La guerre contre l’Iran n’aura pas lieu !

La guerre contre l’Iran n’aura pas lieu… pour le moment. La guerre d’Iran n’aura pas lieu de sitôt même si "˜Pierrot le fou’ - Benjamin Netanyahu, Premier ministre d’Israël - crie « Aux loups, aux loups » à la Knesset - parlement israélien - pendant qu’Ahmadinejad - le Président iranien - ne l’écoute pas, ne l’entend pas, et pour cause...

l’Iran connaît parfaitement les plans de l’hyène américaine et l’Ayatollah Khamenei sait également que le renard israélien ne commande pas au loup états-unien. C’est plutôt l’inverse (1).

Tout ce que la Terre porte d’analystes, d’observateurs, d’experts militaires se sont émus la semaine dernière à l’annonce qu’un porte-avions de la Ve flotte américaine, furetant dans le secteur du détroit d’Ormuz, loin de son port d’attache, avait été chassé de la région par un exercice militaire iranien. Le navire risquait en effet de provoquer un incident-accident entre les deux belligérants se disputant le Golfe persan (2).

L’incident n’était pourtant qu’un exercice de réchauffement avant la conflagration à venir. Après avoir assisté à ce coup monté, dites-vous que l’une des prochaines fois sera la bonne et que cet incident provoqué déclenchera non pas la "troisième guerre mondiale’ mais l’attaque américano-israélienne contre l’Iran que l’Amérique attend depuis si longtemps.

Pourquoi pas cette fois, ni la prochaine, mais la suivante seulement ? Et pourquoi en 2013 et pas avant ? Pour répondre à ces questions il faut savoir pourquoi les USA en veulent tant à l’Iran. Si l’on ne sait pas répondre à cette question préalable, on en est réduit à conjecturer - à spéculer - à colporter les papiers d’intoxication médiatique des éditorialistes américains et israéliens.

Posons d’abord une prémisse évidente. Neuf pays de par le monde possèdent l’arme atomique. Ce sont les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l’Inde, la Chine, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël - entre 100 et 200 ogives - (3). Y a-t-il plus criminel que le gouvernement états-unien ? Y-a-t-il plus hystérique que le gouvernement israélien ? Y-a-t-il plus instable que le gouvernement pakistanais ? Y-a-t-il plus imprévisible que le gouvernement coréen ? Y-a-t-il plus soumis que le gouvernement du Royaume-Uni ? Y-a-t-il plus cynique que le gouvernement de Russie ? Y a-t-il plus agité que le gouvernement de Sarkozy ? Pourtant, ni l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique) ni l’ONU ne suggèrent le désarmement nucléaire de ces gouvernements menaçants et incompétents.

Il faut en conclure que la propagande à propos du danger nucléaire iranien n’est qu’un faux-semblant qui cache autre chose, d’autant plus que celui qui s’en dit le plus préoccupé-menacé est justement le seul qui ait utilisé l’arme atomique deux fois plutôt qu’une (Hiroshima et Nagasaki) et qu’il menace encore une fois de l’utiliser contre l’Iran - bombes de type Blu-117 - (4). Qui plus est, les États-Unis possèdent 2 200 têtes nucléaires et 800 vecteurs, de quoi détruire la planète toute entière (5).

Que feront les deux ou trois bombes nucléaires iraniennes - à supposer qu’elles existent - montées sur des missiles Shihab-3 - 2 200 km de portée maximum - alors que les États-Unis se situent à 11 000 kilomètres du Golfe persique ? Moins d’une heure après une prétendue attaque iranienne, mille bombes nucléaires américaines pulvériseraient l’Iran ne laissant plus une âme qui vive (77 millions d’habitants). Espérons que nous en avons terminé avec cette fadaise de la menace nucléaire iranienne tout juste bonne à effrayer les retraités des salons de thé.

Mais alors qu’est-ce qui justifie l’acrimonie états-unienne à l’encontre de la destinée iranienne ? Dans un papier, il y a tout juste une année, nous avions répondu à cette question - « Regardez du côté du détroit d’Ormuz », disions-nous (6).

