Signaux de retraite

illustration : "Old Man Dozing", Duane Hanson, 1976.
TAIMOIN

Le vrai travail des confédérations syndicales consiste, on le perçoit de mieux en mieux au fil de leurs discours défaitistes depuis pas mal de temps déjà , à nous faire accepter qu’il faut manifester à l’heure, bien en rang, avec de gentils slogans bien propres sur eux, avant de foncer devant sa télé et voir nos chefs conclure le gentleman agreement confédérations/gouvernement, qui finalisera une défaite de première grandeur face à cette énième régression - « mère des réformes » selon Sarkozy de Nagy-Bocsa - sans précédent sur les retraites.

Défaite annoncée qui prépare clairement la destruction totale à terme de la retraite par répartition, sous prétexte, comme toujours avec notre orwellien gouvernement, de la protéger.

Le chemin vers le néant est clairement indiqué. Le pouvoir rendra toujours plus impossible l’accès aux conditions qui permettraient de toucher une retraite normale, une retraite donnant les moyens à la vie de continuer sans excès, mais sans misère, pour tous, à un âge où le travail n’a pas déjà tué le temps restant et provoqué la maladie.

Le discours confédéral est un moment déterminant dans l’action syndicale, un catalyseur très puissant, d’autant plus s’il y a des militants, des sympathisants, du monde derrière. Car quoiqu’en disent les mercenaires médiatiques, les syndicats représentent toujours une force, incarnent la puissance mobilisatrice d’un monde du travail qui s’obstine à ne pas baisser les bras, à ne pas abandonner la lutte contre la classe possédante, aujourd’hui comme hier.

Les discours des représentant confédéraux ne se substituent pas à la lutte et ses acteurs. Mais ils en expriment la valeur et la force, font reconnaître leur cohésion et donnent l’impulsion déterminante pour qu’elles deviennent massives et déterminées. Le discours est essentiel contre l’adversaire et pour ses propres troupes. Le discours est une arme.

Les discours ont la capacité d’enclencher une dynamique générale qui repousse, casse l’adversaire, pour ne pas dire l’ennemi de classe, le patronat aujourd’hui totalement représenté par le gouvernement. Il incarne le combat, il l’anticipe, il le renforce. Quand un représentant confédéral parle haut et fort, s’il est combatif, arrogant envers ceux d’en face, qu’ils aient une caméra, un gros chéquier ou une écharpe tricolore, le syndicat se lève, les salariés, les citoyens embrayent, tous ensemble.

L’arme confédérale est aujourd’hui au pied.

Thibault, pour la CGT, - syndicat numériquement le plus important et idéologiquement le plus « radical » - joue globalement la même partition que Chérèque pour la CFDT. Par ses mots, d’abord. Propos face à la presse dévidés sans débordements, dans une langue alternant le soutenu et le populaire, et dépassionnée. Communication.

On retrouve là les structures de la communication gouvernementale. Structures qui sont celles de tout pouvoir, aujourd’hui. Des pouvoirs désirant fondamentalement que l’emballage des mots fasse plus sens que le discours. Voilà dans quelle optique les politiques « travaillent » leur passage à la télé, et peut-être certains syndicalistes.

Aux côtés des mots, la posture et le rythme de la parole, les pauses même, révèlent au moins autant. Elle donnent à voir, chez les leaders syndicaux ou politiques, une habitude de l’expression publique qui impressionne, qui domine le prolo à l’écoute. Lui qui ne sait pas parler. Les combats même que semble soutenir, en occurrence, l’homme de pouvoir qui s’exprime dans le micro ou dans l’écran, s’effacent devant cette parole professionnelle, apaisante, diluante. Ils deviennent légers face à ce discours de poids. Les colères qui reniflent cette duplicité du discours, aussi. Qui a vu Xavier Mathieu à la télé ces derniers temps ?...

Les yeux froids, la rigidité a-émotive durant les discours de Thibault, comme durant ceux de Mailly et de Chérèque d’ailleurs, sont destinés à nous interpeller, à nous dire « attention, habitude ! ». Les trois leaders ont l’habitude du conflit, des problèmes de société, dont ils parlent, du problème « retraite » comme des autres, passés et à venir. « Il convient donc », selon la formule qu’utilise très régulièrement Thibault, de les laisser faire, les laisser gérer. Les pros de la gestion de crise sont là . C’est bien eux et ils seront là toujours là . Ca va aller, ne vous inquiétez pas, laissez- leur apprécier les termes du problème et vous guider.. L’évidente maîtrise de la parole et le côté gris, froid, ordinaire - pour pointer et « gérer » l’extraordinaire, puisque le nombre de grèves, d’actions de luttes a baissé ces dernières années, malgré un nombre de conflits signalés plus importants - , de Thibault et Mailly invitent à la délégation.

