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Les libérateurs au Drapeau Rouge

Célébration de la victoire sur le nazisme, le 8 mai est l’occasion de rappeler qui a payé le prix fort pour nous en débarrasser : l’Union soviétique. De Moscou à Stalingrad, de Stalingrad à Koursk, de Koursk à Berlin, l’Armée rouge a éliminé la machine de guerre hitlérienne. Mais demander simplement qu’on le reconnaisse est sans doute beaucoup trop demander. Admettre que l’armée rouge a libéré le monde de cette folie meurtrière fait partie des aveux dont l’Occident est incapable. Abreuvé des sornettes d’Hannah Arendt, il croit dur comme fer qu’Hitler et Staline étaient des frères jumeaux et qu’ils conspiraient pour dominer le monde. Rien de tel, décidément, pour alimenter la nouvelle guerre froide, calomnier la Russie, et se présenter comme un parangon de vertu.

On va nous raconter que le pacte germano-soviétique du 23 août 1939 est la cause de la Seconde Guerre mondiale, oubliant au passage ces accords de Munich, le 30 septembre 1938, où les glorieuses démocraties ont vendu la Tchécoslovaquie pour le plat de lentilles d’une paix illusoire. Mais peu importe : en histoire la chronologie est secondaire, disent les nouveaux pédagogues. Il ne manquera pas non plus d’experts pour accréditer la thèse d’une connivence entre Moscou et Berlin, alors que les élites occidentales ont joué Hitler contre Staline, et obstinément refusé les offres soviétiques visant à constituer un front commun contre les fascismes.

Mauvaise foi sans limite d’une propagande qui réécrit l’histoire à sa guise. Auto-promotion d’un Occident qui occulte ses propres turpitudes. Il ne lui suffit pas d’avoir attendu juin 1944 pour ouvrir un second front contre le Reich, laissant ainsi à l’armée soviétique la tâche colossale de vaincre la Wehrmacht. Il faut qu’il nie avoir commis cet abandon, qu’il se vante de ses exploits et qu’il se présente ingénument comme son propre libérateur. Quel lycéen français a-t-il entendu parler de l’opération Bagration, conduite par Joukov à l’été 1944, qui a détruit plusieurs armées allemandes et rendu possible le débarquement allié en Normandie ?

L’occultation de l’histoire, dès lors qu’elle ne souscrit pas aux présupposés de l’idéologie occidentale, est tellement commode. Ce n’est pas un hasard s’il est à la base de l’enseignement historique en France : le mythe des jumeaux totalitaires accrédité par Hannah Arendt fournit à cette réécriture de l’histoire un argumentaire en béton armé. Reductio ad hitlerum, la doctrine prescrit de voir dans le totalitarisme un monstre à deux visages. Elle prête à Hitler le vœu de s’entendre avec Staline pour écraser l’Occident libéral, mais sans dire pourquoi la machine de guerre nazie s’est déchaînée contre le peuple soviétique, Hitler invitant ses généraux à mener une guerre totale et à exterminer les cadres communistes.

Cette doctrine assène que l’idéologie et la terreur sont caractéristiques du régime totalitaire, alors qu’elles définissent tout aussi bien la domination impitoyable, justifiée par un racisme d’Etat, qui fut infligée par les puissances européennes aux peuples colonisés. De manière absurde, elle identifie l’idéologie nazie et l’idéologie soviétique, alors qu’il n’y a rien de commun entre la mystique de la race et le marxisme-léninisme. Elle prête au régime totalitaire (à deux faces) des ambitions conquérantes et agressives, en oubliant que la conquête territoriale et le pillage colonial, historiquement, caractérisent à merveille l’Occident capitaliste.