L’Iran a commis le crime de lèse-majesté de ne pas trembler quand Georges W. Bush l’a désigné à la vindicte de sa "communauté internationale’. L’Iran a l’outrecuidance de développer sa propre politique nationale plénipotentiaire. L’Iran a le culot de vendre son pétrole à la Chine en devises souveraines iraniennes. L’Iran s’approvisionne en armement auprès de la Russie honnie. L’Iran a choisi le camp de l’impérialisme chinois - l’ennemi irrédentiste de l’impérialisme américain. Enfin, l’Iran a le mauvais goût de posséder une frontière sur le détroit d’Ormuz par où transite près de 35 % du pétrole mondial, point de passage pétrolier que les États-Unis entendent bien entraver ou faire entraver ! Pour que ce plan machiavélique fonctionne, les États-Unis doivent cependant colmater au moins deux brèches dans le dispositif de verrouillage pétrolier de la région du Golfe persique. Le projet Nabucco, un oléoduc irano-irako-syrien destiné à acheminer le pétrole iranien et irakien jusqu’en Méditerranée via le territoire syrien et le projet d’oléoduc des Émirats Arabes Unis destiné à contourner le détroit d’Ormuz pour l’acheminer directement jusqu’au port de Foujeirah (7). Pour ce dernier oléoduc ce ne sera pas compliqué ; les Émirats Arabes Unis sont sous protectorat américain et leur pétrole sera acheminé aux clients que Washington aura accrédités ; pour le premier cependant, rien n’est assuré et la subversion récemment entreprise contre la Syrie vise justement le contrôle de cet oléoduc.

Dans un récent article nous demandions pourquoi la France et l’Euroland endossent la stratégie américaine visant leur propre étranglement pétrolier (8) ? En effet, si le détroit d’Ormuz est interdit à la navigation, c’est la Chine et l’Europe qui seront privées de carburant et non les États-Unis qui s’approvisionnent autrement. Ceci nous amène à conclure que l’Union Européenne devrait réviser ses politiques vis-à -vis de la Syrie et de l’Iran prochainement.

L’agression américaine contre la Syrie et l’Iran s’inscrit comme une étape de la guerre que se livrent les trois grands camps de l’impérialisme mondial - le camp états-unien - le camp de l’Euroland allié au camp américain jusqu’au 8 décembre dernier et dont il tente dorénavant de s’éloigner pour ne pas couler avec le dollar plombé - et le camp chinois, la superpuissance industrielle montante à laquelle sont associées l’Iran, la Syrie et la Russie.

Un expert affirme que ce que nous décrivons ci-haut : « ce modèle militaire mondial du Pentagone en est un de conquête du monde » (9). Les États-Unis n’envisagent nullement de conquérir le monde. Leur puissance technico-militaire est énorme mais leur capacité militaire conventionnelle - humaine - est bien en-deçà de telles ambitions. Les Américains souhaitent simplement détruire les infrastructures urbaines, les infrastructures portuaires et les raffineries iraniennes de façon à punir ce pays pour sa dissidence ; faire un exemple auprès de tous les autres pays en voie de développement qui caressent des rêves d’indépendance nationale.

Les États-Unis ne cherchent pas à s’emparer du pétrole iranien, ils en seraient bien incapables puisqu’ils ne songent nullement à débarquer des détachements de Marines et à s’installer à Téhéran. Quand on est impuissant à mater les talibans afghans, on ne songe même pas à occuper l’Iran.

Les États-Unis cherchent plutôt à provoquer une crise économique, financière, monétaire mondiale qui frappera toutes les puissances impérialistes, dépréciera leurs monnaies (le Yuan et l’Euro - le Dollar, lui s’en va déjà à vau-l’eau) et les rendront dépendantes des marchés boursiers et des ressources énergétiques du monde anglo-saxon (États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada) où la valeur des entreprises pétrolières s’élèvera de façon vertigineuse en même temps que la valeur de l’or noir (Golfe du Mexique, Alaska, Sables bitumineux de l’Alberta et Mer du Nord).

Ce coup de « poker » démentiel et meurtrier ne provoquera pas la "troisième guerre mondiale’ - les deux autres blocs impérialistes concurrents ne sont pas encore prêts à engager un affrontement militaire contre la superpuissance nucléaire américaine représentant la moitié des dépenses militaires de la planète (10).

