend nullement ni à la vérité ni à la pensée correcte, je me satisfais au contraire des bons sentiments, cela me semble largement suffisant. je ne suis (contrairement à vous peut-être) qu’un être humain.

31/07/2010 15:37 par Lou Florian

Moi je trouve votre texte formidable et d’une authentique lucidité. Le concept restrictif de l’argent, seul raisonnement autorisé pour le bien du capital, me semble tellement ringard, que tous les grincheux empoussiérés dans notre système me font rire, tant ils appartiennent à un monde déjà en ruine et qui va disparaître. Votre vision est novatrice, et vous verrez, dans le monde qui vient, vous ferez partie de ceux qui avaient raison ! Lou Florian

31/07/2010 17:22 par Anonyme

@caleb irri : pour en terminer, rassurez-vous, je vous laisse penser et écrire ce que bon vous semble et laisse ceux qui trouvent vos papiers "formidables" lire vos fadaises à souhait... D’autant, si s’opposer à leur contenu est sitôt pris pour de l’agressivité. Si vraiment vous en êtes-là , vous m’en voyez désolé, je pensais que la dialectique était justement ce lieu qui permettait de ne pas se sentir obligé d’être d’accord sur ce qui nous est proposé comme "réflexion"... et ouvrait la porte (et les esprits) à la contradiction. Je dois constater que, comme souvent, les limites à cet exercice certes difficile, sont vite atteintes...

Par ailleurs, loin de mettre en doute votre condition "d’être humain" (ce qui est en général la caricature ultime de l’autre quand on est soi-mm à court d’arguments), c’est précisément au nom de cette "humanité" que je vous invite à "penser mieux" (en lisant p.ex. quelques philosophes) en lieu et place de "penser plus" (en insistant sur le fait que, même si vous avez bien sûr le droit d’avoir une opinion sur tout - un peu comme Jacques Brel dans sa chanson où il rapporte ses bonbons - il n’est peut-être pas nécessaire de penser devoir en publier le contenu)...

Sur ce, cordialement quand même, et bon vent !

31/07/2010 23:55 par Netoyens.info

Les sujets de discussions sérieuses ne manqueraient pas après une réflexion autant sujette à cautions.

Cette déclinaison autrement d’un des plus "profonds" slogans du sarkozysme par exemple : "Consommer moins c’est produire moins, c’est travailler moins, c’est gagner moins."

Remise dans l’ordre ça donne : "Consommer plus c’est produire plus, c’est travailler plus, c’est gagner plus." Bon. Un peu étonnant sur un site qui espère encore le grand soir et ne s’effraie pas à l’idée de quelques matins qui déchantent.

Une autre citation extraite de son contexte... évidemment : "le soleil et l’eau sont quasiment inépuisables". Mettre dans la même phrase, dans la même idée les ressources solaires et l’eau n’est ce pas un peu tendancieux ?
Je vous propose une explication par l’image :

Samedi 24 juillet 2010 à 19h15

Lima : quand l’eau est un luxe

Je ne veux pas être plus sévère qu’il n’est utile de l’être car, il n’y a personne ici qui, demain, bientôt, devra faire jouer sans mesure une solidarité comme nous n’en n’avons pas l’habitude depuis bien longtemps dans nos contrées riches et incrédules.

C’est pour cette raison, qu’en même temps que d’autres renoncent à ce type de débats ou à l’inverse cèdent aux agressions verbales, je ne me résigne pas.

Si vous voulez débattre autour de la décroissance, je vous encourage à prendre connaissance de ce livre publié cet été :

La décroissance : Dix questions pour comprendre et en débattre
Denis BAYON, Fabrice FLIPO, François SCHNEIDER

Réveille toi mon camarade !

Réveillons-nous les ami(e)s !

01/08/2010 00:31 par legrandsoir

"Un peu étonnant sur un site qui espère encore le grand soir et ne s’effraie pas à l’idée de quelques matins qui déchantent."

