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Nous devons fermer nos frontières aux produits étrangers que nous pouvons produire aisément

Algérie. L’OMC, un non-événement. La nécessité du compter sur soi

« Nous avons abandonné le pouvoir aux grandes entreprises, et nous allons connaître une vague de corruption sans précédent qui va s’infiltrer jusqu’aux plus hauts niveaux de l’État. Les forces de l’argent vont tenter de se maintenir au pouvoir en excitant les classes sociales les unes contre les autres jusqu’à ce que toute la richesse se trouve concentrée dans quelques mains et que notre République s’effondre. J’éprouve en ce moment plus d’inquiétude pour mon pays que je n’ai jamais eu, même en temps de guerre. » Abraham Lincoln, 16e président des États-Unis d’Amérique.

Le débat sur l’OMC qui agite la société est de notre point de vue un non-événement tant que l’on ne dit pas de quoi il s’agit s’il est vrai que nous ne devons pas rester en marge du monde. Il nous faut montrer constamment notre volonté d’adhésion à l’OMC dans un partenariat Winn-Winn et non Winn-Lose. Pour l’histoire ce que l’on claironne comme 150 pays ayant adhéré en dehors de la dizaine de pays occidentaux auxquels il faut ajouter quelques pays du Brics, tous les autres pays sont à des degrés divers des losers, des perdants, des éclopés d’une mondialisation laminoir dimensionnée à la taille des plus grands.

Pourquoi ne pas envisager une adhésion avec les grands ensembles qui se constituent en dehors de l’OMC qui est devenue une coquille vide depuis l’échec de Doha il y a dix ans et dont on n’a pas mesuré les causes profondes qui sont celles du chacun pour soi. A telle enseigne que les grands pays s’organisent entre eux et font cohésion pour dépecer les plus faibles.

Il en est ainsi de l’Union européenne qui nous a imposé un Accord d’association véritable marché de dupes. Cette Union européenne constituée des six pays fondateurs s’est vu adjoindre une vingtaine d’autres et par la force des choses ils ont été sauvés car en intégrant l’Union, du même coup ils ont un bouclier protecteur. Un exemple ? La Politique agricole commune a permis à des pays comme la Bulgarie, la Pologne, la Grèce d’avoir une visibilité. Un exemple : l’île de Chypre divisée en deux depuis 1974 a vu sa partie grecque rejoindre l’Union européenne, rejoindre le supermarché européen, pendant que la partie turque est restée arriérée et dépourvue de moyens. D’un côté de la rue vous êtes au XXIe siècle de l’autre vous avez deux siècles de retard !

Des ensembles comme l’Union européenne, les pays du Brics, l’Alena (Alliance Etats-Unis, Mexique, Canada), le Mercosur (Alliance des pays de l’Amérique du Sud) (l’Alliance de Shangaï (Chine, Russie) sont des réponses à la lutte contre la mondialisation. Un exemple ? Les subventions agricoles On se souvient en juillet 2007 de la bataille des Brics contre les Etats-Unis et l’Union européenne. Les pays du Sud campent sur leurs positions. Tant que les Etats-Unis et l’Union européenne refuseront de réduire leurs subventions agricoles, les négociations commerciales resteront au point mort, affirment l’Inde et le Brésil. « La réalité est qu’une nouvelle architecture économique s’est dessinée, insiste le ministre indien. Une nouvelle architecture, avec de nouvelles fenêtres et de nouvelles portes. On ne peut pas faire comme si elle n’existait pas. » L’Inde et le Brésil refusent d’ouvrir davantage leurs marchés aux produits des pays occidentaux tant que ceux-ci n’auront pas diminué leurs subventions agricoles de façon significative. L’Inde et le Brésil exigent que les Etats-Unis et l’Union européenne réduisent leurs aides à l’agriculture, respectivement estimées à 22 milliards de dollars [environ 16 milliards d’euros] et à 55 milliards d’euros car ces subventions maintiennent le prix des denrées alimentaires à un niveau artificiellement bas sur les marchés mondiaux et nuisent à la compétitivité des paysans des pays émergents.

Le feuilleton de l’OMC

L’Algérie a entamé le processus d’accession à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. En théorie si l’Algérie rejoignant l’OMC pourrait bénéficier d’une certaine expérience dans le commerce international. La réalité est tout autre. Les exportations algériennes sont composées à 98% d’hydrocarbures. Si nous adhérons à l’OMC, nous devrons automatiquement ouvrir le marché à l’international, nous allons, donc être envahis par des produits provenant de l’étranger. Nous sommes incapables de produire des produits de qualité qui peuvent s’exporter malgré les mises à niveau coûteuses des rares entreprises qui ont échappé au laminoir du FMI et de la Banque mondiale qui nous ont fait détricoter le tissu industriel hérité de Boumedienne. Adhérer à l’OMC va nous obliger à aligner les prix des carburants et du gaz naturel sur ceux pratiqués à l’international. Ces produits sont subventionnés. Pour preuve, les prix du gaz et du pétrole en Algérie sont les moins chers au monde. Seuls l’Arabie Saoudite et le Venezuela pratiquent des prix bas comme les nôtres. Cela ne veut pas dire OMC ou pas qu’il faut continuer ainsi ! Au contraire il nous faut rapidement aller vers la vérité des prix et répercuter les subventions vers les classes nécessiteuses. Il est scandaleux d’entendre dire que ce n’est pas à l’ordre du jour ! Brader le gas oil à 13 DA alors qu’on l’achète sept fois plus cher en ravitaillant au passage nos voisins de l’Ouest de l’Est et du Sud. Une ville comme Tlemcen consomme quatre fois ce qu’elle ne devrait consommer !

