Le « bourbier » russe en Syrie se révèle être une campagne bien pensée

Voilà quelques grands titres récents des « médias officiels de Washington » :

Tout ceci est un tissu de sottises et de propagande. L’Establishment de Washington est passé maître dans l’art de prendre ses désirs pour des réalités. Le gouvernement et l’armée russes savaient exactement ce qu’ils faisaient. Après une centaine de jours d’assistance militaire russe au gouvernement syrien les résultats arrivent. Ils ont l’air bon. L’État islamique a perdu la plus grande partie de ses revenus pétroliers et ses marges de manœuvres sont réduites. L’armée syrienne et ses alliés progressent contre leur différents ennemis sur plusieurs fronts. Le coût de l’expédition russe est relativement faible.

Cette réalité est en train de se faire jour :

Selon les Etats-Unis, les coûts sont supportables pour la Russie et les objectifs russes sont atteint en Syrie pour l’instant - 28 décembre

Trois mois après le début de son intervention militaire en Syrie, le président russe Vladimir Poutine a atteint son principal objectif qui était de stabiliser le gouvernement Assad, et, comme les coûts sont relativement faibles, les opérations militaires pourraient se poursuivre à ce niveau pendant des années, selon des officiels étasuniens et des experts militaires.

...

« Je pense qu’il est incontestable que le régime d’Assad, avec le soutien militaire de la Russie, est probablement dans une position plus sûre qu’il ne l’était », a déclaré un responsable de l’Administration, qui a requis l’anonymat. Cinq autres officiels américains interrogés par Reuters pensent aussi que la mission russe a été largement réussie jusqu’ici pour un coût relativement bas.

des officiels américains ont souligné que Poutine pourrait rencontrer de sérieux problèmes si son implication dans la guerre civile qui dure depuis plus de quatre ans, se prolongeait.

Pourtant, depuis que la campagne a commencé le 30 septembre, la Russie a subi des pertes minimales et, en dépit de difficultés budgétaires nationales, elle couvre sans aucun problème le coût de l’opération, que les analystes estiment à 1 ou 2 milliards de dollars par an. La guerre est financée par le budget annuel régulier de la Défense de la Russie qui est d’environ 54 milliards de dollars, selon un officiel du renseignement américain.

http://www.reuters.com/article/2015/12/28/us-usa-russia-syria-idUSKBN0UB0BA20151228

Grâce à l’aide russe, le temps est désormais l’allié du gouvernement syrien. En effet, plus cela prend de temps de parvenir à un accord négocié avec les divers groupes soutenus de l’extérieur, moins ces groupes et leurs commanditaires auront de pouvoir sur le terrain et d’influence sur l’issue de négociations. L’Etat islamique et plusieurs autres groupes salafistes comme Ahrar Al Sham vont se réduire à des forces terroristes clandestines. Elles pourront continuer à attaquer ici ou là mais elles ne pourront pas tenir de terrain. Malheureusement des attentats comme le triple attentat-suicide d’aujourd’hui à Homs, qui a tué environ 50 civils, continueront de se produire pendant un certain temps. Le plus grand défi sera la défaite de Jabhat al-Nusra, Al-Qaïda en Syrie. Ce groupe s’est enraciné dans le sol et la population locale et sera le plus difficile à éradiquer. Il va falloir le couper de ses sponsors et de son ravitaillement pour pouvoir le vaincre. Les services secrets locaux vont devoir infiltrer le groupe pour atteindre ses leaders.

La Russie n’a pas encore employé toute sa puissance en Syrie. Elle attend que les Renseignements lui fournissent un tableau plus complet de la situation avant de s’attaquer aux plus petites unités de l’opposition. Cela peut prendre encore un mois. La grande offensive du gouvernement contre ses ennemis dans la province et la ville d’Idleb est également encore en préparation. A moins d’un événement extérieur imprévu, ce sera le principal mouvement des six prochains mois.

Moon of Alabama

http://www.moonofalabama.org/2015/12/russias-quagmire-in-syria-turns-out-to-be-a-well-designed-campaign.html

Traduction : Dominique Muselet

COMMENTAIRES  

01/01/2016 11:43 par sergio

*Selon madame Myriam Benraab, (chercheuse au CERI-Sciences Po et à l’IREMAM (Institut de Recherches et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman), spécialiste de l’Irak et du Proche-Orient), Daesh aurait une stratégie inscrite sur le long terme, et ajoute même, que cette stratégie « Il faut revenir sur ce qu’ils disent… ce n’est pas circonstancielle, c’est inscrit sur le long terme, l’Etat islamique a une stratégie inscrite sur le long terme, en des termes très clairs, très articulés…, la France est l’une de ses principales priorités, et l’Etat islamique a déclaré la guerre à la France… », « C’est une dynamique structurelle, c’est un mouvement qui va continuer à cibler la France sur le long terme !… Globalisation de l’action…c’est aussi un peu son caractère imprévisible… c’est vraiment l’idée qu’on (en parlant de la stratégie de Daesh) peut prendre, n’importe qui, n’importe quand, en n’importe quel lieu, pour cibler, on est vraiment dans une logique de terreur pure, ils savent que c’est cette terreur pure qui fait leur force, et de fait… puisque quand on voit nos réponses, aujourd’hui, on (il s’agit sans dote de la coalition internationale ?) relativement tombé dans le piège de Daesh !… ». Ensuite, en résumant, elle dit que ce ne sont pas des imbéciles, pour en arriver là ils où ils sont, c-à-d, une menace permanente pour le monde entier, qu’ils vont bien évidemment se redéployer (c’est déjà le cas en Libye, en Afghanistan, etc., etc., etc.) et qu’il y en a pour très longtemps !…

