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Rien ne va plus au Moyen-Orient (Counterpunch)

Rien, absolument rien, ne va plus au Moyen-Orient. Il semble n’y avoir plus d’espoir, plus de ferveur. Tout ce qui était pur a été traîné dans la boue. Tout ce qui était grand a été volé ou brisé par des intervenants extérieurs. L’enthousiasme a été raillé, puis brisé ou réduit en cendres, ou démoli par des chars et des missiles.

La corruption prospère – une corruption qui avait inondé toute cette région dés le lendemain de la colonisation Occidentale, puis qui a été soutenue par le régime impérialiste mondial actuel.

La terre du Moyen-Orient est fatiguée ; elle pleure d’épuisement. Elle est marquée par les guerres. Elle est parsemée de puits de pétrole et de carcasses de véhicules blindés. Il y a des cadavres partout ; enterrés, réduits en poussière, mais toujours présents dans les esprits des survivants. Il y a des millions de cadavres, des dizaines de millions de victimes, qui hurlent à leur manière en silence, qui refusent de reposer en paix, qui pointent leurs doigts accusateurs.

C’est sur cette terre que tant de choses ont commencé. L’Europe n’était rien du temps de Byblos et d’Erbil, quand une civilisation légendaire se formait en Mésopotamie, quand Alep, le Caire et Al-Qods n’avaient pour rivales que les grandes villes de Chine...

Et c’est là que la grandeur, le progrès, la politesse et la gentillesse ont été brisés et plongés dans le sang par les Croisés, et plus tard par la racaille colonialiste.

Les Européens aiment dire que cette partie du monde est maintenant « arriérée », parce qu’elle n’aurait jamais connu la Renaissance. Mais avant d’être brisée et humiliée, cette région était déjà bien plus avancée que la Renaissance, en suivant son propre chemin. C’est d’ici qu’une Europe médiévale primitive et agressive a tiré la plupart de ses connaissances.

Tout cela ne veut rien dire maintenant. Il ne reste pratiquement rien de ce passé glorieux. De grandioses villes arabes qui affichaient jadis leurs concepts socialistes fabuleux, parmi lesquels des hôpitaux et universités publics et gratuits - et ceci plusieurs siècles avant Karl Marx - étouffent désormais dans la pollution et l’absence quasi totale de services publics. Tout a été privatisé et les monarques, généraux et mafias corrompus tiennent fermement les leviers du pouvoir, de l’Egypte jusqu’au Golfe.

Les peuples aspiraient exactement au contraire. Après la Seconde Guerre mondiale, de l’Afrique du Nord à l’Iran, ils optèrent pour différents formes de socialisme. Mais ils n’ont jamais été autorisés à suivre leur propre chemin. Tout ce qui était laïc et progressiste fut brisé, détruit par les maîtres occidentaux du monde. Puis vint la deuxième vague d’états semi-socialistes : la Libye, l’Irak et la Syrie. Ces derniers ont été bombardés et détruits aussi, car rien de socialiste, rien qui puisse être au service du peuple n’est toléré dans le « tiers monde » tel que conçu par Washington, Londres et Paris.

Des millions sont morts. L’impérialisme occidental a orchestré des coups d’état, dressé des frères les uns contre les autres, bombardé des civils et envahi directement lorsque tous les autres moyens pour atteindre ses objectifs hégémoniques avaient échoué.

Il a créé, et « éduqué » une importante couche de serviteurs cyniques de l’Empire, la couche des nouvelles élites qui n’ont de comptes à rendre qu’aux gouvernements à Washington, Londres et Paris, et qui traitent leurs propres populations avec mépris et brutalité. Cette couche est maintenant au pouvoir dans presque toute la région, et entièrement soutenue par l’Occident, et donc extrêmement difficile à éjecter.

Récemment, à « l’Université Américaine » de Beyrouth, l’un des enseignants locaux m’a dit « cette région est condamné à cause de la corruption ». Mais d’où vient cette corruption, me suis-je demandé à voix haute. Les uns après les autres, les dirigeants laïcs et socialistes du monde arabe ont été éliminés, renversés. L’Empire a mis au pouvoir les voyous de la pire espèce, les monarques et dictateurs les plus rétrogrades.

La vérité est que les peuples du Moyen-Orient, comme ceux d’Afrique, ont perdu tout espoir d’être un jour autorisés à élire des gouvernements qui les défendent et représentent leurs intérêts. Ils sont tombés en « mode survie », à l’individualisme extrême, au népotisme et au cynisme. Ils y étaient obligés, pour survivre, pour pouvoir maintenir leurs familles et leurs clans à flot dans un monde qui leur a été imposé par d’autres.

