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Comment Al-Qaeda est arrivé à régner sur Tripoli (Asia Times)

Abdelhakim Belhaj, émir du GICL/AQMI

Son nom est Abdelhakim Belhaj. Certains au Moyen-orient ont peut-être entendu parler de lui mais en occident et ailleurs son nom est pratiquement inconnu.

Alors voici une séance de rattrapage. Parce que l’histoire de comment un agent d’Al-Qaeda a pu se retrouver haut-commandant militaire à Tripoli va - une fois de plus - briser l’immense champ de miroirs qu’est «  la guerre contre le terrorisme » et compromettre sérieusement la propagande patiemment concoctée par l’OTAN sur son «  intervention humanitaire » en Libye.

La forteresse de Kadhafi, Bab-al-Aziziyah, fut envahie et conquise la semaine dernière principalement par les hommes de Belhaj - qui ont été le fer de lance de la milice des Berbères dans les montagnes du sud-ouest de Tripoli. La milice est connue sous le nom de Brigade Tripoli et elle a été secrètement entraînée pendant deux mois par les Forces Spéciales US. Elle s’est révélée la milice la plus efficace au cours de ces six mois de guerre civile/tribale.

Mardi dernier, Belhaj jubilait déjà sur la victoire et racontait comment les forces de Kadhafi s’enfuyaient «  comme des rats » (notez que Kadhafi emploie la même métaphore pour désigner les rebelles).

Abdelhakim Belhaj, alias Abu Abdallah al-Sadek, est un djihadiste libyen. Né en mai 1966, il a fait ses premières armes avec les moudjahidin lors du djihad anti-soviétique en Afghanistan dans les années 80.

Il est le fondateur du Groupe islamique combattant en Libye et de facto son émir - avec Khaled Chrif et Sami Saadi comme adjoints. Après la prise de pouvoir par les Taliban à Kaboul en 1996, le GICL a maintenu deux camps d’entraînement en Afghanistan ; un de ces camps, à 30 km au nord de Kaboul et dirigé par Abu Yahya, est strictement réservé aux djihadistes proches ou appartenant à Al-Qaeda.

Après le 11/9, Belhaj s’est installé au Pakistan et aussi en Irak, où il s’est lié d’amitié avec ni plus ni moins que l’ultra radical AbuMusab al-Zarqawi - tout ceci avant qu’Al-Qaeda en Irak ne prête allégeance à Oussama Ben Laden et Ayman al-Zawahiri et ne renforce radicalement ses actions.

En Irak, les Libyens constituaient le contingent étranger de djihadistes sunnites le plus nombreux, devancés uniquement par les Saoudiens. De plus, les djihadistes libyens ont toujours été des «  super stars » dans les hauts échelons de l’Al-Qaeda «  historique » - d’Abu Faraj al-Libi (commandant militaire jusqu’à son arrestation en 2005. A présent il fait partie des 16 prisonniers «  importants » de la base militaire US à Guantanamo) à Abu al-Laith al-Libi (un autre commandant militaire, tué au Pakistan au début de 2008).

Le GICL a été sous la surveillance de la CIA depuis le 11/9. En 2003, Belahj a été finalement arrêté en Malaisie puis transféré, dans le plus pur style «  rendition » dans une prison secrète à Bangkok où il était torturé quotidiennement.

En 2004, les Américains ont décidé d’en faire cadeau aux services secrets Libyens - jusqu’à sa libération par le régime de Kadhafi en mars 2010, en compagnie de 211 autres «  terroristes », une opération publicitaire annoncée en grande fanfare.

Le chef d’orchestre était Saif Islam al-Kadhafi en personne - la figure moderne et éduquée au London School of Economics du régime. Les dirigeants du GICL - Belhaj et ses adjoints Chrif et Saadi - publièrent un confession de 417 pages intitulée «  études correctives » où ils déclaraient que le djihad contre Kadhafi était terminé (et illégal), avant d’être finalement libérés.

