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Jupiter veut nous faire taire : vive la censure démocratique.

En 1981 l'avènement du "socialisme" façon Mitterrand (par ailleurs guillotineur en Algérie), a installé dans la presse et l'édition une "modernité", un "consensus", qui a petit à petit éradiqué toute liberté, toute audace. Ce suicide de presse, puisqu'elle est morte même si elle bouge encore, est le triomphe de l'idéologie dite des "Nouveaux Philosophes", avatars des analyses erronées de Furet et Foucault. La presse a mis la tête sur le billot. Aujourd'hui elle applaudit le censeur Macron . Ollé.

Bienheureux que nous sommes, nous voici face à une nouvelle version du Jupiter : le Jupi-taire. Un dieu propre à faire taire, à étouffer, bâillonner. Le concept de censure démocratique est né. Ouf, on y arrive, le monde du silence approche. Le moment où les « pas contents » devront choisir entre se taire ou aller en prison, couverts d’amendes amères. Comme le fait remarquer Patrick Weil (vrai militant des Droits de l’Homme et professeur à Yale) la différence entre Sarkozy et Macron est que le premier annonçait avec fracas des choses horribles -qu’il n’appliquait jamais- alors que le second proclame du doucereux pour mettre immédiatement en œuvre de l’épouvantable. Le roi nous prie donc, en attendant mieux, d’accepter la censure d’Internet. Avatar symbolique du rétrécissement progressif du champ de la liberté. Vous avez cru entendre le mot Résistance ? Rêvez encore : la censure est là pour le bien de l’homme. Ce sont les médias eux-mêmes, depuis 1981 et l’avènement de Dieu Premier, qui ont rendu les armes face à la pensée juste. La crise économique de la presse, -conséquence de la fabrique de mensonges- et le regroupement des journalistes derrière la oumma des bien-pensants, ont creusé leur tombe et celle des libertés. Ce qui fait une économie de croque-mort.

Un lecteur vétilleux, précautionneux, de ceux qui ne montent à vélo qu’équipés d’une trousse de secours, me dira : « Comment peut-on désapprouver une mesure qui veut bannir le mensonge et la diffamation d’Internet ? ». J’applaudis et précise qu’en France la loi de 1881 -et suivantes ayant le même objet- permettent de traquer la diffamation et le mensonge. L’incrimination de « propagation de fausses nouvelles » n’a pas été abolie. Le tout, en précisant que cette fameuse loi de 1881, qui, soi-disant, définit la liberté de la presse, est au départ un texte scélérat voté pour en limiter l’exercice ; et criminaliser certains propos favorables à la Commune de Paris... Peu importe. Même ce texte approuvé par la droite au XIXe siècle, suffit à poursuivre menteurs et manipulateurs. Tous les apprentis sorciers. Le voici : « La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d’une amende de 45 000 euros.
Les mêmes faits seront punis de 135 000 euros d’amende, lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction faite de mauvaise foi sera de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées ou à entraver l’effort de guerre de la Nation. »
Que faire de plus ? Affûter la guillotine ? Quand Internet a propagé des « fakes » en forme d’ordures du genre « La France donne à chaque migrant une Carte Bleue bien garnie »... ou encore « En France les vieux payent la télé alors que les gens emprisonnés l’ont gratuitement », pour donner des exemples ordinaires de mensonges forgés dans les ateliers de l’extrême droite, avez-vous vu un procureur poursuivre ces incendiaires ? La fausse nouvelle n’est grave que si elle frôle un homme politique, pire un Président. Comme un outil existe pour évaluer l’importance d’un tremblement de terre, c’est « l’échelle de Richter », un instrument comparable permet de mesurer la considération que porte Emmanuel Macron à la liberté de la presse, c’est « l’échelle Delahousse ». Un président qui tolère ou encourage une séance de flagornerie comparable à celle mise en scène par France 2 -lors d’un entretien à l’Elysée le 17 décembre 2017- ne peut avoir que mépris pour les médias et ses « fonctionnaires ».

