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L’histoire cachée des FEMEN

Olivier Pechter

Cette enquête, qui aurait pu s’appeler "le poids des mots, le choc des photos" raconte l’histoire des FEMEN à la lumière de leurs alliances politiques et de leurs nombreux dérapages, souvent passés sous silence. Une gageure.

Communistes et rouge-bruns, les premiers alliés.

Cette première partie est consacrée à FEMEN…avant FEMEN.

Les politologues ukrainiens considèrent unanimement FEMEN comme un projet "politico-commercial" et ne se sont jamais véritablement penchés sur le sujet. A force d’incohérences, le mouvement "caméléon" a lassé leur pays, avant d’être fatalement discrédité.

En France, il a su rebondir, bénéficiant de soutiens jusqu’au Parti de gauche.

De leur côté, les médias nous ont inondés du story-telling "femeniste". Jusqu’à ce qu’éclate le scandale de la Biennale de Venise, qui révéla la personnalité machiste de Viktor Sviatski, qui a longtemps dirigé FEMEN au côté d’Anna Hutsol. L’image du mouvement s’est brouillée. Son étoile a pâli. Un contre-récit s’imposait.

Les photos exclusives que je révèle rendent le propos difficilement contestable :

Né dans le creuset communiste et antifasciste ukrainien, FEMEN ne s’en est pas moins associé, de façon répétée, à des mouvements réactionnaires, voire ultranationalistes. Avant de se réfugier en France, grâce à la bienveillance d’une certaine mouvance néoconservatrice. Démonstration.

En Ukraine s’opposent depuis longtemps, sans besoin d’être caricatural, deux camps. L’Est du pays, russophile et "antifasciste", incarné par l’alliance d’une partie de la droite avec le Parti communiste. Et l’Ouest du pays : nationaliste et occidentaliste. Les figures de cette dernière tendance nous sont bien connues : Viktor Ioutchenko, Ioulia Timochenko… Or, il y a quelques années de cela, on a vu les fondateurs des FEMEN passer brusquement d’un camp à un autre. Un revirement qui signe l’imposture. Ce qui a valu aux FEMEN d’être qualifié de "political technology" par les spécialistes ukrainiens. Dans cette première partie, je m’attèlerai donc à une histoire des alliances politiques des FEMEN et par la même occasion à une généalogie de leur positionnement xénophobe.

FEMEN, une "Political technology" ?

Political technology, kesako ? Il s’agit de la manipulation politique poussée à son extrême. Les outils pour ce faire nous sont familiers : storytelling, désinformation, "triangulation"… Mais l’usage étendu et intensif qui en est fait dans les pays d’ex-URSS, où il s’agit d’une véritable petite industrie, nous est inconnu. Dans la plupart des cas, il s’agit de manoeuvres d’un pouvoir autoritaire pour se maintenir en place, via la tromperie. FEMEN est depuis longtemps considéré comme prestataire de ce type de service. Mais dans leur cas, elles auraient fait évoluer leurs positions au gré des médias et de leurs soutiens financiers/politiques du moment. Il serait donc faux d’affirmer que FEMEN aurait été créé par un marionnettiste dont elles auraient défendu les intérêts tout le long. Elles ont avant tout défendu les leurs. Néanmoins, nous révélerons quelques accointances politiques/financières jamais mentionnées jusque-là, à même d’éclairer d’un jour nouveau certaines de leurs prises de positions.

[Un exemple de political technology présumé : la mise sur orbite, il y a quelques années, par des médias proches du président Ianoukovitch d’un de ses opposants politiques, Vitali Klitschko. Une ex-vedette sportive que rien ne prédestinait à la politique. Diviser pour régner…]

FEMEN avant FEMEN : dans le giron du Parti communiste et du camp russophile

La figure FEMEN la plus connue du public français est Inna Shevchenko. Mais la véritable chef des FEMEN est Anna Hutsol, en duo avec son vieux camarade Viktor Sviatski. Présenté comme un "publicitaire", ce dernier est surtout un professionnel de la politique.

Originaires de la ville de Khmelnytsky (300 000 habitants), le livre autobiographique FEMEN (qui sera mentionnée dans la suite de cette article par "cf. FEMEN"), rapporte la rencontre d’Hutsol avec Sviatski au début des années 2000, au sein d’un "cercle de rue marxiste" dont il est le "mentor". Romantique. L’ouvrage passe sous silence leur engagement commun au sein du "komsomol", le mouvement de jeunesse du Parti Communiste.

Oksana Chatchko (co-fondatrice FEMEN) avec les jeunesses communistes (Khmelnytsky)

Partis du Komsomol, Hutsol et Sviatski partent fonder de leur côté deux mouvements étudiants, fin 2005 : le Centre de perspectives de la jeunesse (un syndicat) et Nouvelle Ethique (organisme de femmes préfigurant FEMEN). Ils sont lancés de façon opportune sous les auspices d’Olga Ivanovna Ugrak, qui est alors la candidate du Parti communiste aux élections municipales. C’est elle qui héberge le Centre de perspectives. Quant à Nouvelle éthique, c’est chez Sviatski qu’elle trouve refuge (cf. autobiographie FEMEN). La création de ces organismes permettent vraisemblablement à la communiste de rajeunir l’image du Parti et d’élargir le soutien groupusculaire qu’aurait constitué les jeunesses communistes. Anna Hutsol sera directement partie prenante de la campagne de la communiste (cf. FEMEN).

Au centre et côte à côté, la communiste Olga Ivanovna et Viktor Sviatski . A gauche Anna Hutsol. Soirée de nouvel an du Centre de perspectives de la jeunesse

Cette campagne municipale marque un tournant : Sviatski et Hutsol arrêtent la politique "sérieuse", illustrée par leur passage au sein des jeunesses communistes, pour faire de la politique un commerce (médiatique).

Au service d’un parti "rouge-brun"

Après l’issue désastreuse de la campagne du Parti communiste (3% des voix), il faut se trouver un nouvel allié pour Hutsol et ses amis. Ce sera le tout nouveau mais bien pourvu "Grande Ukraine". Les dirigeants du Centre de perspectives (http://translate.googleusercontent....Sviatski, Golenshin, Alexandrovich) deviennent des cadres du parti et Nouvelle éthique un satellite. Grande Ukraine est dirigé par l’énigmatique Igor Berkut. Ex-espion autoproclamé, ce millionnaire est un ancien propriétaire de banques au Kazakhstan et en Russie. Il passe lui aussi pour un "mercenaire" de la politique et son parti se voit accuser de relever de la "political technology". Il a signé un livre relayant les thèses de son "frère" Poutine.

De gauche à droite : Drapeaux Grande Ukraine, Viktor Sviatski (Centre de perspectives/Grande Ukraine), Sasha Shevchenko (qui dirige alors Nouvelle éthique, future co-fondatrice des FEMEN), Igor Berkut (Grande Ukraine) 10/2007
Viktor Sviatski à des manifestation de Grande Ukraine, dont il est alors un cadre (2008)

Grande Ukraine, parti "social-patriotique" vaguement de gauche appartient donc à l’instar du Parti communiste au camp pro-russe. Son soutien extensif à la peine de mort lui vaut d’être médiatisé et ses préconisations anti-immigrés (qui comprend le positionnement à la frontière de "clubs militaro-patriotiques") un certain intérêt sur les forums d’extrême-droite. En 2010, il se déclarera (très sérieusement) en faveur d’une "bonne dictature démocratique"…

C’est vraisemblablement à son contact qu’Hutsol et Sviatski découvrent le business des "political technology". On verra ainsi Sviatski et Grande Ukraine organiser, de façon étrange pour des syndicalistes étudiants, une action en défense des intérêts…viticulteurs.

Durant ces années, de 2006 à 2008, le mouvement de femmes Nouvelle éthique expérimente de son côté les coups d’éclats médiatiques à base de flashmobs.

Exemple en avril 2008, avec un lâcher de ballons. Sasha Shevchenko témoigne alors :

"Nous étions sur Internet, à la recherche de quelque chose d’intéressant et sommes accidentellement tombés sur la Journée de la femme"

Les prémisses des FEMEN sont posées.

Avant de passer à la naissance en tant que tel de FEMEN (ici), il est intéressant de révéler une dernière photo, tant elle illustre d’où le mouvement est issu et combien la présentation qui est généralement faite des FEMEN comme de l’enfant naturel de la Révolution Orange (présentée comme pro-occidentale et donc faisant partie du "camp du bien") est erronée. Elle montre Anna Hutsol en juin 2008, posant fièrement à une rassemblement anti-OTAN organisé par le Parti socialiste progressiste , organisation orthodoxe "panslave" (pour une intégration Russie/Biélorussie/Ukraine).

