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Devant cette gifle historique, nos médiocrates s’étouffent, ergotent, déforment, manœuvrent, enfument

CUBA : ils l’ont dans ...l’os !

Dieu qu’ils ont du mal à le digérer !! Dans la dignité et l’honneur, sans quémander, sans renoncer à ce qu’il est, en toute souveraineté, David a fini par terrasser Goliath.

Le droit l’a emporté sur la piraterie impérialiste, sur une sale et interminable guerre d’usure, d’asphyxie ; elle dure depuis plus de cinquante ans. Rarement une révolution et un peuple auront été si longtemps agressés, dénigrés, en violation des lois internationales. Du « Projet Cuba » de mars 1960 (Eisenhower) à l’ « Opération Mangosta » de Kennedy, du débarquement yankee (repoussé en 72 heures) de la Baie des Cochons (avril 1961) aux « sanctions totales » de février 1962, décrétées par Washington, l’état de siège économique, financier, commercial, le harcèlement multiforme, n’auront jamais cessé. Des sanctions drastiques, près de 1000 milliards de dollars de coût estimé, des lois pour étrangler un pays rebelle, pour tenter de renverser le régime de Cuba l’insoumise, ce « mauvais exemple » de résistance face à « l’empire ». Par le seul fait d’avoir tenu tête pendant si longtemps à l’impérialisme le plus puissant, Cuba a contribué au « changement d’ère » que vit aujourd’hui l’Amérique latine. En octobre 2005, la vieille brute de président Bush déclarait : « peu de pays ont défié notre nation autant que Cuba ». Il était pour une fois lucide. Alcooltest négatif. Les Cubains sont attachés viscéralement à leur indépendance parce que, en quelque sorte, c’est la révolution qui a inventé Cuba, permis l’épanouissement d’une nation mise sous tutelle néocoloniale depuis l’amendement Platt de 1901. Par ce texte, appendice à la constitution cubaine, les Etats-Unis se réservaient le droit d’intervenir à tout moment dans l’île pour y défendre leurs intérêts...

Alors, devant cette gifle historique, nos médiocrates s’étouffent, ergotent, déforment, manœuvrent, enfument. La décision d’engager un processus pour en finir avec la guerre de basse intensité contre Cuba serait à mettre au compte de la colombe Obama. La pitoyable romancière de quai de gare, Zoé Valdès, tourne en boucle, crachant haine et mensonge, en service commandé. Il faut bien manger...
Washington et sa « politique cubaine » étaient de plus en plus isolés internationalement. Aux Etats-Unis même, le blocus, devenu un « problème intérieur », faisait de moins en moins recette dans l’opinion. Depuis une quinzaine d’années, Cuba a brisé l’étau qui l’isolait, a été réintégrée dans la communauté latino-américainaine, et y joue un rôle moteur au niveau des processus d’intégration (CELAC, ALBA).

Autant de défaites pour les maîtres du monde. L’Europe a même dû revoir son ostracique et cynique « position commune ». Une Europe bien mal placée pour s’ériger en donneuse de leçons « démocratiques ». Et voilà que ces Diafoirus doivent remballer. On comprend dès lors leur salive amère. Mais ils n’ont pas renoncé pour autant à miner en sous main, avec d’autres méthodes. Sablons le champagne sans retenue mais sans ingénuité. Le méchant loup n’est pas devenu agneau, même si ses dents sont plus élimées.
Retenons que la Résistance, la dignité finissent toujours par payer.

Jean Ortiz

COMMENTAIRES  

18/12/2014 19:15 par JC

Ce matin à travers France Culture, j’ai subit une fois de plus la propagande états-unienne concernant cet événement... Le discours d’Obama est à vomir, j’ai cru à un renoncement de Cuba à résister, au départ... Est-ce que ce rapprochement était nécessaire ?

18/12/2014 20:18 par Palamède Singouin

Retenons que la Résistance, la dignité finissent toujours par payer.

J’aimerais croire que ce soit vrai. En particulier pour les Palestiniens qui résistent depuis encore plus longtemps avec de bien plus faibles moyens.