Un compte-rendu fascinant de tout le processus est disponible dans un rapport intitulé "Combating Terrorism in Libya through Dialogue and Reintegration" (Combattre le terrorisme en Libye par le dialogue et la réinsertion) . [1] Notez que les auteurs, des «  experts » en terrorisme basés à Singapour et qui furent accueillis et choyés par le régime, expriment leurs «  chauds remerciements à Saif al-Islam Kadhafi et la Fondation Internationale Kadhafi pour la Charité et le Développement pour avoir rendu la visite possible ».

Puis en 2007, Zawahiri, le numéro 2 d’Al-Qaeda à l’époque, annonça officiellement la fusion entre la GICL et Al-Qaeda du Maghreb Islamique (AQMI). Depuis, GICL et AQMI sont la même organisation et Balhaj était et est le chef (émir).

Venons-en à février 2011, Belahj, en homme libre, décide de retourner à ses activités djihadistes et d’engager ses hommes dans le soulèvement planifié de la Cyrénaïque.

Tous les services de renseignement des Etats-Unis, de l’Europe et du Monde arabe savent qui il est. Il a déjà fait savoir que lui et ses hommes ne se contenteront de rien de moins que l’application de la charia en Libye.

On aura beau chercher partout et se raconter des histories, il n’y a rien de «  démocratique » chez lui. Mais l’OTAN n’a pas voulu s’en séparer sous prétexte qu’il n’aimait pas beaucoup les «  infidèles ».

L’assassinat fin juillet du commandant militaire rebelle, le général Abdel Fattah Younis, par les rebelles eux-mêmes semble être l’oeuvre de Balhaj ou de gens très proches de lui.

Il est important de savoir que Younis - avant de se retourner contre le régime - avait dirigé les forces spéciales libyennes qui combattaient férocement le GICL dans la Cyrénaïque entre 1990 et 1995.

Le Conseil National de Transition (CNT), selon un de ses membres, Ali Tarhouni, raconte que Younis aurait été tué par une organisation obscure appelée Obaida ibn Jarrah (du nom d’un des compagnons du Prophète). Apparemment, le groupe a disparu sans laisser de traces.

Ce n’est pas un hasard si tous les hauts commandants militaires des rebelles sont du GICL/AQMI, de Balhaj à Tripoli à un certain Ismael as-Salabi à Benghazi en passant par Abdelhakim al-Assadi à Derna, sans oublier un membre important, Ali Salabi, qui siège au coeur du CNT. C’est Salabi qui a négocié avec Saif al-Islam Kadhafi la «  fin » du djihad du GICL/AQMI, leur garantissant ainsi un nouvel avenir radieux sous l’étiquette de «  combattants de la liberté ».

Pas besoin d’une boule de cristal pour imaginer les conséquences lorsque le GICL/AQMI - qui a remporté le pouvoir militaire et fait partie des «  vainqueurs » - se montrera très peu disposé à céder son pouvoir juste pour satisfaire aux caprices de l’OTAN.

Pendant ce temps, dans les brouillards de la guerre, il n’est pas clair si Kadhafi veut entrainer la Brigade Tripoli dans une guerre urbaine ou forcer le gros des troupes rebelles à pénétrer l’immense zone de la tribu Warfallah.

L’épouse de Kadhafi fait partie de la tribu Warfallah, la plus grande tribu de la Libye d’une population de 1 million et composé de 54 sous-tribus. On raconte dans les couloirs de Bruxelles que l’OTAN s’attend à ce que Kadhafi livre combat pendant des mois, sinon des années, ce qui explique la prime offerte, dans le plus pur style du Texas de George W. Bush, et le retour résigné de l’OTAN à son plan initial qui a toujours été celui d’éliminer Kadhafi.