Quel intérêt a l’Algérie à adhérer à l’OMC ?

Une analyse pertinente nous est donnée par Nabil S’biha. Nous la résumons. : « En fait, la première demande formulée par l’Algérie date de juin 1987. Pour répondre aux exigences des membres de l’OMC, l’Algérie a entamé une procédure de déréglementation et de privatisation, notamment dans le secteur des télécommunications et des énergies. La plus importante a été le projet de loi que voulait faire passer l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil. (...) Parmi les dossiers qui font obstacle à l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, nous trouvons celui lié à l’importation des produits pharmaceutiques. Il y avait aussi l’interdiction de l’importation des boissons alcooliques, mais retirée par la suite. (...) » (1)

« Parmi les autres points cruciaux dans cette déréglementation et cette libéralisation à tout va, que demande l’OMC, l’Algérie retient sa position sur la politique des prix. En effet, l’Algérie considère que certains biens et services sont d’une nature stratégique et peuvent en conséquence être administrés par l’État. Un certain nombre de produits alimentaires sont fixés par l’administration centrale, de même pour les prix des produits énergétiques (hydrocarbures et électricité), des médicaments et des transports. (...) Bien sûr que le système de subvention actuel est mal géré et profite à toutes les couches sociales au lieu de le centrer sur la plus défavorisée. Mais mettre en oeuvre un programme qui profite juste aux nécessiteux implique beaucoup d’efforts et une gestion plus efficace.

Du moment où les pays développés subventionnent à grande échelle leurs produits, alors pourquoi l’Algérie ne doit pas faire de même ? A titre d’exemple : l’Union européenne consacre la grande partie de ses subventions à la Politique agricole commune (PAC), soit presque 436 milliards d’euros pour la période 2014-2020. De même pour les USA qui subventionnent leur industrie du coton (...) Pour conclure, nous dirons que vous avez constaté, lors de cette analyse, que l’adhésion à l’OMC n’est pas du tout souhaitable. Cependant, au lieu de rester sur l’économie de rente qui range l’économie (cf. le syndrome Hollandais), via les importations, nous devons mettre en place des stratégies de développement de long terme. Il faut se concentrer davantage sur les capacités algériennes. Nous devons fermer nos frontières aux produits étrangers que nous pouvons produire aisément. Bref : Patriotisme Economique, Protectionnisme Intelligent et des Institutions Fortes et Transparentes. Voilà les trois concepts essentiels pour développer notre économie ».(1)

Au forum d’El Moudjahid du 15 octobre un débat a eu lieu. En clair, les intervenants étaient d’accord pour des raisons diverses : « L’OMC ? Oui, mais pas pour le moment. » L’Ugta n’a pas manqué de mettre en garde contre les répercussions négatives qui découleraient de cette adhésion. Arguant de la mauvaise expérience avec l’Union européenne. Pour étayer ses propos, celui-ci a cité le cas de la Tunisie, membre de l’OMC depuis 1990. A l’en croire, le voisin tunisien aurait perdu 380.000 emplois rien que dans le secteur des textiles.

Walid Aït Saïd de L’Expression a rapporté assez fidèlement mes propos. Je les complète : « L’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est secondaire. Le vrai débat n’est pas là, mais se situe dans l’avenir économique du pays. De quoi sera fait demain ? Nous ne pouvons pas continuer à nous tenir le ventre à chaque fois que le baril de pétrole frémit ? » « Nous sommes une économie de rente. Avec 30.000 importateurs pour 300 exportateurs. Jusqu’à quand pourrons-nous supporter cette situation ? Nous avons beaucoup investi dans le social c’est une bonne chose mais cela ne crée pas de richesse. Il nous faut aller vers une transition qui nous mènera vers une économie de la connaissance. On doit créer de la richesse. Il faut expliquer aux gens qu’ils ne payent pas le gas-oil à son prix de un dollar pour être revendu à 13 dinars en pompe à essence. » Il n’est pas normal que quelqu’un qui utilise l’eau pour remplir une piscine ou faire fonctionner une usine paye le même prix que celui qui l’utilise pour boire. On doit revoir notre politique de subvention en essayant de protéger le pouvoir d’achat des couches les plus vulnérables. »

Déjà, dans un débat tenu en 2004 sur l’Accord d’association avec l’Union européenne, en présence de Janis Sakellariou, porte-parole de la politique étrangère du Parti socialiste au Parlement européen, des universitaires, des opérateurs économiques, l’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, j’avais mis l’accent sur le fait que l’accord n’accorde pas d’importance à une somme de chapitres comme l’énergie, la formation et la circulation des personnes. L’Europe refoule les immigrés dont elle n’a pas besoin mais encourage les compétences à rester, à travailler c’est cela l’émigration choisie. Les diplômés coûtent 100.000 dollars d’après l’Unesco pour un cadre. Ce sont des dizaines de milliers de diplômés que l’Algérie perd chaque année. L’Europe des Vingt-cinq s’intéresse plus aux biens et aux marchandises qu’à la circulation des personnes.

