RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Le savoir bidon et l’apparence trompeuse dominent nos écoles.

Personne ne peut faire "beet" plus haut que Benghebrit

Depuis vingt ans une coterie, pour ne pas dire une clique, impose une méthode d'enseignement sans référence dans le monde et très dangereuse pour le pays et les familles. Pour cette clique dirigée par Benzaghou ou Benghebrit l’école algérienne est en bonne santé et brille comme une étoile dans un ciel grisonnant. La brillance dans un état lamentable et les répercussions de ce sombre état des lieux vont bien au-delà de la faiblesse du niveau des élèves. Les grèves répétées et les manifestations rétablies sur la tête butée de Nouria sont une image réelle de notre réussite dans l’éducation.

L’opportunisme efface les remords chez nos responsables et justifie l’existence virtuelle d’un savoir dans le monde des flatteurs. Les faux éducateurs détruisent les âmes et débouclent les consciences de nos enfants dans le temple du savoir. Que faire face à la décadence du système éducatif péjorativement nommé ghebritien ? C’est ainsi qu’un enseignant de Tlemcen présente son constat.

Dans un monologue honteux, il parle à Benghebrit et l’évalue face au miroir. La ministre de l’Education, Nouria Benghabrit-Remaoun est née le 5 mars 1952 à Oujda (Maroc), comme tant d’autres. Elle est sociologue de formation. Elle a fait ses études à l’université d’Oran. Elle parle un français parfait. Elle bégaie en arabe dialectale. Elle parle difficilement l’arabe classique et ignore complètement la langue de Shakespeare. Elle publie de beaux articles dans les revues africaines. C’est à travers sa dance tlemcenienne en rond et sur un sol trop glissant, un sol qui use ses sandales de marque française, qu’on comprend pourquoi les ministres de l’enseignement n’y comprennent pas grand-chose et que leurs appréciations et rapports sont souvent truffés d’erreurs et de contradiction.

Il se contemple dans le passé et découvre que les connaissances acquises à l’école algérienne ne lui donnent plus une valeur dans un monde à l’envers. A défaut de titres glorieux dans des batailles imaginaires, le titre d’enseignant lui convient sur-mesure. Il l’accepte et le trouve haut et honorant. Il protège sa dignité d’une toile d’araignée et salue malgré lui une école trop fragile pour une poignée de dinars dans sa poche mal cousue. Dans sa tête bien faite les plus belles défenses pour son savoir et sa la liberté sont sa bonté et son pardon. Pour ce pauvre enseignant, le chemin vers la bonne école est l’un des plus tortueux et plus bourbeux dans la vie quotidienne. Poussière et oubli cachent ses compétences dans l’anarchie ghebritienne qui règne à tous le niveau de l’éducation. Il souffre dans le silence et accepte ce métier de malheur. En plus clair, enseigner n’est plus le métier le plus noble dans le royaume ghebritien. La poussière et l’oublie s’accumulent dans le temps et les évènements un peu drôles justifient sa raison d’être dans le royaume Nouria. La réalité est difficile à accepter quand on fait face au miroir. Derrière ce miroir, il découvre que des dieux mortels placent l’ignorance au plus haut niveau de l’échelle de l’éducation pour blanchir les ombres de leurs vices et cacher leurs défauts.

Ecoutons maintenant un directeur d’école primaire parler des réformes : "Le ministère de l’Education privilégie l’approche par compétences depuis quelques années. Je pense que ça a eu le mérite de nous connecter aux innovations internationales car le système éducatif algérien s’était sclérosé. La difficulté est l’acceptation des enseignants des nouvelles orientations. Pour certaines disciplines, les esprits sont plus ouverts et de nouveaux manuels et méthodes pédagogiques peuvent se développer. Mais, pour d’autres disciplines, les enseignants restent attachés au passé et à ce qu’ils ont toujours fait. D’une certaine manière, je pense qu’ils feront plus de dégâts pédagogiques si on les oblige à changer pour l’approche par compétences. Quand on a une formation fragile et superficielle, il est plus sage de ne pas s’aventurer sur de nouveaux chemins que l’on ne maîtrise pas. C’est ce que je pense à partir de mon expérience dans le terrain (Référence : T. Lauwerier & A. Akkari Université de Genève ( 2013))

Je continue mon analyse par un évènement un peu bizarre qui illustre la conscience de nos dits responsables. En visite de travail, le wali d’Alger fut roulé à l’italienne. Les responsables de l’éducation, qui entourent Nouria, lui ont présenté des enseignants acteurs. Une fois la scène théâtrale devant le wali terminée, ils disparaissent. C’est une scène éducative hollywoodienne jouée par des enseignants fantômes dans le théâtre de Nouria. Cette réalité très amère nous oblige de dire "Personne ne peut faire "beet" plus haut que Benghebrit".

