54 

Lettre inachevée aux générations futures (modeste contribution au bordel politique actuel)

Quand j’étais jeune, je m’imaginais souvent en conversation avec le moi du futur. Aujourd’hui, on cause toujours mais généralement en sens inverse. Le scénario est bien rodé : après un échange d’amabilités, ponctué par des traits d’ironie, la conversion vire rapidement au bilan, ponctuée par des « Si t’avais su hier ce que je sais aujourd’hui ». Lorsque l’un d’entre nous a bu, ça sombre dans l’empoignade. Là, il faut voir ce qu’il prend le jeunot. Tiens, prends ça, et ça. Et puis ça aussi. Une balayette, une pelle à tarte suivi d’une patte de tigre et le voilà affalé sous le pont des soupirs. Etalé de tout son long, il me crache une ou deux dents à la figure en marmonnant « Le fascisme ne passera pas » ou, plus prosaïquement, « Vieux con ». Un outrage qui lui coûte en général un ou deux mois d’argent de poche et d’interdiction de sorties.

Je fais le dur, mais en réalité je suis préoccupé. Que lui réserve le futur et qu’adviendra-t-il ? Questions purement rhétoriques, puisque j’ai maintenant la réponse. Tout le reste n’est que fiction spéculative. Tiens, en parlant de ça...

Chers vous,

Nous sommes en mai 2014 et je vous écris de quelque part en France. Autour de moi, c’est le branle-bas de combat car les dernières lignes de défense ont finalement cédé. En vérité, je n’en sais trop rien, car les informations arrivent par bribes et il y a beaucoup de parasites sur les lignes de communication qui fonctionnent encore. De plus, les messages, une fois décryptés, semblent pour la plupart incomplets ou incompréhensibles (je crains qu’à force de désorganisation, nous n’employons pas tous le même code). Mais à force de recoupements et de déductions, j’ai compris que l’ennemi était à nos portes.

Ce qui me paraît étrange car l’ennemi, je l’ai vu pas plus tard qu’hier à la télé. Dans sa novlangue habituelle, il parlait de « maintenir le cap », ou je ne sais quoi.

En attendant d’en savoir plus, j’ai quand même pris les précautions d’usage. Les fenêtres sont recouvertes de papier journal (le Figaro, pour ne pas attirer l’attention). J’ai repassé mon t-shirt du Che et je m’exerce à lever le poing et à scander « no pasaran ». Je sais que cela ne suffira pas, mais je le fais pour la postérité et en espérant que lorsqu’ils défonceront la porte, quelqu’un prendra une photo avec son téléphone portable et publiera l’image sur Facebook. Peut-être même une vidéo sur Youtube, qui sait ?

Est-ce que Facebook et Youtube existent encore à votre époque ? Les comptes ont-ils été préservés ou effacés au bout d’un certain temps, par manque de place, par pudeur, ou par censure ? C’est curieux, d’ailleurs, cette soudaine préoccupation pour la mémoire. J’aurais du me poser la question avant. « Si t’avais su hier ce que je sais aujourd’hui ». Tiens, par précaution, je vais faire un selfie (« autoportrait », si vous préférez).

Le voisin a monté le son de sa télé. On dirait les infos, ou de la publicité (difficile à distinguer). Il faudrait que je passe le voir tout à l’heure, pour prendre des nouvelles et la température. En attendant, je vais profiter de mon temps libre pour écrire une lettre (que vous lirez peut-être, bla bla, vous connaissez la suite).

Cher vous,

Depuis quelques années, je me pose souvent la question suivante : si j’avais 17 ans aujourd’hui, l’âge où j’ai commencé à m’intéresser à la politique, et si j’avais grandi dans cette France-ci, sans le passé et le vécu qui est le mien, vers où pencheraient mes sympathies politiques ? Chaque fois la réponse, hypothétique certes, est une réponse qui désole celui que je suis devenu. Car cette réponse est : certainement pas vers la gauche. En tous cas, pas vers la gauche actuelle, ou pas vers ce qu’on appelle communément la gauche. Et me voilà déjà embourbé dans les définitions, ce qui est déjà révélateur en soi.

Je recommence : si j’avais 17 ans aujourd’hui, et si j’avais vécu dans cette France-ci, « gauche » serait synonyme de pratiquement tout ce que j’exècre en politique. Elle serait synonyme de trahisons, de double-discours, d’hypocrisie, d’opportunisme, d’intolérance, d’inculture, d’impérialisme, d’atlantisme, d’abandons, d’extrémisme « libéral », de gauchisme cliché, de pensée réactionnaire, de complaisance envers le sionisme. La gauche dont je parle serait évidemment et avant tout le Parti Socialiste, parti exécrable parmi les exécrables, mais probablement aussi, par association, tout ce qui gravite peu ou prou autour. Bref, si j’avais 17 ans aujourd’hui, je naviguerais probablement quelque part autour de tous les mouvements plus ou moins « antimondialistes » ou « dissidents ». Ou peut-être nulle part.

Mais voilà, je suis de gauche et même si j’ai parfois l’impression de m’accrocher à une branche morte ou pour le moins agonisante, je n’ai pas l’intention de me laisser dépouiller par des plus pouilleux que moi.

Cher vous, je ne connais évidemment pas la version officielle de l’histoire que l’on vous enseigne à votre époque, alors permettez-moi de vous présenter la mienne. Comme je n’ai à l’heure actuelle aucune idée de l’évolution de la situation, je n’ai donc aucune idée de la pertinence de mon propos. Je vous laisse juges en la matière. Mais cette histoire-ci, celle qui est la mienne, ne commence pas par « Il était une fois », car il n’y a jamais eu de « une fois », mais plusieurs.

La première fut une sale petite photo en noir & blanc de guérilleros guatémaltèques décapités par des soldats de l’armée régulière qui brandissaient leurs trophées. La légende précisait que les grands dadais à l’arrière plan, genre les jambes légèrement écartés, les mains sur les hanches et apparemment satisfaits du travail accompli, étaient des « instructeurs militaires » des Etats-Unis. Le choc fut forcément rude pour quelqu’un qui venait d’un milieu qui avait pleuré la mort de Kennedy, admiré sa blanche dentition et sa coiffure impeccable, et s’était extasié devant les galipettes lourdaudes sur la Lune.

Quarante ans plus tard, je n’ai aucun mal à comprendre les paroles de l’hymne du Front Sandiniste de Libération Nationale (Nicaragua), et pas simplement parce que j’aurais appris l’espagnol : « Luttons contre les yankees, ennemis de l’humanité ». Comme quoi, il y a des gauches, sur d’autres rives, qui savent de quoi elles parlent.

La deuxième fut une brève de presse annonçant que des députés du Parti Communiste Français s’était enchaînés aux grilles de l’ambassade de Turquie pour protester contre les tortures et assassinats subies par l’opposition de ce pays. C’est fou ce qu’un geste, dans ce qu’il a de désintéressé, d’authentique, de sincère, peut remplacer des discours. Pour symbolique qu’il fut, ce geste a suffi pour me faire basculer. Je n’avais pas les idées claires à l’époque (anar ? communiste ? socialiste ? trotskiste ? fromage ? dessert ? on pourrait avoir un plateau avec un peu de tout ?) mais un parti avec des députés (des députés !) capables d’un tel geste, je savais que je voulais en être.

Au début, tout baignait. Ce n’est que plus tard que le bordel, celui annoncé dans le titre, a commencé. Ce fut d’abord dans des détails, des incidents apparemment isolés. En fait, avec le recul, je me dis que c’est aussi l’expérience qui les rendaient de plus en plus visibles.

Ca a d’abord commencé chez nos amis, les « socialistes », que je trouvais un peu cuculs mais gentils. Des trucs qui n’allaient pas, comme lorsque tu serres la main d’un ami et qu’il évite ton regard. Tu demandes « ça va, tout va bien ? » et lui te répond « Oui, oui, tout va bien » en regardant par-dessus ton épaule. Tu te retournes, pour t’enquérir sur l’objet de son attention, et là tu vois une droite qui lui fait de l’oeil. Tu reportes ton attention sur lui, avec un regard mi-interrogateur mi-réprobateur (forcément). « Dis-donc, Dédé, toi et la droite, là, vous seriez pas... ? ». Lui : « Non ! Bien-sûr que non ! Qu’est-ce que tu racontes ? ». Mais au moins une fois dans ta vie t’auras eu l’occasion de voir le Dédé virer au rouge. Puis t’oublies, parce que les élections approchent et y’a du boulot qui t’attend. Qu’est-ce qu’on peut être cons, parfois.

Pour être honnête, il y avait bien les « vieux du Parti » qui nous mettaient en garde. Cheminots, métallurgistes, ouvriers ou artisans. Les mains burinées aux ongles écaillées, la casquette vissée et la gitane (une marque de cigarettes de l’époque) pendouillant aux lèvres. Pas vraiment faits pour des discours à la télé. A leur époque, s’il fallait faire péter un train, quelqu’un disait « faut faire péter le train » et tu sais quoi ? Ben, le train, il pétait. Certains se faisaient fusiller en guise de représailles. Ce qui donnait aux autres une excuse pour retirer leur casquette.

Au fait, à quelle heure il passe, le prochain train ? Bon, en attendant, je vais en profiter pour...

Lettre aux générations présentes : au cas où vous ne le sauriez pas, une extrême droite est déjà au pouvoir.

Vous ne trouvez pas étrange de les entendre « combattre l’antisémitisme sous toutes ses formes » à Paris, et voir les mêmes soutenir sans l’ombre d’une hésitation des antisémites actifs et militants à Kiev ? Vous ne trouvez pas étrange d’entendre certains, ici en France, brandir sans cesse la « menace de l’extrême droite » alors que dans le même temps ils soutiennent l’extrême-droite au Venezuela... ? Les mêmes, hurler à la menace islamiste ici et armer les djihadistes là-bas ? Rien ne vous choque dans leur insistance à sortir les droits des gays ou les droits de la femme tout en se faisant prendre en photo avec des rois du pétrole chez qui l’homosexualité est passible de la peine de mort et où un chameau de course a probablement plus de droits qu’une femme ?

Gays, femmes, juifs : quelque part, entre nous, n’avez-vous pas l’impression d’être un peu instrumentalisés ? D’ailleurs, maintenant que j’y pense, il fut en temps où l’immigré aurait figuré dans la liste. Mais c’était avant, lorsque le PS instrumentalisait (avec le recul, on peut le dire, non ?) la défense des immigrés. On a vu ce qu’il en est advenu.

Dans « extrême-droite », il y a droite et extrême. Alors prenez une politique de droite, et appliquez-la à l’extrême. Vous obtenez quoi, sinon une politique quasi-conforme à la politique actuelle du PS ? Si la même politique avait été menée par un autre parti, dans un autre pays, nous l’aurions qualifié d’extrême-droite. Alors, pourquoi pas ici ? A cause d’une phraséologie saupoudrée de pseudo-progressisme ? A cause du fait qu’ils chantent l’Internationale lors de leurs congrès ? Parce que le PS aurait une « aile gauche » ?

Brandir la menace d’une extrême-droite est probablement le meilleur moyen de cacher le fait qu’une autre extrême-droite est déjà au pouvoir, et qu’elle s’appelle le Parti Socialiste.

A ceux qui lèvent un sourcil d’incrédulité, je leur pose la question suivante : si une extrême-droite était au pouvoir, que pourrait-elle bien faire de plus que le PS n’a pas déjà fait, n’est en train de faire ou a prévu de faire (dès qu’on aura le dos tourné) ? Vous allez probablement me sortir toute la panoplie du racisme, de la xénophobie, de la répression, de la haine, etc. Erreur, car vous seriez en train de me parler d’une politique totalitaire, fasciste, que sais-je. Je vous parle de l’extrême-droite. Une droite, à l’extrême : pro-capital, pro-atlantiste, pro-sioniste, réactionnaire... Et sur le plan extérieur, que pourrait faire une extrême-droite de pire que le PS ? Déclarer la guerre à la Roumanie ? Désigner Tel-Aviv comme la nouvelle capitale de la France ? Fantasmes.

Je sais, vous êtes troublés car, quand même, le PS c’est (euh) l’antiracisme et (euh) l’opposition à l’antisémitisme et (euh) le mariage pour tous et (euh) le pistes cyclables.

Résumons :

S’il suffit de promouvoir la bicyclette pour être de gauche, alors le maire d’Amsterdam doit être un léniniste.

S’il suffit de condamner l’antisémitisme pour être de gauche, alors le maire de Tel-Aviv doit être un trotskiste.

S’il suffit d’être gay-friendly pour être de gauche, alors le maire de San Francisco doit être un maoïste.

Le PS se voit attribuer des galons « de gauche » sur des sujets qui ne constituent pas un clivage gauche/droite et ou le fait d’être de gauche (ou pas) est totalement hors propos. C’est comme si on délivrait un diplôme de médecine à quelqu’un qui aurait réussi un examen d’architecture.

Une extrême-droite est déjà au pouvoir et elle porte le titre Parti Socialiste. La question du jour n’est donc pas de savoir si l’extrême-droite prendra le pouvoir en France, mais si une autre extrême-droite succédera à celle-ci.

La gauche paralysée par l’alliance PS-Libertaire-Libérale

Quand avez-vous eu pour la dernière fois un véritable débat politique ? Je veux dire un vrai débat, pas une séance de psychanalyse où chacun cherche juste à s’affirmer, à avoir raison, à démontrer sa supériorité intellectuelle, sa pureté idéologique, son intégrité révolutionnaire ? Quand ? Personnellement, à part quelques amis proches, ça fait des années que je ne cherche plus à débattre avec cette bande de névrosés en France qu’on appelle « la » gauche.

La névrose étant contagieuse, toute la gauche a appris (gentille qu’elle est) à périphraser, à adopter son vocabulaire à celui du connard d’en face, à marcher sur la pointe des pieds autour de certains concepts, à se défendre sans cesse d’avoir des pensées troubles ou ambiguës, à tenter de paraître crédible aux yeux des médias, à parler poliment à table, à demander l’autorisation avant de la quitter...

Le terrorisme intellectuel de l’alliance PS-Libertaire-Libérale a réussi à discréditer les uns après les autres pratiquement tous les outils économiques et politiques qui pourraient servir (ou pas) à un véritable changement. Alors qu’il ne s’agit que d’outils qui, comme n’importe quel outil, peuvent servir à planter des clous ou à fracasser un crâne. Ce n’est pas l’outil qui est de gauche ou de droite, mais son usage. Le protectionnisme est-il de droite lorsqu’il nous épargne les sordides viandes aux hormones ? Le souverainisme est-il de droite lorsqu’il envoie paître les multinationales en leur rappelant que c’est le peuple qui gouverne et pas les conseils d’administration, ni le FMI ? Depuis quand le nationalisme est-il intrinsèquement de droite ? Depuis quand le patriotisme est-il intrinsèquement de droite ? A contrario, depuis quand une « Union Européenne » est-elle intrinsèquement progressiste ? L’autre union, l’Union Américaine, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, est-elle progressiste ? L’a-t-elle jamais été ou le sera-t-elle un jour ? Si l’Union est un progressisme en soi, pourquoi l’Union Soviétique ne l’était-elle pas (selon eux) ?

