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Comment pense la classe dirigeante (La Jornada)

La crise continue de révéler tout ce qui était caché en temps normal. Cela inclut les projets stratégiques de la classe dirigeante, leur façon de voir le monde, le principal pari qu’ils font pour demeurer une classe dominante. C’est, en gros, son objectif principal, celui qui subordonne tout le reste, y compris les modes de production capitalistes dans l’économie.

Vous pensez peut-être que la crise est juste une parenthèse après laquelle tout redeviendra plus ou moins comme avant. Pas du tout. La crise n’est pas seulement un révélateur, mais le reflet de ceux d’en haut qui remodèlent le monde. Parce que la crise est, en grande partie, provoquée par eux pour écarter ou faire disparaître tout ce qui limite leurs pouvoirs. Fondamentalement, les secteurs populaires, indigènes, noirs et métis de notre continent.

D’autre part, une crise de cette ampleur (il s’agit d’une série de crises qui comprend une crise /chaos climatique, une crise de l’environnement, de la santé et, de façon transversale, une crise de la civilisation occidentale) implique des changements plus ou moins profondes dans la société, les relations de puissances et les pôles de pouvoir dans le monde, dans chaque région et pays. Il me semble nécessaire d’aborder trois aspects, qui ne recouvrent pas toutes les nouveautés de l’éventail de la crise, mais sont, à mon avis, les plus à même d’influencer les stratégies des mouvements anti-systémiques.

Tout d’abord, ce que nous appelons l’économie a subi des changements profonds. Un tableau préparé par l’économiste Tcherneva Pavlina, basé sur des études sur les inégalités de Thomas Piketty, révèle comment le système fonctionne depuis les années 1970, aggravée par la crise de 2008.

Le tableau couvre 60 ans de l’économie américaine, de 1949 à nos jours. Il décrit le part de la croissance qui est appropriée par les 10% les plus riches, et celle qui revient aux autres 90%. Dans les années 1950, par exemple, la tranche de 10% s’est appropriée entre 20 et 25 pour cent des nouvelles recettes annuelles. C’est ainsi que fonctionne une économie capitaliste normale, lorsque le patronat s’approprie la majeure partie des fruits du travail humain, que Marx a appelé la plus-value. C’est l’accumulation du capital par la production de masse.

A partir de 1970, un changement majeur se produit et devient tout à fait visible dans les années 1980 : les 10% de riches commencent à s’approprier 80 % de la richesse et seulement 20% de celles produites chaque année reviennent aux 90% restants. Cette période correspond à l’hégémonie du capital financier, ce que David Harvey a appelé l’accumulation par dépossession ou pillage.

Mais quelque chose d’extraordinaire s’est produite depuis 2001. Non seulement les plus riches raflent tout mais, depuis 2008, s’accaparent également d’une partie des biens des autres 90%, comme leur épargne ou leurs biens. Comment appeler un tel mode d’accumulation ? C’est un système qui n’est plus en mesure de reproduire les rapports capitalistes car il consiste à voler. Le capitalisme extrait de la plus-value et accumule des richesses (même par dépossession), tout en généralisant les relations capitalistes, et pour cela s’appuie sur le travail salarié et non sur l’esclavagisme (je dois ces réflexions à Gustavo Esteva, qui les a formulées à l’époque de la petite école zapatiste et lors d’échanges ultérieurs).

Il est probable que nous entrons dans un système encore pire que le capitalisme, une sorte d’économie du vol, plus proche du mode de fonctionnement des cartels du narcotrafic que de celui des entreprises que nous avons connues dans la majeure partie du XXe siècle. Il est probable aussi que cela n’avait pas été prévu par la classe dirigeante et que ce n’est que le résultat de la recherche excessive de profit dans l’exercice de l’accumulation par dépossession, ce qui a donné naissance à une génération de vautours/loups incapables de produire quoi que ce soit autre que la mort et la destruction autour d’eux.