L’inconvénient de la vulgate arendtienne, c’est qu’elle regarde le monde d’un seul œil et qu’il est myope. Au lieu de corriger son interprétation à la lumière des faits, elle tord les faits pour les conformer à son interprétation. Les contradictions de l’histoire passent à la trappe, et elle enfile les abstractions comme on enfile des perles. Prouesses conceptuelles qui tournent à vide, et qui laissent la pensée orpheline d’une matière historique qu’elle a décidé d’ignorer. Loin de ces élucubrations, il y a urgence à ne plus s’en laisser compter. La romance occidentale, d’ailleurs, a-t-elle le moindre succès ailleurs qu’en Occident ? Comme on connaît la réponse à cette question, il ne reste plus qu’à balayer devant la porte.

En ce 8 mai 2020, rendons hommage à nos libérateurs au drapeau rouge.

Bruno GUIGUE

COMMENTAIRES  

09/05/2020 00:55 par Toff de Aix

7 soldats de la wermacht tués sur 10 le furent sur le sol de l’URSS.

Le reste n’est que du blabla.

09/05/2020 00:59 par legrandsoir

Et les officiers nazis sur le front de l’Est étaient envoyés "se reposer" à ... l’Ouest. Il y a comme ça des détails qui résument tout, non ?

09/05/2020 07:23 par carlito

Bonjour, Chers Confinés,
Annah Arendt du gloubi, glouba, prof à Princeton, ex de Heidegger Nazi notoire, Bruno Guigue a parfaitement raison.
Je vous signale deux émissions de Taddéi :
https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/74783-jean-lopez-sur-la-seconde-guerre-mondiale-premiere-partie
https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/74842-jean-lopez-sur-la-seconde-guerre-mondiale-deuxieme-partie

L’échec des armées nazis devant Moscou en Novembre 1941 signifira en fait l’échec de la stratégie hitlérienne de colonisation et exploitation des richesses de la Russie, bien avant Stalingrad donc, et même légérement avant Pearl Harbour.
L’aide US à l’URSS ne doit cependant pas être ignorée : jeep, camions, machines outils, technologies, matières premières ...

la barbarie de Toutes les catégories de la soldatesque Allemande sur les populations civiles, les soldats russes blessés et prisonniers, doit être rappellée.

09/05/2020 08:07 par CN46400

"L’aide US à l’URSS ne doit cependant pas être ignorée "
C’est vrai, cependant, il convient de relativiser en connaissant les besoins, et les moyens, de l’Armée Rouge. Les moteurs, chars et camions soviétiques, étant équipés de moteurs diésels capables de brûler du pétrole faiblement raffiné de Bakou, on comprend immédiatement que les engins US (moteurs essence) ne pouvaient être nombreux. Par contre, les rations alimentaires US, les surfaces agricoles de l’ouest soviétiques étant occupé par les nazis, ont joué un rôle important, bien que rarement citées.

09/05/2020 10:31 par spartacus

l’aide us était payable et non pas gratuite.Comme l’aide du plan Marshal pour les européens !
certains historiens dont Mr Lopez dans l’émission de mrTaddeï disent que la résistance en France était peu efficace sauf pour renseigner les alliés.Les cheminots de la bataille du rail apprécieront ainsi que les familles des résistants morts aux combats.
le fait même de savoir qu’il y avait des résistants au nazisme et à Vichy mettait déjà les soldats allemands et les collaborateurs dans leurs esprits de l’insécurité.De plus les sabotages et les attentats ralentissaient les mouvements de troupes et de munitions.Le nombres de morts de soldats allemands importe peu.L’action du maquis a été efficace et saluons les résistants et leurs héroïsmes.

09/05/2020 10:35 par babelouest

De mon côté, je me suis fendu d’une lettre envoyée à Monsieur le Président de la Fédération de Russie, pour commémorer la signature de la fin des hostilités précisément le 9 mai 1945 à une heure du matin (heure de Moscou). Comme c’était par la Poste, la lettre est partie il y a un mois. Ces temps-ci, le courrier est un peu.... versatile !

09/05/2020 10:49 par gicquel

sans oublier que le débarquement en normandie fut exécuté afin d’arriver avant les russes à Berlin,et la première bombe atomique larguée afin de prevenir le débarquement de l’armée russe qui était massée face au Japon...

