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De crise en crise, le capitalisme doit disparaître.

Face à la régression économique, sociale et politique sans précédent menée par la bourgeoisie européenne, les peuples d’Europe opposent une résistance qui n’est encore qu’à ses débuts. De la Grèce à l’Irlande, de l’Espagne à la Grande Bretagne en passant par le Portugal, l’Italie et la France, la lutte contre la confiscation de la richesse au profit d’une minorité de riches s’organise. Les gouvernements européens, quelle que soit d’ailleurs leur coloration politique, sont chargés d’exécuter les ordres de la bourgeoisie en adoptant la même politique « de rigueur et d’austérité ». En organisant ce gigantesque transfert de richesses du travail vers le capital, la classe dominante prépare en même temps de nouvelles crises plus violentes et moins prévisibles. De crise en crise, le capitalisme devient un immense obstacle au développement de la production et menace l’existence même de la société bourgeoise. L’unité de tous les prolétaires d’Europe est vitale pour hâter la disparition d’un système ennemi de l’homme et de la nature.

« Le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise toute entière » écrivaient Marx et Engels dans Le Manifeste du parti communiste. Aujourd’hui les gouvernements, dans leur quasi-totalité, étouffent leurs peuples à travers des plans de « rigueur et d’austérité » pour servir, en dernière analyse, les intérêts de leurs bourgeoisies respectives.

Leur mission véritable est de servir leurs maîtres. Leur rapidité à exécuter les ordres des marchés financiers, des agences de notation, de la BCE, du FMI etc. derrière lesquels se cache la classe dominante est stupéfiante. Leur soumission aux intérêts de la bourgeoisie est totale. Il suffit de voir leurs réactions serviles face aux agences de notation pour s’en convaincre. La souveraineté nationale comme d’ailleurs la souveraineté populaire ne sont ici que des mots et des concepts dénués de tout sens. Qu’on le veuille ou non, ce sont des gouvernements de classe ! Dans ce sens, le combat contre cette classe, ennemie du progrès, et les gouvernements qui gèrent ses intérêts ne peut être qu’un combat de classe, c’est à dire un combat politique.

Une folie collective s’est emparée des bourgeoisies européennes pour ce qu’elles appellent les plans de « rigueur et d’austérité ». Ces plans se succèdent et se ressemblent. Leur but est d’engraisser encore et encore une classe sociale déjà très riche, la bourgeoisie. Mais cet enrichissement ne peut se faire qu’en paupérisant toutes les autres classes de la société.

A travers ces « plans », la bourgeoisie attaque brutalement tout ce que les salariés en général et les ouvriers en particulier, génération après génération, ont arraché de haute lutte : les salaires, les emplois, le code du travail, les indemnités chômage, la retraite, les aides sociales, les entreprises et les services publics, la réduction du temps de travail, etc.etc. Des milliards et des milliards d’euros sont ainsi détournés chaque année par ces gouvernements, à travers ces plans, au profit de ceux-là même qui ont conduit l’Europe à la faillite économique : les banques, les compagnies d’assurance, les industriels et toute la horde des spéculateurs sans foi ni loi comme les hedge funds, Fonds de pension et autres Fonds souverains qui réalisent d’énormes profits en spéculant sur la dette et en prêtant à taux exorbitants aux pays en difficultés.

D’autres plans, de plus en plus violents, de plus en plus sauvages, vont se succéder. Car non seulement la bourgeoisie est insatiable, mais surtout elle n’a rien d’autre à offrir à la classe laborieuse que la souffrance et la misère. Demain, elle ne pourra peut-être même pas assurer à une partie de travailleurs, de plus en plus importante, les conditions d’existence leur permettant de vivre, même dans la servitude ! Rien qu’en France la pauvreté et l’indigence font ravage chez les chômeurs, les travailleurs pauvres, les précaires, les retraités et même chez les smicards. Selon une étude de l’Insee publiée le 30 août 2011(1), la pauvreté et le nombre de pauvres ne cessent d’augmenter. Plus de 8 millions d’hommes et de femmes, soit 13,5 % de la population, souffrent de ce terrible fléau social. Et il ne s’agit là que des chiffres de 2009 où les différents « plans d’austérité » n’avaient pas encore épuisé leurs terribles effets. En Espagne où le Parti Socialiste vient de voter, main dans la main avec la droite, l’inscription dans la constitution de « la règle d’or » de l’équilibre budgétaire, le chômage a battu tous les records : 21,2 % de la population active et 46,2 % des jeunes de moins de 25 ans sont privés d’emploi ! De plus en plus de jeunes espagnols retournent vivre chez leurs parents ou quittent leur pays. L’Espagne est loin d’être un cas particulier. Malgré quelques différences de degré et non d’essence, la situation de la Grèce, de l’Italie, de la Grande Bretagne, de l’Irlande, de la France, du Portugal etc. n’est guère meilleure. 58,6 % des jeunes adultes italiens par exemple continuent de vivre chez leurs parents poussés par un chômage pharamineux qui selon Eurostat dépasse les 27 % !