La question est donc : pourquoi le président français attaque-t-il la liberté d’Internet alors que l’outil répressif existe ? La réponse est simple. C’est pour rejoindre le flux de tous les néo-libéraux et néo-conservateurs de la planète. Ceux qui estiment que laisser vivre à sa guise un web qu’ils ne maîtrisent pas est un très grand danger pour leur gouvernance. Une menace mortelle pour leur doctrine, l’asservissement par la finance mondialisée et néocoloniale. Les journaux eux-mêmes, petit à petit dépossédés de leur magistère par Internet, ont tout de suite milité pour que tout « site d’information » ne puisse exister « sans être adossé à un « grand média » »... Aux Etats-Unis, le New York Time en tête, nous avons assisté à de telles croisades de limitation du Net. Le tout est resté sans grand effet jusqu’au mois dernier où les géants américains, industriels du web, ont annoncé une restriction progressive de l’accès aux réseaux performants pour tout candidat qui ne soit pas un partenaire puissant ou « convenable ». Voilà où veulent en venir Macron et ses alliés : nous faire taire. Je dis « nous » puisque le débat, l’information plurielle sont devenues impossible en France et que le seul moyen de mettre à jour des sources et des points de vue différents c’est Internet. Tant pis si ce tuyau à deux conduits véhicule les meilleures nouvelles du monde, mais aussi des tonnes d’ordures. Comme devant la poubelle jaune et la poubelle verte, nous assez sommes assez adultes pour affronter le tri sélectif.

Ne soyons pas injustes envers Jupiter, il a bénéficié, comme on le dit en matière d’artillerie, d’une très forte « préparation ». C’est la presse subventionnée par des crédits d’Etat, c’est-à-dire tout, ou presque, ce qu’exposent les kiosques, qui, depuis des années, de docilité en compromission, a poussé le wagon vers l’abîme. C’est elle qui a conçu, financé l’avènement de journaux asexués tous clones de la « bien pensance », des pages dans lesquelles on pouvait lire sans une virgule de doute « Saddam Hussein a des armes de destruction massives » avec schémas à la clé. La doctrine de BHL a triomphé, agissant sur les rebelles comme un agent orange sur la jungle du Vietnam. L’engeance, celle des « nouveaux philosophes » (portée sur les fonds-baptismaux par François Furet avec pichenette de Michel Foucault), a réussi à imposer son néo-catéchisme : toute pensée non tamponnée « Atlantique » ne doit être ni exprimée ni survivre. De bons disciples comme Perdriel, Mougeote, Plenel, Joffrin, Giesbert, Minc, Barbier et leur bouffon Ménard ont veillé à ne jamais offenser Washington. Et la presse française est devenue une feuille d’avis de l’OTAN. Hélas pour eux, cette lecture ne rassemble pas des centaines de milliers de curieux. Ainsi Plenel, celui du Monde en 1999, a compté « 700 000 morts au Kosovo » ( pour un bilan officiel et final 2500) et publié en scoop les détails d’un plan serbe, dit « Fer à Cheval » qui prévoyait la déportation des albanais... Manque de flair, ce « Plan » était un faux bricolé par les services secrets allemands ! Voilà donc des « fakes » avant la mode. Et les « fakes » sont têtus.

Au passage, pour vous faire observer que la maladie de presse est ancienne, je me permets de relater une expérience personnelle. Au début du mois d’aout 1985, en publiant dans « VSD », un hebdomadaire populaire, un article de deux pages chapeauté du titre « La DGSE a fait couler le Rainbow Warrior », je croyais par ces lignes, avoir fait avancer la « vérité ». Et appeler un chat un chat : c’est-à-dire Mitterrand un assassin (un photographe est mort lors du sabotage du bateau avalisé par le Président). A défaut de recevoir une symbolique médaille je m’attendais à ce que mes découvertes éveillent l’attention de mes confrères... Bernique. Hormis Michel Polac, le magnifique trublion, personne n’a bronché. Mieux, Claude Angeli, alors chef du Canard Enchainé, est venu faire le flic de presse : « Toi il faut que tu te calmes ! ». Ah bon ? Et, SVP facteur, de qui vient le message ? Le message venait de « Dieu Premier ».

