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Vladimir Poutine répond à la doctrine nucléaire de Trump et dévoile les nouveaux armements russes

[Transcription] Adresse de Vladimir Poutine à l’Assemblée Fédérale, 1er mars 2018

Transcription :

[...] Chers collègues,

L’opération en Syrie a prouvé les capacités accrues des forces armées russes. Au cours des dernières années, beaucoup a été fait pour optimiser l’armée et la marine. Les forces armées ont maintenant 3,7 fois plus d’armes modernes. Plus de 300 nouvelles unités d’équipement ont été mises en service. Les troupes de missiles stratégiques ont reçu 80 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, 102 missiles balistiques lancés par sous-marins et trois sous-marins nucléaires Borei à missiles balistiques. Douze régiments de missiles ont reçu le nouveau missile balistique intercontinental Yars. Le nombre de transporteurs d’armes de haute précision à longue portée a été multiplié par 12, tandis que le nombre de missiles de croisière guidés a augmenté de plus de 30 fois. L’armée, les forces aérospatiales et la marine se sont aussi considérablement renforcées. [Applaudissements]

La Russie et le monde entier connaissent les noms de nos derniers avions, sous-marins et armes antiaériennes, ainsi que de nos systèmes de missiles guidés terrestres, aériens et maritimes. Tous sont des armes de pointe et de haute technologie. Un champ radar solide visant à avertir d’une attaque de missile a été créé le long du périmètre de la Russie – c’est très important. D’énormes failles sont apparues après la désintégration de l’URSS. Toutes ont été réparées.

Un bond en avant a été fait dans le développement d’avions sans pilote ; le centre de contrôle de la défense nationale a été établi ; et le commandement opérationnel de la zone maritime lointaine a été formé. Le nombre de membres des services professionnels a augmenté de 2,4 fois et la disponibilité de l’équipement dans les forces armées est passée de 70% à 95-100%. L’attente pluriannuelle pour l’obtention d’un logement permanent a été éliminée, la période d’attente ayant été réduite de 83%. [Applaudissements]

Maintenant, sur le problème le plus important de la défense.

Je vais parler des plus récents systèmes d’armes stratégiques russes que nous sommes en train de développer en réponse au retrait unilatéral des États-Unis du Traité sur les missiles anti-balistiques (ABM) et au déploiement sur le terrain de leurs systèmes de défense antimissile, à la fois aux États-Unis et au-delà de leurs frontières nationales.

Je voudrais commencer par un bref rappel du passé récent.

En 2000, les États-Unis ont annoncé leur retrait du Traité sur les missiles anti-balistiques. La Russie y était catégoriquement opposée. Nous considérions le Traité ABM américano-soviétique signé en 1972 comme la pierre angulaire du système de sécurité international. En vertu de ce traité, les parties avaient le droit de déployer des systèmes de défense antimissile balistique dans une seule de leurs régions. La Russie a déployé ces systèmes autour de Moscou, et les États-Unis autour de leur base ICBM basée à Grand Forks [Dakota du Nord].

Avec le Traité de réduction des armements stratégiques, le Traité ABM créait non seulement un climat de confiance, mais empêchait également l’une ou l’autre des parties d’utiliser inconsidérément des armes nucléaires, ce qui aurait mis en danger l’humanité, car le nombre limité de systèmes de défense balistique rendait l’agresseur potentiel vulnérable à une frappe de riposte.

Nous avons fait de notre mieux pour dissuader les Américains de se retirer du Traité et préserver l’équilibre stratégique. Tous nos efforts ont été vains. Les États-Unis se sont retirés du Traité en 2002. Même après cela, nous avons essayé de développer un dialogue constructif avec eux. Nous avons proposé de travailler ensemble dans ce domaine pour apaiser les inquiétudes et maintenir l’atmosphère de confiance. À un moment donné, j’ai pensé qu’un compromis était possible, mais ce n’était pas le cas. Toutes nos propositions, absolument toutes, ont été rejetées. Alors, nous avons dit que nous allions devoir améliorer nos systèmes de frappe modernes pour protéger notre sécurité. En réponse, les États-Unis ont déclaré qu’ils ne créaient pas de système de défense balistique mondial contre la Russie, qui était libre de faire ce qu’elle veut, et que les États-Unis présumeront que nos actions ne sont pas dirigées contre eux.

