Transhumanisme : l’homme « réparé et augmenté » a-t-il encore besoin du divin ?

« ... Tout est affaire de décor. Changer de lit, changer de corps. A quoi bon puisque c’est encore Moi qui moi-même me trahis (...) Est-ce ainsi que les hommes vivent »
Louis Aragon (Le Roman inachevé, 1956)

Une nouvelle révolution est en train de se dérouler dans les laboratoires, une révolution sans bruit, sans mort mais qui est lourde de signification pour l’avenir de l’humanité. Les scientifiques parlent de supprimer les causes de la mort en « réparan t » l’homme, mieux encore en « augmentant » ses capacités au-delà de ses capacités naturelles. Cette science : le transhumanisme est un tournant majeur dans la destinée humaine. Elle pose cependant des problèmes éthiques voire religieux.

Qu’est-ce que le transhumanisme ?

Le transhumanisme est un mouvement intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Le transhumanisme considère certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables. La quête d’immortalité date de l’Épopée de Gilgamesh ou les quêtes de la fontaine de Jouvence et de l’élixir de longue vie, au même titre que tous les efforts ayant visé à empêcher le vieillissement et la mort, en sont l’expression. (...) Nikolai Fyodorov, un philosophe russe du XIXe siècle, soutenait l’idée d’un usage de la science à des fins d’extension radicale de la durée de vie, d’immortalité ou de résurrection des morts. Le biologiste Julian Huxley, semble être le premier à avoir utilisé le mot « transhumanisme ». En 1957, il définit le transhumain comme un « homme qui reste un homme, mais se transcende lui-même en déployant de nouveaux possibles de et pour sa nature humaine ». Les transhumanistes s’engagent dans des approches interdisciplinaires pour comprendre et évaluer les possibilités de dépasser les limitations biologiques. (Encyclopédie Wikipédia)

Le bonheur à tout prix

Les « miracles » qui donnent des espérances à des personnes abimées deviennent monnaie courante. A titre d’exemple, on apprend que les scientifiques de l’Université d’Harvard ont créé une peau cybernétique composée de chair cultivée en laboratoire intégrée de nano-fils qui ont les mêmes propriétés de « détection » que la peau humaine. Le but de cette invention est la fusion de la peau avec l’électronique de manière à ce qu’il devient difficile de déterminer où se termine la peau et où commence l’électronique. Bien sûr, il ne s’agit pas de construire un Terminator mais de créer un remplacement à la peau humaine pour pouvoir l’implanter par exemple des grands brulés. (1)

«  Lève-toi et marche. » C’est ce que pourront peut-être entendre dès 2014 des personnes paralysées des membres inférieurs quand elles se seront équipées de cet exosquelette robotisé particulièrement léger et transportable. Il permet à des paraplégiques de rester debout, de marcher, de sauter et de monter des marches. Voilà une nouvelle qui pourrait les réjouir, et elle émane tout droit de la Vanderbilt University de Nashville (États-Unis) : des scientifiques y ont conçu un exosquelette robotisé qui permet à ces patients de se ternir droit, de marcher, de sauter ou de monter des marches. (2)

Même le cerveau n’y échappe pas ! Voir le cerveau penser ! Montrer l’activité du cerveau s’appliquant à une fonction telle que parler, lire, compter ou simplement penser, voilà désormais ce que rendent possible les progrès récents de l’imagerie par résonance magnétique, l’IRM. Qu’il s’agisse de la perception musicale, des processus inconscients à l’origine de nos décisions, du développement du cerveau in utero, de l’étude des interactions entre gènes et environnement, de l’étude des anomalies pouvant être à l’origine de certaines maladies psychiatriques, les nouvelles techniques de la « neuro-imagerie » ouvrent des champs d’étude infinis et posent à l’éthique des questions inédites.. (3)

Quelle humanité voulons-nous ?

