Allan McDonald - Aucun mur ne pourra arrêter la faim.
solidaritéS, 30 mai 2007.
L’emploi d’une frange croissante de migrant-e-s sans statut légal exerce une pression croissante sur les conditions de rétribution et de travail de secteurs de plus en plus étendus du salariat.
C’est dans ce contexte, qu’on assiste aujourd’hui à la formalisation de régimes juridiques d’exception pour ces salarié-e-s discriminés, dans le cadre de l’OMC, mais aussi des grands Etats du Nord, comme la France ou les Etats-Unis. George W. Bush vient en effet d’obtenir une majorité au Sénat pour son « Permis Z », qui vise à enregister tous les « clandestins » en vue d’une admission très provisoire.
Depuis les années 80-90, dans les pays industrialisés, la montée régulière du taux de chômage, le développement d’un sous-emploi de longue durée, les attaques répétées contre la prévoyance sociale et les services publics, mais aussi la mise en concurrence accrue des salarié-e-s à l’échelle internationale (libre-échange et libéralisation des flux de capitaux) ont conduit à une dégradation durable des conditions de vie d’une fraction croissante des travailleurs-euses. Cette offensive généralisée repose sur la reconstitution d’une « armée de réserve industrielle » à l’échelle internationale, pour faire jouer directement la pression d’une masse de sous-employé-e-s sans droits sur les troupes actives du salariat. (...)
La régularisation temporaire dont il est question est réservée à ceux-celles des sans papiers qui pourront prouver qu’ils étaient sur le territoire en janvier 2007, moyennant une amende de 1000 $, une inscription au « casier judiciaire » de leur infraction et la requête d’un permis Z qui leur accorde un statut légal de trois fois 2 ans (avec une année passée au-dehors des USA entre chaque terme), mais sans droit aux prestations sociales. Ils-elles ne pourront faire venir leur conjoint ou leurs enfants, que s’ils-elles peuvent prouver qu’ils-elles ont les moyens de les entretenir et de les assurer contre la maladie. La mise au chômage signifiera aussi la perte immédiate de la régularisation temporaire ! (...)
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