Les raisons de cette position sont évidentes. Après l’effondrement de l’URSS, la Russie, connue sous le nom d’URSS ou de Russie soviétique à l’étranger, a perdu 23,8% de son territoire national, 48,5% de sa population, 41% de son PIB, 39,4% de son potentiel industriel (presque la moitié de notre potentiel, je tiens à le souligner), ainsi que 44,6% de sa capacité militaire en raison de la division des forces armées soviétiques entre les anciennes Républiques soviétiques. L’équipement militaire de l’armée russe devenait obsolète et les forces armées étaient dans un état pitoyable. Une guerre civile faisait rage dans le Caucase, et des inspecteurs américains supervisaient l’exploitation de nos principales usines d’enrichissement d’uranium.

Pendant un certain temps, la question n’était pas de savoir si nous serions en mesure de développer un système d’armes stratégiques – certains se demandaient même si notre pays serait capable de stocker et de conserver en toute sécurité les armes nucléaires dont nous avons hérité après l’effondrement de l’URSS. La Russie avait des dettes considérables, son économie ne pouvait pas fonctionner sans des prêts du FMI et de la Banque mondiale, et il était impossible de soutenir la sphère sociale.

Apparemment, nos partenaires ont eu l’impression que dans le futur prévisible, il serait impossible pour notre pays de relancer son économie, son industrie, son industrie de défense et ses forces armées à des niveaux soutenant le potentiel stratégique nécessaire. Et si tel était le cas, [se disaient les Etats-Unis], il ne servait à rien de compter avec l’opinion de la Russie, et il était nécessaire de rechercher davantage l’ultime suprématie militaire unilatérale afin de dicter ses termes dans toutes les sphères à l’avenir.

Fondamentalement, cette position, cette logique, à en juger par les réalités de cette période, est compréhensible, et nous sommes nous-mêmes à blâmer. Pendant toutes ces années, les 15 années écoulées depuis le retrait des États-Unis du Traité sur les missiles anti-balistiques, nous avons constamment essayé de réengager les Etats-Unis dans des discussions sérieuses pour parvenir à des accords dans le domaine de la stabilité stratégique.

Nous avons réussi à atteindre certains de ces objectifs. En 2010, la Russie et les États-Unis ont signé le nouveau traité START, contenant des mesures pour poursuivre la réduction et la limitation des armes offensives stratégiques. Cependant, à la lumière des projets de construction d’un système mondial de missiles anti-balistiques, qui sont toujours en cours aujourd’hui, tous les accords signés dans le cadre du nouveau START commencent à devenir obsolètes, car tandis que le nombre de porteurs et d’armes est en train d’être réduit, l’une des parties, à savoir les États-Unis, permet une croissance constante et incontrôlée du nombre de missiles anti-balistiques, améliore leur qualité et crée de nouvelles zones de lancement de missiles. Si nous ne faisons rien, cela aboutira finalement à la rétrogradation complète du potentiel nucléaire de la Russie. Cela signifie que tous nos missiles pourraient simplement être interceptés.

Malgré nos nombreuses protestations et plaidoyers, la machine américaine a été mise en mouvement, et la bande transporteuse a avancé. De nouveaux systèmes de défense antimissile ont été installés en Alaska et en Californie. A la suite de l’expansion de l’OTAN à l’Est, deux nouvelles zones de défense antimissile ont été créées en Europe occidentale : une a déjà été créée en Roumanie, tandis que le déploiement du système en Pologne est maintenant presque achevé. Leur portée continuera à augmenter. De nouvelles zones de lancement doivent être créées au Japon et en Corée du Sud. Le système de défense antimissile américain mondial comprend également cinq croiseurs et trente destroyers qui, à notre connaissance, ont été déployés dans des régions proches des frontières de la Russie. Je n’exagère pas le moins du monde. Et ce processus s’accélère rapidement.

Qu’avons-nous donc fait, en plus de protester et d’avertir ? Comment la Russie répondra-t-elle à ce défi ? Voilà notre réponse.

Pendant toutes ces années, depuis le retrait unilatéral des États-Unis du Traité ABM, nous avons travaillé intensivement sur des équipements et des armes avancés, ce qui nous a permis de faire une percée dans le développement de nouveaux modèles d’armes stratégiques.

