RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Que l’étincelle grecque embrase toute l’Europe !

La Grèce, pays de Thalès, de Socrate, de Démocrite et d’Épicure, pour ne citer que ceux-là, est aujourd’hui mise à terre, méprisée et humiliée par une horde de barbares, comme des vampires sans foi ni loi, qui pompent et vident le peuple grec de sa substance vitale. Ils portent des noms étranges : Fonds vautours, hedge funds, Zinzins, Troïka etc. Certains sont même sans visage : marchés financiers, Fonds de pension, Fonds de placement, agences de notation, Fonds souverains, Fonds européen de stabilité financière etc. Ils utilisent un langage dont les mots signifient souvent le contraire de ce qu’ils annoncent : réforme, stabilité, solidarité, assistance, dialogue, modernisation, aide, sauvetage. Le caractère monstrueux de ces mensonges reste, pour l’immense majorité des citoyens, invisible. Leurs discours omniprésents et omnipotents n’ont de sens que dans le contexte de la propagande, en dehors de ce cadre ils restent des sons vide de tout sens. Avec ou sans visage, ils poursuivent tous inlassablement un seul et même objectif : confisquer les richesses de tout un peuple pour les transférer par des mécanismes complexes aux banquiers, aux créanciers, aux spéculateurs, aux usuriers et autres parasites du monde entier.

Ces monstres sont soutenus, encouragés et protégés par des hommes et des femmes plus ou moins impliqués dans des affaires de corruption, de scandales fiscaux, de mœurs comme Dominique Strauss khan ancien président du FMI, remplacé par Christine Lagarde (affaire Tapie-Crédit lyonnais), Jean Claude Juncker président de la Commission européenne (affaire LuxLeaks, accords secrets passés avec 340 multinationales qui leur permettent de transférer leurs profits au Luxembourg pour échapper à l’impôt sur les bénéfices) etc.

Ces dirigeants corrompus ou dissolus s’appuient eux-mêmes sur des politiciens dont la seule et unique mission est de servir les puissants : A. Merkel, W. Schäuble (ministre allemand des finances) N. Sarkozy, F. Hollande, D. Tusk (président du Conseil européen), George Papandréou et Antonis Samaras (anciens premiers ministres grecs chantres de l’austérité) etc.

Leur soif du sang grec est insatiable. Plus ils en sucent, mieux ils se portent. Plus la situation économique est catastrophique plus ils exigent de se servir davantage et cela jusqu’au dernier euro. Même les plages, les forêts, les ports, les sites culturels, les autoroutes, les îles, la Poste, les chemins de fer, les aéroports etc. doivent passer entre les mains de spéculateurs dont le visage hideux change constamment. La privatisation doit être totale, intégrale.

La meute, comme les chacals, ne quitte jamais sa proie avant de l’épuiser pour mieux la dévorer ; c’est la curée. Elle s’attaque d’abord aux maillons faibles, les PIGS (cochons) comme les appellent avec mépris les technocrates de Bruxelles : Portugal, Italie, Grèce et Espagne avant de se retourner contre les autres pays membres de l’Union. La Grèce ne constitue que le point de départ vers un modèle qui sera généralisé et où la meute des spéculateurs, des banquiers et autres créanciers dominera les peuples d’Europe qui perdront leur autonomie, leur souveraineté et la maîtrise de leur destin. Ils seront ainsi réduits à travailler sans relâche, comme des esclaves, pour le plus grand bonheur des détenteurs du capital.

Le peuple grec s’est montré cependant plus résistant et plus combatif que ne l’imaginaient ses oppresseurs. Il s’est dressé courageusement face à ses tyrans qui veulent le réduire à l’esclavage. Mais dans ce combat inégal, le peuple grec est quasiment seul. Les bourgeoisies de tous les pays et leurs institutions se sont coalisées contre ce petit pays. Non seulement elles lui imposent une succession de plans d’une extrême austérité qui ont ruiné son économie, mais elles lui dictent ses choix politiques et la manière même de choisir ses propres dirigeants. J.C Juncker, président de la Commission européenne, avait appelé pour les élections législatives anticipées du 25 janvier 2015 à voter contre A.Tsipras dont le programme s’opposait justement à cette terrible politique d’austérité qui a plongé la Grèce dans la misère et le désespoir. Et lorsque A. Tsipras, face aux ultimatums de la meute des créanciers et leurs représentants, a décidé de faire appel au peuple pour dire « Non » à un énième plan d’austérité en organisant un référendum, J.C Juncker, encore lui, appelle à voter pour le plan des créanciers ( réduction des pensions de retraite, augmentation de la TVA supportée essentiellement par les plus démunis, baisse du nombre et des salaires des fonctionnaires etc.).