09/05/2020 11:19 par daumy

jeudi soir sur le 2 emission sur 1945
l’historien de service warkowiak
l’armee rouge a libere varsovie le 17 08 1944

vendredi soir sur rmc canall 24
emission sur 1945
historiens allemands er americains
l’armee rouge libere varsovie le 17 decembre 1944

antenne 2 pas un mot sur la liberation da auchwitz par l’armee rouge fin janvier 1945
sur rmc cette vliberation est largement detaille

la clique des historien français veille au grain
ils ont voulu rehabiliter celine mauras petain ils ont echoue
continuez votre conbat
un grand merci
3 des miens 3 freres denonces à la gestapo tortures fusilles devant la maison familiale
un autre cousin participant à une action contre le vermatch captures par celle ci enterres vivants

09/05/2020 11:44 par jean duchêne

les staliniens aussi réécrivent l’histoire à coups de piolet ou de khalachnikov. Il y avait fort longtemps avant le 8 mai 1945 que le drapeau rouge avait été avili par Staline et la bureaucratie soviétique.

09/05/2020 11:46 par Fald

A mes yeux, le "totalitarisme" est tout au plus une communauté de symptômes entre deux maux fondamentalement différents : le capitalisme qui recourt à la dictature fasciste dès que sa dictature libérale est remise ne cause, et la brutalité excessive d’un Staline pour mettre en place le socialisme. Et bien sûr, les délires soi-disant communistes des Khmers Rouges et autres gardes rouges de Mao.

Tout mélanger est une imposture qui empêche les peuples de comprendre, et les guide vers un retour du fascisme. Car contrairement aux apparences, ce renvoi dos à dos n’est pas neutre.

Je souhaite toujours aux disciples de Hannah Arendt de tomber sur un médecin qui ferait comme eux : il opèrerait "le mal au ventre", et enverrait doctement sur les roses les confrères qui diraient : "Il faut peut-être d’abord se demander la cause de ce mal au ventre".

Un tel médecin nous débarrasserait d’un foutu paquet d’imbéciles.

09/05/2020 12:40 par DD

Excellent texte comme toujours, merci. Pertinente remarque sur l’abandon délétère de la chronologie dans l’enseignement de l’histoire, qui évite en particulier d’évoquer l’accumulation du capital, le rôle de l’URSS dans la destruction du nazisme, et la véritable signification politique et militaire de l’atroce bombardement nucléaire américain, dirigé exclusivement sur les civils japonais : femmes enfants et vieillards. L’histoire doit avoir deux entrées : la première est la chronologie, la seconde est la thématique. Sauf à entretenir la confusion.
Hommage donc à nos libérateurs au drapeau rouge, y compris à nos résistants communistes français et aux communistes internationaux qui les avaient rejoints, dont nombre de communistes allemands...

09/05/2020 13:05 par Autrement

Sur la Résistance grecque, qui a permis à l’Union soviétique de parachever ses préparatifs, et qui a retardé l’opération Barbarossa, voir le livre de Joëlle Fontaine ("De la résistance à la guerre civile en Grèce, 1941-1946") et sa présentation par Antoine Manessis :
http://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2020/02/de-la-resistance-a-la-guerre-civile-en-grece.html
En Grèce aussi c’est le drapeau rouge qui a vaincu le nazisme, malgré le double jeu de Churchill.

