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Les deux voies possibles où engagerait la sortie de l’euro.

« Jusqu’à quand allez-vous plaider des vieilles lunes qui condamnent chaque jour un peu plus l’idée européenne dans la tête de millions d’Européens plutôt que de regarder vers l’avenir d’une nécessaire refondation démocratique et sociale en Europe ? » Pierre Laurent s'adressant à Laurent Joffrin.

Où l’on va voir ce que provoque la politique européenne du Parti socialiste.

La ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement grec, élue Syriza de Patras, Sia Anagnostopoulou déclarait récemment dans un entretien avec le quotidien l’Humanité :

... la lutte [des Grecs] doit être dans l’Union européenne, pas en dehors. La gauche doit mener la bataille là où elle se passe, pas ailleurs ! ... [elle] doit se mener avec les Allemands, avec les Français, avec les Espagnols, les Portugais ou les Italiens, avec les Finlandais qui manifestaient samedi contre l’austérité, avec les Britanniques qui s’intéressent à ce que dit Jeremy Corbyn dans la campagne pour la tête du Labour... si nous, les Grecs, sommes parvenus à faire une petite rupture dans l’Union européenne et à montrer le vrai problème, il faut que la gauche européenne prenne la relève. Toute la mobilisation doit se porter désormais sur la dette ; on doit européaniser cette question de la dette grecque. La dette est une affaire européenne et pas seulement grecque.

C’est également la position du PCF en ce qui concerne la Grèce, et la France d’ailleurs, et je l’approuve.

À celle et ceux qui marchent en chantant : « sortir de l’euro, sortir de l’Europe », j’explique ceci.

- Les choses sont si simples !

« Sortir de l’Europe », ou sa variante adoucie « sortir de l’euro », suppose enlever le pouvoir aux classes qui l’ont construite et qui la font marcher. N’est-ce pas ?

Enlever le pouvoir à ces classes ne signifie-t-il pas à son tour être avoir des représentants de forces populaires non seulement capables de réaliser ce tour de force, mais ensuite d’administrer le pays contre les premières ? C’est ce qui s’appelle la révolution.

Et arrivé à ce point, qui prend la situation en charge sinon le *** (je gomme le sigle de ce groupuscule « révolutionnaire » par égard pour lui) avec ses sympathisants issus des classes populaires brandissant les nouvelles banderoles : « sortir du capitalisme » sous le nez des classes moyennes ébahies ?

Sinon, si c’est pour tout laisser en place, le travail pour les mêmes et les profits pour les autres, à quoi sert donc de « sortir de l’euro » ?

- Vous n’apportez aucun argument, réplique le ***, vous êtes hautain et plein de mépris pour le militant dévoué que vous cherchez à décourager ; mais vous n’y parviendrez pas.

Et il se lance à nouveau dans le poème de la « sortie de l’euro » comme s’il n’avait rien entendu, puisque c’est « la seule solution ».

- Je ne cherche ni à « avoir raison », ni à « vous convaincre » mais, en éclaircissant mes idées permettre, peut-être à chacun d’avancer dans les siennes. Cependant, c’est bien vous qui n’avez aucun argument autre que sentimental quand je démontre que la démarche révolutionnaire qui s’ignore est absurde.

Prendre, ou faire prendre par d’autres si l’on n’y croit pas soi-même, les vessies de la sortie de l’euro pour des lanternes n’est pas à encourager.

Et c’est singulièrement manquer de confiance dans l’esprit populaire et militant de ne compter pour rien la parole de Sia Anagnostopoulou ou prendre (paradoxalement pour celui qui prône la révolution en le cachant aux autres ou plutôt qui lui-même n’a pas compris ce qu’il dit) comme un appel à ne rien faire ce qu’elle déclare :

[...] la lutte doit être dans l’Union européenne, pas en dehors. La gauche doit mener la bataille là où elle se passe, pas ailleurs ! [...] il faut que la gauche européenne prenne la relève[...]

