RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Reporters Sans Frontières

Questions pour un félon.

« La patrie de Boli­var, dont on sait le rôle historique qu’elle a joué dans les guerres d’indépendance des peuples américains, est aujourd’hui le pays qui inquiète le plus l’Empire ». Fidel Castro, 5 août 2009.

Tel qui inquiète l’Empire excite RSF. Laquelle parie sur notre amnésie. Démonstration rapide par la comparaison de trois communiqués :

1- RSF, le 31 mai 2007 : « Après la fermeture de RCTV, Hugo Chávez s’attaque à Globovisión, seule chaîne privée d’opposition… »

2- RSF, le 5 juin 2007 : « Fermeture de Radio Caracas Televisión : la consolidation d’une hégémonie médiatique. Le 27 mai 2007 à minuit, Radio Caracas Televisión (RCTV), la chaîne la plus regardée du Venezuela, a cessé d’émettre après cinquante-trois ans d’existence ».

3- RSF, le 21 juillet 2009 : « Si la concession venait à lui être retirée, Globovisión pourrait néanmoins poursuivre sa programmation sur le câble, tout comme Radio Caracas Televisión (RCTV) dont la fréquence hertzienne n’a pas été renouvelée en mai 2007. »

RSF avoue ainsi en 2009 ce que nous disions en 2007 : RCTV n’a jamais été fermée par les autorités, elle a pu continuer à transmettre sa programmation habituelle.

Alors, pourquoi Robert Ménard essaya-t-il de faire voter une motion anti-Chavez par le Parlement européen en mai 2007 ? Pourquoi dénonça-t-il la « Fermeture de la chaîne » ? Pourquoi coordonna-t-il une tournée européenne des dirigeants de RCTV ? Pourquoi donna-t-il depuis l’hôtel Hilton de Caracas, le 28 mai 2007, une conférence de presse où il dénonça « l’atteinte à la liberté d’expression de la part du gouvernement Chávez » ? Pourquoi Jean-François Julliard, nouveau patron de RSF, ne pratique-t-il aucun « droit d’inventaire » sur un proche passé épicé de mensonges ? Pourquoi son organisation s’acharne-t-elle plus sur le Venezuela que sur les pays voisins (Colombie…) où les journalistes sont assassinées ? Combien d’années faudra-t-il à RSF avant de démentir son affirmation d’aujourd’hui : « Globovisión, seule chaîne privée d’opposition … » ?

En cette période estivale, une réponse peut être suggéré dans le ton ludique de l’émission « Questions pour un champion » :

« Je suis un rectangle de papier de couleur verte utilisé pour les transactions internationales, je parviens en France dans les caisses d’une épicerie compassionnelle déguisée en ONG, via des organisations dont l’une, nommée National Endowment for Democracy (NED) est un paravent de la CIA, je suis, je suis… OUIIII : le dollar ! (qui rime avec Ménard) ».

Autre question amusante :

« Je suis un petit pays gorgé de pétrole et de gaz, immensément riche, où se pratiquent la polygamie, la misogynie, la torture, la peine de mort, où les travailleurs étrangers sont traités comme des esclaves, où les médias n’ont pas le droit de critiquer l’émir, ses épouses, son clan, sa politique. Le Chevalier Blanc de la liberté de la presse, le metteur en scène des spectacles médiatiques, l’alpiniste de Notre-Dame de Paris, a prétendu créer là -bas un centre pour la liberté de la presse arabe. Couvert d’honneurs et d’argent, il entendait gérer seul le centre et son budget. Un proche parent de l’émir, président d’Al Jazeera et membre du Conseil d’Administration du centre s’y est opposé. Robert Ménard s’est alors soudainement aperçu que ce pays n’était pas une démocratie et il est parti. Quelques médias ont salué cette sortie sans avoir regretté son entrée. Je suis, je suis, OUIII : le Qatar ! (qui rime avec dollar) ».

Une dernière pour la route (des vacances) ?

« Je suis une succession de chiffres dont la loi oblige la publication. Pour l’exercice 2007 j’ai été rendue publique en juin 2008. Pour l’exercice 2008, je continue à rester secrète à la date du 7 août 2009. Je suis connue pour ne pas avoir été sincère dans le passé. Je suis, je suis, OUIII : la comptabilité de Reporters sans frontières (qui rime avec bannière*) ».

Maxime Vivas

(*) Etoilée, of course.

URL de cet article 8977
  

Même Auteur
« Les déchirures » de Maxime Vivas
Maxime VIVAS
Sous ce titre, Maxime Vivas nous propose un texte ramassé (72 pages) augmenté par une préface de Paul Ariès et une postface de Viktor Dedaj (site Le Grand Soir).. Pour nous parler des affaires publiques, de répression et d’impunité, de management, de violences et de suicides, l’auteur (éclectique) convoque Jean-Michel Aphatie, Patrick Balkany, Jean-Michel Baylet, Maïté Biraben, les Bonnets rouges, Xavier Broseta (DRH d’air France), Warren Buffet, Jérôme Cahuzac, Charlie Hebdo, Jean-François Copé, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.