Cette foi nouvelle dans les vertus d’une presse couchée a été facilitée, aussi, par l’idéologie qui noie les « écoles de journalisme », et par le statut social des étudiants ici recrutés. Croisant un jour place de la Bourse un ancien confrère, devenu prof au Centre de Formation des Journalistes, je lui pose une question : « Enseignez-vous le doute ? »... et entendu sa réponse désabusée : « Non rien que des certitudes ». La pensée unique, née dans le bouillon Kub des idées de Furet, issue aussi des « droits de l’homme » tripotés par le BHLisme, s’enseigne désormais dans ces écoles. Institutions onéreuses pour tout étudiant, ce qui implique une sélection de classe. Pour l’essentiel, les nouveaux journalistes sont donc des fils d’archevêque ; peu inquiets du sort du monde.

Dernier paillasson tendu sous les pieds de Macron et de la censure d’Internet, tous ces sites autoproclamés chasseurs de « Fakes news ». A défaut de s’acheter un miroir et de s’y mirer, Le Monde et Libération se sont constitués en meute pour désigner comme « fake » ou « complot » tout ce qui nuit à la ligne générale dessinée par Niel ou Drahi. Ces innocents ignorent que le concept de « complotisme » a été inventé par la CIA comme outil capable de discréditer tout interlocuteur trop bien informé. Reste dans le canon fumant de ces drôles de censeurs la cartouche de l’antisémitisme, écrire que Netanyahou perd ses cheveux peut vous conduire au pilori. Vous êtes socialement mort.

Dans la battue contre la liberté sur Internet, comme dans les polars, on trouve enfin des « privés ». Des types qui s’ennuyant d’être « rien » -comme le dirait Macron- et qui montent leur propre stand de tir. Dénonçant sur Internet et au doigt mouillé des innocents. Leur but ? Exister, participer à l’honorable festin de la pensée juste pour -rêve d’un jour- être invités aux côtés de Sifaoui sur le plateau des « experts » de BFM.

  1. Aujourd’hui la nouvelle censure démocratique ne s’exerce pas seulement au pied du mur, c’est-à-dire en refusant l’édition de textes ou d’images jugées inacceptables pour la pensée dominante, elle réussit l’exploit d’un grand bond en arrière en nous renvoyant à Richelieu. Oui, à la « censure préalable », le filtre de l’imprimatur qui évite tout malentendu. N’étant pas gardien du phare des libertés, je n’ai pas en main le décompte des réunions, conférences et autres propositions de débats annulées en France sous la pression du politiquement correct. Depuis 2012, et le début de la guerre en Syrie, il est impossible au pays de Voltaire, de rassembler dans une salle ouverte au public des hommes et des femmes s’exprimant sur cette guerre. Dès l’annonce d’un tel colloque les menaces tombent et les organisateurs apeurés, honteux, annulent le rendez-vous. Dans une salle de l’Assemblée Nationale il a été possible au Front National de réunir la fleur des groupes anti-avortement, mais impossible de trouver un auditorium pour exposer la situation syrienne et la politique étrangère de la France. Que le forum soit « partisan » n’est pas une excuse à la censure dans un pays de libre parole. L’interdiction de ces débats-là vaut aussi pour ceux qui concernent l’Ukraine et mieux encore pour la Palestine. Evoquer ce pays martyrisé c’est additionner les salles de réunion refusées, les intervenants décommandés. Si besoin est, les censeurs s’abritent derrière la menace de « troubles l’ordre public ». Comme si « l’ordre public » était une excuse au mensonge.
  2. Plus caché, feutré mais aussi corrosif a été, en 1994, l’interdit d’édition qui a frappé le colossal historien et philosophe anglais Éric Hobsbawm avec son livre « L’Age des Extrêmes ». Ce bouquin essentiel a été traduit en bantou alors que pas un éditeur tricolore ne s’est aventuré à mettre ce texte en librairie. L’interdit, non-dit et non-écrit donc tacite, avait été édicté par la clique Rosanvallon et Nora, petits maîtres à penser agissant comme des veaux sous leur mère, en l’occurrence François Furet. Pas question qu’un penseur, obstinément marxiste, ouvre sa gueule. Pour lire ce bouquin il a été nécessaire que l’équipe du Monde Diplomatique se joigne à un éditeur belge. C’est vous dire si le libre propos est un sport de combat !