Le vrai danger dans l’immédiat

A des degrés divers nous donnons l’impression de nous noyer dans un verre d’eau - en parlant d’OMC - alors que le tsunami de la chute des prix du pétrole est imminent. Ce qui me fait réagir, c’est la chute anormale des prix du pétrole qui ne peut s’expliquer uniquement par le marasme économique mondial et la faible demande. Une publication parue le 15 octobre a attiré mon attention. Il est question d’une manoeuvre de l’Arabie Saoudite pour faire plier les Etats-Unis en rendant le pétrole de schiste non rentable si le prix du baril chute.

Nous lisons : « Les Saoudiens font chuter le prix du pétrole pour augmenter leur influence sur la politique des États-Unis au Moyen-Orient (..) Obama a dit au début de son discours qu’il y a maintenant plus « de pétrole produit à la maison que nous n’en achetons du reste du monde, » pour la première fois en deux décennies. (...) Le Royaume saoudien, le plus grand producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est prêt à accepter des prix du pétrole en dessous de 90 $ le baril, et peut-être de descendre jusqu’à 80 $, pendant un ou deux ans, selon les personnes qui ont été mises au courant de conversations récentes. (...) Le ministre du Pétrole du Koweït, Ali al-Omair, a été cité dimanche dernier par l’agence de presse Kuna, disant qu’il était peu probable que l’Opep réduise sa production de pétrole dans le but de soutenir les prix, car une telle mesure ne serait pas nécessairement efficace. Omair précisa que 76 $ à 77 $ le baril pourrait être le niveau qui mettrait fin à la baisse des prix du pétrole, puisque c’était le coût de production du pétrole aux États-Unis et en Russie. Les Saoudiens et les autres producteurs du Golfe ont tous des soldes de compte courants positifs. Ils peuvent facilement se permettre des prix du pétrole plus bas. » (2)

Permettre au Brent de descendre en dessous des 85 $ pourrait ralentir le boom du pétrole de schiste américain parce que certains producteurs perdraient de l’argent en pompant à ce prix, rapporte Francisco Blanch, responsable de la recherche des matières premières à Bank of America, dans un Rapport du 9 septembre. Freiner le boom de pétrole de schiste nous laisserait dépendants vis-à-vis de l’énergie du Moyen-Orient, dit Blanch (Bank of America). « Les Saoudiens profitent de la situation pour tester la limite sur le schiste des Etats-Unis. » (2)

De facto, le chef de file de l’Opep a la « puissance de feu financière » pour supporter des prix aussi bas que 70 $ pendant deux ans sans éprouver de difficultés économiques, selon Energy Aspects Ltd, un consultant à Londres. Le Royaume tient des réserves évaluées à 741,6 Mds en juillet, presque le double du niveau d’il y a cinq ans, selon l’Agence monétaire d’Arabie Saoudite. Cette stratégie permettra aux dictateurs du Golfe non seulement de conserver leur part de marché, mais les Saoudiens et d’autres vont utiliser cette stratégie pour ralentir, voire arrêter, les ouvertures américaines vers l’Iran et faire pression sur les États-Unis pour permettre un changement de régime en Syrie. » (2)

En fait, il est possible que cette stratégie aura aussi comme répercussion de ruiner des petits pays producteurs comme l’Algérie. On se souvient qu’en 1986 la même Arabie Saoudite a voulu rivaliser en inondant le marché avec Margareth Teatcher et les gisements de la mer du Nord. Résultat des courses : le prix du pétrole a chuté à 9 dollars, l’Algérie a commencé à s’endetter pour nourrir sa population et nous avons perdu de 1986 à 1989, 18 milliards de dollars. Plus que jamais, il ne faut pas attendre que les prix baissent, il faut au contraire prendre les premières mesures pouvant donner une certaine sécurité en réduisant le train de vie de l’Etat de 10%. C’est possible, si chacun de nous se sent concerné.

L’adhésion à l’OMC est un leurre, nous devons nous focaliser sur les vrais périls qui nous guettent. Une baisse encore du pétrole, si on ne fait rien pour l’endiguer peut être un catalyseur d’une mal-vie sociale qui est peut-être le but recherché par les architectes de la déstabilisation des pays fables. Il ne faut pas croire que l’Algérie est « too big to fail ». Trop grosse pour chuter, Rien n’est impossible pour les architectes du Nouvel Ordre. Nous sommes avertis.

Chems Eddine CHITOUR

»» http://lexpressiondz.com

1. http://www.mondialisation.ca/quel-interet-a-lalgerie-a-adherer-a-lomc/5385694

2. http://reseauinternational.net/les-saoudiens-font-chuter-prix-du-petro...


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