Permettez-moi de rappeler que les États-Unis sont en train de créer un système mondial de défense antimissile principalement pour contrer les armes stratégiques qui suivent des trajectoires balistiques. Ces armes forment la colonne vertébrale de nos forces de dissuasion nucléaire, tout comme pour les autres membres du club nucléaire.

En tant que tel, la Russie a développé, et travaille continuellement à perfectionner, des systèmes très efficaces mais à prix raisonnable pour vaincre la défense antimissile. Ils sont installés sur tous nos complexes de missiles balistiques intercontinentaux.

En outre, nous nous sommes lancés dans le développement de la prochaine génération de missiles. Par exemple, le ministère de la Défense et les entreprises de l’industrie des missiles et de l’aérospatiale sont en phase active de mise à l’essai d’un nouveau système de missiles doté d’un lourd missile intercontinental. Nous l’avons appelé Sarmat.

Sarmat remplacera le système Voevoda fabriqué en URSS. Son immense pouvoir était universellement reconnu. Nos collègues étrangers lui ont même donné un nom assez menaçant [Satan].

Cela dit, les capacités du missile Sarmat sont beaucoup plus élevées. Pesant plus de 200 tonnes, il a une phase de lancement courte, ce qui le rend plus difficile à intercepter pour les systèmes de défense antimissile. La portée du nouveau missile lourd, le nombre et la puissance de ses blocs de combat sont plus importants que ceux de Voevoda. Sarmat sera équipé d’un large éventail de têtes nucléaires puissantes, y compris hypersoniques, et des moyens les plus modernes d’échapper à la défense antimissile. Le haut degré de protection des lanceurs de missiles et les importantes capacités énergétiques offertes par le système permettront de l’utiliser dans toutes les conditions.

Pourriez-vous s’il vous plaît projeter la vidéo [voir ci-dessous à partir de 2,00]. [Applaudissements]

[Applaudissements] La portée de Voevoda est de 11 000 kilomètress, tandis que Sarmat n’a pratiquement aucune limite de portée. [Applaudissements] 

Comme le montre le clip vidéo, il peut frapper des cibles à la fois via les pôles Nord et Sud.

Sarmat est un missile formidable et, en raison de ses caractéristiques, il n’a rien à craindre des systèmes de défense antimissile les plus avancés. [Applaudissements]

Mais nous ne nous sommes pas arrêtés à cela. Nous avons commencé à développer de nouveaux types d’armes stratégiques qui n’ont pas du tout des trajectoires balistiques lorsqu’ils se dirigent vers une cible et, par conséquent, les systèmes de défense antimissile ne sont d’aucune utilité face à eux, absolument inutiles. [Applaudissements]

Permettez-moi d’élaborer sur ces armes.

Les armes avancées de la Russie sont basées sur les réalisations uniques et de pointe de nos scientifiques, concepteurs et ingénieurs. L’une d’entre elles est une petite unité extrêmement puissante d’énergie nucléaire qui peut être installée dans un missile comme notre dernier missile X-101 lancé par voie aérienne ou le missile américain Tomahawk – un type similaire mais avec une portée des dizaines de fois plus grande, des dizaines, de fait une portée illimitée. Il s’agit d’un missile furtif volant à basse altitude et transportant une ogive nucléaire, avec une portée presque illimitée, une trajectoire imprévisible et une capacité à contourner les systèmes d’interception. Il est invincible contre tous les systèmes de défense antimissile et de défense anti-aérienne existants ou du futur prévisible. Je vais répéter cela plusieurs fois aujourd’hui.

Fin 2017, la Russie a lancé avec succès son dernier missile à propulsion nucléaire sur le terrain d’entraînement central. Pendant son vol, le moteur nucléaire a atteint sa capacité prévue et fourni la propulsion nécessaire.

Maintenant que le lancement des missiles et les essais au sol ont été couronnés de succès, nous pouvons commencer à développer un type d’arme complètement nouveau, un système d’armes nucléaires stratégiques doté d’un missile à propulsion
nucléaire.

