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La révolution selon Saint Macron

L’auteur de Révolution – c’est notre combat pour la France parla ainsi : « On se fout des programmes. Ce qui importe c’est la vision, c’est le projet ».

Si je vous dis « Les Jours Heureux, c’est le programme du CNR », voyez-vous une différence ?

D’un côté, un projet, de l’autre, un programme !

Les mots ne sont jamais anodins : le globish est le révélateur, non pas d’une modernité, mais d’une soumission à un système doctrinaire hégémonique. Les mots du monde de l’entreprise, comme « projet », qui s’immiscent, s’invitent dans le champ politique, révèlent la dénaturation de la politique. Macron veut (« ce que je veux ») que la France soit assimilée à une entreprise. Le travail de sape ne date pas d’aujourd’hui : depuis Pompidou, l’État se doit d’emprunter aux banques privées et non à la Banque de France.

Il souhaite « une révolution démocratique qui consiste à refonder nos organisations sociales, économiques, notre politique éducative, notre organisation collective pour faire fasse au défi du XXIe siècle, en étant fidèles à ce que nous sommes, c’est à dire nos valeurs. » (1)

« Je ne suis pas anti-système. Je ne veux pas respecter les règles du système politique » (1).

On devrait parler d’une « révolution entrepreneuriale » : « bonne gouvernance », « gestion », « projet » sont là pour préparer les esprits. La « révolution » se fait passive, donc en l’absence du Peuple. Les entrepreneurs sont les nouveaux aristocrates : c’est la version moderne du gouvernement des meilleurs (étymologie d’aristocratie), cher à Platon. Jusqu’à présent les entrepreneurs se satisfaisaient de n’importe quel régime politique pourvu qu’ils aient les coudées franches. Maintenant, le capitalisme est en passe de devenir une idéologie complète alliant politique et libéralisme économique. Et cela dans une relation très inégalitaire où la première se plie aux exigences grandissantes du second et se réduit à deux fonctions essentielles : libérer et protéger.

Reconnaissons-le, nous sommes de sacrés veinards, car le « (r)évolutionnaire » s’occupe de tout et sa soi-disant « (r)évolution » est abondamment sponsorisée (2) : nous n’aurons pas à connaître les vicissitudes propres aux révolutions.

Bien sûr à y regarder de plus près, notre homme est plutôt semblable au Joueur de flûte de Hamelin : je vous laisse deviner où seront entraînés les « conquis sociaux », « les enfants des luttes sociales »...

Quelle étrange « révolution démocratique » quand il y a le mot sans la chose.

En prime, la « révolution numérique », la « révolution environnementale » seraient l’avenir du genre humain.

Il n’y a, là, rien de nouveau : ces « révolutions », ces innovations ne sont faites que pour maintenir un statu quo entre dominants et dominés.

Il n’y a, donc là, rien de moderne. Relisons Le manifeste du Parti communiste de Karl Marx et de Friedich Engels (3) :

« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. [...]

La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n’a pas aboli les antagonismes de classes Elle n’a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d’oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d’autrefois. [...]

Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l’unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l’exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. [...]

La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c’est-à-dire l’ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l’ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. [...]

Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.

Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l’adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n’emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. À la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. À la place de l’ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. [...]

Par le rapide perfectionnement des instruments de production et l’amélioration infinie des moyens de communication, la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation jusqu’aux nations les plus barbares. Le bon marché de ses produits est la grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production ; elle les force à introduire chez elle la prétendue civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image. [...]

La bourgeoisie supprime de plus en plus l’émiettement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé les moyens de production et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La conséquence totale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont été réunies en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule loi, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier. [...]

À mesure que grandit la bourgeoisie, c’est-à-dire le capital, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu’à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît le capital. Ces ouvriers, contraints de se vendre au jour le jour, sont une marchandise, un article de commerce comme un autre ; ils sont exposés, par conséquent, à toutes les vicissitudes de la concurrence, à toutes les fluctuations du marché.