18/12/2014 22:10 par Ben Malaki

Je pense que les USA ne renonceront pas à leur paradigme. Ils préfèrent changer de stratégie. Toujours dans le rôle du bon ils vont essayer de miner psychologiquement la société cubaine de l’intérieur. Les terroristes à double nationalité ayant échoués ils vont envoyer myriades d’étudiants et autres ONG. L’"anti" cubain va devenir "philo" cubain mais le but recherché sera toujours le même. Washington ne peut pas se permettre un contre exemple si positif à ses portes. L’affaire des docteurs cubains dans l’Ebola à révélé au monde entier une vérité inconnue du grand public. Les projecteurs commençaient à se tourner trop vers cette île et surtout trop positivement. Il fallait changer de stratégie, voilà qui est fait. La grosse incertitude reste le niveau résiduel d’esprit de la révolution. Jusqu’où les dirigeants et le peuple cubain ont transmis la politisation de la société cubaine. Les jeunes pourront-ils résister aux sirènes. Et les moins jeunes ? Un ami me disait fort opportunément hier que quelques milliers de cubains étaient d’ors et déjà devenus confortables rien que par les communiqués du jour. Grand amateur de voitures de collection il m’a confirmé que tous les cubains qui possédaient un véhicule en état de marche sur l’île avaient entre les mains entre 150 mille $ et 1 million $ pour les plus rares. Cuba à des ressources humaines énormes. Si l’esprit de la révolution couvre la quasi totalité de la population cette "ouverture" sera tout "bonus" pour Cuba. Si au contraire la corruption des cœurs à lieu, il y a tout à craindre de cette bonté soudaine ...Je ne connais pas Cuba. A part ce que m’en raconte LGS ...Mais j’espère sincèrement qu’ils vont leur mettre dans l’os à l’Oncle Sam. C’est ça ... dans l’os ...

18/12/2014 22:52 par mfgtour

Ce matin (jeudi) 9h, journal de RFI (je me suis réfugié sur une radio indé locale, si si ça existe, enfin presque, ça s’appelle Frequence 7, mais ils ont le tort, pour je ne sais quelle raison, probablement du plus fort..., de passer ce journal répugnant à cette heure) vomi de leur "envoyé spécial à Washington, Jean-Louis Portet", extraits :

"longue bouderie" (c’est ainsi qu’est décrit plus d’un 1/2 siècle d’embargo étazunien)

"espions" (ce sont les 3 prisonniers cubains restants libérés par les étazuniens)

"otage" (c’est le prisonnier ricain libéré par Cuba)

bien entendu la déjection baigne dans le contexte obligé de la misère totale règnant à Cuba (une autre "journaliste" fait (dans le sens aragonien) la même besogne, journal de 12h30 de france cul, Nadine Epstein elle s’appelle, la miss)

18/12/2014 23:01 par xpfo

La grosse incertitude reste le niveau résiduel d’esprit de la révolution. Jusqu’où les dirigeants et le peuple cubain ont transmis la politisation de la société cubaine. Les jeunes pourront-ils résister aux sirènes ?

A moins que, découvrant par eux mêmes une autre réalité à quelques km de chez eux par rapport à celle décrite dans les médias, la jeunesse US désoeuvrée et laissée sur le bord du chemin capitaliste ne s’imprègne d’autres valeurs que celle du marché libre, de la concurrence non faussée et du "je regarde mon nombril et tous les autres peuvent crever".

Aux USA, 50% de la population détient un misérable pourcent de la richesse nationale.
De quoi mourir d’envie devant le grand-méchant-rouge-soutien-du-terrorisme.

18/12/2014 23:43 par Ben Malaki

@ xpfo

Si la subversion de la société sera celle que vous décrivez fort à propos et non sans raison, on ne sera pas loin du "Grand Soir" ... Que toutes les forces positives de l’Univers adhèrent à votre version de l’Histoire. Moi grain de sable y compris ...

19/12/2014 07:04 par jacques-françois bonaldi

Ci-joint quelques réflexions très rapides et de premier jet que j’ai adressées hier à une amie cubaine, quelques heures après les deux événements (retour des 3 et annonce d’un dialogue pour reprise des relations diplomatiques),

