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Pourquoi je voterai Front de Gauche.

Régis Debray, Didier Daeninck, Patrick Chamoiseau, Ariane Ascaride, Robert Guédiguian, Bernard Cassen, Ignacio Ramonet, Charb, Edmonde Charles-Roux, Janette Habel, Jacques Nikonoff, Georges Séguy, Jean Ziegler, et des centaines d’autres (sans oublier Christian Piquet de la LCR/NPA) appellent à voter Front de Gauche.

On trouvera dans le passé de ces citoyens, dans un de leurs articles, une de leurs déclarations, matière à heurter la pureté révolutionnaire et l’exigence d’infaillibilité dans la clairvoyance politique.

L’intégriste religieux et politique n’épouse que des vierges. S’il en manque, il préfère l’onanisme qui préserve sa pureté et n’affecte son intégrité qu’au niveau de l’acuité auditive.

C’est l’apanage des puceaux de n’avoir jamais mal fait l’amour et quiconque a un jour participé à une révolution, à la gestion d’une commune, d’un pays s’est exposé à l’erreur, à la faute, au compromis, voire à la compromission. Elu municipal, ancien militant du PCF, ancien secrétaire d’une section syndicale, je suis de ceux dont les mains sont maculées de cambouis.

« Quoi je me suis trompé cent mille fois de route » écrit un Aragon qui ajoute, trop optimiste : « On sourira de nous pour notre dévouement » alors que ce n’est pas le sourire qui prévaut mais trop souvent l’injure.

« On sourira de nous pour le meilleur de l’âme
On sourira de nous d’avoir aimé la flamme
Au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment
Et comme il est facile après coup de conclure
Contre la main brûlée en voyant sa brûlure.
 »

Je suis de la confrérie de ceux qui se sont trompés au moins deux fois sur trois puisque, au gré de mes désarrois passés j’ai soutenu Bové, Besancenot, Buffet.

Eh bien j’ai donc perdu ma vie et mes chaussures
Je suis dans le fossé je compte mes blessures.

Oublions Bové, disqualifié par son indigne mensonge sur sa fausse expulsion de Cuba (le tacle de l’ambitieux contre un petit pays étranglé par le mastodonte US.) et par son ralliement à une figure libérale qui fit campagne pour le oui au TCE.

Reste la gauche, la vraie, celle qui sait que le PS est au centre. Nous y voyons des frères d’armes qui devraient avancer au coude à coude, heureux d’être ensemble, s’enrichissant les uns les autres, attentifs à ce que les autres portent en eux de respectable et de novateur. Au risque de choquer les gardiens du Temple Révolutionnaire, j’ajoute que je vois des frères dans certains militants du PS, qui aspirent à ce que veut la vraie gauche, militants qui se fourvoient mais n’en sont pas pour autant méprisables.

Nous allons tous mourir avant de voir arriver quelque chose de grand, de beau, de juste, d’enthousiasmant dans ce pays si l’on persiste à confondre l’union et la fusion, le programme et la Bible, l’autre et l’intrus, le contradicteur et l’ennemi.

On observe en Amérique latine une montée des luttes victorieuses : un peu, beaucoup ou passionnément, mais jamais par des assauts à front de taureau et toujours par des épaulements fraternels surmontant les diversités.

Ici aussi, nous avons avant tout besoin d’être ensemble.

C’est pour contribuer à faire comprendre cette nécessité que je voterai Front de Gauche le 7 juin.

Maxime Vivas, écrivain.

COMMENTAIRES  

31/05/2009 13:19 par Sierra

Les sondages, on en fait ce qu’on veux, cependant, tous s’accordent pour donner le même score au NPA et au FdG, les trotskistes de feu la LCR - qui n’osent même plus s’intituler communiste - seraient bien inspiré de se remettre en question et de revoir leur stratégie de division pour faire cavalier seul au sein de la vraie gauche.

31/05/2009 14:09 par Anonyme

On aurait pu espérer un "pourquoi je ne voterai pas" mais non.
Acceptation de la "démocratie" représentative bourgeoise, et éloge de la social-démocratie...

"Garder son indépendance est devneu primordial frérot !
Social-démocratie de merde, ne touche pas à mes idéaux !"
dit un rapeur du nom de Skalpel (de la k-bine).

31/05/2009 16:13 par Fethi

Moi je voterais Dieudonné.

31/05/2009 16:59 par André Chenet

Un article intéressant, dans ce sens qu’il nous faut sortir absolument des divisions sordides d’une gauche où opportunismes et ferveurs humanistes bien réelles s’entrechoquent et se déchirent dans les coulisses sans jamais aboutir à une "union sacrée" à travers un projet a minima dont le socle serait la création nécessaire d’une VIème république. Cependant, les vers d’Aragon cités sentent le renfermé, la facilité et la démagogie. L’Aragon au service d’un stalinisme nauséabond, un Aragon qui avait déjà renié pour les beaux yeux d’Elsa, "la liberté libre" chère aux surréalistes. Cet Aragon poussif fut déjà dénoncé, avec quelques autres, par Benjamin Perret dans "Le déshonneur des poètes".
Une autre chose encore : la position du NPA n’est pas évoquée dans cet article, ce qui est pour le moins paradoxal. N’oublions pas que J.L. Mélenchon a bien tardé avant de s’extirper des griffes du PS.
Sur le fond, une décision doit être prise en urgence avant de renverser, de gré ou de force, le régime impulsé par notre roitelet pro-américain. Salut&Fraternité.

31/05/2009 20:30 par duperrier

Moi je voterai Dieudonné Pour la liberté de paroles contre ces Messieurs de Gauche extréme Gauche =Communiste =Droite qui empêchent le Travail en refusant des Salles comme si les Salles des Mairies étaient leur Propriété ,ces aux Français/es de refuser d"aller au spectacle de Dieudonné Comme avec Mr bruno Golnisch un trés bon Professeur Marié à une etrangére lui refuser de faire ses Cours pour moi ça s’appelle une Dictature ,Et ces Messieursla mano dans la mano se sont votés une loi Si ces Messieurs ne sont pas élus/es ils/elles toucheront 60 mois de salaires c’est-a dire 5 ans nous aurons plus de 1000 elus/es a payer MOTUS tous d’accord pour les coup fourrés

31/05/2009 22:35 par legrandsoir

Ah Monique, on commençait à se demander où diable étiez-vous passée...

31/05/2009 22:36 par Robin

n’oubliez pas la liste Europe décroissance !

31/05/2009 23:06 par Kolia

Gardien du temple révolutionnaire, puceau et onaniste, je suis membre du NPA.

Et j’assume parfaitement le fait de ne pas faire alliance avec ceux qui nous injurient depuis le début de la campagne, à chaque occasion possible, qui font volontairement planer le doute en disant qu’il y a "des membres du NPA d’Olivier Besancenot" dans leurs tracts, banderoles, discours...