Et qui donne à lire. Sur ce thème, LGS a publié d’autres articles qui n’allaient pas dans le même sens que celui-ci.

01/08/2010 10:37 par emcee

Comme certains commentateurs sur ce fil, je ne suis pas d’accord avec le billet, une élucubration à voix haute qui n’a rien de bien documenté. Mais il est bon que ce billet existe, car il permet justement de mener un réflexion sur ce sujet, qui, on le voit, donne lieu à bien trop de clichés et d’a priori.

D’abord, sortir de la religion de la croissance économique, c’est, me semble-t-il, sortir quelque peu du capitalisme, qui s’appuie sur ce dogme.

Apparemment, l’auteur, Caleb Irri, entend d’abord "supprimer le capitalisme", prônant éventuellement à sa suite une "croissance juste", une "croissance humaniste" - ce qui ne veut strictement rien dire.

Et quel régime politique envisage-t-on ? Quelle organisation de la cité remplacera le système capitaliste ? Il n’y a pas le début d’une base de proposition à ce sujet. Et pourtant, ce serait une sacrée révolution que de "détruire le capitalisme", non ? Parce que les gros capitalistes ne vont pas se laisser faire comme cela, n’en doutons point.

"C’est le capitalisme qu’il faut détruire, pas l’humain".

Comme si l’humain existait dans le capitalisme ! Là encore, c’est une vision bien partiale et partielle de la vie sur la planète.

Les voitures, les maisons, les écrans plasma, les téléphones portables, les lave-vaisselle, les machines à laver, les ordinateurs, etc. combien sommes-nous sur la planète à disposer de tout cela ? Bien pire encore, combien sommes-nous à avoir de l’eau courante potable à domicile en tournant simplement un robinet ?

Le capitalisme ne s’intéresse qu’aux fonctions de production et de consommation.
Et, donc, à partir de là , la recherche des profits se fait obligatoirement au détriment des humains.

Réductions des coûts de main d’oeuvre, recherche de main d’oeuvre asservie et interchangeable, suppressions d’emplois, délocalisations, chômage endémique, pillage des pays pauvres pour en soutirer les ressources indispensables à la production de gadgets pour riches, confiscations des terres pour cultiver des produits destinés aux pays du Nord (agrocarburants, entre autres), déforestations, détournement des cours d’eau au profit de quelques-uns, désertification de vastes territoires, destruction de la biodiversité, pollution des cours d’eau et de la mer- qui condamnent les populations à la dépendance alimentaire, et à la famine, donc.

Aujourd’hui plus d’un milliard de personnes souffrent de la famine dans le monde (1 sur 6 ! le taux le plus élevé depuis 1970 et il ne cesse d’augmenter depuis 10 ans)
J’ajouterai l’énorme gaspillage et la pollution qui découlent de la doctrine de la croissance : maintien du tout-automobile et construction ininterrompue de routes et d’autoroutes quand des alternatives simples peuvent avantageusement les remplacer (utilisation du rail ou du tram, réseaux de transports en commun, etc.) ; production d’appareils ou de gadgets jetables - qui contiennent souvent des produits nocifs et forment des montagnes de déchets non biodégradables. Etc.

C’est le minimum que l’on est censé savoir si on parle de "croissance", qui, on le constate, n’a rien à voir avec le souci de procurer du "plaisir" à l’être humain en général, bien au contraire.

Alors, il me semble que tout projet politique qui se tient et qui s’intéresse justement à l’"être humain" devrait impérativement s’attacher à l’inclure dans un grand projet écologique (et pas la mascarade des pseudos écolo-capitalistes) : l’un ne va pas sans l’autre.

Le capitalisme, après avoir privilégié le libre-échange et la mondialisation, a confisqué leurs terres aux petits paysans, empêché les autres de vendre leur production et forcé les populations à être dépendantes des arrivées des denrées par camions (avions) entiers, en pratiquant le dumping sur les marchés locaux.