Je me refusais à présenter un autre aspect du problème, puisqu’il s’était déjà mis de manière évidente dans un état psychique d’auto persuasion tel qu’il ne lui permet plus d’entendre et de dire autre chose que « sortir de l’euro »... mais la circonstance y oblige.

Cette agitation ne favorise qu’une formation politique organisée : le Front national.

Car au moment de voter ceux qui auront été bien travaillé par ces slogans débiles ne verront qu’une chose sur la profession de foi : « sortir de l’euro ».

Un des maîtres à penser de la sortie de l’euro, J. Sapir lui même leur ouvre la voie et leur facilite le chemin à suivre.

Jacques Sapir : « On ne peut plus nier que le FN ait changé » Libération‎ - Il y a 3 jours.

Malaise à gauche après les œillades de Jacques Sapir au FN Le Monde‎ - Il y a 2 jours
Jacques Sapir : "A terme, la question de la participation du Front national sera posée" / France Inter

- Cet argument n’est pas très recevable.

- Disons que ce n’est pas un argument mais un fait dans le cas Jacques Sapir et que vous ne le recevez pas très bien, mais que Frédéric Lordon qui pourtant est loin d’être opposé à « la sortie » a décelé jusqu’où où mène la monomanie de la « sortie de l’euro » chez Sapir : à trouver que « le Front national a changé » et autres salades du même acabit. Si cet « intellectuel de gauche » fait le pas à cause de cette idée fixe qu’est-ce qui empêchera le quidam de faire le même, pour un « vote utile » le moment venu ?

Il est hélas ! nécessaire de revenir sur l’imbécillité politique profonde qui est à la base de cette soi-disant question ; sortir de l’euro en laissant la finance à ses affaires.
Je l’ai déjà fait plus haut pour le cas contraire : celui où la propriété capitaliste serait contrainte de les abandonner.

Ce qu’il faut surtout, c’est que la gauche sorte la France de l’hégémonie néolibérale.

COMMENTAIRES  

29/08/2015 17:25 par Pierre M. Boriliens

@Dwaabala
« Je ne cherche ni à « avoir raison », ni à « vous convaincre » mais, en éclaircissant mes idées... »
Exprimez-vous ! Qu’ils disent !
Personnellement, je pense qu’il vaut éclaircir ses idées en privé. Car il faut être très imbu de soi-même pour croire que les lecteurs s’intéressent vraiment à ce qui ressemble quand même beaucoup plus à de la propagande en règle, - et qui s’ignore ? -, qu’à un work in progress, comme disent les britons.

29/08/2015 19:41 par Altau

C’est une bien mauvaise idée de contester les arguments opposés à sa propre vision en les dénaturant, voire en les déformant. Railler de la sorte ses adversaires, sinon se convaincre soi-même du bien-fondé de ses opinions, n’a pas la moindre vertu.

Rejeter de la sorte toute perspective de "révolution" en affirmant qu’on n’est pas près de la faire est un argument d’une pauvreté affligeante. Je dis que viser une "autre Europe" est au moins aussi illusoire que prôner la révolution pour demain ici.

Quant à l’usage ad nauseum de "La Gauche" dont plus personne ne sait ce que ce terme recouvre désormais, il faudrait peut être trouver un autre vocable si on veut vraiment exprimer un engagement anti-capitaliste. Mais je ne vois plus guère chez l’auteur l’idée d’une telle perspective.

Autant l’article de Sébastien CRÉPEL à propos de Sapir est argumenté et pertinent, autant on reste ici sur l’invective et on profite de ce lamentable propos de Sapir pour discréditer ceux qui, comme Frédéric Lordon, avancent des arguments d’un tout autre niveau pour défendre l’idée d’un abandon de l’Euro.

Alors, si M. Dwaabala peut se permettre de mépriser à ce point un Lordon et quelques autres, qu’il organise du haut de sa haute maîtrise du sujet un débat avec eux, ici ou ailleurs, et, au-delà des propos méprisants, nous montrera comment il défendra brillamment ses certitudes devant des opposants de ce niveau.