09/05/2020 13:57 par CN46400

@carlito
Certes, il est très difficile de trouver en France, un spécialiste aussi consciencieux que Lopez sur ce sujet. Cependant, devant Taddéi, il "strappe" le discours de Staline suite au 22 juin 41, dont on peut difficilement supposer qu’il ait été totalement improvisé. Il néglige aussi la disposition des forces militaires, tout-venant à l’avant coté soviétique, élites en retrait, inverse évidemment des forces nazies, élites en avant qui seront exténuées en arrivant devant Moscou, alors que les élites soviétiques vont entrer en ligne. Surtout que Sorge, de l’ambassade allemande de Tokio, a avertit que les japonais ne bougeront pas....
Lopez situe à Koursk le tournant de la guerre, il a, factuellement, raison mais tout se tient, sans Moscou pas de Stalingrad et sans Stalingrad ?....
Evidemment, il n’aborde pas la politique pure qui explique la position de Staline qui depuis toujours est obsédé par une inévitable, selon lui, attaque de la bourgeoisie mondiale contre l’URSS. Cette donnée explique sa politique, fin de la NEP, industrialisation forcée, goulag etc. Et depuis Munich, il sait que ce sera les nazis.....et depuis Pearl Harbor, alors qu’il faisait les compte de la bataille de Moscou, il a appris que la bourgeoisie mondiale sera divisée, et que Hitler qui n’a pu rallier à lui la GB, doit aussi tirer un trait sur les japonnais, et sur les USA.... C’est pour cela que je pense que le tournant c’est sans doute Moscou !

09/05/2020 14:08 par Palamède Singouin

Étant donné que la majorité des français en est encore à penser que Robespierre était un dictateur omnipotent qui n’avait d’autre projet que de couper des têtes, ce n’est pas demain que le rôle des peuples soviétiques dans l’élimination du nazisme sera reconnue.
Sur la russophobie occidentale - et principalement british - lire l’article de Guy Laron "Petite Histoire de la russophobie" dans Le Diplo du mois de mai.

09/05/2020 14:14 par Claude

Les responsables de cette guerre atroce auraient dû être pendus ou enfermés dans un goulag a vie
sans exception
De nos jours ils resurgissent avec la même violence et mépris de tous nos morts.
Ils ne respectent la vie des autres que sous la contrainte sans faiblesse et répression féroce .
Ce ne sont que des individus malfaisant ou des sycophantes que l’on doit traiter avec rigueur .

09/05/2020 14:44 par Geb

@ CN 46400...

En effet et c’est même ce qui a fait la supériorité du char soviétique "T34" sur les Chars nazis "Tigres". L’autonomie et la moindre sensibilité aux incendies de carburant. Les Sherman envoyés par les USA dans le cadre de l’aide n’ont pratiquement pas été utilisés la logistique en benzine et en pièces, (Il fallait pouvoir phagocyter les épaves pour la maintenance des modèles en activité), n’étant pas assurée sur les longues distances des steppes russes ainsi que leur blindage latéral trop sensible aux obus AC à charge creuse des "Tigres".

Les Diesels russes étaient "polycarburants lourds" et pouvaient brûler aussi bien de l’huile de vidange que du gazole peu raffiné. Et consommaient bien moins tout en étant moins sensibles au feu.

La doctrine du "polycarburant lourd" continue à être celle de la France, de l’Allemagne, et de la Russie, Le Leclerc, le Léopard et l’Armata faisant partie de cette catégorie, alors que les Abrams, (US), ou Merkava, (Israël), tournent au kérozène pour leurs moteurs à turbine.

09/05/2020 18:47 par J.J.

Spartacus @ ...certains historiens dont Mr Lopez dans l’émission de mrTaddeï disent que la résistance en France était peu efficace sauf pour renseigner les alliés...

C’est un peu vrai et c’était voulu ! Les résistants étaient "ravitaillés" en postes éméteurs (dont les opérateurs furent souvent victimes des "gonios "teutonnes), en explosifs leur permettant des actions de sabotage, d’un armement léger pour se défendre le cas échéant : pm Sten, pistolets automatiques, quelques FM Bren, quelques grenades, de rares bazookas,mais aucun armement lourd capable d’arrêter des chars ou un troupe nombreuse, ce qui interdisait toute action d’envergure.
Les maquis du Vercors en ont payé le prix.
C’était voulu, car dès la Libération le gouvernement a pratiquement mis hors de course les maquisards.
Pensez donc, si ces troupes soi disant brouillonnes et indisciplinées (légende noire du maquis) qui comptaient, avec les FTP de nombreux "bolcheviques", s’étaient avisées de faire entendre leur voix par la force !