Tout est devenu tellement tabou que le champ lexical et idéologique de la gauche a été réduit à une peau de chagrin tendue à l’intérieur d’un cadre étroit de « respectabilité » aux dimensions définies par les tenants du système. Et à la gauche de se débrouiller pour tenter de construire une politique « respectable » et « crédible » avec les quelques pièces du jeu de construction incomplet qu’on a bien voulu lui autoriser. Bonne chance.

« Il faut que ça pète ». « Ca va péter... » Combien de fois avons-nous entendu ces phrases ? J’espère sincèrement que ça ne « pètera » pas. Parce qu’avec les dirigeants politiques et syndicaux que la gauche se trimballe en ce moment, et l’état de ses organisations, je crains le pire. Ils ne seront tout simplement pas à la hauteur de la situation. Ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde. Le retour de manivelle risque d’être - comment dire ? - « efficace ».

Le boulevard ouvert par une extrême-droite à l’autre

J’aime bien discuter. Par exemple, chaque fois que je prends un taxi, j’engage une conversation avec le chauffeur - sur son travail, sa vie. Lors de ces conversations avec la vox-populi, mine de rien, j’apprends des tas de choses. Notamment, l’image de « la gauche » et les motifs des griefs. Le plus souvent, je n’ai rien à dire parce qu’il y a une profonde vérité dans les propos, même si le langage est fruste et la pensée élémentaire. Mais on apprend ceci : les gens, même s’ils ont du mal à formuler des analyses (un bien grand mot, en l’occurrence), ils ne sont pas aussi dupes qu’on pourrait le croire. Les double-discours, les deux-poids deux-mesures, sont perçus avec une relative clarté. Derrière une inculture politique, se cache quand même un certain bon sens, et surtout le sentiment profond que le jeu qui se joue dans l’arène politico-mediatique est devenu du grand « n’importe quoi ».

Autour de moi, maints militants de gauche, engagés dans un parti et/ou un syndicat, font des confidences qu’ils n’osent exprimer que dans l’ambiance de respect entre camarades de confiance. Ce trouble est souvent formulé à peu près en ces termes : « Je suis souvent d’accord avec Marine le Pen (ou Alain Soral, ou tout autre nom) ». Les discours des précités sont souvent qualifiés de « les plus cohérents » et « les plus justes ». Restent, évidemment, certains propos qui « ne passent pas ». Oui, mais, jusqu’à quand ?

Avant de critiquer le discours d’en face, il faut procéder à un examen précis du sien. Qualifier les discours de Marine le Pen ou de Soral de « haineux », pourquoi pas ? Mais comment qualifier alors la politique étrangère de la France ? Les interventions en Libye et en Syrie, sont-elles des déclarations d’amour ? La politique sociale mise en œuvre (dernière en date, le projet d’un gel du droit des salariés), est-elle une déclaration d’amour ? Si oui, envers qui ou envers quoi ?

Comme si les gens allaient tout supporter, tout endurer, tout accepter, tout gober en échange d’un badge « touche pas à mon pote ».

Les violences potentielles contenues dans des discours dits de haine sont littéralement écrasées et dépassées par les violences réelles commises par des politiques concrètes, défendues ou tolérées par « la » gauche. De telles contradictions, d’ordre abyssaux, semblent passer inaperçues aux yeux de la classe politique en général. Le simple fait d’être incapables de les percevoir provoque de sérieux doutes sur leur santé mentale.

Etrangement, ce sont souvent ceux qui soulignent ces contradictions qui sont qualifiés d’extrême-droite, ou de rouges-bruns. De façon stupide, en laissant l’opposition aux guerres impérialistes être qualifiée d’extrême-droite, ce n’est pas l’opposition aux guerres qui a été diabolisée, mais le concept d’extrême-droite qui a été dédiabolisée. Eh ouais, c’est dur de diaboliser les adversaires de guerres injustes. Sauf à qualifier ces guerres d’humanitaires, et leurs opposants de suppôts de Satan. Mais j’ai un message pour tous les agents déguisés en antifas et chasseurs de rouges-bruns : même ma mère qui ne sait ni lire ni écrire comprend mieux que ça.

Et comme cela fait 30 ans que je vois « la » gauche trahir pratiquement toutes les luttes, toutes les révolutions, toutes les résistances, toutes les solidarités, je me demande ce qu’il vous faut de plus ?

Dans la même veine, à force d’étiqueter comme « extrême-droite » (ou populiste, ou... ) toute mesure politique (et pas technique) concrète d’alternance, « la » gauche a fini non pas par diaboliser le concept, mais par dédiaboliser le porteur. En tentant de tuer le message dans l’oeuf, le messager est devenu une rock-star.

Le FN, qui a très intelligemment manoeuvré, apparaît – et, dans une certaine mesure, à juste titre – comme le seul parti à ne pas faire partie du « système ». Un parti donc « honnête ». Que répondre à cela ? Que le FN est xénophobe ? La vox-populi n’y croit qu’à moitié, s’en fiche un peu ou y adhère, mais préférera de toute façon un « parti xénophobe honnête » à un parti « anti-xénophobe malhonnête ». Pire encore : la xénophobie du FN se retrouve en quelque sorte « blanchie » par la propreté supposée du FN. Combattre le FN avec des « axes républicains » composés en grande partie de républicains à la noix a été une erreur monumentale. La vox populi est souvent muette mais plus rarement aveugle.

Il y a un an, j’écrivais :

(...) le Front National est probablement plus proche du pouvoir qu’on ne le pense en général, car il lui suffirait de "franchir le Rubicon" sur quelques questions sociétales (nous avons vu que ça mangeait moins de pain que les étrangers) pour que sa fréquentabilité explose et que les appels incantatoires contre son racisme et sa xénophobie perdent leurs derniers pouvoirs de résistance.

http://www.legrandsoir.info/cette-epuisante-sensation-de-courir-dans-l-eau-plaidoyer-pour-rompre-definitivement-avec-le-ps.html

La quarantaine imposée au FN a finalement eu un résultat inattendu : Isolé qu’il était, le FN se voit épargné par l’épidémie de désaffection qui frappe de plein fouet la classe politique. Cela dit, si la mauvaise nouvelle des élections européennes est le score du FN (ainsi que le score de la gauche non-PS), la bonne nouvelle est celle du score du PS. Car c’eut été désespérant de voir les Français voter encore pour le PS. Il y a toujours de l’espoir dans une prise de conscience. Reste à savoir comment elle évoluera.

En attendant, la réaction de « la » gauche a été aussi prévisible qu’incohérente : un appel à manifester contre le FN. Manifester contre le résultat électoral d’un parti politique légal est pour le moins incongru. S’agit-il de montrer que le peuple rejette le FN ? Il y a des élections pour ça. Faire une démonstration de force et/ou une opération d’intimidation ? Aux dernières nouvelles, la manoeuvre a raté. Non, décidément, le truc ne marche plus et nous étions nombreux à le prévoir (tout en nous faisant traiter de fachos en retour).

Pendant ce temps, à la périphérie des partis traditionnels, on a vu naître et grandir toute une nébuleuse de mouvements, médias, courants qui se sont engagés dans une forme de dissidence plus ou moins ouverte. Cette nébuleuse est composée littéralement de tout. Fidèle à sa tradition d’être en retard d’un train ou deux, « la » gauche, avec l’assistance enthousiaste de l’axe Socialiste-Libertaire-Libérale, s’est contentée de suivre la ligne du politiquement correct, en qualifiant toute cette nébuleuse des noms d’oiseaux habituels. Pour certains, ces noms sont justifiés. Pour le reste, la nébuleuse n’est que le reflet de la pagaille politique ambiante à laquelle « la » gauche a largement contribué. On y trouve de nombreux militants ou sympathisants, actifs, sincères, idéalistes mais qui présentent, c’est vrai, un caractère assez énervant... Ils sont irrespectueux des étiquettes et du politiquement correct. La notion de gauche/droite ne leur inspire pas grand chose. Ils sont a-politiques dans le sens où ils ne prennent pas parti pour un camp précis, mais picorent partout où la raison semble régner. On peut invoquer toutes les lacunes politiques que l’on veut (en évitant au passage de désigner des coupables), mais le résultat est là. Ils n’étaient pas d’extrême-droite et même lorsqu’ils l’étaient, ils l’étaient nettement moins (et pour de « meilleures raisons ») que les caciques actuels du PS.

Remarquez que j’ai commencé à rédiger le paragraphe précédent en conjuguant les verbes au présent, et je l’ai terminé en conjuguant au passé. Il est probablement trop tard. Dommage. Ah... Si la gauche avait été un tantinet moins arrogante et moins stupide... et tendu un tout petit peu plus l’oreille...

Moi, par exemple, si j’avais grandi dans cette France-ci, et si j’étais placé devant le choix entre, d’une part, un mouvement qui soutient les bombardements de populations civiles et le mariage pour tous (appelons le « la famille PS-Charlie Hebdo ») et, d’autre part, un mouvement qui s’oppose aux bombardements de populations civiles et au mariage pour tous, je choisirais probablement ce dernier. Question de priorités. A l’inverse, ceux qui reprochent plus le rejet du mariage pour tous que le bombardement de populations civiles, ou qui disent des trucs du genre « oui, certes, les bombardements, mais il y a aussi le mariage pour tous »... Un tel nombrilisme culturel, un telle incapacité à établir la moindre échelle de priorités cohérente, une telle indécence relève probablement plus de la psychiatrie que de politique. Et c’est pourtant ce genre de raisonnement qui pullule dans tout le discours de « la » gauche.

En ce qui me concerne : j’ai plus de respect pour celui d’en face qui combat l’impérialisme tout en s’opposant au mariage pour tous (ce qui est son droit), que le couillon de service socialo-liberalo-gauchiste qui me cassera les pieds avec son mariage pour tous tout en applaudissant aux tirs de missiles. Si quelqu’un est d’extrême-droite sur ce coup-là, c’est bien le couillon de service. (Et mon ami Maxime Vivas me suggère de préciser ici quelque chose, "Sinon les gens risquent de comprendre..." . C’est justement un autre de ces problèmes que je ne supporte plus. Ceux qui comprennent ce qu’ils veulent comprendre et pas ce qui est écrit. A quoi bon ? Cela n’a jamais empêché une intellectualoïde patentée de la gauche de traiter d’antisémite un texte qui disait exactement le contraire. Arrivé à ce stade, je considère que le problème n’est plus chez moi, mais chez l’autre.)

Je crois qu’il s’est produit une sorte de glissement dans notre grille de lecture. En fait, nous ne savons plus reconnaître un parti d’extrême-droite... Selon la grille en vigueur, pour être qualifié d’extrême-droite, un parti doit être (multiples choix) : antisémite, homophobe, xénophobe... et ce n’est qu’à partir de là, sur des questions sociétales, qu’il sera qualifié de tel. (Je n’ai pas d’exemple contraire en tête.) Ce qui signifie, toujours selon cette grille, qu’un parti d’extrême-droite qui n’exprimerait ni antisémitisme, ni homophobie, ni xénophobie ne sera tout simplement... jamais reconnu comme tel. Nous utilisons un thermomètre sociétal pour mesurer une distance politique. Pas étonnant qu’on se gratte la tête depuis des années sans comprendre les chiffres relevés.

Il me semble donc que le premier clivage n’est pas (ou plus) un clivage vertical gauche/droite, mais un clivage horizontal qui sépare les pratiquants d’un paraître (version conservatrice : TF1, Le Figaro, L’UMP ; ou version progressiste : Canal+, Libération, le PS) et ceux qui aspirent à... autre chose.

L’exaspération est telle que nous pourrions être dans une sorte de période « pré mai-68 », mais version soft, pantoufle et salon, et c’est le FN (avec cette ironie dont l’histoire a parfois le secret), qui symbolise le pavé. Et tant que le FN arrivera à symboliser ce pavé, il se maintiendra. Je ne crois pas que l’on assiste à une adhésion massive à ses idées, mais plutôt à une adhésion massive à ce symbole. Et comme on ne discute pas de l’intelligence d’un pavé, ni de son programme... un certain dépassement de clivages, ou consensus silencieux, s’opère. La désaffection à son égard pourrait donc s’opérer assez rapidement si le pavé se révélait inefficace ou contre-productif. Ou si la population déchaînée trouvait une autre arme de destruction massive plus convaincante (suivez mon regard). Une chose me paraît claire : toute tentative d’accommodement avec le camp du paraître sera vouée à l’échec. Oui, le FdG aurait pu être une alternative. Mais il est parti de trop loin (trop d’accommodements passés) et trop tard. Mais rien n’est joué.

Tout ça pour des alliances électorales avec une extrême-droite qui se dit de gauche. J’ai vraiment hâte d’entendre ce que les générations futures auront à dire. J’espère qu’elles seront moins méprisantes avec nous que nous ne l’avons été avec celles qui ont précédé.

Sur une vieille photo prise pendant la deuxième guerre mondiale, on voit un homme anonyme vêtu d’une chemise blanche attaché à un poteau. Un peloton d’exécution nazi le tient en joue. L’homme à la chemise blanche sourit. Je me suis longtemps demandé pourquoi il souriait.

Ce qui me fait penser que...

Cher vous,

je disais donc que :

Dans ma cellule, au PCF, il y avait un de ces « vieux militants ». Difficile de trouver plus caricatural. Genre classe ouvrière version Front Populaire. Il portait son sempiternel bleu de travail usé, de gros godillots en cuir ridé et un béret noir. Ses ongles étaient noirs. Son regard aussi. Appelons le Henri.

J’adorais prendre Henri pour cible lors de ces réunions où je brillais par mes traits d’esprit, menant la vie dure à tous ces Staliniens de service. Henri gueulait lorsque je me présentais aux réunions avec des revues gauchistes. Je le traitais de vieux con. Lorsque les débats traînaient un peu, Henri entrait en somnolence et sa tête se penchait de plus en plus vers l’avant. Une fois sur deux, voûté sur sa chaise, son front heurtait légèrement la table en bois. Ca me faisait toujours rire.

Henri me détestait et il faut bien dire que le sentiment était réciproque.

Henri avait commencé à travailler à l’age de 16 ans. Il avait connu la Guerre. Il travaillait plus de 45 heures par semaine. Il allait travailler en mobylette, qu’il vente ou qu’il neige, avec sa gamelle accrochée au guidon. Sa femme était morte d’une longue maladie. Henri n’avait pas eu d’enfants. A de très rares occasions, il m’était arrivé de me rendre chez lui, pour récupérer du matériel ou parce qu’une réunion s’y tenait. Henri vivait dans un deux pièces qui suintait l’ennui, le conformisme. Meubles en formica, napperon sur la table, protège-tête sur les fauteuils. Chez Henri il n’y avait qu’un seul bol, une seule assiette, un seul verre. Tout le résumé d’une fin de vie en solitaire. Henri n’avait rien d’un flambeur.