Lancez la vidéo, s’il vous plaît [voir ci-dessous à partir de 1,50]. [Applaudissements]

Vous pouvez voir comment le missile contourne les intercepteurs. Comme la portée est illimitée, le missile peut manœuvrer aussi longtemps que nécessaire. [Applaudissements]

Comme vous le savez sans doute, aucun autre pays n’a développé quelque chose de comparable. D’autres pays auront un jour des armes similaires mais à ce moment-là, nous aurons trouvé quelque chose d’encore mieux.

Aujourd’hui, nous savons tous que la conception et le développement de systèmes d’armes sans pilote est une autre tendance commune dans le monde. En ce qui concerne la Russie, nous avons développé des engins submersibles sans pilote qui peuvent se déplacer à de grandes profondeurs (je dirais des profondeurs extrêmes) de manière intercontinentale, à une vitesse plusieurs fois supérieure à celle des sous-marins, des torpilles de pointe et de toutes sortes de navires de surface, y compris les plus rapides. C’est vraiment fantastique. [Applaudissements] Ils sont silencieux, extrêmement maniables et n’ont pratiquement aucune vulnérabilité que l’ennemi pourrait exploiter. Il n’existe tout simplement rien dans le monde qui soit capable d’y faire face ou d’y résister.

Les engins sous-marins sans pilote peuvent transporter des ogives conventionnelles ou nucléaires, ce qui leur permet d’engager diverses cibles, y compris des groupes de navires, des fortifications côtières et des infrastructures.

En décembre 2017, une unité nucléaire innovante conçue pour cet engin sous-marin sans pilote a achevé un cycle d’essais qui a duré de nombreuses années. L’unité de puissance nucléaire est unique par sa petite taille, tout en offrant un rapport puissance / poids incroyable. Elle est cent fois plus petite que les unités qui alimentent les sous-marins modernes, mais elle est encore plus puissante et peut passer en mode combat, c’est-à-dire atteindre une capacité maximale, 200 fois plus rapide.

Les tests qui ont été menés nous ont permis de commencer à développer un nouveau type d’arme stratégique qui transporterait des munitions nucléaires massives.

S’il vous plaît, lancez la vidéo [Voir ci-dessous à partir de 1,47].

[Applaudissements]

Soit dit en passant, nous n’avons pas encore choisi de noms pour ces deux nouvelles armes stratégiques, le missile de croisière à portée mondiale et l’engin sous-marin sans pilote. Nous attendons des suggestions du ministère de la
Défense. [Applaudissements]

Les pays ayant un potentiel de recherche élevé et une technologie de pointe sont connus pour développer activement des armes dites hypersoniques. La vitesse du son est généralement mesurée en nombre de Mach, en l’honneur du scientifique autrichien Ernst Mach qui est connu pour ses recherches dans ce domaine. Un Mach est égal à 1 062 kilomètres par heure à une altitude de 11 kilomètres. La vitesse du son est Mach 1, les vitesses entre Mach 1 et Mach 5 sont appelées supersoniques, et l’hypersonique est supérieure à Mach 5. Bien sûr, ce type d’arme procure des avantages substantiels dans un conflit armé. Les experts militaires pensent que ce système serait extrêmement puissant et que sa vitesse le rendrait invulnérable aux systèmes actuels de défense antimissile et aérienne, puisque les missiles intercepteurs ne sont, en termes simples, pas assez rapides. À cet égard, il est tout à fait compréhensible que les principales armées du monde cherchent à posséder une telle arme idéale.

Chers amis, la Russie a déjà une telle arme. [Applaudissements]

L’étape la plus importante dans le développement des systèmes d’armes modernes a été la création d’un système de missile hypersonique de haute précision. Comme vous le savez certainement, il est unique en son genre dans le monde. Ses essais ont été achevés avec succès et en outre, le 1er décembre de l’année dernière, ces systèmes ont commencé leur service d’essai sur les aérodromes du district militaire Sud.

Les caractéristiques de vol uniques de l’avion transporteur à grande vitesse permettent au missile d’être livré au point de décharge en quelques minutes. Le missile, volant à une vitesse hypersonique, 10 fois plus rapide que la vitesse du son, peut également manœuvrer à toutes les phases de sa trajectoire de vol, ce qui lui permet aussi de vaincre tous les systèmes de défense anti-aérienne et anti-missile existants et, je pense, à venir, portant des ogives nucléaires et conventionnelles à une portée de plus de 2 000 kilomètres. Nous avons appelé ce système Kinzhal (Dague).

