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Le « juge » de paix a parlé

En réaction aux violations de la trêve en Syrie instaurée par l’accord conclu entre ses homologues russe et étasunien, l’insipide et fantomatique ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a rappelé son existence en mettant ces atteintes sur le dos du régime de Bachar El Assad. Il ne fallait pas s’attendre à une autre appréciation sur la responsabilité des violations intervenues en Syrie de la part du chef de la diplomatie d’un pays qui a opté pour travailler au départ sans préalable de Bachar El Assad et au renversement de son régime.

Il a formulé son accusation au mépris de la réalité sur le terrain en Syrie telle qu’elle est rapportée par des observateurs que l’on ne peut soupçonner d’avoir de l’empathie pour le président syrien et son régime qui ont fait état que les forces de celui-ci ne font que répliquer à des attaques dont ils sont les cibles. Mais ce qui a enlevé toute crédibilité à l’accusation portée par Ayrault contre le régime est qu’elle a été formulée alors que les groupes terroristes que soutient la France en les présentant comme faisant partie de la rébellion « modérée » anti-régime se sont déclarés contre la trêve et fait savoir qu’ils n’en respecteraient pas la clause, et que la coalition menée par l’Amérique venait de commettre un « casus belli » contre ces mêmes forces du régime qui donne toute raison à celui-ci de rompre l’engagement qu’il a pris de respecter les dispositions de l’accord russo-américain.

Sachant que Paris n’en « rate pas une » pour diaboliser Assad et son régime, la sortie de son ministre des Affaires étrangères n’aurait pas capté notre intérêt si dans sa déclaration en l’occurrence il n’avait pas ajouté qu’il « faut absolument tout faire pour recréer les conditions de la paix » en Syrie lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Ce qui formulé en terme diplomatique n’en est pas moins révélateur de l’humiliation et de la frustration qui sont celles de la France dont la prétention à être encore une grande puissance mondiale est singulièrement ignorée par Moscou et Washington notamment pour ce qui est du dossier syrien dont ils négocient la gestion et le dénouement d’une manière bilatérale.

La France s’en est prise publiquement au régime syrien mais en fait c’est le processus russo-américain de négociations sur la Syrie qu’elle remet en cause parce qu’elle en est exclue. C’est dire que les violations que subit l’accord de trêve en Syrie ne « chagrinent » pas plus que ça l’Elysée et le Quai d’Orsay qui souhaitent probablement qu’il en résultera sa forclusion qui offrirait l’opportunité à la France de tenter de s’imposer en tant que partie dans le « grand jeu » auquel donne lieu le conflit syrien et duquel Etasuniens et Russes l’ont jusqu’à maintenant exclue.

Ayrault a révélé avec sa « subtilité » coutumière l’angle d’attaque qui sera celui de la diplomatie française pour réinsérer son pays dans le processus de négociations sur la Syrie. Il va consister à rameuter au sein de l’Assemblée générale de l’ONU le club des prétendus « amis » du peuple syrien qui partagent avec Paris la même haine irréductible du régime syrien et veulent l’abattre quel qu’en soit le prix humain pour les Syriens. Paris, Ryadh, Doha seront à n’en point douter les moteurs de la manœuvre dont le succès leur serait envisageable si l’échec du cessez-le-feu en vient à être consommé et qu’ils parviennent à créditer que c’est le régime qui en est la cause. Paris faisant cause commune avec Ryadh et Doha, que reste-t-il de la France mère des droits de l’homme, des lumières ? Rien sinon un pays à la dérive incapable lui-même de mettre en échec chez lui les hommes et factions qui s’en prennent aux valeurs sur lesquelles a reposé sa grandeur.

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