Deuxièmement, le fait que le système fonctionne de cette manière implique que ceux d’en haut ont décidé de se sauver aux frais de l’humanité toute entière. À un moment donné, ils ont rompu tout lien émotionnel avec les autres êtres humains et sont prêts à provoquer une catastrophe démographique, comme le suggère le tableau ci-dessus. Ils veulent tout.

Par conséquent, eu égard au mode de fonctionnement du système, il serait plus approprié de parler de « Quatrième Guerre mondiale » (à l’instar du sous-commandant Marcos) que de « accumulation par dépossession », parce que l’objectif est l’humanité toute entière. Il semble que la classe dirigeante a décidé que le niveau actuel de développement technologique lui permet de se passer du travail salarié qui crée la richesse, et qu’elle ne dépend plus de consommateurs pauvres pour écouler ses produits. C’est peut-être du délire induit par l’orgueil, mais il paraît néanmoins clair que ceux d’en haut ne cherchent plus à diriger le monde selon leurs anciens intérêts, mais cherchent à créer des régions entières (et parfois des continents) où régnerait le chaos total (comme c’est le cas au Moyen-Est) et d’autres régions où régnerait une sécurité absolue (comme certaines parties des États-Unis et de l’Europe, et les quartiers riches de chaque pays).

Bref, ils ont renoncé à l’idée d’"une" société pour la remplacer par celle d’un camp de concentration.

Troisièmement, ceci a des implications énormes pour la politique de ceux d’en bas. La démocratie n’est plus qu’une arme brandie contre des ennemis géopolitiques (à commencer par la Russie et la Chine), mais ne s’applique pas aux régimes amis (Arabie Saoudite), et n’est plus le système qui a pu avoir en d’autres temps une certaine crédibilité. Il en va de même pour l’état-nation, à peine un obstacle à surmonter comme en témoignent les attaques contre la Syrie en violation de la souveraineté nationale.

Il n’y a pas d’autre voie que d’organiser nous-mêmes notre monde, dans nos espaces/territoires, notre santé, notre éducation et notre autonomie alimentaire. Avec nos propres pouvoirs pour prendre des décisions et les appliquer. Ou plutôt, avec nos propres institutions d’auto-défense. Sans compter sur les institutions de l’Etat.

Raúl Zibechi

Traduction "dis comme ça, ça donne envie d’un grand Grand Soir" par VD pour le petit Grand Soir avec très probablement plus de fautes et de coquilles que d’habitude.

 http://www.jornada.unam.mx/2014/10/03/opinion/026a2pol

COMMENTAIRES  

08/10/2014 00:46 par anonyme

Si ce genre d’article était étudié dans les universités, la fameuse classe dirigeante ne ferait pas long feu. Tous les malheurs de ce monde proviennent de l’ignorance des peuples savamment entretenue. Malgré que je savais ce genre de choses, cet article me choque encore. Par acquis de conscience je viens de le partager sur les réseaux sociaux mais vu leurs contenus, je doute qu’il réveille qui que ce soit malheureusement. Quelle brutalité psychologique que cet article.

08/10/2014 08:22 par Cunégonde Godot

Raúl Zibechi :

Troisièmement, ceci a des implications énormes pour la politique de ceux d’en bas. La démocratie n’est plus qu’une arme brandie contre des ennemis géopolitiques (à commencer par la Russie et la Chine), mais ne s’applique pas aux régimes amis (Arabie Saoudite), et n’est plus le système qui a pu avoir en d’autres temps une certaine crédibilité. Il en va de même pour l’état-nation, à peine un obstacle à surmonter comme en témoignent les attaques contre la Syrie en violation de la souveraineté nationale.

Intéressant ! Il suffisait donc à la Syrie de renoncer à sa souveraineté nationale pour ne plus être "attaquée". C’est la doctrine que s’applique méthodiquement la France ! Que demander de plus ?