Les peuples du monde souffriront énormément de cette crise économique profonde accompagnée d’une inflation importante, d’une hausse du chômage déjà catastrophique, d’une déprime boursière, de l’effondrement des hedge funds et des caisses de retraite des travailleurs ; cette crise enclenchera des soulèvements ouvriers, des grèves et des occupations d’usines jalonneront la guerre de classe - travail contre capital - sur le front économique que les opportunistes petits-bourgeois auront mission de liquider en proposant divers slogans réformistes pour sauver le système capitaliste.

L’attaque américano-israélienne contre l’Iran n’aura pas lieu en 2012 - année d’élection américaine. Le sort de la Syrie doit d’abord être tranché ; pour Méphisto Obama et pour le Minotaure Netanyahu rien ne presse. Après l’élection il sera temps d’ouvrir les portes de l’enfer et de libérer les Cerbères des Guerres puniques contemporaines.

Un indice pour ceux qu’il presse de savoir quand cela surviendra : il suffit de compter les grands navires de guerre américains qui mouillent dans le Golfe persique ; quand il n’en restera plus aucun, le combat de l’Armageddon tonnera dans la fournaise persane.

Robert Bibeau

(1) « Déclarations d’Hillary Clinton et du secrétaire à la Défense Leon Panetta : « aucune option n’est écartée ». Panetta a toutefois indiqué qu’« Israël ne devrait pas envisager d’action unilatérale contre l’Iran », tout en soulignant que « toute opération militaire d’Israël contre l’Iran doit être appuyée par les États-Unis et coordonnée avec eux ». (Déclaration de Leon Panetta le 2 décembre au Saban Center, cité dans U.S. Defense Secretary : Iran could get nuclear bomb within a year - Haaretz, 11 décembre 2011. C’est l’auteur qui souligne.).

(2) Il faut souligner toutefois que la flotte de guerre iranienne est chez-elle près des côtes d’Iran alors que la Ve flotte américaine est une intruse à 11 000 kilomètres des côtes américaines. 3.1.2012. http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/01/03/le-bras-de-fer-entre-l-iran-et-l-occident-se-poursuit_1624979_3218.html

(3) Mordechaï Vanunu en entrevue avec Silvia Cattori. 2005. « non seulement on ne s’en prend pas à Israël, mais on aide même ce pays en secret. Il y a une coopération secrète entre Israël et la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis. Ces pays ont décidé de contribuer à la puissance nucléaire d’Israël afin de faire de ce pays un État colonial, dans le monde arabe. Ils aident Israël, parce qu’ils veulent que ce pays soit à leur service, en tant que pays colonialiste contrôlant le Moyen-Orient, ce qui leur permet de s’emparer des revenus pétroliers et de maintenir les Arabes dans le sous-développement et les conflits fratricides. Telle est la principale raison de cette coopération. ». http://www.silviacattori.net/article2313.html

(4) Michel Chossudovsky 6.1.2012. Mondialisation. « (…) attaque contre l’Iran, mais aussi que cette attaque pourrait inclure l’utilisation d’armes nucléaires tactiques antiblockhaus ayant une capacité explosive allant de trois à six fois celle d’une bombe d’Hiroshima. » http://www.centpapiers.com/l%E2%80%99iran-face-a-une-attaque-a-l%E2%80%99arme-nucleaire-%C2%AB-aucune-option-n%E2%80%99est-ecartee-%C2%BB/91431

(5) http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/1089606/2010/04/06/Arsenal-nucleaire-americain-sur-terre-mer-ou-ciel-des-ogives-par-milliers.dhtml

(6) La guerre contre l’Iran aura-t-elle lieu ? 14.01.2011. http://bellaciao.org/fr/spip.php?article112543 et dans cet écrit datant de novembre dernier, Menacer l’Iran préparer l’invasion de la Syrie. 17.11.2011. http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27724

(7) http://www.voltairenet.org/Les-Etats-Unis-suspendent-leurs et http://www.cyberpresse.ca/international/moyen-orient/201201/09/01-4484169-emirats-un-oleoduc-pour-eviter-le-detroit-dormuz-bientot-operationnel.php