Vous n’y pensez pas mon bon monsieur !
Il est vrai que l’on oublie trop facilement (et volontairement) que sans les sacrifices et les victoires de l’Armée rouge, les alliés n’auraient pas pu poser un pied en Normandie.

10/05/2020 01:06 par Danael

C’est pas plutôt l’aide occidentale tardive et au compte-goutte qui ne doit pas être ignorée ?
"Nous savons tous , à Moscou l’impression que Churchill parie sur la défaite de l’URSS pour s’arranger avec Hitler à nos dépens. Sans une telle hypothèse, je m’explique difficilement la conduite de Churchill sur la question du second front en Europe, sur la question du ravitaillement en dépit de la croissance de la production en Angleterre..." ( Staline)
Tout comme le souligne d’ailleurs Geoffrey Roberts dans son livre Les Guerres de Staline : "les pertes économiques et territoriales étaient telles en 1942 que toute aide pouvait faire une différence énorme , y compris le montant relativement limité de celle fournie par les Occidentaux en 1941-1942."
Ne pas ignorer non plus que l’URSS n’a reçu aucune réparation de guerre ou compensation après la guerre malgré son énorme sacrifice sur tous les plans et sa grande part dans le combat contre le fascisme. Par contre l’Allemagne a été grandement aidée par la coalition occidentale.
https://www.legrandsoir.info/voici-60-ans-l-annulation-de-la-dette-allemande.html

10/05/2020 07:17 par carlito

Autrement,
J’ai toujours été de l’opinion que ces 5 semaines de report de Barbarossa (du 15 Mai au 21 Juin) sont un des facteurs décisifs de l’échec Nazi devant Moscou
et que c’est bien le Non, OXI day à Mussolini (28 Octobre 1940) qui impose à Hitler ce délai.
Ce ne sont pas ces 5 semaines qui permettent vraiment à l’URSS de se préparer à la guerre, défense de Moscou mise à part, mais ce retard pése très lourd sur les conditions climatiques et donc sur la logistique nazie pour ses troupes épuisées.

CN46400,
Les USA comme pour l’Angleterre, fournissent ces aides sous forme de préts. Mais quand même livrent 18 millions de tonnes à Staline.
dont 15.000 avions, des canons et des technologies dont des appareils de communications pour chars et PC de campagne et effectivement du carburant ad hoc.
Il y a un site en Anglais qui donne détail et calendrier.

L’échec devant Moscou signe bien l’échec du projet nazi
et Hitler doit changer ses plans, Stalingrad bien sur, mais c’est la victoire de Kousk qui casse définitivement les armées nazies et permet le démarrage de l’opération Bagration ... jusqu’à Berlin.

Tant que l’OTAN n’aura pas disparu, nous resterons dans cet après-guerre... mais c’est un autre sujet.

10/05/2020 10:22 par CN46400

@ carlito
Dans une autre vie, j’ai eu un camarade de travail qui, en tant que marin de la "France libre", convoyait entre la GB et Mourmansk les convois de cargos de l’aide US et GB. Interdit de descente sur les quais de Mourmansk il ne connaissait pas le contenu de chaque caisse, mais les dockers soviétiques savaient, eux, repérer celles qui contenaient du "corn-beef"...
En fait il suffit de lire quelque livre sur la guerre à l’Est (ex l’escadrille Normandie-Niémen) pour comprendre que la force de l’Armée Rouge résidait, pour une part, dans sa rusticité, alors que le matos US, beaucoup plus sophistiqué, aurait obligé de doubler les circuits d’approvisionnement, et de former les utilisateurs. Or le véhicule principal de l’intendance de l’AR est le chameau d’Asie centrale et le cheval (Lire les "Ruscoffs" de Cavana). D’autan que cette aide n’est arrivée qu’après Stalingrad (février 43) alors que la production des usines déplacées dans l’Oural arrivait au maximum. Avant Moscou (décembre 41), elle aurait été, évidemment, bien mieux appréciée.

