Coopération ? L’exemple vient de Cuba et du Venezuela

Deux informations donnent à réfléchir sur ce que devrait être une véritable coopération internationale. La première vient de La Havane. Dix mille médecins obtiendront cette année leur diplôme dans la Grande Ile. 5.683 Cubains, 4.843 étrangers, la Bolivie arrivant en tête avec 855 médecins diplômés.

Suivent l’Équateur (718), le Mexique (444), l’Argentine (387), le Salvador (386), la Guyana (280), Timor-Leste (194), l’Angola (118) et la Chine (101). Des milliers de médecins cubains travaillent actuellement dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et dans les Caraïbes notamment en Haïti.

La deuxième information arrive de Port au Prince grâce à Radio France Internationale (RFI). Un accord vient d’être signé entre le Venezuela et Haïti portant sur un échange de nourriture contre du pétrole. Depuis 2008, Haïti achète à crédit le pétrole du Venezuela au travers du programme Petrocaribe, entraînant une dette qui s’élève aujourd’hui à un milliard de dollars, indique Amélie Baron de RFI. Elle poursuit en précisant que Caracas a décidé de ne pas réclamer cette somme. En échange, Haïti va lui vendre à tarif préférentiel des denrées alimentaires. Un soutien inespéré à l’agriculture haïtienne selon le Premier ministre Laurent Lamothe qui veut rompre avec le libéralisme de ses prédécesseurs. « Les gouvernements précédents ont appliqué une politique ultra-libérale, estime Laurent Lamothe. Ils ont cassé toutes les taxes, les tarifs douaniers et tous les produits ont envahi notre pays. Notre production nationale est tombée à zéro. » Pour le Premier ministre haïtien, la dette contractée auprès du Venezuela n’est pas un handicap mais une aubaine. Pour lui, la logique de Caracas est simple : « Ne payez pas cash, mais envoyez nous plutôt de la nourriture. » Cet accord, conclut Amélie Baron, permettrait à Haïti de relancer son agriculture et de sortir de la misère.

Ces deux exemples sont à l’opposé de la prétendue « coopération internationale » menée par les grandes puissances capitalistes, les Etats-Unis et l’Union Européenne très particulièrement. En Egypte, les Etats-Unis coopèrent avec l’armée en distribuant chaque année des sommes folles mais pas un dollar ne va au développement du pays. Au Mali, les pays dits « donateurs » ont signé un gros chèque. Une partie de l’argent a été détournée, le solde servant à régler les notes des entreprises et des importations étrangères. Rien pour le coton, les infrastructures, l’électricité ou l’eau. La « coopération internationale », la véritable, celle qui va aux populations est menée par des ONG, comme le Secours populaire Français. Pas par les Etats et encore moins par la Banque mondiale et le FMI.

José Fort

 http://www.humanite.fr/monde/cooperation-l-exemple-vient-de-cuba-et-du-venezuel-545608

COMMENTAIRES  

04/10/2013 17:11 par Jacqueline Lavy

Jean Jaurès écrivait en 1911 : « Arracher les patries aux maquignons de la patrie, aux castes du militarisme et aux bandes de la finance, permettre à toutes les nations le développement indéfini dans la démocratie et dans la paix, ce n’est pas seulement servir l’internationale et le prolétariat universel, par qui l’humanité à peine ébauchée se réalisera, c’est servir la patrie elle-même. Internationale et patrie sont désormais liées. C’est dans l’internationale que l’indépendance des nations a sa plus haute garantie ; c’est dans les nations indépendantes que l’internationale a ses organes les plus puissants et les plus nobles. On pourrait presque dire : un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. »
Tournons nos regards vers l’Amérique du Sud, vers l’ALBA, fondée sur des accords de coopération entre des pays souverains qui partagent une volonté farouche de ne pas se soumettre : ni au libre-échange ni à l’impérialisme étatsunien.
QUEL PROJET POUR LA NATION ? POUR L’EUROPE ? QUEL PROJET COMMUN ?
Par Michèle Dessenne, porte-parole du Mouvement Politique d’Emancipation Populaire (M’PEP).http://www.m-pep.org/spip.php?article3422

05/10/2013 15:29 par Emilio

C est beau les mots de Jaures , mais comme d habitude des mots creux de politiciens professionnels. Il disait quoi au sujet de la dette abjecte de Haiti envers la France ce Jaures tribun ? Dette (150 millions francs or de l epoque , estimation 17 milliards d euros payes pour dedommager les colons) qui a fait la fortune de cette France coloniale et ruiner Haiti , la plus riche des colonies au XIX eme siecle, payee pour son droit a l independance et par pression de l armee coloniale française. Dette instauree par le roi Charles X en 1825 et qui s est soldee ...en 1952. Jaures ne le savait pas , avec un frere amiral ? Il s en foutait, mais savait ecrire des generalites grandiloquentes qui ne derangent personne. Un peuple souverain ne vole pas un autre peuple souverain , Jaures des mots et Fidel des actes , c est cela qui demontre ou est le vrai revolutionnaire , et Fidel en est un .. et un vrai lui. Et ce sont Cuba et le Venezuela qui aident le peuple haitien et reparent les dommages du colonialisme français .. la France sangsue du monde absorbe et pille et ne rend rien .. sauf des discours en chambre et des bombes a droite et a gauche, loin, mais toujours au benefice du capitalisme ..
Quand un hommage est rendu a ce precurseur du nazisme qu etait cet ordure de Jules Ferry , parce que de gauche , faut s etonner de rien non plus ...

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