Si le sens apparent de leurs discours est de donner quelques compréhensions ponctuelles sur tel ou tel conflit, le sens réel permanent est « laissez- moi faire ». Idem pour Chérèque, mais il l’exprime pour l’heure différemment, sans doute pour avoir trop donné dans ce registre de « guide » de sa nation syndicale grâce aux médias qui le sollicitaient, pour y trouver leur compte. Comme aurait dit le disparu médiatique Ardisson, « c’est un bon client ».

Il y a une ritournelle dans cette gestion, de cette dilution vers les sables mouvants du rituel et de la négociation. On ne peut s’étonner qu’au fil des discours leaders revienne sans cesse l’appel au gouvernement, à écouter, à négocier, à « entendre les revendications ». S’il vous plaît, Messieurs les gouvernants.

Les représentants confédéraux nous parlent et on n’entend plus les salariés de Molex, les Conti, ou les Carrefour. Thibault, Mailly, Chèrèque sont les luttes, la lutte. Ils sont la calme voix qui nous indique la voie. Ils combattent à notre place, ou quasiment Normalement contre ceux qu’ils appellent à entendre les revendications. Mais appeler son adversaire à entendre ça veut dire qu’on est en dialogue avec lui, déjà . Rien à voir avec un combat.

Le sens immédiat et passé, intemporel de la CGT et de toutes les organisations syndicales réelles et représentatives véritablement des salariés nous apparaît depuis toujours sans ambiguïté : « on se bat, on lutte salariés contre patronat, on est pas là pour négocier, on est là pour imposer notre volonté ». Paroles et papiers ne doivent finalement atterrir sur la table que pour acter l’état du rapport des forces en présence.

Hors, les positions, les forces syndicales et patronales sont historiquement asymétriques. Soubie et autres Parisot voudraient que ce soit oublié. Mais qui exploite et qui possède les résultats sonnants et trébuchants de l’exploitation ?...Qui détient les moyens juridiques et policiers d’exercer la domination en propulsant au feu les politiques larbins et idéologiquement proches, en facilitant leurs carrières, et parfois même celles de leurs proches ?...

Dans une rencontre syndicat/patronat on ne négocie pas, on se bat. La négociation, si elle s’avère nécessaire, n’est que la continuation du combat par d’autres moyens. Tous les conflits que nous avons en mémoire nous le répètent. L’histoire des reculs sociaux de la dernière décennie est rythmée de défaites initiées et/ou sanctionnées par des négociations.

C’est le rapport des forces, le compte des coups donnés et à venir, c’est la mobilisation, la force collective toujours en alerte et en marche qui font le vainqueur. Chaque salariés le ressent quand il perd ou gagne une lutte dans son entreprise ou son service public.

Dans la litanie des luttes et des coups distribués, on connaît trop bien et depuis trop longtemps le vainqueur. C’est pour ça que la CGT s’était donné pour coeur et pour objectif la « transformation sociale ». En réalité il n’y a pas un seul syndicat qui n’oeuvre pas, au moins formellement, pour la transformation sociale, si on considère qu’elle consiste à mettre au pouvoir dans l’entreprise, dans les structures de coordinations sociales, ceux qui font le travail et la richesse en France et ailleurs, ceux qui doivent en recevoir tous les fruits, les salariés, les travailleurs, les prolétaires.

« Transformation sociale », c’est juste un autre nom, déjà édulcoré, pour désigner la lutte des classes. En occurrence, ce qui marque dans le phrasé et les mots du discours de Thibault c’est une façon de s’adresser à nous avec la langue des maîtres. Ainsi, on ne se bat plus mais on formule un certain nombre « de valeurs, de visions, de revendications à défendre ». En ce sens, il convient de ne plus dire « nous exigeons » et encore moins « Basta ! » et jamais « Dehors la racaille patronale ! ».. Pour les quelques excités qui ne voudraient pas comprendre on pose une lumière universellement tamisée sur les brasiers. L’affrontement à intensité maximale que nous vivons entre capitalistes et exploités, en France et ailleurs, devient pour les micros, maintenant facilement offerts aux leaders des confédérations syndicales, un large « débat de société ».