    L’exception française, doncarie BOURGET l’esprit de censure, a contaminé la Suisse. Guy Mettan, co-fondateur de la version helvétique de Reporters Sans Frontières (RSF) est un mort vivant depuis qu’il a eu l’idée d’instaurer un débat sur le rôle joué en Syrie par les « Casques Blancs »... C’est Christophe Deloire, le Ménard après Robert, de RSF qui a pulvérisé Mettan. Pour Deloire il n’est pas question de débattre de l’action de ces magnifiques sauveteurs couverts de lauriers par Hollywood, les intervenants ne lui conviennent pas. Pauvre Deloire qui, il y a quelques mois, faisait la retape auprès du dictateur gabonais Bongo. Son but ? Que ce dernier finance un « forum » organisé de concert avec Libération. Résumons ! Nous avons RSF, un machin matricé par l’ultra facho Ménard, qui intervient en tant qu’organisation de journalistes pour réclamer la censure. Après cela étonnez-vous que la presse meure !

Mais Deloire, l’homme en forme de cette fin d’année 2017, va encore faire parler de lui. Cette fois c’est le projet d’une télé russe, diffusée en français, qui ne lui convient pas. Cette chaîne, composée de journalistes tricolores et dûment encartés, n’a pas encore émis une seule image, un seul son que le devin Deloire dit « halte ! ». Lui, Deloire, sait que Poutine, qui n’a que ça à faire entre deux coups de balais donnés à Daesch, écrit lui-même les sujets diffusés sur RT-TV.

Il est fort Deloire, il devrait faire journaliste ! Bizarre, quand Patrick Drahi a lancé « i24 News » une télévision en français qui entend officiellement « montrer le vrai visage d’Israël », Deloire s’est tu. Sans doute enroué ? Et rechute en laryngite contre CNN ou Fox News, qui, même en anglais, diffusent pas mal de bêtises ?

Avez-vous entendu Deloire protester contre la disparition de « Afrique Asie », un mensuel spécialisé dans l’actualité internationale, un journal d’une qualité rare ? Non. Il devait être en RTT. Ce journal historique, fondé par Simon Malley, a été le compagnon de lutte de tous les mouvements de décolonisation de la planète. Ce n’est pas rien. Comme par hasard l’Etat français a commandé un interminable contrôle fiscal contre « Afrique Asie », enquête ridicule au sein d’un journal militant. Mais qui s’est achevée par une amende de 150 000 euros. Majed Nehme, le directeur-héros de cette aventure, a donc été obligé de fermer ce journal exemplaire. Voilà les dernières nouvelles du monde libre, où les français ne parlent plus aux français.

En guise de travaux pratiques je livre à nos lecteurs l’expérience vécue par la grande et courageuse historienne Annie Lacroix-Riz. Au prétexte qu’elle est l’une des seules à s’opposer à la cohorte placée sous la férule de Stéphane Courtois, un communiste très repenti qui passe ses heures à expier son passé, et qui est devenu le guide suprême en matière de marche arrière historique, Lacroix-Riz, avec son sac à vérités, est devenu l’ennemi numéro 1. Comme la dame est imbattable, tant elle est documentée, face à elle il faut fuir ou annuler tout débat. D’autant que la spécialité de l’historienne est brûlante : la collaboration sous toutes ses formes, liens entre nazis et Vatican, construction de l’Europe sous la dictée américaine... Elle a même découvert que, pendant la période nazie, le Zyklon B avait été, pour partie, produit dans des usines françaises...

Un jour c’est France 2 qui la convoque pour évoquer André Bettencourt, un homme trop actif sous Vichy. L’historienne racle ses fonds, prend de son temps et répond aux questions du documentariste. Quelques heures avant la diffusion du « sujet » elle reçoit un SMS : « Désolé, mais faute de place votre témoignage a été coupé ». Ah ça alors c’est vrai, la lutte des places est un phénomène connu !