Quant à moi, j’avais à peine vingt ans, j’étais jeune, j’étais beau, je gagnais déjà trois fois son salaire, et j’étais un parfait petit con.

Henri a tout juste réussi à atteindre l’age de la retraite avant de nous quitter définitivement. Je dois avouer que je n’ai pas été à son enterrement et je ne crois pas qu’il y avait beaucoup de monde présent ce jour-là.

Henri avait participé à la résistance anti-nazie. Henri avait risqué les plus belles années de sa vie pour m’offrir le luxe de me pointer avec des revues gauchistes et de me foutre de sa gueule. Le plus étonnant, c’est que Henri ne m’ait jamais craché à la figure. Henri avait tout d’un perdant à cette époque-là , mais la vérité est que c’est lui qui a finalement gagné. Je repense souvent à lui. J’aimerais pouvoir retourner dans le passé, attendre le moment précis où sa petite tête grise s’approche dangereusement de la surface de la table et là, d’un geste ample et fier, tel un mousquetaire du Roy posant sa cape sur une flaque d’eau pour protéger les fins chaussons d’une belle, j’aurais glissé un petit coussin. Oui, dors en paix, Henri, tu l’as bien mérité. L’Histoire t’acquittera, toi aussi.

http://www.legrandsoir.info/all-we-are-saying-is-give-cuba-a-chance.html

EPILOGUE

Dans les tumultes des courants réactionnaires qui balaient l’Europe, il s’accroche à une branche et pense à Brecht qui disait qu’on parle toujours de la violence des eaux d’un fleuve, mais jamais de la violence des rives qui l’enserrent. Il se débat mais ne crie pas, ne gesticule pas, ne panique pas. Il tend l’oreille aux variations du courant, attentif au moindre signe de reflux. Parfois, sous l’emprise de la fatigue, l’idée l’effleure de tout lâcher. Mais il sait qu’il ne peut pas, ne doit pas et ne le fera pas. Car la branche n’est pas morte, elle est verte et souple et ne cède pas. Comme une main tendue, elle est le prolongement d’une autre branche, plus grosse, qui elle-même surgit d’un tronc épais, fermement planté sur une rive au-delà de la rive. Une rive où « No Pasaran » n’est pas juste un coup de gueule, mais aussi un énorme cri du cœur.

Viktor Dedaj
« ouf, je me sens déjà mieux »

(version légèrement complétée le 2/6/2014)

COMMENTAIRES  

31/05/2014 14:09 par reneegate

Ha ! Victor, je te rejoins complètement. J’ai voulu dire la même chose mais en beaucoup moins léger et sans ce petit coussin que j’aimerai glisser sous la tête d’Henri. Mais bon, ça fait vraiment du bien de te sentir proche et pense à moi si tu projettes quelque chose.
http://www.la-lef.fr/europeennes-reaction-a-chaud/ et ceci en fond sonore please
old man down the road (John Fogerty) : https://www.youtube.com/watch?v=JbSGMRZsN4Q&feature=kp

31/05/2014 15:10 par I.V.

Bonjour Viktor,

Merci pour ce texte qui aborde bien des points d’extrême urgence.

Je dois être un peu plus jeune que toi mais j’ai pourtant rencontré très tôt des réfugiés latino-américains échappant à des régimes fascistes et d’extrême droite, des Grecs aussi.
Ils séjournaient souvent à la maison (chez mes parents). La clandestinité, la torture souvent et l’exil ...
Il y a la question sémantique, les fascistes sont à l’extrême droite mais l’extrême droite ne serait pas toujours fascisante ? Personnellement j’ai un doute.

Il y a bien des nuances en effet, comme dans notre camp mais pour être concret le FN est à l’extrême droite et fascisant tandis que le PS français mène une politique très à droite, donc est très à droite. Certains aspects de la politique du PS sont de droite extrême mais globalement -et aussi lamentable soit il- il ne s’agit pas d’un parti d’extrême droite.
Un parti de droite extrême c’est par exemple la NVA qui vient de remporter le vote d’un Flamand sur trois en Belgique. A ses côté même le PS français pourrait prétendre être "de gauche". L’extrême droite fasciste c’est par exemple Aube Dorée ou le Vlaams Belang (parti pour qui Marine Lepen appelait les francophones de Bruxelles à voter ! Pour ceux qui ne connaissent pas les projets du VB pour Bruxelles : autant appeler les Roms à voter Jobbik).

Ensuite si je partage l’analyse qui montre qu’une certaine gauche se réfugie derrière des thèmes plus consensuels, il me semble étrange de vouloir opposer le mariage entre personne du même sexe et bombardement de l’otan.
Je milite contre les bombardements de l’otan et m’étonne que cette affaire de mariage continue de faire couler tant d’encre en France.
Sérieux, qu’est ce que les hétéros en ont à secouer que des homos veulent se marier ? En Belgique tous les partis ont leur char à la gay pride, même la droite et les catho…et en vérité tout le monde s’en fout ! (c’est ce genre d’atout qui me fait redouter la fin de ce pays, pas du patriotisme et encore moins du nationalisme, qui en Belgique signifie "séparatisme"…).
Donc je voulais juste souligner qu’il est possible de militer contre les bombardements de l’otan sans pour autant faire cas d’une affaire qui ne regarde que les intéressés.

Et pour conclure il y a un détail mais de taille que je comprends encore moins : "l’alliance PS-Libertaire-Libéral" ?! Une pique provocatrice envers les lecteurs libertaires du GS ?
En quoi la politique menée par les usurpateurs qui gouvernent serait libertaire ?!
Pour ce qui est du parti prétendument socialiste français tu fais la différence entre le terme et les usurpateurs, par contre les camardes libertaires n’auraient pas droit à cette distinction ?
Pour quelle raison ?

Bien à toi.

31/05/2014 16:02 par Emilio

Superbe Viktor , as usual . Si je savais ecrire, j ecrirais la meme chose :)

Post scriptum (on ne dit plus ps parce que ces gens la ,n ont qu un seul devoir , celui de la fermer a tout jamais ) pas compris non plus ps libertaire liberal .. une reference au libertaire de salon Onfray ¿

En tout cas , Viktor , au nom de tous les miens, tous ces Henri avec qui j ai grandi et que je ne trahirai jamais , permet moi de te dire que Henri , de la ou il est , serait fier de toi camarade , de ce que tu es devenu . Honnete tu etais et honnete tu es reste .

31/05/2014 16:53 par V. Dedaj

@ IV

Donc je voulais juste souligner qu’il est possible de militer contre les bombardements de l’otan sans pour autant faire cas d’une affaire qui ne regarde que les intéressés.

Merci pour ce commentaire. Je savais qu’il arriverait. Le fait est que dans un jet initial, j’avais écrit à peu près exactement vos phrases. Puis j’ai tout enlevé. Pourquoi ? Eh bien parce que cette « impulsion à se sentir en devoir de préciser l’évidence » est justement une des maladies chroniques des débats à gauche. Lorsque j’écris « nazisme », je ne me sens pas en devoir de préciser « que je réprouve ». Parce que justement, c’est une évidence. Pour revenir à notre présent propos : à aucun moment je n’oppose quoi que ce soit. J’expose un cas de figure « d’options croisées » et j’explique mon raisonnement dans ce cas-là, pas dans le cas idéal où toutes les options se trouvent du « bon côté » (ce qui n’arrive en réalité presque jamais). Cela dit, et pour être totalement franc, le mariage pour tous m’indiffère. Je ne suis pas vraiment pour, mais je ne suis pas allé manifester contre. C’est l’ampleur de la mobilisation sur cette question, à ce moment là (adoption de l’ANI), comparée aux mobilisations sur d’autres sujets autrement plus graves, qui me désole révolte et me fait dire qu’il y a là un problème sérieux.

Pour ce qui concerne la pique contre les libertaires, c’est un peu la même chose. Il aurait fallu mettre des guillemets je suppose. Le nombre de guillemets d’ailleurs est encore un symptôme. A titre de comparaison, vous ne tiquez pas à l’absence de guillemets à « socialiste ». Et pourtant... Parce que vous et moi comprenons de quoi je parle dans ce cas. Relisez les premières phrases. « je crains qu’à force de désorganisation, nous n’employons pas tous le même code ». Si je devais m’adapter au code de chaque sensibilité politique, tout le texte serait inclus entre deux énormes guillemets. Lorsque j’écris « communiste », je ne précise pas « oui, mais pas la version stalinienne » ou Dieu sait quoi. Pour certains, j’aurais dû, pour d’autres, c’est évident. Et il y a aussi ceux qui trouveront le terme « ambigu ». Ce ballet perpétuel autour des mots, j’y fais justement allusion. ;-) Si on y cède, ça finit par être épuisant. Les guillemets, les notes en bas de page, les parenthèses, les « mais », les « sans pour autant »...

En ce qui concerne l’assimilation du PS actuel à l’extrême-droite, je comprends votre réaction, mais vous ne me l’enlèverez pas. Il y a des variantes d’extrême-gauche qui se sont affrontés et combattus (violemment parfois), il n’y a aucune raison qu’il n’en soit pas de même à l’extrême-droite (que le PS actuel, est). Le Nord de l’italie a été longtemps gouverné (l’est encore ? Je n’ai pas tout suivi) par un parti d’extrême-droite. Il n’y a pas eu pour autant de brigades internationales à ce que je sache. Il y a et aura toujours des degrés dans l’extrémisme. Après tout, le FdG est qualifié dans les médias d’extrême-gauche. Si le PS s’était appelé, je ne sais pas, le Parti Populaire Socialiste, et s’il ne prenait pas des positions progressistes sur des questions sociétales, nous dirions qu’il est d’extrême-droite. On n’entend pas non plus le pouvoir US être qualifié d’extrême-droite, et pourtant Dieu sait s’il le mérite.

31/05/2014 17:27 par CN46400

Aragon, dans les années 20, disait : "La social-démocratie est une péripatéticienne qui fait le trottoir pour le compte de la bourgeoisie" Rien n’était plus vrai, et c’est même largement aussi vrai aujourd’hui qu’hier, mais c’était contre productif. Dans les années 30, Aragon s’est aligné sur Thorez, il a fait évoluer son vocabulaire. Bientôt 1 million de prolos socialisants ont fait mouvement vers le PCF, vers le Front Populaire, et la France a, ainsi, évité le fascisme.

A l’époque mon grand père était trésorier de la section socialiste du canton (quelques paysans et la quasi totalité des instits du secteur). En septembre 39, il a planqué la caisse dans la grange et il est parti en Alsace pour "défendre la Pologne" comme vaguemestre. Après 9 mois de concours de belote, les allemands, surveillés à la jumelle, de l’autre coté du Rhin furent annoncés venant de l’arrière. Le général du régiment décida de prendre la route de Bâle et de réfugier la troupe en Suisse. C’était pas très glorieux, mais zéro perte sauf que Hitler obligea la Suisse de ne libérer que ceux (très rares) qui voulaient aller travailler en Allemagne.

Cependant, au début de 43, ils furent, brusquement, tous libérés. Arrivé chez lui le grand père ne tarda pas à comprendre la manoeuvre, ils avaient été libérés pour mieux faire accepter le STO par la population, son père lui ayant dit que des bandes de jeunes traînaient dans les bois. Il décida de reprendre contact avec le responsable, un instit, de son parti. Celui-ci entr’ouvrit sa porte, juste assez pour le dire qu’il ne "faisait plus de politique". Il accosta alors un voisin, paysan-facteur, qui le mis à jour. Le PS avait disparu, la section, en bloc, était passée au PC qui soutenait les maquis. Le grand père promit d’emmener la caisse à la prochaine réunion...

Voilà comment le communisme est entré dans ma famille. Plus tard, bien plus tard, il est mort en 81, quand il lisait les mémoires de Jacques Duclos que j’avais acheté à la Fête de l’Huma, je lui demandais ce qu’il avait pensé, à l’époque, de "la pause" de Léon Blum en 37, de Munich, de la dissolution du PC en 39, du vote Pétain en 40, il me répondait, en pleurant, qu’il avait cru les explications des dirigeants socialistes : "on ne pouvait pas faire autrement".....Aujourd’hui, Hollande dit (voir une vidéo qui circule sur le net) dit : "C’est difficile...".

Et pourtant c’est bien là, et pas chez Le Pen, que sont les prolos, même ceux qui s’abstiennent, qui renverseront la table quand...ils seront convaincus que le "c’est difficile" de Hollande n’est en fait que de la vaseline pour faire passer les "comptes de la bourgeoisie" ; Toutes les mimiques, mêmes sincères, de Mélenchon ne sauraient remplacer les arguments politiques de fond pour convaincre des gens qui, par nature, ont tendance à croire que la crédibilité est toujours du cotés du plus grand nombre. Heureux celui qui peut faire comme si le panurgisme n’existait pas !

31/05/2014 17:54 par babelouest

Refermerons- nous un jour cette lourde parenthèse patiemment érigée depuis plus d’un siècle par des psychopathes machiavéliques, amoureux du Pouvoir-Argent ? C’est un système tellement pernicieux, où certaines religions et la philosophie qu’elle exhalent entretiennent une vision faussée de la vie et du monde. Dans l’avenir, beaucoup d’humains devront changer : le pourront-ils, un Pouvoir devenu fou ne va-t-il pas les en châtier ?

31/05/2014 18:03 par SEPH

Article remarquable de bon sens. Viktor votre analyse de la situation est très pertinente.

Je suis d’accord avec vous.Parmi les raisons qui peuvent expliquer le score du FN, il en a une qui domine :
c’est le mépris profond dans lequel une partie des Français se sont sentis les objets de la part de quasiment toutes les autres formations politiques, qu’elles soient de droite ou se prétendent de gauche.

Tant que la gauche de la gauche ne prendra pas clairement la défense des plus opprimés dans un combat de classe et non dans des jérémiades déplorant la percée du FN, ce mépris continuera de peser et d’alimenter le rejet du "système" au lieu de susciter l’affrontement du système capitalisme.

La crédibilité de la gauche est au plus bas.Non seulement elle a perdu ses valeurs, mais aussi elle refuse d’affronter le capitalisme. En conséquence, elle ne propose pas de véritable d’alternative qui serait crédible, elle est sous le tapis.

Alors, il faut être autiste pour ne pas voir le ras-le-bol de cette classe politique qui ment, dupe le peuple par des promesses impossibles. Tous ces professionnels de la politique n’ont qu’un intérêt le leur. L’intérêt général, la défense des plus faibles : SDF,Chômeurs, précaires,....( qui sont plus de 10 millions en France) ils s’en moquent. En effet, les SDF, les parias ne votent pas, alors pour les professionnels de la politique ces gens la sont sans intérêt.
C’est plus qu’un bordel, c’est à vomir.

Une certitude, le marxisme est toujours l’avenir des peuples.

