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Cuba, blocus et coronavirus : les vérités qui blessent et qui sauvent

- L’Europe a vu, ces jours-ci, arriver en Italie une brigade médicale cubaine de 52 médecins pour combattre le coronavirus. Cette image de la solidarité internationale de Cuba n’est pas nouvelle, mais qu’elle soit portée à la connaissance à grande échelle dans les médias publics et privés est nouveau.

La collaboration médicale et éducative cubaine a déjà mis le pied sur le sol européen en d’autres occasions. La contribution cubaine, avec d’autres pays et ONG, pour vaincre Ebola en Afrique en 2015, est même passée sur la pointe des pieds. Ce traitement informatif fait partie de la grande matrice d’opinion créée autour de Cuba et qui tente de minimiser les succès de la révolution cubaine tout en maximisant les difficultés auxquelles le pays est confronté, en évitant ou en relativisant l’impact du blocus économique, commercial et financier que les États-Unis imposent à l’île depuis près de 60 ans.

Mais la réalité ne peut pas toujours être occultée à tout le monde, surtout lorsqu’elle vous frappe directement comme le fait la crise des coronavirus et ses dérivés. Le pouvoir révolutionnaire de la vérité ne permet pas d’occulter que la collaboration cubaine peut être fondamentale pour affronter et surmonter la crise sanitaire de la pandémie COVID-19, que ce soit par la contribution de ses professionnels ou par les médicaments créés par son industrie pharmaceutique. De nombreux gouvernements ont déjà sollicité l’aide de Cuba pour faire face à cette pandémie dans leur pays, et les brigades médicales cubaines travaillent déjà aux côtés des autorités locales de 37 pays. Cuba, avec la Chine, sont les pays qui ont « contaminé » d’espérance les autres peuples avec l’idée que le virus pouvait être vaincu. Leur expérience, leur collaboration et leur capacité d’intervention rapide et massive, avec un système d’État et de santé publique puissant, les avalisent. Et tous deux sont en train de l’offrir au monde.

Les différents gouvernements jouent leur crédibilité auprès de leurs peuples dans la gestion de cette crise sanitaire, économique et sociale. De nombreuses conclusions pourront en être tirées après avoir surmonté la crise sanitaire. Mais au cours de ces premiers mois depuis le début de cette pandémie, on peut mener quelques réflexions sur Cuba.

• L’expérience cubaine face à ce type de crise sanitaire est importante et a démontré son efficacité face à Ebola en Afrique, le paludisme et la dengue, après les tsunamis et les tremblements de terre sur divers continents (Haïti ou Pakistan), entre autres catastrophes sanitaires. Certaines sur son propre territoire, comme cela s’est produit dans les années 80 avec la dengue hémorragique, suspicieusement surgie de nulle part, pour la première fois sur l’île et dans la zone de l’Amérique latine et des Caraïbes. Des centaines de milliers de professionnels cubains ont participé, avec un sacrifice personnel et collectif tout au long de l’histoire.

• Cuba partage ce qu’elle a, n’attendant rien en retour, même avec des pays aux orientations politiques différentes. Le gouvernement cubain a formé un personnel de santé hautement qualifié sur le plan technique et professionnel, avec une éthique dont la priorité est de défendre la vie humaine, reconnue par les Nations Unies (Cuba est l’un des 5 pays que l’ONU a appelé pour faire face à la crise d’Ebola en 2015) et par les pays qui ont bénéficié de cette solidarité et cette collaboration.

• Ce pays des Caraïbes, petit et possédant peu de ressources naturelles, dispose d’un grand pôle scientifique de biotechnologie avec une industrie pharmaceutique qui a fourni au monde des vaccins et des médicaments qui sont devenus clés dans le traitement de maladies spécifiques. Le cas le plus connu récemment est l’interféron alpha 2b, qui a contribué au traitement du coronavirus en Chine et dans d’autres pays.

• Fidel Castro est l’auteur intellectuel du pari politique du pays sur le développement biotechnologie et le concept de l’internationalisme médical cubain, qui est devenu une marque de l’identité cubaine. C’est une réalisation incontestable de la révolution cubaine et de sa classe dirigeante.

• Depuis le début de la Révolution, Cuba a envoyé les premiers médecins en Algérie dans les années 1960 ; la solidarité médicale s’est poursuivie au cours de diverses missions d’appui aux luttes de libération nationale africaines dans les années 70 et 80 ; et c’est dans les années 90 que des programmes de santé complets ont été appliqués en Amérique centrale après l’ouragan Mitch. En 2005, après l’ouragan Katrina, a été formée une brigade médicale nommée Henry Reeve, convertie en armée de blouses blanches, présente sur les cinq continents pour faire face aux crises sanitaires et humanitaires causées par les catastrophes naturelles.