10/05/2020 14:11 par Geb

@ Danaël.

Au sujet des "espoirs" de Churchill et Truman sur la victoire des Soviétique sur le IIIème Reich tapez donc "Operation Unthikable" sur Gogole.

Ce sont les archives et fac-similés des documents déclassifiés édités par les archives nationales officielles du Royaume Uni. On peut même les charger gratos au cas ou ils décideraient de les re-classifier ou es détruire par erreur.

Bonne lecture.

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjPuMaAnanpAhVS5uAKHdMjA-IQFjAAegQIBRAB&url=https%3A%2F%2Fwww.nationalarchives.gov.uk%2Feducation%2Fresources%2Fcold-war-on-file%2Foperation-unthinkable%2F&usg=AOvVaw0xY41_O6qXDEZmVnSwjeSn

On comprend tout de suite que le but était bien la destruction de l’URSS et pas la Victoire sur les Nazis. Et que la Guerre froide qui a commencé avant même la victoire en 45 a été l’alternative à une agression contre l’URSS jugée impossible par les Anglo-Saxons.

Et puisqu’on est en plein délire COVID tapez "Operation Paperclip"...

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiqjPmBnqnpAhWmx4UKHRQEAu8QFjABegQIBBAB&url=https%3A%2F%2Fwww.cia.gov%2Flibrary%2Fcenter-for-the-study-of-intelligence%2Fcsi-publications%2Fcsi-studies%2Fstudies%2Fvol-58-no-3%2Fpdfs-vol-58-no-3%2FWatkins-Paperclip-3SEP-2014.pdf&usg=AOvVaw3uZpH7x5fWz2FROIobSG7i

Ce sont les documents déclassifiés de la CIA, sur son site officiel, qui montrent l’exfiltration aux USA et le recyclage de 3000 "savants" nazis impliqués dans les guerres bactériologiques préparées par le Reich. Et plus tard par les USA.

En particulier au labo militaire USAMRDIID de Fort Detrick au Maryland dont on parle beaucoup ces temps-ci comme étant une des sources potentielles de la pandémie...

Ils sont "bien" ces Anglo-Saxons. Ils font comme leurs poulains nazis qui filmaient leurs crimes ce qui a servi à les condamner à Nuremberg.

Eux ils archivent leurs crimes commis ou pas réalisés et les publient dès qu’ils peuvent.

Mais en réalité ils peuvent dormir tranquille... Tout ça est enterré au niveau du "complotisme" anti américain primaire. Churchill est héros de guerre et Truman celui qui l’a gagnée.

Qui parmi nous à part ceux qui cherchent vraiment, (Une petite minorité), a entendu un jour parler de tout ça autrement que comme des "fake" ???

Je met au défi quiconque ici de trouver parmi ses proches ou son entourage quelqu’un qui a entendu parler de ces deux opération et encore moins quelqu’un qui les aurait prises au sérieux pour juger de la fiabilté et de l’humanisme droits-de-l’hommiste des USA.

11/05/2020 09:31 par CN46400

@Geb
En fait, contradiction principale, les bourgeoisies voulaient la mort de l’URSS, mais il existait aussi des contradictions secondaires, GB-Europe continentale dominée par les nazis, et aussi Japon-USA, qui ont divisé la bourgeoisie mondiale. Le "Prolétaire unissez-vous" de Marx a un corollaire : "Bourgeoisies unissez-vous" ; sauf que si les prolos n’ont rien à perdre, les bourgeoisies, elles, ont toujours quelques chose à perdre, les Indes, et le reste, pour la GB, et toutes les positions commerciales acquises par les USA depuis 1920. Ajoutez-y Stalingrad, et les contradictions secondaires deviennent principales, les bourgeoisies détestent, par dessus tout, le camp des vaincus....