« Avec les avancées technologiques, écrit Hervé Chneiweiss, nos corps réparés vont s’artificialiser. Les prothèses implantées et les dispositifs miniaturisés tendent à faire partie intégrante de l’individu. L’homme, au sens générique, l’être humain est un inventeur d’artéfacts. Créer des prothèses ou des orthèses, des choses qui nous servent à faire mieux, plus facilement, des outils qui nous servent à faire mieux ce que nous savons faire moins bien, on le fait en permanence. Aujourd’hui, le portable est à l’extérieur de nous, il sert à téléphoner, à voir son agenda, à prendre des notes, etc. peut-être que demain, une partie du portable va être à l’intérieur de nous, après, cela dépendra de chacun. Aujourd’hui, tous les P-DG de grosses boîtes se font implanter, sous la peau, une petite puce avec un code-barres pour qu’avec un GPS on puisse les localiser s’ils sont enlevés. Coder des informations, aujourd’hui on est capable par exemple dans le cortex occipital, pour des gens qui ont perdu la vue, pas de façon congénitale mais à l’âge adulte, de coder suffisamment d’informations pour qu’un aveugle acquis puisse se déplacer dans un espace sans buter sur les objets. Dans les dix prochaines années, cela va se raffiner et cela permettra certainement d’avoir des prothèses beaucoup plus performantes pour permettre à des malentendants ou à des sourds d’entendre, en tout cas de percevoir des sons, à des aveugles de percevoir l’espace autour d’eux. (...) Un corps transformé générera un esprit transformé » (4)

« De l’homme réparé, à l’homme augmenté C’est seulement une question de quantité de vie voire de confort de vie ». « Personne, écrit Hervé Chneiweiss, ne résiste à la tentation d’être augmenté si cela ne comporte pas de risques. Modifié par qui, modifié par quoi, modifié pour qui et comment ? Des milliers d’humains sont des hybrides homme/hommes avec le tissu greffé d’un autre Des millions d’hommes sont des hybrides hommes /machines qui vivent avec un tissu artificiel greffé ».. La biologisation des phénomènes sociaux comme la volonté de lire le texte ultime de l’individu - l’ADN - parait dangereuse. « Lire l’avenir d’un individu dans son génome comme les autres le lisent dans les lignes de la main est ce vraiment là le signe d’un progrès de cette humanité ? Une carte d’identité génétique individuelle précise, complète et fiable est à notre portée et le risque est grand d’y associer la croyance de lire le vivre de la vie. Mais qui en serait le lecteur et pour quel usage ? » (4)

Transhumanisme, éternité et place des religions

Justement qui en serait le lecteur ? Quel est la place de la spiritualité si nous n’avons plus besoin du secours de la religion- comme nous le promet cette science conquérante- pour vivre, bien vivre et être éternel ? On dit que la plupart des transhumanistes sont athées. Une minorité de transhumanistes, cependant, suivent des formes libérales de traditions de la philosophie orientale comme le bouddhisme et le yoga ou ont fait fusionner leurs idées transhumanistes avec des religions occidentales établies telles que le christianisme libéral.

La majorité des transhumanistes sont des matérialistes qui ne croient pas en une âme humaine transcendante. Beaucoup croient en la compatibilité entre les esprits humains et le matériel informatique, avec l’implication théorique que la conscience humaine serait un jour transférée dans des médias alternatifs, une technique spéculative communément connue comme téléchargement de l’esprit. Le premier dialogue entre le transhumanisme et la foi était l’objectif d’un séminaire académique ayant eu lieu à l’Université de Toronto en 2004. Au passage, rien de tel n’a été engagé dans l’Islam, les musulmans devant le train de la science regardent ailleurs. Les critiques religieuses occidentales ont pris en défaut la philosophie du transhumanisme comme n’offrant aucune vérité éternelle ni une relation avec le divin. Elles ont argumenté qu’une philosophie dépossédée de ces croyances laisse l’humanité à la dérive dans une mer brumeuse du cynisme postmoderne et de l’anomie.

Les transhumanistes soutiennent l’émergence et la convergence de techniques telles que la nanotechnologie, la biotechnologie, les techniques de l’information et de la communication et la science cognitive (Nbic) ainsi que d’hypothétiques sciences future comme la réalité simulée, l’intelligence artificielle forte, le téléchargement de l’esprit et lacryonique. Ils pensent que les humains peuvent et doivent utiliser ces techniques pour devenir plus que « des humains ». Une déclaration du Vatican de 2002, intitulée « Communion et service, les personnes humaines créées à l’image de Dieu » stipule que « changer l’identité génétique de l’homme, en tant que personne humaine, par la production d’un être infra-humain est radicalement immoral » ajoutant que « la création d’un surhomme ou d’un être spirituel supérieur » est « impensable » puisque la véritable amélioration ne peut survenir que par l’expérience religieuse et la théosis.