La Libye fait peut-être face au spectre d’une guérilla à deux têtes ; les forces de Kadhafi contre le faible gouvernement central du CNT et les troupes de l’OTAN au sol ; et la nébuleuse GICL/AQMI dans un djihad contre l’OTAN (s’ils sont écartés du pouvoir).

Kadhafi est peut-être une relique dictatoriale du passé, mais on ne monopolise pas le pouvoir pendant 40 ans pour rien et sans que ses services de renseignement n’apprennent deux ou trois choses.

Depuis le début, Kadhafi a dit que l’opération était appuyée de l’étranger et par Al-Qaeda ; il avait raison (même s’il a oublié de dire que cette guerre était par dessus tout celle du président français néo-Napoléonien Nicolas Sarkozy, mais c’est une autre histoire).

Il a aussi dit que l’opération était un prélude à une occupation étrangère dont l’objectif était de privatiser et prendre le contrôle des ressources naturelles de la Libye. Il se pourrait qu’il ait - une fois de plus - raison.

Les «  experts » de Singapour qui ont salué la décision du régime de Kadhafi de libérer les djihadistes de GICL/AQMI ont qualifié cette décision de «  stratégie nécessaire pour réduire les menaces à l’encontre de la Libye ».

Désormais, le GICL/AQMI peut agir en tant que «  force politique locale ».

Dix ans après le 11/9, il n’est pas difficile d’imaginer un certain crâne jeté au fond de l’océan sourire de toutes ses dents.

Pepe Escobar

SOURCE : http://atimes.com/atimes/Middle_East/MH30Ak01.html

(1) voir ici : http://www.pvtr.org/pdf/Report/RSIS_Libya.pdf

Traduction "eh oui, les salauds finissent toujours par s’entendre" par Viktor Dedaj avec probablement les fautes et coquilles habituelles.

COMMENTAIRES  

31/08/2011 10:37 par Jean-Luc Guilmot

Merci pour cette belle traduction.

Dans cette vidéo de 9 min (mars 2011) sous-titrée par mes soins, Alex Jones détricote pas à pas le CANULAR Al Qaïda de ces 20 dernières années à la lumière des derniers évènements en Libye, où l’ennemi d’hier semble soudainement redevenir plus ou moins fréquentable.

Al Qaïda, cette création du Pentagone — comme abondamment documenté — cette boîte à outils multifonction apte à fomenter des troubles aux quatre coins de la planète depuis 1991, et contribuer à mettre en place tambour battant un modèle de mondialisation qui érode une à une les libertés fondamentales sous le fallacieux prétexte de besoins accrus en sécurité.

31/08/2011 11:18 par legrandsoir

J’ai beaucoup de mal avec Alex Jones...

31/08/2011 13:11 par DURUTTI

Quand les théoriciens du complot deviennent des alliés objectifs...
Franchement Alex jones...

Le bonjour à Elvis Presley ( il serait en cavale avec Khadafi)

31/08/2011 13:37 par legrandsoir

...à moins qu’il ne soit avec Ben Laden ? Ou dans la grotte des armes de destruction massive ? Y’a les petits théoriciens du complot qui ne font de mal à personne, et puis y’a les gros comploteurs qui tuent quelques millions di’irakiens, libyens, afghans, etc...

Durutti s’en fiche de l’article, de son contenu, de sa véracité ou non, de ses conséquences ou implications. Nan, Durutti a une mission ici, alors il lance des petites piques - pas très pointues.

Officiel : on tient notre nouveau troll. (Bishop, désolé, vous êtes détrôné)

31/08/2011 13:48 par DURUTTI

Je ne faisais que commenter la video d’Alex Jones mis en lien dans un commentaire.

31/08/2011 15:03 par Jean-Luc Guilmot

Pour compléter l’info :

L’auteur de l’article, Pepe Escobar, souriant, interviewé par skype par Alex Jones le 30/08/11

(1) http://www.youtube.com/watch?v=5P_y8c78G5s (à partir de 6:50)
(2) http://www.youtube.com/watch?v=i4fpJWlLFWA

Vivant et très intéressant.