Les mêmes politiques menées par les mêmes acteurs pour servir les mêmes intérêts dans le cadre du même système produisent, à quelques différences près, les mêmes effets. Il ne s’agit pas d’une crise de tel ou tel pays, mais bel et bien de la crise du capitalisme lui-même.

Si la bourgeoisie, notamment sa fraction financière, profite largement de ces « plans d’austérité », la politique qu’elle mène risque de préparer de nouvelles crises plus violentes et moins prévisibles. Aujourd’hui, la Grèce, mais aussi l’Espagne et le Portugal s’enfoncent profondément dans la crise nonobstant tous « les plans de sauvetage » qu’on leur a fait subir. Demain ce sera peut-être le tour de toute l’Europe.

Certes, la bourgeoisie a toujours su surmonter ces crises en « détruisant par la violence une masse de forces productives, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond les anciens » (2). Mais aujourd’hui elle paraît désorientée, dépassée et sans stratégie pour sauver un système qui est peut-être en train d’agoniser de ses propres contradictions. Ses gouvernements, ses institutions, ses économistes, ses idéologues et ses experts sont impuissants face à l’ampleur des crises, de plus en violentes, qui secouent le capitalisme. L’Union Européenne n’a jamais été aussi proche du précipice qu’en ce moment.

Pour sortir de la crise, il faut sortir du capitalisme qui est en train de détruire les hommes et la nature : « La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse ; la terre et le travailleur » (3). Mais la bourgeoisie ne reculera devant rien pour défendre ses intérêts et sauvegarder son système. La violence reste sa marque la plus authentique . Le capital est venu au monde « suant le sang et la boue par tous les pores » écrivait Marx (4). Toute l’histoire de la bourgeoisie depuis sa naissance n’est qu’une suite de guerres, de massacres, d’exterminations, de pillage et d’asservissement des peuples. Aujourd’hui encore on la voit guerroyer un peu partout à travers le monde, comme par exemple en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Côte d’Ivoire etc. Elle n’hésitera devant aucun moyen, même le plus abject, pour maintenir sa suprématie de classe et ses privilèges. Le capitalisme ne disparaîtra donc pas uniquement de ses contradictions. Mais aujourd’hui ces contradictions sont portées à leur paroxysme créant ainsi des conditions favorables à sa destruction.

Les peuples d’Europe notamment les travailleurs commencent à prendre conscience des dangers et des limites objectives de ce système inefficace, ennemi de l’homme et de la nature. Des luttes éclatent régulièrement un peu partout en Europe. Mais ce combat n’est malheureusement pas encore à la hauteur des enjeux. La force des travailleurs réside dans leur nombre. Mais leur désunion les empêche d’affronter efficacement la bourgeoisie qui, elle, ne reculera devant aucun moyen pour briser leur combativité. L’union de tous les prolétaires d’Europe est une nécessité vitale pour renverser l’ordre social et politique existant.

Mohamed Belaali

http://belaali.over-blog.com/

(1) « Les niveaux de vie en 2009 », Insee Première n° 1365.

http://insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1365/ip1365.pdf

(2) K. Marx et F. Engels, Manifeste du parti communiste. Ed. de Pekin, page 40.

(3) K. Marx, Le Capital. Tome 1, livre premier, section IV. Ed. Du Progrès, page 479 et 480.

(4) Le Capital. Tome1, livre premier, l’accumulation primitive. Éd. du Progrès, page 726 et 727.

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