Banderole anti-OTAN et anti-Bandera (figure historique "controversée" du nationalisme ukrainien)

Immigration, peine de mort, alliés néofascistes…

Cette deuxième partie est consacrée à la naissance et au développement de FEMEN. Leurs alliances, leurs soutiens, leur positionnement…

Dans un contexte politique ukrainien aussi tendu que confus, les FEMEN se livreront à toutes les alliances et amitiés. Jusqu’à faire héberger leur site internet par un ancien leader skinhead (ci-dessus) ou manifester avec le parti d’extrême-droite Svoboda.

Débuts FEMEN : xénophobie et néo-atlantisme

Quand FEMEN est lancé sur Kiev, au printemps 2008, André Kolomiets ("Andrew Kolomyjec"), un des cadres de Grande Ukraine (mouvement rouge-brun sont issues les FEMEN, cf. première partie) rentre rapidement à son Conseil d’Administration. Il sera l’un des "soutiens financiers les plus constants" des activistes. "Pour s’assurer de leur indépendance", dit-il très sérieusement… ajoutant que le mouvement "n’était jamais tombé dans le racisme". A voire…Mickael Orlyuk, autre cadre du parti, est lui de toutes les manifestations FEMEN.

Un certain nombre de thèses défendus par Grande Ukraine sont repris à leur compte par les FEMEN. Sur l’immigration : la dispense de visas pour les Européens visitant l’Ukraine étant une catastrophe, il faut fermer les frontières. Grande Ukraine dénonce les "centaines de milliers d’immigrants clandestins [qui] nous menacent", FEMEN s’opposant de son côté, grippe aviaire aidant , "à l’entrée des étrangers dans notre pays.". De la xénophobie ? "Peut-être" répond Anna Hutsol. A l’instar de Grande Ukraine, FEMEN est favorable à la peine de mort, pour les "sadiques".

Enfin, il y a les Turcs, avec lesquels Igor Berkut (dirigeant de Grande Ukraine) considère qu’une guerre est inévitable . Les FEMEN de leur côté en ont longtemps fait un ennemi prioritaire, au nom de la lutte contre le tourisme sexuel.

Une des toutes premières actions FEMEN s’est d’ailleurs déroulée devant l’ambassade de Turquie.

Drapeau ukrainien au vent…
…et feintant le lynchage d’un touriste turc. (En arrière-plan Anna Hutsol)

En 2010, à l’occasion d’un match de foot opposant le Karpaty (Lviv) au Galatasaray (Istanbul) les FEMEN feront une campagne remarquée pour que l’on interdise d’entrée la "horde" des "machos" turcs.

Photo blog FEMEN

Ce qu’il convient d’appeler de la xénophobie prit même un accent anti-juif. En 2009, les FEMEN avaient accusé (avant de se rétracter), les juifs orthodoxes faisant un pèlerinage annuel de représenter une menace pour la sécurité des filles ukrainiennes et de mépriser l’Ukraine :

"L’Ukraine est célèbre pour son hospitalité…Mais toute tentative de saper notre culture devrait être combattue…. [Il faut] éviter que les Ukrainiens deviennent otages dans leur propre pays"

Issues de la mouvance communiste, les FEMEN multiplieront bientôt les clins d’œil au camp occidentaliste.

Le manifeste dont elles se dotent évoque ainsi parmi ses objectifs : "construire une image nationale de la féminité, de la maternité et de la beauté basée sur l’expérience du mouvement des femmes euro-atlantique". L’expression "euro-atlantique" est loin d’être neutre dans le contexte ukrainien et appartient aux partisans de l’OTAN et de l’UE. Brouillage de pistes. Et façon de ménager certains sponsors. En 2007, Anna Hutsol fut en effet invitée aux Etats-Unis par un organisme dépendant du Congrès américain, l’Open World Leadership Institute , dont elle est qualifiée d’alumna ("élève").

Par ailleurs, les FEMEN n’ont jamais caché le soutien reçu (jusqu’en 2011) de Jed Sunden , magnat des médias ukrainiens d’origine américaine.

Néofascistes, intégristes, activistes violents…des alliés encombrants

En 2010, FEMEN élargit son champ d’action. Et après le Parti communiste et Grande Ukraine fait place à de nouveaux alliés. Nationalistes et franchement ancrés à droite, ils sont solidaires des FEMEN. Au nom de la lutte contre la "dictature" des Ianoukovitch, Poutine et autres Loukachenko (Biélorussie)…Le groupe se coupe définitivement de ses racines idéologiques, renvoyant dos à dos fascisme et communisme et diffusant une propagande antirusse caricaturale.

De gauche à droite : Poutine (Président russe), Ianoukovitch et Azarov (Président et 1er ministre), Cyrille (Patriarche orthodoxe de Russie)

Voilà les organisations et quelques-unes des personnalités radicales dont se rapprochent alors les FEMEN.

  • La "Coalitions des partis des la révolution orange". Organisation nationaliste, mais surtout "projet commercial imitant la société civile, menant des actions de rue rémunérées", selon le chercheur Pavel Klymenko, contacté.
  • La Confraternité de Saint Luc. Un groupuscule actionniste d’extrême-droite, qui s’est fait connaître pour avoir profané un monument en mémoire des combattants soviétiques ayant lutté contre le nazisme.
  • Yaroslava Pougacheva, une des responsables de la Confraternité, tête de fil d’une manifestation FEMEN (03/2012)
    Inna et Sasha Shevchenko tenant par la main Darya Stepanenko, autre figure médiatisée de la Confraternité (05/2012)

    La Confraternité de Saint-Luc est un mouvement identitaire se battant pour une "révolution orthodoxe mondiale" (cf entretien accordé au média néofasciste molotoff.info). Tout comme le parti dont elle est une émanation, Bratstvo ("Fraternité"), qui diffuse ce genre de propagande sur Facebook.

    Une amitié surprenante pour celles qui ont drapé leur islamophobie derrière le féminisme et l’athéisme militant.

  • Les FEMEN se sont également affichées au côté du "Comité Noir", petit mouvement d’extrême-droite présent dans toute l’Ukraine. Certains de ses militants les plus exaltés ont été condamnés pour avoir mis le feu à une résidence d’étudiants africains et attaqué un centre social juif.
    De gauche à droite : L’ultra-droitière Anna Sinkova (chef de la Confraternité de Saint-Luc), Sasha Shevchenko, Anna Hutsol, une militante FEMEN et Bogdan Titsky (chef du Comité Noir) – A la sortie d’un interrogatoire de police (08/2013)

    FEMEN cache à peine sa proximité avec ces différents groupuscules. Dans un billet de blog, elles remercient ainsi "les membres de la Coalition orange et du Comité noir pour leur campagne de solidarité".

  • Enfin, sachant que le mouvement FEMEN a officiellement dit son soutien à une alliance politique comprenant le parti d’extrême-droite Svoboda, on sera peu étonné de retrouver, à l’occasion, les "féministes" au coté du dit parti. A un rassemblement contre le régime biélorusse en janvier 2011, par exemple, où une militante ira jusqu’à tenir une affiche de Svoboda :
    "Vive la Biélorussie indépendante . Vive l’Ukraine libre", "Non à la terreur rouge"
  • Egalement présent ce jour là Viktor Sviatski, et l’organisation ultra-nationaliste et antisémite UNA-UNSO
    Le drapeau rouge et noir de l’ UNA-UNSO flottant au dessus d’Inna et Sasha Shevchenko. Viktor Sviatski veillant au grain, en arrière-plan.

    Non loin d’Inna et Sasha Shevchenko, une figure skinhead, Edouard Iholnikov

    Pas un inconnu. Un mois plus tôt (mai 2011), il fut impliqué dans l’attaque d’une cérémonie en mémoire de la victoire sur le nazisme …Une agression dont il sera question jusqu’en France.

    En outre, Iholnikov est un des chefs de file jeunesse de Svoboda à Kiev

    Un an plutôt (juin 2010), Iholnikov et Sasha Shevchenko s’étaient déjà retrouver à l’occasion d’une manifestation. Au nom de la lutte contre la "censure".

    Iholnikov effectuant le signe de ralliement de Svoboda. Shevchenko celui de FEMEN.

    Les liens sont parfois plus personnels entre l’extrême-droite et FEMEN. En 2012 le site FEMEN fut ainsi hébergé sur le site de leur "ami bloggeur voland14". Voland14, pseudonyme de Sergey Didkovsky. Côté pile Didkovsky est un "spindoctor" et éditorialiste dans Playboy (!). Côté face, blogger néonazi (14, une référence hitlérienne transparente ) ; païen ; et chroniqueur médiatique évoquant les "Européens de souche que l’on mène à l’abatage". Celui qui diffuse aujourd’hui des vidéos sur "Eurabia" fut un animateur de la scène néonazie ukrainienne dans les années 2000 (sous les pseudonymes, justement de voland14 ou voland ratybor)…Sur la photo suivante, il s’illustre parmi les supporters de foot du club de Lviv, avec son "Parti national-travailliste d’Ukraine"…Foot et racisme : on se souvient de la campagne menée par les FEMEN contre l’entrée des supporters turcs à l’occasion d’un match…contre Lviv, précisément.