Il n’y a pas d’autre voie que d’organiser nous-mêmes notre monde, dans nos espaces/territoires, notre santé, notre éducation et notre autonomie alimentaire. Avec nos propres pouvoirs pour prendre des décisions et les appliquer. Ou plutôt, avec nos propres institutions d’auto-défense. Sans compter sur les institutions de l’Etat.

Le meilleur des mondes à portée de main, en somme...

08/10/2014 14:08 par pedro arrancia

bonjour,

"Il n’y a pas d’autre voie que d’organiser nous-mêmes notre monde, dans nos espaces/territoires, notre santé, notre éducation et notre autonomie alimentaire. Avec nos propres pouvoirs pour prendre des décisions et les appliquer. Ou plutôt, avec nos propres institutions d’auto-défense. Sans compter sur les institutions de l’Etat."

Pour notre part, nous avons déjà commencé. Nous sommes entré dans un monde peut être pas "le meilleur" mais ou tout est redevenu possible.

"le poing levé et la larme à l’œil"

ELE

08/10/2014 14:27 par Emilio

article interessant .. l evolution du capitalisme vers un systeme de narcotraficant , est tres bien vu.
Cunegonde pas de meilleur des mondes , mais des mondes meilleurs avec des valeurs de vie

"Il n’y a pas d’autre voie que d’organiser nous-mêmes notre monde, dans nos espaces/territoires, notre santé, notre éducation et notre autonomie alimentaire. Avec nos propres pouvoirs pour prendre des décisions et les appliquer. Ou plutôt, avec nos propres institutions d’auto-défense. Sans compter sur les institutions de l’Etat."

Raúl Zibechi

Superbe , et tellement vrai , il n y a pas d autres voies , c est la sagesse meme..... pour le monde d apres ...

08/10/2014 18:47 par Dominique

Bref, ils ont renoncé à l’idée d’"une" société pour la remplacer par celle d’un camp de concentration.

Extermination serait le mot juste. Car ce n’est pas qu’ils n’ont plus besoin de nous, c’est qu’il se sont rendu compte que notre mode de vie est une voie de mort qui conduit notre espèce au suicide par disparition des conditions nécessaires à la vie supérieure. Mais leur soucis principal est qu’ils se sont aussi rendus compte que notre mode de vie est en voie de disparition par épuisement des ressources naturelles qui le rendent possible. Leur solution est de nous exterminer afin de réduire la pression sur ces ressources. Les plus salauds d’entre eux comme les Bush se sont fait construire des bunkers sous-terrains dans lesquels ils espèrent pouvoir passer un hiver nucléaire bien au chaud, et ils comptent sur la technologie pour recréer une société où ils seraient les seuls exploiteurs de cette planète.

Pour le reste je suis entièrement d’accord avec les conclusions de cet article.

08/10/2014 19:06 par Hervé BOURGOIS

@Emilio

Et tu fais comment ?

08/10/2014 21:37 par pedro arrancia

moi je sais....en appliquant des principes simple de vie.

1. ne jamais laisser le concept de rentabilité entrer dans son esprit et dans rien de ce qu’on fait. ce qui revient à nier l’argent, voire à le mépriser.

2. considérer la Vie comme un tout dont on fait partie mais avec une responsabilité supérieure qui nous échoit, celui de la protéger. Ex. manger bio non pour se nourrir sainement mais pour court-circuité l ’agriculture chimique, pour sauvegarder la Vie dont la nature n’est que l’expression la plus pure. Faire échouer ceux qui se vantent de réussir sans chercher nous même à réussir car il ne sert de rien de réussir individuellement dans cet échec collectif. Ce qui implique de reconnaitre en toute sincérité le gâchis dont nous sommes les témoins ; renoncer à toute idée de progrès ; détruire en soi sa propre civilisation dans son essence même, nier tout résurgence de l’ego, de son moi et nier d’autres valeurs fausses comme la famille, les etudes, l’amitie, la democratie...

3. planter des arbres....

4. ne jamais mentir.

