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Gap : Non à la fermeture de la ferme du Bersac, centre de vie pour handicapés

Educateurs, habitants, familles occupent depuis le 29 juillet la Ferme du Bersac, lieu de vie accueillant un petit groupe de personnes souffrant d’un handicap mental. Ils s’opposent ainsi au projet de fermeture de ce lieu unique dans le cadre d’une restructuration. Depuis le jeudi 29 juillet à 15 heures, un collectif de soutien occupe la ferme des Vignes dans le hameau du Bersac à côté de Serres, Hautes-Alpes.

Récemment, l’ADSEA (Association Départementale pour la Défense et la Sauvegarde des Enfants et Adultes), association gestionnaire de ce lieu de vie, projette la construction d’une cuisine centrale sur le terrain même de la ferme.
Cette implantation implique, de fait, que les résidents soient délogés.
Cela signifie également que les personnes qui travaillent dans cette structure soient redéployées et se voient contraintes de repostuler pour l’association gestionnaire.

Ce type de structure d’accueil, unique dans le département et l’une des dernières en France, permet pourtant d’amener les personnes handicapées vers une autonomie plus importante et un mieux-être évident grâce à son environnement privilégié (animaux, jardin potager, terrasse, activités d’extérieures et de village).

Retirer ces personnes de leur lieu de vie se ferait au détriment de la qualité de leur accompagnement, ce serait leur ôter leurs repères et porter atteinte à leur condition humaine.

C’est pourquoi, il est nécessaire de pérenniser la ferme des Vignes.

Un bref historiques

Depuis 1986, la ferme de vie du Bersac accueille un petit groupe de personnes atteintes d’un handicap mental. Dans une logique de restructuration de l’ensemble de ses activités, l’ADSEA sacrifie un projet thérapeutique unique sur le département des Hautes-Alpes. Et pourquoi ? Pour centraliser ses activités de restauration, au détriment des structures déjà existantes et au nom d’une recherche effrénée de rentabilité.

La spécificité de la ferme de vie « Les Vignes »

Ce type de structure d’accueil, unique dans le département et l’une des dernières en France, permet d’amener les personnes handicapées vers une autonomie plus importante et un mieux-être évident grâce à son environnement privilégié : animaux, potager, verger, terrasse et jardin, activités extérieures et de village.

Le fonctionnement de la ferme repose sur la participation des résidents au travail de la terre, aux soins des animaux (poules) et plus largement aux tâches quotidiennes. Ils sont en effet partie prenante dans le choix des repas, les courses et préparation, le ménage, leur linge...
Cela permet leur implication et leur responsabilisation dans les choix d’organisation de tous les jours.

Le projet de cuisine centrale

Au printemps 2010, l’ADSEA, association gestionnaire de cette ferme de vie, annonce aux professionnels de la structure la très imminente reconversion de ce lieu d’accueil. Il est question de construire une cuisine centrale sur une partie du terrain, ce qui entraînerait, à court terme, un changement radical dans le quotidien des résidents de la ferme. L’opacité des informations laissent les professionnels et les résidents dans l’ignorance et dans l’incertitude face à leur devenir.

Pourquoi s’opposer à ce projet ?

Outre la non-transparence de la réorganisation du lieu, tout se fait dans la précipitation et sans consultation des intéressés : résidents, professionnels, familles, malgré les lois 2002-2 et 2005-102, qui imposent la prise en compte totale de l’avis des personnes handicapées pour des questions qui les concernent.

« Nous sommes une entreprise », déclare P. Beyssen, président de l’ADSEA 05 (Dauphiné Libéré, 20/04/2010). Pour cette entreprise les individus ne sont plus que des variables marchandes. C’est ainsi que le projet ne tient compte, à aucun moment, des désirs des habitants de la ferme, sommés de quitter les lieux. Pourquoi faire le choix de créer une cuisine centrale aux détriments de structures existantes et plus proches de leurs usagers ? Et surtout pourquoi le faire au détriment d’un projet thérapeutique et d’un lieu de vie qui fonctionnent depuis 25 ans ?

Constatant le manque de volonté des différents décideurs à écouter les inquiétudes exprimées par l’ensemble des acteurs, habitants, éducateurs, familles, le collectif de soutien a décidé d’occuper la ferme « les Vignes » du Bersac. Le collectif souhaite donner la possibilité aux habitant(e)s qui le souhaitent de récupérer leur lieu de vie après leurs vacances.

Nous voulons d’une part la pérennité des micro-structures actuelles, et leur développement. Nous souhaitons d’autre part que toute personne puissent choisir son mode et lieu de vie y compris en habitat collectif, les personnes atteintes d’un handicap mental comme les autres . Nous ne quitterons pas le lieu avant d’avoir eu l’assurance que toutes les personnes actrices du lieu, habitants et éducateurs, aient la possibilité de continuité dans ce projet commun. Nous voulons être sûr que ce type de projet soit préservé. Nous occuperons la ferme de manière collective et y créerons un espace de réflexions et d’échanges sur les questions d’autonomie et de « handicap ». Nous appelons toutes les personnes à manifester leur soutien à cette occupation, sous toutes les formes possibles et imaginables. Venez nombreu(ses) nous voir pour discuter et partager ! Nous diffuserons des communiqués de presses quotidiennement.

http://nonalafermeturedubersac.over-blog.com

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