RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Réflexion sur les objectifs de l’article « Des systèmes politiques à bout de souffle ? Le cas du Chili » de Derien AURAN

Réflexion sur les objectifs de l’article « Des systèmes politiques à bout de souffle ? Le cas du Chili » de Derien AURAN

Un article publié par LGS sur le système politique chilien sous la signature de Derien Auran a retenu notre attention. Plusieurs commentaires sont nécessaires pour rétablir certaines affirmations qui nous paraissent plutôt éloignées de la réalité.

Tout d’abord il est difficile de trouver un fil conducteur dans la critique émise par l’auteur, lorsqu’il essaie d’expliquer les difficultés de l’actuel gouvernement chilien par un amalgame de stratégies historiques qu’il attribue à l’Occident tout en en profitant pour disqualifier les Révolutions française et russe.

L’auteur qui ne s’attarde pas à confronter ses affirmations à la réalité, nous présente comme acquises des situations qui existent uniquement dans son imagination.

Il se propose de dénoncer la crise de corruption dans laquelle est plongé le Chili mais évite soigneusement d’en expliquer les origines. Il veut faire croire aux lecteurs que la crise qui affecte le pays a débuté avec l’élection de la présidente Bachelet. Pour étayer cette hypothèse il nous affirme que sa candidature a été appuyée par « tout l’Occident » représentant l’oligarchie financière et présente comme une évidence l’appui de la présidente à sa belle-fille dans une affaire controversée d’achat et vente de terrains. S’il est vrai qu’il est difficile de croire que la Présidente n’ait pas été au courant, il n’existe, en revanche, aucune preuve de l’appui de celle-ci à cette opération immobilière (1).

De plus, déduire de là un appui de l’Occident, est un exercice d’analyse un peu osé et pas très sérieux.

Ces affirmations paraissent d’autant plus fantaisistes lorsqu’on sait que des journaux phares du système tels que « Wall Street Journal », « Washington Post » ou encore « The economist » ont à maintes reprises publié dans de nombreux articles des attaques en règle dès qu’ils ont compris que le gouvernement de la Nouvelle Majorité avait la ferme intention d’appliquer le programme de transformations radicales (2). Si l’on ajoute que même l’ambassadeur états-unien est intervenu au Chili contre le gouvernement de Bachelet (3), on se rend compte du manque de clarté et de profondeur des analyses de l’auteur en terme de maniement de l’information.

En effet, ce programme se propose de changer profondément les institutions que Pinochet a imposées après le coup d’État de 1973 contre le gouvernement d’Allende, dont le but était d’instituer le socialisme démocratique. Le régime de Pinochet, dont l’instauration a été largement planifiée et financée par la Maison Blanche (le maître de l’Occident, donc), est à l’origine de la crise de corruption que subit le Chili aujourd’hui. Pinochet ayant négocié son départ en 1989 -avec l’appui de Washington toujours-, a en effet laissé en place des institutions et pratiques mafieuses. Ainsi, la droite et le patronat dominent sans partage la vie politique et sociale du Chili depuis 1973 dans tous les domaines : économique, militaire, communicationnel, politique (grâce au système électoral binominal, unique au monde), etc. Vu l’ampleur du chantier, le programme de la Nouvelle Majorité projette de s’attaquer en priorité à quelques-uns de ces domaines : fiscalité, éducation, travail et constitution. Alors les raccourcis que nous offre l’auteur en guise d’analyse favorisent une confusion dont les seuls bénéficiaires sont les extrémismes.

L’auteur n’hésite d’ailleurs pas à recourir à la calomnie pure et simple. Cet agissement dévoile non seulement son ignorance de la réalité chilienne, mais aussi sa mauvaise foi. En effet, la Commission Parlementaire de la chambre des Députés (dont aucun communiste ne faisait partie), a définitivement et clairement écarté l’accusation de malversation ou malveillance au sujet de fonds de l’Université Arcis (4), alors que l’auteur n’hésite pas à accuser de vol Pascual Barraza, militant communiste devenu ministre. S’il était au Chili, votre auteur aurait déjà écopé d’un procès en diffamation.

Finalement nous pensons que les lecteurs du LGS méritent mieux que ces « analyses » dont l’objectif est plus qu’obscur et suspect et qui ne contribuent pas à relever le prestige de la publication.

J.C. Cartagena et Nadine Briatte.

NOTES :

(1) http://www.latercera.com/noticia/politica/2015/02/674-617953-9-bachele...

http://www.t13.cl/noticia/politica/caso-caval-michelle-bachelet-recono...

(2) http://www.latercera.com/noticia/negocios/2014/05/655-576723-9-wall-st...

http://www.24horas.cl/politica/the-economist-habla-de-futbol-politico-...

http://www.washingtonpost.com/world/chile-tax-reform-plan-to-tackle-in...

http://www.elmostrador.cl/2014/22/05/the-economist-sale-a-defender-el-...

(3) http://www.elclarin.cl/web/noticias/politica/11627-embajada-de-ee-uu-e...

(4) http://www.camara.cl/pdf.aspx?prmID=13804&prmTIPO=INFORMECOMISION


URL de cet article 28859
  

L’Eglise et l’école, de Marceau Pivert
La laïcité séduit au XIXe siècle une bourgeoisie soucieuse de progrès et d’efficacité. Les socialistes en font également leur cheval de bataille. La séparation de l’Église et de l’École puis de l’Église et de l’État en 1905 en est le symbole, mais ce fragile compromis est bientôt remis en cause. Face à une contestation grandissante, la bourgeoisie et l’Église s’allient pour maintenir l’ordre social, politique et moral. Depuis les années 1920, leur offensive conjointe reprend une à une les conquêtes laïques. La (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"L’un des grands arguments de la guerre israélienne de l’information consiste à demander pourquoi le monde entier s’émeut davantage du sort des Palestiniens que de celui des Tchétchènes ou des Algériens - insinuant par-là que la raison en serait un fonds incurable d’antisémitisme. Au-delà de ce qu’il y a d’odieux dans cette manière de nous ordonner de regarder ailleurs, on peut assez facilement répondre à cette question. On s’en émeut davantage (et ce n’est qu’un supplément d’indignation très relatif, d’ailleurs) parce que, avant que les Etats-Unis n’envahissent l’Irak, c’était le dernier conflit colonial de la planète - même si ce colonisateur-là a pour caractéristique particulière d’avoir sa métropole à un jet de pierre des territoires occupés -, et qu’il y a quelque chose d’insupportable dans le fait de voir des êtres humains subir encore l’arrogance coloniale. Parce que la Palestine est le front principal de cette guerre que l’Occident désoeuvré a choisi de déclarer au monde musulman pour ne pas s’ennuyer quand les Rouges n’ont plus voulu jouer. Parce que l’impunité dont jouit depuis des décennies l’occupant israélien, l’instrumentalisation du génocide pour oblitérer inexorablement les spoliations et les injustices subies par les Palestiniens, l’impression persistante qu’ils en sont victimes en tant qu’Arabes, nourrit un sentiment minant d’injustice."

Mona Chollet

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.