(PS. A propos de l’interviewer : rester ouvert. Que le style ou certaines de ses prises de position irritent ou pas, peu importe).

31/08/2011 16:24 par Erwan

Analyse pertinente que je partage à tous points de vue. Je prends la liberté de la répercuter sur mon modeste blog erwandekeramoal.canalblog.com avec votre permission et, bien entendu en citant les sources.

31/08/2011 16:45 par Anonyme

Avec AJ on est au-delà du "beaucoup de mal" , non ?
Il m’avait "intéressé" lorsque je l’avais découvert pour ensuite réaliser de qui il s’agi(ssai)t.
Libertarien, anti-communiste primaire, etc. ses propos et plusieurs de ses "analyses" l’ont totalement disqualifié.
Et je suis plutôt surpris de lire que Mr Guilmot, dont j’apprécie le travail, y fasse référence.

Bien à vous.

31/08/2011 18:41 par le moine obscur

Bref tout ça pour dire que les libyens sont mal barrés et que les dirigeants occidentaux par OTAN interposé sont encore allés foutre le bordel dans un pays pour des raisons financières évidentes. Un braquage de plus mais après tout ce ne sera pas le dernier.Et comme dans une série télé au scénario minable, Le "fréquentable" Kadhafi est devenu un nouveau Saddam qui fut lui aussi un temps "fréquentable", quand des membres de "l’infréquentable" Al Quaïda (dont on nous a répétés ad nauseam qu’ils étaient le mal incarné) sont redevenus fréquentables. Donc le bien devient mal et vice-versa ! Tout ça s’apparente à gros foutage de gueule et à une oeuvre d’un cynisme nauséeux. Face à tout ce merdier même deux tablettes de paracétamol ne calment pas ma migraine. Quand je pense que les grands dirigeants occidentaux tournent leurs yeux de vampire vers la Syrie et bien je crois que bientôt le sol de notre pauvre planète sera encore souillée de sang innocent jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus...
Quant à Alex Jones, l’important avec ce genre de personnes est de prendre ce qu’il a d’intéressant à dire tout en faisant des croisements pour recouper les infos. Et puis je préfère avoir affaire à ce gueulard qu’à des gens soit disant "bien comme il faut" du genre Obama mais qui font tuer des dizaines de milliers de personnes et détruisent la vie de centaines de milliers d’autres. A ma connaissance Alex Jones n’a pas de sang sur les mains, il fait son show c’est tout.

01/09/2011 00:29 par do

Bien entendu, les militants de base d’al-Qaïda l’ignorent, mais leurs chefs sont tous au service de la CIA.

11 septembre 2001 - BUSH ET CHENEY SONT IMPLIQUÉS :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1440

(L’article est long, mais il date du 24 décembre 2001 ! Si vous le lisez, vous ne le regretterez pas. Si comme tous les internautes, vous êtes trop pressés, regardez au moins la photo qui l’accompagne tout en haut de la page. Cliquez dessus pour l’avoir en plus grand. Patience, en ce moment mon site est très lent et il faut du temps pour que la photo aggrandie soit arrivée de façon très nette. Ca vaut largement le coup !)

01/09/2011 12:30 par Anonyme

Le texte qui est dans les sous-titres existe-t-il quelque-part, disponible à la lecture - lente et sans images ? Et à l’examen critique des propos d’Alex Jones ?

Par ailleurs, si beaucoup ont "beaucoup de mal" avec Alex Jones, partageant en cela le point de vue du "nouveau" troll (c’est peut-être toujours le même, d’ailleurs, affecté au Grand Soir, le pauvre...), il doit bien y avoir une raison, non ? Un mensonge éhonté ? Une vision du monde tellement pessimiste qu’elle ferait baisser les bras au lieu de retrousser les manches ? Une révérence, avec génuflexion ou silence complice, à l’anti-communisme cher - au coeur et au porte-monnaie - depuis longtemps aux Etats-Unis ?