31/05/2014 18:08 par Sheynat

Il y a bien-sûr beaucoup de choses à dire sur cet article et j’adhère sur une grande partie ; je trouve notamment les dénonciations sur le paraître du PS très pertinentes... mais par contre, à propos de ceci :

"un mouvement qui s’oppose aux bombardements de populations civiles et au mariage pour tous".

Il me semblait (il faudra que je vérifie) que le mouvement FN et ses cops d’ED se sont justement hyper mobilisés contre le mariage pour tous, et ce d’une manière totalement hallucinante et incohérente, en bref ce sont eux qui ont fait un raffut incroyable contre une des rares lois égalitaires qu’a institué le PS (ce qui n’aurait pas du l’empêcher de se mobiliser prioritairement contre les attaques des civils au lieu de les alimenter) ; alors que contre les bombardements des populations civiles, qu’ont-ils fait ? FN et tous ceux tellement offusqués pour des choses qui n’en valaient pas la peine, se sont-ils autant mobilisés contre les bombardements des civils en Syrie ou ailleurs ?

Ils ont pris verbalement position mais ce n’est pas une stratégie de l’ordre du paraître, ça aussi ?

31/05/2014 18:26 par Dwaabala

Si le FN pille le fond de boutique de la gauche, et si la gauche aurait dû tenir les discours de Marine Le Pen - qui s’est d’ailleurs plutôt prudemment tenue à l’écart des conflits apolitiques - , il faut donc encore faire des efforts d’analyse.

31/05/2014 18:54 par Lyendith

Le problème de la perte de sens des mots me semble quand même important. À une époque quand on disait à quelqu’un "socialiste" il pensait Jaurès, Marx, ou que sais-je. Aujourd’hui quand on parle de socialisme à quelqu’un, il pense François Hollande ou Manuel Valls. Avouons que quand on entend un Mélenchon sortir une phrase comme "Manuel Valls est socialiste, moi je ne le suis plus", même si on comprend qu’il parle du parti et non de l’idéologie, on se dit qu’on marche un petit peu sur la tête quand même. De même quand certains se sentent obligés de préciser "socialiste de gauche".

Et aujourd’hui, toute la gauche est associée au PS, qu’elle le veuille ou non. Je le sais pour entendre tous les dimanches dans les déjeuners de famille mon frère pester que "maintenant la droite et la gauche c’est pareil, Hollande nous l’a mise bien profond !", tout en précisant quand même "mais je voterai jamais FN hein !", le tout entre deux saillies haineuses contre les roms qui avaient campé récemment non loin de là. Je ne peux alors que penser, désespéré, que j’ai devant moi le prototype d’un futur électeur du FN, et que sa fille qui va bientôt naître grandira dans ce climat. Je doute que parler de constituante, de revenu maximum, d’augmentation du SMIC ou d’éco-socialisme à quelqu’un comme lui produise beaucoup d’effets. Les "mains propres" font 25%. En réponse, la gauche ne peut que se lamenter, se demander "mais pourquoi ?", et faire des manifs contre… on ne sait pas trop quoi.

Alors des fois je me mets à avoir des idées bizarres. Je me dis : "Eh bien si le FN doit arriver au pouvoir, qu’il gouverne ! Ça pourra difficilement être pire que ce qu’on a en ce moment de toute façon !" − encore que c’était déjà ce que je me disais le 6 mai 2012 à propos du PS… 5 ans de FN, ça ne serait qu’un mauvais moment à passer, le temps que la baudruche se dégonfle d’elle-même. À condition qu’à ce moment-là la gauche fasse autre chose que des "manifs contre la haine" ou des appels vides de sens à l’union sacrée.

… Ouaip, on est vraiment mal barrés. =|

31/05/2014 19:14 par V. Dedaj

@ Sheynat

D’accord. Mais je ne parlais pas particulièrement du FN (dont en fait je ne connais pas les positions et qui m’importent peu parce que je ne crois pas un instant à la sincérité du FN). C’était un raisonnement plutôt hypothétique, pour dire que ceux qui étaient contre le mariage pour tous (de gauche OU de droite) étaient plus sévèrement critiqués (traités de fachos, littéralement) que ceux qui soutenaient les bombardements (de gauche OU de droite).
Je n’en reviens toujours pas...

31/05/2014 19:50 par Dwaabala

Témoignage

(traités de fachos, littéralement)

j’ai été banni d’un site "très à gauche", à ce titre.

31/05/2014 19:57 par Dwaabala

... parce que j’avais soumis ceci.

31/05/2014 23:38 par Dwaabala

À propos de branche, il en est une autre sur laquelle nous voit un Président qui a voulu se rassurer en déclarant un lendemain d’élections : « Les Institutions sont solides ». Inutile d’insister sur ce qu’il est en train d’y faire et de quel côté nous sommes assis.
Au fond, la revendication de VIe République qui fulgura naguère comme un éclair dans un ciel serein, n’a-t-elle pas été une géniale prémonition des changements à venir... mais qui iraient plutôt dans le sens d’un IIe État français ?

01/06/2014 01:51 par V. Dedaj

A la lumière de ceci (comme exemple, entre autres), provoqué et soutenu par le PS : Ukraine : « Des répressions ouvertes ont commencé contre les forces de gauche » http://www.legrandsoir.info/ukraine-des-repressions-ouvertes-ont-commence-contre-les-forces-de-gauche.html

J’affine mon propos ainsi :

Je crois qu’il s’est produit une sorte de glissement dans notre grille de lecture. En fait, nous ne savons (savions ?) plus reconnaître un parti d’extrême-droite... Selon la grille en vigueur, pour être qualifié d’extrême-droite, un parti doit être (multiples choix) : antisémite, homophobe, xénophobe... et ce n’est qu’à partir de là, sur des questions sociétales, qu’il sera qualifié de tel. (je n’ai pas d’exemple contraire en tête). Ce qui signifie, toujours selon cette grille, qu’un parti d’extrême-droite qui n’exprimerait ni antisémitisme, ni homophobie, ni xénophobie ne sera tout simplement... jamais reconnu comme tel. Nous utilisons un thermomètre sociétal pour mesurer une distance politique. Pas étonnant qu’on se gratte la tête depuis des années sans comprendre les chiffres.

(Vous allez voir, il y a des tas de choses qui vont vous paraître plus clairs.)

01/06/2014 02:36 par patrice

Merci monsieur Dedaj pour ce beau texte !
Comme je le commentais dans un précédent article, nous avons tous, indivduellement, ce sentiment amer, d’avoir été cocufiés par ces idéologies qui au final ne profitaient qu’à un petit nombre pour faire simple !
Malheureusement la situation est telle que les partis vont se recycler pour un totalitarisme et un populisme qui ne pourra mener qu’à la catastrophe, il suffit de regarder dans le rétroviseur !
Il n’y a qu’une Solution, l’Union Collective par delà les chapelles, tous les hommes de bonne volonté et c’est dire s’ils sont nombreux sur votre site et de par le monde pour inventer le monde de demain !
Notre réalité qui n’est qu’une moribonde à la renverse n’a été que trop manipulée,
et plutôt que de subir notre destin en attendant la catastrophe inéluctable, provoquons-le, célébrons la vie pour un monde plus juste où éthique et morale auraient enfin leurs lettres de noblesse...

01/06/2014 09:50 par résistant

Bon, ben maintenant vous êtes peut-être un peu plus prêt à comprendre que tous les partis visibles médiatiquement servent (directement ou indirectement, consciemment ou non) le projet totalitaire des élites économiques.
Si des idées sont vraiment dangereuses (comme l’utilisation de l’article 50 du Traité sur l’Union Européenne pour sortir unilatéralement de l’Union Européenne et retrouver ainsi notre souveraineté), elle n’ont jamais accès aux grands médias, puisque ceux-ci sont possédés par les élites économiques.

Ps : LGS, vous désaprouvez que certains commentateurs fassent de la promotion pour des partis politiques, mais vous en faites en permanence pour le FdG. Je ne trouve pas celà correcte, ni démocratique. On n’est plus des gosses, on peut discuter et citer des idées venant de partout. Soyons un peu ouverts. Donnez l’exemple, bon sang !

01/06/2014 13:53 par legrandsoir

Ps : LGS, vous désaprouvez que certains commentateurs fassent de la promotion pour des partis politiques, mais vous en faites en permanence pour le FdG

le FdG n’est pas un parti, mais plusieurs. Le "F" veut "Front" (pas foutoir...)

01/06/2014 11:05 par Hann

Merci pour Henri, si bien commémoré que son ordinaire cosmique doit en être assurément amélioré.
Prendre le temps d’écouter les hommes de peine(s) car une Révolution réussie se monte à l’empathie.
Garder bien tous les ingrédients, à température ambiante ...

01/06/2014 12:12 par LACAZE Jacques

Cet article de Viktor me paraît très important. Je pense que l’affaire du parti lepéniste est prise complètement à l’envers dans pratiquement tout ce je lis en particulier à la gauche de la gauche (si cette expression a un sens).
Voir sans à priori ce que dit le parti lepéniste est essentiel. C’est pourquoi il me semble nécessaire de voir de prêts au moins deux interrogations.
La première est comment ce parti s’est-il créé ?
La deuxième : quelle est sa fonction dans la société française aujourd’hui ?
D’abord, d’où vient-il ? Pas le moindre secret sur cette question : d’un agglomérat des quelques groupes divers d’extrême droite qui se perpétuent au sein de la société française. Il n’avait pas plus de succès que cela durant longtemps. Son succès est venu de sont instrumentalisation progressive par l’ensemble de la classe politique. Et chacun se souvient du rôle de Mitterrand le florentin qui a permis son émergence pour contrer la droite. Je pense que les manifestations et vociférations de l’extrême gauche a aussi joué son rôle dans son renforcement. Viktor le souligne très à propos.
Mais il faut savoir aussi qu’il a pu se développer pendant une période grâce au fric de la secte sud-coréenne Moon. Secte soutenue par la CIA et les administrations US qui se sont succédées. C’est un fait démontré. Le rôle d’un certain Pierre Ceyrac (neveu de l’ancien patron des patrons) qui a été député lepéniste du Nord et qui était représentant de la secte Moon en France, qui a en particulier présenté Le Pen au Président étasunien Ronald W. Reagan, assurant ainsi une certaine promotion de Le Pen, est là pour le prouver.
L’opportunisme de la famille Le Pen – qui a aussi flairé la très bonne affaire pour ses propres caisses, voir le reportage télé sur ce sujet - a fait le reste.
Aujourd’hui, ce parti continue à être instrumentalisé par les politiciens de droite et de gauche, qui bien sur jouent avec le feu. Mais aussi une extrême gauche qui se donne bonne conscience facilement en plus des frissons que génèrent l’affrontement.
Sa fonction actuelle est une fonction de leurre. L’élection législative d’Hénin-Beaumont, à laquelle Mélenchon a participé très maladroitement et sans la moindre réflexion politique sérieuse , précipitant les succès du parti lepéniste, est emblématique.
Que veut dire que le parti lepéniste a la fonction d’un leurre ? Ceux qui font le boulot contre le peuple qui donnent des sommes fabuleuses aux grand capital, qui saignent ce peuple aux 4 veines, qui liquident les lois que notre peuple a gagné au prix du sang, qui provoquent des guerres colonialistes tout azimut, l’UMPS, les ennemis du peuple et de la Nation française sont aux affaires. Ils n’ont comme fonction eux que de tenter de sauver le capitalisme "contre lui même". Le PS a même jeté par dessus bord son vernis socialisant. Ces gens vitupèrent en parole contre le parti lepéniste, font semblant de lutter contre lui, polarisent la vie politique contre lui, amusent la galerie .... et les gogos suivent comme un seul homme. C’est totalement lamentable et déshonorant pour les intellectuels de ce pays en particulier.
Vogue la galère : continuons à marcher dans cette voie et nous permettrons l’arrivée du pire sans coup férir.
Le parti lepéniste et son égérie - ainsi que le copain de la dite égérie - affirment qu’ils vont se battre, contre le traité transatlantique et tenter de le bloquer, pour la sortie de l’Europe et de l’euro, contre les dérégulations etc, toutes revendication propres à la gauche progressiste.
La question est : comment faire la part des choses entre les deux affirmations ? D’un côté des militants qui se réclament de la gauche c’est-à-dire d’une mouvance globale qui a fait faillite et qui est rejetée par l’électorat. De l’autre coté ces gens du parti lepéniste qui disent à peu prêt les mêmes choses et ne se sont jamais compromis dans les affaires. Du moins suffisamment discrètement pour que les citoyens n’en ai plus la mémoire. Bien sûr rafraîchir les mémoires est une bonne pratique .... qui n’a malheureusement aucun effet sur la jeunesse, il faut le noter. Le discours du type, le FN ment, le FN vous trompe n’a aucun effet sinon un effet négatif.
Et depuis les dernières élections nous assistons aux grands raisonnements géostratégiques sur les causes, les conséquences, les chiffres, les nuances entre le père et la fille etc etc. Bref nous restons dans ce qui fait la force de ce parti. Bien sûr, pas question de nier sa dangerosité potentielle. Il n’a pas pour le moment le soutien d’une fraction importante de la classe capitaliste, mais ça viendra si nous continuons à nous jouer à nous faire peur avec de faux problèmes et si bien sur la situation évolue vers la fin du dualisme gauche/droite que les politiciens au service de la bourgeoisie essaient de construire à l’image du système étatsunien.
Nous sommes contraint de réfléchir enfin sur le parti lepéniste. Mais, réfléchir scientifiquement, rigoureusement, c’est-à-dire à partir de la réalité de la formation sociale dans laquelle nous vivons aujourd’hui et non de réminiscences floues de ce qui s’est passé dans d’autres circonstances historiques. Et surtout arrêtons de nous faire manipuler par la classe politique UMPS qui a totalement failli. Et accessoirement de nous faire plaisir à peu de frais.

01/06/2014 13:19 par Sierra

C’est limpide, comme d’habitude, propre et net, compréhensible.

Et puis il y a Henri. Qui m’a ému pour rester pudique. Parce que j’ai connu des Henri, et me suis comporter de la même manière. Ce petit paragraphe m’a fait un remontage de honte, pourtant bien enfoui.

Bon, je vais faire la Révolution : Je vais "liker" des profils de vraie gauche, et je vais Twitter en faveur du GS (humour).

Merci Viktor.

01/06/2014 14:02 par Emilio

Viktor, peut etre que ce que je vais dire te semblera hors propos ou hors contexte français ou europeen. Mais l extreme droite est internationale, en fait selon moi un fonctionnement de pensee psychopate dans son delire extreme , qui exclut tout droit pour ce qui est considere comme un opposant d exister, l opposant n est pas tolere et declare nuisible .. et le resultat factuel , c est tortures exterminations par tous les moyens possibles .. de la viendrait , ensuite , le Bonheur dans un monde d extreme droite … nettoyer de la vermine, pur en sorte.