Le développement du machinisme et la division du travail, en faisant perdre au travail de l’ouvrier tout caractère d’autonomie, lui ont fait perdre tout attrait. Le producteur devient un simple accessoire de la machine, on n’exige de lui que l’opération la plus simple, la plus monotone, la plus vite apprise. Par conséquent, ce que coûte l’ouvrier se réduit, à peu de chose près, au coût de ce qu’il lui faut pour s’entretenir et perpétuer sa descendance. Or, le prix du travail, comme celui de toute marchandise, est égal à son coût de production. Donc, plus le travail devient répugnant, plus les salaires baissent. Bien plus, la somme de labeur s’accroît avec le développement du machinisme et de la division du travail, soit par l’augmentation des heures ouvrables, soit par l’augmentation du travail exigé dans un temps donné, l’accélération du mouvement des machines, etc.

L’industrie moderne a fait du petit atelier du maître artisan patriarcal la grande fabrique du capitalisme industriel. Des masses d’ouvriers, entassés dans la fabrique, sont organisés militairement. Simples soldats de l’industrie, ils sont placés sous la surveillance d’une hiérarchie complète de sous-officiers et d’officiers. Ils ne sont pas seulement les esclaves de la classe bourgeoise, de l’état bourgeois, mais encore, chaque jour, à chaque heure, les esclaves de la machine, du contremaître et surtout du bourgeois fabricant lui-même. Plus ce despotisme proclame ouvertement le profit comme son but unique, plus il devient mesquin, odieux, exaspérant. [...]

Une fois que l’ouvrier a subi l’exploitation du fabricant et qu’on lui a compté son salaire, il devient la proie d’autres membres de la bourgeoisie : du propriétaire, du détaillant, du prêteur sur gages, etc., etc. »

Bon, assez déconné, il faudrait voir à s’y remettre.

« À quoi ? »

Au boulot, pardi ! L’argent, qui exerce sa tyrannie, attend sa part de votre travail. Il compte sur votre « surtravail », c’est une question de « survaleur »...

« Personne », pessimiste par la raison et optimiste par la volonté
23 vendémiaire an 226

(1) Extrait de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=odcbf5PZXuA
(2) https://planetes360.fr/macron-revolutionnaire-anti-systeme/
(3) Manifeste du Parti communiste, à lire sur :
https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000a.htm#sect1

COMMENTAIRES  

15/10/2017 11:33 par irae

Globish
On ne dit plus dans l’administration supression de service mais "service descendant". Descendant de quoi, de qui ? Du bus, de ses ancêtres ? Et les agents d’employer le terme comme très naturel alors que disparait le mot qui fache supression. Bêêêê !

15/10/2017 14:03 par CN46400

Je m’étonne que personne n’ait encore relevé la référence à la "jalousie française" faite par Macron dans un journal allemand. Pourtant il s’agit là d’un marqueur très identifié parmi les réactions de la bourgeoisie lorsqu’elle parle des prolos : "des jaloux qui voudraient nous dépouiller de nos propriétés". Dans la même lignée, on entend aussi : "partageux, collectiviste...etc". En fait Macron est un bourgeois qui parle comme la bourgeoisie. Pourquoi donc s’en offusquer ?

15/10/2017 15:12 par Assimbonanga

La banquise fond. Les poussins d’un groupe de 15 000 individus de manchots sont tous morts sauf deux rescapés. Les glaciers andins fondent. Les glaciers himalayens, recouverts de poussière noire due à la pollution se réchauffent et fondent. Les glaciers alpins fondent.
Pour réaction, les "scientifiques" rassemblent dans un hangar des carottes prélevées dans tous les glaciers du monde afin de constituer une sorte de bibliothèque à but d’études. Sauf que pour maintenir le local à -25°, ils participent à réchauffer l’atmosphère de la vallée (il me semble que c’est dans le coin de Grenoble). Pour l’instant, on ne nous a pas indiqué si le Rhône coulerait toujours en été... De gracieuses speakerines nous annoncent toujours avec le sourire qu’il va faire beau, qu’il ne pleuvra pas, profitez bien. Le tourisme reste un moteur de la croissance. Ça roule, ça vole, ça navigue, ça skie, ça skate, ça surfe, ça motarde, ça campingcare, ça camionne, ça tractorise, ça livre, tout ne va pas mal pour tout le monde.
Alors, d’accord pour la pensée critique, le rationalisme, la raison, ce sont les instruments qui peuvent nous permettre de réfléchir. Mais il faut se dégrouiller pour inventer la suite de Marx.