Il est convenu, à droite comme à gauche, d’accoler le mot "dictateur" au nom de Mouammar Kadhafi, la différence étant que c’est un dictateur "à abattre" pour la première, et un dictateur, certes, mais "malgré tout préférable" pour la seconde. Les deux se situant, en Douce France, sur les hauteurs d’un peuple qui a déjà méprisé, du haut sans doute de sa "Révolution" de 1789, jugé... et colonisé tant et plus (Comme l’Espagne, l’Angleterre, le Portugal, les Pays-Bas, etc. , tous pays européens, mais c’est pas une raison). Il est convenu aussi de qualifier Alex Jones de "douteux" et autres adjectifs destinés à disqualifier ses propos comme étant d’extrême droite - le "nouveau" slogan étant que "les extrêmes se touchent" (démonstration et références évitées soigneusement), donc l’extrême gauche, c’est l’extrême droite. CQFD.

Tout ça ne risque-t-il pas de faire le lit (si on ose dire, maintenant) de DSK ?

01/09/2011 12:53 par legrandsoir

Dans la vidéo, P. Escobar ne dit rien de plus que son article.

Les extrêmes se touchent, c’est vrai. La preuve, la CFDT et le MEDEF ont été surpris dans une position sans équivoque.

01/09/2011 14:14 par DURUTTI

Prendre la CFDT n’était certainement pas le bon exemple à prendre !!!

A la Poste par exemple, on peut remercier la CFDT pour son alliance avec le PS concernant le premier changement de statut en 1990.
Puis son inaction en interne dans le processus de privatisation de La Poste.

On se souviendra aussi de 1995.

La CFDT est surement le syndicat le plus proche du MEDEF.

01/09/2011 14:50 par legrandsoir

C’est exactement ce que je voulais dire.

la CFDT est un excellent exemple lorsqu’on l’a connue gauchiste au possible, pure et dure, etc... Et le résultat final ?

Mais comme disait Lénine, grattez un extrémiste, en-dessous vous trouverez un opportuniste.

01/09/2011 19:36 par lisa

Il ne faut pas oublier que l’épouvantail alquaida est une création USA utilisée contre l’Union Soviétique en Afghanistan. C’est donc normal que l’épouvantail rentre à la maison quand on le siffle, pour les besoins de la réalpolitik, comme ils disent. Comme d’habitude, les désarmés paient les pots cassés ; puisque nulle n’osera attaquer une nation surarmée. Le mot pacifiste n’a plus de sens dans un monde qui fabrique et vend davantage d’armes que de blé.

01/09/2011 22:01 par Torsade de Pointes

Dans cette affaire libyenne, la bourgeoisie d’argent, les milieux d’affaires, toute la canaille financière, ont donné la pleine mesure de leur ignominie. Armer des rebelles dont on ne pouvait ignorer qu’ils étaient des brutes capables de toutes les atrocités possibles, bombarder les infrastructures d’un pays afin de mettre la population à genoux dans l’espoir que celle-ci se retournera contre le régime en place, quitte à provoquer des millliers de morts civiles, tout cela sous couvert d’intervention humanitaire, relève, en effet, de la plus haute infamie. On pourrait écrire de nombreux livres sur cette odieuse guerre "• et on en écrira de nombreux "•, tant elle fourmille d’aspects proprement crapuleux et choquants. Cette guerre signe la faillite de la démocratie parlementaire, de la presse, et de l’intelligentsia occidentale. On parlait naguère de complexe militaro-industriel ; c’est aujourd’hui de complexe médiatico-politico-militaro-industriel qu’il faudrait parler, tant le pouvoir politique, les hautes sphères des armées otaniennes, les médias en vue, et les milieux économiques sont imbriqués en un seul et grand système, détenant le pouvoir absolu.