Contrairement à ce qui est dit dans le fil, ce n’est pas de "progrès" (encore du novlangue) qu’il s’agit, c’est d’une immense régression pour la majorité de la population de la planète.

Et affirmer que les "objecteurs de croissance" veulent nous faire revenir à la bougie et nous faire vivre dans des cabanes en bois insalubres", c’est simpliste et inconsidéré.
Même si leur programme est sans doute nettement perfectible, il repose sur un état des lieux effrayant et destiné à de plus en plus empirer.

Et nous ferions bien de nous en inquiéter sérieusement plutôt que de chercher à démolir leurs efforts de réflexion.

@Lulu : le fait que vous vous soyez retrouvée au chômage avec deux enfants à charge n’a rien à voir avec les objecteurs de croissance, mais tout à voir avec le capitalisme et sa notion du "progrès".

02/08/2010 03:43 par le moine obscur

A Caleb Irri

Personnellement je pense que seule notre capacité à être pragmatique pourrait nous "sauver" (si l’on peut employer ce terme). Mais ceux qui ont le pouvoir le comprennent-ils ? De même ceux qui rêvent d’avoir une vie "paradisiaque" le comprennent-ils aussi ? Personnellement je pense que pouvoir manger à sa faim, se loger décemment, avoir accès à l’éducation et à la culture devrait être un minimum syndical pour chaque être humain. Donc je suis prêt à lutter pour que chaque humain ait au moins ça. Une fois que ce but sera atteint peu m’importe si certains veulent aller conquérir la lune ou Mars, c’est leur problème. Tous mes rêves sont liées à une terre en paix. Mais j’en suis venu à me demander combien d’humains partagent le même rêve que moi. Le fait même que j’aide certaines personnes sans rien attendre en retour (notamment au plan financier) étonnent ces personnes qui ont du mal à y croire. Il est vrai que j’ai une arrière pensée quand je pose de tels actes. Je veux montrer aux gens que nous ne sommes pas obligés d’être égoïstes et méchants, et j’attends en fait de ceux que j’ai aidés qu’ils fassent de même quand ils en ont l’occasion (c’est à dire qu’ils aident une personne dans le besoin à leur tour). Je suis un positiviste et j’ai l’espoir que des actes positifs peuvent ramener un peu de "lumière" dans ce monde sombre. Mais quand je vois des personnes que j’ai aidées tourner le dos à des gens qu’elles peuvent aider je me dis souvent à quoi bon ? Pour moi faire le mal c’est comme jeter une grosse pierre en l’air, celle-ci finira par retomber sur vous ou sur un de vos proches. Je l’ai vu plusieurs fois. A une telle réflexion on m’a rétorqué qu’à force de vouloir faire le bien je vais attirer des profiteurs et des démons. Les gens ont souvent tendance à voir le négatif chez les autres et ça me fatigue. S’il doit m’arriver malheur ça m’arrivera, qui puis-je ? Pour moi le bonheur c’est de pouvoir aider les gens à avoir une vie un peu meilleur. Si tel n’est pas le rêve des humains à mon avis nous n’irons pas bien loin.

05/09/2010 12:59 par Tassin

Quelle belle caricature d’un mouvement dont apparement l’auteur n’a pas lu le moindre livre, tout au plus parcouru des forums de discussion sur le sujet.

"je ne peux me satisfaire d’une théorie qui frustre les désirs et les espoirs d’un monde meilleur, sans lesquels il est vain de vouloir perpétuer l’espèce humaine."

Mais la frustration est justement l’outil N°1 du capitalisme pour rendre les gens insatisfaits de ce qu’ils possèdent et les faire désirer ce qu’ils ne possèdent pas. La décroissance n’entends pas encourager la frustration mais au contraire le contentement et l’épanouissement.

"Faut-il réapprendre à vivre dans des cabanes en bois insalubres, avec des chevaux pour moyen de locomotion et la bougie pour éclairage ?"