« Le transhumanisme est-il une nouvelle religion ?, écrit Johann Roduit Docteur en droit et éthique biomédical de l’Université de Zurich. Les questions sur le futur de notre humanité envahissent gentiment la presse francophone (suisse romande en particulier). Si le projet transhumain est un succès, l’être humain pourrait se transformer en une nouvelle espèce : le post-humain, « un descendant d’Homos sapiens, dont les capacités auront tellement dépassé celles de l’Homme qu’il ne fera plus partie de la même espèce » Le théologien Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), par exemple, fut l’un des premiers à considérer sérieusement le futur de l’évolution humaine. Ces thèmes sont aujourd’hui tous repris par les transhumanistes d’une manière ou d’une autre. (5)

« Cependant, pour le transhumanisme, l’immortalité s’acquiert à travers une transformation technologique, alors que pour le Christianisme, elle découle de la résurrection de la chair à travers le Christ.(...) En outre, dans le transhumanisme, l’idée que l’Homme ait besoin d’être sauvé, est bien présente. Cependant, la grâce divine a été remplacée par le savoir humain. (...) Dans le transhumanisme, le salut vient de l’ingénuité humaine, et non du cadeau divin. Les atouts souvent réservés à Dieu, tels que l’omniprésence, l’omnipotence et l’omniscience, sont maintenant des caractéristiques convoitées par les transhumanistes. Pour eux, nouvelles et futures technologies nous permettraient de les acquérir. Est-ce que ces nouveaux pouvoirs seront au service de soi ou d’autrui ? Car, avec ces nouvelles facultés, viendront de nouvelles responsabilités. C’est pourquoi certains parlent déjà d’améliorations morales, qui pourraient se réaliser à l’aide de médicaments. Mais ici, l’Homme perdrait peut-être sa liberté et son libre arbitre. (5)

Conclusion

Un des rares points positifs que le défi transhumaniste et les nouvelles technologies nous posent, est qu’ils nous obligent à nous questionner sur le fondement de nos croyances, de nos espérances et de nos valeurs. Le transhumanisme n’est peut-être pas une religion au sens conventionnel du terme, mais comme une religion, il nous offre quelque chose en quoi nous pouvons mettre notre foi et notre confiance. Comme la religion, il nous promet transcendance, mais à la différence de celle-ci, cette transcendance est acquise à travers nos propres moyens technologiques, et non à travers Dieu. La question se pose donc : faut-il mettre notre espérance, confiance, et foi en la vision du monde transhumaniste ou devons-nous faire la différence entre le « physique » et le spirituel, soit pour le croyant entre le corps et l’âme et là le transhumanisme n’apporte pas de réponse.

Nanotechnologies, biologie synthétiques, informatique et cognition. Les récentes avancées de la recherche sont suffisamment impressionnantes pour apporter leur lot d’idées et de mythes. Toutes ces technologies se complètent et se mêlent, et leur hybridation se manifeste à tous les niveaux. Ce métissage des technologies, c’est ce qu’on nomme la « convergence ».

Pour certains enthousiastes comme Ray Kurzweil, nous sommes au bord d’une révolution à côté de laquelle l’apparition de la civilisation à Sumer fait figure de fait-divers. D’autres, comme Francis Fukuyama, considèrent le transhumanisme comme « l’idée la plus dangereuse du monde ». En effet, raisonne-t-il si on commence à altérer la nature humaine, il n’existe plus de projet universel, donc plus de fin de l’histoire à atteindre, et surtout plus d’éthique universelle. Quoiqu’il en soit le problème est vaste. Il est probable que les découvertes Nbic vont altérer considérablement l’homme, la société, et même l’environnement terrestre. Et si l’éthique d’une société posthumaine ne pouvait être mise en place que par des intelligences posthumaines ? (6)