La triste vérité, c’est que maintenant que le PS ne saurait incarner "la gauche", le PCF est devenu, à l’instar du PCI et de son descendant, un parti réformiste qui a abandonné tout projet d’entraîner les damnés de la terre à terrasser le capitalisme. Dès lors, à quoi peut-il bien servir ? La question que j’abordais il y a quelques jours selon laquelle le capitalisme n’est pas réformable – ce qui a dû être maintes fois crié par M. Dwaabala il y a de nombreuses années – n’a pas suscité beaucoup de réaction. Et on peut toujours gloser que l’heure n’est pas à la révolution vu comment "l’opinion" se comporte mais si on passe son temps à l’endormir avec des espoirs vains, peut-elle se réveiller ?

30/08/2015 00:21 par Dwaabala

@ Pierre M. Boriliens
Vous êtes distrayant.
Il vous a sans doute échappé qu’il s’agit d’un dialogue fictif dans un texte, texte dans lequel le je ou ma ont un statut qui vous échappe également et ne sont pas moins fictifs que l’interlocuteur supposé.
Aux premiers temps du cinéma, quand le traître était caché derrière un rideau, des spectateurs criaient au héros : Attention !
Passons sur l’argumentum ad personam, qui relève plutôt de l’autoportrait.

30/08/2015 11:38 par legrandsoir

@ Pierre M. Boriliens et Dwaabala

Votre partie de ping-pong va durer longtemps ?

30/08/2015 00:36 par Trannoy

"Il est hélas ! nécessaire de revenir sur l’imbécillité politique profonde qui est à la base de cette soi-disant question ; sortir de l’euro en laissant la finance à ses affaires. " Et Mauris qui veut nous laisser crever dans l’Euro pour ne pas déranger la finance. Bien sûr que la sortie de l’Euro ne suffit pas, mais elle est de toute évidence un point de passage obligé. Refonder l’Europe, peut-être, mais cela passe de toute évidence par la case sortie de cette U.E.
J’ajouterais que tant le PGE que la CES participent, de fait, des dispositifs d’intégration du monde du travail aux objectifs du capital. Nous avons dit NON à Maastricht, nous avons dit NON au TCE en 2005. Rien ne justifie la trahison de ces NON. Cela devient une manie en Europe les peuples disent NON. Cela ne fait rien ont fait comme si ils avaient dit OUI. Avant ce genre de pratique était l’apanage de la droite et du PS. Et bien maintenant il se trouve de drôle de "Coco" pour nous inviter à faire de même, bafouer l’expression des peuples. Et puis après tout Mauris ton opinion c’est une chose. Mais est-tu assez idiot pour croire un seul instant que ce genre de propos peut-être entendu dans le monde du travail ?? C’est même ce genre d’ineptie qui les faits se réfugier dans l’abstention. Ce faisant tu rejoins Sapir comme machine à faire voter FN, un cireur de pompes du capital. Cours tout de suite au PS c’est là qu’est ta place. A moins que tu ne soit chargé d’organiser un congrès de Tours à l’envers. Et après tu sera recruté pour service rendu par Goldman Sachs j’en doute pas. Et si on nous demandait notre avis à Tous n’est-ce pas là une impérieuse obligation. Mais Mauris ne c’est même pas aperçu que dans leur majorité les peuples étaient aux abonnés absents pour les élections européennes. La mayonnaise ne prend pas mais Mauris s’en fout, il continu en oubliant que la moindre des choses c’est de se retourner pour voir si derrière cela suit.... Apparemment pas !!! Mauris n’en a que cure. Après tout si le peuple ne comprend pas, alors il n’y a plu qu’a changer le peuple. OUI cet idiot qui ne comprend rien.

