Le Mali et nous

"L’Humanité" de ce mercredi consacre une large place à "l’horreur au nord du Mali". Du bon travail. Les reportages donnent à voir sur l’ampleur de la barbarie en cours. Quant à l’éditorial, il correspond à la position dominante au PCF sur cette affaire. Il se trouve que nous sommes certains (connaisseurs du Mali et y ayant des amis et des camarades sur place) à ne pas partager la position de la section de politique extérieure du PCF. Voici, très brièvement, pourquoi :

- pas d’amalgame entre les aventures en Irak, en Afghanistan, en Libye et ailleurs. Le Mali paye la note de toutes ces guerres impérialistes.

- La disparition d’une population, la désagrégation d’un pays par des fanatiques exigent une réaction ferme de ce qu’on appelle outrageusement la " communauté internationale".

- Les élus maliens de la région indiquent eux-mêmes que les négociations "ont servi à rien" que "les terroristes sont comme les colonisateurs, ils dominent par la force".

Nous continuons à répéter "il faut une solution politique" sans avancer la moindre proposition crédible. Lors de crises internationales nous en appelons souvent à l’ONU mais cette fois nous considérons que "la France, sous couvert de l’ONU, entend gérer à sa main les affaires africaines". Bref, au nom d’une position de principe nous jouons les déserteurs. Ne faudrait-pas plutôt :

Ecouter ceux qui au premier poste vivent le drame, prendre en compte les réalités (une armée malienne inexistante et golpiste), créer toutes les conditions (avec l’Algérie et l’Afrique du sud) pour donner aux Maliens et plus généralement aux Africains les moyens d’une intervention efficace.

Sous prétexte de luttes contres les ingérences, de pureté idéologique marquée par un prétendu antiimpérialisme on laisse une peuple crever entre les mains de fous furieux. Facile et peu compromettant.

José Fort

COMMENTAIRES  

11/01/2013 21:10 par Quidam

Quo usque tandem abutere, Hollanda, patientia nostra ? quam diu etiam furor iste tuus nos eludet ? quem ad finem sese effrenata iactabit audacia ?
O tempora, o mores ! populus haec intellegit. populus uidet ; hic tamen uiuit. Viuit ? immo uero etiam fit publici consilii particeps, notat et designat oculis ad caedem unum quemque nostrum.
Nos autem fortes uiri satis facere rei publicae uidemur, si istius furorem ac tela uitemus.

Voilà ce qu’aurait pu dire aujourd’hui Ciceron à la vue du triste spectacle de la politique française dite "socialiste" !
En clair cela signifierait :

Jusques à quand abuseras-tu de notre patience, Hollande ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de ta fureur ? Jusqu’où s’emportera ton audace effrénée ?
O temps ! ô moeurs ! Tous ces complots, le peuple les connaît, le peuple les voit, et Hollande vit encore ! Il vit ; que dis-je ? Il est admis aux conseils de la république ; il choisit parmi nous et marque de l’oeil ceux qu’il veut immoler. Et nous, hommes pleins de courage, nous croyons faire assez pour la patrie, si nous évitons sa fureur et ses poignards !

Curieusement approprié non ? Avec Hollande dans le rôle de Catilina, misère & damnation !

Enfin la longue liste des diversions crapuleuses de toutes sortes s’allonge encore, afin de ne pas entreprendre le changement promis, après la chasse au Roms, les mises en scènes de l’insécurité en Corse ou à Marseille, les nationalisations & autres sauvetages d’entreprises en faillite sans nationalisation & sans sauvetage, les courbettes à Uncle Sam & ses protégés sionistes, la démagogie sanglante en Syrie, le mariage pour tous, le sketch de l’acheter français, les avalages de couleuvre de l’Europe ultralibérale, le désengagement d’Afghanistan sans désengagement, etc. voilà maintenant l’engagement de l’armée française au Mali !!!!

Rien ne nous sera donc épargné ?

12/01/2013 10:42 par Quidam

On ne manquera pas de remarquer que la situation au nord du Mali est une conséquence directe de l’intervention occidentale en Libye, L’arrivée avec armes, argent & bagages des Touaregs, qui bénéficiaient de la protection de l’ancien dirigeant libyen, vers le nord du Mali ayant intensifié les tendances séparatistes dans ce pays, entraînant l’apparition, en avril 2012, de l’Etat autoproclamé d’Azawad qui occupe actuellement les deux tiers du territoire malien. Les Occidentaux & la France en particulier récoltent donc le fruit de ce qu’ils ont eux-mêmes semé.

On pourra également observer que les médias orwelliens français se livrent comme de coutume à une pure désinformation de propagande quand ils affirment que la France interviendrait sur mandat de l’ONU, car en décembre 2012, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé le déploiement d’une force internationale africaine (AFISMA) au Mali pour une période initiale d’un an, la France n’est pas aux dernières nouvelles un pays africain que je sache !!!!
Ces médias putrides rappellent - comme si c’était la chose la plus normale du monde - que 6000 Français outre les militaires sont présents sur place, ils y font quoi au juste ces braves gens ? Du tourisme ? De l’humanitaire ? De la coopération d’éducation ? Non, non ! Devinez ! Ils craignent en outre que les Touaregs séparatistes fassent du pâté avec les otages français, n’est-ce pas tout à fait désopilant ?

Comme l’observe l’article du fil on s’étonnera en outre que des partis politiques prétendument de gauche tels le PCF & le FdG soutiennent ouvertement l’interventionnisme néocolonial français, on croit rêver !!!!

12/01/2013 13:49 par Quidam

On pourra aussi remarquer que le nord du Mali se situe dans une zone géographique désertique de facto incontrôlable qui s’étend de la côte de l’Atlantique à celle de la Mer rouge, avec une population qui n’a jamais eu que faire des critères habituels nationaux. Dans celle-ci figure en particulier à l’ouest ce qu’il est convenu d’appeler le Sahara occidental, actuellement occupé manu militari par la monarchie marocaine et qui est en conflit depuis bientôt quatre décennies, suite à la fin de la période de la colonisation espagnole. La dite communauté internationale n’ayant cessé de tergiverser après avoir fait pression sur l’Espagne pour cesser sa colonisation, le dit Sahara occidental se voit donc de facto colonisé aujourd’hui par le Maroc, au lieu d’accéder naturellement à l’indépendance. Les populations locales - au sens large du terme, si j’ose dire - continuent donc bien évidemment à revendiquer leur indépendance & n’ont que faire des frontières tracées au cordeau par les Occidentaux & des troupes d’occupation de quel qu’en soit le pays d’origine.
Il ne faut dès lors pas s’étonner que ces populations locales soient très déterminées, n’aient pas grand-chose à perdre & n’ont pour le moins aucune affection pour les acteurs étatiques quels qu’ils soient…

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