Elsa
Voilà donc l’allocution d’Obama en anglais et en espagnol. Curieux ! Il fait un pas historique, mais avec les pieds toujours bien ancrés dans la boue du passé, ce qui est tout de même assez contradictoire. Car, comme tu le constateras, le ton n’a pas changé, et les visées restent bel et bien les mêmes : que Cuba change de cap pour rentrer dans le giron capitaliste. Et puisque la coercition ou le bâton n’a rien donné pendant cinquante-cinq ans, eh bien, utilisons donc la caresse, autrement dit la carotte. Ce dont les USA auraient pu se rendre compte depuis longtemps, d’ailleurs, s’ils savaient comprendre leurs interlocteurs. Mais ce serait trop leur demander. Quand Raúl prend la parole pour annoncer aux Cubains les deux grands événements : retour des 3 et reprise à terme des relations diplomatiques, il se contente de le dire sans se mêler des affaires intérieures des Etats-Unis. Quand Obama le fait, il déclare on ne peut plus clairement que Cuba doit changer sur tous les points qui l’intéressent : les droits de l’homme, la démocratie, la société civile, et tout le saint-frusquin ; il continue d’affirmer que son administration poursuivra ses ingérences, utilisera des fonds pour atteindre ses objectifs, etc. Bref, c’est toujours la même posture arrogante, le même discours "langue de bois", et surtout les mêmes visées qui n’ont rien à voir avec des négociations sur un pied d’égalité, comme la Révolution cubaine ne cesse de le demander depuis cinquante ans. Quand je te disais que j’avais assez vécu pour n’accorder aucune confiance aux administrations étasuniennes, c’est parce que j’étais convaincu, même sans avoir lu son allocution, qu’Obama continuerait de parler le langage outrecuidant du chef de l’Empire. La diplomatie cubaine va avoir du pain sur la planche et devra jouer fin pour faire comprendre à cette administration que la notion d’ "égalité souveraine des Etats" n’est pas qu’un vain mot, ou une notion creuse, mais qu’elle est la défense des petits face aux grands. Et si les USA ne parviennent pas à comprendre que la Révolution cubaine a de la dignité à revendre, alors ils n’ont rien compris.

Voilà, ce sont juste quelques réflexions qui me passent par l’esprit, et que j’avais envie de partager avec toi. Ceci dit, nous avons vécu aujourd’hui un moment bel et bien - j’emploie le mot, même s’il est tellement galvaudé - "historique". Quelque chose vient de se passer, qui marque un avant et un après. Ne serait-ce que le retour de ces trois derniers géants qui rendent toute sa dignité à l’espèce humaine. J’ai eu la chance d’avoir eu à traduire, voilà maintenant si longtemps, les cinq plaidoiries que les 5 ont prononcées après avoir été condamnés, et je suis resté absolument impressionné par l’immense qualité humaine qui s’en dégageait. Et la façon dont ils ont assumé leur long calvaire m’a conforté jour après jour dans ce sentiment. Les images de la rencontre avec leurs familles m’ont fait monter des larmes aux yeux et serré la gorge, je l’avoue sans la moindre honte. Et je me dis que, tant qu’elle sera capable d’engendrer de tels géants, la Révolution cubaine a de beaux jours devant elle et qu’il n’y a pas à en désespérer, comme certains, voire beaucoup, voudraient nous en faire accroire.

19/12/2014 14:01 par Sierra

@ Jacques François Bonaldi

Vous avez tout à fait raison sur l’ensemble de votre contribution. Il faut impérativement contenir tout mouvement de joie, car en l’état, nous assistons à un échange de prisonnier et une annonce de reprise de relation diplomatique, ET C’EST TOUT ! C’est les républicains de Floride qui décideront de la suite, et vu l’ensemble des mesures tant restrictives qu’iniques à lever, c’est pas demain que ce blocus sera terminé*. Sans compter qu’on risque d’avoir un Bush 3 à la maison blanche.
Tout ça est un effet d’annonce, d’ailleurs Raul est resté d’une grande sobriété quant à son allocution.

Et puis quoi ? Les nord-américains s’imaginent-ils arriver en héros à Cuba avec 3 McDo et deux navires de céréales ? Je rajouterais trivialement : Foutaises !

Merci Jacques-François pour ce que vous faites, informez nous des sentiments sur place. Merci.

* C’est Clinton qui avait déclaré que même avec la meilleure volonté du monde aux Etats-Unis, lever le blocus ne pourra pas être fait, ni rapidement ni facilement, eu égard à l’arsenal législatif dont se sont doté les USA contre Cuba.

19/12/2014 14:49 par latitude zero

Moi aussi ce revirement m’inquiète, j’ai tendance à n’y voir qu’un changement radical de stratégie pour faire entrer le loup dans la bergerie cette fois ci « légalement » , officiellement, et peut être ( certainement ?) le début d’une déstabilisation , insidieuse…. Poco a poco …sous couvert de "droit de l’homme , de démocratie, de liberté d’expression" , devenus comme chacun sait des mots creux et vidés de leur sens dans leur bouche.
Chaque coup qu’ils font sont a effets multiples ( sinon ils ne font pas !), le premier, comme cerise sur le gâteau, est une tentative de repositionnement des états-unis et d’Obama au plus bas actuellement dans l’opinion international, les autres effets escomptés, et pas des moindres, devraient suivre .