En 2016 c’est une certaine Juliette Dubois qui, sur RMC TV, se passionne pour une tranche d’histoire « 1939-1945 la face cachée du Vatican ». Lacroix-Riz est incontournable, elle est ici assise dans son jardin. La naïve historienne sort ses archives les plus explosives et attend le passage de la questionneuse... qui, comme Godot, ne viendra jamais. Le dernier acte de censure est aussi lié à ce documentaire de RMC, un conte de fée qui donne la part belle aux hommes de Dieu. Cette fois, le film étant diffusé par la RTBF la télé belge, Lacroix-Riz est convoquée à Bruxelles « pour un débat ». On lui envoie des billets de train...Et, magie habituelle, sans que les TGV de Guillaume Pépy y soient pour quelque chose, l’historienne qui dérange ne se dérange pas : elle est décommandée. Si je mets en avant l’exemple de Lacroix-Riz c’est que la dame, même sans le relais des médias officiels, a une certaine capacité d’alerter un petit réseau. Mais quid des inconnus, des isolés, qui se font moucher dès qu’ils évoquent des sujets touchant à la « contre pensée ». Quid d’un chercheur qui n’embouche pas, pour ses travaux, la bonne trompette, l’écrivain qui n’écrit pas les bons livres ?

Voilà un état des lieux. C’est le mien et vous direz qu’il n’a pas de valeur universelle, rien de « scientifique ». C’est juste le résultat de 50 ans d’expérience dans la presse et l’édition, un demi-siècle à voir de près bouger le monde, et se faire la guerre plus que la paix. Un demi-siècle de mensonges, de presse ou d’Etat, vécus sur le champ. Que dire de plus ? La liberté, valeur sans partage avait un goût, il est devenu light, comme le Coca.

Jacques-Marie BOURGET

PS. « Je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire » (Voltaire).

Listes de publications d’Annie Lacroix-Riz :

• La CGT de la Libération à la scission (1944-1947), Paris, Éditions Sociales, 1983, 400 p.
• Le choix de Marianne : les relations franco-américaines de 1944 à 1948, Paris, Éditions Sociales, 1985, puis 1986, 222 p.
• Les Protectorats d’Afrique du Nord entre la France et Washington du débarquement à l’indépendance 1942-1956, Paris, L’Harmattan, 1988, 262 p.
• L’économie suédoise entre l’Est et l’Ouest 1944-1949 : neutralité et embargo, de la guerre au Pacte Atlantique, L’Harmattan, 1991, 311 p.
• Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre Froide (1914-1955), Paris, Armand Colin
• Industrialisation et sociétés (1880-1970). L’Allemagne, Paris, Ellipses, 1997, 128 p.
• Industriels et banquiers français sous l’Occupation : la collaboration économique avec le Reich et Vichy, Paris, Armand Colin, coll. « Références » Histoire, 1999, 661 p. puis 2007.
• L’Histoire contemporaine sous influence, Paris, Le Temps des cerises, 2004, 145 p., puis, 2e édition (1er, 120 p.), 2010.
• Le choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, Paris, Armand Colin, 2009, 2e éd. (1re éd. 2006), 679 p.
• L’intégration européenne de la France : La tutelle de l’Allemagne et des États-Unis, Paris, Pantin, Le Temps des cerises, 2007, 108 p.
• De Munich à Vichy : l’assassinat de la Troisième République, 1938-1940, Paris, Armand Colin, 2008, VIII-408 p.
• L’Histoire contemporaine toujours sous influence, Pantin, Le Temps des cerises, 2012, 263 p.
• Aux origines du carcan européen (1900–1960) : la France sous influence allemande et américaine, Pantin, Delga / Le Temps des cerises, 2014, 197 p.
• Les élites françaises entre 1940 et 1944 : de la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine, Paris, Armand Colin, 2016, 496 p.

SUR RSF, voir :

"La face cachée de Reporters sans frontières" Maxime Vivas, Aden Editions (Belgique).

COMMENTAIRES  

06/01/2018 18:59 par Renard

Grand article, à faire tourner. Merci.

06/01/2018 20:35 par Rey

Excellent article. Et la référence à Annie Lacroix-Riz est particulièrement justifiée : je suis occupé à relire "Le Vatican, l’ Europe et le Reich" et, bien que connaissant l’ œuvre d’ ALR depuis une douzaine d’ années, je n’ en reviens pas du courage de cette historienne.