15/10/2017 20:26 par Palamède Singouin

« Les entrepreneurs sont les nouveaux aristocrates : c’est la version moderne du gouvernement des meilleurs (étymologie d’aristocratie), cher à Platon. »

L’aristocratie de Platon consiste à repérer dès leur plus jeune age les sujets les plus aptes à diriger la Cité (y compris les femmes - mais oui - quelle avance sur son temps ! ) et à les éduquer à cet effet aux frais de la Cité. Ce qui n’a pas grand chose à voir avec la "gouvernance entrepreneuriale" des ultra-libéraux actuels qui relève, selon les critères de classification des régimes politiques par Platon, de la ploutocratie (gouvernement par les riches). Les dirigeants sont alors ceux qui émergent du combat "chacun contre tous" y compris au mépris de l’intérêt général.
Ce n’est sans doute pas par hasard que des philosophes libéraux comme Popper ou Hayek considèrent Platon comme un précurseur de tous les totalitarismes (suivez leur regard, ils pensent très fort communisme).

15/10/2017 22:30 par BRUNO

J’ai bien lu. D’accord sur le fond, je tique à un moment donné sur la forme vis à vis de Monsieur Platon. Il y a une confusion sur les idées comme sur les termes et des siècles de lectures amputées n’ont fait que trahir une vive pensée. Pour mieux saisir la philosophie platonicienne et le viatique "aristonien" ( qui n’a décidément que peu à voir avec la domination politique et militaire des " fils de...", jusqu’en 1789 ), il vaut mieux goûter directement au livre absolument magistral de Dany - Robert Dufour : " L’individu qui vient...après le libéralisme " - ed Folio Essai."J’insiste. Et sur Platon, on trouvera ce dont je voulais parler Pages 96 & 97. Et oui, plutôt que de lire tous les Corcuff du monde qui ne sont là que pour nous vomir et nous diviser entre nous d’un surplomb bien foireux armé du même lexique que BHL, privilégions plutôt l’œuvre philosophique et sensible de Dany-Robert Dufour. Une œuvre qui nous redonne courage et vie tout en nous éclairant de l’intérieur. Franchement, à l’heure où nous en sommes, plutôt que de perdre plus ou moins notre temps avec toutes sortes "d’intellectuels médiatiques", lisons Dany-Robert Dufour et faisons-le lire autour de nous. C’est d’une urgence redoutable. Offrez ses livres à toutes vos amies et amis. Merci à vous.

16/10/2017 12:39 par Autrement

Contente que Palamède et Bruno aient rectifié le tir à propos de Platon. Les auteurs de l’antiquité sont souvent sollicités de façon simpliste ou arbitraire, il ne faut pas se laisser piéger par les récupérations indues dont ils sont l’objet. La pensée philosophique et politique de Platon est très riche et complexe, on ne peut pas la réduire à son aspect "aristocratique", à plus forte raison au sens moderne du mot, complètement perverti par l’idéologie ambiante. Rien que pour avoir immortalisé comme il l’a fait la figure de Socrate, il mérite de prendre place dans l’histoire et d’être étudié en détail et dans toute son ampleur. Il fait partie des philosophes bienfaiteurs de l’humanité. Je conclus avec Marx :