(8) Deux mille douze avant et après ? http://www.centpapiers.com/deux-mille-douze-avant-et-apres/91333

(9) Pierre Khalaf. Guerre au Proche-Orient : anatomie d’une menace. 24.10.2011. http://www.voltairenet.org/Guerre-au-Proche-Orient-anatomie-d

(10) Manlio Dinucci. Les USA "˜tournent’ la page et s’apprêtent à de nouvelles guerres. 7.1.2012. http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=28526

COMMENTAIRES  

11/01/2012 10:35 par babelouest

Peut-on envisager un scénario où ce sont les USA qui crient "Pouce !" ? A quoi leur sert de régenter tout à leur guise, sinon pour contenter un ego national démesuré, des "cojones" turgescentes (désolé pour l’image pourtant bien parlante), et un petit front dont les idéaux sont aux abonnés absents ? Tout dans cette lamentable aventure sent la frustration, la haine de soi, le tempérament suicidaire. Bien entendu, la clique de Washington est rejointe à partir d’autres pays par les "dirigeants" les moins compétents, les plus semblables à ses propres membres.

Le plus grave réside dans le fait que ces incompétents peuvent s’appuyer sur une partie relativement élevée de la population pour rester en place. "On a les élus qu’on mérite", l’assertion se discute en partie, mais elle a un fond de vrai. Sinon une insurrection venue de partout les aurait balayés depuis longtemps, les empêchant de faire "élire " les pions qu’ils auront mis en place, avec un "choix" tout relatif entre deux personnes, pas plus.

N’est-ce pas la situation, actuellement ?

11/01/2012 11:12 par Clyde Barrow

@ Babelouest

Peut-on envisager un scénario où ce sont les USA qui crient "Pouce !" ? A quoi leur sert de régenter tout à leur guise, sinon pour contenter un ego national démesuré

Ca sert peut-être à s’approprier le pétrole iranien pour le plus grand profit des pétroliers qui financent les hommes politiques US ?

Ou du moins à faire monter le prix du baril, si jamais le détroit d’Ormuz est fermé. Toujours pour le plus grand profit des mêmes lobbys pétroliers.

Ne prêtez pas aux américains d’autres buts que le profit immédiat des lobbys qui financent la vie politique US, vous risqueriez d’être dans l’erreur. Il ne s’agit pas d’ego national, il s’agit de profit, tout simplement. Toute la géopolitique US n’est guidée que par le profit des lobbys.

Regardez à qui a profité l’invasion de l’Irak : Exxon, Halliburton, d’autres pétroliers. C’est normal, c’était le but du jeu.

La vie politique US dépend des lobbys qui la financent. Il faut bien qu’ils en tirent un certain profit, sinon pourquoi financeraient ils des hommes politiques à coups de millions de dollars ? C’est parce que 1 million de dollars misés sur la tête d’un sénateur rapporte beaucoup plus que le même million joué à Wall-Street.

Je vous signale que nous en sommes arrivé à la même chose en France, ça faisait un moment que ça durait, mais avec Sarkozy c’est devenu flagrant. Le lobbying n’est que le mot politiquement correct pour "corruption".

C’est la limite de la démocratie. Pour se faire élire il faut de l’argent, pour avoir de l’argent il faut se faire corrompre, et donc renvoyer l’ascenseur si on est élu. Tant qu’on n’aura pas remédié à ça, rien ne changera.
.

11/01/2012 17:38 par blut

Je ne suis pas trop d’accord avec cette analyse. La domination du monde n’est pas une fin en soi et tous les empires ont toujours recherché des intérêts à court terme.
La seule raison pour laquelle la guerre en Iran n’a pas encore eu lieu, à mon humble avis, est qu’ils sont en train d’en évaluer les conséquences. L’idéal serait d’y impliquer les pays européens pour partager les coûts.
Le scénario :
- L’Europe vote les sanctions.
- L’Iran ferme le détroit.
- Le prix du pétrole explose, puis l’inflation.
- On connaît le coupable...

11/01/2012 19:35 par louisette

Il manque aussi l’Afrique du sud camarades.