La langue CGT, celle dont la presse permettait à peine l’expression encore du temps de Viannet, celle qui sentait la sueur et « traitait « les politiques et les journalistes à peine qu’elle traitait un sujet...Elle est passée de mode et avec elle une façon de vivre la lutte salariée, semble-t-il. La langue de Thibault à mis sa cravate et jeté la transformation sociale à la poubelle, comme les patois de nos campagnes. Peu ou prou tous les syndicats de la Confédération Européenne des Syndicats on fait d’ailleurs de même.

Chérèque, lui, on sait son passé, on sait le nombre astronomique de militants sincères qu’il a dégouté après la sombre affaire du PARE qui révéla l’ampleur de l’union objective des intérêts du patronat avec le syndicat réformiste et son patron. Patron qui n’hésitera pas, plus tard, à allez clamer devant le Medef son adhésion aux réformes ultra-libérales initiées il y a plusieurs années déjà , tout en embauchant en même temps des représentants pour aller convaincre des syndiqués de s’encarter chez lui, comme on convaincrait les niais aux puces de Saint-Ouen [puces de saint-ouen = célèbre marché d’objets anciens, antiquités, etc dans la banlieue parisienne et où la bonne affaire peut se dénicher mais l’arnaque aussi - NdR et habitant proche de la dite marché].

Chérèque, un bi-polaire du syndicalisme dont le discours a divergé à 180° par rapport à ce qu’il nous fourgue en réalité dans ses interventions. Contrebande qui se traduit par un comportement de la CFDT proche de celui de la courroie de transmission du patronat, même si, comme toujours des militants démontrent, ci ou là , que certains peuvent résister et garder le vrai syndicalisme chevillé au corps.

Chérèque a opéré, dans le même temps que le sarkozysme se transformait en Titanic, un retournement habile, très trompeur, et très efficace au plan des mots. Il se présente en véhément dans ses propos à la presse. Il roule du discours, plante des « il n’est pas question ! », il fait du CGT « canal historique » ou presque, pour exiger, en réalité, qu’on permette à la CFDT d’aller déposer armes et bagages sur la table des négociations.

Chérèque l’ami qui nous ressemble et Thibault le gestionnaire qui nous rassemble. Deux facettes d’une similaire posture de renoncement.

Mailly, lui, roule sur le versant Thibault, avec cependant une hésitation à prendre les rênes, à nous dire « écarte-toi, je tiens la barre ». Hésitation qu’on peut voir comme un reflet trans-générationnel de l’ambiguïté fondatrice de FO dépeçant la CGT et trouvant des appuis obscurs outre-atlantique pour prospérer, au départ.

Mailly dénonce, Mailly refuse, Mailly s’oppose frontalement à la réforme des retraites. Mais il détaille à plaisir la hiérarchie des causes et des effets, les marches de l’argumentaire qu’il emploierait et emploiera dans de futures négociations. Il s’oppose, mais son regard appliqué attend le contradicteur bien plus que l’adversaire, cherche la faille logique sans pousser à la lutte. Il s’agit de refuser mais de ne pas affronter. Il s’agit de se distinguer des autres orateurs. La lutte n’y trouve pas son compte, la force collective en est amputée. FO ne se mettra pas plus dans le rouge que la CGT, d’ailleurs elle ne l’a pas fait au moment où les choses auraient pu facilement basculer vers un retournement général, en 1995 ou en 2003.

Les signaux de retraite semblent bien gros de mauvais fruits. Aux dernières nouvelles, on prépare les sirènes et les banderoles tout en multipliant les concessions, les reculs. Chérèque vient de briser la dynamique unitaire possible en se satisfaisant soudainement des trois mesures de la réforme sur lesquelles le gouvernement envisageait quelques négociations. Thibault et lui déclarent qu’il est "impossible de débattre sur le fond avec ce gouvernement", ce qui est encore un appel au débat. Tous deux encore demandent la tête de Woerth, sans demander le retrait de la réforme.

Pendant ce temps dans les classes populaires ce seront des dizaines de milliers de gens qui se retrouveront très bientôt sans pouvoir s’offrir autre chose que la survie, après ce qu’on appelle un vie de travail. En attendant l’extension de l’effondrement social annoncé.

TAIMOIN

COMMENTAIRES  

08/09/2010 08:47 par Bernard Gensane

Comment ne pas souscrire à cette analyse ?

Dans la rubrique : "Que sont-ils devenus ?" :

Eugène Descamps : ancien résistant, déconfessionnalise la CFTC, partisan de la lutte des classes.

Edmond Maire : Président de VVF puis d’une société d’investissement pour l’insertion et l’aide à la création d’entreprise.

Jean Kaspar : consultant en stratégies sociales et gérant de J.K consultant à Paris. Membre de la Commission pour la libération de la croissance française dite Commission Attali.