11/05/2020 11:56 par Dominique

L’argent est le nerf de la guerre. L’aide apportée par les USA à la Russie est dérisoire par rapport aux investissements des banques des deux cotés de l’Atlantique dans le régime nazi. La banque Hariman, dirigée alors par un individu nomme Georges Walker-Bush, père et grand-père des deux présidents Bush, a servi d’intermédiaire entre les riches familles US comme les Rockefeller, Morgan, Ford, etc. et Hitler et son parti, ceci dés 1923. Ils n’ont pas perdu de temps. Ce financement à duré jusqu’à la fin de la bataille de Stalingrad, soit 1 an après l’entrée en guerre officielle des USA contre l’Allemagne. Ce n’est donc qu’après avoir constaté que les nazis ne pouvaient plus que perdre la guerre que le gouvernement US a ordonné à la banque Harriman de cessé de financer les nazis, soit un an après son entrée en guerre contre ceux-ci. La victoire de la Russie de Staline sur le régime nazi n’en est donc que plus impressionnante et, vu que le financement des nazis par l’occident n’a cessé qu’après Stalingrad, il ne faut pas chercher plus loin les causes de cette guerre comme les causes des innombrables pertes humaines sur le front russe et les autres.

On retrouve le même schéma aujourd’hui quand la banque Morgan recommande dans un de ses derniers rapports annuels le retour des régimes autoritaires en Europe.

Quand à la gauche productiviste et en même temps soit-disant anticapitaliste, ce que j’en pense est très bien décrit ici mais c’est un autre sujet : La pire erreur de l’histoire de la gauche.

11/05/2020 20:00 par Danael

L’histoire est pleine d’erreurs Dominique surtout quand toutes sortes d’illuminés veulent imposer au monde entier leur version mur à mur y compris les verts capitalistes ou les verts religieux procédant de la même confusion. En attendant déclarer vouloir la fin de l’industrie et des sciences techniques pour mieux sortir du fléau capitaliste, c’est , disons un peu surréaliste à mon goût.

12/05/2020 17:37 par HUGO

Deux interviews d’Annie Lacroix-Riz : le rôle de l’Union Soviétique dans la victoire sur le nazisme.

1° d’une interview sur les communistes français et la victoire de l’Union Soviétique que j’ai accordée à Oxana Bobrovitch, journaliste de Sputnik France, laquelle a très judicieusement choisi les extraits qu’elle estimait les plus adaptés et réalisé une excellente transcription, parue le 5 mai 2020 : https://fr.sputniknews.com/75-victory-news/202005051043722795-les-resistants-communistes-proclamaient-quils-mourraient-pour-leur-patrie-francaise-et-pour-lunion/

2° d’un entretien sur la victoire soviétique dans la Seconde Guerre mondiale et la réécriture de l’histoire par les pays occidentaux avec David Bobin, rédacteur en chef du journal de RT-France, paru ce soir 11 mai, après des difficultés techniques initiales qui avaient rendu quasi illisible le texte d’abord publié le 9 mai : https://francais.rt.com/opinions/74878-union-sovietique-est-vainqueur-militaire-incontestable-mais-un-vainqueur-blesse-a-mort

13/05/2020 06:36 par carlito

Coup de chapeau et un grand merci à Lacroix-Ritz

Précison : les fournitures US doivent être vu surtout comme une alliance de fait.
Je n’ai jamais dit ou suggéré qu’elles avaient vraiment pesées sur la victoire Russe

Moscou c’est l’échec de la stratégie allemande mais même la prise de Moscou n’aurait pas arrété l’URSS
et je pense comme d’autres ici que le Non des Grecs à Mussolini du 28 10 1940 est très important.

L’Allemagne n’a pas plus été dénazifiée dans ses cercles capitaliste que la France épurée
l’attitude de la Troïka dans la crise Grec/Tsipras exprime bien cette rancune.

L’Histoire c’est un continuum.