J’assume aussi le fait de ne pas participer au "coup électoral" qui consiste à utiliser la gauche de la gauche, le non au TCE pour faire un score maximal et retourner dans le giron du social-libéralisme sauce PS avec plus de poids, donc plus d’élus. Toujours dans le but de conserver l’appareil du PCF dans le formol le plus longtemps possible.

Et j’assume ma non-participation à un cartel électoral aux objectifs affichés mensongers, et j’assume de ne pas susciter l’espoir des gens pour mieux le trahir ensuite.

Je crois savoir faire la différence entre jouer le jeu de la politique et faire le jeu de la politique, entre faire un compromis et se compromettre. Dire qu’on a mes les mains dans le cambouis du jeu politicien c’est essayer de justifier ses trahisons passées.

J’ajoute que je sais aussi faire la différence entre des militants du PS ou du PC qui peuvent être parfaitement respectable, et leurs directions. Mais ça change pas grande chose de ma vision de leurs partis respectifs.

Tout ça pour dire que ; puceau onaniste gardien du temple sacré ; j’voterais NPA, et j’le vis bien.

Salut !

01/06/2009 02:57 par Vania

A Kolia,Ne prennez pas les commentaires de façon personnelle.Soyez logique : l’ennemi COMMUN est le gouvernement Sarkosy et le capitalisme-prédateur. Vous proposez la DIVISION,ce qui aura comme conséquence directe de perdre toute possibilité d’ingérence et de participation pour au moins gagner des espaces (Sans trahir l’objectif final de changer de société, bien entendu). Avec votre tactique de DIVISION,on ne gagne Rien !! : seulement la possibilité d’être des OBSERVATEURS PASSIFS face à la catastrophe.Malheuresement vous vous trompez d’ENNEMI !
Amitiés

01/06/2009 04:59 par Jean-Michel Hureau

Merci Maxime pour l’acuité de ta réflexion.
Elle est en accord avec tes écrits passés, quoiqu’en disent quelques détracteurs sur ce site et ailleurs, Bellaciao en tête, où je suis interdit de parole.
¡Adelante Compañero !
¡Hasta siempre !
JMH

01/06/2009 11:13 par Simone Le Baron

Pourquoi ne pas dire tout simplement que si l’on choisit de voter Front de gauche, c’est pour Jean-Luc Mélenchon ? Il est le plus crédible, le plus intelligent de tous les gens de gauche. Nous savons parfaitement qu’aujourd’hui nous ne votons pas pour des idées mais pour des personnes, ne soyons pas hypocrites.
Personnellement, je suis pour la disparition de l’Union européenne fondée uniquement sur l’économie (les plus riches d’un côté les plus pauvres de l’autres comme toujours). Il n’existe aucun point commun entre la Slovaquie et l’Angleterre par exemple, aucun. Pourquoi vouloir nous mettre tous dans le même sac ? La mentalité, l’histoire, le mode de vie, le coût de la vie : tout nous différencie. L’Union européenne n’arrange qu’une poignée d’élus qui empochent un salaire plus que confortable en faisant semblant de s’intéresser à nos problèmes. On nous fait croire que c’est pour éviter la guerre alors que nous ne nous supportons pas les uns les autres.
La seule façon d’obtenir un semblant de paix serait de morceler la vieille Europe en régions autonomes, un peu comme la Suisse et ses cantons. Un exemple : Côte d’Azur, Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes, Piémont, Ligurie. Même histoire, même dialecte, même mode vie. Ce serait la région ALPES.
La gauche et la droite n’ont jamais résolu les problèmes des individus. Je veux dire ceux qu’un individu rencontre du matin au lever jusqu’au soir au coucher. C’est bien de cela qu’il s’agit. Plus nous sommes nombreux et plus les problèmes le sont aussi.
L’Europe est un leurre de plus. L’idéal serait que personne ne vote pour tout remettre en question : la parole au peuple !! Mais çà n’arrivera jamais car les bonnes choses, on y pense toujours une fois qu’il est trop tard.

01/06/2009 12:22 par Matrix

L’écologie est la grande oubliée du front de gauche voilà pourquoi je ne voterai pas pour lui.

01/06/2009 12:48 par Lisa

Chaque fois, que l’on objecte aux militants du NPA que l’alliance de tous dans un front de gauche n’est pas un coup électoral, mais une façon de créer une dynamique qui éviterait de retomber dans les erreurs passées et qui permettrait de se présenter en position de force face à la sociale démocratie ,nous avons toujours droit comme seule et unique réponse un procès d’intention quant aux alliances avec la sociale démocratie,éventuellement accompagné de quelques petits exemples de compromissions locales, qui leur permettent d’affirmer haut et fort leurs certitudes. Jamais l’amorce d’un début de réflexion quant à la possibilité de faire avancer la lutte contre le libéralisme par les urnes.Un intervenant plus haut se dit heureux d’être onaniste et fier de l’être, eh bien , il risque de se masturber encore lontemps en attendant le grand soir ,sans connaître les plaisirs du rapport avec l’autre. En tous cas si j’étais alcoolique et que je voulais me désintoxiquer, je n’irais pas consulter un médecin du NPA, car j’aurais pour seule réponse " qui a bu boira"

01/06/2009 12:50 par Lionel

Avant de dire que l’écologie n’est pas dans le programme du Front de Gauche lisez-le SVP ! A moins que le Grenelle de l’environnement ne vous satisfasse ??

01/06/2009 14:13 par Sébastien

Je considérait les militants de la ligue comme des camarades et ceux du Npa à ce jour également mais je suis en désaccord profond sur cette logique isolationniste de la direction et ce coté " c’ est nous qui détenons la vérité !!!" m’ irrite au plus haut point. je n’ admet pas non plus que le Npa se dise anti capitaliste mais ne parle jamais de construction du socialisme....je ne suis même plus sur que ce soit leur but....Je suis communiste non encarté militant "orphelin" car en rupture avec un pcf trop mou du bulbe à mon gout et compromis avec le ps...Mais je me veux réaliste et un changement par les urnes ne se fera que dans l’ union (ce qui défendent le contraire sont des naifs ou des menteurs a mon avis) et le front de gauche avec le Pg peut représenter une chance en créant une dynamique qu’ il faut considérer à moyen et long terme en pensant aux prochaines échéances.
Il faut s’ unir sur un socle ferme et sans concessions Laicité,nationalisations,contrôle citoyen,éducation populaire,service public fort et échanges solidaires internationaux,soutient à Cuba,Vénézuela,bolivie et tous les autres de l’ alternative bolivarienne...soutient à la palestine et encouragement aux luttes sociales nationales et européennes pour une construction socialiste et non libérales.....ça prendra du temps mais j’ y crois...nos ennemis ne se laisseront pas faire !!! mais doivent bien rire aujourd’ hui de nos prises de becs intestines.Alors oui comme Maxime je voterai front de gauche en considérant l’ intérêt général supérieur à mes réticences et le mouvement dépendra aussi de l’ implication de chacun sans déléguer et croire au messie.
Venceremos

Sébastien

01/06/2009 15:48 par Kolia

@ Lisa :

Merci de rajouter une couche sur l’onanisme dont accuse l’auteur de l’article les militants du NPA. Toujours dans le débat, l’opinion etc. Enfin bref.