Le combat du peuple grec montre d’une manière éclatante combien les institutions européennes sont antidémocratiques. Le mépris de la volonté des peuples et de la démocratie est une constante de l’Union. Rappelons pour mémoire que les peuples danois, français, néerlandais et irlandais ont rejeté par référendum le traité de Maastricht, le projet de traité constitutionnel et le traité de Lisbonne en 1992, en 2005 et en 2008. Mais cette volonté populaire a tout simplement été ignorée par l’Union européenne. Sa réaction épidermique et agressive contre le référendum grec du 5 juillet 2015 montre combien il lui est insupportable d’accepter le moindre processus permettant aux peuples d’exprimer leur volonté. La plupart des décisions de l’Union européenne sont prises dans l’ombre pour ne pas dire dans l’obscurité la plus totale. Les négociations qu’elle a menées avec les États-Unis pour conclure un accord de libre échange (Trans-Atlantic Free Trade Agreement ou TAFTA) est un exemple éloquent de cette opacité. Les intérêts qu’elle défend sont en totale contradiction avec ceux des peuples. L’ Union se présente ainsi comme un pouvoir indépendant et au-dessus des citoyens. Elle est l’ennemie des peuples et de la démocratie. La démocratie du capital reste un concept creux sans contenu réel utilisé par la classe dominante comme instrument idéologique au service exclusif de ses intérêts.

Le combat du peuple grec n’est donc pas seulement économique, il est aussi politique et constitue une véritable lutte pour des valeurs et des principes de démocratie et de souveraineté des peuples : « Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. » a déclaré A.Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision publique grecque (1).

Cette lutte inégale qui semble perdue d’avance reste cependant porteuse d’espoir. Elle élargit un peu plus les fissures , encore minuscules, qui apparaissent dans cette construction hideuse qu’est l’Union européenne. Ce combat nous enseigne également que la social-démocratie sous toutes ses formes (PASOK, SPD, PS, PSOE, Parti travailliste etc.) porte une lourde responsabilité dans l’étouffement des mouvements sociaux et constitue un frein à toute transformation qualitative de la société. Elle est au service de la classe dominante (2). Il faut donc construire une alternative en dehors de ce courant politique. Les contradictions entre les intérêts des peuples et ceux des institutions européennes n’exploseront pas d’elles-mêmes. Le combat du peuple grec peut servir d’étincelle qui embraserait toute l’Europe si les autres peuples prenaient conscience de l’urgence du changement. Mais même la conscience la plus lucide, reste impuissante tant qu’elle ne s’appuie pas sur des forces sociales organisées et déterminées à mener ce combat jusqu’à son terme. Seule la classe ouvrière, négation vivante de l’ordre établi de part sa position dans le processus de production, a objectivement intérêt à se préparer à cette lutte que lui impose le capital. Elle trouvera en face d’elle une classe puissante qui possède tous les pouvoirs et qui est déterminée à briser la moindre résistance afin de perpétuer ses privilèges. La classe ouvrière, même affaiblie par un chômage de masse, n’a d’autres choix que de se dresser contre la dictature du capital si elle ne veut pas que sa situation matérielle déjà dégradée ne s’aggrave encore davantage. Mais ce combat de longue haleine ne peut-être mené efficacement que dans l’unité de l’ensemble des travailleurs.

Prolétaires de toute l’Europe unissez-vous.

Mohamed Belaali

»» http://belaali.over-blog.com/2015/07/que-l-etincelle-grecque-embrase-t...

(1) http://syriza-fr.org/2015/06/27/allocution-du-premier-ministre-a-tsipr...

(2) http://belaali.over-blog.com/article-social-democratie-et-collaboratio...


URL de cet article 28919
  

La raison ou le chaos
André Prone
Extrait de la préface d’André Tosel, Philosophe, Professeur émérite Avec La raison ou le chaos André Prone dresse un ultime tableau de sa vaste fresque théorique intitulée « Capitalisme et Révolution », consacrée à une critique des divers aspects du capitalisme mondialisé et à la proposition de ce qu’il nomme un écomunisme combinant l’apport du mouvement communiste d’inspiration marxienne et l’écologisme. Nourri d’une culture fondée sur une connaissance effective des sciences de la nature, attentif à la (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La Colombie est lentement assassinée par le gouvernement narco-paramilitaire sur orbite des USA. 65 massacres pour la seule année 2021 avec plus de 240 victimes, 106 leaders sociaux et 33 signataires des accords de paix assassinés, 102 personnes tuées au cours des manifestations.

Thierry Deronne

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.