30/08/2015 00:55 par michel de marseille

Il y a eu quelques moments de l’histoire où des vrais représentants du peuple voulurent imposer dans la loi le principe du partage et de l’équité et ont fait faire des progrès dans ce sens notamment en France. Je crois que cela a été réalisé parce qu’un nombre suffisant de citoyens avaient une même idée de ce qu’ils attendaient d’un changement politique. Cette idée devenue option politique n’était pas forcement très précise et structurée mais elle était globalement partagée. C’est ce qui a fait sa victoire. Aujourd’hui, mon brave voisin pas trop politisé et bien effrayé par le discours des médias laquais (j’aime bien "laquais" ; on ne l’emploie plus et c’est dommage) n’a pas de désir bien précis sinon arriver à la retraite en bon état et espérer que ses enfants s’en sortent (individuellement bien sûr) quitte à marcher un peu sur la tête des autres. Mon voisin ne croit en rien car il veut toujours un sauveur d’en haut, politique ou divin. Les "solutions politiques" qui ne tiennent pas compte que mon mon voisin n’est pas un éventuel sans culotte ne me semblent pas pouvoir réussir.
Pour aider tous les Syriza de la terre, démontrons à longueur de page qu’une relation humaine de partage et d’entraide sans calcul est possible et peut commencer avant d’être gravée dans le marbre de la loi. Certains jeunes gens y pensent et essaient de la vivre... J’en ai rencontré !

30/08/2015 01:04 par Dwaabala

@ Altau
Plutôt que de parler à la cantonade de« M. Dwaabala », de renvoyer à vos maîtres à penser, et puisque vous soulevez la question, qu’avez-vous à dire sur la révolution d’autre que vague, moralisant ou sentimental ?

- Qu’avez-vous à dire sur« la sortie de l’euro » que rien n’empêcherait d’être appliquée aux fins les plus pernicieuses pour le peuple ?

- Qu’avez vous à dire sur le fait que le Front national, comme « la sortie de l’euro » polarisent un mécontentement général qui a pour cause la politique néolibérale ?

- Qu’avez-vous à dire enfin dans cette circonstance, sur la politique selon laquelle les peuples et les travailleurs ont un intérêt vital à lutter, syndicalement et politiquement, à l’intérieur de leurs frontières, et solidairement à l’échelle de l’Europe, contre ceux qui les gouvernent selon les principes du néolibéralisme ?

C’est à peu près ce que je dirais à F. Lordon lors du débat que vous appelez de vos voeux.

A moins que, mais plus modestement, un échange, qui serait peut-être d’idées, s’engage entre nous ; ou bien allez-vous me répondre comme l’interlocuteur fictif du dialogue : « Sortir de l’euro » ?

30/08/2015 01:06 par Le Fou d'ubu

A contrario de cet article on pourrait " affirmer " que vouloir rester dans l’euro est " une démarche contre-révolutionnaire qui s’ignore ". Ce qui d’un point de vue Marxiste est une absurdité ... D’un point de vue Marxiste seulement ...

30/08/2015 04:52 par babelouest

Pour une fois, Mauris, je ne suis pas d’accord. Comment espérer pouvoir faire quoi que ce soit dans le cadre de cette union européenne bien verrouillée ? Elle rappellera les obligations communautaires de la France tôt ou tard, et ce sera certainement très tôt. C’est complètement casse-cou,mais c’est ainsi que le conseil européen - dont nos propres dirigeants - a conçu ce carcan. Et pas question d’espérer changer la moindre des choses : c’est " l’ami " extérieur de Washington qui tire les ficelles via les banques.

Certes, le peuple ne bouge pas, il attend le Sauveur qui le fera lever avec des arguments qui tiennent la route, qui lui montrera quels sont ses vrais ennemis intérieurs comme extérieurs - et justement ce ne sont pas les immigrés, mais ces personnages qui vivent le plus souvent au sud-ouest de Paris. Et puis bien sûr ces étrangers sûrs d’eux (y compris des Français d’origine) qui entretiennent de façon très officielle leurs lobbies à Bruxelles : ce sont eux, souvent, qui rédigent directement les directives qui nous retombent dessus ensuite. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.

Qu’on ne s’y trompe pas : vu l’état de notre pays, et de ses voisins, le changement ne viendra pas des urnes, mais de processus plus révolutionnaires même s’ils ne sont pas forcément sanglants. Si le sang coule, d’ailleurs, ce sera du fait des tenants du Pouvoir, qui ne voudront pas le lâcher. Ils l’ont déjà trop bien démontré. Cette pseudo-Europe, il va FALLOIR la quitter, de gré, ou de force.