Je ne crois pas et je suis pas le seul à ne pas croire qu’on peut créer des dynamiques avec des composantes complètement dépendantes, sous perfusions électorales du PS. Il ne s’agit même pas d’exemples locaux, ni même d’un procès d’intention. Le PCF co-dirige avec le PS 20 régions sur 22, des dizaines et des dizaines de municipalités, et il se plie à sa politique. L’exemple des municipales de Perpignan est sur ce point très éloquent. Et c’est une erreur de croire qu’on peut "créer une dynamique" et changer la bureaucratie d’un appareil qui se bat pour sa survie institutionnelle et qui n’a pas d’autres objectifs que de garder ses positions.

Vouloir créer un Die Linke à la française ou une coalition gouvernementale ’démocrate’ comme en Italie c’est faire preuve d’une ignorance des faits et des rapports de forces politiques. Un "Die Linke" à la française est voué à remettre en place des rapports de force entre une aile gauche et une aile droite d’une gauche co-dépendante, comme ça a pu être le cas en France dans les années 80. Avec les résultats qu’on connaît par ailleurs. Il ne s’agit, encore une fois, que d’instrumentaliser tout ce qui est possible d’être utilisé (l’unité, la gauche, "tourner la page du capitalisme"...) avec un certain opportunisme, au service d’un électoralisme toujours plus hypocrite.

Libre à toi de penser ce que tu veux, mais je marcherais jamais dans ce genre de combines foireuses.

01/06/2009 16:02 par legrandsoir
Merci à tous d’essayer de maintenir un ton constructif.

Parce qu’un jour vous serez tous dans le même bateau.

Que ce dernier soit encore en train de flotter ou au fond de l’eau.

Le Grand Soir

Postface :

- j’t’avais pourtant dit de ne publier aucun article sur les élections sur Le Grand Soir, encore moins des appels à voter pour un tel ou untel !

- Oh toi le vieux stal, ta gueule.

- Connard de gauchiste, va.

- Répète si t’es un homme...

- Approche un peu pour voir...

01/06/2009 17:50 par Fald

D’abord salut à Jean Michel Hureau, que je ne connais pas, mais qui est comme moi interdit sur Bellaciao. Ca crée des liens ! Mais qui ne l’est pas parmi ceux qui osent vraiment se servir de leur tête et qui ont un jour déplu à « La Louve » ou à « Dr Furioso » ?

Moi, j’y suis interdit pour un article de fin 2008 qui démontrait, comportement des politiques et des médias à l’appui, que les patrons veulent voir disparaître un parti et un seul : le parti communiste. Parti que j’ai pourtant quitté en 1999, car sa participation au gouvernement Jospin et la composition de sa liste européenne me débectaient.

Et je déplorais dans cet article l’aide apportée aux dits patrons par l’encéphalogramme plat de Hue et de Buffet, autant que par l’action de ceux que j’appelais des « amuseurs de galerie », c.a.d. Besancenot, Laguiller et succeseure, Bové, etc.

J’ajoutais que, devant le flou des discours actuels à gauche de la gauche, le seul critère fiable était justement le comportement du camp d’en face.

Et que nous dit-il, le camp d’en face ? En 2002, il appelait ouvertement à voter Laguiller contre Hue. En 2007, il présentait Bové comme le représentant légitime des groupes antilibéraux et Buffet comme « auto-désignée » (cf. une émission d’Arlette Chabot), cela malgré le vote groupes en question. Actuellement, quand il parle des opposants à la politique actuelle de l’UE, il parle de Le Pen, comme par hasard, de Besancenot, bien sûr, et des autres seulement s’il reste du temps.

Dans le présent forum, on reproche au PC ses alliances. C’est vrai qu’elles me posent problème. Mais pas dans leur principe : sauf à vouloir revenir au monolithisme stalinien, il est normal que la gauche soit diverse, et même si on réussissait le socialisme en France, il serait bon que diverses opinions sur son gouvernement s’expriment dans des partis différents, mais capables de s’allier tantôt sur l’essentiel, tantôt sur des questions ponctuelles.

Non. Le vrai problème, c’est la sincérité des dites alliances. Et là , le PCF devrait être plus regardant. Car c’est toujours lui qui se fait avoir.

On l’a vu avec le PS de puis la fin des années 70. Et Mélanchon a beau être en rupture avec lui, il ne m’inspire qu’à moitié confiance. Le peu de fois que j’entends parler du Front de Gauche à la radio ou à la télé, c’est de plus en plus avec une référence au seul Mélanchon. Et je n’ai pas l’impression que cela lui déplaise.

De même j’ai peur quand je vois le groupe Verts-PC à l’Assemblée Nationale. Mamère semble trouver normal d’être le seul interviewé pour parler en son nom, et vu son passé, je suis surpris qu’il ait déjà tenu deux ans sans magouille majeure contre ses « partenaires » communistes. Et je ne le vois pas tenir cinq ans.

D’une manière générale, du haut en bas des partis, du sommet des appareils au simple électeur, l’anticommunisme est tellement ancré dans la population que je ne vois pas d’alliance fiable pour le PCF.

La preuve en 2008 par Montreuil, le Havre et Calais. A Montreuil, Voynet reçoit le soutien de l’UMP dès le premier tour et au second, elle recueille des voix qui vont de Besancenot à Le Pen, de Laguiller à Mégret. C’est ainsi ! C’est la « gauche » du même électorat qui s’est abstenue au profit de l’UMP pour empêcher des communistes de reprendre la mairie du Havre et de garder celle de Calais.

Ces trois exemples ne sont que les plus connus de ce qui se passe en tout temps et en tout lieu.

Alors, c’est bien beau de critiquer la politique d’alliance du PCF, et c’est vrai que je la critique aussi, et c’est tout aussi facile de traiter de sectaires ceux qui la refusent.

Pourquoi est-ce que ça a l’air plus difficile de dénoncer ceux qui, parmi les alliés les plus naturels du PCF, sont incapables de respecter leur parole, voire leur signature ?

Et pourquoi le salariat, environ 85% de population française, est-il incapable de s’en apercevoir ?

Je suis allé au PCF en 1976 quand il a su dire « oui, on été staliniens et on a eu tort ». Je ne peut pas aller à un NPA, incapable de dire « Oui, la LCR, c’est 40 ans de magouille anticommuniste, et on a eu tort ».

Je ne reviendrai pas au PCF. Autant parce que sa direction me déplait que par pessimisme. Car pour militer, il faut espérer.

Mais je continue de voter PCF, même en négatif, en écoutant le patronat, qui est trop content de le voir disparaître.

Et cette fois, je voterai Front de Gauche. Toujours sans enthousiasme, mais parce que le camp d’en face n’en veut à aucun prix.