C est confus mais , j ai autour de moi un exemple qui est revelateur et tres clair cette fois .
Uribe .. un parti , le centre democratique (qui est le terme repris par les fachos d Amerique latine , Capriles au Venezuela etc…) respectable n est ce pas , le centre unit tout le monde et la democratie qui n en veut pas ¿ Pas d antisemitisme , pas d homophobie , pas de xenophobie .. mais bien pire , l anticommunisme maladif . Pas un discours de Uribe (et charismatique et intelligent comme l est toujours un vrai psychopathe ) sans mentionner avec insistance et repetition , les bandits terroristes de la Farc , du castro chavisme . Un delire fanatique qui obnubile son mental. Si ce n etait que des mots , a terme il serait meilleur pour lui un enfermement psychiatrique. Mais le fait d etre un leader politique entraine un mouvement actif , un tourbillon (vortex) d une hypnose collective (la celebre image des nazis agroupes autour de Hitler et des yeux hypnotises de ses adorateurs, vous la connaissez) . La passion mortifere du, mon combat qui devient aussi le votre … et la, les motos sierras , les tronçonneuses passent au decoupage des humains .. nuisibles. Et comme c est difficile de reconnaitre un communiste d un seul coup d oeil .. le spectre est large , eliminer le communiste , le suppose communiste ou le bebe qui le deviendra .. en prevention purificatoire.

pas d uniforme chez Uribe , la plupart du temps meme pas de costume cravate, ce qui est plutot la norme dans notre coin de Colombie , Antioquia. Un fasciste avec des discours sociaux qui cachent bien la maladie mentale de l auteur. Sur un forum , j avais un interlocuteur français intelligent mais d extreme droite , pied noir d origine … je lui avais tendu un piege et traduit copie colle un discours d Uribe mais sans dire que c etait d Uribe … il m avait repondu qu il fallait que j arrete des discours gauchistes … en effet , c etait pour le moins tres socialisant… sauf que ce bonheur la, existerait dans un monde passe a la lessiveuse , purifie . Et la terreur toujours pour les deviants ,en pensee , en regard douteux , et surtout en parole et en actions. Tolerance zero .. et ça ne rigole plus sauf pour les bourreaux. Un paysan pauvre est toujours “douteux” dans notre cas colombien. S il est force au deplacement et s en vient survivre dans un barrio popular urbain, il reste la cible et doit etre terrorise, terroriser les terroristes c est la norme.

Voila , j espere que tu tolereras ce ,peut etre hors sujet, de votre contexte .. mais puisque tu te posais la question essentielle de … qu est ce que l extreme droite … un element a ton dossier. Le fascisme , le totalitarisme , a besoin d ennemi pour exister , souvent le communiste ou associes (anarchistes ou socialisants) expliquer la dialectique devant une tronçonneuse en action est superflue. Se defendre pour une victime c est deja etre coupable.. “non je ne suis pas communiste .. alors pourquoi te sens tu le besoin de le dire ..” c est donc que tu es communiste … impossible d echapper a un syllogisme fasciste. Votre Valls national me semble , a ce que j en connais, un parfait candidat au mental fasciste , qui a remplace le communiste par l antisemite. S en defendre en criant “non je ne suis pas antisemite mais antisioniste” , est douteux et la … la machine fasciste se met en branle , en parole au debut et puis … la purification de la societe. D abord Dieudonne en exemple , ensuite les quenelles .. c est quoi la suite ¿

01/06/2014 15:27 par Cunégonde Godot

Jacques Lacaze : « Aujourd’hui, ce parti continue à être instrumentalisé par les politiciens de droite et de gauche, qui bien sur jouent avec le feu. Mais aussi une extrême gauche qui se donne bonne conscience facilement en plus des frissons que génèrent l’affrontement. »

Je souligne cette partie de votre commentaire avec lequel je ne suis pas tout à fait d’accord.
A mon avis, c’est une erreur de penser que les "politiciens de droite et de gauche jouent avec le feu" à propos du FN. Quel feu ? Le FN ne demande aujourd’hui qu’à rentrer dans le rang "démocratique" et prendre sa part de gâteau légitimiste. Mais à cet endroi il ne serait plus utile à rien ni à personne (sauf à lui-même), et donc pas au système tout entier, étant entendu que la gauche de la gauche fait partie du système, dont les dirigeants en majorité depuis trente ne se "donnent nullement bonne conscience" puisqu’ils sont parfaitement conscients de l’inanité de ce faux combat (dont vous avez raison de souligner son origine : la mitterrandie des années 80-90), sans renoncer aux "frissons que génèrent l’affrontement" pas trop dangereux, hormis quelques erreurs de "casting" de temps à autre (la mort du jeune Méric p.ex.).

02/06/2014 01:10 par coquilles

2 coquilles repérées par le service "coquilles" :

une extrême-droite QUE se dit de gauche

dans UNE deux pièces

02/06/2014 02:27 par legrandsoir

Corrigées.
Vos collègues du service "relecture" vont encore en prendre plein les oreilles.
Ah, on me signale que c’est le même service.
Alors, Merci !

02/06/2014 21:12 par I.V.

Merci pour votre réponse Viktor,

Pour le mariage, quel qu’il soit en fait, s’en foutre me paraît en effet la meilleure option.
Non seulement ça ne m’intéresse pas mais en plus ça ne me regarde pas.
Mon propos n’est pas de préciser l’évidence, elle l’est pour nous mais elle ne l’est plus pour bien des lecteurs. D’où l’importance de situer. Malgré la confusion ambiante, la droite reste la droite, idem pour la gauche. C’est la chat de Schrödinger politisé.

Concernant l’"alliance PS-Libertaire-Libérale", la question ici n’est pas l’utilisation de guillemets. Vous écrivez que c’est cette "alliance" qui paralyserait la gauche.
Nous savons vous et moi que le PS n’est pas socialiste mais que par contre les libéraux sont libéraux, y inclure les libertaires n’est pas juste oublier des guillemets. C’est faire ce que les usurpateurs (type Ornela machin) attendent que vous fassiez, dommage.

La situation peut en effet sembler confuse pour quelqu’un qui n’a pas une culture politique suffisante, ce qui n’est certainement pas votre cas.
Pour reprendre le cas que vous évoquez dans un de vos commentaires l’Ukraine, nous savons qui sont les nazis dans l’affaire, autant qu’il existe aussi des homophobes, antisémites et xénophobes qui ne sont pas nazis.
Ce n’est pas parce-que les élites et leurs médias manipulent et usurpent que les concepts et les termes perdent leur valeur ou leur signification.

Le combat sémantique devient important et bientôt il faudra songer à alphabétiser…
Le recul est immense, certains pensent être sur un site "révolutionnaire" en visitant E&R par ce qu’ils reconnaissent Fidel ou Lumumba dans l’en tête.
Il est important qu’un site comme le votre puisse aussi servir de boussole à ces égarés.
Or dans ce texte il me semble que vous brouillez les cartes mais vu que je semble être le seul dans le cas, je l’ai peut-être mal compris et le relirai bientôt .

Encore merci,
Bien à vous.

02/06/2014 23:55 par Dwaabala

@ I.V.
« Malgré la confusion ambiante, la droite reste la droite, idem pour la gauche » dites-vous.

Pourtant V.D. est extrêmement clair : « Le PS se voit attribuer des galons « de gauche » sur des sujets qui ne constituent pas un clivage gauche/droite et ou le fait d’être de gauche (ou pas) est totalement hors propos.
Ceci dit après avoir montré que ces sujets reçoivent un traitement tout différent, selon qu’on est en France, ou en Ukraine par exemple.
Et surtout « prenez une politique de droite, et appliquez-la à l’extrême. Vous obtenez quoi, sinon une politique quasi-conforme à la politique actuelle du PS ? » etc.
Vous êtes donc en complet désaccord avec l’analyse de V.D., ce qui relève évidemment de votre liberté, mais aussi de la mienne à ne pas vouloir laisser banaliser son idée.

03/06/2014 11:03 par Dominique

Je suis entièrement d’accord avec cet article. De plus, je tire la même conclusion sur les médias traditionnels. J’avais 10 ans en Mai 68, ici en Suisse il ne s’était quasiment rien passé, mais je me souviens très bien qu’en sortant de l’école, je rentrais chez moi en courant pour aller écouter France Inter. Cette radio était à l’époque le seul média qui faisait son travail, c’est à dire qu’il ne se contentait pas comme tous les autres médias, même les médias de service public suisses, de reprendre en coeur la propagande répressive des régimes, mais en plus il descendait dans la rue et demandaient aux manifestants ce qu’ils faisaient là et pourquoi ils étaient là.

Depuis, France Inter est rentré dans le rang des médias collabos. Cet épisode fut le début d’une prise de conscience : non seulement les politiques au pouvoir ne savaient que manier le bâton, mais les médias collaboraient activement à cette répression en ne donnant pas les informations qui auraient pu permettre à leurs lecteurs et auditeurs de comprendre la situation.

J’avais déjà compris que le monde des adultes était un monde de cons peuplé de brutes violentes. Comprendre pourquoi m’a pris plus de temps et la révélation de l’attitude politique des médias traditionnels fut une petite pierre dans cette prise de conscience. En résumé, les gens sont des cons violents parce qu’ils sont prétentieux. Comme des intégristes, ils croient détenir la seule vérité, et leur universalisme consiste à vouloir l’imposer aux autres.

Dans cette attitude intégriste, les médias traditionnels sont en première ligne. Tout le monde ne va pas à l’église mais tout le monde lit, écoute, regarde ou subit les médias traditionnels. Par exemple ce matin sur la première chaîne de radio des services publics suisses ils ont fait venir un politologue français pour parler des élections en Syrie. Le fait en soi ne me dérange pas, par contre ce qui me dérange profondément est que des universitaires, donc des gens censés savoir réfléchir et aller aux sources de l’information, de surcroît grassement payé avec notre redevance, sont incapables, alors qu’ils ont la chance d’avoir un spécialiste français face au micro, de lui poser la moindre question critique par exemple sur le rôle de la France dans cette guerre contre la Syrie. Ce politologue a commencé par sa conclusion et à passer le reste de l’interview à ergoter autour de cette conclusion, en reprenant tous les poncifs de la propagande otanesque et en ne citant aucun fait.

Cela montre bien qu’il n’y a pas que les partis politiques qui soient tous d’extrême-droite, les médias traditionnels le sont aussi, et ils sont sans doute encore pire que les politiciens car si les politiciens débattent et que parmi ces débats des gens de gauche arrivent parfois à s’immiscer, quand les médias invitent des gens de gauche, c’est qu’ils ont pris grand soin de bien préparer leur émission dans le but d’être sur de réussir à les ridiculiser auprès d’un public non averti.

Dans l’édifice des médias, seul internet propose encore aujourd’hui des moyens d’information alternatifs aux bourrage de mou fasciste des médias traditionnels. Et il ne faut pas prendre ces gens pour des imbéciles : nous avons face à nous la même trinité que celle qui s’est développée depuis la renaissance : le prêtre, le soldat et le marchand, aujourd’hui le politique, le soldat et le marchand. Les médias sont inclus dans la sphère du politique, les industriels sont plutôt dans celle du soldat.

La gauche a perdu la bataille des médias depuis longtemps. Les médias de la gauche ne sont distribués qu’à travers un cercle restreint de convaincus, et le grand public ne sait souvent même pas qu’il existe des alternatives et où les trouver. Par exemple sur google, si je sais ce que je cherche, c’est facile de retrouver LGS dans les premiers résultats, mais si je ne sais pas ce que je cherche, j’aurais le plus souvent des pages et des pages d’autres résultats sur des sites comme lemonde.com ou facho.con avant de trouver un résultat sur legrandsoir.info. Dans les médias traditionnels c’est encore pire, ils ne parlent que rarement de la concurrence, et quand cette concurrence n’est pas d’extrême-droite, c’est uniquement pour la ridiculiser.

03/06/2014 16:08 par Cunégonde Godot

Ce genre d’article narcissique m’ennuie au plus haut point. De plus, il noie le poisson. Si la responsabilité de la gauche petite-bourgeoise (classe moyenne dit-on aujourd’hui) PS-Verts dans le "triomphe" du FN, est soulignée, cet article cherche d’une certaine façon à édulcorer celle de la gauche dite radicale. Pourtant, sur le fond, il n’existe pas de différence notable entre le PS (qui, en plus d’être solférinien, se retrouve d’extrême-droite ce qui aujourd’hui ne veut strictement rien dire de plus qu’être de-droite ou de-gauche, du centre, etc.) et cette gauche radicale, qui s’est toujours révélé un inépuisable réservoir de petits soldats au service des fausses causes sociétales pour amuser la galerie depuis au moins trente ans : féminisme/homosexualisme (car cela vous a peut-être échappé, mais ces idéologies sont arrivées ensemble sur le marché des idées et... le sont restées, étonnant, non ?), antiracisme et immigrationnisme de salon, ethnicisme profondément réactionnaire déguisé en néo-régionalisme (Hollande va vous en donner des langues régionales avec sa "réforme", à vos frais bien entendu), haine de la France et de son peuple de beaufs (concept de gauche) si peu moderne n’est-il pas, et aussi haine de la civilisation européenne car historiquement chrétienne (le mal absolu, mais pas l’islam quasi prôné au contraire), haine de la grande culture classique que pourtant au PCF autrefois on savait si bien défendre, irresponsabilité du sanspapiérisme, confusion savamment entretenue entre universalisme et mondialisme (trotskysme recyclé) pendant que la France se désindustrialise depuis le début des années 70, qui débouchera sur l’européisme ultralibéral pour chapeauter le tout.
Pour chapeauter le tout car de tout ce que je viens d’énumérer, qu’est-ce qui aurait bien pu gêner le capitalisme euromondialiste qui s’est tranquillement mis en place durant tout ce temps ? Rien. Absolument rien. Bien au contraire.
Avant tout, la gauche dite radicale (ou gauche-de-gauche) doit s’interroger sur elle-même et faire son autocritique jusqu’au bout...
Au fond, 6,4% aux dernières européennes, c’est très bien payé...

03/06/2014 16:57 par legrandsoir

Apparemment, tout vous ennuie, vous lasse, vous fatigue, vous épuise.
Dieu, que c’est dur d’être incomprise (mouchoir parfumé agité sous le nez)

03/06/2014 18:14 par Florence

Après un texte comme ça, j’ai juste envie de faire une grosse bise à Viktor et de dire un grand merci à ses parents.
A bientôt

03/06/2014 23:21 par I.V.

@ Dwaabala

Merci pour votre remarque.
Si j’évoquais le chat de Schrödinger c’est pour souligner l’importance de l’observateur.
Ce qui vous apparait comme un désaccord tient probablement du malentendu : si nous posons que les observateurs sont VD, vous ou moi (et d’autres) : nous obtenons des analyses différentes mais nous nous accordons par exemple sur le fait que le PS n’est pas socialiste.