Nicole Notat : P-DG de Vigeo, membre du club Le Siècle qui se définit comme un "club de réflexion" (ou "think tank") qui réunit les membres les plus puissants et influents de la classe dirigeante française. On y retrouve des politiciens de droite et de gauche, les patrons des plus grandes entreprises françaises, des journalistes de premier plan dans les médias qui "font l’opinion", et quelques universitaires. Le Siècle compte un peu plus de 500 membres choisis par cooptation, auquels s’ajoutent 200 invités renouvelés chaque année.

François Chérèque : fils de son père (en attendant mieux, mais ce sera dur...).

08/09/2010 11:50 par sergio

TAIMOIN écrit : « … On retrouve là les structures de la communication gouvernementale. Structures qui sont celles de tout pouvoir, aujourd’hui. Des pouvoirs désirant fondamentalement que l’emballage des mots fasse plus sens que le discours. Voilà dans quelle optique les politiques « travaillent » leur passage à la télé, et peut-être certains syndicalistes… »

sergio : ça représente de gros investissements, et des retours sur investissement (nous finançons le personnel politique, syndical ou autre ; en retour nous exigeons le maintien de notre situation dominante, de gros contrats et des privatisations/réformes sous l’égide de l’Etat) ; les boites spécialisées (généralement des agences de pub.) vendent ces produits, images régulièrement retouchées, discours sur mesure adaptés à l’actualité, que leurs clients débitent mécaniquement mais en connaissance de cause, l’impact sur « le coeur de cible » ne leur a t-il pas été certifié ?
Le « coeur de cible » ? Oui les gogos… à qui le discours/produit est destiné. Le personnel politique ou syndical a payé pour un produit, et il s’il n’est pas satisfait du produit, c’est l’agence de pub. qui trinque. Sous entendu, si l’agence de pub. n’est pas capable de créer un besoin et d’atteindre efficacement « le coeur de cible », c’est son problème ! Si le bon peuple pense qu’il est plus important de s’exprimer correctement que de faire circuler l’information, c’est un problème qui en principe devrait tous nous concerner.

08/09/2010 20:40 par rosa

texte pertinent qui donne matière à réflèchir j’apprécie votre analyse qui peche cependant par une" espèce de naiveté "ou a l’opposé "une lassitude"l’ expérience p-etre.
Tout syndicat est réformiste et ne peut donner ce qu"il n’a pas : le controle ouvrier a tous les niveaux.Thibault ferait un infarctus et cherèque un exzéma les pauvres !!

Outre le discours les mots la posture je sais que les confédérations syndicales sont organisées à trahir la lutte de classe car elles auraient beaucoup de mal si les ouvriers eux_memes s’organisaient en tenant compte de leurs spécificités propres cad de leurs orientations politiques.

Le problème de l’organisation politique ouvrière se pose aujourd’hui encore plus fondamentalement en temps de crise majeure.

1 Les syndicats tels qu’ils sont restent un outil nécessaire et indispensable car ils constituent LE VIVIER d’ou sortira les travailleurs formés et conscients de la classe ouvrière.

2 les Thibault Chérèque Bailly sont des bureucrates satisfaits de n’avoir rien à dire à des millions de travailleurs .

3 Quand 1 lutte importante s’amorce les comités de lutte
organisent et décident démocratiquement.A l’avenir et dans un futur proche ils devront prendre la responsabilité de luttes plus dures.L’histoire des luttes ouvrières nous ont montrés qu’il faut se tenir prets pour refuser de marcher au pas.

Les travailleurs conscients les militants de la classe ouvrière sont déjà prets.

08/09/2010 22:27 par guillaume

classe ouvrière ou pas on est prêts à tout démonter mon gars !

Faut juste qu’on ait les outils genre clé de 13 pour boulon de même taille et des sacs de sable à verser dans les engrenages...

Seule une critique radicale de ce système peut aujourd’hui être utile combinée à un sens de l’utopie réaliste. L’éducation populaire doit jouer son rôle : accès à la connaissance et aux savoirs en vue de l’émancipation et de la transformation sociale au sens d’une évolution positive de la société.

Guillaume

08/09/2010 22:38 par Jeanne

Je lis des articles sur l’aide que les syndicats allemands apportent au gouvernement et au patronat allemand en tenant les salariés tranquilles pendant qu’on leur tond la laine sur le dos, je lis que la même chose se produit en GB et je vois qu’en France c’est pareil...

ET je me demande ce qui a pu transformer les leaders syndicaux en alliés des capitalistes qui exploitent les travailleurs....

Je me perds en conjonctures...