Le résultat est atroce : l’une des civilisations les plus avancées de la terre a été convertie en l’une des plus rétrogrades.

***

Le résultat, c’est l’amertume, l’humiliation et la honte qui prévaut dans tout le Moyen-Orient. Il y règne une ambiance malsaine.

Les voyous à Beyrouth, Amman, Erbil, Riyad et Le Caire conduisent des berlines et 4x4 européennes rutilantes. Des centres commerciaux de luxe neufs et même flambant neufs offrent de grandes marques de luxe pour ceux qui font d’énormes profits avec les crises de réfugiés provoquées par l’Empire, ou grâce au pétrole extrait par les travailleurs immigrés maltraités. Des femmes de ménage d’Asie du Sud humiliées, souvent torturées, violées et maltraitées, sont assises sur les sols en marbre des centres commerciaux en attendant leurs maîtres qui se livrent à des orgies de nourriture et de shopping effrénées et dépenser l’argent qu’ils ont gagné sans jamais travailler.

Ces collaborateurs sont extrêmement bien récompensés pour servir l’Empire, pour faire marcher les affaires et assurer le pompage des puits de pétrole, pour fournir du personnel aux agences des Nations Unies et donner une légitimité à cet état grotesque des choses, pour laver les cerveaux de la jeunesse locale dans les écoles et universités parrainées par l’Occident.

Tout ceci est extrêmement pénible à observer et difficile à supporter, à moins d’être sur une certaine « longueur d’ondes », vacciné, indifférent, lobotomisé et résigné à cet état du monde.

Bien sûr, le Moyen-Orient n’est pas une exception - c’est juste une partie de ce que je décris souvent comme la « ceinture » des Etats asservis à l’Occident ; une ceinture qui serpente de l’Indonésie par la quasi-totalité de l’Asie du Sud-Est, puis par le sous-continent et le Moyen-Orient, jusqu’au Kenya, au Rwanda et à l’Ouganda.

***

A présent l’Arabie Saoudite bombarde le Yémen. Elle le fait pour fournir un appui total au régime pro-occidental sortant, et pour porter des coups aux musulmans chiites. Les actions saoudiennes récentes, comme tant d’actions précédentes de cet État brutal asservi à Washington, ouvriront la voie au terrorisme, et tueront des milliers d’innocents. De manière choquante, cela fait probablement partie du plan.

Je suis en permanence invité à des émissions de radio et de télévision, pour parler de tout ça. Mais que peut-on dire de plus ?

Les horreurs des agressions occidentales, israéliennes, saoudiennes et turques (directes et indirectes) se répètent, année après année, dans différentes parties du Moyen-Orient. Des gens sont tués, beaucoup de gens, même les enfants. Il y a quelques protestations, quelques accusations, un peu d’ « agitation », mais à la fin, les agresseurs s’en tirent toujours. En partie grâce aux médias de masse en Occident qui déforment tous les faits, encore et encore, et qui le font avec beaucoup d’efficacité. Et la plupart des médias arabes se sourcent directement à la propagande occidentale, pour ensuite la rediffuser à leurs propres populations, sans vergogne. Et aussi parce qu’il n’existe aucun système juridique international efficace qui pourrait punir les agresseurs.

Lorsque les actes ou le véritable terrorisme sont commis, l’ONU est introuvable. De temps en temps, elle se déclare « préoccupée », et parfois même « condamne » les agresseurs. Mais il n’y a jamais de sanctions ou d’embargos imposés contre Israël ou les États-Unis, ni même l’Arabie Saoudite. Il est entendu que l’Occident et ses alliés sont « au-dessus des lois ».

Ce qui envoie des signaux forts aux dirigeants du Moyen-Orient. L’armée égyptienne, qui a tué des milliers de pauvres juste après s’être emparée du pouvoir par un coup d’état en 2014 (et qui n’est généralement pas qualifiée de coup d’état), est redevenue « admissible à l’aide militaire des États-Unis ».

Les élites égyptiennes totalement prostituées ont dansé dans les rues du Caire lors du coup d’Etat, à l’instar des élites du Chili en 1973. Je les ai vues, lorsque je tournais un documentaire pour la chaîne sud-américaine Telesur, un documentaire sur comment l’Occident a saboté le printemps arabe. Ils posaient devant mes caméras, applaudissaient et me prenaient dans leurs bras, pensant que j’étais un des hommes de main des États-Unis ou de l’Europe.