Et je sens que je vais encore me faire engueuler sur Grand Soir. Ce qui ne risque plus de m’arriver su Bellaciao, puisque tout ce qui vient de mon ordi y est poubellisé avant même d’arriver.

01/06/2009 19:04 par Anonyme

Comme Simone, je trouve aussi que Jean-Luc Mélenchon passe bien : j’ai assisté à l’un de ses meetings sans grande conviction (parce que c’est une figure politique que je ne connaissais pas vraiment, étant de Région Parisienne), et j’ai été vraiment très surprise de le voir si bon, impression partagée par les gens de la salle enthousiastes. En interview pareil, il argumente bien, est carré, il est 1000 fois meilleur que Besancenot, les autres ténors de gôche et les bécasses de l’infâme PS. Sur certains sujets, comme le Tibet, RSF, l’OTAN ou l’Amérique Latine, il est l’une des très rares personnalités politique de France à n’avoir pas recraché le discours dominant. JLM a un truc que n’a pas un Patrick Le Hyaric par exemple, et le fait qu’il ait voté NON au référendum européen de 2005 le rend crédible.

Moi aussi, comme Fald, je me demande quand même pourquoi il est resté 30 ans au PS : Zemmour lui avait objecté qu’en 2005, comme il avait été à contre courant de sa direction, c’est là qu’il aurait du être audacieux et casser le PS.

Pourquoi est-ce que ça a l’air plus difficile de dénoncer ceux qui, parmi les alliés les plus naturels du PCF, sont incapables de respecter leur parole, voire leur signature ?
Et pourquoi le salariat, environ 85% de population française, est-il incapable de s’en apercevoir ?

Je te rejoins à 100 % sur ça : moi aussi les compromis du PC qui vit sous perfusion PS m’ont gênée, mais faudrait aussi penser à faire le procès à l’envers. On a beau ici crier la validité de l’hypothèse communiste (pour reprendre le mot de Badiou), à avoir tous les arguments pour ça, et défendre Cuba envers et contre tous, il n’empêche que rien que le mot "communiste" est connoté péjorativement, même en pleine débâcle du libéralisme ! On se rend compte à quel point la lobotomisation est avancée.

Après moult hésitations, je voterai FdG. De toute façon, la médiatisation de Besancenot m’agace, et il est beaucoup moins solide que JLM devant ses opposants quand il s’agit de défendre ses idées. Un éventuel duel Sarko/JLM, Méluche prend l’avantage sans problème (alors que Besancenot non).

01/06/2009 19:06 par marjo

Merci Maxime pour ton texte qui a le mérite de dire sans détour ce qu’est l’engagement politique véritable !
Pas celui rêvé , celui de l’adolescent attardé si j’ose dire ,mais celui de la réalité du terrain qui rassemble des êtres humains différents donc des sensibilités diverses mais prêts à travailler ensemble sur un projet clairement à gauche pour barrer la route aux politiques de casse à l’oeuvre actuellement.
Biensûr que nous risquons de nous planter mais avons nous vraiment le choix ?
Beaucoup commencent à comprendre que tout le monde a droit à l’erreur en politique à condition de le reconnaitre et d’en tirer des conclusions pour aller de l’avant , se masturber l’esprit sans cesse sur le passé empêche ,par contre ,toute avancée .
Sous prétexte que certaines alliances n’ont pas été des plus fameuses, nous saurions donc aujourd’hui condamnés à la division ?

Or la division nous condamne à la protestation et la minorité .
Que ceux qui ne souhaitent pas prendre de responsabilités et se contentent de s’appeler par la négative :"Anti...." , car certainement proposer, construire , rassembler est beaucoup plus difficile et risqué ...alors que ceux là assument clairement leurs positions et arrêtent de trouver des prétextes et de tergiverser !
Il y a urgence !!!!!!!!

D’une interdite du site Bellaciao comme beaucoup ici ...voilà ou mènent les dérives sectaires et l’entre-soi ! Encore un argument pour faire grandir le Front de Gauche : du débat et de la diversité pour s’enrichir mutuellement !

PS : Pitié à ceux qui s’apprêtent à voter Dieudonné , ne tombez pas ds ce panneau , Dieudonné est instrumentalisé par la droite et l’extrême droite qui est elle même née du colonialisme Français !

Pitié aussi à ceux qui racontent n’importe quoi , j’ai lu dans un post que le Front de Gauche ne s’occupe pas d’écologie ...je vous renvoie au site du Front de Gauche car apparemment vous êtes trés mal renseigné !http://www.frontdegauche.eu/

01/06/2009 21:47 par Maxime Vivas

J’évite en général de me mêler des polémiques qui divisent la gauche. Quand la vraie gauche s’est déchirée en essayant de dégager une candidature commune pour les présidentielles, je n’ai pas écrit une ligne, hormis pour révéler la supercherie de Bové qui peaufinait son image de héros en inventant son expulsion de Cuba.

Depuis la préparation des européennes, je ne suis guère intervenu sur Internet, même quand j’ai vu des bloggeurs affichant leur désir de changer la vie, traiter les communistes d’aujourd’hui et d’hier de staliniens, ce qui condamne de facto toute espèce d’alliance future.

Le samedi 30 mai, j’ai écrit un court texte où je prenais position pour le 7 juin, tout en appelant à dépasser la division. Je l’ai envoyé au Grand Soir qui l’a publié sans tarder et à Bellaciao qui l’a publié un peu plus tard. Il a été repris ensuite sur une quinzaine d’autres sites.

Sur Bellaciao, 17 commentaires sont parus, dont plusieurs étaient faits d’attaques ad hominen. J’ai pensé que les insultes devaient trouver une réponse sur un autre ton. Je l’ai donc écrite et envoyée à Bellaciao qui l’a publiée. La voici :

« Tout ce que j’ai voulu dire dans mon article « Pourquoi je voterai (sans « s », SVP) pour le Front de Gauche » est corroboré par plusieurs commentaires qu’il a suscités.

Ainsi, l’union à gauche ne se fait pas (et c’est un vrai drame politique), non pas parce que des désaccords (réels mais utilisés en prétextes) la rendent impossible, mais parce que des partenaires sont entachés d’un péché originel indélébile. Il n’y a pas à sortir de là , nous disent l’agneau innocent qui vient de naître et la blanche colombe. Les tares historiques ne peuvent être levées que par la dissolution, le suicide des coupables. L’union se fera alors, mais les partenaires pollués ayant disparus, ce sera une union hermaphrodite.

Les plus modérés de mes contradicteurs disent leur « déception » à me lire, exprimant implicitement que le choix du vote Front de Gauche n’est pas un choix « autre » que le leur, mais une faute qui disqualifie et qui justifie qu’on porte un jugement négatif sur l’électeur qui le revendique (et qui valait mieux que ça, avant).