Il est curieux de constater que, même parmi les "gens de gauche" fustigés par les médias parce que trop radicaux, la très grande majorité ne considère la sortie de l’euro que comme un plan B : en fait ce plan B ne résout rien, et le seul plan A viable est de se débarrasser immédiatement (ce mot est important) de l’union européenne et de l’otan, la sortie de l’euro n’en étant qu’une conséquence.

30/08/2015 09:00 par Lulu de la Lune

(Le feuilleton surréaliste de l’été au Grand Soir)
Lulu enfermé dans les commentaires !

Sixième jour

Chers Grands du Soir... ESPOIR !!

Tout d’abord, j’aimerais signaler que je suis ici aujourd’hui absolument (encore une fois) contre ma volonté. D’abord dans mon état de prisonnier des commentaires du Grand Soir jusqu’à mardi prochain 00:00 h GMT+2 (à moins que les frétillants administrateurs de cet admirable site, dans leur enthousiasme, ne décident de mettre un addendum à mon Contrat de Feuilletoniste Estival (Artichaut Légal dirait l’aliène Blingue-Blingue) et que je continue mes pérégrinations au mois de septembre sous les bombes) ; je suis ici, donc, contre ma volonté aussi car c’est mon camarade sylvestre Oblomov (voir le cinquième jour) qui m’a entraîné sous cet article en déclarant "Les concombres ne sont pas rancuniers, d’accord, mais je déteste que l’on salisse l’image de mes amis concombres !" [1] (qu’est-ce qu’il veut dire exactement, Oblomov ?)

Bref, alors que je lisais au garde-à-vous la lettre magnifique de L.L., Président d’Honneur du *** , adressée à A.C., Secrétaire Général du **, une lettre qui nous fait si chaud au coeur, nous qui sommes de grands partisans du ***, parce que c’est le *** qui a raison, bien sûr, d’ailleurs nous sommes de plus en plus nombreux à soutenir le ***, et ça va continuer.. Évidemment, ce genre d’article de soutien au *** au Grand Soir n’apparaît pas encore dans les grands à la une en haut à gauche, mais vous allez voir, ça va venir...

Et donc, comme je lisais avec reconnaissance la lettre bien envoyée de L.D., Président d’Honneur du ***, à A.C., Secrétaire Général du **, Oblomov a absolument voulu m’entraîner chez D.

Comme je l’ai déjà écrit dans mon feuilleton, D est le responsable de la salle du chiffre au château, c’est-à-dire qu’il crypte et embrouille les messages pour que nos ennemis ne les comprennent pas, et il fait ça tellement bien que quelquefois, nous-même on n’y comprend rien, mais quand même il est formidable, D. C’est aussi un grand mathématicien qui fait des équations révolutionnaires avec des bateaux de plaisance, tout en étant sur les rangs pour le livre des records des commentaires postés. Enfin, il est reconnaissable de loin, car il brandit un épouvantail télescopique à chaque fois que l’on n’est pas d’accord avec lui (c’est vous dire s’il a souvent des crampes).

Mais en fait, j’aimerais bien sortir d’ici pour aller à la piscine du château, pour profiter des derniers jours de l’été, et aussi parce que les bombes me manquent un peu. Il paraît que Maxime, de retour de vacances d’un petit pays du fin fond (mais vraiment le fond) de l’Europe, de ces pays qu’on n’appelle même plus les PIGS, mais les SHITS (Sociétés Honteusement et Intégralement Trucidées par les Salauds), en a rapporté un maillot de bain très seyant sur son corps musculeux... rouge vif ! (quand on vous dit que ça change !)

J’ai hâte de voir ça !

Bon, à bientôt (peut-être)

Lulu de la Lune.

[1] Référence à l’irrésistible commentaire de D.

1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour

Remarque : si vous suivez ces liens, ce terrible journal apparaît évidemment au sein des commentaires.