5. ne travailler que pour cette cause.

6. ne pas hésiter à sauter dans le vide

et bien d’autre choses encore..

ELE depuis "les montagnes de Colombie" (dernier far west, ou tout est possible !!)

08/10/2014 23:17 par Hervé BOURGOIS

@pedro arrancia

d’autres valeurs fausses comme la famille, les etudes, l’amitie, la democratie...

Il n’y a pas de fausses valeurs, il y a celles que l’on choisit et les autres. Dit autrement, il faut choisir ses valeurs... et quand elles ne marchent pas en changer... C’est ce que j’essaye de dire, mais personne ne me croit.

Bonne chance.

09/10/2014 02:35 par pedro arrancia

@hervé :

je ne suis pas d’accord...il y a bien de "fausses valeurs" , c’est à dire des valeurs inversées. Ce monde est à l’envers. Elle sont fausses car elles nient la réalité. Et pour ce qui est du choix..qu’avons nous fait de notre libre arbitre ???

il ne faut pas craindre de choisir son camp.

ele

09/10/2014 02:50 par Emilio

@Herve ..eh ben voila , pedro arrancia ELE a parfaitement repondu a ma place .

Oui , et paradoxalement c est plus facile dans un pays si inegal socialement , avec des tonnes de problemes sociaux etc… comme la Colombie. Parce que le controle societal d Etat de classe dominante, est tres loin d etre abouti . Il reste des espaces de liberte et comme nous ne sommes pas dans un modele de consommation exacerbe comme en occident , c est encore plus facile.
Moins de dechets , moins de plastiques moins de gaspillages. Et la tele oui ,mais qui ne bouffe pas les relations sociales , loin de la . Et dans le travail aussi , moins de stress et aussi un gout de vivre, meme dans son travail. Ce qui donne des services envers les clients , amabilite parce que nous le voulons bien. La notion de faire plaisir et de rendre service . Ce sont des valeurs de vie , aimer ce que l on fait, esclave peut etre ,mais content de ce qu il a et de ce qui ne peut, ni s acheter, ni se vendre , la gentillesse avec l Autre , aimer en toute chose , parce que cet Autre c est moi et viceversa . Et content de choses non quantifiable , non moneyable, le rire le sourire chanter danser , raconter des histoires amusantes . Des relations humaines , vraiment .

http://youtu.be/URW17GLMKac

Un autre monde qui se construit, c est aussi l affaire d une somme d experiences personnelles accumulees , savoir tout faire , du sol au plafond dans les constructions, son alimentation , ses medecines , connaitre les plantes , connaitre son milieu et s y adapter , savoir gerer son terrain , controler les eaux des quebradas (ruisseau devenant riviere avec les aguaceros (deluge).. par des moyens du bord. Comme l ont fait nos indigenes premiers , des milliers d annees.

C est Nietsche et sa morale du maitre et de l esclave et comment etre libre face au maitre qui perd sa liberte par la non connaissance . Les etudes , oui , le bourgeois etudie mais jamais de pratiques qui rendent libre l esclave.. c est repugnant et juste digne de basse classe , pense le bourgeois qui ne manie ni pelle ni pioche . Sauf que l esclave tient aussi le maitre par ” los cojones “, parce que , qui a besoin le plus l un de l autre ¿

C est cela aussi la connaissance populaire , idem en agriculture , evoluer en dehors des multinationales agro .. comme disait Bourguignon le micro biologiste français … si vous voulez lutter le plus efficacement possible contre ces vautours de multinationales .. apprenez a vous en passer . C est exactement cela et valable pour tout ce systeme mortifere. La, dans un processus d abord mental de ce type , tu vis ta liberte , et comme une idée est contagieuse , d autres aussi font les memes demarches de lutter et déjà construire cet autre monde . A chacun selon ses competences , et les apports des uns des autres creent deja de micro societes . Des bulles qui moussent )))
Et comme dans un pays pauvre , la solidarite est un support indispensable , il y a associations … des centaines de mouvements solidaires de toutes sortes en Colombie … c est de la que s amorce un processus revolutionnaire , et de survie en premier lieu.