Enfin, la simple citation d’Aragon déclenche quelques jappements pavloviens d’une infinie étroitesse. A cracher sur une trop haute cible, on reçoit sa propre bave sur le nez. Le procédé de lynchage de cet immense poète serait pertinent s’il s’appliquait pareillement à tous ceux qui ayant pensé, dit, écrit, agi avant nous, avaient par cela même failli au regard de la pensée d’aujourd’hui éclairée par l’Histoire. Dès lors, on brûlerait à peu près tous les livres écrits avant l’année dernière, à commencer par ceux des Grecs (pédophiles), des auteurs qui s’accommodèrent jusqu’à il y a peu de l’absence de droit civique pour les femmes (misogynes), des auteurs qui tolérèrent le colonies ou la peine de mort. Le seul nom de Céline ferait se précipiter des vertueux antiracistes à la FNAC pour la saccager.

Par suite, les rayons étant épurés (c’est-à -dire vides), les bibliothèques redevenant vierges et saines comme le fut Phnom Penh par l’envoi des binoclards dans les champs, une troupe auto-évaluée à 10 000 (soit trois pelés et un tondu) s’élancera hardiment pour défaire l’UMP. Pendant l’assaut, et pour mieux resserrer encore les rangs, il conviendra de vérifier si d’aucuns n’ont pas un jour déjeuné au McDo, lu Mickey ou Télérama, visionné un western, écouté un CD de Johnny, filé une torgnole au gosse, critiqué les AMAP, joué au tiercé, loué un mobil-home, assisté à une corrida et téléphoné au volant.

Oui, je choque, j’allume le brasier où quelques-uns vont m’attacher.

J’arrête là car ni les dialogues de sourds ni les pugilats n’engendrent la clarté. J’ai bien lu ici que j’appelle « à voter bureaucrate et alliance avec le PS », que je suis donc en « position traîtresse », « paillasson », « ridicule » et « honteux » avec mes « mains dans la merde ». Je craignais que vous ayez oublié un argument choc, mais, vérification faite, non, il y est aussi : le nom de Staline ou le qualificatif de stalinien revient 6 fois dans les commentaires.

On s’est tout dit, je crois. On se reverra sur un meilleur terrain. Figurez-vous que je rencontre à présent d’ex partisans de Bové-président qui me fustigèrent naguère avec une pareille hargne et qui, peu rancuniers, me pardonnent de m’avoir injurié quand je leur ai déplu en égratignant l’Infaillible.

Ciao ».

01/06/2009 22:00 par Alex67

Amis staliniens bonsoir, j’ai fini par tout lire tant c’est instructif. Nous autres "trotskystes" sommes des diviseurs, nous sommes sempiternellement tournés vers le passé, nous n’acceptons pas de participer à une dynamique de gauche qui pourrait enfin changer les choses... et, bien sûr, nous sommes des branleurs autistes... C’est assez fascinant de lire tout ça quand on sait que nos camarades du front de gauche s’empresseront de se rabibocher avec le PS dès que les élections auront eu lieu.
Voir cette vidéo de Le Hyarick (à la min 3) :
http://www.dailymotion.com/user/frontdegauche/video/x9ecod_p-le-hyaric-karl-zero-25052009_news

Alors effectivement, certes, les militants NPA sont des parangons de vertu, certes ils n’aiment que ce qui est pur, certains auraient même plus envie de tremper leurs mains dans du sang que dans du cambouis. C’est plus pur.
Car il serait temps de considérer le cambouis en question, celui de la soi disant social démocratie, système dans lequel les pauvres n’ont pas cessé de s’apauvrir depuis 30 ans et les riches de s’enrichir. Et cela parce qu’il y avait des gens qui mettaient les mains dans le cambouis.

Alors excusez nous si nous refusons ce système et si nous n’y envoyons des députés qu’à titre d’observateurs et non dans l’illusoire projet d’y conquérir un quelconque pouvoir. Car en dehors du pouvoir de se faire entuber (chacun ses petites manies sexuelles n’est-ce pas...) il ne nous semble pas possible dans le cadre de ces institutions de changer la donne.

Alors oui, excusez nous de diviser, ce n’est pas pour régner. Excusez nous de rechercher un peu de pureté dans ce monde de bassesse et d’horreur. Excusez nous enfin de croire en la démocratie populaire et non dans ce simulacre de démocratie que représentent les actuelles institutions européennes.

Pour finir. Si le front de gauche avait réellement la volonté de changer les choses à gauche, il n’annoncerait pas que son but est de battre le NPA aux européennes. Son but devrait être de remporter le plus de voix possibles (ce que nombre d’entre nous lui souhaitions encore il y a quelques semaines) pas de battre une autre force de gauche. Nous ne vous jugeons pas sur vos paroles mais sur vos actes, et pour l’instant nous sommes de plus en plus déçus par ce coup de force anti-NPA, qui à terme risque de nous discréditer tous.

Bien à vous.

01/06/2009 22:50 par Alex67

Amis staliniens bonsoir, j’ai fini par tout lire tant c’est instructif. Nous autres "trotskystes" sommes des diviseurs, nous sommes sempiternellement tournés vers le passé, nous n’acceptons pas de participer à une dynamique de gauche qui pourrait enfin changer les choses... et, bien sûr, nous sommes des branleurs autistes... C’est assez fascinant de lire tout ça quand on sait que nos camarades du front de gauche s’empresseront de se rabibocher avec le PS dès que les élections auront eu lieu.
Voir cette vidéo de Le Hyarick (à la min 3) :
http://www.dailymotion.com/user/frontdegauche/video/x9ecod_p-le-hyaric-karl-zero-25052009_news

Alors effectivement, certes, les militants NPA sont des parangons de vertu, certes ils n’aiment que ce qui est pur, certains auraient même plus envie de tremper leurs mains dans du sang que dans du cambouis. C’est plus pur.
Car il serait temps de considérer le cambouis en question, celui de la soi disant social démocratie, système dans lequel les pauvres n’ont pas cessé de s’apauvrir depuis 30 ans et les riches de s’enrichir. Et cela parce qu’il y avait des gens qui mettaient les mains dans le cambouis.

Alors excusez nous si nous refusons ce système et si nous n’y envoyons des députés qu’à titre d’observateurs et non dans l’illusoire projet d’y conquérir un quelconque pouvoir. Car en dehors du pouvoir de se faire entuber (chacun ses petites manies sexuelles n’est-ce pas...) il ne nous semble pas possible dans le cadre de ces institutions de changer la donne.

Alors oui, excusez nous de diviser, ce n’est pas pour régner. Excusez nous de rechercher un peu de pureté dans ce monde de bassesse et d’horreur. Excusez nous enfin de croire en la démocratie populaire et non dans ce simulacre de démocratie que représentent les actuelles institutions européennes.