Je me suis récemment retrouvé avec une employée égyptienne des Nations Unies qui m’a fixé d’un regard menaçant :

« Un coup d’état ? » murmura-t-elle. « Vous appelez ça un coup d’état ? Le peuple égyptien ne l’appelle pas un coup d’état ».

Comment contredire une représentante si respectable de la nation égyptienne ? J’ai remarqué que les élites égyptiennes pro-occidentales aiment à se présenter comme « le peuple égyptien », comme si elles faisaient partie de ceux qui vivent loin de leurs demeures et limousines avec chauffeur.

***

Il y a des dizaines de millions de personnes déplacées dans cette partie du monde. Elles viennent d’Irak, de Syrie et de la Palestine. Il y a de nouveaux réfugiés et des réfugiés qui le sont depuis des décennies. Il y aura très probablement bientôt quelques millions de réfugiés yéménites supplémentaires.

Rien qu’au Liban, 2 millions de réfugiés syriens vivent un peu partout, certains louant des cabanes ou des maisons et d’autres, lorsqu’ils en ont les moyens, des appartements à Beyrouth. Mais il y en a des centaines de milliers, ceux de la vallée de Bekaa et ailleurs, qui n’ont pas été inscrits par l’ONU et les autorités locales. Des réfugiés m’ont dit que beaucoup d’entre eux ont fait demi-tour. Sans inscription, pas de rations alimentaires, pas d’éducation pour les enfants et pas de soins médicaux.

J’ai vu des réfugiés de plusieurs villes irakiennes, à Erbil, dans le Kurdistan sous administration irakienne. Ils fuyaient l’Etat Islamique, qui a été créé par l’Occident.

Un scientifique nucléaire, Ismaël Khalil, originaire de l’Université de Tikrit, m’a dit : « Tout ce que je possédait a été détruit... Les Américains sont la principale cause de cette folie - de la destruction totale de l’Irak. Vous pouvez demander à n’importe qui, à n’importe quel enfant, et vous aurez la même réponse... Nous appartenions tous à une grande et fière nation. Maintenant, tout est morcelé et ruiné. Nous n’avons plus rien - nous sommes tous devenus des mendiants et des réfugiés dans notre propre pays ... je me suis enfui il y a cinq mois, après que l’EI ait dévasté mon université. Et nous savons tous qui est derrière : les alliés de l’Occident : l’Arabie Saoudite, le Qatar et d’autres... »

Plus tard je me tenais sur ce qui restait d’un pont reliant les deux rives de la rivière Khazer, à quelques kilomètres de la ville de Mossoul. L’EI a fait sauter le pont. Quelques villages autour ont été détruits par les bombardements américains. Un colonel kurde qui me montrait la zone était fier de préciser qu’il avait été formé au Royaume-Uni et aux États-Unis. C’était de la folie totale - toutes les forces unies dans la destruction de l’Irak avaient les mêmes origines : les États-Unis, l’OTAN et l’Occident !

A quelques kilomètres de la ligne de front, il y a des champs de pétrole, mais la population locale dit que les compagnies pétrolières ne faisaient que voler leurs terres ; il n’y avait aucune retombée sur les communautés locales. Tandis que les flammes des raffineries de pétrole brûlaient, les populations locales grattaient le sol à la recherche de racines et de plantes, pour survivre.

Et il y avait aussi un camp de réfugiés syriens à proximité. Mais les réfugiés étaient filtrés. Seuls ceux qui exprimaient leur haine du président al-Assad étaient autorisés à rester.

***

Beyrouth est symbolique de ce qui se passe dans l’ensemble du Moyen-Orient.

Jadis glorieuse, la ville se classe désormais en bas des indices de qualité de vie. Avec pratiquement aucun transport en commun, elle s’étouffe, polluée et embouteillée. Les coupures d’électricité sont fréquentes. Des quartiers misérables sont visibles partout. L’éducation et les soins médicaux sont surtout privés et inabordables pour la grande majorité des habitants. L’argent sale propulse la construction d’immeubles d’habitation luxueux, de centres commerciaux chics et de restaurants hors de prix.

Les voitures de luxe sont partout. Appartements de luxe, yachts, véhicules et vêtements de marque sont les seules unités de mesure de la valeur.