Serait-ce parce qu’ils ont cru comme presque tout le monde en 1980 que le libéralisme était la seule solution pour briser l’inertie et diminuer le coût jugé trop élevé des services publics de l’état providence, et qu’ils n’ont pas encore compris que le système libéral n’avait pas rempli ces objectifs, que les services privés qui ont remplacé nos services publics coûtent finalement plus chers, sont plus mal gérés et accroissent les inégalités ? Ca ne serait pas étonnant car les dirigeants socialistes ne l’ont pas encore compris non plus...

Serait-ce parce qu’ils ne font plus partie du peuple mais du système (comme d’ailleurs les socialistes) et que pour conserver leur position fort confortable, les leaders se contentent de faire semblant pour faire patienter leurs ouailles, comme les curés à une autre époque ?

Mais alors s’ils sont quand même réélus, serait-ce parce que les travailleurs eux-mêmes, après 30 années de lavage de cerveau libéral sans quasiment aucune opposition à cette doctrine, ne voient pas toujours d’autre solution que d’accepter le système et tous ses aléas comme s’il n’existait pas d’alternative ?

Ayant passé plusieurs mois au Mexique, j’ai pu me rendre compte que ce peuple avait un niveau de conscience politique infiniment supérieur au nôtre. Je me suis dit que cela était sans doute dû au fait qu’ils étaient passé de la domination espagnole à la domination américaine et que donc les rapports de force et de domination n’avaient pas de secret pour eux. Inversement nous avons été colonisateurs et tentons de demeurer néocolonisateurs. La richesse, l’euphorie, la perte des valeurs humaines et le triomphalisme que genère le colonialisme ne nous ont-ils pas fait régresser politiquement et/ou endormis "sous nos lauriers" et maintenant que nos gouvernants font du colonialisme pro domo, n’avons-nous pas perdu la capacité de comprendre ce qui se passe et donc de nous défendre qu’avait acquises, au prix parfois de leur vie, les classes laborieuses des années industrielles ?

En somme la situation ne paraît-elle pas en effet sans espoir puisque nos gouvernements libéraux profitent de la déliquescence des contre-pouvoirs politiques et syndicaux pour instaurer des états policiers (comme au Mexique, tiens !) qui criminalisent les mouvements sociaux et rendront de plus en plus impossible le réveil des classes les plus exploitées ?

09/09/2010 11:17 par Tourtaux

Mercredi 8 septembre 2010 3 08 /09 /2010 09:37

POUR LA DEFENSE DE NOS RETRAITES, MON POINT DE VUE DE MILITANT CGT APRES LA FORMIDABLE DEFERLANTE POPULAIRE D’HIER. QUE FAIRE POUR PESER SUR NOS INSTANCES DIRIGEANTES ?

Les militants de lutte de classes de la CGT disent NON à toute tentative de trahison de la direction confédérale !

La base qui est souveraine doit pouvoir décider sereinement de son avenir !

Les dirigeants confédéraux de la CGT doivent appliquer les décisions que vont prendre les travailleurs lors de leurs assemblées générales, c’est cela la démocratie syndicale !

La solution passe par un tous ensemble A LA BASE, car les CHEREQUE, THIBAULT et MAILLY qui sont dans le même moule que celui de la CES qui veut sauver le capitalisme, sont à cent lieues de nos préoccupations.

Je suis un militant de lutte de classes, un PUR produit de la CGT et je n’accepte pas l’attentisme, le réformisme des dirigeants confédéraux, fédéraux et des UD de notre CGT.

De mon modeste point de vue, les travailleurs grévistes, dont mes camarades cheminots doivent, réunir les AG, sans attendre les consignes venant de la fédération qui a déjà vendue son âme au nom de certains petits conforts personnels comme ce fut déjà le cas lors de la grève dure des cheminots de novembre 2007.

Toujours selon mon point de vue militant, je pense qu’il faut de suite bloquer tous les axes névralgiques du pays, qui doit au plus tard être complètement paralysé d’ici la fin de la semaine.

Comme je l’ai écrit à un camarade cette nuit, il est des moments où dans l’histoire sociale de notre pays, les militants PROPRES de notre CGT doivent entrer en RESISTANCE.

Nous sommes des Résistants et l’heure est venue de se comporter comme tels.

La journée va être décisive pour l’avenir de nos retraites, si de nombreuses AG se tiennent et reconduisent la grève, ce sera positif pour entraîner les syndicats et les camarades désorientés par les prises de position peu combatives de nos dirigeants de la CGT.