Vidéo, s’il vous plaît [Voir ci-dessous à partir de 2,38]. [Applaudissements]

[Applaudissements] Mais ce n’est pas tout ce que j’ai à dire. [Applaudissements]

Une véritable avancée technologique est le développement d’un système de missile stratégique doté d’un équipement de combat fondamentalement nouveau – une unité à aile coulissante, qui a également été testée avec succès.

Je vais répéter ce que nous avons dit à plusieurs reprises à nos partenaires américains et européens membres de l’OTAN : nous ferons les efforts nécessaires pour neutraliser les menaces posées par le déploiement du système de défense antimissile américain. Nous l’avons mentionné lors des discussions et l’avons même dit publiquement. En 2004, après les exercices des forces nucléaires stratégiques lorsque le système a été testé pour la première fois, j’ai dit ce qui suit lors d’une réunion avec la presse – c’est embarrassant de me citer, mais il le faut. J’ai donc dit :

« Alors que d’autres pays augmentent le nombre et la qualité de leurs armes et de leur potentiel militaire, la Russie devra également s’assurer de disposer d’armes et de technologies de nouvelle génération. À cet égard, j’ai le plaisir de vous informer que les expériences menées avec succès au cours de ces exercices nous permettent de confirmer que les forces armées russes, les forces stratégiques de missiles, recevront prochainement de nouveaux systèmes d’armes hypersoniques à haute précision qui peuvent frapper des cibles à une distance intercontinentale et peuvent ajuster leur altitude et leur cap pendant leur trajet. C’est une déclaration très importante car aucun pays dans le monde n’a à ce jour de telles armes dans son arsenal militaire. » Fin de citation. [Applaudissements]

Bien sûr, chaque mot a un sens parce que nous parlons de la possibilité de contourner les systèmes d’interception. Pourquoi avons-nous conçu tout cela ? Pourquoi en avons-nous parlé ? Comme vous pouvez le voir, nous n’avons pas caché nos plans et nous en avons parlé ouvertement, principalement pour inciter nos partenaires à s’asseoir à la table des négociations. Je le répète, c’était en 2004. Il est remarquable qu’en dépit de tous les problèmes de notre économie, de nos finances et de notre industrie de la défense, la Russie soit restée une grande puissance nucléaire. Non, personne ne voulait parler sérieusement du problème avec nous. Personne ne voulait nous écouter. Ecoutez-nous donc maintenant. [Standing ovation]

Je vous remercie. Je vous remercie.

Contrairement aux types d’équipements de combat existants, ce système peut effectuer des vols intercontinentaux à des vitesses supersoniques supérieures à Mach 20.

Comme je l’ai dit en 2004, en se dirigeant vers sa cible, le bloc de croisière coulissant du missile engage des manœuvres intensives – à la fois latérales (de plusieurs milliers de kilomètres) et verticales. C’est ce qui le rend absolument invulnérable à tout système de défense aérienne ou antimissile. L’utilisation de nouveaux matériaux composites a permis au bloc de croisière coulissant de réaliser un vol guidé à longue distance pratiquement dans des conditions de formation du plasma. Il vole vers sa cible comme une météorite, comme une boule de feu. La température à sa surface atteint 1 600 à 2 000 degrés Celsius, mais le bloc de croisière est guidé de façon fiable.

Lancez la vidéo, s’il vous plait [Voir ci-dessous à partir de 1,20].

[Applaudissements] Pour des raisons évidentes, nous ne pouvons pas montrer l’apparence extérieure de ce système ici. C’est tout de même (un aperçu) très important. J’espère que tout le monde le comprend. Mais laissez-moi vous assurer que nous possédons tout cela et que cela fonctionne bien. [Applaudissements] De plus, les entreprises industrielles russes se sont lancées dans le développement d’un nouveau type d’arme stratégique. Nous l’avons appelé Avangard. [Applaudissements]

Nous savons très bien qu’un certain nombre d’autres pays développent des armes sophistiquées dotées de nouvelles propriétés physiques. Nous avons toutes les raisons de croire que nous avons également une longueur d’avance dans ce domaine – du moins dans les points les plus essentiels.