Les revolutions ne naissent jamais du neant , mais elles arrivent quand le rapport de force entre classes s inversent et quand le fruit est mur , il tombe.

Emilio desde las montañas de Colombia (oui Far west souvent , moi je suis du cote des Indiens o)
"le poing levé et la larme à l’œil" Si Compañero , asi es et.. Vive la Commune
et le rire salvateur d aimer la vie et de tout faire son possible pour la preservee

La vie , c est simple c est ce concept IN LAK’ECH - HALA KEN
Ce qui implique , surtout pour un occidental , de “détruire en soi sa propre civilisation dans son essence même, nier tout résurgence de l’ego, de son moi “ C est l alpha et l omega , un individu ou une multitudes d individus , une societe , qui s eloigne de ce concept .. regresse et finit par disparaitre , parce que cette valeur la , communautaire de liens est LE príncipe de vie sociale. C est de cette maniere que se saluent les indigenes, et c est bien plus qu un salut mais toute une philosophie .. tres orientale des sages de l Inde ,par ailleurs

09/10/2014 05:56 par Emilio

6. ne pas hésiter à sauter dans le vide
http://youtu.be/3VVP17HQKfo

09/10/2014 09:45 par domi

L’apogée du système capitaliste a été le 19ième siècle ; au 20ième siècle, la lutte ouvrière a abouti à des avancées anticapitalistes spectaculaires à travers la cotisation sociale qui permet depuis de payer un salaire aux familles, aux chômeurs, aux professionnels de la santé, et au retraités sans passer par le capital.

Par ailleurs, , les fonctionnaires ont obtenu un salaire un vie, payé cette fois par nos impôts, par le bais de la qualification à la personne qui les libère, comme les retraités et le personnel soignant des hôpitaux, du marché du travail. Ils n’ont pas d’employeurs au sens qu’on ne peut les menacer ni de licenciement, ni de baisse de salaire,et leur salaire es "prolongé" dans la retraite au taux du dernier salaire, forcément leur meilleur salaire.

Il existe donc bien en France, depuis le début du 20ième siècle un système économique non capitaliste à l’intérieur du système capitaliste qui échappe aux capital qui essaie de le détruire.

Nous avons donc une base pour créer un monde libéré du capitalisme. Il faut tout simplement étendre ces secteurs. Mais le plus gros problème c’est que les syndicats, complètement dépolitisés, ont adopté la grille de lecture et les slogans de leurs ennemis de classe. Tout le monde est contaminé par la vision capitaliste présentée comme inéluctable depuis que les socialistes s’y sont ralliés avec Mitterand.

Tout est à recommencer, il faut se former à nouveau à l’analyse des rapports de force et à la lutte des classes et proposer un projet de remplacement du capitalisme cohérent et offensif qui prenne en compte la violence inhérente à toute société.

Le meilleur projet alternatif que j’ai trouvé à ce jour est celui-ci : https://www.youtube.com/watch?v=8MWQBbLLwg4

09/10/2014 13:44 par Hervé BOURGOIS

@pedro arrancia & @Emilio

Je comprends et je suis d’accord avec vous. Mais, je persiste, une valeur n’est ni bonne, ni mauvaise, il faut tester et voir ce que cela donne. Certaines ne vont pas marcher, d’autres vont sacrifier certains par rapport à d’autres...
Là vous essayez d’éviter les erreurs des autres, donc vous prenez d’autres valeurs, cela va marcher, dans quelques années vous aurez d’autres problèmes et il faudra vous reposer la question. Je pense que la clé est juste d’admettre qu’il faut changer quand cela ne marche pas et ne pas imaginer qu’une valeur est vraie ou fausse.