Les syndicats CGT, fers de lance dans les luttes ne peuvent attendre la venue d’un messie providentiel. La défense de nos retraites et de l’ensemble de nos acquis sociaux, la conquête d’autres acquis, ne peuvent attendre.

"Forte du succès de la mobilisation interprofessionnelle de ce jour, la CGT proposera "demain à l’intersyndicale un programme d’initiatives pour les prochaines semaines contribuant à ancrer et à élargir la mobilisation dès les prochains jours.

La CGT appelle les salariés de l’ensemble des professions à rester mobilisés et unis, à prendre des initiatives dans leurs entreprises, services et administrations et à renforcer le syndicat CGT."

Les travailleurs et l’ensemble des masses laborieuses, ne peuvent se rallier à ce discours très modéré qui ne ressemble pas à celui que devrait être celui de la CGT.

Ce discours pue la trahison à plein nez.

C’est d’ailleurs pour ces raisons que j’ai mis en exergue, l’un après l’autre les communiqués de la fédération des cheminots et de la confédération pour que les choses soient évidentes pour les lecteurs qui auraient encore des doutes quant à la "pureté" extra syndicale des dirigeants syndicaux.

Je suis de ceux qui n’abdiquent jamais et je pense qu’il faut se ressaisir. Nous savons depuis longtemps que les dirigeants syndicaux qui sont tous des permanents, ne se battent pas sur des positions de classe mais pour leurs propres intérêts.

Nous sommes aussi très mal lotis dans le Nord et dans la Marne où nous avons des UD réformistes. Ce qui tue le syndicalisme, ce sont les permanents qui s’accrochent à leurs places comme la vérole sur le bas clergé.

De nombreuses AG vont se tenir. Nos retraites vont se jouer lors de ses AG.

Je pense qu’il est dans notre intérêt à tous d’immédiatement bloquer tous les axes névralgiques du pays afin de le paralyser. C’est le seul moyen que nous, peuple de France, avons pour stopper ce gouvernement au service unique du MEDEF et des nantis de ce pays.

Bien que nous sachions que la grève reconductible ne se décrète pas, il est évident que les déclarations des dirigeants de la confédération CGT et pas seulement à ce niveau, ne visent pas à développer le niveau des luttes que nécessitent pourtant les enjeux que sont nos acquis sociaux, et nos libertés remises en cause par ce gouvernement pétainiste.

Nous savons également que la confédération CGT ne peut pas ne pas tenir compte de la massive expression populaire émise hier dans les rues du pays.

Nous ne pouvons pas laisser nos responsables syndicaux de la CGT s’engager sur le chemin tortueux de la trahison car leurs hésitations, leur "langue de bois", laissent entrevoir la pire des félonies.

Jacques Tourtaux
Militant retraité cheminot CGT

10/09/2010 09:43 par Eddie

Dettes de la France, réforme des retraites et Bilderberg.

Georges Pompidou a été directeur général de la banque Rothschild, une des banques appartenant à l’oligarchie financière mondiale : le groupe Bilderberg. C’est une puissante oligarchie financière composée de multimilliardaires anglo-saxons, qui détient le vrai pouvoir politique aux Etats-Unis et qui gouverne pratiquement le monde. Nos dirigeants sont totalement inféodés à cette oligarchie financière mondiale. Le Bilderberg contrôle donc les systèmes économique, financier, politique et militaire des pays occidentaux, entre autres.

L’article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier 1973 (loi Pompidou/Giscard) interdit à la Banque de France de faire crédit à l’Etat (sans aucun intérêt à payer), obligeant la France à emprunter à des banques privées (Bilderberg) moyennant de très forts intérêts. Avant cette loi Pompidou/Giscard, l’Etat empruntait de l’argent auprès de sa Banque de France sans aucun intérêt, donc aucun surcoût pour le peuple français. Nos dirigeants sont seulement garants des intérêts et profits de leurs maîtres. En récompense leurs maîtres assurent leurs élections ou réélections grâce aux médias serviles leur appartenant à 95%. Vous aurez sans doute remarqué qu’une fois élus, nos dirigeants vassaux ne respectent absolument plus du tout la volonté de leurs peuples (ratification du traité européen, OTAN, guerre en Afghanistan…).