(...) Mais la difficulté n’est pas de comprendre que l’art grec et l’épopée sont liés à certaines formes du développement social. La difficulté réside dans le fait qu’ils nous procurent encore une jouissance esthétique et qu’ils ont encore pour nous, à certains égards, la valeur de normes et de modèles inaccessibles.
Un homme ne peut redevenir enfant, sous peine de tomber dans la puérilité. Mais ne prend-il pas plaisir à la naïveté de l’enfant et, ayant accédé à un niveau supérieur, ne doit-il pas aspirer lui-même à reproduire sa vérité ? Dans la nature enfantine, chaque époque ne voit-elle pas revivre son propre caractère dans sa vérité naturelle ? Pourquoi l’enfance historique de l’humanité, là où elle a atteint son plus bel épanouissement, pourquoi ce stade de développement révolu à jamais n’exercerait-il pas un charme éternel ? Il est des enfants mal élevés et des enfants qui prennent des airs de grandes personnes. Nombre de peuples de l’antiquité appartiennent à cette catégorie. Les Grecs étaient des enfants normaux. Le charme qu’exerce sur nous leur art n’est pas en contradiction avec le caractère primitif de la société où il a grandi. Il en est bien plutôt le produit et il est au contraire indissolublement lié au fait que les conditions sociales insuffisamment mûres où cet art est né, et où seulement il pouvait naître, ne pourront jamais revenir.

(Introduction à la critique de l’économie politique).

16/10/2017 21:15 par "Personne"

À Palamède Singouin, à BRUNO et à Autrement,

Je vous invite à lire le Livre VIII de La République de Platon, et en particulier le chapitre XI sur la Démocratie.
Livre VIII numérisé par la BNF ( à récupérer sur http://gallica.bnf.fr/accueil/?mode=desktop )
ou à lire sur http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/platon/rep8.htm ( à partir du point 555)

Pour le reste, je partage le principe exprimé dans le texte de l’affiche du 25 mars 1871 : « Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux » ( https://www.legrandsoir.info/a-l-adresse-des-indecis-des-abstentionnistes.html ). Ambroise Croizat n’est-il pas un parfait exemple ? Nous n’avons pas besoin d’une élite, nourrie au biberon de la philosophie (cf. Le livre VII de la République de Platon).

Ceux qui seraient tentés de me répondre que nous avons besoin de spécialistes, d’experts en politique, je leur dis : qu’ils s’interrogent pourquoi, par exemple, le projet de Constitution Européenne, rejetée par les Français, était illisible, indigeste, alors que les DDHC de 1789 et de 1793 étaient compréhensibles par tous.

17/10/2017 10:53 par Autrement

Cher Personne, en tant qu’helléniste je connais bien les textes de Platon auxquels vous renvoyez. L’interprétation que vous en faites en les comparant avec l’affiche du 25 mars 1871 est tout simplement anachronique. Le rapport au réel, la finalité, le mode opératoire de ces deux textes diffèrent du tout au tout. La République de Platon est une sorte de construction semi-allégorique, dans laquelle il fait l’inventaire des diverse fonctions qui concourent à la vie et à la sauvegarde d’une société humaine, et des diverses forces à l’oeuvre dans telle ou telle constitution. C’est tout naturellement qu’elle se termine par un mythe eschatologique. Marx lui-même ne nous invite-t-il pas à comprendre d’abord une oeuvre en son temps ? La comprendre dans le nôtre ne peut consister en une transposition littérale. Vous référer à la vibrante affiche de 1871, c’est un peu vouloir comparer un volcan et une machine à coudre. Pris dans le bon sens, les "philosophes" de Platon pourraient être aussi bien les administrateurs du GS, qui jour après jour s’efforcent de faire sortir les citoyens de la fameuse caverne.

17/10/2017 12:17 par Palamède Singouin

@Personne
Un débat sur l’œuvre de Platon, aussi vaste que complexe, serait hors sujet. D’autant que la référence à Platon n’est qu’un détail de votre exposé.
Simplement, le livre VIII de « La République » établit un classement des régimes politiques. Platon penche pour un régime aristocratique, la Démocratie étant pour lui le pire des régimes et débouche fatalement sur la tyrannie. Pour ce qui est de l’accès à cette aristocratie il est exposé en détail dans « Les Lois ». Disons qu’il ne consiste pas à jouer les « golden boys » en transformant l’air, l’eau ou rien du tout en montagnes de fric. Ne pas confondre Platon et Macron : « L’Aristocratie » du MEDF-en marche, est plutôt à rapprocher de la ploutocratie de la République de Venise.

