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Un site dont Total est actionnaire servirait de prison et de lieu de torture au Yémen

Frappés, battus à coups de poing et de bâton, tirés par la barbe... Un récent rapport d’ONG internationales révèle que le site gazier de Balhaf au Yémen, dont la société française Total est le principal actionnaire, a été converti en caserne émirienne, voire en un lieu de tortures. Le gouvernement français serait au courant.

Le site gazier de Balhaf au Yémen, géré par le consortium Yemen LNG (YLNG) dont Total détient près de 40% du capital, renferme une prison secrète et sert de lieu de torture, selon le rapport des associations l’Observatoire des armements et SumOfUs, en collaboration avec les Amis de la Terre, relayé par Mediapart. Les documents se basent sur des témoignages qui font part du mauvais traitement des prisonniers dont certains subissent la torture.

Prisonniers battus, malades sans soins

« On m’a enfermé dans une cellule, puis on m’a roué de coups de poing et de coups de bâton. On m’a tiré par la barbe, frappé au visage, on m’a fait croire que mes compagnons de cellule m’avaient dénoncé. On m’a accusé de faire partie de Daesh, d’Al-Qaïda [AQPA] ou des Frères musulmans », témoigne un certain Mohammad, Yéménite, dont le prénom a été modifié pour le protéger.

Ces traitements « inhumains et dégradants » remonteraient à 2017 et 2018, soit pendant la guerre civile yéménite qui opposait les rebelles houthis et le gouvernement, guerre qui a d’ailleurs toujours lieu.

« Les détenus s’entassent de cinq à parfois plus d’une dizaine dans des petites cellules de 5 à 8 mètres. Ils dorment à même le sol, n’ont pas accès à l’eau courante. Le lieu de détention est peu aéré, la chaleur est étouffante. Des cas de torture et de mauvais traitements sont évoqués : les prisonniers sont battus, les malades laissés sans soins », détaille le rapport.

Militarisation du site

Le rapport se penche également sur la militarisation du site qui est aujourd’hui « une base militaire pour les Emirats, avec des armes et des moyens logistiques », selon une source au sein du gouvernement yéménite.

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Cette militarisation a été mise en place grâce à une participation française. Les auteurs du document évoquent ainsi la mobilisation de l’armée française sur place, dont l’envoi de « quelques commandos navals » en 2009, information révélée par WikiLeaks.

« Cette militarisation massive d’un site lié à la politique énergétique de la France pose vraiment question », estime Tony Fortin, chargé de mission de l’Observatoire des armements.

Cependant, ceci permet à l’usine de rester « en mode de préservation » et de ne pas arrêter de tourner, malgré la guerre en cours depuis 2014. Vitale pour l’énergie yéménite, l’usine est le plus important investissement jamais réalisé dans ce pays. Ses exportations pourraient atteindre « près d’un milliard de dollars par an », avance à Mediapart Aws Al-Aoud, ministre du Pétrole yéménite.

La France, est-elle au courant ?

Selon de nombreux éléments de l’enquête menée par Mediapart, le gouvernement français est loin d’ignorer la situation, une information confirmée auprès du média par un membre du gouvernement yéménite, sous couvert d’anonymat, d’après qui « Total est parfaitement au courant ».

Tony Fortin, de l’Observatoire des armements, confirme lui aussi l’information, évoquant la collaboration franco-émirienne, notamment dans les domaines de l’énergie et de la sécurité régionale, dont la lutte antiterroriste : « La France est une alliée historique des Émirats arabes unis ».

Réaction du Premier ministre et du ministre de la Défense

Sollicité par Mediapart, le cabinet d’Édouard Philippe n’a pas souhaité faire de commentaire et a renvoyé le média « vers l’entreprise », puisque « les éléments très graves dont vous faites état demandent à être précisément vérifiés ». Par ailleurs, ni Total ni YLNG n’ont souhaité répondre aux sollicitations du média, tout comme le ministère des Armées joint à plusieurs reprises.

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Publié le 8 novembre 2019

7 novembre 2019

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