    Les FEMEN diffusent à l’occasion la prose de Didkovsky/Voland14. Comme le texte raciste "FEMEN et les envieux", qui évoque la "dégradation du patrimoine génétique ukrainien". Un texte dont nous avons fait une sauvegarde.

    Didkovsky est donc un "ami blogger", hébergeur et certainement, selon nos informations, un partenaire "commercial" des FEMEN…mais son rôle exacte reste à préciser. Il est en tout cas un soutien de la première heure, et fait parti du "premier cercle" de l’organisation. Sur le réseau social le plus populaire en Ukraine et très prisé par les FEMEN, vk.com, Didkovsky ne cache pas ses accointances avec l’ultra-droite (cf une capture parmi d’autres). De même que son blog, vers lequel les FEMEN renvoient.


    Cliquer sur la photo pour l’afficher en grand

    De gauche à droite : "Voland14", "Sergey Didkovsky" et "Voland Ratybor" parmi les hooligans
    Didkovsky a bien hébergé l’accueil du site FEMEN…et sur son propre espace

    Le site WaybackMachine permet de consulter l’archive d’un site.
    Lorsque l’on veut consulter l’archive de la page d’accueil du site des FEMEN, on est renvoyé vers le site de Didkovsky (pour la période du 1/02/ au 16/06/2012)

    Enfin, au sein même de l’équipe FEMEN, on note la présence de proches de la mouvance nation…

    C’est vraisemblablement à son contact qu’Hutsol et Sviatski découvrent le business des href=L’Ukraine est célèbre pour son hospitalité…Mais toute tentative de saper notre culture devrait être combattue…. [Il faut] éviter que les Ukrainiens deviennent otages dans leur propre pays. Celui qui diffuse aujourd’hui des vidéos sur aliste radicale :

  • Yaroslav Yatsenko, leur avocat historique, s’affiche sur son blog comme un supporter de Roman Choukhevytch et affiche sur Facebook un intérêt exclusif pour…

    C’est vraisemblablement à son contact qu’Hutsol et Sviatski découvrent le business des href= le parti dles membres de la Coalition orange et du Comité noir pour leur campagne de solidarité’extrême-droite Svoboda

  • Courant 2012, Maria Popova, directementa href=sl=uk issuea href= d’une organisation ultra, devenait l’attachée de presse du mouvement

"Rien ne peut justifier la coopération avec la droite radicale"

Les alliances sulfureuses des FEMEN témoignent de la confusion à l’oeuvre dans la société et la politique ukrainienne. La lutte contre l’influence russe, qui étouffe depuis des décennies l’émergence d’une nation ukrainienne souveraine, légitime de toute part l’alliance avec un parti d’extrême-droite directement issu du néonazisme (Svoboda fut longtemps appelé "Parti social national d’Ukraine") et la réhabilitation de mouvements nationalistes ayant collaboré avec le nazisme.

Néanmoins, cette stratégie d’alliance ne fait pas l’unanimité. Que ce soit au sein de la communauté juive, de la mouvance antifasciste et libertaire ou encore parmi les intellectuels (politologues, historiens…). Interrogé par nos soins, le chercheur Anton Shekhovtsov déclare ainsi :

I don’t think that anything legitimises cooperation with the radical right, and I signed a letter urging the mainstream politicians to stop cooperating with the radical right-wing Svoboda party -

http://www.day.kiev.ua/uk/article/den-ukrayini/tyagnibok-za-i-proti

Unfortunately, many mainstream politicians and activists in Ukraine do not understand the danger of alliances with the radical right. Sometimes, it does seem like a necessary evil, but – in the long-term perspective – all these alliances are really harmful to Ukraine’s democratic development.

=> FEMEN déclarait dès 2009 vouloir devenir un phénomène européen. La France sera la base arrière de ce développement. Pour se faire, quelles furent leurs alliances ? Leurs relais politiques ? Leur inspiration "idéologique" ? C’est ce que nous tenterons d’établir dans une dernière partie.

[Merci aux chercheurs qui m’ont éclairé sur la question. Ils ne peuvent bien sûr être tenus pour responsable du contenu de cet article. Thank you : Pavel Klymenko, Anton Shekhovtsov, Ann-Sofie Dekeyser, Alexander Wolodarsky...]

Islamophobie et réseaux néoconservateurs.

Cette dernière partie est consacrée à l’internationalisation des FEMEN

Dès 2009, les FEMEN entendent devenir le premier mouvement féministe européen. Elles en sont loin. Néanmoins, elles ont réussi à faire parler d’elles au niveau mondial (à la Biennale de Venise par exemple). En France elles ont été reçues avec les honneurs (2012) et inspireront même le nouveau timbre Marianne (2013).

Leur libertarisme de façade associé à des positions géopolitiques (objectivement) atlantistes et islamophobes leur ont néanmoins permis de s’attirer de solides soutiens au sein d’une partie de nos élites, à défaut de faire l’unanimité dans le reste de la population. Signe de l’opportunisme de l’organisme, en s’implantant en France, il abandonnera ses positions les plus réactionnaires (restriction de l’immigration, rétablissement de la peine de mort), au profit d’un combat facile contre l’Islam et l’Église, ou encore en faveur du mariage gay. Une thématique qu’elles n’avaient jamais traitées dans leur pays d’origine, allant jusqu’à pactiser avec des ultraconservateurs, comme démontré dans une première partie.

Caroline (Fourest) ange-gardien

Au sein de la gauche française, FEMEN a su s’attirer des soutiens auprès des Verts, du Parti de Gauche mais aussi du PS. Il faut dire qu’en s’installant à Paris, elles ont fait de l’extrême-droite catholique un adversaire médiatique.

Pourtant, c’est sur fond d’islamophobie qu’elles ont en commun avec ces intégristes qu’elles susciteront leurs plus solides soutiens. En particulier dans la mouvance pro-américaine. Figure de ce courant, Caroline Fourest, véritable ange-gardien. Au carrefour des milieux associatifs, journalistiques et politiques, c’est un allié de poids. L’avocat des FEMEN ? C’est le même que celui de la journaliste (Patrick Klugman, figure du Parti Socialiste parisien, membre de la revue La Règle du Jeu). Quand Inna Shevchenko obtenait en 2012 le statut de réfugié politique c’est notamment grâce à la journaliste et un de ses soutiens dans la mouvance diplomatique : Pascal Brice. Pour cet atlantiste en diable qui dirige l’organisme en charge du droit d’asile (OFPRA), celui (d’asile) offert en un temps record à l’Ukrainienne constitue "un grand de motif de fierté". C’est ce qu’il déclarait dans une émission de radio de…Caroline Fourest qui lui était consacrée (France Inter, "Ils changent le monde").

Un an plus tôt, c’est un autre membre du "réseau Fourest", le très néoconservateur François Zimeray, ex-Ambassadeur des droits de l’homme, qui se montrait particulièrement bienveillant envers Shevchenko. Ce n’est pas tout, la parution d’un ouvrage d’entretien entre la militante et la journaliste est imminente. Il ne s’agit pas d’un coup d’essai. Dès 2012 France 2 diffusait un documentaire de Fourest à la gloire du mouvement. L’experte reconnue de l’extrême-droite française s’y montrait complaisante vis-à-vis de son alter ego ukrainienne…

Dans le documentaire, il est en effet question, avec empathie, d’une "réunion de l’opposition" contre les résultats d’une "élection législative jouée d’avance". On aperçoit alors distinctement dans la foule les drapeaux bleu et jaune du parti d’extrême-droite Svoboda. Il s’avère qu’à la tribune ce jour-là se trouvait aussi le leader de l’extrême-droite ukrainienne Oleh Tyahnybok, celui-là même qui dénonçait dans les années 2000 la "racaille juive"….

Contre-champ : Oleh Tyahnybok à la tribune de la réunion de "l’opposition"

Le journal Charlie Hebdo dont est issue Caroline Fourest est un des grands relais militants des FEMEN au sein de la gauche.

L’occasion de rappeler que Charlie Hebdo est depuis plus de dix ans un allié plus ou moins constant des intérêts néoconservateurs. De Philippe Val à Charb.

A gauche : Mohamed Sifaoui, Philippe Val, Caroline Fourest et un Danois, le très néoconservateur Flemming Rose (2006)
A droite : Elisabeth Lévy, fondatrice du mensuel pro-israélien (et propriété d’un "magnat" d’extrême-droite) Causeur avec Charb (Photo Causeur, 2012)

La revue La Règle du Jeu, dirigée par Bernard-Henri Lévy (administrateur de la maison Grasset et par là même éditeur de Caroline Fourest, il incarne, à l’instar de la journaliste, une "gauche" anti-totalitaire et pro-israélienne), a été à la pointe dans la défense du mouvement.