Parce qu’ils ont tout essayé sauf …ça !

Qui peut croire une seconde que les néocons de Washington laisseront Cuba communiste réussir pleinement sa révolution , cette fois ci économique , sans les faire sombrer dans leur " loi du marché" , leur consumérisme destructeur , leurs banques et leurs tentaculaires multi nationales prendre le contrôle …

Ont ils changé ?
Surtout quand on voit leur dernière attaque cette fois ci portée sur la Russie via leur coup d’état en Ukraine, sanctions européennes, attaque sur le Rouble, baisse surréaliste du pétrole totalement en dehors des réalités du marché , ce qui prouve si besoin était encore , qu’ils font ce qu’ils veulent et qu’ils contrôlent TOUT ( du moins essayent ils !) …Puis bientôt peut être sanction états-uniennes.
La Russie qui d’ailleurs et entre autre, prenait de plus en plus d’importance en Amérique Latine, ex arrière cour des états-unis, dans un esprit de commerce équitable, d’échange et de partage .

Je me méfie plus que tout autre d’un Obama qui a battu tous les records d’hypocrisie jusqu’à l’abjecte , parce qu’ au moins avec la bande de pieds nickelés des Bush et compagnie les choses étaient claires, l’ennemi bien identifié et la défense Cubaine bien rodée.

J’espère vraiment que Raul Castro sait ce qu’il fait, et j’ose croire que oui tout en étant pas vraiment rassuré.
Réjouissons nous du retour des 3 derniers Cubains mais ne rêvons pas !

19/12/2014 17:16 par Sierra

@latitude zéro

Quand Barack Oblabla déclare "cette politique a échoué" [contre Cuba], moi j’entends "on va essayer de les avoir autrement"

19/12/2014 18:15 par Dominique

Merci pour cet article.

Petit rectificatif, ce ne sont pas les républicains de Miami qui détiennent le pouvoir aux USA. Concernant le blocus de Cuba, même le président des USA ne peut pas le lever, il peut seulement prendre des mesures cosmétiques comme un échange de prisonniers par ci ou le durcissement de la criminalisation des sociétés qui font des affaires avec Cuba (exemple récent la bans Cuba, que Paribas). Pour lever le blocus, ou pour tout changement réel de politique des USA envers Cuba, seul le congrès est compétent.

Celui-ci est aujourd’hui à majorité républicaine, donc Obama et les journaleux peuvent dire ce qu’ils veulent, ce ne sont que des effets de manche en vue de regagner un électorat perdu.

Si vous avez le droit de vote aux USA, votez utile ou abstenez-vous, car démocrate ou républicain c’est comme socialiste ou front national, ou comme la peste et le choléra.

19/12/2014 20:18 par domi

les USA sont monoprocesseurs, ils ont un ennemi-bouc émissaire obsessionnel à la fois et pour le moment c’et la Russie et donc les Brics ; donc je pense que si les USA ont changé de position sur Cuba c’est pour tenter de couper la route aux Russes et aux Brics qui faisaient un tabac en AL avec Cuba comme symbole de la résistance à l’Empire. Les USA vont maintenant essayer de corrompre Cuba (corrompre c’est ce qu’ils savent le mieux faire) et de s’en servir comme base pour détruire les républiques bolivariennes. Rien de ce que font les USA n’est positif. Détruire les autres est leur obsession car ils croient que c’est le seul moyen de sauvegarder leur suprématie.

19/12/2014 22:38 par Leo Lerouge

Le congrès US n’est pas à "majorité républicaine" actuellement, même si c’est imminent.
Pour peu de temps encore, les républicains sont majoritaires à la Chambre et les démocrates au Sénat. Ces derniers ont perdu la majorité aux élections de mi-mandat de novembre, mais ce n’est que début janvier que le nouveau congrès siègera.
Certes, il est impossible que le congrès puisse se prononcer sur la levée de l’embargo d’ici là.