Pour finir. Si le front de gauche avait réellement la volonté de changer les choses à gauche, il n’annoncerait pas que son but est de battre le NPA aux européennes. Son but devrait être de remporter le plus de voix possibles (ce que nombre d’entre nous lui souhaitions encore il y a quelques semaines) pas de battre une autre force de gauche. Nous ne vous jugeons pas sur vos paroles mais sur vos actes, et pour l’instant nous sommes de plus en plus déçus par ce coup de force anti-NPA, qui à terme risque de nous discréditer tous.

Bien à vous.

02/06/2009 00:02 par (k)G.B.

Bel argumentaire Maxime, et c’est d’ailleurs pour les mêmes raisons que les tiennes, que je voterai NPA.

Mais je sais où sont mes ennemis, et tu n’en fais pas partie. Ni les militants du Front de Gauche d’ailleurs.

Ces différends sont, je l’espère, temporaires.
Un jour l’Union sera possible. Celle qui saura rejeter les politicards professionnels et s’affranchir des socdem.

A bientôt dans les luttes !

02/06/2009 08:13 par Maxime Vivas

Si le front de gauche avait réellement la volonté de changer les choses à gauche, il n’annoncerait pas que son but est de battre le NPA aux européennes. Son but devrait être de remporter le plus de voix possibles (ce que nombre d’entre nous lui souhaitions encore il y a quelques semaines) pas de battre une autre force de gauche

Le but affiché du Front de Gauche depuis le début est de "renverser la table", c’est-à -dire de créer à la gauche du PS (à gauche, quoi) une force capable de réduire ce parti, de rendre l’espoir, de bouleverser le rapport des forces dans les rangs des antilibéraux (anticapitalistes, pour être précis), de créer un schisme dans le PS, d’en arracher les électeurs et adhérents mécontents (et ils sont légion) et de nous mettre en position de force pour négocier les futurs désistements. Car il y en aura, l’arithmétique l’impose, à moins que la vraie gauche ne devienne majoritaire seule, ce qui risque d’arriver quand mes os auront déjà blanchi.

Si l’absence d’unité dans ce combat a pour conséquence annexe de voir le Front de gauche souhaiter dépasser le NPA, c’est peut-être aussi pour envoyer à celui-ci un message pour le futur.

Je vis dans une région où j’ai vu des militants de la LCR siéger au Conseil Régional (socialiste) et je sais où allait et va mon estime.

J’exprime là des idées, pas des haines.
(K)GB l’a compris, comme je le comprends.

02/06/2009 17:27 par Pingouin094

Le NPA me semble tenir un double discours, qui va parfois jusqu’à l’hypocrisie.

Olivier Besancenot a appelé à voter Ségolène Royal pour battre Sarkozy. Mais que des conseillers régionaux communistes votent Ségolène Royal pour battre Rafarin en région Poitou-Charante et voilà une infâme compromission avec la Social-Démocratie.
Mais camarades, s’il ne faut jamais se compromettre avec la Social-Démocratie, s’ils sont "tous pareils", il fallait s’abstenir en 2007 !

Maintenant, le NPA a refusé l’alliance avec le Front de Gauche en 2009 au motif que le PCF refuserait de poursuivre l’alliance en 2010.
J’ai assisté à de nombreux meeting du Front de Gauche et je peux vous dire que tout lem onde souhaite que ça soit la première pierre de quelque chose qui dure.
Alors quand dans 6 mois, le Front de Gauche se reformera pour les régionales, je me demande ce que trouveront à dire les militants du NPA pour refuser d’y aller...
Parcequ’il se reformera, ce ne sera pas un coup électoral. Ce n’est pas pour un coup électoral que moi et de nombreux militants avons dépensé notre sueur sans compter ces derniers mois...

Et même, en faisant des procès d’intention... Mélenchon à quitté le PS en claquant la porte. Vous le voyez sérieusement revenir en 2010 mendier une place ? Non seulement ses anciens camarades lui riront au nez ; mais surtout, c’est parceque Mélenchon a claqué la porte du PS qu’il a rassemblé un parti derrière lui.
Qu’il "revienne à la soupe" au PS et tout son parti l’abandonne, il ne vaut plus rien.
Conclusion : même seulement par opportunisme, il ne fera pas d’alliance avec le PS. Et le PCF sera bien obligé de suivre...

02/06/2009 19:01 par marjo

J’aimerais que Alex67 nous explique clairement le projet du NPA , comment il compte s’y prendre pour changer de société et changer les institutions puisque la voie des urnes ne lui paraît pas la bonne solution.

Car , encore une fois , si la critique du système est la partie la plus aisée , construire une alternative est beaucoup plus difficile . C’est vrai aussi que si c’est cela qui peut permettre d’avancer , ça ne met pas à l’abri de faire des erreurs ...

La LCR puis le NPA maintenant, me semble davantage jouer un rôle de syndicat cherchant le rapport de force que celui d’un parti politique avec des propositions .De ce fait , vous utilisez les élections comme une tribune sans chercher à prendre des responsabilités par rapport auxquelles vous auriez à rendre des comptes .

Pour ma part , je trouve cela trés facile ...appeler votre électorat à voter socialiste puis laisser à ce parti systématiquement tout le pouvoir , je ne vois pas en quoi cela vous avance (à part être systématiquement dans la minorité) , ni en quoi cela affaiblit la social démocratie.La social démocratie s’affaiblira petit à petit quand le peuple décidera qu’elle ne lui apporte plus rien du tout et non parce que le NPA l’a décidé !En attendant , tout ce qui peut être arraché est bon à prendre.

Cherchez vous une majorité à vous tous seuls et prétendez vous seuls détenir toutes les réponses qui permettraient de résoudre tous les problèmes de notre société et de changer le fonctionnement de cette société ? Si c’est cela , on peut attendre encore un certain temps ...et quelle arrogance finalement !

Encore une fois , la politique c’est aussi prendre des risques , essayer et accepter le compromis ...sinon , on s’enferme vite dans le sectarisme et on tourne en rond . Je sais , c’est pas facile et chaque jour, on se pose des questions , on se remet en question mais personnellement , je vois pas d’autres solutions .
(cf le site Bellaciao comme exemple de ce qu’il faut éviter : un enfermement de plus en plus restreint et une exclusion de toutes les différences qui rappelle d’ailleurs les méthodes Stalinienne...)

02/06/2009 19:51 par (k)G.B.

Pingouin94, sauf votre respect, je crois que vous confondez 2 situations dissemblables.

Dans le premier cas, il s’agit d’un appel à faire barrage à Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle. Dans le premier cas, il s’agit d’un appel à se coucher devant un aspirant-député européen ... aux élections européennes.

A ce train là , on ne présenterait plus que 2 listes pseudo-opposées. Un peu comme aux US, d’ailleurs, non ?

02/06/2009 23:47 par carnifex

Les discours du front de gauche et du NPA sont sensiblement différents, et je ne crois pas que ce soit pour passer devant le PS que le front de gauche tient un discours plus modéré. Je pense plutôt que le front de gauche défend les idées qui sont les siennes, lesquelles sont réformistes et non socialistes. Nationalisation ou a fortiori nationalisation sous contrôle ouvrier ne font pas à ma connaissance partie, et je le déplore, du vocabulaire des camarades Le Hyaric ou Buffet. Partisan du socialisme, et convaincu que ce projet peut réunir les suffrages de cette majorité sociale qu’est le prolétariat, je voterai pour la liste qui me semblera la plus proche de cet objectif.