En France, nous ne sommes pas dans la même situation, globalement, cela marche bien, c’est pour cela que c’est plus difficile. Mais, nous avons des valeurs qui ne fonctionnent pas, peut être celles que tu appelles "inversées", et il faudrait les changer... Et manifestement le gouvernement ne veut pas s’en préoccuper et les gens, qui ont également un espace de liberté, ne veulent rien tenter. Il faudra attendre que cela dégénère et là, je crains que nous n’ayons plus l’espace de liberté qui permette de choisir. De mon côté, j’ai déjà choisi...

09/10/2014 14:03 par utile

@ Domi

Exactement, sans compter que les luttes anticapital se sont soldées par une guerre généralisée en EU sous les yeux de puissants étrangers sponsorisant hitler et son idée sublime de remonter l’allemagne par la consommation de masse et faisant travailler son secteur de l’armement très durement. Les ouvriers n’avaient même plus la force de se révolter, imaginez un peu... oui c’est ce qui nous arrive à moindre mesure, car 40-45 était un test à tous les niveaux...

La force du capital a démontré la force hitlérienne.

Et le monde est tombé dans le panneau...

Depuis la nuit des temps l’oligarchie a le pouvoir, et en terme de survie, ils sont champions !

09/10/2014 17:24 par latitude zero

"Il n’y a pas d’autre voie que d’organiser nous-mêmes notre monde, dans nos espaces/territoires, notre santé, notre éducation et notre autonomie alimentaire. Avec nos propres pouvoirs pour prendre des décisions et les appliquer. Ou plutôt, avec nos propres institutions d’auto-défense. Sans compter sur les institutions de l’Etat.

Oui ça fait rêver, oui ça peut marcher « un certain temps », à condition de :

1- Ne pas être assis sur une nappe de gaz , ne pas avoir les fesses au dessus d’une flaque de pétrole
2- Ne pas avoir de grandes surfaces de terres arables, ni fertiles.
3- Ne pas avoir de ressources en eau abondante
4- Ne pas se trouver en aval d’ exploitations industrielles quelconques.
5- Ne pas avoir de ressources minérales , ni or ni argent , ni pierres précieuses .
6- Ne pas avoir de forêt primaire , de bio-diversité, de bois précieux…
7- Ne pas avoir un environnement agréable au tourisme.
8- Ne pas avoir une main-d’œuvre abondante et docile .
9- Ne pas être à l’endroit ou en travers d’un axe géo-stratégique important.
On doit pouvoir compléter la liste…

Si une seule de ces conditions n’est pas remplies , danger !
Alors , pour éloigner les prédateurs, avant qu’ils nous anéantissent , la seule solution consistera à nous organiser pour financer une véritable armée « moderne et compétitive » , qui leur fera très peur, y compris avec un arsenal nucléaire .
Et bien sûr nous lancer dans une course à l’armement.
Parallèlement il nous faudra urgemment mettre sur pied un service de renseignement le plus efficace possible , quitte à commettre bien sûr quelques « bavures » car il y va de l’intérêt général et de notre survie
Ca ne vous rappelle rien !

Donc …
Même s’il existe quelques exemples concrets à petite échelle de communautés hors institutions étatiques, plus ou moins tolérés pour le moment ( l’empire ne peut pas être partout en même temps), ces exemples sont surveillés de près et peuvent être anéantis du jour au lendemain par un simple claquement de doigt vers leurs forces répressives aux ordres, dés que cela leur paraitra devenir trop dangereux ou commencera à empiéter sur leurs objectifs, leur agendas, leurs profits et dés que le monde aura les yeux tournés ailleurs.
Jamais ils ne nous laisserons coexister avec eux sans leur contrôle total parce qu’à terme c’est leur perte.
Pour eux la seule coexistence possible, c’est eux même et le chaos, et ou des états totalement vassalisés.