Tout ceci est totalement grotesque, étant donné qu’il y a 2 millions de réfugiés syriens qui luttent pour survivre partout dans ce petit pays. Il y a de vieux réfugiés palestiniens dans des camps déprimants. Il y a les Bédouins détestés et discriminés, il y a les bonnes asiatiques et africaines, victimes de violences...

« Le travail est une punition », affirme un credo local. Personne ne prend vraiment la peine de travailler.

Il y a beaucoup d’argent, mais la plupart ne vient pas du travail. D’énormes quantités proviennent du trafic de drogue, de « l’hébergement des réfugiés », des affaires en Afrique et ailleurs, et des envois de fonds de ceux qui travaillent dans le Golfe.

Israël est la porte d’à côté. Il est menaçant, et périodiquement il attaque.

Le Hezbollah est le seul grand mouvement dans le pays qui se bat pour le bien-être social de la population. Il se bat aussi contre Israël lorsque ce dernier envahit. Et maintenant, il est aux prises avec l’EI dans un combat épique. Mais le mouvement figure sur la liste des organisations terroristes dressée par l’Occident, parce qu’il est chiite, et parce qu’il est trop « socialiste » et trop critique envers l’Occident.

A Beyrouth, tout est possible. Les riches dépensent leur argent à tour de bras. Ils conduisent leurs voitures et motos de luxe sans silencieux, écrasant les gens sur les passages pour piétons, et ne cèdent jamais le passage. Ils sont principalement formés en Occident et trilingues (arabe, français et anglais). Ils font la navette entre la ville et l’Europe comme s’il s’agissant d’un village voisin.

À Beyrouth, la seule chose qui compte c’est le besoin de paraître des classes supérieures.

Les pauvres - la majorité du peuple libanais - n’existent pas. On n’entend jamais parler d’eux. Ils sont hors-sujet.

***

Ceux qui règnent sur le Moyen-Orient sont corrompus, cyniques et antipatriotiques.

Et ils ont peur, parce qu’ils savent qu’ils ont trahi leurs propres peuples.

Et plus ils ont peur, plus leurs tactiques sont brutales. Je les vois en action, à Bahreïn, en Egypte, en Irak et ailleurs.

La plupart des mouvements et partis de gauche au Moyen-Orient ont été détruits, achetés ou dévoyés. La politique n’est plus qu’une question de clans, de sectes religieuses et d’argent. Les idées de gauche n’existent pratiquement plus. On ne connaît rien du Venezuela, de l’Équateur, de la Chine ou de la Russie. Les pauvres aiment la Russie, parce qu’ « elle est contre l’Occident », mais il y a très peu de compréhension du monde en dehors du Moyen-Orient et de l’ancien maître colonial - l’Europe.

Rien ne se semble aller au Moyen-Orient, ces jours-ci.

De nouveaux rapports nous parviennent, accusant Israël d’interroger et de torturer de jeunes enfants palestiniens.

Le Yémen, cette terre ancienne pour laquelle j’ai eu un coup de foudre, il y a de nombreuses années, est à feu et à sang.

Deux berceaux de la civilisation - l’Irak et la Syrie - sont totalement déchiquetés et dévastés.

La Libye se disloque, probablement de manière irrémédiable, et n’est plus un pays.

L’Egypte est une fois de plus sous un terrible joug militaire.

Les Chiites à Bahreïn et en Arabie saoudite souffrent d’une grande discrimination et de violences.

Les gens meurent ; des personnes sont déplacées, victimes de discriminations. Il n’y a pas de justice, pas de justice sociale pour la majorité, le même scénario qu’en Indonésie, que dans le sous-continent, qu’en Afrique de l’Est, comme partout où l’impérialisme occidental et le néolibéralisme ont réussi à s’imposer.

L’Occident a travaillé très dur pour transformer le Moyen-Orient en ce qu’il est devenu. Il a fallu des siècles pour transformer cette partie du monde, d’une grande et profonde culture, en une scène d’horreur. Mais c’est fait !

Le reste du monde devrait observer et apprendre. Il ne faut pas que cela se reproduise ailleurs. C’est en un « Couloir Asie du Sud-Afrique de l’Est » que l’Occident veut transformer toute la planète. Mais il ne réussira pas, car il y a l’Amérique latine, la Chine, la Russie, l’Iran, l’Afrique du Sud, l’Erythrée et d’autres pays fiers et déterminés qui se dressent sur son chemin.