Dans une perspective transhumaniste, dans quelle nature allons-nous évoluer ? La place de la « nature » qui environne l’humain devra rester ce qu’elle est depuis toujours, un cocon qui nous est absolument nécessaire pour survivre et nous développer, une maison qui nous protège et dont nous devons respecter ou maintenir les équilibres à force d’écologie. Certains apprentis sorciers veulent aussi transformer la nature par la géo-ingénierie comme par exemple changer le climat, ce qu’ont fait les Chinois pour les Jeux olympiques de Pékin

Devenir immortel ! Dépasser les limites de son individualité, être qui bon nous semble. On sait que le « souhait de devenir immortel » n’est pas « au coeur » de la pensée transhumaniste, il l’est au coeur de la pensée humaine depuis au moins le mythe de Gilgamesh, la plus ancienne trace d’écriture que nous possédions. Cela ne m’étonne guère, parce qu’il me semble que tout notre être est tourné contre cette perspective insupportable que nous est la perspective de la mort.

Nous devons cependant nous méfier d’une nouvelle forme d’eugénisme qui, sous prétexte de régler une anomalie, développe dans les faits une sélection non naturelle.

La différence est fine entre un eugénisme négatif - penser à l’aryen du IIIe Reich - et la sélection positive pour corriger ou éviter une anomalie génétique Ce que le IIIe Reich voulait faire brutalement, la technique le fait d’une façon soft. Est-ce alors la fin de l’homme au profit de nouvelles espèces ; les esclaves, les seigneurs...? A titre d’exemple, aux États-Unis, plus de 1300 brevets portent directement sur des cellules souches plus ou moins modifiées. Le brevetage du vivant est une réalité. Pour Hervé Chneiweiss, le formatage systématique des individus et la « nouvelle forme d’eugénisme » promus par « l’idéologie productiviste » sont aussi les signes d’un « corps social malade ».

Les religions, devraient - de mon point de vue - montrer que la transcendance n’interdit pas d’aller vers la science pour réparer le corps, mais que l’existence de l’homme est un miracle non seulement en termes d’insufflation de la vie mais même au vu des millions de contraintes physico-chimiques surmontées pour qu’il naisse. Se substituer au divin - pour les croyants -, cela devrait être autre chose.

Nous attendons l’argumentaire des religieux de toutes les religions notamment des oulémas « officiels » plus promptes à dégainer l’anathème ou l’arme fatale de la fetwa ( avis religieux) que de proposer une alternative à des croyants en perte de repère et perturbés dans leur foi par une science, qui par ses avancées, ne s’arrête pas de conquérir et d’offrir des « miracles » à l’homme qui investit plus dans le temporel que dans le spirituel.

Chems Eddine Chitour

1. http://www.komrod.com/tag-terminator 4septembre 2012

2. Lève-toi et marche Futura science 2.11.2012 http://www.futura-sciences.com

3. Denis Le Bihan : Le cerveau de cristal Ed. Jacob octobre 2012

4. Hervé Chneiweiss L’Homme réparé p.213. Editions Plon 2012

5. http://www.huffingtonpost.fr/johann-roduit/le-transhumanisme-nouvell_b_1326166.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme - cite note-Hugues 2005-22
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme cite note-Ledford 2005-50 ou le mormonisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanis-me - cite note-imminst-48.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme - cite note International Theological Comm.

6. Rémi Sussan NBIC, Les nouvelles frontières de la pensée Les influences.fr 4 mai 2009,

COMMENTAIRES  

09/11/2012 09:41 par Altau

« Nous attendons l’argumentaire des religieux de toutes les religions notamment des oulémas « officiels » »

Ah bon ? C’est de cela dont nous avons besoin pour savoir quoi penser à ce propos ? Je préférerais avoir plutôt l’avis d’un Alain Badiou sur la question. Parce que cela fait un bon moment que je me passe du divin, bien avant que ces problématiques ne viennent nous interpeller.

Quand on se lance dans une réflexion sur les craintes légitimes qui peuvent naître de ces promesses technologiques, je ne peux m’empêcher de penser à ce qu’annonçaient certains esprits quand le chemin de fer est apparu, à ce qu’auraient pensé il y a quelques siècles des philosophes si on leur avait annoncé qu’on pourrait se parler et s’écrire dans l’instant d’un continent à l’autre, de nous rendre à l’autre bout du monde en quelques heures, d’installer le coeur ou le rein d’un presque mort dans le corps d’un vivant. A combien de bras levés d’épouvante ou d’inquiétude on aurait eu droit !