Avec l’Europe, nos dirigeants ont le moyen d’enrichir formidablement leurs maîtres. En effet, ils ont crée l’article 123 du Traité de Lisbonne, qui stipule que les Etats n’ont plus le droit d’emprunter auprès de leurs banques centrales, mais sont dans l’obligation d’emprunter auprès des banques privées (Bilderberg) avec des intérêts. Tous les peuples européens paient donc un impôt au Bilderberg dont le montant représente les intérêts des dettes publiques des divers pays. Ce racket légal et discret permet au Bilderberg d’encaisser des centaines de milliards d’euros par an. Une partie de cette somme sert au Bilderberg à acheter des pans entiers de secteurs publics, préalablement mis en vente par nos dirigeants. Pour seulement la France, fin 2008 la dette publique était de 1327 milliards d’euros, alors que déjà 1306 milliards d’euros d’intérêts ont été payés. Sans la loi Pompidou/Giscard et l’article 123 du Traité de Lisbonne la dette ne serait plus que de 16 milliards d’euros, au lieu de 1327 milliards d’euros. Fin août 2010 le montant de la dette française était d’environ 1619 milliards d’euros, soit 24940 euros par habitant. Le montant du remboursement de la dette prévu pour 2010 est de 43,5 milliards d’euros. Cela représente 85% des 51 milliards d’euros que rapporte l’impôt sur le revenu. A cause donc des intérêts de la dette, créés par nos dirigeants pour leurs maîtres, le remboursement annuel de la dette se fera à vie, indéfiniment !!! Dès le départ l’Europe a été créée pour être une dictature. Le président européen actuel a été élu après que les trois prétendants au poste aient été auditionnés par le Bilderberg. Parmi les milliers de députés européens, seul un député italien a trouvé cela anormal et non démocratique !

Le Conseil d’Orientation des Retraites évalue à environ 25 milliards d’euros par an (1% du PIB) le besoin de financement du système des retraites en 2020. Pour 2010 le déficit de notre système des retraites sera de 32 milliards d’euros. La raison est que le nombre des retraités augmente plus vite que celui des actifs. Cela est dû à la faillite et au déclin irréversibles de la France, dus à la mondialisation et au libéralisme prônés, acceptés, voulus par nos dirigeants, et qui ont entraînés une délocalisation généralisée de nos industries, avec transferts massifs de technologies, et perte définitive de millions d’emplois.

D’où moins de rentrées d’argent dans les caisses de l’Etat actuellement et dans l’avenir. Cela n’a pas empêché nos dirigeants vassaux de donner des centaines de milliards d’euros d’argent des contribuables pour renflouer les banques et assurances escrocs, voleurs, cupides, égoïstes appartenant au Bilderberg. En récompense ces établissements financiers ont aussitôt investi sur les marchés asiatiques, au lieu de prêter aux entreprises, et ont également spéculé contre les Etats qui leur ont donné de l’argent pour les renflouer ! Evidemment aucune sanction de nos dirigeants envers l’oligarchie financière mondiale, leurs maîtres. Les caisses des Etats sont vides et déficitaires. Par exemple pour la France, il n’y a aucun problème de trouver et donner 43,5 milliards d’euros par an au Bilderberg, mais totalement impossible de donner les 20 à 30 milliards d’euros manquants par an pour le financement des retraites. Sur les médias serviles nos dirigeants disent que l’intérêt général est au-dessus de tous les autres. Mais dans la réalité pour nos dirigeants leurs maîtres sont prioritaires sur leurs peuples. Leur priorité absolue est le paiement du racket de 43,5 milliards d’euros à l"˜oligarchie financière mondiale. Avec les chutes des rentrées fiscales présentes et à venir, pour pouvoir formellement payer cette somme annuellement, nos gouvernants diminuent les montants des retraites, des diverses allocations, prestations sociales... Nos dirigeants préfèrent paupériser leurs populations afin de pouvoir payer le racket de 43,5 milliard d’euros au Bilderberg, au lieu d’abroger l’article 123 du Traité de Lisbonne qui permettrait de soulager les populations européennes. Il n’y a que l’Islande qui refuse de payer le racket des autoproclamés maîtres du monde.

Tout est complètement pourri, et surtout il est complètement inutile d’aller voter, car tous les partis politiques sont contrôlés. Pour preuve, pour la France, depuis la loi Pompidou/Giscard de 1973, la droite et la gauche ont été à tour de rôle plusieurs fois au pouvoir. Et le racket du peuple français a continué sans problème. Les syndicats, sensés défendre les intérêts des travailleurs, ne parlent jamais du racket du Bilderberg ni de la priorité d"˜arrêter ce racket. Les gentilles manifestations organisées par les syndicats tous plus ou moins complices du pouvoir sont également inutiles. Au mieux, après comptage du nombre de manifestants par des sbires de nos gouvernants, si le nombre de manifestants dépasse un certain seuil (en général le million de manifestants), la récompense pour le peuple sera seulement un petit os à ronger. Et au final rien de changera.

