Pour être vraiment efficace, on serait bien avisé de s’attaquer à la cause du phénomène, et donc de proscrire la pauvreté…, peu probable dans un monde dominé par le capitalisme outrancier. S’il s’agit de démonter les réseaux, ne serait-il pas plus judicieux de rendre illégal le proxénétisme (n’est-ce d’ailleurs déjà pas le cas ?), car l’interdiction de la prostitution est, outre illusoire, une atteinte à la liberté individuelle, car, n’en déplaise à certains, il existe bien des femmes et des hommes, majeurs et vaccinés, qui font choix, soit régulièrement soit occasionnellement, de cette activité.
Ce genre de proposition témoigne une fois encore de l’ignorance crasse dans laquelle certains politiciens vivent, méconnaissant les conséquences de telles lois : déplacement du phénomène dans la clandestinité, avec tout ce que cela implique en termes de marginalisation, de précarité, d’insécurité, etc., comme observé dans les pays où la dérive moralisatrice s’est imposée, car c’est de cela dont il s’agit. Sur quelle base voudrait-on interdire l’amour tarifé ? Au nom des bonnes mœurs, de la morale , de la religion ? Dans la foulée, à quant l’obligation du port de la burka, afin d’éviter tout signe ostentatoire de genre et d’interrompre cet appel à la débauche qu’est le port du pantalon ou de la jupe ?
Modèle suédois ? A l’instar des logiciels, certains modèles sociaux sont soit obsolètes soit présentes des failles, on opte alors pour la correction des failles ou pour l’adoption d’un autre modèle, éprouvé celui-ci. Par conséquent, on serait bien inspiré de regarder du côté de l’Allemagne ou des Pays-Bas, où la prostitution est encadrée, balisée, légalisée, et ceux qui l’exercent protégés comme les autres. Bien entendu, ce cadre légalisé ne plaît pas à tout le monde, à commercer par les proxénètes, mais, justement, n’est-ce pas le proxénétisme qu’il faut combattre et non la prostitution ?