Et le Moyen-Orient, un jour, se dressera aussi. Les gens exigeront ce qui leur est dû. Ils exigeront la justice. Récemment, ils ont essayé mais ils ont été écrasés. Je n’ai aucun doute qu’ils n’abandonneront pas - ils vont essayer encore et encore, jusqu’à la victoire.

Andre Vltchek

Traduction "croisons les doigts, mais pas les bras" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

 http://www.counterpunch.org/2015/04/03/nothing-is-right-in-the-middle-east/

COMMENTAIRES  

06/04/2015 04:09 par Byblos

Le Proche Orient est promis à un brillant avenir.La preuve ? Ce vieil article datant de 2012 :

http://blog.mondediplo.net/2012-11-18-Gaza-Nous-les-ramenerons-au-Moyen-Age

06/04/2015 12:13 par reymans

Un article d’une terrible et amère lucidité

Merci LGS, même si peu d’espoir en ressort, bcp de conscience en émerge

06/04/2015 12:50 par Sabaoth

Merci pour ce témoignage édifiant en totale contradiction avec tout ce que l’on peut malheureusement lire ou écouter dans les merdias traditionnels et qui accrédite la these de la destruction programmée du monde Arabe par les occidentaux.

06/04/2015 14:03 par Paul-Victor de Merode

Merci de ce bel article et de son excellente traduction.

"Tout a été privatisé et les monarques, généraux et mafias corrompus"

L’origine des problèmes est donc autant endogène (élites corrompues) qu’exogène (forces impérialistes et capitalistes).

Il serait un peu naïf de croire que tout n’était que "calme, luxe et volupté" antérieurement à l’arrivée de "Croisés" (dixit), les peuples de cette partie n’ont jamais attendu l’exemple des "visages pâles" pour guerroyer, comme bien d’autres peuples par ailleurs.

"dressé des frères les uns contre les autres" : c’est inexacte, il y a manifestement une irritation, voire une haine, entre chiites et sunnites, comme il y en eut entre catholiques et protestants. On ne peut forcer les gens à se haïr. Ce qui est désespérant c’est l’incapacité qu’ont ces peuples à identifier le véritable fauteur de troubles, qui habite loin, très loin de leurs frontières... Au lieu de s’unir contre que cet ennemi commun, ils s’entre-tuent ; assuré d’un non (ou si faible) retour de flamme, l’Occident a conscient de cette faille et l’exploite au maximum.

Le malheur des peuples de cette partie du monde, c’est qu’ils vivent sur des réserves de pétrole et de gaz, objets de convoitise suprêmes et moteurs du monde actuel.

« La guerre du feu », film de Jean-Jacques Annaud, vous connaissez ? Où des primitifs se tapent sur la g…. pour s’accaparer du feu. Et bien voilà où nous en sommes revenus, un grand pas en arrière, dans le Paléolithique.

Fort belle image illustrative choisie par l’éditeur ou l’auteur : un mélange de sang et de pétrole en guise de l’arme eut été encore plus parlant.

06/04/2015 14:59 par Dwaabala

Certaines erreurs de perspective historique : quelques siècles d’administration ottomane sont passés sous silence.

06/04/2015 16:37 par cassiopea

Merci pour cet excellent plaidoyer. André Vltchek est profondément humain dans ses analyses. Dommage que ce ne soit pas de tels journalistes qui passent à l’antenne. Hélas.

07/04/2015 10:41 par SEPH

Si le Moyen-Orient n’avait pas de pétrole, il n’y aurait pas tous ces malheurs sur ses peuples.
Le cancer d’Israël qui veut s’étendre en Syrie, Irak, Jordanie, Égypte,..( le grand Israël ) ajoute du bien malheur sur les peuples du Moyen-Orient . Cet État est une tête de pont de l’impérialisme, il joue un très grand rôle pour la main mise sur le pétrole.
En effet, les États-Unis et Israël ont crée Daesh (EIIL), comme naguère les États-Unis avaient crée Al-Qaïda. Ce sont des mercenaires gratuits, il suffit de les armer et de les entrainer aux massacres. Voilà une armée bien commode pour affaiblir, pour déstabiliser les États de la résistance ( Syrie, Irak,Iran, Yemen,..) aux compagnies pétrolières US-Sionistes . Les attaques de Daesh et Al-Qaïda sont permanentes dans ces États : L’Iran commence à subir ce genre d’attaque.
Il faut dire que l’argent de L’Arabie Saoudite et du Qatar coule à flot pour que ce cancer s’étende.