Sans commentaire...

"Consommer moins c’est produire moins, c’est travailler moins, c’est gagner moins."

Je croyais que vous étiez contre la décroissance ?

"Ce n’est donc pas en utilisant moins sa voiture qu’on sauvera la planète, mais en supprimant le pouvoir de ceux qui nous empêchent d’accéder à une ressource gratuite, afin de pouvoir rouler en voitures solaires tout notre saoul."

Ah le complot des marchands de voitures... un grand classique !

"La gratuité est le seul moyen d’y parvenir car elle allierait à la fois croissance infinie et justice, et tout cela sans nuire aux ressources offertes par la Nature."

C’est justement la gratuité que prône la décroissance. Ecoutez donc du Paul Ariès, ça fait le plus grand bien !

http://www.dailymotion.com/video/xctuhe_paul-aries-ce-soir-ou-jamais_news

Pour conclure, je pense simplement que vous n’avez pas compris le concept de décroissance puisque vous le ressentez comme une privation, et que la plupars de vos arguments sont ce que prône les objecteurs de croissance (gratuité, diminution du temps de travail, désir...).

Amicalement,

05/09/2010 23:10 par Caleb Irri

@ Tassin

bonjour,

je vous l’avoue, la phrase que vous citez au début de votre commentaire est ambiguë, mais je crois que cet article n’a pas été compris comme je le voulais : je ne suis pas contre la décroissance en tant qu’idéologie, car comme vous le faites remarquer ensuite les arguments que j’utilise sont assez similaires à ce que vous semblez défendre...
seulement, et c’est l’opinion que je soutiens dans cet article, j’estime que cette idéologie est incompatible avec la survie du capitalisme.

cela ne signifie pas que je sois pour le capitalisme ou contre la décroissance, mais tout simplement que pour créer les conditions d’une décroissance (que donc j’appelle maladroitement "croissance humaniste") il faut avant tout se séparer du capitalisme. ensuite, et ce n’est qu’un avis, je crois qu’alors on se rendrait compte qu’au lieu de tenter de préserver nos ressources en les divisant justement, on peut tout à fait imaginer non plus une société basée sur la rareté, mais sur l’opulence.

cette opulence serait donc pour moi le fruit d’une libération des contraintes capitalistes, d’une éducation qui serait susceptible de montrer que la surconsommation et la surproduction sont nuisibles, et d’une technologie capable de donner plus à un plus grand nombre. et il n’y a pas pour moi de contradiction entre le fin de la surconsommation et l’opulence, car les conditions de l’opulence sont nécessaires à la croissance des besoins démographiques futurs, tandis que la surconsommation est l’utilisation abusive de ces potentialités. il faut être capable de pouvoir produire trop pour ne pas vouloir produire trop.

ce qui signifie donc que je ne suis pas "contre" les décroissants, mais plutôt que je trouve que cette théorie ne va pas assez loin, comme le titre le prévient, car elle semble se satisfaire du capitalisme.

15/09/2010 12:06 par Tassin

@ Caleb Irri :

Je ne sais pas où vous avez entendu parler de décroissance capitaliste car pour moi qui depuis plusieurs années m’informe beaucoup sur ce mouvement et ses contradicteurs, et me considère comme objecteur de croissance, ce qu’on reproche très souvent c’est justement l’anticapitalisme.
Vraiment faudrait que vous montriez vos sources qui parlent de ne pas sortir du capitalisme. Il est évident pour quiconque avec des petites bases d’économie qu’un capitalisme sans croissance est une récession et plonge le pays dans une misère noire faite de violences et de privations.
Il ne s’agit pas avec la décroissance de faire baisser le PIB ou de faire du "moins" partout. Au contraire, comme vous le dites, c’est plutôt vers l’abondance que celà nous emmène.

01/11/2010 00:22 par Antoine

"Nous savons comment produire beaucoup et propre, renouvelable et durable, juste et équitable. Nous avons la capacité de nourrir et de loger plus et mieux, sans nuire ni à la planète ni à l’être humain."