Concernant le dernier paragraphe de votre réponse, il me rappelle fâcheusement ce mot d’un Président du Tribunal Révolutionnaire envoyant Lavoisier à l’échafaud « La République n’a pas besoin de savants, ni de chimistes ».
Pour moi le TCE a été rejeté, non pas qu’il était illisible ou indigeste, mais parce que les Français ont très bien compris de quoi il s’agissait grâce notamment à une remarquable campagne des « NONISTES » animée par des « spécialistes » (je pense en particulier aux conférences d’un Bernard Cassen, démontant traité en main le projet de Giscard devant des auditoires très attentifs, voire passionnés). Giscard aurait d’ailleurs bien fait de consulter ces spécialistes que vous semblez honnir : ils lui auraient appris que les textes constitutionnels les plus courts sont souvent les meilleurs.

17/10/2017 15:00 par "Personne"

À Autrement,

Vous écrivez : « L’interprétation que vous en faites en les comparant avec l’affiche du 25 mars 1871 est tout simplement anachronique. »

Je ne compare rien : je refuse le gouvernement des meilleurs, je me méfie des philosophes (je rigole avec Diogène de Synope quand il se moque d’eux) et je me range du côté de l’affiche du 25 mars 1871, d’où la référence à Ambroise Croizat.

La philosophie est chose trop sérieuse pour la laisser aux philosophes ! (Macron a fréquenté un philosophe, je me demande ce qu’il en reste )

à Palamède Singouin,

Vous écrivez : « D’autant que la référence à Platon n’est qu’un détail de votre exposé. »

« Concernant le dernier paragraphe de votre réponse, il me rappelle fâcheusement ce mot d’un Président du Tribunal Révolutionnaire envoyant Lavoisier à l’échafaud « La République n’a pas besoin de savants, ni de chimistes ».
Si le TCE était illisible, c’était une volonté délibérée : « ne regardez pas ce qu’il y a de nocif et fiez-vous au concert médiatico-politique qui prône le oui », tel était le message !
Je considère que la politique n’est pas un métier, mais une fonction : nous n’avons pas besoin de professionnels (qui pantouflent à l’occasion) : cf. l’art. 30 de la DDHC de 1793.

La politique est chose bien trop sérieuse pour la laisser aux professionnels !

17/10/2017 17:02 par Assimbonanga

Macron c’est la prise du pouvoir politique par le patronat. Dans combien de temps les gens vont-ils vraiment se rendre compte ? La révolution numérique, c’est juste utiliser le numérique à des fins capitalistes. Les start-up, c’est la plupart du temps l’art de s’immiscer entre le producteur et le consommateur en prélevant 20% au passage. Les petits génies ne manquent pas dans le domaine. Et les gens adorent donner 20% à un fournisseur d’audience qui, de surcroît, permettra à des mémères trentenaires d’abuser de leur pouvoir en donnant des notes et des commentaires hypocrites sur la prestation !
Quant à la révolution environnementale elle accuse comme un retard par rapport à la catastrophe provoquée par la nature humaine. Et les victimes des exploités et des exploiteurs sont les animaux, animaux domestiques incarcérés en camps de concentration, animaux sauvages privés de territoires ou confrontés au changement climatique et qui s’éteignent.

17/10/2017 19:47 par Palamède Singouin

@ Personne

La philosophie est chose trop sérieuse pour la laisser aux philosophes ! (Macron a fréquenté un philosophe, je me demande ce qu’il en reste ).

La politique est chose bien trop sérieuse pour la laisser aux professionnels !

Il y a quelques contradictions dans vos propos : vous vous méfiez des philosophes mais la plus grande partie de votre exposé initial cite Marx et Engels....des philosophes !!!!
Ce n’est tout de même pas parce que Macron a fréquenté Ricoeur (dont j’avoue ne strictement rien connaître de l’œuvre) qu’il faut mettre tous les philosophes à la poubelle.
Il me semble que c’est encore un philosophe de l’antiquité (Platon ?) qui pensait que la condition d’homme public devait apparaître comme plus pénible que celle du simple citoyen privé, histoire de décourager les opportunistes...........