L’actuelle classe dirigeante a fait là la démonstration de son extrême nocivité et doit donc être évincée le plus promptement possible, avant qu’elle ne puisse commettre davantage de dégâts encore "• en effet, la Syrie, puis l’Iran figurent au menu des seigneurs de la guerre. Pourra-t-on se débarrasser de cette engeance sans effusion de sang ? On peut en douter, au vu des abominations dont ils se sont montrés capables envers des civils libyens, et si on se souvient qu’ils se sont donné les moyens juridiques d’agir violemment contre une population insurgée, par tel article précis de leur fichu traité de Lisbonne, qui leur confère le droit de tirer à balles réelles en cas d’insurrection populaire. On ne peut être que très pessimiste, en plus d’être écoeuré.

02/09/2011 00:46 par act

Ici l’anonyme (par erreur) du 31/08/2011 à 16:45
pour celui du 01/09/2011 à 12:30 entre autres…

A.Jones n’est pas "douteux", il est libertarien, paléo-conservateur et anti-communiste assumé, revendiqué même. "Libertarien" devrait suffire à le situer…dans le camp adverse.
Il n’est ni un allié, ni une référence. Ne pas le comprendre ou le nier peut s’expliquer soit par un manque de culture politique qu’il est toujours temps de combler, soit par une volonté de semer la confusion que l’imposture libertarienne pratique avec la même arrogance que l’extrême droite. Champions de l’oxymore d’"anarcho-capitaliste" (ça m’énerve rien que de l’écrire) au "national-socialisme"…
Et ce n’est pas parce que le lectorat du GS n’est pas dupe quant au discours "convenu" sur la Libye et Kadhafi qu’il devrait s’intéresser à cet imposteur grand pourvoyeur en confusion et amalgames -justement- auprès des téléads.

La confusion toujours mais aux extrêmes ? Légalistes ou clandestines ?
Si nous parlons des extrêmes de l’échiquier politique légaliste actuel nous avons :
- au fond à droite, les FN, VB, NVA et autres (néo)fascistes-non-violents ; talonnés et même parfois devancés par la droite vu le glissement toujours plus à droite de l’éventail…
- au bout à gauche quelques petits partis ou organisations comme les NPA, PTB, FdG, etc…
Et il faudra m’indiquer où exactement se toucheraient ces extrêmes ? Au corps-à corps ?
Quand l’extrême droite triomphe, généralement par un coup, elle commence par éliminer physiquement l’extrême gauche, puis la gauche, s’il en reste…déjà oublié ?
Quant aux extrêmes clandestines et violentes, mis à part ces deux qualificatifs tout les oppose. Ici les "avants gardes armées" et auto-proclamées du prolétariat ont plus souvent servi le système que le contraire. Mais cela ne m’empêche pas de distinguer deux stratégies radicalement différentes. Un attentat ou assassinat ciblé (AD, RAF, etc) n’a rien à voir avec la "stratégie du choc" et "aveugle" pratiquée par les nervis de l’autre bord (Bologne, Tuerie du Brabant et autres opérations Gladio).

Stop the confusion !

02/09/2011 11:24 par sofà­

@ Act, dont j’ai pu comprendre qu’il parlait de Belgique et à propos de "convergence des extrêmes" :

Dans une interview conjointe de Modrikamen (PP) et Raoul Hedebouw (PTB) parue dans le Vif l’Express (oui, bon il traînait sur une table et je n’avais rien de mieux à faire) de ces dernières semaines, les propos tenus par Hedebouw m’ont laissée un rien perplexe http://www.partipopulaire.be/pp/wp-content/documents/Vif1.pdf (désolée pour le lien mais le lien sur le vif est réservé aux abonnés, ce que je ne suis pas. Enfin, ça permettra au lecteur curieux de prendre connaissance des messages diffusés par l’extrême droite "présentable" de Belgique )