Le PS français mène une politique très à droite, donc le PS est à droite.
C’est une imposture scandaleuse qui fait d’énormes dégâts mais elle n’empêche pas une analyse objective de la situation : le PS est à droite.
C’est dans ce sens (de gauche à droite) qu’il faut lire mon "Malgré la confusion ambiante, la droite reste la droite, idem pour la gauche".
La gauche existe toujours, dans un sale état, particulièrement en France mais vivante.
Je pense qu’il est important de l’expliquer, de situer pour les très nombreux observateurs qui s’égarent.
Ce n’est pas parce-que les oligarchies et leurs médias les manipulent et les usurpent que les concepts et les termes perdent leur valeur ou leur signification. Cela ne se produit que si nous capitulons.

BàV

04/06/2014 14:28 par Leo Lerouge

Les notions de droite, gauche et extrême droite telles qu’elles se concevaient naguère sont devenues confuses, les politiques menées par les uns et les autres ne correspondant plus aux schémas traditionnels, et l’extrême-droite fait désormais ses choux gras de la débâcle des idées à gauche.
La droite était dite "conservatrice" et la gauche (PS entre autres) s’affichait plutôt libérale (au sens anglo-saxon) et sociale.
A partir du début des années 2000, en particulier, la droite et le PS (sans l’énoncer formellement, comme à son habitude) sont devenus clairement pro-impérialistes et atlantistes, œuvrant (ou cautionnant) pour le compte des intérêts financiers de grands groupes internationaux monopolistiques, implantés sous forme de lobbys à Bruxelles et qui dictent leur conduite aux états-membres.

Pour complaire à leurs sponsors, ces partis mènent donc leur politique en conséquence – ce qui se traduit, entre autres, par des guerres hégémoniques à l’extérieur et le transfert des fonds publics vers le privé, à l’intérieur.
Avec tout ce que cela comporte.
Cependant, si leurs politiques se sont durcies pour atteindre ces objectifs, ces partis ne peuvent pas être assimilés à l’extrême-droite. Les confondre, c’est ajouter de la confusion à la confusion ambiante.

Aujourd’hui, le FN, si l’on en croit ses discours, prétend soutenir les valeurs républicaines, se dit anti-impérialiste et anti-européen, et concerné par les préoccupations des travailleurs et des artisans, défend l’écologie et les "droits des femmes" – à sa façon.
Pour autant, dirait-on que le FN est "à gauche" ?
Ceux qui ont expérimenté le fonctionnement du FN savent très bien faire la différence. Leur objectif : mettre en place leur seule idéologie et réprimer violemment toute opposition, grâce à leurs gros bras-bas du front.

Quant au PS, revenir constamment sur son action "sociétale" relève de l’obsession.
La seule mesure "sociétale" qu’a prise le PS (et même pas courageusement, parce qu’il n’a pas su faire taire ses détracteurs, de droite comme de gauche, et qui n’ont toujours pas digéré cette mesure, pourtant très marginale. Comme on le voit ici), c’est le MPT.
Serait-ce que cela dérange tant, dans un pays où on aime à traiter les anglo-saxons de puritains et les musulmans d’obscurantistes ?
Et, en effet, comme l’exprime I.V, la gauche aurait dû rester en retrait dans cette affaire de peu d’importance, au lieu de revenir constamment sur la question avec comme argument principal (en dehors du conservatisme réactionnaire sous-jacent et réfuté) que ce n’est pas du sociétal qu’il faut s’occuper, mais du social.

Le MPT, c’est un leurre, comme le foulard,dit "islamique", ou la burqa,et destiné à canaliser l’indignation et à détourner la population des projets antisociaux qu’ils mettent en place parallèlement.
Tomber dans ce panneau, c’est, donc, avaliser le reste. Que d’énergie perdue !

D’autre part, c’est comme si le sociétal empêchait le social, et comme si on pensait qu’en votant Hollande, on allait avoir notre dose de social.
Les avancées sociales ont été conquises dans la rue, pas grâce à un quelconque parti institutionnel, prêt seulement à accorder des miettes pour avoir la paix et faire plier les banderoles.
Le PS, comme l’UMP, ne font pas de politique bien différente en soi, simplement, ils ont besoin de faire un geste à peu de frais envers leur électorat traditionnel et pour se démarquer l’un de l’autre. Comme les Démocrates et les Républicains.
Les mesures qu’ils prennent (grosso modo : la police et l’ordre pour l’UMP, la pseudo-ouverture aux "minorités" pour le PS) relèvent, donc, uniquement du clientélisme, et question de laisser croire à la diversité dans la démocratie qu’ils nous vendent.

Mais, pour ce qui est du "sociétal", le PS s’est arrêté au MPT.
La proposition de loi sur la famille (élaborée pendant des mois par une ministre) a été lâchement jetée au panier, et celle sur le vote des immigrés est restée dans les cartons (comme c’est le cas depuis Mitterrand, d’ailleurs, ce qui montre le courage et la détermination politiques pour appliquer les idées qu’ils affichent).
Aucune avancée, non plus, actuellement pour les revendications des femmes, comme, par exemple, pour que cesse le programme de fermetures de maternités et de centres d’IVG, décidé sous Sarkozy.
Des promesses et des discussions sans fin et jamais de conclusion. C’est la méthode PS : laisser croire qu’on est à l’écoute.
Quant à la protection de l’environnement, qui relève aussi du "sociétal" tant redouté par certains, on en parlera à l’ex-premier ministre et à ceux qui fomentent en douce de donner le feu vert à la fracturation hydraulique et aux OGM.
Parmi d’autres exemples.

En conclusion, si les analyses de Viktor sont pertinentes par ailleurs dans ce texte, il n’est pas concevable d’associer le MPT, qui n’a porté tort à personne, aux guerres d’invasion que le gouvernement s’empresse de mener sous la houlette de Washington (ou, pire, pour lui complaire), et qui détruisent des pays et la vie de populations entières - l’un avec l’hostilité farouche et l’autre avec l’aval non seulement de l’ED, mais de pratiquement toute la population, dont une grande partie de ceux qui se croient de gauche.
Sans compter que l’opposition aux guerres d’invasion n’a jamais eu l’intensité ni la longévité de la rage manifestée contre le MPT.
Chacun ses priorités. Mais c’est un triste constat.
Quant à l’antisémitisme, l’homophobie, le sexisme ou la xénophobie, il y a ceux qui l’affichent, parce que cela correspond à« l’idéologie qu’ils veulent véhiculer, et ceux qui se défendent de l’être tout en se contredisant par les paroles ou par les actes.

Et, pour finir, plus personne à gauche ne pense que le PS est à gauche.

 »

04/06/2014 17:36 par V. Dedaj

@ Léo

il n’est pas concevable d’associer le MPT, qui n’a porté tort à personne, aux guerres d’invasion

Je ne sais pas ce que vous voulez dire par "association", j’ai simplement comparé. Et c’est effectivement un triste constat. Derrière le constat, quelles conclusions ? Ca n’a rien d’anodin qu’on retrouve des milliers de personnes dans la rue pour l’un et seulement des dizaines pour l’autre. Il y a un devoir moral à se poser des questions. Celui qui me reproche de ne pas participer aux manifs pour le MPT (ou même de ne pas être franchement pour) et qui ne bouge pas pour les deux/trois guerres abjectes menées par nos "amis socialistes", j’ai un vrai problème avec lui... je l’ai même écrit : j’émets de sérieux doutes sur sa santé mentale. J’en suis vraiment à ce stade.

plus personne à gauche ne pense que le PS est à gauche.

Oui, mais beaucoup (à gauche) agissent comme s’il l’était. Problème numéro 1. Le deuxième problème est qu’aux yeux de la majorité de la population, le PS est bien de gauche... Je crois que nous sous-estimons dramatiquement cette assimilation et son impact sur toute la gauche. Observez comment le FN, lui, n’est pas assimilé à la droite. Le salut de la gauche, je crois, passe en partie par une rupture définitive avec le PS. (D’autant plus que je maintiens que ce parti est actuellement bien d’extrême-droite, raison de plus donc).

04/06/2014 23:21 par Leo Lerouge

@Viktor
"Je ne sais pas ce que vous voulez dire par "association", j’ai simplement comparé." :
Comparer, c’est : "établir un lien entre des personnes ou des choses un lien, les placer sur le même plan".
Associer, c’est : "unir dans sa pensée des êtres, des choses entre lesquels on voit des points communs".
Un peu pareil, non ?

A comparer, il faudrait comparer ce qui est comparable. Et, si on veut démontrer clairement quelque chose, ne pas seulement comparer deux occurrences.
Si on estime que le mariage, c’est tellement sacré que seuls des êtres capables de procréer doivent y avoir accès, c’est une question de morale individuelle et cela ne changera pas la face du monde, sauf si cette morale est imposée par des fachos arrivés au pouvoir.
Mais ce n’est plus une question de morale quand il s’agit du bombardement de populations entières parce qu’une oligarchie a décidé d’assassiner leur chef d’état.

Ensuite, les manifestations en faveur du MPT n’ont rien eu de comparable avec celles, bien plus nombreuses et persistantes, des revanchards qui ont battu le pavé contre le projet de loi, la bave aux lèvres, pendant des semaines, et même bien après le vote de la loi.
Pourquoi donc mettre sur le même plan ces manifestations ponctuelles des pro-MPT et celles qui auraient dû avoir lieu contre les guerres d’invasion ? La "gauche" se résumerait-elle à ceux qui manifestaient pour le MPT ? Je n’en ai pas l’impression.

D’autre part, la question des guerres impérialistes est d’une toute autre gravité, puisque, d’abord, elles sont menées en violation flagrante des lois internationales et, ensuite, elles ont des conséquences tragiques.
Mais, hélas, elles n’intéressent pas les foules : ces guerres sont acceptées sans sourciller par la majorité de la population.
Et, ensuite, quand des manifestations ont été organisées par la prétendue gauche, elles étaient, de fait, destinées à soutenir l’action du gouvernement, en l’appelant à agir contre des dirigeants légalement reconnus, comme Kadhafi ou Al-Assad, qui "assassinaient leur propre peuple"..
Ce n’était pas contre la guerre, donc. Et encore moins pour la paix.
Il ne restait guère de monde pour manifester contre les invasions impérialistes.

C’est pour cette raison et pour bien d’autres, que j’estime que celle qui est qualifiée de gauche est aujourd’hui en lambeaux et se trompe de combat.
S’acharner contre le MPT, ne pas se mobiliser contre les guerres impérialistes, pire, les approuver, pour moi, c’est avoir complètement perdu de vue les priorités.

"Le salut de la gauche, je crois, passe en partie par une rupture définitive avec le PS".
Je suis d’accord avec ça. Mais couper le cordon ombilical ne se fera pas facilement, voire ne se fera jamais.
Car, ceux qui se disent de la "gauche de la gauche" et ne cessent de critiquer le PS s’en vont à la queue-leu-leu voter pour lui à la première occasion, et justifient même le soutien inconditionnel au PS de leurs leaders favoris.

Toutefois, je ne suis toujours pas d’accord avec l’étiquette d’extrême-droite affublée au PS (quid de l’UMP, alors, qui a dans ses rangs des gens qui sont apparentés au FN ?).
Quand on voit de près ce qu’est l’ED, on ne peut la comparer à nulle autre. Non, vraiment pas.
Et le FN n’en est que la forme édulcorée.

05/06/2014 00:25 par Lionel

@ Léo, déjà quand Jospin était ministre bien des gens à gauche comme à droite disaient que "même la droite n’aurait pas osé ou/et pas pu prendre des mesures aussi impopulaires et libérales..."
Le PS a déroulé le tapis rouge au néolibéralisme et les prémices se faisaient sentir à travers le Programme Commun dans les renoncements et les verrous qui sautaient de toutes parts.
Je rejoins l’avis de VD quand il demande de déterminer ce qui caractérise l’extrême-droite et que sa réponse est clairement la politique sociale et économique prônée.
Ce qui bien sur ne veut pas dire que tous les sympathisants ou militants du PS sont d’extrême-droite !

05/06/2014 09:44 par Leo Lerouge

@lionel
Les politiques néolibérales sont antisociales et mortifères, certes, et Jospin a bien suivi les instructions de Bruxelles, en accélérant le processus de privatisations, en signant à 4 mains le traité de Lisbonne, etc. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’a pas été réélu.
Tout à fait d’accord. Mais, même si ces politiques sont destructrices, ce n’est pas ce qui s’appelle une politique d’ED.

Si le FN était au pouvoir, d’abord, il s’entourerait de tout le ramassis de gros bras, prêts à faire le coup de poing. Ceux qu’on ne voit pas derrière Le Pen, mais qui sortiraient des placards comme des cafards sitôt après les élections.

Ensuite, il imposerait à tout le monde son idéologie et ses critères "moraux". Et les appliquerait sans tenir compte des réalités et des structures établies.

Ainsi, si on le laissait appliquer son programme :

Le FN s’est clairement prononcé pour une "politique de la famille", c’est-à-dire la structure traditionnelle ("papa qui travaille- maman qui reste à la maison pour s’occuper de la portée"). A l’exclusion, donc des familles monoparentales, des familles recomposées, des unions libres hétérosexuelles et, évidemment, homosexuelles.
Et il mettrait en place une politique nataliste s’adressant aux "bons Français".

Il abrogerait la loi sur l’IVG et lui substituerait un "contrat d’adoption prénatal" (ce qui signifie qu’une future mère qui ne souhaiterait pas garder son enfant se désisterait avant sa naissance pour un couple –monsieur - madame - et blancs évidemment - qui désire adopter).

Il rétablirait la peine de mort dès son arrivée au pouvoir.

Il supprimerait impitoyablement les subventions aux associations qui ne lui conviennent pas : celles, par ex. qui s’adressent aux immigrés, aux musulmans et/ou aux pauvres, et n’hésiterait pas à s’en prendre directement à leurs enfants en leur supprimant les allocations et les services dont ils bénéficient actuellement (cantine, centres de loisirs, bibliothèques, crèches etc.). Et il remplacerait ces associations par d’autres selon ses propres règles (pas de musulmans, pas d’enfants d’immigrés, pas d’enfants de chômeurs, etc.).
Et, toujours en suivant son obsession, il imposerait forcément le porc sans autre choix dans les cantines.

Le FN est contre la naturalisation systématique et le droit du sol, il limiterait encore davantage l’accès à la nationalité française et imposerait donc la naturalisation "au mérite".

Il imposerait également sa conception de l’art et de la culture.
Privilégiant "l’exception culturelle française", il ferait interdire les productions étrangères dans tous les domaines, déciderait des ouvrages à lire et de ceux à interdire, imposerait sa piètre "culture" musicale (opérettes, musique militaire, accordéon, danses folkloriques du terroir, etc.).

Dans le sport, les étrangers seraient pratiquement tous exclus.
Et, qui sait, il imposerait, peut-être même aux spectateurs basanés de connaitre par cœur la Marseillaise pour avoir le droit d’entrer dans un stade. Rien ne les arrête. Aussi ridicule soit la mesure.

J’affabule ? Pas du tout. C’est bien dans le programme du FN et s’il a les coudées franches, c’est ce qu’il fera, même s’il doit ruiner davantage le pays au passage.
Et je connais bien ses méthodes pour les avoir vécues un temps en direct live.