Bien sûr, les questions posées ici ne sont pas à négliger, posent de sérieux problèmes. Mais peut-on imaginer une seule seconde que lorsque des moyens techniques existent pour palier des dysfonctionnements, des lacunes, pour faciliter certaines pratiques, pour repousser le moment du trépas, ils ne seront pas mis en oeuvre un jour ? Ce n’est bien sûr qu’une question de temps. Et il ne s’agit que de nous y préparer. Et sur le site du GS, nous préparer signifie éviter que des forces malveillantes telles celles qui dirigent le monde aujourd’hui s’emparent de ces capacités à assujettir les êtres humains à leur profit. Le pire qui est à craindre est que les futures victimes de ces technologies en soient demandeuses comme le sont aujourd’hui des millions de possesseurs de smartphones qui sont pistés chaque seconde par leur GPS, comme nous sommes d’ailleurs tous écoutés et lus par les "services" quand nous utilisons les moyens d’échange électroniques. Et pour ça, l’Empire est vraiment très fort. Comme pour déplacer des dizaines de millions d’électeurs pour voter sans la moindre conséquence.

En définitive, l’étique commence non pas par la crainte que la technologie fasse de nous des transhumains mais par une démarche visant à rendre tous les citoyens maîtres de leur vie, de leur avenir, en ne laissant pas le pouvoir aux "élites". D’accord, c’est pas gagné.

09/11/2012 23:13 par Lionel

Il y a un fossé qui sépare les technologies du transhumanisme, celui-ci s’inscrit dans la droite ligne de l’extrémisme néolibéral qui lui-même est fortement connoté de l’idéologie nazie.
Exit la pensée commune, bonjour l’individualisme absolutiste, plus de notion de transmission à nos descendants, ils n’existent plus !
Car qu’importe d’avoir une descendance dans un monde où la technologie ( pas la médecine ! ) permet d’envisager le pire : l’immortalité...
C’est un rêve totalement fasciste et les questions qui se posent en effet ne sont pas d’ordre religieux mais bien philosophiques, donc éthiques.
Ne surtout pas voir le transhumanisme par le petit bout de la lunette, celui du sensationnel, voyez ou revoyez quelques classiques du cinéma qui traitent de la question cyborg ( car un Humain dont le corps est automatisé et mécanisé n’est plus un Humain ! ).

10/11/2012 03:40 par patrice sanchez

Force est de constater qu’il y a une élite autoproclamée qui a décidé la disparition du genre humain et cette pseudo science n’est que le dernier avatar de ce plan satanique !
Science sans conscience n’est que ruine de l"âme ...

10/11/2012 11:24 par Dominique

Ce n’est certainement pas grâce aux doctrines des religions, ces escroqueries intellectuelles qui volent la transcendance humaine pour la donner à des superstitions, que nous échapperons à cet eugénisme des plus riches contre tous les Autres que nous promettent les transhumanistes avec les technologies convergentes. Au contraire, le transhumanisme s’inscrit dans la droite ligne des idéologies religieuses dont la seule obsession est la détention d’une vérité unique, unicité qui est l’origine de leur seule universalité : leur rejet de l’Autre, de ses croyances, de sa culture et de son mode de vie.

Le but réel des technologies convergentes, dans un monde aux ressources naturelles en voie de disparition, à la croissance démographique sans fin et à l’environnement à bout de souffle, est d’assurer la main-mise de nos élites sur les ressources naturelles restantes :

« La science et la technologie vont de plus en plus dominer le monde, comme la population, l’exploitation des ressources et le potentiel de conflit social sont en augmentation. C’est pourquoi le succès de cette ère prioritaire de nouvelles technologies convergentes est essentielle pour le futur de l’humanité. »

Quand ces gens-là parlent de l’humanité ou de la société humaine, ils parlent en fait uniquement de leurs maîtres, de ceux qui financent ces technologies, de ceux qui ont le contrôle de ces technologies.