12/01/2012 09:07 par rouge de honte

Il me semble qu’une guerre contre l’Iran et la Syrie est déjà menée avec toujours la même conséquence : ce sont les civils qui trinquent.
Il faut réaliser que les guerres dites conventionnelles sont réservées aux petits pays sans unité populaire. Elles sont des crimes de l’épouvante.
Les nouvelles guerres, nouvelles de par leurs ampleurs et par la puissance que permettent les montages financiers, sont économiques et politico médiatiques. A un point tel que les premières puissances d’Europe sont à genoux et font ce que les puissants leurs disent de faire.

Le dollar se renforce et ne tombe pas, il reste la référence et c’est le but recherché.
Et d’une façon, c’est tant mieux : nous ne pouvons pas souhaiter la misère pour 300 millions de personnes, et le drame serait que la plupart des peuples vulnérable de la planète seraient à leurs suite anéanti par la faim.
Les us sont probablement une dictature, une dictature financière de l’international capitaliste ou l’armée n’a qu’une fonction : celle de défendre l’hégémonie du dollar en se pliant aux ordres non pas du congrès ou de son président mais des puissants du globe par delà les frontières.
La guerre a bien lieu.
Quelle différence entre un enfant qui prend un éclat d’obus ou un enfant qui ne peut être soigné d’une maladie bénigne car un embargo empêche ses médicaments d’arriver ?

12/01/2012 17:52 par Sierra

@ Clyde Barrow

"Je vous signale que nous en sommes arrivé à la même chose en France, ça faisait un moment que ça durait, mais avec Sarkozy c’est devenu flagrant. Le lobbying n’est que le mot politiquement correct pour "corruption".

Tout à fait d’accord avec l’ensemble de votre analyse d’une simplicité biblique.

A propos des lobbies qui gangrainent la société, voila la liste des "représentants d’interêts" auprès de l’assemblée nationale francaise, parions qu’il s’agit d’une liste non exhaustive, qui plus est, il aura fallu des années avant qu’elle ne soit rendu publique :

http://www.assemblee-nationale.fr/representants-interets/liste.asp

12/01/2012 22:21 par yo

@ blut

Les profits à court terme sont une nécessité pour qu’un conflit éclate avec la bénédiction des intérêts financiers et industriels, en effet.

Et la domination du monde n’est pas une fin en soi, on est d’accord, quoique les dirigeants souffrent d’une pathologie impérialiste qui les aident à mettre en place les politiques bellicistes demandées par les intérêts économiques qui les poussent...

Par contre la logique de domination politique du monde et la destruction des Etats qui proposent une alternative au libéralisme atlantiste permet deux chose :

- assurer également la sécurité à long terme des intérêts économiques. L’exemple de la Libye est clair à ce sujet, car l’occident a bien plus gagné en sécurisation de ses intérêts en Afrique sur le long terme qu’en petrodollars, en frappant de plein fouet un projet visant l’autonomie des pays africains face au FMI, et donc la possibilité de refuser l’exploitation de leurs ressources par les multinationales occidentales.

- rendre durable la stratégie de pillage des peuples par paupérisation au prétexte de crise, en ignorant, puis en diabolisant, et finalement en détruisant, tous les états proposant un modèle social incluant une redistribution des richesses suffisammant équitable pour pouvoir servir d’exemple à des pays voisins où lointains. Et là les exemples ne manquent pas...

Dans l’idéal, un conflit cumule donc ces trois intérêts réunis : un intérêt économique à court terme ; un intérêt économique à long terme en s’assurant l’asservissement des économies nationales par la domination d’une région d’un point de vue diplomatique, militaire et financier ; et l’élimination d’un contre-exemple à la doxa selon laquelle le modèle libéral US/UE pour lequel les peuples doivent se serrer la ceinture est le seul capable de faire tourner le monde. L’IRAN comme la Syrie, par la question du pétrole, par leurs politiques sociales plus justes que dans la majorité des pays de la région, et par les alternatives commerciales qu’ils construisent avec d’autres pays, correspondent tous deux à ce tableau complet du coupable idéal qu’il faut combattre.

Si une seule de ses trois raisons manque, on ne prendra pas trop de risques pour un maigre butin, mais dès l’instant que les trois sont là , tous les moyens sont à l’étude pour mettre à mal un Etat.

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