06/01/2018 21:17 par alexis

Article excellent, plein d’infos et de réflexions utiles, mais la citation de Voltaire en PS est bidon (et pas futfute quand on y réfléchit deux minutes...mais il est vrai que cette fake news a été relayée partout)
Le passage de Voltaire qui s’en rapproche le plus est :
" J’aimais l’auteur du livre De l’Esprit [Helvétius]. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n’ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu’il débite avec emphase. J’ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l’ont condamné pour ces vérités mêmes."

06/01/2018 22:56 par Pierre M. Boriliens

Bonjour,

Juste une petite correction : ce n’est pas Gérard Courtois, mais Stéphane Courtois. Et c’est le coordinateur du "Livre noir du communisme" qui aurait dû être préfacé par, s’il n’était décédé juste avant... François Furet. Pour fixer les idées, un des auteurs de ce bouquin évidemment à charge, Nicolas Werth, s’en est désolidarisé, en substance parce que tout de même on ne pouvait pas exagérer à ce point... C’est dire ! Mais chaudement recommandé par toute le presse, ça va de soi !

07/01/2018 05:23 par BEYER Michel

Bon d’accord je fais du "rétro"...Mais quand même : ceux qui ont pensé qu’il fallait voter "Macron" au 2ième tour des présidentielles doivent, je l’espère, comprendre leur erreur.
Une question : à quoi reconnaît-on que la fascisation du pays s’installe ?

07/01/2018 09:22 par Marie 31

Merci pour cet excellent article.

07/01/2018 09:56 par Assimbonanga

A l’antenne de la matinale de France Inter, Patrick Pelloux exige le droit au blasphème mais attention. Il ne me semble pas qu’il l’exige tous azimut... Par exemple, l’humoriste Dieudonné semble ne pas y avoir droit. Il y aurait blasphème et blasphème ?

07/01/2018 10:10 par dan

Excellent article, merci beaucoup pour cette analyse brillante sur l’état calamiteux des libertés dans la France du 21éme siècle. Cependant, vous avez oublié un nom dans votre liste des résistants actuels et opiniâtres à la pensée unique oligarchique, peut-être parce qu’il n’est de votre bord, ce qui serait dommage étant donné votre démonstration brillante. Il s’agit de François Asselineau, qui a un parcours professionnel méritant d’être souligné, et qui fait depuis plus de 10 ans un travail remarquable d’éducation populaire sur internet et à travers ses conférences, ce qui lui vaut d’être a la fois banni des médias et rejoins dans ses analyses par de plus en plus de militants et sympathisants étant donné que son parti compte désormais presque 30 000 adhérents réels.
Quoi qu’il en soit, encore merci pour votre action, nous sommes du même coté pour tenter de soulever cette chape de plomb idéologique aux relents totalitaires, et je ne me paye pas de mots quand je prononce terme si fort.

07/01/2018 10:50 par André LACROIX

Amusant de constater que cette excellente analyse est partagée, sur le site « Contrepoints » (qui n’est pas tout à fait sur la même longueur d’ondes que « Le Grand Soir »), par Serge Federbusch, le président du « Parti des Libertés » qui y publie le 07/01/2018 un article intitulé « Fake news » : Macron va-t-il museler Internet ?

Personnellement, j’ai aussi été victime de cette censure qui ne dit pas son nom lorsque j’étais à la recherche d’un éditeur pour ma traduction française de The Struggle for Modern Tibet. The Autobiography of Tashi Tsering par Melvyn Goldstein, William Siebenschuh et Tashi Tsering (éd. Sharpe, New York et Londres, 1997). Malgré son grand intérêt historique, ce témoignage d’un Tibétain hors du commun a failli ne jamais paraître en français. S’il a finalement été publié en 2010 sous le titre Mon combat pour un Tibet moderne. Récit de vie de Tashi Tsering, c’est grâce à mon amitié avec Christian Terras, directeur des éditions Golias, ennemi déclaré de la pensée unique. (N.B. À l’époque, je ne connaissais pas encore l’existence des éditions Max Milo).