Nous avons réalisé des progrès significatifs dans les armes laser. Ce n’est plus seulement un concept ou un plan. Nous ne sommes pas non plus au début des étapes de production. Depuis l’année dernière, nos troupes ont déjà été armées d’armes laser.

Je ne veux pas révéler plus de détails. Ce n’est pas encore le moment. Mais les experts comprendront qu’avec de tels armements, la capacité de défense de la Russie s’est démultipliée.

Voici une autre courte vidéo [Voir ci-dessous à partir de 00,50].

[Applaudissements] Ceux qui sont intéressés par l’équipement militaire sont invités à suggérer un nom pour cette nouvelle arme, ce système de pointe [Applaudissements]

Bien sûr, nous affinerons cette technologie de pointe. Évidemment, il y a beaucoup plus d’armements en développement que ce que j’ai mentionné aujourd’hui. Mais c’est suffisant pour le moment. [Applaudissements]

Je tiens à souligner spécifiquement que les armes stratégiques nouvellement développées – en fait, de nouveaux types d’armes stratégiques – ne sont pas le résultat de résidus de l’Union soviétique. Bien sûr, nous nous sommes appuyés sur certaines idées de nos ingénieux prédécesseurs. Mais tout ce que j’ai décrit aujourd’hui est le résultat des dernières années, le produit de dizaines d’organismes de recherche, de bureaux d’études et d’instituts.

Des milliers, littéralement des milliers de nos experts, des scientifiques exceptionnels, des concepteurs, des ingénieurs, des travailleurs passionnés et talentueux travaillent depuis des années, calmement, humblement, de façon désintéressée, avec un dévouement total. Il y a beaucoup de jeunes professionnels parmi eux. Ils sont nos véritables héros, avec notre personnel militaire qui a démontré les meilleures qualités de l’armée russe au combat. [Applaudissements] Je veux m’adresser à chacun d’entre eux et dire qu’il y aura évidemment des récompenses, des médailles et des titres honorifiques, mais ayant souvent rencontré plusieurs d’entre vous en personne, je sais que vous n’êtes pas à la recherche de telles gratifications. Le plus important est d’assurer la sécurité de notre pays et de notre peuple de manière fiable. En tant que Président et au nom du peuple russe, je tiens à vous remercier pour votre travail acharné et ses résultats. Notre pays a tellement besoin d’eux. [Applaudissements]

Comme je l’ai déjà dit, tous les produits militaires futurs sont basés sur des progrès remarquables qui peuvent, devraient et seront utilisés dans les secteurs civils de haute technologie. Je voudrais souligner que seul un pays doté du plus haut niveau de recherche fondamentale, d’éducation, de recherche développée, de technologie, des infrastructures industrielles et des ressources humaines peut développer avec succès des armes uniques et complexes de ce type. Vous pouvez voir que la Russie a toutes ces ressources. [Applaudissements]

Nous allons développer ce potentiel et nous concentrer sur la réalisation des objectifs ambitieux que notre pays s’est fixés en termes de développement économique, social et infrastructurel. Une défense efficace servira de garantie du développement à long terme de la Russie.

Permettez-moi de répéter que chacun des systèmes d’armement individuels que j’ai mentionnés est unique et primordial. Plus important encore, l’ensemble de ces progrès permet au ministère de la Défense et à l’état-major général de développer un système de défense complet, dans lequel chaque pièce de nouvel équipement militaire se verra attribuer un rôle approprié. En plus des armes stratégiques qui sont actuellement en état d’alerte au combat et qui bénéficient de mises à jour régulières, la Russie disposera d’une capacité de défense qui garantira sa sécurité à long terme.

Bien sûr, il y a beaucoup de choses à faire en matière de construction militaire, mais une chose est déjà claire : la Russie possède une armée moderne de haute technologie, assez compacte compte tenu de la taille du territoire, centrée sur le corps des officiers, qui sont dévoués à leur pays et sont prêts à tout sacrifier pour son peuple. [Applaudissements] Tôt ou tard, d’autres armées auront également la technologie et les armes, même les plus avancées. Mais cela ne nous inquiète absolument pas, puisque nous les avons déjà et que nous aurons de meilleurs armements à l’avenir. Ce qui compte, c’est qu’ils n’auront jamais de gens ou d’officiers comme le pilote russe, le major Roman Filipov. [Standing ovation]

J’espère que tout ce qui a été dit aujourd’hui fera réfléchir à deux fois tout agresseur potentiel, puisque des mesures hostiles contre la Russie, comme le déploiement des défenses antimissiles et le fait de rapprocher l’infrastructure de l’OTAN de la frontière russe, deviennent inefficaces sur le plan militaire et entraînent des coûts injustifiés, les rendant inutiles pour ceux qui promeuvent ces initiatives.