10/11/2012 18:16 par Carbeti Françoise

Le transhumanisme sonne le glas de l’Unité des peuples dans la diversité et le triomphe des modèles formatisés, standardisés, étiquetés.
Devrons- nous choisir entre le nouveau modèle de bras multifonctions à bas prix ou les nouvelles prothèses haut de gamme (comme cela se fait déjà en choisissant les prothèses mammaires ) ?
Deviendrons-nous des pièces montées intercheangeables que l’on ramènent quand ça ne fonctionne pas ?
Quand des êtres mi-robots, mi-humains se place comme modèle parfait de la mutation naturelle de l’homme et du robot, il ne s’agit pas là d’évolution mais de l’extinction de la race humaine, de sa richesse due à sa diversité, de la perte des identités culturelles et de l’ensemble de ses manifestations intellectuelles et artistiques.
En retranscrivant nos gènes indéfiniment ( n’est-ce pas là le but, devenir immortel ?), transférons nous aussi nos émotions, nos sentiments que nous vivons à travers nos corps de chair ?
Notre identité ne s’arrête pas à une fiche signalitique avec votre nom , prénom, date et lieu de naissance, mais elle englobe bel et bien l’ensemble de ce qui fait de nous des personnes avec son passé, son présent, ses défaults, ses qualités, ses envies, ses espoirs, et ses similitudes, tout ce qui englobe notre Etre, notre Humanité.
En robotisant notre corps, nous robotiserons aussi nos cerveaux.

10/11/2012 20:39 par cinto

Notre société ressemble de plus en plus au Meilleur des Mondes : les hommes y appartiennent à une nouvelle race, produite en bocal, et améliorée. Huxley explique que cette "amélioration" était techniquement faisable depuis longtemps, mais qu’il a fallu une crise catastrophique pour pouvoir l’imposer (c’était déjà la "stratégie du choc") : c’est exactement là que nous en sommes. Après avoir rendu la Terre inhabitable aux hommes, la technocratie qui nous gouverne poursuit sa fuite en avant en projetant de modifier l’homme. Mais il ne faut pas oublier que, dans Le Meilleur des Mondes, seuls les alpha et les betas sont "améliorés" : les autres sont des sous-hommes destinés aux tâches physiques qui, même dans une société ultra-technologique, restent indispensables. Par ailleurs, il ne faut pas croire que Gilgamesh puisse servir de référence au transhumanisme : l’épopée raconte l’échec de la quête d’immortalité, et même de jouvence ; la victoire de Gilgamesh sera de se réconcilier avec sa condition d’homme mortel et de trouver la sérénité dans ce cadre : c’est la plus grande "amélioration" possible pour l’homme, celle que préconisent les religions, mais, en effet, on peut y tendre en dehors de toute religion.

12/11/2012 13:22 par Sheynat

Les religions, devraient - de mon point de vue - montrer que la transcendance n’interdit pas d’aller vers la science pour réparer le corps, mais que l’existence de l’homme est un miracle non seulement en termes d’insufflation de la vie mais même au vu des millions de contraintes physico-chimiques surmontées pour qu’il naisse. Se substituer au divin - pour les croyants -, cela devrait être autre chose.

OK, alors dans ce cas il faudrait qu’elles revoient leurs dossiers, les religions, car concernant la religion chrétienne, les repères qu’elle a proposé et auxquels elle se réfère n’est rien d’autre que du transhumanisme.
Pour résumer, il y est décrété :
1- qu’un certain extra terrestre (dénommé "Dieu") a cloné un être (humain) "à son image"
2- qu’il a créé l’humaine femelle "à partir des côtes" de l’humain mâle
3- que la connaissance c’est le mal
4- question écologie et respect de la Nature, c’est pas mieux : « 12.2 Vous détruirez tous les lieux où les nations que vous allez chasser servent leurs dieux, sur les hautes montagnes, sur les collines, et sous tout arbre vert. » (Deutéronome).
5- que la Terre a été repeuplée (après une éniemme grosse colère du "Dieu" balançant un déluge punitif) par des espèces (humaines et animales) sélectionnées
6- qu’il faut croître et multiplier, qu’il faut transpercer et vider de son sang "le fils-de-Dieu" pour que l’humanité soit sauvée.

Je n’y vois que du transgénisme élitiste qui s’est substitué au divin (la connaissance) dans ces histoires adoptées par les croyances : on est très loin du "miracle de la nature".

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