Dès réception du manuscrit, deux maisons d’édition, aux options alternatives bien connues, avaient manifesté leur vif intérêt pour ces mémoires et laissé entendre qu’elles les publieraient. Et puis, après m’avoir fait lanterner pendant des mois, elles ont fini par se dégonfler, à cause d’un « risque politique » et par peur d’« un débat qui s’annonçait pour le moins passionné » (citation de Mme L, éditrice d’une de ces maisons). Une décision d’autant plus incompréhensible qu’il s’agissait d’un témoignage dont la véracité est garantie par le grand tibétologue Melvyn Goldstein et que Tashi Tsering y raconte non seulement les humiliations subies sous l’ancien régime théocratique tibétain, mais également les mauvais traitements subis pendant la Révolution culturelle.

Mais le hic, c’est que, quoique respectueux du dalaï-lama, Tash Tsering (décédé en décembre 2014) prend ses distances par rapport aux positions politiques de l’Océan de Sagesse et qu’il se révèle un patriote tibétain, loyal envers la République de Chine. C’en était trop pour l’idéologie dominante, à plat ventre devant la nébuleuse « Free Tibet ». Toutes proportions gardées et toute modestie mise à part, il m’est arrivé à peu près la même mésaventure qu’au grand historien Eric Hobsbawm (mort en octobre 2012) : son Âge des Extrêmes n’était pas assez antisoviétique pour être publié en France ; les mémoires de Tashi Tsering n’étaient pas assez antichinois…

André Lacroix
(sans lien de parenté, et je le regrette, avec Annie Lacoix-Riz)

07/01/2018 11:37 par J.J.

@Beyer Michel : .Mais quand même : ceux qui ont pensé qu’il fallait voter "Macron" au 2ième tour des présidentielles doivent, je l’espère, comprendre leur erreur.
Ce n’était pas une erreur, mais un c......et je le reconnais humblement.
Mais même si les gogos comme moi, qui se sont laissés prendre au croquemitaine F.N., et qui s’étaient déjà fait avoir en 2002(vraiment idiots) n’avaient pas voté, est-ce que ça aurait changé quelque chose ?
L’actuel président a été élu légalement, mais à considérer ses piètres et squelettiques résultats, son élection n’est pas légitime.

Cet excellent article confirme hélas mes craintes.

07/01/2018 13:48 par JM Bourget

Merci. Vous avez raison pour Voltaire mais il faut servir aux anes le foin qu ils attenfent... la bonne citation est celle qui fait allusiln a " l auteur d Esprit "...
Merci pour vos remarque et ce Courtois dont j ai estropie le prénom.

07/01/2018 13:53 par legrandsoir

Courtois : c’est rectifié.

07/01/2018 15:48 par Philippe

Si beaucoup (dont je fus) n’ont pas pris la mesure des avertissements contenus dans "1984" d’Orwell, d’autres ont clairement compris l’ouvrage comme un manuel d’utilisation. A quand la création d’un Ministère de la vérité ?
La méthode Macron va nous faire perdre beaucoup de terrain. Il faudra être très inventif. Organiser une forme de résistance qui nous permettra d’envisager des lendemains qui chantent.
En attendant, affûtons nos mémoires, car au train où ça va, nous serons bientôt obligés d’apprendre des livres par cœur pour qu’ils continuent à exister. Orwell n’est pas le seul à nous avoir mis en garde...

07/01/2018 18:59 par JeanLouis

"Je déteste une partie de ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire".Seulement une partie, peut être ne connaissez vous pas la raison d’état ?? Juste ou mauvaise d’ailleurs, mais traiter Mitterrand d’assassin, de guillotineur est tout de même plus qu’exagéré. Quid alors des autres présidents et des conflits de toute sorte auxquels nous participons !! Mais non cela fait toujours recette de taper sur Mitterrand.

07/01/2018 21:39 par babelouest

@ JeanLouis
Il y a tout de même ça.... qui impliquait des liens de subordination forts et librement consentis.

07/01/2018 22:55 par JM Bourget

Reponse à Jean Louis....ministre de la Justice Mitterrand a signe 41 ordres d execution dont celle d’Iveton......
Si ce n est pas de l assassinat...c est quoi ?