Il était de notre devoir d’informer nos partenaires de ce que j’ai dit aujourd’hui dans le cadre des engagements internationaux auxquels la Russie avait souscrit. Le moment venu, les experts des ministères des Affaires étrangères et de la Défense auront de nombreuses occasions de discuter de toutes ces questions avec eux, si bien entendu nos partenaires le souhaitent.

Pour ma part, je veux souligner que nous avons mené nos travaux pour renforcer la capacité de défense de la Russie dans le cadre des accords actuels de contrôle des armements ; nous ne violons rien. Je devrais dire spécifiquement que la force militaire croissante de la Russie n’est une menace pour personne. Nous n’avons jamais eu l’intention d’utiliser ce potentiel pour des objectifs offensifs et encore moins agressifs.

Nous ne menaçons personne, nous n’allons attaquer personne ni prendre quoi que ce soit à quiconque par la menace des armes. Nous n’avons besoin de rien. C’est tout le contraire. J’estime nécessaire de souligner (et c’est très important) que la puissance militaire croissante de la Russie est une garantie solide de la paix mondiale, car cette puissance préserve et préservera la parité stratégique et l’équilibre des forces dans le monde, qui, comme on le sait, ont été et restent un facteur clé de la sécurité internationale depuis la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à nos jours.

Et quant à ceux qui, au cours des 15 dernières années, ont tenté d’accélérer une course aux armements et de chercher un avantage unilatéral contre la Russie, ont introduit des restrictions et des sanctions illégales du point de vue du droit international visant à restreindre le développement de notre pays, je dirai ceci : tout ce que vous avez essayé d’empêcher par une telle politique s’est déjà produit. Personne n’a réussi à freiner la Russie. [Applaudissements]

Maintenant, nous devons être conscients de cette réalité et être sûrs que tout ce que j’ai dit aujourd’hui n’est pas du bluff – et ce n’est pas du bluff, croyez-moi –, il faut bien y réfléchir et rejeter ceux qui vivent dans le passé et sont incapables de regarder vers l’avenir, il faut arrêter de secouer le bateau sur lequel nous sommes tous et qui s’appelle la planète Terre.

À cet égard, je voudrais souligner ceci. Nous sommes grandement préoccupés par certaines dispositions de la révision révisée de la posture nucléaire [américaine], qui élargissent les possibilités de réduction et réduisent effectivement le seuil d’utilisation des armes nucléaires. Derrière des portes closes, on peut dire n’importe quoi pour rassurer les autres, mais nous lisons ce qui est écrit. Et ce qui est écrit, c’est que cette stratégie peut être mise en œuvre en réponse à des attaques d’armes conventionnelles et même à une cyber-menace.

Je devrais noter que notre doctrine militaire dit que la Russie se réserve le droit d’utiliser des armes nucléaires uniquement en réponse à une attaque nucléaire, ou à une attaque avec d’autres armes de destruction massive contre le pays ou ses alliés, ou à un acte d’agression contre nous avec des armes conventionnelles qui menacent l’existence même de l’Etat. Tout cela est très clair et précis.

C’est pourquoi j’estime qu’il est de mon devoir d’annoncer ce qui suit. Toute utilisation d’armes nucléaires contre la Russie ou ses alliés, armes de courte, moyenne ou n’importe quelle portée, sera considérée comme une attaque nucléaire contre ce pays. Les représailles seront immédiates, avec toutes les conséquences qui en découlent. [Applaudissements]

Il ne devrait y avoir aucun doute à ce sujet. Il n’y a pas besoin de créer davantage de menaces pour le monde. Asseyons-nous plutôt à la table des négociations et imaginons ensemble un système nouveau et pertinent de sécurité internationale et de développement durable pour la civilisation humaine. C’est ce que nous disons depuis le début. Toutes ces propositions sont toujours valables. La Russie est prête à cela.