Enfin, l’association "FEMEN France" a elle-même a été fondée par celle qui est encore proche de Caroline Fourest, Safia Lebdi. Elle est issue de Ni Putes Ni Soumises, à qui l’on doit l’introduction dans le débat français de l’expression "fascisme vert". Elle finira par claquer la porte . Trop indépendante pour subir le diktat de la direction ukrainienne. D’autres militantes rejoignent le mouvement. Moins formées politiquement, aux idées parfois troubles.

"Nous ne sommes pas dans un Etat islamique"

Qu’on en juge ce texte, au sujet de violences sur fond de religion et de racisme à Trappes. Il est signé par "Andromak", la tatoueuse attitrée du groupe :

"C’est bien qu’ils brûlent leur ville, ça nous évite d’avoir à le faire. Nous ne sommes pas dans un état islamique […] Ces personnes n’aiment pas leur pays, ces personnes ne sont pas patriotes, ces personnes ne respectent pas la république. Ils usent de certaines de nos lois libertaires pour nous entrainer vers des conceptions liberticides qui demain leur permettrons de créer des lois répressives a l’égard de la république […]N’oublions pas que les extrêmes ne sont JAMAIS bénéfiques, et que même si un ras le bol générale laisse à penser pour certains que la solution serait de voter l’extrême aux prochaines élections, sachez que ce ne serait prendre le même chemin que ceux que nous critiquons […]si chaque citoyen arrête de tourner la tête, de baisser les yeux au nom du syndrome colonial, nous avons une chance d’arriver à vivre ensemble".


Capture écran Twitter FEMEN / Photo Profile Facebook Andromak

Quand Inna Shevchenko plagie un auteur ultrasioniste

Un dérapage logique. Le discours officiel lui-même se "décomplexe". Anna Hutsol utilisant l’expression "mentalité arabe" comme synonyme de "mentalité patriarcale". Sasha Shevchenko comparant le voile…à un camp de concentration. Et Inna Shevchenko donnant dans un néoconservatisme digne du bushisme triomphant. Face aux accusations d’islamophobie, elle écrit dans le Huffington Post :

"Nous sommes en guerre. Une guerre entre deux époques . Une guerre entre une mentalité rétrograde qui appartient au Moyen-Âge et une mentalité progressiste bien ancrée dans le 21ème siècle . Une guerre entre la liberté et l’oppression . Une guerre entre la démocratie et la dictature. Une guerre entre ceux qui traitent les femmes comme des chiens et celles qui crient ‘nous sommes des femmes, nous sommes des êtres humains !’. Une guerre entre ceux qui croient aux superstitions et ceux qui ont l’esprit clair .’

Une rhétorique calquée sur celle de Wafa Sultan, enfant chérie de l’extrême-droite pro-israélienne, depuis un fameux "dérapage" relayé par MEMRI :

"Le conflit auquel nous assistons n’est pas un conflit de religions ou de civilisations. C’est un conflit entre deux opposés, entre deux époques . C’est un conflit entre une mentalité qui appartient au Moyen-Âge et une autre qui appartient au 21ème siècle . C’est un conflit qui oppose la civilisation au retard, ce qui est civilisé à ce qui est primitif, la barbarie à la raison . C’est un conflit entre la liberté et l’oppression, entre la démocratie et la dictature . C’est un conflit entre les droits de l’Homme d’une part, la violation de ces droits de l’autre. C’est un conflit qui oppose ceux qui traitent les femmes comme des animaux à ceux qui les traitent comme des êtres humains..[…] Ce sont les musulmans qui ont déclenché le conflit des civilisations."

A l’époque, le premier média français à avoir relayer la "VF" des propos de Sultan n’est autre que le site de la revue de…Caroline Fourest. Le plagiat d’Inna Shevchenko a quant à lui été publié par le Huffington Post, plateforme qu’elle partage avec une certaine …Fourest Caroline.

Wafa Sultan et la bloggueuse pro-israélienne d’extrême-droite Pamela Geller / Sultan et deux collaborateurs de C.Fourest : Irshad Manji et Mohamed Sifaoui / Sultan et Geert Wilders

Au sujet d’Israël, justement , la position des FEMEN ? Une forme de complaisance paradoxale. Les FEMEN ont fait de l’ouverture d’une branche à Tel-Aviv, qu’elles qualifient de "capitale démocratique européenne", un "rêve" . Il s’agirait pour elles d’une sorte de plateforme avancée pour atteindre le monde arabe. Pas de quoi calmer les accusations de "deux poids deux mesures".

Relents colonialistes

Il y a les dérapages verbaux mais aussi les actes. FEMEN a multiplié les mises en scène ridiculisant les croyants musulmans. Il y eut la très médiatisée "Topless jihad day", organisée en solidarité avec la FEMEN tunisienne Amina Sboui. Et une protestation aux JO de Londres, contre l’autorisation faite à des athlètes voilées de concourir. La vidéo de cette dernière opération – orchestrée depuis Kiev, cf FEMEN – que nous avons retrouvée dans le "deep web", fut peu relayée, on comprendra pourquoi.

D’aucuns répondront que FEMEN s’attaque également à des symboles chrétiens. Certes. Mais quand par exemple elles attaquent le Vatican, c’est pour le dénoncer comme un "caillot" au sein de la "civilisation du progrès". A savoir l’Occident. Autre preuve de la hiérarchisation des cultures et des religions à laquelle elles se livrent, leur volonté affichée de "pousser le monde civilisé à boycotter les pays qui pratiquent des traditions islamiques barbares" (cf. FEMEN). Une rhétorique empreinte de colonialisme.

Enfin, il faut noter qu’à la rentrée 2013, le double langage (qui consistait par exemple à proclamer "mort à la sharia" en russerien qu’en russe) craquait définitivement, l’islam en tant que tel étant désigné comme adversaire : "L’islam n’est pas source de vertu. L’islam est source de violence et d’oppression" (statut Facebook).

FEMEN de demain ?

A l’été 2013, Anna Hutsol et Viktor Sviatski demandaient l’asile politique…à la Suisse. La rentrée du groupe fut marquée par trois axes de lutte : la dénonciation de l’islam en tant que telle, de la prostitution et enfin, comme sortie de nulle part…une défense de l’immigration (sur fond d’anti-frontisme). Il n’est pas sûr que celle-ci en demandait autant. FEMEN a d’ailleurs été catalyseur de nouveaux groupuscules d’extrême-droite tels Hommen et Antigone.

Le manque de transparence du mouvement couplé à l’autoritarisme de ses dirigeants est un véritable frein à son expansion. Les branches Brésil et Belgique ont ainsi été dissoutes. Les membres historiques de FEMEN France ont quitté le mouvement.

Leurs positions islamophobes et occidentalistes leur ont assuré des soutiens. Mais celles-ci semblent aller à l’encontre des nouveaux rapports de force internationaux et d’un certain changement d’ambiance, avec par exemple une certaine banalisation des Frères Musulmans. En outre, l’année passée aura été marquée par un début de reconnaissance du phénomène islamophobe en tant que tel. Et c’est ainsi que Caroline Fourest et ses amies FEMEN ont eu plusieurs affrontements avec le groupe queer et antifa "Pink Bloc". A tel point que la journaliste (et non, semble-t-il, l’ensemble des FEMEN, comme indiqué dans un premier temps), dût quitter précipitamment une manifestation de soutien au mariage pour tous, sous la pression d’activistes (cf. Inna, C. Fourest, Grasset). C’était fin 2012.

Un article paru en Belgique l’été dernier soulève la question d’une dérive sectaire. Quand par exemple la journaliste Ann-Sofie Dekeyser, infiltrée dans le mouvement, souligne la pression qu’elle a ressentie pour se faire tatouer, et la peur. Il s’agissait d’inscrire sur son corps le mot liberté en ukrainien…soit "Svoboda" (nom courant du parti d’extrême-droite).

Enfin, un repliement sur l’Ukraine semble exclu. Le tronçonnage d’une croix en aout 2012 y a achevé leur isolement.

En France, leurs provocations contre l’Eglise, à la veille d’élections municipales dont on sait combien elles sont empreintes d’électoralisme, a fragilisé leur position au sein du PS ; mais dans le même temps redonné du grain à moudre à leurs meilleurs ennemis : l’extrême-droite catholique. La susceptibilité de cette mouvance constitue peut-être un de leurs derniers espoirs pour ne pas retomber dans un certain oubli. La victimisation est en effet un des ressorts essentiels de leur développement.

Olivier Pechter

 http://olivierpechter.wordpress.com/2014/01/17/du-communisme-aux-reseaux-neo-fascistes-lhistoire-cachee-des-femen-12/

COMMENTAIRES  

19/01/2014 21:11 par gérard

Je ne suis pas du tout certain que ce sujet ait un quelconque intérêt.

19/01/2014 21:56 par legrandsoir

contrairement à votre commentaire ?