08/01/2018 06:16 par keg

Si j’ai bien compris vous seriez les pestiférés... ; et si en plus vous ^tes du côté de Jaffa...(grand port salut d’exportation et d’importation de tout et de rien, vers le monde d’une pensée unique.... et mon thèsiste) Le tableau est à son comble idyllique.
Bien à vous et avec vous

https://wp.me/p4Im0Q-2eX

08/01/2018 12:30 par Toff de Aix

Article à faire tourner, sans modération...

Et dire que même RSF, reconnaît que la France, à la 36e place de son classement pour la "liberté de la presse" (tout un programme), à encore "quelques progrès à faire". L’autre jour j’écoutais sur je ’e sais qu’elle radio (je m’ astreins à le faire, histoire de me maintenir en forme) un gars qui disait que les "je suis Charlie" commençaient à déchanter. C’était le même qui, il y a 3 ans, chassait en meute ceux de ma mère n espèce, ceux qui refusaient d’en être... Je bois le sel de vos larmes, t’as d’imbéciles heureux !

09/01/2018 04:17 par franck-y

Très bon article. L’on pourra aussi se référer au dernier poste de Frédéric Lordon aux blogs du Diplo : https://blog.mondediplo.net/2018-01...

09/01/2018 14:25 par legrandsoir

@ Taf de Aix
Il ne faut JAMAIS prendre au sérieux un SEUL écrit de RSF. Si RSF porte un jugement relativement négatif sur la liberté de la presse en France, c’est pour une raison à découvrir, mais qui n’est pas celle annoncée.
Il suffit de voir par qui RSF est subventionnée : https://rsf.org/fr/nos-soutiens
Si vous pouvez trouver ses comptes 2016 ou 2017 sur Internet, merci de nous les envoyer. On n’a pas réussi alors que la loi lui fait obligation de les rendre accessible. Si vous réussissez à obtenir les noms des jurés qui classent la presse, vous méritez le prix Albert Londres.Si vous avez le temps, voyez ce que nous savons de son président Pierre Haski : https://www.legrandsoir.info/une-nouvelle-abjection-de-jean-hebert-armengaud-du-courrier-international.html
Lequel Pierre Haski a fondé Rue89 où nous avons été qualifiés de "rouges-bruns".
Tout est à jeter.

09/01/2018 16:23 par bostephbesac

Oui Dan, François ASSSELINEAU . Tout comme Jacques CHEMINADE, Léon LANDINI.............................et bien d’ autres que nos merdias ignorent : par exemple, Stéphane LHOMME du site "refus.linky.gazpar", qui comme vous devez le comprendre et le site de référence (avec celui aussi des Robins des Toits) de la lutte contre le scandaleux compteur linky qu’ on veux nous imposer, avec parfois emploi de "la force/la violence" en violation de votre domicile (lire le site de Mr LHOMME (des cas incroyable !)) . Le linky, le symbole de la fascisation de notre société.

10/01/2018 16:47 par André LACROIX

Dans le n° 464 (octobre 2017) du magazine GEO, Pierre Haski a écrit un article à propos du Tibet, partial et bourré d’inexactitudes.. Voir tout le bien que j’en pense sur . http://tibetdoc.org/index.php/politique/mediatisation/415-le-tibet-vu-et-revu-par-geo-4e-partie-douteuse-polarisation-sur-le-troisieme-pole. Bonne lecture !

10/01/2018 20:13 par Rey

Jean-Louis, auriez-vous l’ amabilité , ou la simple courtoisie , de répondre à JM Bourget à la question "François Mitterand, guillotineur" ? Ou peut-être découvrez-vous pour la première fois le nom de Fernand Yveton ? (ou "Iveton" ?). Si c’ est le cas, n’ eût-il pas mieux valu se renseigner avant d’ affirmer doctement : "cela me paraît bien exagéré..." ?

15/01/2018 09:13 par Michel Giraud

Vérifiez vos sources, SVP.
L’âge des extrêmes, Histoire du court XX° siècle, 1914-1991 de Eric J. Hobsbawm a été édité par les éditions Complexe en 1999 ; réédité en 2008 chez André Versaille éditeur.

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