13/05/2020 09:02 par CN46400

@ hugo
Bien sûr que le travail de ALR doit être valorisé, surtout que qu’est mise en évidence une idée qui n’est pas d’elle mais qu’il ne faut jamais oublier : "la culture dominante est toujours celle de la classe dominante" (KM)
@ Carlito
Que se serait-il passé si Moscou était tombé ? On n’en saura jamais rien. Par contre quand, à Posdam, Truman se penche sur Staline pour annoncer que les USA possèdent la bombe, Staline, impassible, sait que la contradiction principale, capital-travail va redevenir première.
Sa réponse, course au paritarisme militaire, sera finalement mortifère. Le peuple soviétique, qui a été formidable face aux nazis, n’en pourra de moins en moins devant les pénuries de produits manufacturés que les successeurs de Staline, incapables de dépasser le socialisme stalinien, ne pourront pas résoudre. L’URSS avait besoin d’un Deng, Elle aura Kroutchev, Brejnev, Gorbatchev et pour couronner cette liste, le traitre Eltsine...., tous des carriéristes staliniens de divers calibres qui, après cette guerre féroce, croyaient que la force militaire était plus importante que le niveau de vie de la population, que les canons primeraient toujours sur le beurre...

13/05/2020 11:31 par Danael

@Geb Je vous propose de lire cet article : "Il va falloir que les États-Unis s’ouvrent au sujet de leurs laboratoires biologiques implantés en ex-URSS" qui fait suite à vos suggestions de lecture ( merci).
https://lesakerfrancophone.fr/il-va-falloir-que-les-etats-unis-souvrent-au-sujet-de-leurs-laboratoires-biologiques-implantes-en-ex-urss

13/05/2020 12:53 par Autrement

Sur la Résistance grecque, souvent méconnue en France, on peut renvoyer aussi à un autre intéressant article de Joëlle Fontaine dans le Patriote Résistant (Fndirp).

Le ΟΧΙ à Mussolini est en effet mémorable. Sous les Colonels, j’ai assisté au théâtre antique à une représentation d’une pièce d’Euripide dans laquelle Hécube, la femme de Priam, après la prise de Troie, refuse de livrer aux assaillants son petit fils Astyanax, en proférant un grandiose NON (prononcer okhi en grec moderne). Et à cette réplique, comme un referendum pro-dictature approchait, toute la salle - ou plutôt tout l’amphithéâtre avec ses gradins combles - s’est levée et est restée debout pour répercuter ce ΟΧΙ.

Le NON de 2015, contre les mesures imposées par Schaüble et Bruxelles, bien que trahi par Tsipras, est toujours vivant...

La résistance lancée dès le 28 octobre 1940, avec le refus de l’ultimatum sommant les Grecs de laisser passer les troupes de Mussolini, et les combats qui ont suivi contre le troupes fascistes, ont eu en effet une importance stratégique décisive.
Une chanson satirique très joliment illustrée (vous verrez), chantée par Sophia Vembo, rappelle l’événement : "Le Duce met son uniforme..." :
Σοφία Βέμπο (1941)
Βάζει ο Ντούτσε τη στολή του / και τη σκούφια την ψηλή του, / μ’ όλα τα φτερά,
και μια νύχτα με φεγγάρι / την Ελλάδα πάει να πάρει, / βρε, το φουκαρά !
Traduction de cette première strophe :
Le Duce met son uniforme, et son képi haut de forme, avec toutes ses plumes,
Et une nuit avec la lune, il s’en vient conquérir la Grèce, eh-dis-donc, le pauvre idiot...!

Toutes les paroles en grec ICI.

13/05/2020 16:30 par babelouest

@ A Autrement
J’ai pu discuter avec au moins un résistant de la première bourre. A 14 ans en 1940 il avait fait un acte de résistance,et s’était enfui dans les bocages bretons. Je n’en sais pas plus, cela peut se comprendre vu les dates.

13/05/2020 21:03 par CN46400

@ autrement
En fait le sort de la Grèce s’est joué à Yalta, Staline n’a pas voulu lâcher la Pologne à Churchill qui en retour a été intransigeant sur la Grèce. Quand on connaît la fin de l’histoire, on peut imaginer toutes sortes de variantes....

14/05/2020 10:36 par T 34

Merci aux vétérans

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