Quant à Obama, ne pouvant plus se présenter, il n’a plus de motivation électorale personnelle. D’autre part, n’ayant plus la majorité au Congrès pendant ses deux dernières années de mandat, il devient le "lame duck", et perd de son influence, même parmi ceux de son parti. La page Obama est tournée.
En fait, c’est Hillary Clinton, la probable candidate démocrate pour 2016, et qui cherche actuellement à gagner des adhésions en se démarquant d’Obama, qui poussait depuis longtemps à la normalisation des relations avec Cuba.
Est-ce elle qui l’a influencé ? Possible.
En tout cas, après avoir félicité Obama, elle a déclaré :

"Malgré les bonnes intentions, notre politique d’isolement qui dure depuis des décennies n’a fait que renforcer l’emprise du régime castriste. Comme je l’ai dit précédemment, la meilleure façon de pousser au changement à Cuba, c’est de mettre sa population en contact avec les valeurs, l’information et le confort matériel du monde extérieur.
L’objectif d’un engagement accru des États-Unis dans les jours et les années à venir doit être d’inciter à mettre en place des réformes véritables et durables pour le peuple cubain. Et les autres pays du continent américain devraient participer à cette entreprise".

On ne peut être plus limpide. Le fameux "regime change".

Quant à gagner un électorat grâce à Cuba, cela serait surprenant, car Cuba est très loin d’être la préoccupation des électeurs en général. Même si les journaux montent en épingle les agitations des anticastristes, ils ne sont que très marginaux par rapport au reste de la population des US.
Et ceux qui sont véritablement pro-Cuba aux US ne voteront certainement pas pour approuver cette mascarade.

20/12/2014 08:25 par benzekri

« Cinq raisons de croire à la reprise, selon l’Insee » si vous êtes croyants…
Par Claire Guélaud dans le blog du Monde du 18/12/2014
« 1/ Le climat des affaires s’améliore
2/ Les échanges mondiaux sont dynamiques
3/ Les effets favorables de la baisse de l’euro et du prix du pétrole sur l’activité
4/ Le pouvoir d’achat et la consommation des ménages augmentent
5/ Le taux de marge des entreprises se redresserait nettement » »
Mais…
Quel crédit, cependant, accorder aux prévisions d’un institut mis en place par les détenteurs du pouvoir pour faire de nous de bons croyants, prêts à avaler des boas…
Jugez vous-mêmes, avant le conflit avec la Russie, le prix du pétrole était une variable sur laquelle les dirigeants des nations « libres et démocratiques » se désolaient de n’avoir aucune prise. Et cela, on doit les croire, pèse lourdement sur tout le reste et aggrave la « crise »…
Sauf que, pour « punir » la Russie, les pays d’Amérique latine, l’Iran… en faisant d’une pierre plusieurs coups, les Etats-Unis suivis par leurs alliés fidèles imposent une baisse record du prix du baril de pétrole de plus de 30%, en un clin d’œil. Baisse politique, pour ramener à la « raison » les pays rebelles afin de les priver des fonds nécessaires au financement de projets sociaux. Cela, pour entrainer des contestations sociales qui finiraient par déstabiliser les pays rebelles en question.
Et quel est l’impact, à la pompe, de cette importante chute du prix du pétrole pour les citoyens des nations « civilisées » ? Des miettes, de même nature que l’augmentation historique -sous un gouvernement « socialiste »- de 14 euros/mois du SMIC pour 2015, en France. Une aubaine pour le pouvoir d’achat qui boostera la consommation des ménages et agira à la hausse sur le taux de marge des entreprises qui pourront ainsi investir et créer des emplois à l’horizon 2016 ou 2017 !
Et ce rapprochement « historique » Etats-Unis/Cuba ? Bien sûr qu’on ne peut que se réjouir de la libération « des Cinq » pour eux-mêmes, leurs proches, pour ceux qui se sont battus pour leur libération et pour le peuple cubain qui pourrait bénéficier d’une certaine détente. Peut-on pour autant mettre cela à l’actif d’un Obama qui aurait pris cette initiative, en homme libre ?
Ne faudrait-il pas situer ce geste du soumis volontaire dans le contexte international marqué par des revers subis par les Etats-Unis et alliés sur le terrain guerrier, notamment, où ils se sentaient invincibles (Irak, Syrie, Palestine, Afghanistan…) ?
Ne faudrait-il pas voir cela comme une manœuvre tactique de la part des Etats-Unis pour retrouver leur place de choix dans cette Amérique-latine qui a défié l’Oncle Sam… Une manœuvre, aussi, pour opérer une fissure dans l’axe de résistance face à Israël. Axe que constituent l’Iran, le Hezbollah, la Syrie et la Résistance palestinienne, en tentant un semblant de détente avec l’Iran sur le dossier nucléaire ?
Et si ce changement ne traduit en fait que de simples tentatives de reprendre ces places perdues par des échanges et alliances économiques pervers après avoir échoué avec l’usage de la force et les politiques va-t-en guerre ?
José Marti « La liberté est le droit pour tout homme d’être honnête. »
Est-il un homme libre et honnête, Obama, pour oser citer cette phrase de Marti ?
Qu’il commence, alors, par mettre fin aux embargos et blocus criminels…