Il n’y a pas d’autres solutions que de se débarrasser d’eux définitivement, en prenant le pouvoir , en les détruisant économiquement pour les désarmer, en les jugeant, en les rendant insignifiants et en les renvoyant à l’histoire.
Ca ne pourra se faire qu’avec une forte entraide et solidarité internationale d’un maximum de pays bien décidés à s’unir en bloc et à tourner la page de l’impérialisme et du néo-colonialisme.
Nous sommes interdépendants.

09/10/2014 21:25 par pedro arrancia

bonjour,

il ne s’agit pas de considérer ce que l’on a ou l’on a pas ou que l on n’a plus..

Il s’agit de comprendre que nous n’avons pas le choix ; car il est trop tard ; ce qui compte c’est la beauté du geste !

nous sommes interconnectés certes mais sans harmonie, sans communion.

@Emilio/ nous avons compris que la force vient de l’extérieur vers l’intérieur et non l’inverse..l’inverse c’est considérer nos "choix" (qui émanent de notre point de vue) comme importants c’est penser de l’intérieur vers l’exterieur...ce qui revient à manquer d’humilité...une coccinelle n’a pas plus de valeur qu’un être humain sauf si...

"la rage vient de l’Amour mais doit revenir à l’amour, faute de quoi elle reste une force neutre" (K.A.) et l’on finit par ressembler à ceux que l’on combat.

@cunegonde/ en se moquant de l’utopie on finit dans le cynisme...(ou vice versa) ; il est temps d’élever le débat.

Nous vivons dans un monde ou chacun est l’acteur principal de son propre film avec la musique en moins...et les autres ne sont que des personnages secondaires. or, chacun et la Vie entière se moque pas mal du sort de l’autre... c’est un monde de fou. Et il est inutile d’accuser "la classe dirigeante" qui ne sont que notre propre reflet en plus accentué...en plus fou. "le monde est notre reflet" et "il ne nous correspond pas" (K.A.)...

de plus, combien ne rêvent ils pas secrètement de se strauskhaniser...combien ne revent ils pas de la vie de leurs bourreaux ???

j’ai dit !

ELE

13/10/2014 21:01 par mamy michelle

"Lorsque l’humanité sera enfin sage,
nous passerons de la compétition dans l’individualisme
à l’individualité dans la coopération." Colette Magny en 1966

Le capitalisme est un système qui se mord la queue:produire plus pour gagner plus en payant moins les travailleurs qui ne peuvent plus acheter.Il s’écroulera de lui-même très bientôt.
Préparons,renforçons nos esprits et nos corps pour éviter la barbarie qui risque d’en découler. Heureusement,les gens commencent à comprendre que le bonheur n’est pas de consommer. Ce débat en est la preuve,réjouissons-nous.
Parlons-nous tant et plus,avec amour et humour,avec sympathie et fantaisie,confrontons nos idées,notre créativité, profitons de l’opportunité ici proposée. COURAGE ! BISES À TOUS !

17/10/2014 23:40 par Qin

"Il n’y a pas d’autre voie que d’organiser nous-mêmes notre monde, dans nos espaces/territoires, notre santé, notre éducation et notre autonomie alimentaire. Avec nos propres pouvoirs pour prendre des décisions et les appliquer. Ou plutôt, avec nos propres institutions d’auto-défense. Sans compter sur les institutions de l’Etat."

Entierement d accord !
A l instant où est ecrit ce commentaire, il y a dans le monde des millions de personnes qui se sont eveillees et creent le nouveau monde. Ce sont des millions de petits projets qui vont transformer ce monde irremediablement et silencieusement.
Un exemple de projet entrain de voir le jour à Paris, à la goutte d or, dans le 18e est La cooperative Louve
Ce projet lorsqu il sera aboutir, changera à jamais notre façon de voir le monde.
Si l aventure vous tente aller dans le site LaLouve.fr
Mes amis, nous sommes les pionniers du nouveau monde, recentrez vous et agissez dans l amour et la joie.
C est "La Revolution tranquille des moutons"
Soyez tous benis, Namaste

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