RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

On peut tirer, chef ?

Ce n’est pas d’aujourd’hui, ni même d’hier, que les gendarmes mobiles et les CRS sont appelés à "maintenir l’ordre", à castagner comme on voudra. Ils sont entraînés physiquement à cela, et même psychologiquement (si, si). Il faut, en effet, avoir accepté et enduré un vrai conditionnement pour balancer deux grenades dans une caravane en insultant les occupants ou tirer dans le dos d’un manifestant une grenade offensive (selon certains experts, quasiment à bout portant, l’enquête le dira). Sans ciller. Sans état d’âme.

Un blogueur nous aide à faire un peu d’histoire en nous ramenant à Brest, il y a soixante-quatre ans.

LGS

Revenons un peu en arrière, nous sommes le 17 avril 1950, les ouvriers dockers et ceux de la reconstruction de Brest ont décidé de manifester pour une augmentation de salaire. Si, si, je vous jure que cela existait… Soudain, des coups de feuMazééclatent, les forces de l’ordre viennent de faire usage de leurs armes. Il y aura une quarantaine de blessés et un homme ne se relèvera pas, il est mort d’une balle en pleine tête. Il s’appelait Édouard MAZE.

À la demande de la CGT, le cinéaste René Vautier qui venait de terminer Afrique 5O, un brûlot dénonçant la politique coloniale, est appelé pour réaliser un documentaire sur l’événement. Le film sera projeté 88 fois dans les rues de Brest, la 89è lui est fatale. Il ne reste pas trace du film. Des auteurs de BD aux éditions Futuropolis (Kris et Davodeau – Lulu femme nue) ont repris l’histoire sous le titre « Un homme est mort » qui est emprunté à un poème de Eluard en hommage à Gabriel Péri :

Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli
Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre
Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amies
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux

Tutoyons-nous son espoir est vivant.

Paul Éluard

Soixante-dix ans plus tard, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Une marée-chaussée de plus en plus militarisée, aux ordres d’un pouvoir empêtré dans ses conflits d’intérêt, fait usage de moyens disproportionnés pour défendre le pré carré d’une poignée de producteurs de maïs assoiffés qui vendraient leur mère pour un verre d’eau… Oui, à nouveau, un homme est mort. Sacrifié sur l’autel du productivisme en défendant quelques arpents de bois face aux appétits féroces d’industriels agricoles qui n’ont plus de paysans que la caricature. Un homme est mort et je suis en colère. Allez, portez vous bien et à demain peut-être.

URL de cet article 27288
  

TOUS LES MEDIAS SONT-ILS DE DROITE ? Du journalisme par temps d’élection
par Mathias Reymond et Grégory Rzepski pour Acrimed - Couverture de Mat Colloghan Tous les médias sont-ils de droite ? Évidemment, non. Du moins si l’on s’en tient aux orientations politiques qu’ils affichent. Mais justement, qu’ils prescrivent des opinions ou se portent garants du consensus, les médias dominants non seulement se comportent en gardiens du statu quo, mais accentuent les tendances les plus négatives inscrites, plus ou moins en pointillé, dans le mécanisme même de l’élection. Ce sont (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Moins vous êtes, plus vous avez... Ainsi, toutes les passions et toutes les activités sont englouties dans la cupidité.

Karl Marx

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.