03/06/2009 00:32 par Alex67

Salut Marjo, un jour ma chérie m’a dit : "c’est bien sympathique le NPA, mais on ne peut pas se poser toujours comme antiquelquechose et ne jamais rien proposer de concret".
- Tu veux du concret ? Lui répondis-je. Tiens, prends ce programme et lis-le.
*Yeux écarquillés de ma chère et tendre*
- Oula, c’est long, c’est compliqué, je suis fatiguée...

Moralité : ceux qui passent leur temps à dire que nous n’avons rien à proposer sont précisément ceux qui ne daignent pas examiner nos propositions...

Je sais que c’est déjà rébarbatif de lire le programme de son propre parti alors celui des autres... Mais bizarrement, cette critique selon laquelle le NPA ne propose rien de concret, et qui s’adresse systématiquement aux mêmes, ne repose sur aucune base sérieuse puisque nous avons un programme (radical certes et difficile à mettre en place tant que nous n’avons pas de soutien massif, je le concède). La seule chose, c’est de daigner le lire et d’avoir le courage de vouloir le voir se réaliser en totalité ou en partie (comme bon nombre de mes camarades, je ne suis pas à 100% pour toutes les propositions du NPA, mais à 80% et c’est suffisant).
En outre, nous considérons en premier lieu que c’est au peuple de faire ses propres choix et non à une minorité, certes élue (quoique pas systématiquement) et soumise à la pression du lobbying capitaliste. En effet, il est facile pour les capitalistes de faire pression sur une minorité, par contre c’est impossible d’influencer tout le peuple sans ces intermédiaires fort pratiques somme toute. C’est tout cela que nous critiquons.

Quant à nos contradictions... Nous en avons tous, et nous sommes tous susceptibles d’erreur. Mais ce que nous croyons, c’est que le système actuel favorise bien plus ce genre d’erreur ainsi que la corruption que celui que nous proposons.

Radicalement nous restons des révolutionnaires, avec ce que cela comporte de tragique et d’exaltant.

Truc d’ados attardés ? Certes, mais il me semble qu’il faut voir à quoi nous mènent les soi-disant trucs d’adultes. Destruction de la planète, destruction du tissu social et familial, destruction psychologique des individus les moins bien lotis, destruction physique des plus pauvres...
Tant qu’à choisir, je préfère le truc d’ados attardés.

03/06/2009 08:57 par Cartésien

A Alex67.
Vrai, il est tellement chouette, le programme du NPA, que les gens du Front du Gauche vous ont dit : "Venez avec, ne changez rien. On vous aime assez comme vous êtes pour vous accepter dans le combat pour donner une fessée à l’UMPS".

Et le NPA répondit : " Ah mais non ! abandonnez le vôtre de programme, d’abord".

C’est tout.

03/06/2009 16:25 par marjo

Alex,

Contrairement à ce que tu sembles croire , avant de me permettre d’emmettre quelques réfexions , j’ai eu pas mal de discussions avec des membres ou sympathisants du NPA et j’ai consulté votre site notamment les principes fondateurs .

Outre votre critique du système capitaliste qui occupe une bonne partie de ces principes et avec lequel je suis globalement d’accord , j’ai relevé cette phrase :

"Une domination de classe ne peut pas être éliminée par voie de réformes. Les luttes peuvent permettre de la contenir, de lui arracher des mesures progressistes pour les classes populaires, pas la supprimer. En 1789, la domination de la classe privilégiée de l’Ancien Régime n’a pas été abolie par des réformes. Il a fallu une révolution pour l’éliminer. Il faudra une révolution sociale pour abattre le capitalisme."

Et je peux dire que je ne suis pas d’accord car je pense qu’une domination de classe peut être éliminée par voie de réformes et donc d’élections . Je ne souhaite pas de renversement sanglant car si cela a marché ds certains cas , ça a souvent échoué . Ensuite , rien ne peut garantir que les masses majoritaires se lèveront un jour , je fais donc confiance en la démocratie malgré ses défauts ...après il faut convaincre les gens et cela ne se fera pas du jour au lendemain mais je pense que nous devons en passer par là .

Je crois que cette différence de stratégie est une des différences fondamentales .

03/06/2009 18:32 par Fald

Bien vu Marjo !

La référence à 1789 que tu cites est erronée si on l’applique à la situation actuelle car elle oublie un point important : le Tiers Etat de l’époque avait à sa tête le bourgeoisie, qui a pu envoyer au casse-pipe les paysans et l’embryon de classe ouvrière qui existait alors. On connaît la suite : la confiscation de la révolution par cette bourgeoisie désormais alliée au clergé et aux restes de la noblesse.

Les salariés d’aujourd’hui n’ont personne d’autre qu’eux-mêmes à envoyer se faire tuer. Par contre, le salariat, c.a.d. tous ceux qui sont, ont été, seront ou devraient être salariés, le salariat donc, représente comme je l’ai déjà dit dans les 85% de la population.

C’est pourquoi j’ai déjà défendu sur un autre site l’idée d’un "pouvoir du salariat" comme projet communiste en remplacement de la trop discréditée et à mes yeux périmée "dictature du prolétariat". Mais trop de militants s’y accrochent comme ils s’accrocheraient à la messe en latin s’ils étaient cathos.

Ils oublient ce que dit justement la seule affirmation vraiment définitive du marxisme : rien n’est définitif (ni absolu, ni sacré). La société a quelque peu changé depuis 1848, et il faut avoir la cervelle dans l’état ACTUEL du crâne du grand Karl pour refuser de le voir.

Avec de tels propos, pas étonnant que mon adresse IP soit désormais bloquée sur le site en question.

Mon problème à moi reste entier : comment faire pour qu’une proportion suffisante du salariat se rende compte de ses intérêts réels ?

C’est quand je me pose cette question que le pessimisme l’emporte, l’amertume, le dégoût, au point de dire du plus en plus que j’ai des idées de gauche et des sentiments de droite. Car quand je vois ceux qui auraient le plus besoin de communisme voter pour la droite, souvent extrême, ou pour les différentes variantes de la fraude à l’étiquette de gauche, j’ai envie de les envoyer chier.

Mais contradiction quand tu nous tiens : je viens de recevoir un courrier du secours populaire, et je sens que je vais encore craquer des sous, pour ceux-là même après qui je viens de gueuler.

On ne se refait pas.

Pour en revenir au sujet du présent forum, le problème est bien justement que le salariat n’a pas conscience de sa force, voire de son existence. L’espoir que les idées révolutionnaires fassent une majorité de voix ou un mouvement de masse suffisant pour prendre les bastilles de notre temps est pour le moins lointain.