20/01/2014 00:08 par Johnsmith.jr

Si si, très bon article , mais c’est vrai que la première partie est un peu hermétique (vue de France), et rebute un peu avant d’arriver à la deuxième partie, que je trouve d’un grand intérêt publique ! On ne parle jamais de la mouvance néo-conservatrice en France, alors qu’on la retrouve derrière tous les Trafalgars ! Il faut trouver un moyen d’en informer le grand public.

20/01/2014 00:43 par Chien Guevara

Tout ça, c’est comme les Pussy Riot, qui sont financées par OTPOR, et donc la CIA.
Toutes les rebellions, si elles n’ont pas été fomentées par la CIA, et donc, traitées en reliquats de guerre froide, sont vite récupérées, tout en cultivant la confusion de jugement de l’observateur moyen, par l’extrême droite.
Les années de plomb qu’ont vécu l’Italie sont désormais à la porte de l’Europe entière, cette fois !

20/01/2014 00:51 par Antonio

Je ne suis pas du tout certain que ce sujet ait un quelconque intérêt.

En voilà un aveu !!!
On ne peut être plus explicite sur sa conception de la réflexion collective et sur son ouverture d’esprit !
Voilà les ravages du voile... de la pensée !

20/01/2014 04:31 par Scalpel

Riche d’enseignement, puissamment démystificateur. Les FEMEN utilisent la nudité comme...cache sexe !
La bonne vieille (grosse) ficelle consistant à montrer pour mieux cacher. Très en vogue.
Nous sommes au cœur de la dernière guerre planifiée par les néoconservateurs US, celle "des civilisations".
L’ "éditweet" (une misère de 400 signes) de Charb est un petit "chef-d’oeuvre" de fauxdercherie et de manipulation, du TF1 pour bobos.
"on n’en peut plus du discours dominant sur les FEMEN" harangue-t-il le lecteur, bille en tête ..avec la coutumière et si révélatrice mauvaise foi du Charb honni et de son putassier catéchisme atlantiste.
"ce qui est insupportable, c’est le discours de ceux qui partagent leur objectif mais qui ne sont pas d’accord avec leur mode d’action" poursuit-il au galop. Pas de place pour les tièdes ! Avec elles/nous ou contre !" Sacré Charb.
Du très beau travail d’investigation.
Bravo.

20/01/2014 09:13 par gérard

19/01/2014 à 21:56, legrandsoir
Vous avez raison en ce qui concerne le non intérêt de mon """commentaire""", au temps pour moi sur ce point.
Il n’y a eu qu’une seule erreur de ma part : je voulais revenir sur le sujet ; mais le temps est passé et aussi une certaine lassitude avec...
Je me suis rendu compte en définitive que j’avais beau faire différentes tentatives pour me relancer dans la lecture de l’article et du sujet, c’était en vain ; mon commentaire pour le moins succinct exprimait néanmoins assez bien ce que j’en pensais et je le maintiens.
Pour moi toute provocation qui n’a pas une lecture politique claire nette et précise est inutile et peut s’avérer même extrêmement ambiguë voire dangereuse. Et apparemment ça semblerait être le cas des Femen...
.Je n’ai toujours pas changé d’avis sur le fait qu’on se monopolise beaucoup trop sur ces mouvances d’extrême droite et sur leur dangerosité, jusqu’à affirmer sans rire :
« Les années de plomb qu’ont vécu l’Italie sont désormais à la porte de l’Europe entière »
Mais les années de plomb on est en plein dedans, demandez aux Grecs et aux Espagnols, par la véritable extrême-droite, le SYSTEME ; dois-je en faire le détail ?
On le sait, il n’y a aucun doute la-dessus, derrière tout ça il y a l’objectif des américains de faire tout ce qui est possible pour affaiblir la Russie, ce qui se passe en Ukraine ce n’est que de la manipulation.
On n’arrive pas à comprendre que « la nuit des longs couteaux », ça y est elle a eu lieu, c’est fini, place maintenant aux gens, raisonnables, responsables & respectables : à la Finance internationale, aux multinationales qui achètent par morceaux ces pauvres États dépourvus de Pouvoirs, et s’il le faut par les armes.
Tiens par exemple, il faut voir ce qui se passe en Roumanie, et "les dessous de la Mondialisation" (excellente série sur LCP soit dit en passant)
http://www.youtube.com/watch?v=ih0n89h0c30
Il vaut mieux aussi lire l’excellent article qui passe colonne de droite sur LGS : « Anschluss : une colonie unter den Linden. » Il aurait vraiment mérité une meilleure place.
@ Antonio
Je ne suis vraiment pas certain que ton commentaire vole plus haut que le mien ; je n’insultais personne et donnais mine de rien un avis sur le sujet : il valait ce qu’il valait, ça....
J’avais réussi à commettre ça malgré ce que tu dis du "voile de la pensée" :
http://www.legrandsoir.info/une-extreme-droite-peut-en-cacher-une-autre.html

20/01/2014 11:04 par babelouest

Bravo ! Pour une fois, les Femen sont.... nues.

Pourraient-elles êtres annonciatrices de sinistres présages ?

20/01/2014 12:21 par Mog

Un truc m’échappe.

Les femen sont pour certains d’entre elles communistes au départ, affiliés par la suite à des mouvements d’extrême droite, voire plus, pour enfin être alliées en France avec la gauche, contre la droite nationaliste justement ..

Il est ou le binz ???

20/01/2014 13:50 par Anne Wolff

Quelle mine d’informations. Un article qui va bien au-delà des FEMEN dans ce qu’il nous révèle concernant des méthodes de déstabilisation aux processus de marketing récurrent et à géométrie politique variable. Je trouve particulièrement éclairant le concept de « Political Technology » que je ne connaissais pas et qui permet de rassembler des éléments apparemment confus dans le cadre d’une théorie unique. Cette géométrie politique variable est fort bien élucidée par ce concept.
Des liens donné je retiens deux citations, la première fait partie de la définition donnée de ses objectifs par la Open World Leadership Center sur sa page d’accueil
The Open World Leadership Center describes itself as follows : "The Open World Program enables emerging Russian leaders to experience U.S. democracy and free enterprise in action in communities across the United States.”
L’autre est issue de La Confraternité de Saint Luc (en traduction google !)
« Nous aimons les Russes, mais détestons. Nous soutenons tous les Russes qui luttent contre leur propre pays. À mon avis, toute personne dans la résistance - un héros, et ce n’est pas grave si c’est un fasciste ou antifasciste. »
La première me ramène à cette stratégie US de formation des jeunes leaders. Qui sont souvent repérés et formatés avant d’avoir même eut le temps d’éclore. La deuxième aux alliances « improbables » réalisée en Ukraine (et ailleurs) au nom d’un Atlantisme dont nous constatons qu’il ne s’embarrasse pas d’idéologie politique.
Je retiens de ceci que les FEMEN sont une opération du Marketing, qui instrumentalise le corps de la femme pour parvenir à ces fins.
Que dans les pays proches de la Russie est stimulé le marketing atlantiste dans le but d’ouvrir le marché régional aux Corporations des Grands Marchands (je retiens ces concepts – Corporations et Grands Marchands - concepts qui sont utilisés plus largement dans le monde Latino que par les francophones, parce qu’ils sont une bonne description du phénomène)
Alors que dans nos contrées, ce qui est utilisé ce sont des techniques de confusion qui sèment la division au sein des populations, et où finalement chacun se perd, ne trouvant plus aucune force politique susceptible d’incarner l’ensemble de ses aspirations. Des sujets à fort potentiel émotionnel sont utilisés – mariage homosexuel, (Dieudonné aussi) – qui détourne l’attention des avancées des Corporations à travers des mesures qui creusent l’écart entre droit du travail et droit du capital, des traités de libre-échange soutenu par un droit commercial international qui favorisent les Corporations, des lois a priori sont votées qui prévoient un futur renflouement des banques par l’épargne des populations…. Une longue liste…. Et un constat, le Marché a-politique se fiche complétement des idéologies de ceux qu’il utilise à ses propres fins. Et cet excellent article le démontre amplement.

20/01/2014 14:42 par babelouest

Eh Mog... un truc t’échappe sans doute. S’allier au PS, ce n’est pas s’allier à la gauche, que je sache. Les libéraux restent les libéraux, le PS l’est au même titre que le FN et l’UMP.

Les Femen sont alliées à la droite objective, celle du fric. Bon. Maintenant, passons aux choses sérieuses : le chômage, l’esclavage envers l’oligarchie internationale, les conditions de vie, de liberté, d’égalité, de fraternité bafouées, écrasées.... et ce, même si les Femen à leur niveau contribuent à accentuer ces conditions en brouillant le message, en cachant par leur présence les vrais problèmes.