Nos politiques ne seront jamais fondées sur des revendications d’exceptionnalisme [contrairement aux Etats-Unis]. Nous protégeons nos intérêts et respectons les intérêts des autres pays. Nous respectons le droit international et croyons au rôle central inviolable de l’ONU. Ce sont les principes et approches qui nous permettent de construire des relations fortes, amicales et égalitaires avec la majorité absolue des pays.

Notre partenariat stratégique global avec la République populaire de Chine en est un exemple. La Russie et l’Inde bénéficient également d’une relation stratégique spéciale privilégiée. Nos relations avec de nombreux autres pays dans le monde entrent dans une nouvelle phase dynamique.

La Russie est largement impliquée dans les organisations internationales. Avec nos partenaires, nous faisons progresser des associations et des groupes tels que l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective], l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS. Nous faisons la promotion d’un programme positif à l’ONU, au G20 et à l’APEC. Nous sommes intéressés par une coopération normale et constructive avec les États-Unis et l’Union européenne. Nous espérons que le bon sens prévaudra et que nos partenaires opteront pour un travail commun honnête et équitable.

Même si nos points de vue s’affrontent sur certains points, nous restons des partenaires car nous devons travailler ensemble pour relever les défis les plus complexes, assurer la sécurité mondiale et construire le monde futur, de plus en plus interconnecté, avec des processus d’intégration de plus en plus dynamiques.

La Russie et ses partenaires de l’Union économique eurasienne cherchent à en faire un groupe d’intégration mondialement compétitif. L’agenda de l’UEE comprend la construction d’un marché commun pour l’électricité, le pétrole, les produits pétroliers et le gaz, l’harmonisation des marchés financiers et la mise en relation de nos autorités douanières. Nous continuerons également à travailler sur un plus grand partenariat eurasien.

Chers collègues, c’est une période charnière pour le monde entier, et ceux qui sont disposés et capables de changer, ceux qui agissent et qui vont de l’avant seront en tête. La Russie et son peuple ont exprimé cette volonté à chaque moment décisif de notre histoire. En seulement 30 ans, nous avons opéré des changements qui ont pris des siècles dans d’autres pays.

Nous continuerons à tracer notre propre chemin avec confiance, comme nous l’avons toujours fait. Nous allons rester unis, comme nous l’avons toujours été. [Applaudissements] Notre unité est la base la plus durable pour les progrès futurs. Dans les années à venir, notre objectif est de renforcer davantage cette unité afin que nous formions une seule équipe qui comprenne que le changement est nécessaire et soit prête à consacrer son énergie, ses connaissances, son expérience et son talent à la réalisation d’objectifs communs.

Les défis et les grands objectifs donnent un sens particulier à nos vies. Nous devons être audacieux dans nos plans et nos actions, prendre nos responsabilités et faire preuve d’initiative, et devenir plus forts, ce qui signifie être utile à nos familles, à nos enfants, à tout le pays ; changer le monde et notre pays pour le mieux ; et créer la Russie dont nous rêvons tous. Ce n’est qu’alors que la prochaine décennie et l’ensemble du 21ème siècle seront sans aucun doute l’âge des triomphes exceptionnels pour la Russie et de notre succès commun. Je crois que ce sera le cas.

Je vous remercie. [Standing ovation]

[Hymne national de la Russie]

Source : http://en.kremlin.ru/events/president/news/56957

Traduction : https://sayed7asan.blogspot.fr/2018/03/vladimir-poutine-sur-les-nouvelles.html

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Résistant en Palestine - Une histoire vraie de Gaza.
Ramzy BAROUD
Comprenez, de l’intérieur de Gaza, comment le peuple palestinien a vécu la signature des Accords d’Oslo : les espoirs suscités et immédiatement déçus, la désillusion et la colère suscitée par l’occupation et la colonisation israéliennes qui continuent... La seconde Intifada, et la montée politique du Hamas... Né à Gaza en 1972, Ramzy BAROUD est un journaliste et écrivain américano-palestinien de renommée internationale. Rédacteur en chef de The Brunei Times (version papier et en ligne) et du site Internet (...)
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New York Times Magazine, 28 Mars, 1999

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
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Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
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La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
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