Dans les pays qui se respectent, un ministre de l’enseignement doit être du domaine et doit exercer la fonction d’inspecteur d’académie pendant une période de cinq ans au minimum. Faute de démocratie et de transparence dans les nominations des hauts responsables, le miracle devient réalité dans le pays des merveilles. Benchetrit ne peut pas faire une exception à la règle. Elle a fait partie de la commission dite Benzaghou, chargée en 2001 de proposer un rapport visant à réformer le secteur de l’éducation en Algérie. Accident ou calcul, treize ans après elle se trouve à la tête du ministère le plus sensible en Algérie. Une fois ministre, elle reconnait que la commission Benzaghou n’a pas fait un travail sérieux.

Si la décrépitude éducationnelle est fatale, nous ne devons pas dire nous avons loupé l’excellence de justesse. Nos pertes légendaires dans le souk des connaissances s’affirment en gains dans la superette de l’ignorance. Les négociations entre le perdant et le demi-gagnant continuent et les gamins dans nos écoles sinistrées crient faillite et secours. Pis encore, au cœur des fléaux les plus graves dans nos écoles ghebritiennes – telles les violences, la drogue, l’autodestruction des cerveaux jeunes – se découvre une nouvelle arrogance intellectuelle. Une arrogance qui célèbre l’échec et chante la décadence pour exprimer notre grande réussite dans nos écoles. La nouvelle arrogance intellectuelle justifie bien les paroles de Lwennas Maṭub : "Mon fils je ne te garantis pas, le savoir et la paix, dans un pays qui dévore les siens". A la manière de ce chanteur je dirai : "Le savoir et la paix ne sont pas garantis dans un pays qui méprise ses intellects."

Aucune règle n’est assez droite pour tirer un grand trait au plus bas de la liste des gens qui sabotent l’école algérienne au nom des reformes. Notre système éducatif a fait un grand pas en arrière depuis la légende de notre oncle dans son l’école fondamentale. Entre le système Bouzidien et le système Ghebritien nos enfants vadrouillent. Dans cette balade éducative, certains politiciens ont arabisé l’école pour satisfaire leur désire politique et arriver au poste convoité. Une fois au poste, ils chantent dans la langue coloniale les plaisirs du grand maitre qui leur donne des ordres du quai d’Orsay.

En conclusion : ce constat est le résultat accablant que font les spécialistes de l’éducation. Des spécialistes marginalisés pour une seule raison : avoir dénoncé les saboteurs et les corrompus éducateurs qui gèrent le savoir. Ils regardent de loin les dégâts dans une école gérée dans la confusion et l’arbitraire. Ces spécialistes pensent que savoir Lire, Ecrire, Compter ou Calculer dans un lycée n’est pas une urgence pour des responsables de l’éducation qui brillent par leur incompétence. Depuis vingt ans une coterie, pour ne pas dire une clique, impose une méthode d’enseignement sans référence dans le monde et très dangereuse pour le pays et les familles. Pour cette clique dirigée par Benzaghou ou Benghebrit l’école algérienne est en bonne santé et brille comme une étoile dans un ciel grisonnant. La brillance dans un état lamentable et les répercussions de ce sombre état des lieux vont bien au-delà de la faiblesse du niveau des élèves. Les grèves répétées et les manifestations rétablies sur la tête butée de Nouria sont une image réelle de notre réussite dans l’éducation.

»» http://www.lematindz.net/news/16625-personne-ne-peut-faire-beet-plus-h...
URL de cet article 28029
  

Même Thème
En conscience je refuse d’obéir. Résistance pédagogique pour l’avenir de l’école, Alain Refalo
Alain REFALO
Le manifeste des enseignants désobéisseurs : un ouvrage qui dénonce la déconstruction de l’école de la République. « Car d’autres enseignants (…) ont décidé de relever ce défi de la lutte contre la déconstruction de l’école publique. Ils sont entrés en résistance, sans se payer de mots inutiles. Une résistance radicale, mais responsable. Une résistance transparente et assumée. Pour que le dernier mot de l’histoire n’ait pas la couleur de la désespérance. » Des îlots de résistance - 164, rue du Faubourg (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le capitalisme mondial commence à ressembler à la fin d’une partie de Monopoly.

Caitlin Johnstone

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.