30/08/2015 13:59 par Altau

Des gens comme Frédéric Lordon, économiste hors système de très haut niveau, ont montré de façon très convaincante bien avant les négociations grecques qu’il n’existait aucun espoir de mettre en œuvre une politique anti-austéritaire dans le cadre de l’Euro. Jusqu’au 13 juillet, il a affiné ses arguments au fil du temps et ce qui s’est passé ce jour-là était en quelque sorte déjà écrit : le gouvernement Syriza a cédé au diktat de la Haute Finance. On ne voit pas, quels que soient les résultats des consultations à venir, ce qui pourrait se passer d’autre qu’une mise en œuvre des calamités que ce nouveau memorandum exige. Et par conséquent, on voit mal comment les nazis d’Aube Dorée ne vont pas finir par étendre leur influence.

De là à dire que la seule bataille qui vaille là-bas comme ici c’est de sortir de l’euro, il y a un pas que personne n’a franchi ici et surtout pas moi. D’une certaine façon, on peut dire que c’est une question secondaire car, en effet, une sortie de l’euro dans le cadre d’une politique comme celles qui sont menées depuis des années dans nos pays serait une calamité. La priorité est donc bien de mener un combat contre le système capitaliste dont l’avatar néo-libéral a amplifié les méfaits qui ne datent pas d’hier. Et comme on n’a pas à faire à des bisounours qui vont se laisser dépoiler, et que des mesures coercitives violentes devront être prises à leur encontre, on peut en effet parler de révolution.

Si Syriza avait fait campagne en n’excluant pas une sortie de l’euro et avait quand même ainsi remporté les élections le 25 janvier, un tout autre avenir pourrait s’offrir aux grecs. Et au cas où les faucons américains ne seraient pas intervenus dans cette hypothèse, la Grèce pourrait être sur le chemin d’un véritable changement. Certes avec d’immenses difficultés sur le plan économique et la nécessité d’une mobilisation populaire d’une très forte ampleur, mais en dehors de ces voies, l’échec était assuré. Et si on me dit qu’en se présentant devant le peuple avec ces projets-là ils n’auraient pas gagné, je répondrais que le but d’un mouvement d’émancipation n’est pas de gagner le pouvoir pour faire la politique des ses adversaires.

Que Frédéric Lordon, malgré son grand esprit, ne se positionne pas dans ses interventions selon une logique de classe est bien dommage mais faut-il pour autant jeter aux orties tout ce qu’il dit par ailleurs ? À savoir que rester dans l’euro interdit toute autre politique que celle menée aujourd’hui car l’euro a été institué dans l’intérêt exclusif des financiers et qu’il verrouille toute possibilité de mener une politique dans l’intérêt général.

@ M. Dwaabala : pouvez-vous vous retenir d’employer des propos à la limite de l’insulte en ne me prêtant pas l’insigne honneur d’avoir des maîtres à penser. Merci.

30/08/2015 20:45 par Dwaabala

@ babelouest

Pour une fois, Mauris, je ne suis pas d’accord

Même chez moi on n’est pas d’accord. Salut quand même !

31/08/2015 00:00 par Dwaabala

Ce qu’il est plaisant de constater.

Voici peu, il y a quelques évènements récents en arrière, la thèse dominante aussi bien chez les grands intellectuels de gauche que chez leurs suiveurs, le cri d’alarme plutôt, était :
Attention ! la gauche (quand je dis« la gauche », c’est toujours au sens rappelé par Le Grand Soir, c’est-à-dire que le PS n’est pas un parti de gauche), la gauche se rend inaudible (au sujet de « l’Europe ») et « ouvre un boulevard au Front national ».
Qui n’a pas entendu cent et une fois cette litanie ?

Quelques évènements plus tard, les mêmes affirment que Front national n’a plus rien à voir avec tout cela.

Comprenne qui pourra... en attendant les explications de M. Altau sur ce qu’il entend par « la révolution », .lui

qui [n’] a [pas]abandonné tout projet d’entraîner les damnés de la terre à terrasser le capitalisme.

et qui

[ne] passe [pas] son temps à l’endormir [« l’opinion »] avec des espoirs vains,

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