Ceux qui se drapent dans leur pureté révolutionnaire en attendant le grand soir attendront longtemps, longtemps... (La plupart ont les moyens d’attendre, tant mieux pour eux.)

Ceux qui chantent que la crise va tout faire péter prennent leurs désirs pour des réalités. Vu l’état actuel de la conscience populaire, si ça pète juste pour dire que ça pète, on ira au fascisme. Car les démagogues prendront très vite le dessus.

La seule chose qui fasse un peu avancer les consciences, si on peut encore les faire avancer, c’est de montrer que des changements sont possibles, même partiels. Les luttes, syndicales ou autres, vont dans ce sens. Et une lutte minoritaire peut parfois finir par emporter l’adhésion de la masse au niveau d’une entreprise.

Par contre, en politique, il faut trouver à faire du nombre pour être élu. Sinon, on reste avec ses beaux discours et on ne fait rien.

D’où la nécessité de trouver des alliances, y compris avec ceux qui pratiquent la fraude à l’étiquette, car leur électorat, lui, est de gauche, au moins en partie. Et ce qui a été une erreur au plan national entre 1997 et 2002, participer au gouvernement Jospin, donne de bons résultats dans certaines municipalités ou départements. Je sais, c’est très relatif et il faudrait pouvoir trier ! Ce n’est pas toujours facile.

Justement le gouvernement Jospin : on ne peut pas dire que les ministres communistes y aient fait du mauvais boulot. Ce sont par exemple les travaux initiés par Gayssot qui ont fait le plus baisser les accidents de la route, et pas les radars Sarkozy (Et je n’aime pas Gayssot ! Un type qui a la culotte sur les chevilles et la veste à l’envers, je trouve ça plus indécent que de se balader à poil.) Par contre, c’était POLITIQUEMENT mauvais d’y participer. Car justement le bon petit peuple qui me gonfle tant est incapable de trier.

Pour la prochaine échéance, en tout cas, l’initiative du Front de Gauche était sans-doute la meilleure chose à faire. En toute relativité. Et le refus du NPA d’y participer à cause d’éventuelles alliances avec le PS aux prochaines régionales, municipales, etc. ne tient pas. Comme le soulignent certains intervenants, Besancenot a soutenu Royal, alors que Sarko, ce n’est quand même pas Le Pen. (En 2002, j’ai voté Chirac sans hésiter, en 2007, il a fallu qu’on m’engueule vraiment pour que je vote Ségo.)

Je crois que le NPA a voulu faire cavalier seul pour se tailler son électorat perso, grand bien lui fasse.

Mais ce n’est pas ma tasse de thé. J’ai hésité entre m’abstenir et voter Front de Gauche, et finalement, je voterai Front de Gauche. Malgré tout.

06/06/2009 17:52 par Alex67

Bonjour à tous.
A lire vos réponses, je me dis finalement que tout est question de croyance. Vraisemblablement mes contradicteurs estiment que la révolution est soit impossible, soit dangereuse, voire impossible parce que dangereuse (en effet, la plupart des citoyens ayant adopté une posture de non-violence pensent que la violence n’est pas la solution et qu’elle ne peut qu’entraîner des abus qui discréditeraient toute forme de révolution). C’est un point bien ancré dans l’esprit des gens que les révolutions sont sanglantes, comme s’il y avait un lien d’identité entre violence et révolution. Or sur ce plan je pense comme Lénine qu’une révolution peut être violente ou pas, en tout cas qu’elle ne l’est pas nécessairement. Une révolution, c’est d’abord un changement radical de système politique, un changement qui abolit l’ordre ancien pour en instaurer un nouveau. Et cela ne passe pas nécessairement par la violence. La violence intervient généralement lorsque ce qu’on appelle "la réaction" passe à l’offensive, lorsque les bénéficiaires de l’ordre ancien tentent, par la violence justement, de reprendre la main ; ce qui entraine mécaniquement une contre violence révolutionnaire. L’histoire de la révolution russe est très instructive à cet égard.

Pour ma part, j’ai l’impression d’être en 1938, lors des accords de Munich. La plupart des dirigeants européens face à Hitler savaient que la seule solution étaient de lui faire la guerre, CAD d’exercer la violence. Cependant, au nom de la non-violence (du pacifisme à l’époque), on ne l’a pas fait. Résultat des courses, malgré les voeux pieux, la guerre a eu lieu.

Si j’ai l’impression d’être en 1938, c’est que j’estime que les forces capitalistes exercent une violence mondiale que des voeux pieux ne sauraient arrêter. En d’autres termes, je crois que ces gens là (les capitalistes) ne comprennent pas d’autre langage que celui de la violence parce que, pour la plupart, ils n’ont pas même idée du mal qu’ils font. Pourquoi ? Parce que ce mal ne les touche pas.

Je ne peux pas comprendre la souffrance d’un cancéreux si je n’ai pas le cancer. Je peux compatir, mais pas comprendre. La différence avec le cancer, c’est que le capitalisme est un système qui dépend du choix libre des individus qui y prennent part.

Mais je m’égare.

Pour résumer, je dirai qu’avec la crise économique actuelle, de simples réformes ne suffiront pas. Seule une perspective révolutionnaire (de préférence non violente) est à même de susciter un espoir dans l’avenir. La position réformiste limitera peut-être, un peu, la casse, mais à mon avis ça ne suffira pas à endiguer la colère qui monte.

Je vous remercie pour la courtoisie de vos réponses malgré le ton un peu colérique qu’il m’arrive d’avoir.

A bientôt.

07/06/2009 06:50 par mhn

Salut à tous ! J’ai lu avec grand intérêt les réactions et j’en ai apprécié le ton, également. Je suis également assez dépité que le NPA fasse cavalier seul, j’ai l’impression qu’on perd une occasion historique, vu le contexte, de réellement faire le poids face à la social-démocratie. J’ai très très peur des résultats. (je n’ai pas les connaissances requises pour dire qui a tort, etc.)

Et je me permets une petite digression. Parmi mes connaissances (à sensibilité altermondialiste), je crains que personne ne vote ni NPA ni Front de Gauche, à cause de l’éparpillement, et finisse par voter Europe Écologie, susceptible de regrouper plus largement (et pour cause).

J’aimerais bien votre sentiment au sujet de cette liste !

08/08/2009 12:50 par Michèle

J’ai eu le même parours et je peux
comprendre ce camarade. mais la question n’est pas celle de la pureté et du pucelage. On ne peut pas gérer le système économique dominant à coup de réformettes inefficaces et dans le même temps renverser ce système pour changer complètement de société. Le réformisme à la petite semaine finit par être le pire ennemi de la révolution, un peu selon le principe de la vaccine de Barthes : le système capitaliste s’auto immunise simultanément. Dans quel camp se trouvent les socialistes du P.S ? dans quel camp les communistes français de 2009 ? et, hélas, dans quel camp le NPA ? Il y a des alliances impossibles.

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