Tiens, à Béziers, après une mise en jambe ridicule et anodine (interdiction du linge aux balcons – qui est déjà inscrit dans tous les règlements d’immeubles), ça commence à frapper plus fort :
Le conseil a adopté le budget supplémentaire qui réduit la subvention allouée au centre communal d’action sociale (CCAS).
Règlement des activités périscolaires « qui réserve l’accès du service aux seuls enfants dont les deux parents travaillent.
Voir ici :
http://www.lamarseillaise.fr/herault-du-jour/politique/29050-a-beziers-aime-couquet-pcf-demande-au-sous-prefet-d-intervenir

Qu’est-ce que je disais ? Et ce n’est pas fini.
Ce n’est pas de "politique sociale et économique" à proprement parler dont il s’agit, mais de politique vindicative délibérément discriminatoire envers les immigrés, les basanés, les femmes, les enfants, les homosexuels, les musulmans, you name it ...

Mais, finalement, en s’attaquant à tout ce qui est sociétal, le FN pourrait bien faire d’autres adeptes …

05/06/2014 14:03 par Lionel

@ Léo, ok pour l’inventaire.
Cela dit ne crois-tu pas qu’il peut y avoir une autre approche donnant les résultats identiques par des processus bien plus subtils que la répression par les "gros-bras" ?
Par exemple à propos de l’immigration et de la question des Rom ou autres gens du voyage, on joue le jeu du danger en invoquant l’envahissement "qui coûte à l’État" puis la sécurité et sous-jacent le risque de "perte" culturelle ( tandis que l’on a à faire avec une simple acculturation pour les rares Français qui sont amenés à avoir un contact fréquent... et en ajoutant que l’acculturation est toujours à double sens ! ), tous arguments menant à des implicites discriminatoires justifiés aux yeux de la population ( puisque...donc... ).
Pour les services publics, ils sont bel et bien morts, il faut donc se résoudre à payer plus et par là "l’opinion" se convainc que "l’État-Providence" n’était qu’un rêve et qu’il faut se ranger à la loi du marché, acceptant de fait la néolibéralisation du monde comme inéluctable...
On peut reprendre comme ça pas mal d’exemples qui en toute simplicité font le lit de l’extrême-droitisation de nos sociétés.
À ce moment il n’est plus besoin de mesures autoritaires type politique FN ( beaucoup trop simpliste à mon avis pour être un véritable piège, les abstentionnistes étant probablement un réservoir de personnes tant soit peu informées et conscientes, le FN, on l’a vu, n’a en réalité pas fait de score, on s’en sert comme tremplin ) et on se distingue de la vulgate en arrivant à un résultat identique par des moyens moins coercitifs et en laissant aux gens l’impression qu’ils ont eu le choix !
Je veux dire que tout cela n’est rien d’autre qu’une politique d’extrême-droite puisque néolibérale, le néolibéralisme porte en lui les germes et les visions d’un monde d’inspiration néo-nazie, je fais donc ce raccourci osé du "puisque...donc...".
Par conséquent ton inventaire est fort juste et nous y parvenons par d’autres voies plus discrètes mais d’une redoutable efficacité puisque créant du consentement par opposition à la force qui crée de la révolte...
Et puis tant qu’à faire poussons le bouchon, tu parles d’imposer des intellectuels et d’en interdire d’autres.
Mais c’est bien ce qui se passe en imposant les critiques unanimes et les prix littéraires joués un an à l’avance, en promouvant certains artistes et en oubliant les autres, en accordant des crédits et subventions à des réalisateurs dont on sait ce qu’on attend ( de la plus-value ) tandis que les autres changent de profession...
La paupérisation de nos sociétés est savamment calculée, par les biais des crédits hypothécaires, les hausses de prix ( je parle de la "libération des prix" ) et les blocages de salaires, le non accès aux soins et les dépassements d’honoraires, les consultations privées aux honoraires débridés au sein même du milieu hospitalier dont le peuple est le légitime propriétaire.
Nous avons créé un univers de rats qui ont justement cette particularité d’avoir toujours illustré le nazisme !

06/06/2014 01:44 par Leo Lerouge

@lionel
Je n’ai pas fait un "inventaire", mais j’ai énoncé le programme du FN (et, grosso modo, de l’ED en général)
Il s’appuie, donc, entre autres, sur le patriotisme, le nationalisme, le traditionalisme (la famille, le travail, le terroir, le rôle de la femme, etc.) et la xénophobie. Et il veut l’imposer aux autres par la force et l’intimidation.
C’est la "philosophie" du mouvement. Je n’ai rien inventé.

Et qualifier d’extrême-droite tout régime implacable, c’est simplifier sa pensée. Si on considère que tout système antidémocratique peut être qualifié d’ED, alors à quoi servent les termes de monarchie, d’oligarchie, de néolibéralisme, de stalinisme, de fascisme, de nazisme, etc.?
Pourtant, chaque terme indique un système différent.

Le néo-libéralisme est, en effet, un système économique dévastateur.
Or, son programme n’est pas, par ex, à vocation nationaliste, ou xénophobe - même s’il instrumentalise la xénophobie pour servir ses intérêts.
Il induit la mise en place d’une ploutocratie/oligarchie qui fera tout pour contenir le peuple (souvent en l’endormant à coups de propagande) afin de conserver le pouvoir.
Si cette oligarchie emploie, certes, parfois des méthodes similaires à l’ED (tous les régimes politiques autoritaires emploient divers moyens pour se maintenir au pouvoir, dont la répression, la propagande, la discrimination, la diabolisation, l’intimidation, etc.), tout en se parant des plumes de la démocratie et du pluralisme, ses objectifs sont différents.
Et, son programme correspondrait plutôt à celui d’une dictature constitutionnelle (voir cet article intéressant http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/la-dictature-constitutionnelle-en-55696 ).

06/06/2014 21:39 par Sheynat

@ I.V.
« Ce n’est pas parce-que les élites et leurs médias manipulent et usurpent que les concepts et les termes perdent leur valeur ou leur signification. »
Merci d’avoir résumé une partie de ma pensée.

@ Léolerouge
« Tomber dans ce panneau, c’est, donc, avaliser le reste. Que d’énergie perdue ! » : exactement. Et merci pour vos développements éclairés et éclairants.

Quelques actions des mouvements d’E-D (plus précisément, néo-nazis) :

« En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev, se félicitant de l’attaque « du sabbat des 50 pervers » (sabbat = assemblée nocturne de sorcières au Moyen-Age). En avril 2013, Svoboda proposa l’interdiction totale de l’avortement. »

(Précisions : voir ici J-M Le Pen qui a participé à la 6e convention annuelle du SNPU = ex-Svoboda, et en 2009, annoncer la « collaboration » des partis, car ils ont « évidemment beaucoup de points communs, d’idéaux communs »).

Cela commence ainsi, en adoptant et faisant circuler les concepts d’Extrême droite synthétisés par Léo Lerouge : traditionalisme, un concept borné de la famille, etc avec son lot de racisme et de discriminations (parfois sous forme édulcorée, certes, inutile d’aller chercher bien loin les articles à teneur homophobe qui les véhiculent : ils pullulent sur la toile) et puis les mouvements d’Extrême droite, une fois armés, plus nombreux et soutenus par l’Otan, massacrent et torturent des civils.

En constatant mois après mois les inégalités et les injustices qu’instaure petit à petit le gouvernement du parti prétendu « socialiste », je suis dans l’incapacité de comprendre pourquoi, et surtout, comment, il est possible qu’on puisse lui reprocher l’unique action égalitaire qu’il a mise en place (pour les couples homos désirant se marier), alors qu’il y a tant à décrier* sur le reste.

*cet article le fait, et c’est là que je rejoins Viktor.

07/06/2014 00:02 par Lionel

@Sheynat, pas du tout d’accord sur cette vision émancipatrice de la loi sur le mariage, non que je sois contre ce mariage mais il conduit à la question de la PMA et de la procréation par autrui.
Plusieurs articles de PMO très intéressants :
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=495
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=496
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=499
où l’on retrouve une autre vision de la fascisation caractérisée de nos sociétés, par le technopouvoir, qui est un fleuron - il faut le rappeler - des gouvernements récents et surtout des socialistes.
La fascisation ne se reconnaît pas uniquement à l’homophobie ou la répression, elle est prégnante dans l’absolutisme auquel nous conduisent les technologies de pointe ( dans lesquelles il faut maintenant ranger tout l’arsenal industriel touchant à la PMA ).
On peut aussi parler des RFID, des cartes de crédit sans contact, de la télésurveillance, de la biométrie.
Le fascisme ne se limite pas à la brutalité, l’inculture et les mesures autoritaires classiques.
Imposer la biométrie et les technologies fait partie intégrante de cette nouvelle fascisation !
Un univers où l’Humain ne se suffit plus, où son incapacité ne lui permet plus de survivre sans les machines n’est-il pas un monde fasciste ?
C’est cet univers que les différents Gouv. socialistes nous imposent, un univers carcéral de contraintes et de toujours moins de libertés ( individuelles comme collectives ).
D’autre part vous reprenez l’argument de la vision traditionaliste de la famille comme exclusive de l’ED, mais ne désirant pas mettre en vrac tous les chercheurs en sciences Humaines dans la catégorie des réacs, je vous incite à vous intéresser à des analyses scientifiques du fonctionnement et de la fonction de la famille dite "traditionnelle" dans les sociétés non industrielles, on n’y consomme pas d’antidépresseurs ( et ce n’est pas pour une question de prix ), les maladies mentales y sont proches de la "normale", soit 6 à 8% de la population contre 20 à 25% dans les grandes mégapoles occidentales, et s’ils ne partent pas aux Seychelles en vacances je ne crois pas qu’ils s’en plaignent par ailleurs...
Un peu provoc mais je suis paysan et je vis au contact de ce type de population au quotidien et la vision "moderne" de la famille c’est ce qu’il sont le plus en haine car c’est elle qui est responsable de la désertion de leurs enfants et par suite de leur Culture par perte des pratiques traditionnelles tant culinaires que sociales et vice-versa, au nom d’une liberté prétendue qui ne fait qu’aliéner un peu plus les peuples par un génocide par substitution des populations, les enfants partent et ne peuvent jamais revenir, quand ils le font c’est au prix cruel de l’inadaptation et de la survenue fréquente du "syndrome du retour au pays".
Sinon, oui c’est très sympa le métissage... intellectuellement parce que dans les faits ceux qui le vivent le vivent assez mal la plupart du temps.
Et c’est aussi le type de société que prônent les socialistes, on ne fait des enfants que pour augmenter la croissance et le PIB, ils ne nous appartiennent pas et c’est tout-à-fait normal qu’ils soient si différents de leurs parents.
Mais qu’ont-ils réellement choisi dans ce merdier ?
Quand ils ont fait bac + 12 et sont partis vivre à Cambera ou en Californie et qu’on ne les revoit que tous les 8 ou 10 ans pour nous infliger des critiques sur notre "passéisme", là oui, je dis et affirme que les socialistes sont responsables d’une terrible fascisation de la société, d’une individualisation contre nature, d’une acceptation de l’ineluctabilité du processus de mondialisation néolibérale.
Alors ils sont coupables de collaboration car le fascisme n’est pas une série de politiques plus ou moins actées mais avant tout une idéologie, une vision d’un certain monde !

07/06/2014 15:40 par Emilio

La mariage pour tous , oui

La procreation medicalement assistee (qui ne l est pas de nos jours) , non

Pourqwaa ? parce que les medecins sont delocalises , Nigerians et qu ils travaillent en babies factories . Question de chaines , chacun les siennes .

09/06/2014 14:01 par Sheynat

Lionel, si je ne me trompe, lorsque vous évoquez les « familles traditionnelles » que vous défendez, vous pensez plutôt à ceci, non ? Un système familial patrilinéaire et communautaire de type « autoritaire égalitaire » qui aurait favorisé le communisme (études de Frédéric Leplay, remises à jour par les recherches d’Emmanuel Todd.)
Alors que l’Extrême droite aurait plutôt tendance à s’appuyer en général (malgré des exceptions et contradictions) à cela. La « famille souche » autoritaire et inégalitaire, qui « exalte sa différence, son ethnocentrisme et son attachement aux liens du sang. Et dont l’épisode du national-socialisme en Allemagne en est un exemple extrême. » (c.f. Aussi le projet « Lebensborn » ).
Toujours selon ces recherches, le système familial qui aurait favorisé le néolibéralisme ou social-libéralisme serait « nucléaire-absolu ». Je pense qu’il a servi aux abus du « techno-capitalisme », dont parle l’auteur du texte que vous avez proposé en lien.
Même si le techno-capitalisme manipule le néo-nazisme et les principes d’Extrême Droite qui continuent, malgré un relookage plus consensuel, d’en colporter les bases (voir les derniers propos de Le Pen père « on fera un fournée des artistes qui critiquent la victoiredu FN ») et que cette dernière en a besoin pour prendre le pouvoir, ce sont deux aspects différents et les études sur les systèmes familiaux le démontrent.

09/06/2014 14:17 par Sheynat

De plus il est intéressant d’apprendre que l’utilisation du terme « traditionnel » contre « moderne » peut induire en erreur : contrairement à ce que l’on pense, les plus avancées à l’heure actuelle (familles nucléaires égalitaires, voire féministes) sont en fait les plus archaïques. Donc, en employant le mot « traditionnel », je pensais comme vous (j’imagine) à un système autoritaire, mais complètement différent du votre, et en employant le terme « moderne », vous pensez à un système néolibéral inégalitaire très différent de celui que j’ai en tête et que je défends en matière d’égalité.

Ainsi, par exemple, les valeurs familiales allemandes seraient plus proches de celle du Japon (famille souche) que de celles de la France ; à noter que l’ED française qui revendique la « France-française » fait référence à des valeurs traditionnelles étrangères.
Pour mieux comprendre ces nuances de taille, voici deux articles : Les familles dans l’histoire et cette entrevue d’Emmanuel Todd suite à la publication de son livre « L’origine des systèmes familiaux ».

« Pas du tout d’accord sur cette vision émancipatrice de la loi sur le mariage, non que je sois contre ce mariage mais il conduit à la question de la PMA et de la procréation par autrui. »

Comme si, une fois que les familles homoparentales sont devenues plus visibles puisque médiatisées par les obsédés de l’anti-MPT qui n’arrêtent de mettre ça sur le tapis tout en prétendant qu’il y a des choses plus importantes à gérer, (et à moindre échelle parce que leur union peut être légalisée au même titre que les couples hétéro), la question de la PMA et de la procréation par autrui sortait comme un diablotin du chapeau...
...alors qu’en 2006 il existait déjà selon l’INED, une vingtaine de milliers d’enfants mineurs vivant dans un foyer constitué d’un couple de concubins de même sexe, et que les couples hétéro stériles revendiquaient d’être reconnus en tant que parents d’enfants conçus par d’autres..