20/12/2014 15:30 par D. Vanhove

Nombreux sont ceux qui aimeraient croire que "la résistance et la dignité" finissent toujours par payer...
Il me sembe hélas que l’Histoire nous a bien souvent démontré l’inverse.
Et je préfère les réserves lucides et le scepticisme des commentaires que de penser comme l’écrit bcp trop vite à mon sens l’auteur du papier, que David aurait "terrassé" (rien de moins !) Goliath...
Je peux comprendre son enthousiasme et aimerais le partager, mais comme le souligne certains commentaires, s’il est un gouvernement passé maître en hypocrisie, c’est ss doute celui des USA, donc, méfiance, méfiance et plus que jamais, méfiance ! L’empire ne renonce jamais et à mes yeux, n’est pas encore prêt à le faire, sur ce dossier comme sur d’autres...

21/12/2014 15:05 par latitude zero

Sierra

Quand Barack Oblabla déclare "cette politique a échoué" [contre Cuba], moi j’entends "on va essayer de les avoir autrement"

Pareil !

Léo Lerouge

la meilleure façon de pousser au changement à Cuba, c’est de mettre sa population en contact avec les valeurs, l’information et le confort matériel du monde extérieur.
L’objectif d’un engagement accru des États-Unis dans les jours et les années à venir doit être d’inciter à mettre en place des réformes véritables et durables pour le peuple cubain. Et les autres pays du continent américain devraient participer à cette entreprise".

Très lourd de sous entendus de la part d’Hillary Clinton, une autre « semi démente » qui se réjouissait ( hilare Hillary !) du lynchage d’un homme .

21/12/2014 22:56 par Leo Lerouge

@ latitude zéro

En effet, on ne peut pas oublier le triomphe infect d’H. Clinton à cette occasion-là.
Elle est encore pire qu’Obama. Ainsi, elle a déclaré qu’Obama avait été "trop mou" pour la Syrie, et que si cela avait été elle, elle aurait envoyé davantage d’armes aux "rebelles modérés".
Ça, c’est sûr, les actions illégales ne lui font pas du tout peur.

Les Clinton sont deux ordures qui vont bien ensemble.
Pendant les années Clinton, ce sont eux qui ont élargi l’Otan aux pays de l’Ancien Pacte de Varsovie, eux qui ont bombardé la Serbie sans l’accord de l’ONU, eux, également, qui ont les premiers décrété que l’effondrement de l’URSS était une victoire des US, et eux qui ont rétabli, de fait, la Guerre Froide (voir l’article : Clintons Reinstigated the Cold War with Russia).

Et la loi Helms-Burton, c’est bien Bill Clinton qui l’a signée, et c’est également lui qui a mis les Haïtiens entre les mains de prédateurs après le tremblement de terre (et qui est toujours à l’œuvre, avec la Minustah et Martelly, leur marionnette).
Et ce sont encore les ONG et les médecins cubains qui se sont illustrés pendant qu’Obama envoyait des troupes pour protéger les riches et réprimer la population déjà durement touchée.

Les Clinton-Obama sont des adeptes fervents de l’"Exceptionnalisme Américain". Par ex, H Clinton et Obama se complaisent à répéter que les US sont "le pays indispensable".
D’autre part, Clinton a déclaré, l’été dernier : " Malgré les bonnes intentions, notre politique d’isolement …", et Obama, dit dans son discours : “bien que cette politique de sanctions ait été mise en œuvre avec les meilleures intentions, aucun autre pays ne nous a suivis".
Ce qui signifie qu’Obama et Clinton prétendent que les US agissent pour le bien des autres. Quand le pays fait quelque chose de mal, ce n’est jamais parce que ses actions sont immorales ou illégales. Pour eux (et de nombreux autres de la classe politique US, évidemment), il ne s’agit que de simples erreurs.

Alors, on peut craindre les "bonnes intentions" de Clinton vis-à-vis de Cuba.
Comme le dit justement D. Hanove, ils ne lâchent jamais rien.

Je ne sais si le lien vers la vidéo sur le retour des trois prisonniers cubains a été donné. Je le mets ici, au cas où.
http://www.cubahora.cu/politica/mi-casa-ya-esta-completa

Et puis, l’émotion du député Franiois-Michel Lambert.

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