21/01/2014 08:58 par gérard

@ babelouest, tu dis :
«  Maintenant, passons aux choses sérieuses : le chômage, l’esclavage envers l’oligarchie internationale, les conditions de vie, de liberté, d’égalité, de fraternité bafouées, écrasées.... »
J’ajouterai liste non exhaustive...
Mais c’est parfaitement évident, d’où mon commentaire succinct du début.
Un point où je ne suis pas d’accord c’est sur la vision "libérale" de l’extrême-droite. Si elle l’était, libérale, elle devrait s’allier tout naturellement avec la droite "classique", ce qui n’est manifestement pas le cas, loin s’en faut ; un exemple quand Viktor Orbán a eu l’audace inouïe de toucher aux banques, il s’est fait sérieusement "remonter les bretelles" par le Système, « l’oligarchie internationale » dont tu parles, et qui pourtant peut être qualifiée sans problème, d’extrême droite !
Ça fait un bout de temps qu’il apparaît évident pour beaucoup d’analystes, de bords politiques très différents d’ailleurs, que la CIA, notamment au travers """d’ONG""" fait tout ce qui est en son pouvoir pour déstabiliser la Russie ; ce qui se passe en Ukraine est du même acabit, ce n’était vraiment pas la peine de faire cet article hyper détaillé et totalement indigeste, il ne fait que se tromper de cible.

21/01/2014 11:38 par legrandsoir

ce n’était vraiment pas la peine de faire cet article hyper détaillé et totalement indigeste

Si votre capacité de concentration est limitée, merci de ne pas décourager les lecteurs. Il y a de tout sur LGS, y compris des articles courts et faciles à lire. Vous pouvez même les afficher avec de gros caractères en cliquant sur le signe "+" tout en haut du texte. Il y en a pour tout le monde, vous dis-je.

21/01/2014 09:50 par 1/2KL

Comme déjà noté par Mariya Petkova, journaliste basée en Egypte pour Al Jazeera (et qui ne défend pas les Femen), ça n’a pas beaucoup de sens de parler de néocolonialisme dans le chef d’un mouvement ukrainien. Cela montre une approximation conceptuelle, peut-être poussée par une volonté de botter en touche sur la question de la critique de la religion, de l’Islam en particulier.

21/01/2014 14:54 par gérard

21/01/2014 à 11:38, legrandsoir
Oh non !
Les lecteurs du Grand Soir sont assez grands pour juger par eux-même, je n’ai pas la prétention de les influencer !
Quant à mes "facultés de concentration" c’est pour le moins cavalier de les juger arbitrairement ; il m’a été souvent fait le reproche de faire des commentaires....compliqués, alors côté "concentration", ça va ...et vous ?
Je fais la promo d’articles du Grand Soir assez complexes comme celui là :
http://www.legrandsoir.info/le-desordre-du-cloisonnement-aleatoire-des-coleres.html
ou comme celui -ci :
http://www.legrandsoir.info/anschluss-une-colonie-unter-den-linden.html
C’est justement ce que je recherche chez le Grand Soir, des analyses de fond...

21/01/2014 14:57 par legrandsoir

il m’a été souvent fait le reproche de faire des commentaires....compliqués

ça ressemble presque à un "CQFD"

21/01/2014 22:22 par louis

Voila une mine d’informations et de photos. Mais une photo ne prouve pas une liaison idéologique. Le parti Svoboda par exemple a évolué. Pas sûr que son dirigeant accepte la proximité avec les Femen. Il faudrait l’interroger peut être pour étayer la thèse. Beaucoup de membres de Svoboda sont gréco-catholiques de l’ouest, contre les gay-pride(les seuls) etc, donc rien a voir avec des Femen qu’on nous présente à la fois pro-orthodoxes et actuellement anti religieuses, pro-russes puis pro-ukrainiennes, antimusulmanes et profascistes... tout cela est confus tout de même. Le puzzle n’est pas reconstitué. Je conseille a Madame Fourest de questionner sa locataire, car touts ces flirts c’est vraiment noséabond non ?

22/01/2014 12:21 par Anne Wolff

@ Louis,
Vous aimez les puzzles, en voici un beau. CANVAS (Application des Actions et Stratégies Non-Violentes )
C’est quant au confusionnisme un autre exemple intéressant : OTPOR, de venu CANVAS qui apparait en Serbie et prépare le renversement de Milosevic, on les retrouve ensuite en Georgie, en Biélorussie, en Ukraine.
On les retrouvera aussi en Algérie, en Tunisie, en Egypte.
Un aspect moins connu de leur parcours est celui qu’ils ont fait en Amérique Latine, se présentant au Honduras, après le coup d’état de 2009, où ils tentent de récupérer la résistance, ils ont formé les jeunes d’extrême-droite de la Media Luna de Bolivie (ou ils se retrouvent en compagnie de la NED). Les théories de leur maître à penser, Gene Sharp sont enseignées dans les universités privées du Venezuela.
La "marque" de OTPOR-CANVAS est un poing fermé fort reconnaissable qui apparait dans des circonstances de déstabilisation de gouvernements en différents lieux de la planète (mais aussi sous différentes couvertures politiques ou prétendument a-politiques). Au Venezuela, le groupe JAVU qui participa à la tentative de renversement du gouvernement après les élections d’avril, porte le sigle sur leur tee-shirt, en bannière.
Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’il figure aussi sur les bannières de...la LDJ ?
Ils se présentent comme des pacifistes usant de méthodes "surprenantes" et humoristique pour rendre ridicules Gouvernement et forces de l’ordre, mais cela est la première phase, après vient la violence.
J’ai retrouvé leurs méthodes chez certains indignés de Bruxelles, qui bénéficiaient manifestement de la formation et de l’outillage internet qui leur permettait de prendre place sur les Réseaux Sociaux, mais aussi de s’imposer comme leaders du mouvement.
Voilà donc une autre beau puzzle... on ratisse large sur fond de mécontentement légitime, mais c’est comme un entonnoir qui conduit inexorablement vers une dérive droitière..
En Amérique Latine on les retrouve agissant en convergence avec l’USAID, la NED, la Fondation Liberté et la Fondation Héritage. On peut également établir des liens avec le parti d’extrême-droite Uno America d’Uribe, qui nous conduit droit à Washington où une fondation Uribe a récemment été créée.....
Voilà, si vous aimez les beaux puzzles celui là est pas mal et on s’aperçoit vite qu’il y a beaucoup plus de pièces qu’on ne pensait au départ... et qu’il se recouvre en divers point avec le puzzle FEMEN...
Malheureusement s’il existe une bonne documentation en Espagnol, en français on ne trouve pas grand chose, (j’espère que le Grand Soir me pardonnera de donner lun lien de traduction qui ne figure que sur mon blog.) Eva Golinger est l’auteur la mieux traduite. Stella Calloni a fait un grand travail de recherche,concernant les diverses fondations citées.
L’immense travail de Stella Calloni est précieux
http://www.mondialisation.ca/dormir-avec-lennemi-ou-linvasion-silencieuse/5365590

Pour OTPOR-CANVAS plus spécifiquement :Jorge Capelán
http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-le-pacifisme-de-l-empire-au-honduras-comme-ailleurs-optor-et-ses-contre-revolutions-106920605.html

Un texte qui fait le lien entre Egypte et ce qui est à venir au Venezuela, vraiment du tout bon travail de mise en relation.
Les militants égyptiens formés à Washington et chez OTPOR qui se termine âr un paragraphe Bientôt le Venezuela ?
http://dondevamos.canalblog.com/archives/2011/02/index.html

Et effectivement, le Venezuela, article avec photo qui montre le sigle
http://www.aporrea.org/oposicion/n229013.html
Ici, photo récente de la LDJ
http://www.politis.fr/local/cache-vignettes/L650xH260/arton25319-cb867.jpg

Question subsidiaire, en quoi ce mouvement qui forme également ses "jeunes leaders" aux USA, et agit aussi comme outil de déstabilisation aux mains de "Washington" se recoupe-t-il avec les Femen ?
J’ai bien ma petite idée....
Voici donc quelques pièces du puzzle qui ouvre d’intéressantes perspectives... amusez-vous bien.

22/01/2014 15:58 par Kris

Bonjour à tous.
Vos commentaires sont tous très intéressants, j’aurais toutefois une petite remarque :
@ gérard :

Je ne suis pas du tout certain que ce sujet ait un quelconque intérêt.

Je crois avoir bien compris ce que vous vouliez dire suite à votre seconde intervention.
Mais peut-être qu’il faudrait que vous soyez juste un peu moins centré sur vous-même (sans vous manquer de respect), je m’explique :
Si vos connaissances et votre vision du monde vous permettent de douter de l’intérêt de cet article ou de son sujet, êtes vous certain qu’il n’en n’ait pas pour d’autres, qui, comme moi, en sont restés aux FEMENs, "fervents défenseurs opprimés de la liberté des femmes et de leur expression" tel que nous l’ont présenté les Grands Médias ?
Je ne suis plus un boulimique d’information, conscient du rôle des médias dans le grand jeu de la désinformation et de l’hypocrisie politique, économique et financière de nos Sociétés occidentales.