Tout le monde aimerait adhérer à ces affirmations, mais de plus en plus de données scientifiques semblent les contredire (et ce n’est pas mon domaine de compétences, je ne fais que lire les spécialistes). Je vous suggère notamment l’excellent site de J.M. Jancovici www.manicore.com, qui , à défaut d’être un expert, a le grand mérite de raisonner en ordres de grandeur et à une échelle de temps dont on ne parle pas dans les médias.

Débarrassez-vous de vos croyances (ou cherchez simplement à les valider), vous vous rendrez compte que la décroissance n’est pas vraiment un choix. Disons que l’organiser maintenant présente moins de risques de violences que la subir demain. Demain ? Oui car ça risque d’empirer (le baril à 80$ en pleine crise !), mais on est déjà dedans : quelle a été la croissance en 2009 ? -2,2%.
Je ne sais pas si je suis décroissant au sens de certains (désaliénation du travail, "sortie de l’économie" etc.), mais je prône une adaptation à la récession, projet qui me paraît bien plus réaliste que la relance et la quête de compétitivité.
Quand recommencerons à avoir des projets de long terme cohérents ? Les politiques ont des mandats courts, le entreprises ont des perspectives encore plus courtermistes (le résultat du trimestre suivant, pour pouvoir verser un dividende intérimaire), les FMI et l’Europe sont empêtrés dans la gestion de l’urgence. Et pendant ce temps les donneurs d’alerte hurlent dans le vide. Comme les perspectives sont plutôt sombres, on comprend que le message passe mal auprès de l’opinion.
C’est peut-être là le grand apport des décroissants purs et durs : nous rappeler qu’on peut être pauvre matériellement mais heureux. Notre mode de vie est condamné mais la sobriété peut être conviviale. C’est ce message positif qu’il faut diffuser pour ouvrir la réflexion, et pour qu’on arrête de voter pour des gens qui nous promettent le plein emploi par la croissance (ça fait 40 ans que ça dure, vous y croyez encore ?). Au fait, 40 ans en arrière c’est quoi ? Un choc pétrolier, et ce n’est pas un hasard. Le décroissance c’est le réalisme, même si les apparences sont trompeuses.

12/07/2012 17:31 par Alfarrobeira

La nature n’est pas infinie car la planète est un espace fini, donc ses ressources sont finies elles aussi. Or aujourd’hui nous puisons dans les ressources naturelles de la planète, un patrimoine commun sans tenir compte du temps nécessaire à leur renouvellement. M. Irri, vous vivez dans le monde religieux du XIX ème siècle où la nature était considérée comme inépuisable.

24/01/2015 13:32 par DCL

La première erreur est de ne pas saisir que la décroissance est d’abord celle de l’empreinte de homme sur la nature, que l’on nomme aussi "empreinte écologique". Le mode de production doit être adapté aux rythmes de renouvellement des ressources naturelles, ne pas induire de réchauffement additionnel de l’atmosphère, ne pas mettre en danger la biodiversité, etc. Ce qui implique une rupture avec le modèle industriel actuel, la croissance intensive (produire toujours plus vite) et extensive (produire plus de choses, plus diversifiées).
Au niveau économique, on parle surtout d’objection de croissance, d’a-croissance (société sans croissance), ou de sortie de l’économie, c’est a dire de rupture avec les formes d’échange et de distribution de la société capitaliste.
D’autre part, au delà de ces deux dimensions se pose la question du projet politique. Nous estimons à ce niveau le communisme libertaire est le modèle le plus favorable à une adaptation à la décroissance.

Pour plus de détails, lire la fiche synthèse sur : http://decroissancecl.revolublog.com/publications-dcl-c25361606
DCL

16/01/2016 22:32 par reza

la gratuité ? mais... rien, n’est gratuit... pas même un service.

(Commentaires désactivés)