L’unique façon pour le peuple de faire changer les choses est la contrainte ferme. Rien ne sert de quémander gentiment, il faut exiger fermement. Nos gouvernants ont complètement oublié que c’est le peuple qui commande et ce sont eux qui doivent impérativement obéir.

Malheureusement dans la triste réalité, nos gouvernants obéissent aveuglément seulement à divers oligarques et groupes de pression. Si le peuple n’est pas content, nos gouvernants peuvent compter sur la police, la gendarmerie et même l’armée, pour casser, mater, réprimer toute révolte.

Notre seul salut pour sortir de notre esclavage dissimulé et ignoré par beaucoup de personnes, sera l’effondrement du système mondial au niveau zéro, induit par les prochaines terribles catastrophes naturelles prophétisées. Cela provoquera des guerres civiles induites par les peuples furieux, la fuite de tous nos dirigeants et de leurs complices, et la débâcle du système financier de l’oligarchie mondiale. Après une période de chaos, les survivants devront bien veiller à reconstruire des petites communautés, où les plus sages prendront des décisions pour le bien de leur communauté, et surtout sans Bilderberg, sans politiciens, sans syndicats ou autres parasites inutiles, incompétents, malfaisants, escrocs...

13/09/2010 16:03 par azulejo

Bonjour, je veux moi aussi dénoncer que nos centrales syndicales ne font que nous trahirs car c’est pas en faisant une journée toute les trois semaines qu’on fera reculer ce gouvernement autoritaire.et je veux profiter de cet espace de liberté pour dénoncer l’attitude de censures que l’on trouve sur un Blog et celui de Mr Melenchon où dés que l’on à un discours critique sur cela par exemple et que j’ essayes de mettre un texte critique sur son Blog (le blog de jean luc melenchon) et bien on me censure directement et je suis dans l’impossibilité de passer un quelconque message. Cela fait plusieurs messages censurées dont des messages qui parlait de la Colombie et j’ai essayé d’écrire pour qu’on m’explique pourquoi on me censurait mais à ce jour on ne m’à jamais répondu.
Dans ce blog, en fait il ne passe que les commentaires des beni-oui oui de Mr Melenchon ou bien dans la ligne du Parti de Gauche car ce Mr sous couvert d’être un homme de gauche à mis en place un système de censure sur son Blog et qui censure tout ce qui est critique ou différends à ses opinions et à ses idées générales politiques (du PG) et tu ne dois pas émettre la moindre plus petite critique contre ce Monsieur sinon tu es systématiquement censuré !!!.N’essayer pas si vous êtes membre du Npa ou des Anarchistes de passer un message car il ne passera jamais c’est sûr !.
Alors que c’est soit-disant un Homme de gauche et un Républicain et Démocrate mais il à de droles de conception et de pratique de la démocratie et du respect de l’opinion d’autrui et dans mes messages il n’y à pas de propos racistes et pas non plus de propos insultants vis à vis des autres et donc on ne peut pas me dire que je ne respecte pas une certaine rigueur et que je me conduis mal car cela n’est pas vrai . Ici dessous la dernière réponse que l’on m’à censuré sur le Blog de Melenchon "ce grand démocrate-sic" :

Je suis trés pessimiste quands à notre VICTOIRE car la CGT et la CFDT ne me semble que préparer notre DEFAITE car refaire une journée d’action que le 23 septembre, je n’appelle pas cela vouloir une grêve générale et vouloir combattre vraiment. C’est une erreur tactique et stratégique grave car le texte passe à l’assemblée le 15 septembre et c’est pour moi un début de renoncement et un aveu de faiblesse (si j’étais le pouvoir et Sarkosy je l’interpreterais comme cela et je me dirais ; les syndicats ne veulent pas combattrent).

@ericpg37, tu sais l’unité pour l’unité cela ne donne pas grand-chose et on l’à vu en 1993 comment cela s’est terminé avec la signature de la CFDT au premier recul et regression sur les retraites et il y à qu’à voir avec les socialistes cette fois-ci encore, qui font semblant d’être de notre côté mais qui sont d’accords avec la droite en vérité pour l’allongement de la durée des cotisations à 42 ans !.
PS : un syndicat cela combat !.

Voilà mon message (en deux parties) tel que je souhaitais qu’il passe sur son blog dans la section "commentaire" et je vous laisse juge de ce que pratique les censeurs à la solde de Mr Melenchon et de sa vision trés étroite de la liberté de paroles et de la démocratie et du droit d’expression des citoyens !.Je suis trés en colère contre ce Mr vraiment car c’est intolérable comme manière de proceder. Cordialement. azulejo.

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