"Alors ils sont coupables de collaboration" : oui sans toutefois avoir la même vision du monde. Ou alors par fascisme vous mettez tout projet de destruction et d’instrumentalisation dans le même sac.
Dans ce cas on pourra discuter indéfiniment sans jamais se mettre d’accord.

09/06/2014 17:54 par Lionel

Merci Sheynat de vous donner du mal !
Mais que nenni...
Qu’est-ce qui dans mes propos vous laisse entendre que je mets en avant un certain modèle familial ?
Je ne prône pas un seul type de fonctionnement, matri ou patrilinéaire ou encore matrifocal ( celui que j’habite ), qu’importe du moment qu’il est choisi par la communauté concernée et bien entendu égalitaire.
Quand à l’autoritarisme ce n’est pas ma tasse de thé mais il faut préciser de quoi l’on parle :
Si l’on se réfère à l’expression de l’autorité de principe, il n’y a rien à en retenir.
En revanche si l’on parle de système de transmission culturelle, d’appartenance à un groupe de référence - notez bien que le terme "appartenance" n’est pas exclusif et n’entend pas une limitation des libertés individuelles et que plusieurs appartenances sont tout-à-fait compatibles, justement par le biais du métissage et de l’acculturation et l’on peut ajouter toutes les affiliations à des groupes "forts" ( assos de malades, d’artistes... ) pas nécessairement culturelles.
Mon regard critique sur nos sociétés m’a fait choisir de ne pas avoir de téléviseur quand j’éduquais mon enfant et mon désir ( conscient et non-conscient ) était clairement que mon enfant me ressemble par ses valeurs Humaines et morales.
Il n’était par conséquent pas question qu’il y déroge et je n’aurais pas toléré que des interventions parasites comme la télé aient pu avoir lieu.
Je parle de cette autorité ( sans avoir nullement parlé d’autorité, mais bon... ).
Ce fonctionnement familial est vu par les sociétés industrialisées comme une restriction de libertés et d’abus d’autoritarisme sur les enfants.
Ici ce n’est que remplir son devoir parental sans avoir recours à la psychologisation !
Sans doute ont-ils fait ce choix au sein même de leur société post-moderne-néolibérale déliquescente pour les besoins de fonctionnement de cette société, effacer toute marque réellement distinctive ( d’ordre culturel, donc ) qui fait la construction de la personne et son individuation par reconnaissance de ce qu’elle est à travers les autres, contrairement à la contrainte de la soumission à la pensée unique qui individualise et dépersonnalise, je faisais allusion aux maladies mentales pour cette raison, les sociétés modernes fabriquent de la maladie mentale tandis que les sociétés traditionnelles dont je parle ne fabriquent que des Humains.
Pour en revenir à mon vécu, il s’agit d’un type de société très complexe où le machisme est assez marqué mais où le père n’a pas de rôle de transmetteur, traditionnellement absent du foyer, la mère assure donc la lignée et la transmission des valeurs en cours aux enfants avec l’appui de toute la lignée féminine de la famille.
L’autorité de la mère et de la femme par extension ne saurait être remise en cause sans conséquences catastrophiques pour la cohésion sociale.
Il n’y a donc pas à proprement parler d’autorité, elle est induite même si les coups de gueule sont impressionnants parfois, la violence n’y est pas plus habituelle, voire plus rare, sur les enfants...
C’est le "bloc" sociétal dans son ensemble qui fait autorité puisque homogène, du Nord au Sud du pays, l’enfant sera confronté aux mêmes obstacles et limites tolérables, n’importe quel adulte en n’importe quel lieu se sent le droit et le devoir d’intervenir en cas de comportement déviant et ceci y compris en présence des parents.
Ainsi la mère peut-elle retrouver sont rôle initial de protectrice et dispensatrice de tendresse ( n’allez pas me faire dire que je pense que seules les femmes dispensent de la tendresse... ).
Il s’agit bien là d’équilibre et personne ne parle de modèle de société ni de fonctionnement familial privilégié, alors soyez sympa, évitez de lire des sous-entendus pas cool du tout, mon désir est d’avancer et j’ai passé l’âge de me chamailler !
Accordez moi la faveur d’avoir beaucoup plus de commun avec vous que vous ne semblez le croire, mais comme vieux routard je refuse les évidences implicites et j’aime comprendre ce que l’on dit et tenter d’aller plus loin dans la pensée critique ( oui, oui, modestement... ).

09/06/2014 18:14 par Lionel

Voici un aperçu de l’approche que j’ai qui peut-être vous inspirera plus de réserve ( je n’ai même pas pensé à Wiki ! ) :
M. Benassayag : " Le mythe de l’individu"
R. Debray : "Éloge des frontières"
S. Latouche : "L’occidentalisation du monde"
T. Nathan : "...Fier de n’avoir ni pays ni ami, quelle sottise c’était."
T. N. : "Nous ne sommes pas seuls au monde"
Si vous êtes intéressé(e), j’en ai une valise !

12/06/2014 00:32 par Lionel

@ Sheynat, voici un point de vue sur la nature du fascisme par une autorité, Henry Barbusse qui dit :
« En conséquences de ses principes constitutifs, le fascisme a deux buts, l’un politique, qui est l’accaparement de l’État ; l’autre économique, qui est l’exploitation du travail.
L’exploitation du travail est sa raison d’être. Le déchaînement fasciste tend à faire rentrer dans l’ordre, selon l’expression consacrée, la masse immense des producteurs, des travailleurs des villes et des champs, qui sont en réalité la substance même et la force vitale de la société... »
http://www.legrandsoir.info/ecrit-contre-le-fascisme.html#forum106922
Ce qui doit nous alerter quand à la nature nouvelle de ce fascisme qui sait parfaitement jouer du scientisme et des technosciences ( ou "nécrosciences", terme nettement plus adapté ! ) afin de pousser toujours plus loin l’exploitation de la population et sa soumission !
Nous y sommes, non ?
Si vous ne l’avez fait, jetez un œil sur quelques vidéos de propagande en faveur des nano technologies, il y en a en pagaille et c’est très édifiant, on nous promet l’Humain éternel, donc la mort absolue !!!
Ces projets de technoscientistes font partie intégrante de l’élaboration d’une société fasciste comme nul n’en avait rêvé, ils sont le Pouvoir absolu, de vie, de mort, de reproduction et d’alimentation...
Sans parler de la surveillance, désormais il sera utilisé des drones pour observer les troupeaux, vérifier les puçages, les surfaces déclarées et la nature des cultures, les stocks sauvages et bâtiments inconnus, puis bientôt les citadins.
Entre nous, ces petits engins sont merveilleux, ne coûtent pas un sou en entretien, c’est le début de l’obsolescence Humaine et les personnes dans le déni qui refusent d’y croire freinent la prise de conscience des vrais dangers d’aujourd’hui...
Pas une personne honnête ne peut se vanter d’avoir cru que le bouquin d’Orwell était une prédiction bien en dessous de la réalité à sa parution !

12/06/2014 02:27 par Emilio

Chez nous , nous avons l arme fatale antidrone . garantie 100% eco-warrior socialista , homologue Che Presente .
Rien ni personne ne fait peur aux Sirirí .

C est un oiseau de par chez moi . marron et jaune , de la taille d un petit merle. Le couple protege son nid et attaque quiconque s y approche ..(meme moi , c est dire leur volonte tenace de combattre ) A la carga Camarada.. Le male et la femelle en lancer piquet sur l aigle qui vole haut dans le ciel. Attaques a foncer sur l aigle et revenir encore et encore … jusqua ce que l aigle se barre , piteux , etonne et un peu grogui aussi.

Une photo du defenseur de sa patrie , t as de beaux yeux , tu sais
http://gente.elpais.com.co/gente-tendencias/eco/pajaros-conde-parte-i
et photos d observateurs du ciel au sol et en veille
http://birdsmanizales.blogspot.com/p/aves-bajo-1800-msnm-ii.html

Alors un drone , certes mais sans cameras non plus, au mínimum .

Un proverbe de nos campesin@s colombiens dit :
“ No hay águila sin Sirirí “
Ce qui veut dire pas d aigle sans Sirirí .. et en langage code colombien de resistance eternelle, pas de paramilitaires sans guerrillas .

C est juste une note commentaire a l attention de la Nsa qui lit ce commentaire .. que toi gringo de bombardeos , pas bonne idee toi lacher drones sur nous . Nosotros tenemos los Sirirí listo para el combate .
La paix oui mais pas des pigeons non plus. Capiche ?

15/06/2014 10:03 par Sheynat

@ Lionel
Par l’évocation d’un « système autoritaire », j’étais et suis encore loin de penser que vous prônez l’autoritarisme ou la violence.
Lorsque vous m’avez incitée à m’ « intéresser à des analyses scientifiques du fonctionnement et de la fonction de la famille dite "traditionnelle" dans les sociétés non industrielles », j’ai pensé qu’en regardant ensemble une de ces analyses (d’où mes liens qui renvoient à des articles – extraits d’ouvrages ou résumés- mis en ligne donc accessibles) on pourrait plus facilement en discuter.
Et si j’ai choisi de vous présenter celles d’Emmanuel Todd c’est parce que, lorsque vous avez évoqué, de prime abord, votre activité de paysan au sein d’un système familial qui abhorre ceux qui éloignent à jamais les enfants du domicile et de leurs traditions d’origine, c’est parce que j’y ai vu des correspondances avec les études de Todd.

Quand il révèle l’existence de types de rapports familiaux différents, l’un de nature « autoritaire » ou l’autre de nature « libérale », il faut savoir que « autoritaire » est pris dans le sens de « soumis à une autorité parentale » :
« Dans un contexte paysan traditionnel, un lien fort se manifestait par une fréquence élevée du nombre des ménages, associant sous un même toit trois générations : parents, enfants et petits-enfants. Un tel système doit être qualifié d’autoritaire parce qu’il pré-suppose, à certains stades du développement du groupe domestique, l’existence d’enfants adultes, mariés, ayant déjà procréé et restant néanmoins soumis à une autorité parentale. »
Et le système « libéral » implique le « départ précoce des enfants ».
« Un lien faible entre parents et enfants, un attachement modéré de l’individu au groupe familial, entrainait à l’inverse un départ précoce des enfants, souvent antérieur au mariage. L’installation dans une vie conjugale impliquait la fondation d’un ménage autonome, associant au plus les parents et leurs enfants, en un noyau minimal. Ce type familial nucléaire peut donc être qualifié de libéral. »
Cependant, lorsque vous précisez plus tard que le père est lui-même sorti du domicile, il ne s’agit donc pas tout à fait du système communautaire paysan de même tradition que Todd présente...
Les ouvrages que vous proposez sont surement intéressants et mes actuels moyens de locomotion m’offrent l’occasion de lire à nouveau des livres : lequel me conseillez vous de lire en premier ?

15/06/2014 10:12 par Sheynat

Je suis tout à fait consciente de l’aspect fascisant de l’exploitation du travail et ses moyens technologiques.
Mais, ne serait-ce qu’en lisant ceci de Barbusse : « Ce n’est un secret pour personne que le fascisme italien et tous les autres fascismes nationaux sans exception se sont accrus grâce à l’appui financier de la grande bourgeoisie riche, de la grande industrie et des banques. Le fascisme sort du capitalisme. Il en est la résultante logique, le produit organique. »
Il apparait qu’il parle de deux choses différentes : fascisme et capitalisme. Interdépendantes, certes, sans pourtant les confondre.

Pour illustrer : « cul et chemise » n’est pas « cul est chemise ».

Par contre, que l’Europe ne sache pas tirer des leçons du passé et prépare à nouveau le terrain du fascisme, en continuant de détruire les valeurs démocratiques (Todd parle dans « Ce soir ou jamais » de concept d’eurofascisme ), en armant les mouvements néonazi ukrainiens qui se réclament de cette Europe, en s’accoquinant avec les US pour répandre de nouvelles technologies massivement meurtrières comme avant guerre, je suis d’accord.
Mais affirmer que le fascisme est déjà au pouvoir, c’est zapper le danger qui guette, et en même temps l’espoir de l’arrêter ; c’est mal informer sur le pire à venir, d’après moi...

S’il était effectivement instauré nous ne pourrions même pas en parler comme actuellement.

19/06/2014 11:08 par delepine

bonjour
une question anecdotique : pourquoi cette image et que représente t-elle ?
merci

19/06/2014 15:31 par legrandsoir

Masque traditionnel indien de danse au Nicaragua. Celui-ci représentent un "homme blanc" (càd un conquistador). Utilisés par les rebelles lors de la révolution au Nicaragua en 1979 pour ne pas être reconnus par la garde nationale. Rendus célèbres notamment par un reportage photo de Susan Meiselas http://www.susanmeiselas.com/latin-america/nicaragua/#id=insurrection et http://www.magnumphotos.com/C.aspx?VP3=CMS3&VF=MAGO31_10_VForm&ERID=24KL535EQH

22/06/2014 00:00 par Anonyme

Lionel a écrit (entre autres !) : "Pas une personne honnête ne peut se vanter d’avoir cru que le bouquin d’Orwell était une prédiction bien en dessous de la réalité à sa parution !"

Le livre d’Orwell ("1984"), de même que celui de Huxley ("Le meilleur des mondes"), ainsi que tous ceux des célébrissimes Frank Herbert, Philip Dick et bien d’autres, sont écrits à l’origine en anglais par des auteurs anglophones, même si certains sont traduits en français par la suite. Ils ne seraient donc des "prédictions" que pour le monde "occidental". Ces auteurs (Ils sont tous morts. Ils ont passé leur vie d’écrivain à nous alerter) décrivent le monde dans lequel ils vivent et vers lequel "l’occident" se dirige... depuis...longtemps ! Si personne ne l’arrête.

Le genre littéraire de l’anticipation existe-t-il ou pas dans les autres cultures ? La littérature sous forme de "roman" existe-t-elle ou pas dans les autres cultures ?

Par "autres cultures" s’entendent les cultures Africaines, Chinoises, Arabes, Latino-américaines, etc... qui représentent tout de même une grande partie de la planète Terre.

Même si la culture "occidentale" se veut hégémonique (à coups de bombes atomiques si besoin)... afin de continuer à maintenir en esclavage ceux qui, résignés, prennent pour des prédicateurs d’apocalypse ceux qui étaient à l’époque des lanceurs d’alerte.

26/06/2014 22:15 par alexis

Merci Viktor pour cette bafouille, le texte est un peu triste en surface mais la lucidité donne aussi de l’espoir. Espérons que tu sois pris plus au sérieux qu’Henri, ça a l’air d etre le cas vu les commentaires. J etais dans les manifs en 2002 contre le vieux borgne, l’héritière ne me plait pas plus mais manifester contre une élection ça n’a pas de sens et pour quel résultat en plus ? Heureusement qu il y a LGS et d autres pour se battre vraiment contre l’extrème-droite, la fraction au pouvoir ou l’autre. A propos du PS, on pourrait manifester pour qu’il rende le nom au moins...

(Commentaires désactivés)