Plus généralement, sur le sujet qui nous occupe, j’ai à nouveau été prise d’une profonde nausée ce matin en entendant Leterme (1er Ministre belge) souligner "qu’il était logique que certains pays qui ont pris leurs reponsabilités en Libye, comme la France et la Belgique, bénéficient de plus de retombées économiques que d’autres, tels que l’Allemagne ou la Russie. Il est important que le CNT reconnaisse que la Belgique a été très active, très courageuse", la Belgique a également demandé à l’ONU de débloquer 100 Millions d’euros (d’avoirs libyens) pour l’aide humanitaire. Le cynisme n’a vraiment aucune limite pour les assassins de l’OTAN. Non seulement les libyens ont reçu des bombes sur la figure au nom de leur protection, mais en plus on est allé puiser dans les fonds d’investissement libyens (et pas l’argent de Khadafi comme on tente de nous le faire croire) pour payer les salaires de leurs assassins, mais en plus la reconstruction, qui générera de l’emploi et des contrats juteux pour les pays participant à cette invasion, sera financée intégralement par les fonds libyens.

02/09/2011 19:10 par act

Bonjour Sofi,

En vous laissant le bénéfice du doute, il y a un sérieux problème dans votre intervention qui pourrait servir d’illustration parfaite aux procédés utilisés par celles et ceux qui veulent semer la confusion.
Vous ne proposez à la lecture que la première page de l’interview, or contrairement à ce que vous écrivez les 3 autres pages sont bien disponibles sur le site du PP (extrême droite) où vous avez extrait la première page !?
Non seulement vous avez un magazine comme "le vif" ("le vif-l’expresse") sur le coin de votre table mais de plus vous surfez le PP ? Le bénéfice du doute donc…
http://www.partipopulaire.be/pp/wp-content/documents/Vif1.pdf
http://www.partipopulaire.be/pp/wp-content/documents/Vif2.pdf
http://www.partipopulaire.be/pp/wp-content/documents/Vif3.pdf
http://www.partipopulaire.be/pp/wp-content/documents/Vif4.pdf

Or l’interview pris dans son entièreté démontre très précisément le contraire de votre propos un rien perplexe, particulièrement les pages 2, 3 et 4, tiens donc !
Le programme, le discours et les actions concrètes de ces deux partis (PTB/PP) sont bien diamétralement opposés, CQFD.

Bien à vous.

PS :
LGS désolé de digresser ainsi mais le thème le mérite, non ?

02/09/2011 19:20 par legrandsoir

LGS désolé de digresser ainsi mais le thème le mérite, non ?

Digressez, digressez, cher ami.

02/09/2011 19:40 par act

Merci cher camarade mais en digressant et surtout en me relisant je réalise que je m’emporte un peu vite,
vous m’en voyez désolé chère Sofi d’autant plus que ma souris me chuchote qu’il semblerait que vous seriez socialiste pratiquante...

A mon tour d’être perplexe, vous conviendrez je l’espère qu’il y a matière.

02/09/2011 21:03 par Sofi

@ Act , vous avez du mal interpréter mon précédent post, Je n’ai jamais dit que la totalité de l’article n’était pas disponible, mais qu’il n’était malheureusement pas consultable sur le site du vif (sauf pour les abonnés), j’aurais préféré ce lien à celui du pp, même si je n’aime pas ce magazine. La lecture moins émotive et plus attentive de mon post, vous le confirmera. L’entrée en matière a sans aucun doute conditionnné mon irritation et ma (mon in)compréhension des autres pages, mais j’y ai tout de même trouvé quelques éléments de perplexité, notamment en ce qui concerne le rôle de l’Etat. Pourquoi avoir réagi sous cet article, parce que vous avez abordé le sujet et que c’était encore frais dans ma mémoire. Ne vous tracassez pas, je suis la première à avoir le sang chaud (sans doute mes origines andalouses). Quant à votre souris, elle brûle ;-)

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