Les peuples du Moyen-Orient n’ont pas le choix : vaincre ou mourir. Pour vaincre, ils doivent s’unir (Sunnites, chiïtes, chrétiens, druzes, alaouites,...) et chasser militairement tous les cancer du Moyen-Orient.

07/04/2015 11:39 par Peuimporte

Même sujet, vu par David Rothkopf PDG et rédacteur en chef du groupe Foreign Policy
Il règne un bordel sans nom au Moyen-Orient et les Etats-Unis n’y sont pas pour rien
http://www.slate.fr/story/99935/yemen-syrie-arabie-saoudite

En bref : Ah si les USA pouvaient encore intervenir directement au sol, ils ne seraient pas obligés de "pivoter" en sens inverse et de s’en remettre à des incapables d’Israéliens et de Saoudiens qui risquent de nous éclabousser... etc...

07/04/2015 16:43 par Yasmina

Article poignant mais il y a une note d’espoir et ceux qui résistent ont besoin d’encouragement. Et je n’ai aucun doute sur la fin de cette lutte à mort entre ceux qui résistent et leur fossoyeurs. Il nous faut réfléchir et concevoir un monde post-colonial et post-moderne.
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07/04/2015 20:55 par Geb.

On ne peut forcer les gens à se haïr.

Les "forcer" probablement non...

Mais leur "inventer" des raisons de le faire pour ensuite venir tirer les marrons du feu, c’est vieux comme le Monde.

On va pas s’étendre sur le sujet vu que tout le monde ici devrait au moins le savoir et même citer des exemples précis.

08/04/2015 10:42 par SEPH

Pour le rappel, les terroristes de Daech ont fait irruption, mercredi dernier, dans le camp palestinien de Yarmouk, dans le Sud de Damas et jusqu’à présent des dizaines de Palestiniens ont été tués ou blessés dans ces accrochages. La situation dans ce camp est catastrophique : encore un exploit de Daech !!!!
Un membre du bureau politique du Mouvement de la Résistance islamique de la Palestine (Hamas) a porté un jugement sur ces massacres :"l attaque des terroristes de Daech contre le camp palestinien de Yarmouk en Syrie et les crimes commis à l’encontre les habitants de ce camp sont un service à l’ennemi sioniste "

Notons que Daech n’a jamais tiré un coup de fusil contre Israël, bien au contraire il se font soigner dans les hôpitaux de israélien, tout comme Al-Qaïda.

L’empire US-Sioniste ne manque pas de mercenaires pour commettre les pires crimes de l’histoire pour les actionnaires de Wall Street, la CIA et le Mossad.

09/04/2015 18:13 par depassage

Andre Vltchek voit avec des yeux qui peuvent pleurer encore et tant mieux pour lui. Par contre, pour celui qui voit avec les yeux desséchés et les glandes lacrymales atrophiées par trop d’horreur ne peut voir comme lui et peut même danser dans les rues du Caire, non pas à l’instar de ce qui s’est passé au Chili en 1973, mais à l’instar de ce qui se passe chez eux. On peut déplorer l’inexistence de la gauche, on peut déplorer l’inexistence de beaucoup de choses ayant disparu sous le laminoir de la convoitise démesurée et déréglée dont les peuples font les frais en allant se cacher dans les jupes de la déraison sous toutes ses formes. La gauche a commencé à être laminée dès la fin des années 70 par les courants islamistes chichement arrosés par les pétrodollars et avait fini à rendre l’âme avant la chute du mur de Berlin. Pour ce qui en reste, certains ont été contraints à l’asile ou assassinés. C’est difficile d’être laïc, de gauche et de lutter au sein de masses galvanisées par les propagandes islamistes pour lesquels l’état d’Israël est un état religieux et que s’il est fort, c’est grâce à sa cohésion par sa religion. On est loin d’en finir avec les guerres de religion et l’occident finira bien par avoir sa part, peut-être la plus importante que personne ne peut souhaiter à moins que l’on soit un demeuré.

13/04/2015 18:59 par maria

Cet auteur a un style mélancolique , ça n’empêche pas le talent bien évidemment.
_" Grandiose, glorieux, fabuleux," tous ces termes superlatifs ...
Il idéalise le passé sur un ton mélancolique je le répète qui me paraît être
particulièrement égocentrique !
Encore une fois je suis d’accord sur le courage qu’il faut pour défendre l’Orient pour aller vite
Mais pas au prix de cette idéalisation
et qui en plus renvoie l’Autre ici l’Occident à un envers Idéalement
et totalement Négatif.

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