Ce sera donc long, très long…, sans compter les (nombreuses) coalitions anti-terroristes qui ont parfois des intérêts divergents, voir totalement opposés, et ce n’est pas près de s’arranger (si par exemple, la faucon (ultra va-t’en-guerre) et porte parole des néocons, Hillary Clinton était élue à la tête des Etats-Unis !…) et il vaut mieux avoir une stratégie (sous-entendu campagne) très, très bien pensée ! Sinon…

* elle est intervenue dans une émission qui passait le 30/12/2015 sur la Cinq : « C Dans l’air », intitulée : « un réveillon sous la menace », les autres intervenants n’avaient pas grand intérêt, et en particulier François Clémenceau, le rédac chef du « JDD », un vrai lourdingue ! (pro-américain forcené (il a écrit un merde sur l’horrible Hillary Clinton), sioniste à fond la caisse (ils ose comparer la résistance palestinienne – qui résiste héroïquement à un état notoirement criminel (ses crimes de guerre, et ses crimes contre l’humanité se comptent dorénavant par dizaines de milliers…) et raciste, Israël, – à une vulgaire organisation terroriste !)

01/01/2016 13:03 par sergio

Ah, oui, j’ajouterai à mon précédent commentaire, *qu’à la tête de Daesh il n’y a pas que des crétins, comme l’affirment certain(ne)s imbéciles par pur opportunisme… NON !, n’ont-ils pas détournés à des fins de propagande nos propres contradictions ?, et comme le faisait si justement remarquer Madame Myriam Benraad, Daesh a repris des thèmes de gauche ou marxistes, tel que : les inégalités, la pauvreté, la corruption, etc., etc., etc.
Il est vrai que d’autres avant eux l’avaient pratiqué, rappelez-vous Sarkozy et ses grandes envolées en référence à Jean Jaurès, Victor Hugo, Albert Camus, etc., ou Hollande qui osa se positionner en "ennemi de la finance", ou encore le FN, soi-disant défenseurs des pauvres ou de la laïcité, etc., ne s’en sont pas privés, eux !

*des criminels sanguinaires, certes, d’une cruauté extrême, c’est indéniable, mais en comparaison de nos propres crimes et de notre propre cruauté – les actes de tortures et les atrocités commises par les soldats de (des) la coalition(s), étalés au grand jour… sont légions !, surtout du côté des USA !, (mais pas que…), il y aurait encore de la marge, non ?

01/01/2016 17:35 par depassage

Selon madame Myriam Benraab, (chercheuse au CERI-Sciences Po et à l’IREMAM (Institut de Recherches et d’études sur le Monde Arabe et Musulman), spécialiste de l’Irak et du Proche-Orient), Daesh aurait une stratégie inscrite sur le long terme, et ajoute même, que cette stratégie ...

Je ne peux lire ce type de texte sans un certain dégoût, dégoût des personnages et non pas des personnes qui vivotent comme ils peuvent. Et cette Madame Myriam Benraab se présente comme un personnage parfait pour un rôle qu’elle s’est taillée ou qu’on lui a taillé. Seule une actrice qui fait dans la fiction justificatrice d’une politique ou d’un dessein peut affirmer :

il faut revenir sur ce qu’ils disent… ce n’est pas circonstancielle, c’est inscrit sur le long terme, l’Etat islamique a une stratégie inscrite sur le long terme, en des termes très clairs, très articulés…, la France est l’une de ses principales priorités, et l’Etat islamique a déclaré la guerre à la France… »

Ceci peut être affirmé pour un État établi et reconnu internationalement avec un semblant d’histoire ne serait-ce fantasmé, mais ne peut être affirmé par un état nébuleux aux assises incertaines pour ne pas dire patchwork qui peut éclater en mille morceaux à tout instant. Un état, un corps quelconque table sur sa pérennité et la porte en ses gènes ou en ses structures, mais les mort-nés existent aussi. Un état en gestation peut facilement finir mort-né. Si ces généralités ne prouvent rien, il reste qu’en tant qu’indications, elles ne sont pas superflues.

Voyant de près qu’elle est sa stratégie et si sa stratégie est payante. Sa stratégie en partie inconsciente ou maladroitement formulée, tient aux mêmes idéaux que ceux du mouvement nationaliste arabe qui a précédé les indépendances des pays arabes, de l’idéologie des frères musulmans et surtout de leur organisation et de leur puissance de recrutement. On sait que l’organisation des frères musulmans n’a servi et ne sert que les intérêts de l’Occident depuis sa création au milieu des années vingt à aujourd’hui. Elle tient toujours l’observatoire des droits de l’homme pour la Syrie basé à Londres et répète le même scénario qu’elle a joué dans tous les pays arabes et musulmans, et plus particulièrement en Égypte, en Tunisie, en Algérie, ... et surtout en Libye, Syrie et Yémen. On les trouve dans tous les observatoires des droits de l’homme pour tous les pays où il allume le feu ou qu’on les incite à allumer. Derrière les guerres, il y a toujours des intérêts tortueux et là où croit que l’impérialisme a perdu, on découvre qu’il a gagné. L’Égypte avec sa révolution s’est faite littéralement déplumée. Mais de cela, on n’entendra jamais parler.

En conclusion : cet État islamique est un mort-né.

Ce qui ne signifie pas qu’il ne présente pas de danger, car les populations des pays arabes sont excédées et leur tolérance est usée jusqu’à la trame, et delà à se verser dans n’importe quel extrémisme, il suffit d’un petit pas. De même qu’on pourra affirmer que cela est vrai pour beaucoup de pays à travers le monde.

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