Ainsi donc, pour moi, cette article a été d’un grand intérêt, et me permet d’avoir un avis plus circonspect sur cette organisation.
Je vous l’accorde, pour moi aussi il a été très difficile de rentrer dans l’article, mais cela me permet de mettre véritablement en doute les motivations et les choix des fondateurs de ce mouvement.

Je vous remercie de la petite attention que vous porterez à ce commentaire.
Cordialement.

22/01/2014 18:50 par gérard

@ Kris, et @ Grand Soir
je reconnais que vu sous cet angle vous avez raison.
Réaction trop vive ?
Sans doute...
Au temps pour moi...ou comme on dirait au Canard Enchaîné : « pan sur le bec ! ».
Ceci prouve qu’avant de faire un commentaire, il faut comme dans le film « Le cercle des poètes disparus » (excellent film !), monter sur une table par exemple, et ce afin d’étudier un sujet sous tous ses angles...

22/01/2014 21:39 par Emilio

Eh oui Gerard, ce ne sont pas les seins des Femens qui ne sont pas interessants , mais qui financent ces femmes mis en devant de la scene , qu elles sont leur cibles , leurs amities etc… et le detail qu elles viennent d Ukraine a aussi son importance

@Anne Wolff > excellente reponse a Louis qui me semble un peu naif a lire son commentaire
L extreme droite latina a senti le danger de perte de pouvoir par effet domino , apres le second coup d etat manque d avril 2013 , les voyages de Capriles dans tout le continent et ses rencontres avec le tetes bien droites ne sont pas passees innaperçues .
Le parti conservateur colombien (parti qui a donne Uribe Velez avant qu il ne fonde son propre parti ) est actuellement en campagne presidentielle et legislative .. ses militants candidats levent le poing .. maladroitement mais ils suivent la consigne de leur parti … ce geste qui s ajoute a ton puzzle aurait ete inimaginable il y a peu … le fascime est a l origine anti capitaliste , revolutionnaire et se veut populaire ,populiste dans les faits … on dirait que nos capitalistes sentent le vent mondial tourne et se tournent -as usual -vers le fascisme .. beaucoup de signes l indiquent , un fascisme mondial cette fois. coordonne et uni . Pour ceux qui l ont oublie , le fascisme n est pas seulement un projet politique mais un homme nouveau … façonne …il faut donc detruire le passé et construire un nouvel ordre , un monde d esclaves lobotomises . Le combat de Soros , des Femens je veux dire, s inscrit dans cette vision. Le fait que ces manipulees s attaquent au catholicisme , tres impregne des extremes droites est aussi un ecran de fumee , la cible est l islam et la guerre des civilisations . Ne pas s attaquer aux synagogues est plus subtil, les conspirationnistes s y engouffrent et y voit un complot juif … et pendant qu ils pensent avoir compris et perdent leur temps dans leurs evidences biaisees … les vrais maîtres sont ailleurs et avancent. Les religions servent aux pouvoirs , un tremplin mais pas une finalite .

23/01/2014 03:17 par Jonas 27

Bonjours, j’ai découvert votre article par l’intermédiaire d’un lien et je le trouve très intéressant et bien documenté.

Je serai curieux de savoir combien de temps ça vous a pris de réunir autant d’information si détaillées et par quel biais ces photos d’archives ont été trouvées. J’ai l’impression que seul une personne relativement proche de la leader des femen pourrait faire le lien entre ce photos d’archive aussi anodine.

D’autre part j’ai juste une remarque. Le sens des mots est très important pour moi et je pense que vous devriez être très prudent quand vous parlez d’extreme droite ou d’islamophobie. Je pense même que la confusion autour de ces termes est tellement grande que vous ne devriez même ne jamais les employer.

L’islamophobie est un mot forgé par des spins-doctors musulmans à tendance islamiste pour mélanger allègrement plusieurs phénomènes :
* Le racisme en vers les arabes
* La xénophobie que peuvent subir les gens de culture musulmane
* Les critique de la religion musulmane dans ses textes et ses traditions

Le but du mot islamophobie est de discréditer tout ceux qui osent critiquer l’islam en les faisant passer pour des racistes même quand leur critique est intellectuellement honnête et appuyée sur des texte issus de la tradition musulmane.

Et à ce titre je trouve dommage que vous dénonciez le piège du mensonge des femen pour tomber dans celui des islamistes

De la même manière le mot extrême droite est utilisé pour mettre dans le même sac :
* Des suprémacistes racialistes
* Des nationalistes
* Des opposants à l’union européenne (en France)
* Des catholiques conservateurs
* Des personnes qui disent que l’immigration pose des problèmes (y compris ceux qui étayent leur point de vue avec des données concrètes)
* Des personnes qui sont antisémites
* Des personnes qui disent qu’il existerait une mafia financière juive mais qui n’accusent pas tous les juifs d’en faire partie ou même d’approuver l’existence ou les comportements de cette mafia
* Des néonazis
* Des révisionnistes de la seconde guerre mondiale
Et la liste pourrait s’allonger

Les point que je vous cite ci dessus sont des problèmes différent qui demandent des solutions différentes et qui donc ne devraient pas être désignés par le même terme.

Si vous êtes en désaccord avec moi, même partiellement pouvez-vous me dire comment vous définissez l’islamophobie et l’extrême droite.

Cordialement.

23/01/2014 03:28 par Jonas 27

Et autre remarque :

Political technology, kezako ? Il s’agit de la manipulation politique poussée à son extrême. Les outils pour ce faire nous sont familiers : storytelling, désinformation, "triangulation"… Mais l’usage étendu et intensif qui en est fait dans les pays d’ex-URSS, où il s’agit d’une véritable petite industrie, nous est inconnu. Dans la plupart des cas, il s’agit de manoeuvres d’un pouvoir autoritaire pour se maintenir en place, via la tromperie.

J’ai au contraire l’impression que nous avons exactement la même chose en France et depuis longtemps. Et peut être même en plus subtil, donc beaucoup plus destructeur.

25/01/2014 11:40 par Christian DELARUE

Comme dit ailleurs, je veux bien que vérité soit faite sur l’origine de ce mouvement mais le soutien qu’il a reçu en Europe et notamment en France vient beaucoup (pas seulement) de la gauche et de l’extrême-gauche. Les Femen portent en effet une critique du sexoséparatisme (religieux surtout) qui ne reste pas qu’au texte, il s’exprime en acte contre tous les intégrismes, celui des pathos comme celui des musulmans.

En tout cas, c’est pour moi, ex-LCR et ex-membre du bureau exécutif du MRAP de cette façon-là que j’ai entendu soutenir ce mouvement, qui est d’ailleurs plus mouvance peu organisée que mouvement organisé.
On peut aussi soutenir une dynamique pour ses aspects pertinents mais refuser les aspects douteux !

Sinon, il y a aussi les Slutwalk mais c’est différent, bien qu’elles s’opposent aussi au sexoséparatisme !

25/01/2014 13:20 par legrandsoir

On peut aussi soutenir une dynamique pour ses aspects pertinents mais refuser les aspects douteux !

(mode provoc’ /on) Comme pour Dieudonné ? (mode provoc’ /off)

25/01/2014 15:38 par mandrin

pour le voisin du dessus...elles étaient au abonnés absente au dernier festival de >Cannes ou des charter entier de femmes de l’est sont conviées pour amuser la bagatelle dans des orgies a ne plus en finir et pas de souci pour les visa...et puis un peu plus loin y’a st trop...voilà de bonne occasion de dénoncer la marchandisation des corps qui spécule sur la pauvreté...allez les miss on attend de voir, mais bon, là sa se complique.

25/01/2014 20:53 par Christian DELARUE

Femen historiques "brunes" et Femen d’aujourd’hui, féministes anti-sexoséparatiste !

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/210114/femen-historiques-brunes-et-femen-daujourdhui-feministe-anti-sexoseparatiste

26/01/2014 01:23 par Chien Guevara

@ Christian Delarue

Ta défense du féminisme te rend aveugle sur ce coup-là : http://www.slate.fr/monde/77292/femen-viktor-svyatski-homme-derriere-macho

Les femen ne sont qu’un outil politique, comme le dit Anne Wolff !

26/01/2014 13:36 par Anne Wolff

Merci Chien Guevara
J’ai beau avoir vendu des glaces sur les plages de nudistes et été modèle pendant des années, quand il s’agissait de défendre un point de vue politique, j’ai toujours souhaité voir mes interlocuteurs s’occuper d’avantage de mes idées que de mon physique dans une relations non de genre mais entre personnes.

