Le gouvernement argentin nationalise une compagnie pétrolière...

Le Parlement européen engage des mesures de rétorsion contre l’Argentine

Le Parlement européen a approuvé une résolution qui invite l’union européenne à prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre à la décision du gouvernement argentin de nationaliser la compagnie pétrolière YPF, contrôlée par le groupe espagnol Repsol.

Ypf a été mise en vente par le président de droite de l’époque, Carlos Menem, alors engagé dans une vaste entreprise de privatisation d’entreprises oeuvrant dans les secteurs stratégiques, dont celui de l’énergie. Une dérive qui a été arrêtée à temps par la présidente péroniste Christina Kirchner, qui a fait de la défense de la souveraineté nationale un de ses principaux objectifs.

La résolution, approuvée par 458 votes oui (contre 71 non et 16 abstentions - il y avait tout de même 206 absents…), juge « unilatérale et arbitraire » la décision du gouvernement argentin. La commission européenne a donc été invitée à recourir à tous les instruments juridiques mis à disposition par l’OMC (organisation mondiale du commerce) et le G 20.

Mais ces dispositions ne suffisaient visiblement pas, et sous la pression de la canaille libérale, la commission devra éventuellement s’activer pour revoir les intérêts commerciaux entre l’Argentine et l’Union européenne et donner le feu vert à la suspension partielle des « avantages » dont jouissait jusqu’à présent l’Argentine en matière de tarifs douaniers.

L’Argentine, aux yeux des ploutocrates européens, est bien évidemment coupable de vouloir défendre sa souveraineté nationale surtout après que les groupes étrangers ont tiré d’énormes profits, principalement en augmentant de manière indécente les prix de l’énergie. D’où la décision du gouvernement Kirchner de bloquer ces derniers pour venir en aide aux familles pauvres et aux classes moyennes là -bas aussi en voie de prolétarisation. Une mesure qui a d’ailleurs poussé quelques groupes étrangers à réduire leurs investissements en Argentine, voire à y envisager al fin de leurs activités.

Le commissaire au commerce, le belge Karel De Gucht, a pris toutes ses précautions en soutenant « qu’il fallait regarder de près la question et l’étudier dans toute sa complexité ». Il semble en fait reconnaître à moitié que l’Argentine n’a pas tous les torts en voulant protéger ses citoyens de la voracité des entreprises étrangères qui espèrent toujours avoir une terre à conquérir et à rapiner.

Capitaine Martin

Résistance : http://www.resistance-politique.fr/article-le-parlement-europeen-engage-des-mesures-de-retorsion-contre-l-argentine-103932921.html

COMMENTAIRES  

25/04/2012 12:06 par JahRastafari

Il me semble que le lien fourni pour la résolution du parlement européen n’est pas le bon : en effet, le lien pointe vers une proposition de résolution faite par les verts qui elle, pour le coup, est respectueuse de la décision souveraine de l’Argentine. La résolution finalement votée après être passée à travers le crible des amendements de la droite populaire (certainement) et du PSOE (probablement) a comme souvent un sens totalement opposé à la proposition initiale. Voici le lien vers le texte finalement adopté et qui lui évoque effectivement une décision "unilatérale et arbitraire" : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&language=FR&reference=P7-TA-2012-143

25/04/2012 12:08 par Anonyme

Echantillon de :

- Ce dont est capable le « parlement » de L’Union Européenne pour faire obéir les gouvernements d’Amérique Latine désobéissants aux lois de la « concurrence libre et non faussée ».

- Ce qui attend la vraie gauche française si elle prend le pouvoir… MAIS elle bénéficiera de toute la solidarité des autres gouvernements et des ressources de leurs pays.

25/04/2012 13:33 par irradiee

Merci JahRastafari !

25/04/2012 16:25 par babelouest

Ceux qui ont voté POUR Maastricht, levez le doigt !

Ceci dit, il ne reste plus qu’à détruire la Commission, à Bruxelles (pour commencer).

28/04/2012 00:57 par Bonjour

Aux Etats-Unis, à l’OTAN, à la Banque Mondiale, au FMI, à l’OMC, dans une majorité de gouvernements de l’Union Européenne, auprès des classes dominantes de la plupart des pays du monde, etc. les néoconservateurs et leurs serviteurs financiers dirigent toutes les instances internationales avec pour premier objectif le recyclage et le placement de la bulle monétaire dollar (pétrodollars, agrodollars, financiarisation, etc.) qui ne cesse de gonfler au rythme des émissions incontrôlées.

Nous vivons à l’ère du néo-colonialisme voire du totalitarisme capitalistique.

Hier encore, le vice-président italien de l’UE disait que l’Argentine avait "besoin d’investissements", c’est-à -dire d’endettement et de dépendance vis-à -vis de la zone dollar.

Cela est faux, l’Argentine a tous les atouts nécessaires pour assurer son développement sans s’endetter tout en participant à l’économie mondiale - mais les financiers font tout pour empêcher le développement de l’économie locale, car ils veulent récolter les fruits des efforts réalisés par les Argentins.

Sans placement physique et sans forces vives pour le faire croître, le capital ne représente plus que la valeur du papier ou du titre émis. C’est-à -dire plus rien.

On comprend mieux l’enjeu et la lutte à mort, voire les guerres provoquées par le capital.

Comme l’Europe, l’Amérique latine, l’Afrique, … l’Argentine est une cible de choix pour les investisseurs en mal de placements physiques et de rendements - à partir de rien.

L’investissement direct extérieur est déconnecté de la réalité économique locale. Mais il est le plus fort quantitativement et le plus intelligent. Il centralise les sources de l’information et les médias. Il empêche la constitution d’économies saines à partir de l’activité locale et du réinvestissement. C’est un virus pour l’économie mondiale.

Les mêmes pressions sont exercées aussi sur les économies européennes depuis la vague de fusions-acquisitions entamée en 2004 et l’injection massive de dollars qui a provoqué la crise européenne.

Ca et là , un certain nombre de pays parviennent tant bien que mal à éviter cette emprise capitalistique forcée, mais la lutte est inégale.

Elle est d’autant plus inégale que la population ne connaît pas l’origine du capital et ne comprend pas qu’il peut devenir violent dans sa course au placement.

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