• Toute cette politique de développement scientifique et de solidarité, Cuba la déploie dans le contexte le plus hostile qui soit, sous un blocus agressif qui l’empêche d’acquérir les matières premières, qui poursuit en justice les brevets cubains, ou qui entrave la consultation scientifique dans les revues spécialisées. Il s’agit d’un blocus économique, commercial et financier que les États-Unis imposent même aux pays tiers et aux multinationales afin d’étouffer l’économie du pays des Caraïbes.

• L’actuel président des États-Unis, Donald Trump, a activé en 2019 les titres III et IV de la loi Helms-Burton, renforçant encore le blocus, démontrant ainsi qu’il n’a pas l’intention d’éliminer le blocus, bien au contraire Trump a l’œil sur les élections présidentielles prévues pour novembre 2020 et attaquer Cuba fait partie intégrante de sa campagne.

• Cuba endure ce blocus depuis près de 60 ans qui constitue une violation massive, flagrante et systématique des droits de l’homme de tous les Cubains, affectant la vie quotidienne de tout un peuple. Les sociétés européennes pourraient-elles endurer ces difficultés pendant une courte période chaque année, pendant soixante ans ? Ces 4 ou 6 semaines de confinement prévues dans nos pays, avec de possibles pénuries de produits de base, une distribution contrôlée, des centres de santé saturés, est un exercice minime de l’empathie nécessaire pour comprendre en quoi consiste le blocus et sa dure réalité.

• Le président cubain Miguel Diáz-Canel a déclaré que le blocus est "le système de sanctions économiques le plus global et le plus prolongé qui ait jamais été appliqué contre un pays", et qu’il s’agit du "principal obstacle au développement du pays".

• Par ailleurs, cette crise laissera derrière elle un scénario géopolitique très différent, donnant un coup de grâce à l’hégémonie des Etats Unis, avec une Union européenne également en crise qui a une fois de plus montré son vrai visage sans aucune solidarité avec les pays touchés par le coronavirus. Un monde multipolaire pourra mieux affronter les crises post-coronavirus : économiques, écologiques, Nord-Sud, inégalités démographiques,

• De plus en plus de voix se font entendre pour travailler en coordination avec les Nations Unies afin de créer une collaboration sanitaire globale, avec la Chine à sa tête.

• Dans ce scénario, les sanctions unilatérales qui entravent et étouffent les pays n’ont aucun sens. Ce sont des mesures coercitives contre des pays qui ne se plient pas aux intérêts des États-Unis et de leurs alliés. Une autre gouvernance mondiale est nécessaire et une autre diplomatie qui respecte tous les peuples sans ingérence, qui élimine les blocus et les sanctions contre des pays comme Cuba, le Venezuela, la Chine, comme par hasard les premiers à offrir appui et coopération.

• Dans le cas de Cuba, le blocus contre Cuba peut être rompu dans de nombreux domaines et par des mesures concrètes, tout en unissant nos forces pour exiger son abrogation par les États-Unis. Certaines initiatives peuvent être politiques, telles que les déclarations des gouvernements nationaux et locaux, des professionnels, des universités, des syndicats, des partis, des mouvements sociaux. Celles-ci se concrétisent de la façon la plus claire dans la condamnation écrasante du blocus par l’assemblée générale des Nations Unies, en soutenant la résolution présentée par Cuba chaque année.

• D’autres initiatives peuvent exister dans le domaine économique et la coopération. Par exemple, dans le contexte actuel, les gouvernements et les entreprises vont-ils oser acheter des médicaments et d’autres intrants fabriqués à Cuba ? Les relations commerciales seront-elles étendues ? Les gouvernements de l’État espagnol et des régions autonomes envisageront ils de solliciter la collaboration de Cuba dans la crise du coronavirus ? Des mécanismes de coopération tels que l’envoi de dons, les échanges académiques entre universités, les accords gouvernementaux seront-ils activés et étendus ?

Une fois de plus, la réalité nous pousse à prendre parti. Maintenant que le coronavirus semble vouloir emporter tout l’existant, une opportunité se présente pour en finir avec ces murs idéologiques et ces blocus économiques. Il faut choisir entre le côté des bombes, des blocus et de l’égoïsme, ou a contrario agir du côté de la santé universelle comme droit fondamental et de la coopération internationale, du respect de la souveraineté et de la relation entre égaux. Cuba montre la voie, celle de la solidarité internationale et de la défense de la pleine dignité de l’être humain. En semant ces histoires dans le monde, nous allons briser les murs du silence qui finiront par mettre fin au blocus. Nous avons besoin d’initiatives de communication pour faire face à la manipulation et défendre la vérité. Nous aiderez-vous à les raconter ?

#CubaSalva #NoMásBloqueo

* David Rodríguez Fernández, Conseil d’administration de l’Association valencienne d’amitié avec Cuba José Martí et Membre honoraire de la Fondation Nicolas Guillén
jeudi 24 mars 2020

@AsocJoseMarti Facebook Association Valenciana d’Amitié avec Cuba José Martí

@RodriguezDavito

Traduction Rose-Marie LOU

23/03/2020

»» https://www.cubainformacion.tv/opinion/20200323/85195/85195-cuba-bloqu...
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