18/10/2017 02:23 par BRUNO

Ricoeur, c’est Ricoeur, c’est un grand philosophe français. On peut l’apprécier ou pas mais il reste un philosophe appréciable.
Macron, c’est le toutou à Merkel, ce n’est rien d’autre qu’un pion des hyper-capitalistes allemands ainsi que du Medef français. Et ce n’est pas parce qu’il a fait à l’époque un stage au secrétariat de M.Ricoeur et qu’il a tapé à la machine à écrire, qu’il faut jeter le Philosophe Ricoeur avec le toutou !!!
Diantre, ne faisons pas une telle confusion, je vous en prie.

18/10/2017 15:19 par UVB76

" Et les victimes des exploités et des exploiteurs sont les animaux, animaux domestiques incarcérés en camps de concentration, animaux sauvages privés de territoires ou confrontés au changement climatique et qui s’éteignent. "

Euh ... perso, c’est moi qui habite chez mes deux chats ...
Un peu d’humour ...
Sinon, entièrement d’accord ...

18/10/2017 20:09 par UVB76

A propos de persécuté et de persécuteur ...
Dans la plupart des cas, le premier n’aspire que très souvent à prendre la place du second, l’occasion faisant le larron ...
Pas plus peau de vache qu’un ouvrier devenu petit patron ... petit chef ...
La lutte des classes au sein d’une même classe ouvrière en quelque sorte.
D’où mon interrogation sur l’intérêt de se préoccuper de l’avenir des masses ...........................

19/10/2017 15:19 par UVB76

Macron n’est pas la cause ... mais la conséquence de notre incurie depuis 49 ans ...

19/10/2017 18:41 par Assimbonanga

UVB, ne nous flagellons pas ! Au sortir de la guerre le patronat n’a eu d’autre choix que de s’incliner face au Conseil National de la Résistance et d’en accepter ses mesures hautement sociales et solidaires dont la sécu fut la plus grandiose conquête. La famille Renault n’eut pas d’autre choix que de jouer profil bas face à la nationalisation ( reprenez-moi si je dis une erreur).
Mais tout cela n’était pas un assentiment, juste un résultat du rapport de force et de la vaillante place des communistes dans la Résistance.
Tout cela s’estompe, s’amenuise et le rapport de force redevient en faveur du patronat. Ils y travaillent, sournoisement, dans l’ombre, petite victoire après petite victoire, avec le FN comme vecteur d’idéologie, ou des mecs comme Wauquiez. Privatisations, partenariats public-privé, les frères Sarkozy aux manettes, etc. Les Français subissent, ne remarquent pas trop parce que tout s’impose par petites touches successives. Ce n’est pas qu’ils soient condamnables mais l’adversaire est rusé et sait s’y prendre.
2017 devait voir l’avènement de la droite si Fillon n’avait pas été démasqué. Pas grave : Macron a repris toutes les promesses de Fillon au MEDEF. La Blietzkrieg, les ordonnances passées dans l’été : le plan Fillon est respecté.
Au fait ! Qu’on se rassure ! Les époux Fillon ne sont pas passés en comparution immédiate ; ils n’ont pas écopé de 6 mois de travaux d’intérêt général assorti du remboursement des 500 000 € indûment encaissés ni d’une amende. Paris Match est réconfortant à leur sujet : "L’ancien premier ministre n’a pas perdu le goût des vieilles mécaniques. Samedi 7 octobre, dans la très chic station balnéaire de Knotte-le-Zoute, ..., il a participé au Zoute rally... sous la pluie et aux côtés de son épouse Pénélope, il a pris le volant d’une Aston Martin DB Mark III. "
Pénélope toujours en mission commandée, le boulot passe avant tout.

Au fait ! Pourquoi 49 ans ?

20/10/2017 14:04 par UVB76

Incurie vous dis-je ... Incurie ...
Incurie et Démagogie ...

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