Je discutais il y a peu avec une jeune femme qui m’expliquait son mal-être à l’adolescence de ne pas être formatée en Barbie. Je suis certaine que les Femens doivent produire cet effet sur des femmes au physique différent qui sont déjà culpabilisées à longueur de journée de ne pas correspondre aux standards de la publicité. Je croirais au féminisme de Femens, si au lieu d’être toutes faites sur le même modèle, par leur diversité de physique, elles portaient haut et fort le message d’une beauté féminine qui ne se limite pas aux stéréotypes. « Toutes différentes, petites , grandes, grosses, maigres, … et TOUTES BELLES, serait un message réellement féministe.
Les Femens adressent leur « message » aux pulsions sexuelles des hommes (et de Caroline), mais elles en rajoutent une sacrée couche sur les complexes de celles qui ne se sentent pas bien dans leur peau.

Posez-vous la question de ce que doivent ressentir les femmes et surtout les jeunes filles à l’âge où on est fragiles, quand on doute encore de son corps face à cet étalement d’un modèle unique et vous comprendrez (peut-être) que les FEMEN, sont une oppression supplémentaire pour toutes les femmes (les plus nombreuses) au physique non conforme aux critères de marchandisation et pourtant souvent très belles…
FEMEN BARBIE, même combat, une oppression de la femme réelle, qui l’enferme dans les carcans de stéréotypes et ravivent une fois de plus cette rivalité entre femmes qui fait de la séduction une compétition.

Un texte intéressant sur ce sujet : http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=377

27/01/2014 00:46 par Kimi

J’ai senti qu’il y avait anguille sous roche concernant les FEMEN...
Je partage l’avis d’Anne Wolf, effectivement en tant que jeune fille, j’aurais très pu adhérer au féminisme mais le fait est qu’elles jouent sur les clichés sempiternels des femmes. Elles incarnent surtout un "type" de femme et non une pluralité de femmes que l’on croise tous les jours : blondes, brunes ,rousses, noires, arabes, grandes, moches, belles etc...Non bizarrement, elles sont toutes minces, blondes(pour la majorité) et jouent dans la provocation que je qualifierais d’enfantine...
Quant au fait, qu’elles se disent premier groupe féministe...on croit rêver...Sont elles nées de la dernière pluie ?
Leur pseudo-féminisme c’est de la gnognotte, comparé aux grands mouvements qui ont lieu dans l’histoire dans la défense des femmes...elles n’ont rien inventé ces pauvres filles...Elles pensent innover mais en réalité, elles sont prisonnières de leur image de femmes aux seins nus, hystériques, incapables de représenter les femmes dans TOUTE leur splendeur...tapant TOUJOURS sur les mêmes personnes : les croyants (chrétiens et musulmans) se croyant fortes...

Dire qu’on a condamné Dieudonné et elles, on les laisse libres parce qu’elles défendent une "pseudo liberté"

Laissez moi rire...

27/01/2014 02:54 par Anne

Superbe dossier très complet. Merci. Je fais tourner avec votre lien
Crdlt

18/02/2014 02:26 par MamZell Tourmente

’ai trouvé la lecture de ce texte intéressante pour mieux connaître l’histoire des principales "têtes" de FEMEN. Toutefois, il y a là beaucoup d’hypothèses difficiles à démontrer. Par exemple, une photo de deux personnes dans une manifestation ne font pas d’eux des "camarades" de luttes. Ça fait d’eux des camarades de manifestation sur un enjeu précis (puisque les manifestations se font sur l’enjeu et non sur les idéologies ; on peut d’ailleurs parfois se retrouver parmi des non-camarades et ça génère des manifestations malaisantes). À aucun moment on ne voit sur les photos une FEMEN faire un signe nazi ni participer ouvertement à une action/réunion nazie. Pour ce qui est de l’hébergeur en ligne et de (donc) son influence sur les FEMEN ou (donc) un lien entre l’idéologie de l’hébergeur véhiculée par ses propres propos/actions (facebook, blogue, emploi, etc.), ça me paraît mince comme corrélation. Ça peut tout à fait être vrai comme ça peut tout à fait être faux. Et le texte contenant des propos fascistes qui aurait été relayé par FEMEN est dans une traduction épouvantable où on n’y comprend pratiquement rien… et c’est de ça dont vous tirez la preuve des "mots" qui auraient été écrits et que vous "citez". C’est une preuve dans un état lamentable, mais elle n’est pas de première source puisqu’elle a été reprise à votre compte. Pourquoi ne peut-on pas avoir une capture d’écran alors qu’il est si simple de le faire ? Ou un enregistrement pdf de la dite page ? Donc, c’est une "preuve" que l’on doit malheureusement rejeter faute d’avoir une traduction meilleure et une copie de la première source où on pourrait, ou non, retrouver ce discours.

Ainsi, à part des alliances temporaires opportunistes, rien ne peut nous laisser croire, à la lumière des preuves que vous amenez, que FEMEN a choisi la cause des femmes par hasard (et opportunisme) dans une perspective commerciale (comme on se partirait en affaires ?). Toutefois, est-ce que FEMEN poursuivrait un but raciste (plus encore que féministe, le féminisme serait alors instrumentalisé à des fins racistes)… peut-être, il faut s’en méfier.

À mon sens, la plus grande critique que l’on peut faire à FEMEN est d’employer des attitudes et langages de domination contre certaines femmes (les musulmanes, par exemple) dans le but de les libérer… ce qui est, à mes yeux, en fonction du féminisme auquel j’adhère, un féminisme de l’ici/maintenant, un non-sens.

Pour ce qui est de vos critiques de l’opportunisme de FEMEN et de ses tactiques médiatiques (qui me semblent être le fil directeur des 3 parties de cette "histoire cachée", votre cheval de bataille), je ne les comprends pas. Il y a quelque chose de naïf à penser qu’on peut faire les choses sans les moyens (médiatique, notamment, mais également financier) disponibles. Saisir une main tendue, tirer partie d’un réseau de connaissance pour obtenir un interview, un article de fond, etc., accepter un montant d’argent provenant d’un groupe dont on ne partage pas les idées sont des pratiques courantes, du moins, de ce que j’en sais dans le milieu étudiant québécois et dans la politique parlementaire québécoise). Quand on critique la société de manière virulente, on doit se rabattre sur les groupes influents/puissants/en moyen qui pourront accepter ce discours et on se voit obliger de négocier une certaine acceptabilité. On peut aussi avoir subi des influences au fil des rencontres et des actions… modifier son discours n’est pas mauvais en soi, surtout quand le groupe se crée une nouvelle cellule dans un autre pays (un autre contexte, d’autres revendications).

Enfin, le positif de votre article, c’est la forte présence de femmes actives. C’est très rare de voir autant de "personnages" féminins dans un article traitant de luttes politiques, et des personnages féminins qui agissent !

Ici, je regarde le mouvement FEMEN débuter au Québec et recevoir les mêmes critiques que partout ailleurs (islamophobie, racisme, critique de la nudité et des moyens utilisés). De mon côté, je ne peux m’empêcher de saluer la présence d’une groupe féministe éclatant dans le féminisme québécois tranquille (et, disons-le, vieillissant). J’ai envie de leur laisser leur chance et de ne pas les condamner tout de suite à cause d’un passé international brumeux auquel je n’ai pas accès puisque je ne pourrais savoir quelle source est fiable et laquelle ne l’est pas. Je suis condamnée, et pour mon bien je crois, à devoir juger par ce qu’elles feront/diront ici.

Un dernier mot sur la critique de l’Islam faite par les FEMEN. Dans votre article, vous confondez peut-être Islam (intégrisme) et religion musulmane (religion contenant une palettes de possibles de croyances et rituels). Que FEMEN dénonce l’intégrisme ne me choque pas. Il faut pouvoir dénoncer les violences dont sont victimes toutes les femmes et il ne faut surtout pas relativiser en expliquant par la culture ou les croyances ce qui appartient aux inégalités de sexes formalisés par une culture ou une croyance donnée. Cela dit, il reste que, en tant que personne n’appartenant pas à la culture visée, il est très très très difficile de prendre position clairement et de tenir un discours exempt de toute forme de racisme ou de xénophobie. Le fait est que nous sommes nécessairement un point de vue extérieur et qu’il faut se limiter à en parler ainsi. Je crois toutefois que des femmes de culture arabe ont participé à des actions FEMEN. Partir et soutenir leurs points de vue est pour moi une solution gagnante. Cependant, il se peut que les activistes de FEMEN aient tenu des propos racistes, ce qu’il est juste de condamner. Mais en condamnant le racisme et la xénophobie, on se trouve sur l’autre versant de la lame tranchante : il faut éviter de banaliser tout sexisme et toute forme de violences sexistes faits sous le couvert de la culture/religion. C’est comme un funambule qui marche sur un fil…

04/03/2014 19:29 par Zats

Article très intéressant, certains points traités me paraissent un peu flou et les liaisons un peu tirés par les cheveux, mais je devrais peut etre le relire une deuxième fois. En tout cas c’est courageux et le travail effectué est assez impressionant !

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